jeudi 3 octobre 2013

Syrie : les inspecteurs internationaux poursuivent leur mission

Les inspecteurs internationaux chargés de superviser le démantèlement des armes chimiques syriennes dans le cadre d’une résolution historique de l’ONU, poursuivent leur une mission cruciale dans un pays en pleine guerre civile.
Les 19 inspecteurs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), arrivés mardi à Damas en compagnie de 14 membres du personnel de l’ONU, doivent commencer à répertorier un stock estimé à un millier de tonnes, dont la destruction est prévue d’ici mi-2014.
Leur mission, aboutissement d’un bras de fer inédit depuis la guerre froide entre les Etats-Unis, partisans de l’opposition syrienne, et la Russie, alliée du régime, est l’une des opérations de désarmement les plus ambitieuses jamais tentées.
C’est aussi l’une des plus dangereuses, la Syrie s’enfonçant chaque jour un peu plus dans un conflit complexe qui a fait plus de 115.000 morts, en majorité des combattants, en deux ans et demi.
Une attaque menée le 21 août au gaz sarin selon une équipe de l’ONU chargée d’enquêter sur l’utilisation d’armes chimiques, a poussé plusieurs pays, Etats-Unis en tête, à envisager une action militaire punitive, avant qu’un accord russo-américain sur le démantèlement de l’arsenal chimique n’éloigne cette menace.
Les autorités syriennes ont agréé à cet accord et fourni une liste des sites de production et de stockage des armes chimiques. Ce sont ces sites que les inspecteurs s’apprêtent à visiter.
Cet accord a permis au Conseil de sécurité, paralysé par ses divisions jusque là, d’adopter fin septembre une première résolution sur la Syrie.
Un nouveau consensus s’est dessiné mercredi au Conseil de sécurité, concernant une déclaration exigeant un meilleur accès à l’ensemble du territoire syrien pour les agences humanitaires de l’ONU.
Selon des diplomates, une déclaration demandant aux autorités syriennes de "prendre immédiatement des mesures" pour lever les obstacles à la livraison de l’aide, et d’autoriser l’entrée en Syrie de convois d’aide de l’ONU venant de pays voisins, doit être adoptée formellement dans les heures à venir.
Pendant ce temps, le régime poursuit sans relâche sa guerre contre les rebelles, bombardant mercredi leurs bastions dans le sud de la province d’Alep (nord), pour tenter de créer une nouvelle route d’approvisionnement. Le 26 août, les insurgés avaient coupé la seule route d’approvisionnement de l’armée vers la ville d’Alep, divisée entre quartiers pro et anti-régime et théâtre de violents combats.
Des combats opposent aussi les rebelles à des groupes jihadistes. Des centaines de combattants de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), affilié à Al-Qaïda, ont ainsi avancé mercredi vers un poste-frontière entre la Syrie et la Turquie tenu par les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL), la force rebelle appuyée par des pays arabes et occidentaux.
Les violences ont poussé 2,1 millions de personnes à se réfugier dans les pays voisins, un chiffre qui devrait atteindre les 3,5 millions avant la fin de l’année selon l’ONU.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, souhaite mobiliser 3,8 milliards de dollars pour ces réfugiés. Il a pour cela appelé le Koweït, qui avait accueilli en janvier une première conférence des donateurs, à en accueillir une deuxième.
A l’intérieur de la Syrie, 6,8 millions de personnes ont besoin d’aide cette année, dont une majorité de déplacés, et un nouveau bilan établi par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) fait état de 115.000 morts.
Selon l’OSDH, qui s’appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers la Syrie, les violences ont fait notamment 47.206 morts parmi les forces loyales au régime du président Bashar al-Assad, dont 174 membres du Hezbollah, et 23.707 du côté des rebelles.
Outre le désarmement chimique, la résolution adoptée vendredi par l’ONU, appelle à la tenue "le plus tôt possible" d’une conférence internationale à Genève pour amorcer une solution politique, mais son format reste encore à définir.
Selon la Russie, le régime syrien pourrait ouvrir des négociations avec les éléments modérés de l’opposition armée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire