dimanche 6 octobre 2013

Égypte : commémoration de la guerre du Kippour sous tension

Quelques heurts ont opposé dimanche les forces de l’ordre aux partisans du président islamiste destitué par l’armée Mohamed Morsi en Egypte, où au moins une personne a été tuée, à l’occasion du 40e anniversaire de la guerre israélo-arabe de 1973. L’armée, qui réprime dans le sang depuis près de deux mois toute manifestation des pro-Morsi, avait déployé bien davantage de blindés que d’ordinaire au Caire.
Dans le même temps, les anti-Morsi ont demandé aux Egyptiens de descendre massivement dans la rue pour soutenir l’armée et les autorités, ce qui laissait redouter de nouvelles violences. Vendredi, au moins quatre civils avaient péri dans des heurts entre pro et anti-Morsi au Caire.
Une personne a été tuée dimanche à la mi-journée à Delga, dans le centre de l’Egypte, lors d’affrontements entre manifestants rivaux. Au Caire, dans l’après-midi, des heurts sporadiques ont éclaté entre pro et anti-Morsi et les policiers anti-émeute dispersaient les islamistes à coups de grenades lacrymogène, de chevrotine et de balles en caoutchouc, dès que leurs rassemblements grossissaient, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Mohamed Morsi, premier chef de l’Etat égyptien élu démocratiquement, a été destitué et arrêté le 3 juillet par l’armée, qui a promis des élections pour 2014 et dirige de facto le gouvernement intérimaire qu’elle a mis en place. Comme chaque jour depuis la destitution de Mohamed Morsi, ses partisans - notamment l’influente confrérie islamiste des Frères musulmans - ont appelé à manifester à l’occasion de la commémoration de la guerre du Kippour, que l’Egypte considère comme une "victoire" contre Israël dont elle avait réussi à enfoncer les défenses durant plusieurs jours.
Depuis le 14 août, militaires et policiers ont tué des centaines de manifestants pro-Morsi, arrêté plus de 2 000 Frères musulmans, dont la quasi-totalité de leurs leaders, interdit leurs activités et gelé les avoir de la confrérie qui avait pourtant remporté haut la main les législatives fin 2011.
Et depuis la mi-août, policiers et militaires ont carte blanche pour ouvrir le feu sur tout manifestant qui s’en prend à des biens publics, ce qui laisse libre cours à la plus large interprétation.

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