Les violences en Irak ont coûté la vie à 47 personnes samedi, 23 d’entre
elles ayant péri dans une attaque visant des pèlerins chiites dans le
nord de Bagdad, a-t-on appris de sources policières et médicales.
L’attaque s’est produite dans le quartier de Adhamiyeh où les pèlerins
se dirigeaient vers un sanctuaire pour commémorer la mort Muhammad
al-Jawad, le 9e imam de l’islam chiite.
Les premiers témoignages ne permettent pas de confirmer s’il s’agit de
l’explosion d’une bombe suivie d’un attentat suicide, ou d’un attentat
suicide uniquement. Au moins 65 personnes ont par ailleurs été blessées
dans l’explosion.
Le mausolée vers lequel convergeaient les croyants abrite la tombe des
imams Mussa al-Kazem et Muhammad al-Jawad, deux figures révérées des
chiites. Ce sanctuaire est le troisième haut lieu du chiisme en Irak
après les villes de Najaf et Kerbala (sud).
Des millions de pèlerins visitent ces sites religieux et sont
fréquemment pris pour cible par des insurgés sunnites —dont certains
sont liés à Al-Qaïda— considérant les chiites comme des apostats.
Au nord de la capitale irakienne, un café de la localité de Balad, a été
visé par un attentat suicide tuant 12 personnes et faisant 35 blessés.
Le même café avait été la cible d’un précédent kamikaze qui avait tué 16
personnes en s’y faisant exploser pendant le jeûne du ramadan en août
dernier.
Ces derniers mois, les insurgés ont multiplié les attaques contre les
cafés et autres lieux ou événements susceptibles de rassembler les
foules comme les mosquées, les terrains de football, les enterrements ou
encore les marchés.
A Mossoul, dans le nord de l’Irak, deux journalistes, le correspondant
Mohammed Karim al-Badrani et le caméraman Mohammed Ghanem, ont été
abattus par des hommes armés, a indiqué leur employeur, la chaîne
irakienne Sharqiya.
Les meurtres ont été confirmés par un officier de la police et un
médecin, précisant que les deux hommes avaient été tués par balles.
Les reportages de MM. Badrani et Ghanem sur les forces de l’ordre et des
responsables de Mossoul leur avaient valu des menaces de morts de la
part de groupes opposés au gouvernement, selon un journaliste de
Sharqiya qui a requis l’anonymat.
L’Irak fait l’objet de critiques récurrentes à propos de ses lacunes en
matière de liberté de la presse. Des journalistes accrédités par le
gouvernement se voient régulièrement refuser l’accès aux sites
d’attaques et sont empêchés d’effectuer librement des reportages dans
Bagdad.
"De nombreux journalistes irakiens sont exposés de façon systématique à
des menaces, des tentatives de meurtre, des attaques, des difficultés
pour obtenir des accréditations, des refus d’accéder à certains
endroits, la confiscation de leur équipement, etc...", avait affirmé
plus tôt cette année l’organisation de défense de la liberté de la
presse, Reporters sans frontières (RSF).
Dans la localité de Muqdadiyah, au nord-est de Bagdad, une bombe placée
en bord de route a tué une personne et en a blessé trois autres.
Une autre bombe a tué deux personnes et en a blessé au moins dix à Bayaa, dans la proche banlieue de Bagdad.
Le ministre irakien de la Défense a par ailleurs affirmé que les forces
de l’ordre avaient tué cinq insurgés dans des affrontements au sud de la
ville de Baïji, et deux autres dans la province de Ninive (nord).
Les forces de sécurité ont récemment mené des opérations parmi les plus
importantes depuis le retrait en 2011 des troupes américaines.
L’Irak connaît un regain de violences inédit depuis cinq ans du fait de
l’aggravation des tensions confessionnelles entre chiites et sunnites.
Depuis début octobre, plus de 110 personnes ont perdu la vie dans des
attaques et plus de 4.800 ont été tuées depuis le début de cette année
dans des actes de violences, selon un bilan établi par l’AFP à partir de
sources policières et médicales.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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