mardi 31 janvier 2012

Egypte: Des partisans des Frères musulmans empêchent des manifestants d'atteindre le Parlement

Des partisans des Frères musulmans, qui dominent l’Assemblée, ont empêché mardi plusieurs centaines de manifestants réclamant le départ des militaires au pouvoir de parvenir au siège du Parlement, selon des photographes de l’AFP.
Des militants avaient appelé à une marche depuis la place Tahrir, épicentre de la révolte qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak le 11 février 2011, jusqu’au siège du Parlement, pour presser la nouvelle Assemblée de réaliser les objectifs de la révolution : fin des procès de civils devant des tribunaux militaires, refonte du ministère de l’Intérieur, respect des libertés et de la justice sociale.
Alors qu’ils commençaient leur marche en direction du Parlement jouxtant la place Tahrir, les manifestants ont été bloqués par des militants des Frères musulmans.
"Nous ne tenons là comme des boucliers humains car si les manifestants vont plus loin, ils s’affronteront avec la police. Ils veulent entrer à l’Assemblée, que voulez-vous que je fasse", a déclaré à l’AFP un membre de la confrérie Hamdy Adbdelsamad.
Derrière lui, les manifestants scandaient des slogans contre le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis le départ de l’ancien président, mais aussi contre la confrérie.
"Badie, tu es en train de vendre la révolution", ont scandé les manifestants, en référence au guide suprême de la Confrérie, Mohammad Badie. Les Frères musulmans ont, au travers de leur formation politique, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), raflé 47% des sièges aux premières élections législatives depuis la chute du président Moubarak.
L’ensemble des formations islamistes détient les trois quarts des sièges de l’Assemblée, dont la séance inaugurale s’est tenue le 23 janvier.
Après plusieurs heures, les manifestants ont renoncé à leur projet de parvenir à l’Assemblée et sont retournées manifester non loi, devant le siège de la télévision.
Ces derniers jours, la commémoration du premier anniversaire de la révolte anti-Moubarak lancée le 25 janvier 2011 s’est accompagnée d’une poussée de contestation contre le pouvoir militaire.
L’armée a promis de céder la place une fois un président démocratiquement élu, avant la fin juin, mais beaucoup l’accusent de perpétuer la politique répressive de l’ancien régime et de chercher à préserver les privilèges de l’institution militaire.

Somalie : Deux morts dans une attaque suicide dans le centre de la Somalie

 Les ruines de l'ancienne habitation du gouverneur britannique à Galkayo en octobre 2009 (AFP/Archives, Roberto Schmidt)


Une attaque suicide contre le domicile d'un ex-chef de la police somalienne et seigneur de la guerre a fait au moins deux morts, en plus du kamikaze, et quatre blessés mardi à Galkayo, dans le centre de la Somalie, selon un responsable local et des témoins.
"Un homme portant un gilet rempli d'explosifs a fait sauter sa charge après avoir été arrêté par des gardes", a raconté Abdisalan Mohamed, un responsable somalien de la sécurité. Les deux gardes et le kamikaze sont morts dans l'explosion, a-t-il ajouté.
"Quatre personnes, dont une femme, ont été blessées," a précisé la même source, ajoutant que l'ex-chef de la police, Abdi Hasan Qeybdid, était sain et sauf.
Le kamikaze "s'est disputé avec des gardes avant de commencer à leur tirer dessus avec un pistolet et après quelques minutes, il s'est fait exploser," a renchéri un témoin, Abdukadir Ahmed.
La ville de Galkayo est à cheval entre les deux régions somaliennes proclamées semi-autonomes du Puntland et de Galmudug, toutes deux opposées aux Shebaab, des rebelles islamistes qui se revendiquent d'Al-Qaïda et ont juré la perte du gouvernement somalien de transition et contrôlent une grande partie du territoire somalien plus au sud.
Abdi Hasan Qeybdid avait été limogé fin 2009 de son poste à la tête de la police somalienne en même temps que le chef de l'armée de l'époque pour n'avoir pas réussi à vaincre l'insurrection radicale islamiste qui déjà secouait le pays.
La Somalie est sans gouvernement effectif et en état de guerre civile depuis 20 ans. La situation a permis l'éclosion de nombreuses milices, d'insurgés islamistes et de groupes de pirates qui règnent sur de plus ou moins grandes portions du territoire.

