Au moins 55 personnes ont été tuées dimanche en Irak, dont 30 dans
l’explosion de voitures piégées dans la province de Bagdad, portant à
plus de 620 le bilan des morts dans les violences depuis début octobre,
selon des responsables.
Les explosions de neuf voitures piégées, qui ont touché huit quartiers
majoritairement chiites de la capitale irakienne et de ses environs, ont
fait au moins 30 morts et 90 blessés, ont rapporté des responsables
médicaux et de sécurité.
L’attaque la plus meurtrière s’est déroulée dans le quartier de Shaab,
dans le nord de Bagdad, où deux voitures piégées ont explosé dans une
zone commerciale faisant au moins cinq morts et 17 blessés.
Les sept autres explosions ont eu lieu dans les quartiers de Bayaa,
Baladiyat, Machtal, Hurriya et Dora à Bagdad et à Saba al-Bur, une
banlieue nord de la capitale ainsi qu’à Nahrawan, au sud de la capitale.
A Machtal, l’attaque a ciblé une gare routière tandis qu’à Bayaa, Dura
et Saba al-Bur, ce sont des zones commerciales qui ont été touchées.
Pour limiter le risque d’attentats à la voiture piégée, les autorités
irakiennes ont mis en place le mois dernier une circulation alternée à
Bagdad, sans que cette mesure ne parvienne à enrayer la spirale de
violences.
Dans la ville de Mossoul (nord), une voiture piégée a explosé près d’un
barrage de l’armée tuant une femme et blessant huit personnes, et des
hommes armés ont abattu deux civils chiites dans la région de
Muqdadiyah, au nord-est de Baquba.
Toujours à Mossoul, au moins 12 personnes ont été tuées dans l’explosion
d’une voiture piégée contre une banque de où des soldats irakiens
faisaient la queue pour retirer leur salaire.
Ces nouvelles attaques surviennent alors que l’Irak connaît ses pires
violences depuis cinq ans, quand le pays sortait d’un conflit
confessionnel sanglant entre sunnites et chiites, et alors que la guerre
en Syrie voisine fait craindre un débordement transfrontalier.
Cette recrudescence des violences coïncide avec un mécontentement
croissant de la minorité sunnite, au pouvoir sous Saddam Hussein, à
l’encontre du gouvernement dominé par les chiites, accusé en particulier
de multiplier les arrestations arbitraires.
L’ONU et de nombreux diplomates ont appelé le gouvernement du Premier
ministre chiite Nouri al-Maliki à adopter des réformes pour éviter une
plus grande marginalisation des sunnites qui risque de favoriser leur
recrutement par les groupes extrémistes.
La paralysie de l’appareil politique, associée à une corruption
endémique et à une défaillance des services publics, contribuent à
alimenter l’instabilité dans le pays.
Les attaques de dimanche portent à plus de 620 le bilan des morts dans
des violences depuis début octobre, et à plus de 5.300 depuis le début
de l’année, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources
sécuritaires et médicales.
Selon une récente étude publiée par des chercheurs américains, canadiens
et irakiens, près de 500.000 personnes sont mortes à cause de la guerre
depuis l’invasion américaine dans le pays en 2003.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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