lundi 14 octobre 2013

Israël/Palestine : Le colon tué en Cisjordanie est un ancien membre des unités de forces spéciales

Un colon israélien a été tué vendredi et son épouse blessée dans une agression imputée à des Palestiniens dans la vallée du Jourdain, la troisième attaque mortelle contre un Israélien en Cisjordanie occupée en trois semaines.
Comme après la mort de deux soldats israéliens tués par des Palestiniens en septembre en Cisjordanie, l’aile droite du gouvernement et l’instance représentative des colons ont appelé à suspendre les négociations de paix avec les Palestiniens.
Le colonel à la retraite Sariya Ofer, ancien commandant de troupes dans la bande de Gaza et d’unités de forces spéciales, et sa femme "ont été frappés avec des instruments contondants", a déclaré un porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld.
Rosenfeld a estimé "incontestable" que l’attaque, dans la colonie de Brosh, dans le nord de la vallée du Jourdain, ait été perpétrée par des activistes palestiniens, tandis que l’armée israélienne a jugé prématuré de se prononcer sur les motivations.
Les forces israéliennes ont barré les routes dans la région et plusieurs personnes ont été interpellées pour interrogatoire, selon la police.
La radio militaire a fait état de cinq Palestiniens interrogés, tandis qu’un photographe de l’AFP a vu des militaires emmener plusieurs Palestiniens menottés.
Les médias n’étaient pas autorisés à pénétrer sur la propriété du couple, une maison isolée autour de laquelle il louait des habitations de tourisme.
Selon les médias, le couple était seul chez lui vers 01H00 (jeudi 22H00 GMT) lorsqu’il a entendu un bruit à l’extérieur. L’homme est sorti pour voir ce qui se passait et a été attaqué avec des barres de fer. Sa femme a également été frappée mais a pu s’échapper et donner l’alerte.
"Pour l’instant, la théorie admise est qu’il s’agit d’une attaque nationaliste (palestinienne), dont le but était le meurtre", a déclaré à la radio publique un élu local, David Elheini, venu sur place peu après l’attaque.
Les assaillants "ont pourchassé la femme en criant +où est-elle ?+ en arabe", a-t-il affirmé.
"Personne ne se reposera tant que les meurtriers n’auront pas été traduits en justice", a assuré dans un communiqué le président israélien Shimon Peres.
Le dernier colon à périr dans une attaque était Eviatar Borovsky, assassiné par un Palestinien en avril, le premier Israélien tué en Cisjordanie depuis septembre 2011.
Le vice-ministre de la Défense Danny Danon, membre du Likoud (droite nationaliste), le parti du chef du gouvernement Benjamin Netanyahu, a dénoncé des "incitations" à la violence contre les Israéliens de la part des responsables palestiniens.
"Je crois qu’on peut s’interroger sur la poursuite des négociations et la poursuite des libérations de prisonniers" palestiniens dans le cadre de ces pourparlers, a-t-il déclaré à la radio.
"Ce meurtre exige une réponse politique, à savoir arrêter les négociations et les libérations de terroristes et se préoccuper davantage des colonies", a déclaré à la radio militaire le ministre du Logement Uri Ariel, membre du Foyer juif, un parti nationaliste qui défend la colonisation.
Lundi, le président palestinien Mahmud Abbas avait accusé Israël de saper la coordination de sécurité.
"La coordination en matière de sécurité qui a commencé il y a 7 ans a atteint un sommet, avec 100% de coordination et 100% d’efforts", a affirmé M. Abbas, déplorant les incursions militaires israéliennes en zone autonome palestinienne et les attaques de colons.
Le 22 septembre, un soldat israélien a été tué à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, par un tir de fusil de précision dont l’auteur n’a toujours pas été retrouvé.
La veille, le corps d’un soldat israélien, enlevé et tué par un Palestinien avec lequel il avait travaillé en Israël, avait été retrouvé près de Qalqiliya, dans le nord de la Cisjordanie. L’auteur présumé aurait reconnu les faits, mais ses motifs et les circonstances du meurtre restent flous.

(11-10-2013)

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