Sergueï Lavrov: "C'est aux Syriens de décider comment le pays doit être dirigé, sans aucune ingérence extérieure"

Le Conseil national syrien a exhorté la communauté internationale à agir contre les "massacres" du régime, déterminé à venir à bout de la révolte, avant une réunion mardi d’un Conseil de sécurité de l’ONU divisé sur la manière de mettre fin au bain de sang.
La Russie, un allié de Damas, a répété son opposition à un projet de résolution sur un transfert de pouvoirs proposé au Conseil de sécurité, Moscou affirmant qu’il pourrait "ouvrir la voie à une guerre civile".
"Les changements de régime, ce n’est pas notre travail (...). C’est aux Syriens de décider eux-mêmes comment le pays doit être dirigé, sans aucune ingérence extérieure", a insisté le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, actuellement en Australie.
En tournée au Proche-Orient, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a qualifié la violence en Syrie de "menace pour la paix" et dit espérer que la réunion sur ce projet proposé par l’Occident et les Arabes, porte "rapidement ses fruits".
Mais malgré la machine de guerre du régime qui frappe sans répit depuis le début de la révolte populaire en mars 2011, la communauté internationale ne parvient pas à s’entendre : les Occidentaux réclament sanctions et pressions, Moscou et Pékin prônent la non-ingérence.
La réunion à l’ONU doit commencer à 20H00 GMT par un exposé du chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, et du Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem Al Thani, sur leur plan proposant un transfert des pouvoirs de Bashar al-Assad à son vice-président avant un dialogue avec l’opposition et la formation d’un cabinet d’union.
Les chefs de la diplomatie américaine Hillary Clinton, française Alain Juppé et britannique William Hague doivent ensuite s’exprimer pour réclamer l’adoption d’une résolution dénonçant la répression qui a fait des milliers de morts en plus de dix mois et appelant à une transition démocratique.
Le texte reprend les grandes lignes d’un plan proposé par la Ligue arabe, mais aucun vote n’est prévu mardi selon des diplomates. Sa dernière version donne cependant quelques gages à la Russie.
Le texte souligne en effet "la nécessité de résoudre la crise actuelle en Syrie de manière pacifique" et précise que la condamnation des violences s’adresse à "toute violence, d’où quelle vienne", ajouts jugés pour l’instant insuffisants par Moscou.
Depuis une semaine, au moins 400 personnes ont péri dans les violences, des civils tués par les forces du régime et des militaires et déserteurs tués dans des affrontements armés qui augmentent les craintes de voir le pays sombrer dans la guerre civile.
Mardi, les violences ont fait au moins 22 morts, essentiellement dans des opérations de sécurité menées par les forces du régime, tandis que des combats entre armée et dissidents faisaient rages dans plusieurs zones des provinces d’Idleb, Homs et Damas, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
La banlieue nord-est de Damas était toujours en état de siège, et à Rankus, ville située à 40 km au nord de Damas, assiégée depuis une semaine, privée d’eau, d’électricité et de nourriture, les forces du régime ont fait sauter des maisons, selon des militants.
"Le régime utilise une force démesurée dans plusieurs régions de Syrie et la force de feu mise en oeuvre est la plus violente depuis le début de la révolution syrienne" en mars 2011, a commenté Rami Abdel Rahman, président de l’OSDH, basé au Royaume-Uni.
Le régime Assad, qui assure disposer du soutien populaire pour venir à bout des contestataires, assimilés à des "terroristes", a accentué la répression pour tenter d’étouffer la contestation, semblant mettre à profit l’appui russe et les divisions persistantes à l’ONU.
Les autorités ont assuré avoir porté depuis trois jours "des coups durs" aux "groupes terroristes armés".
Dénonçant les "massacres sauvages contre les civils dont des femmes et des enfants", le Conseil national syrien (CNS) a appelé la communauté internationale à prendre des "mesures rapides" afin de "protéger les civils par tous les moyens disponibles".
Sur le terrain, les militants ont appelé à "une journée de deuil et de colère" à travers le pays. A Daël (sud), les funérailles d’un soldat dissident ont rassemblé près de 10.000 personnes qui ont appelé à la chute du régime, selon l’OSDH.
A New York, la délégation du CNS, conduite par son président Burhan Ghaliun, a eu une série d’entretiens avec des représentants de membres du Conseil de sécurité pour rallier du soutien au projet de résolution, tout en appelant à faire pression sur la Russie pour éviter son veto.

Libye : Le CNT rejette les accusations de torture dans les prisons libyennes

Le gouvernement libyen a rejeté, lundi 30 janvier, les accusations selon lesquelles il aurait fait torturer des prisonniers ayant combattu lors de la guerre civile du côté des forces loyales à Muammar Kadhafi, ajoutant que s’il y avait eu des cas de torture, il n’en avait pas eu connaissance.
Le ministre des affaires étrangères, Achur Ben Khayyal, a indiqué que la torture ne faisait pas partie des pratiques prévues par le Conseil national de transition (CNT), qui a promis d’en finir avec les violations des droits de l’homme de l’ère Kadhafi. "Les derniers fidèles de Kadhafi ont commis des actes d’agression contre la révolution et contre la Libye, et ils recevront à présent le traitement qu’ils méritent", a déclaré Khayyal en marge d’un sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie.
"En tant que gouvernement, nous n’avons pas pour politique de pratiquer la torture, car le peuple libyen a souffert de ces pratiques que nous rejetons fermement. S’il y a eu des cas de torture, alors le gouvernement l’ignorait et n’avait pas donné son aval. Il pourrait s’agir d’actes individuels, mais nous n’avons pas entendu parler du rapport que vous mentionnez."
Les Nations unies sont préoccupées par les "brigades révolutionnaires", accusées d’avoir provoqué des incidents à Bani Walid et de détenir des milliers de personnes dans des prisons secrètes. L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a annoncé, jeudi dernier, qu’elle avait cessé de travailler dans les prisons de Misrata, où les gardiens avaient demandé à son personnel de soigner des détenus entre deux séances de torture. Amnesty International a dit pour sa part qu’elle avait des preuves de la mort de plusieurs détenus sous la torture, dont certains à Misrata.
Le Conseil national de transition a rejeté lundi la démission de son vice-président, Abdelhafidh Ghoga, annoncée il y a plus d’une semaine.Ghoga, qui est aussi porte-parole du CNT, avait annoncé le 22 janvier qu’il démissionnait "dans l’intérêt de la nation", après la multiplication des appels à son départ et son agression quelques jours plus tôt. Régulièrement accusé par des manifestants d’être un "opportuniste" et d’avoir fait partie du régime de Kadhafi, Abdelhafidh Ghoga avait été agressé à l’université de Ghar Yunès, à Benghazi.
Le Fonds monétaire international s’est inquiété lundi de voir la Libye toujours dans une situation financière "précaire" et obligée de combler son déficit budgétaire en imprimant de la monnaie. Le FMI déconseille généralement à ses états membres de fonctionner de cette manière, mais a admis que la Libye était dans une situation particulière à l’issue du conflit civil qui a abouti à la chute et à la mort de Muammar Kadhafi.

Israël : Primaire du Likoud,Netanyahu face à Moshé Feiglin

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu était donné gagnant pour la primaire mardi au Likoud, le grand parti de droite, face à un seul adversaire, Moshé Feiglin, soutenu par un lobby des durs de la colonisation.
Quelque 120.000 membres inscrits depuis plus de 16 mois au Likoud doivent participer à ce scrutin que Benjamin Netanyahu a annoncé à la fin décembre, prenant toute la classe politique par surprise. Cette décision a aussitôt alimenté des rumeurs sur la tenue d’élections anticipées, alors que la législature actuelle s’achève normalement en novembre 2013.
Selon les commentateurs, Netanyahu pourrait ainsi exploiter sa popularité intérieure qui contraste avec son isolement dans le monde. Tous les sondages le placent très largement en tête face aux autres prétendants pour le poste de Premier ministre, alors que le Likoud sous sa direction caracole en tête face aux autres formations de la majorité et de l’opposition.
A la précédente primaire du Likoud, en août 2007, Netanyahu avait obtenu quelque 75% des suffrages exprimés, contre près 24% à son challenger d’extrême droite Moshé Feiglin qui avait déjà effectué une percée.
Un des enjeux du vote de mardi porte sur le score de Moshé Feiglin, 49 ans, un juif religieux, qui vit avec son épouse et ses cinq enfants dans la colonie de Karnei Shomron (Cisjordanie).
Les médias estiment que s’il parvient à dépasser une nouvelle fois les 20% il aura remporté un succès.
Pour y parvenir, Moshé Feiglin, fervent partisan du "grand Israël" et du transfert "volontaire" des Arabes israéliens, s’est livré depuis des années à un "entrisme hostile" selon l’expression de Hanan Crystal, le commentateur politique de la radio publique.
"Des milliers de colons qui ne votent pas pour le Likoud aux législatives mais pour des formations plus à droite se sont inscrits au Likoud pour influencer sur la ligne du parti. Ils représentent environ 9% des membres. Mais leur poids est plus important dans la mesure où ils font bloc en allant voter massivement, contrairement aux autres membres du Likoud", affirme à l’AFP Hanan Crystal.
Ce commentateur estime toutefois que leur influence se fera surtout sentir au moment où le Likoud désignera sa liste de candidats à la députation. "Le lobby Feiglin a déjà influé sur la place de tel ou tel responsable et fixé ainsi leurs chances de devenir ministre, si bien que plus on s’approche des élections, plus les prétendants à la députation virent à droite pour ne pas se mettre Feiglin à dos", ajoute Hanan Crystal.
La date pour la désignation des candidats à la députation n’a pas été fixée. Ce type de scrutin a lieu en général quelques semaines avant les législatives.
Un autre groupe de colons, le "Comité national du Likoud" a pour sa part lancé récemment une campagne à l’aide d’encarts dans la presse en appelant à boycotter ou à voter blanc lors des primaires de mardi. Ils entendent ainsi dénoncer le projet du Premier ministre de "détruire" Migron, la plus ancienne colonie sauvage de Cisjordanie.
Le quotidien Yédiot Aharonot, citant des proches de Benjamin Netanyahu, affirme ainsi que les "gens de Feiglin vont aux urnes à 100%, c’est pourquoi un faible taux de participation pourrait le propulser à un haut niveau et provoquer des dommages pour le Likoud".
Netanyahu tente depuis des années de freiner la progression de Moshé Feiglin, de crainte que le Likoud ne soit uniquement identifié aux colons, au risque de perdre une partie des électeurs centristes.

Palestine : 45ème jour de grève de la faim pour Cheikh Khodr Adnan / 45th day of hunger strike for Cheikh Khodr Adnan

La fille du détenu palestinien Khodr Adnan devant la prison des forces d’occupation d’Ofer en Cisjordanie.
(Photo Afp prise le 30 janvier 2012)

The Palestinian prisoner Khodr Adnan's daughter  in front of the prison of the strengths of occupation at Ofer in the West Bank.
(Afp, January 30th, 2012)


ابنة الأسير خضر عدنان أمام سجن عوفر في الضفة الغربية أمس (ا ف ب)

lundi 30 janvier 2012

Libye : le CNT rejette la démission de son vice-président

Le Conseil national de transition (CNT) a rejeté lundi la démission de son vice-président, Abdelhafidh Ghoga, annoncée il y a plus d’une semaine, a indiqué à l’AFP un membre du Conseil. "Le CNT s’est réuni aujourd’hui pour examiner la démission du vice-président du Conseil, qu’il a refusée", a déclaré Intissar al-Akili, sans autre détail. Abdelhafidh Ghoga qui est aussi porte-parole du CNT, était injoignable pour commenter cette décision.
Il avait annoncé le 22 janvier qu’il démissionnait "dans l’intérêt de la nation", après la multiplication des appels à son départ et son agression quelques jours plus tôt. "Après la fin de la guerre de libération, une atmosphère de haine qui ne sert pas l’intérêt national a commencé à dominer", avait-il expliqué. "L’important est de préserver le CNT. Nous ne voulons pas que notre pays glisse vers le chaos (...) car cette étape est critique, pas moins critique que celle qui l’a précédée", avait-il ajouté.
La veille de cette annonce, des grenades artisanales avaient été jetées sur le siège du CNT à Benghazi avant que des centaines de manifestants ne l’envahissent et ne mettent le feu à sa façade. Régulièrement accusé par des manifestants d’être un "opportuniste" et d’avoir fait partie du régime de Kadhafi, Abdelhafidh Ghoga avait été agressé quelques jours plus tôt à l’université de Ghar Yunès, à Benghazi.

Syrie : Moscou veut jouer les médiateurs

Les autorités syriennes sont d’accord pour entamer des discussions informelles avec l’opposition à Moscou, a annoncé lundi le ministère russe des Affaires étrangères. "Nous avons proposé aux autorités syriennes et à l’opposition d’envoyer leurs représentants à Moscou dans les délais qui leur conviennent pour des contacts informels sans conditions préalables", indique un communiqué du ministère. "Nous avons déjà reçu une réponse positive des autorités syriennes. (...) Nous espérons que les opposants donneront leur accord dans les jours qui viennent", ajoute le ministère. "Nous sommes convaincus que l’établissement rapide de tels contacts à Moscou est une nécessité aiguë pour l’arrêt immédiat des violences en Syrie, pour éviter l’effusion de sang et la confrontation dans la société", poursuit le ministère.
Des violences d’une intensité sans précédent ont gagné dimanche plusieurs villes proches de Damas alors que la Ligue arabe, dont la mission d’observation a été suspendue en raison de l’escalade, appelle l’ONU à l’aide pour mettre fin à plus de dix mois de répression sanglante. La Russie, allié traditionnel de Damas, refuse de soutenir une résolution présentée aux Nations unies par les Européens et les pays arabes sur la crise en Syrie appuyant l’appel de la Ligue arabe pour un départ de Bashar el-Assad.
Moscou a proposé son propre projet de résolution à l’ONU qui fait porter la responsabilité des violences syriennes aussi bien sur Bashar el-Assad que sur l’opposition, une option rejetée par les pays occidentaux. Moscou et Pékin avaient déjà mis leur veto en octobre à une précédente résolution dénonçant la répression sanglante de la révolte populaire en Syrie, qui a fait au moins 5 400 morts depuis mars 2011, selon l’ONU.

Palestine : Pas de négociations avec Israël sans gel des colonies, indique le Fatah

La direction du mouvement Fatah du président palestinien Mahmud Abbas a répété dimanche que les Palestiniens ne négocieraient pas avec Israël sans un gel de la colonisation.
Convoqué à Ramallah, le siège de l’Autorité palestinienne, sous la présidence de Abbas, le comité central du Fatah a examiné les options après les récentes "rencontres exploratoires" israélo-palestiniennes en Jordanie qui se sont achevées mercredi dernier sans résultat tangible.
Cet examen post mortem se poursuivra lundi à Ramallah avec une assemblée du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Une réunion du comité de suivi arabe est ensuite prévue le 4 février au Caire.
A l’issue de la réunion de dimanche, le porte-parole de Abbas, Nabil Abu Rudeina, a réitéré "la cohérence de la position du mouvement (Fatah) selon laquelle tout retour à des négociations directes nécessite (de la part d’Israël) un arrêt de la colonisation et l’acceptation de la solution à deux états (palestinien et israélien) basée sur les frontières de 1967".
Israël a maintes fois opposé une fin de non recevoir à ces revendications. Les négociations directes entre Israël et les Palestiniens sont interrompues depuis septembre 2010.
La communauté internationale fait pression sur les deux camps pour les ramener à la table des négociations, jusqu’à présent en pure perte.
Elle demande aux Palestiniens de prolonger le processus de rencontres d’Amman et aux Israéliens de faire des gestes de bonne volonté envers le président Abbas, notamment en libérant des prisonniers du Fatah.
Selon les Palestiniens, "le résultat de toutes ces rencontres (en Jordanie) est nul parce qu’Israël n’a pas avancé d’un pas pour reprendre les négociations".
Le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, UE et ONU) avait appelé le 26 octobre les deux parties à présenter leur position sur le tracé des frontières et la sécurité dans un délai de trois mois.
Israël a fini par présenter verbalement le 25 janvier ses principes sur la délimitation territoriale d’un futur état palestinien, mais ce tracé a aussitôt été qualifié d’"impossible" par les Palestiniens.
"Les signes ne sont pas particulièrement propices", a reconnu dimanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à propos des chances de reprise des négociations de paix.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon est néanmoins attendu cette semaine dans la région "pour encourager les deux parties à s’engager pour de bon et créer une atmosphère positive pour aller de l’avant".
Il succède à la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.

Palestine : Le président turc n'exclut pas un bureau du Hamas en Turquie

Le chef de l’Etat turc Abdullah Gül n’a pas exclu lors du week-end que le mouvement islamiste palestinien Hamas ouvre un bureau de représentation en Turquie, dirigée par un gouvernement islamo-conservateur qui défend ardemment la cause palestinienne et qui est en brouille avec Israël.
"La Turquie est un important défenseur du dossier palestinien. Et le Hamas est une importante formation politique qui a participé et remporté les élections" dans la Bande Gaza, a indiqué le président turc à des journalistes qui l’interrogeaient dimanche sur des informations de presse faisant état de l’inauguration prochaine en Turquie d’un bureau de liaison du Hamas.
"Nous verrons dans l’avenir jusqu’où sera menée cette coopération" entre Ankara et le Hamas, a-t-il affirmé, cité lundi par la presse turque. Le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par les pays occidentaux et Israël, mais pas par la Turquie.
Par ailleurs, un diplomate turc a réagi à une information rapportée par la presse israélienne selon laquelle la Turquie se serait engagée à apporter une aide financière d’un montant de 300 millions de dollars au Hamas.
"Il n’y a pas d’aide de ce genre mais évidemment la Turquie est impliquée dans des projets humanitaires à Gaza", notamment la reconstruction de ce territoire palestinien ravagé par une offensive israélienne en 2008, a-t-il précisé à l’AFP sous couvert d’anonymat.
Le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été reçu en grandes pompes lors d’une visite début janvier en Turquie, dans le cadre d’une première tournée régionale.
Il a notamment rendu hommage à Istanbul aux neuf Turcs tués au cours d’un raid israélien contre une flottille d’aide humanitaire à destination de Gaza en mai 2010.
Les liens entre la Turquie et Israël, autrefois alliés, se sont très fortement détériorés après cet assaut contre un ferry turc, navire amiral d’une flottille internationale.

dimanche 29 janvier 2012

La victoire approche,Insha'Allâh / The victory approaches,Insha'Allâh

Capture d'écran d'une vidéo de YouTube montrant des manifestants syriens brandissant une affiche "La victoire approche, selon la volonté de Dieu", le 28 janvier 2012 à Karnaz.

 Screenshot of a YouTube's video showing Syrian demonstrators brandishing a poster " The victory approaches, according to God's will ", on January 28th, 2012 at Karnaz.

 فحص الرصاص في شريط فيديو يظهر YouTube متظاهرين والتلويح لافتة "ان انتصار نهج, وفق مشيئة الله", يوم 28 ايلول 2012 على كارناز

Syrie: La Russie a condamné la suspension de la mission des observateurs.


L'opposition syrienne entend faire monter la pression sur la communauté internationale, et en particulier sur la Russie, en vue d'une intervention de l'ONU dans le pays, où les violences ont encore fait au moins 22 morts dimanche.

Ces violences, particulièrement fortes depuis mardi, ont poussé la Ligue arabe à suspendre samedi sa mission d'observation après un peu plus d'un mois de mission en accusant le régime de président Bashar al-Assad d'avoir "choisi l'option de l'escalade".

Depuis mardi, les violences - répression, attentats contre les forces de sécurité, affrontements entre armée et déserteurs - ont fait au moins 232 morts, dont 147 civils, selon des chiffres compilés par l'AFP à partir d'informations officielles et de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Selon un premier bilan à la mi-journée, 22 personnes avaient trouvé la mort, dont 16 militaires, un déserteur et cinq civils, selon le même décompte. Dix militaires ont péri dans l'explosion d'une bombe au passage de leur convoi à Kansafra, dans la région de Jebel al-Zawiya (nord-ouest), a annoncé l'OSDH. Et six soldats ont été tués dans une embuscade «terroriste» à Sahnaya, près de Damas, selon l'agence officielle Sana. Un civil est mort à Homs et quatre civils ainsi qu'un déserteur ont péri dans la province de Damas, où de violents combats entre déserteurs et forces gouvernementales se poursuivaient dimanche dans la région de Ghuta, à 10 km de la capitale, a affirmé l'OSDH.
Burhan Ghaliun, le chef du Conseil national syrien (CNS), qui rassemble les principaux courants de l'opposition, doit se rendre, ce dimanche à New York, à la tête d'une délégation dans l'espoir de peser sur les discussions autour d'un projet de résolution défendu par les pays européens et arabes.
Dans le même temps, le CNS a réclamé «une protection» internationale pour les civils et appelé à des manifestations à travers le monde à 14h locales devant les ambassades de Russie, alliée de Damas, qui avait fait usage de son droit de veto contre une première résolution sur la Syrie en octobre et a déjà déclaré son opposition au texte actuel.
A New York, les pays européens et arabes à l'origine d'un projet de résolution sur la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU ont commencé à retravailler leur texte après la suspension de la mission des observateurs arabes, ont annoncé des diplomates. Le texte appelle à un soutien international au plan de sortie de crise défendue par la Ligue arabe, qui prévoit l'arrêt des violences et le transfert des pouvoirs du dictateur syrien Bashar al-Assad à son vice-président avant l'ouverture de négociations.


Moscou toujours opposé à la résolution

Des responsables de la Ligue arabe doivent exposer mardi les détails du plan, «mais la suspension de la mission d'observation montre qu'ils n'ont jamais été en mesure de faire leur travail correctement», a déclaré samedi soir un porte-parole de la mission britannique à l'ONU.
Paris et Berlin ont appelé samedi soir à l'adoption rapide d'une résolution. Mais la Russie s'est opposée au texte, estimant qu'il franchissait des «lignes rouges». Moscou refuse toute indication de sanction et tout préalable aux négociations. Dimanche, la Russie a condamné la suspension de la mission des observateurs. «Nous aimerions savoir pourquoi ils se conduisent ainsi envers un instrument aussi utile», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, cité par des agences russes.
Rappelant qu'il était favorable à «une augmentation du nombre des observateurs», il a fustigé les déclarations «irresponsables» et «impardonnables» des pays qui ont jugé les observateurs inutiles et le dialogue avec Assad impossible.
Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a espéré dimanche un «changement de position» de la part de Moscou et Pékin afin que l'ONU puisse endosser le plan arabe de sortie de crise, ajoutant que des contacts étaient «en cours» entre la Ligue et ces deux capitales.


«Nettoyer le territoire des hors-la-loi»

Les autorités syriennes ont dit samedi «regretter» la suspension de la mission des observateurs arabes, estimant qu'elle visait à «augmenter les pressions en vue d'une intervention étrangère», selon SANA. «Les forces de sécurité sont déterminées à aller de l'avant pour rétablir l'ordre et la sécurité, et nettoyer le territoire des hors-la-loi (...) qui tuent des citoyens innocents», a menacé le ministre syrien de l'Intérieur, Mohammad Ibrahim al-Chaar, cité par SANA.

Dimanche matin, le journal Al-Watan, proche du pouvoir, a ainsi évoqué la poursuite de la «campagne de ratissage» à Hama (centre) pour «nettoyer la ville» des hommes armés.
Dans le même temps, plus de 200 représentants de la communauté kurde de Syrie sont réunis ce week-end pour une conférence à Erbil, capitale du Kurdistan irakien. Evoquant un après-Assad, ils ont réclamé un référendum pour déterminer leur place dans la société. Les Kurdes représentent 9% de la population syrienne. Ils sont installés essentiellement dans le nord-est et à Damas, où ils affirment faire l'objet de discriminations et réclament la reconnaissance de leur langue et leur culture.

Egypte: début du vote pour l'élection de la chambre haute

Les Egyptiens ont commencé à voter dimanche pour élire la chambre haute (Choura) du parlement, les islamistes comptant retrouver le succès rencontré lors de l’élection de l’Assemblée du peuple, où ils ont raflé les trois quarts des sièges.
Contrairement à la mobilisation pour l’élection des députés, l’affluence était faible en début de journée dans les bureaux de vote au Caire, a constaté l’AFP, reflétant une campagne très morne pour élire les membres de cette chambre consultative à la visibilité politique limitée.
L’élection des sénateurs doit se dérouler successivement dans deux zones géographiques, pour se terminer le 22 février.
Ce scrutin s’inscrit dans un processus de transition vers un système démocratique promis par l’armée, qui a pris le pouvoir après la chute du président Hosni Moubarak en février 2011.
Une élection présidentielle doit avoir lieu avant la fin du mois de juin, à une date non encore fixée.
Les deux chambres du Parlement seront chargées de désigner une commission pour rédiger une nouvelle constitution, étape essentielle pour la définition du système institutionnel de l’Egypte post-Moubarak.
Les électeurs peu nombreux dans les bureaux de vote semblaient partagés sur les raisons de se rendre aux urnes.
"J’ai voté au référendum (sur des amendements constitutionnels en mars ndlr), j’ai voté pour l’Assemblée, je dois donc voter pour la Choura. Si cette chambre n’était pas importante, les autorités ne chercheraient pas à la renouveler", estime Seham, une électrice du Caire.
Mais pour Zainab el-Sadawi, qui s’est elle aussi rendue dans un bureau de vote, "si la Choura avait un rôle important pour préparer la future constitution, il aurait fallu qu’il y ait une campagne là-dessus. Sinon, l’Assemblée du peuple suffit", affirme-t-elle.
L’élection des députés qui s’est déroulée de la fin novembre à la mi-janvier s’est traduite par la victoire des Frères musulmans, dont la formation politique, le parti de la liberté et de la justice (PLJ) a remporté 47% des sièges en lice.
Les fondamentalistes salafistes ont quant à eux remporté près du quart des sièges lors de cette élection qui a constitué une déroute pour le camp laïc, libéral, de gauche ou issu des mouvements de jeunes qui avaient lancée la révolte du début de l’année 2011.
Les deux chambres du parlement égyptiens avaient été dissoutes dans la foulée de la démission de Moubarak.
L’Egypte a connu au cours des derniers jours, à l’occasion de la commémoration du premier anniversaire du début de la révolte anti-Moubarak, une poussée de contestation contre le Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir, accusé de perpétuer la politique répressive du régime précédent et de chercher à préserver les privilèges de l’institution militaire.

Somalie : le patron d'une importante radio tué à Mogadiscio

Hassan Osman était le directeur de radio Shabelle. Il a été abattu le 27 janvier en fin d'après-midi à Mogadiscio dans le quartier de Wadajir alors qu'il rentrait chez lui. Un drame qui rappelle à quel point la Somalie est un pays dangereux pour les journalistes.

Cela s’est passé en fin d’après-midi dans le quartier de Wadigir. Le directeur de la radio Shabelle allait rentrer chez lui quand deux ou trois hommes non identifiés lui ont tiré dessus. Hassan Omar Abdi surnommé « Fantastic », était un journaliste expérimenté et des informations contradictoires circulent sur sa mort.

Certaines sources avancent que ces assassins l'auraient suivi en entrant chez lui. D’autres pensent qu’une enquête sur la corruption sur le port de Mogadiscio lui aurait valu des menaces. Ce qui est certain, c’est que la Somalie est un des pays les plus dangereux au monde pour la profession de journaliste.
L’année dernière, quatre journalistes ont été tués, et sept blessés. Alors que Mogadiscio est désormais quasiment sous le contrôle total des forces de l’Union africaine et des troupes du gouvernement de transition, l’insécurité continue de régner. Dans un rapport publié il y a dix jours, l'Union nationale des journalistes somaliens, une organisation partenaire de Reporters sans frontières, faisait état d’une année 2011 pire que 2010.
Les assassins sont rarement inquiétés selon l’organisation. Les institutions, les milices et des individus haut placés sont souvent impliqués. L’impunité règne en maître, reste à savoir si ce crime restera longtemps impuni.

Palestine : Le chef du Hamas Khaled Mechaal à Amman pour un tournant dans les relations avec la Jordanie

Le chef du Hamas Khaled Mechaal est arrivé dimanche à Amman pour une courte visite, la première officielle depuis son expulsion de Jordanie en 1999, qui marque un tournant dans les relations difficiles entre le royaume et le mouvement islamiste palestinien.
Mechaal, qui détient la nationalité jordanienne, est arrivé en fin de matinée, accompagné du prince héritier du Qatar, Tamim Ben Hamad Al-Thani, qui effectue une médiation auprès de la Jordanie.
Le roi Abdallah II doit recevoir à déjeuner Mechaal, le prince du Qatar et une délégation du Hamas composée de cinq membres du bureau politique, en particulier le numéro deux Mussa Abu Marzuk, arrivés samedi à Amman.
"Mechaal fera ensuite une déclaration à la presse avant de quitter la Jordanie en compagnie du prince Tamim", a indiqué une source proche du palais royal.
Le palais royal avait annoncé samedi soir "une visite d’un jour du prince héritier du Qatar cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani", se contentant de préciser que le prince du Qatar serait "accompagné du chef du bureau politique du Hamas khaled Mechaal".
Un haut responsable jordanien a même qualifié cette visite d’uniquement "protocolaire".
Mais pour la puissante opposition islamique en Jordanie, la visite de Mechaal et surtout sa rencontre avec le roi est "historique".
"La rencontre aujourd’hui (dimanche) est historique et la participation du Qatar renforcera la volonté royale de normaliser les relations entre la Jordanie et le Hamas au service des hauts intérêts de la Jordanie", estiment les Frères musulmans sur leur site.
Quelle que soit la teneur des entretiens, la visite devrait ainsi permette un rapprochement entre l’Etat et les islamistes, qui mènent depuis un an avec des militants pro-démocratie un mouvement dans la lignée du Printemps arabe pour des réformes politiques et économiques et contre la corruption.
La Jordanie, qui tente de jouer un rôle de médiateur entre Palestiniens et Israéliens, pourrait aussi faciliter la réconciliation entre le Fatah du président palestinien Mahmud Abbas et le Hamas, qui gouverne la bande de Gaza.
La première rencontre publique entre négociateurs palestinien et israélien le 3 janvier avait été pour la Jordanie l’occasion de montrer qu’une éventuelle normalisation avec le mouvement palestinien Hamas ne changerait en rien sa reconnaissance de l’Autorité palestinienne.
La visite du responsable du Hamas était attendue depuis que le nouveau Premier ministre jordanien, Aun Khassawneh, ancien juge à la Cour pénale internationale de La Haye, avait qualifié en novembre d’"erreur constitutionnelle et politique" l’expulsion des dirigeants du Hamas en 1999.
Depuis cette date, la Jordanie et le Hamas, dont les dirigeants se sont installés à Damas, entretiennent des relations difficiles. Ces relations se sont encore détériorées en 2006, quand Amman a accusé le Hamas de trafic d’armes à partir de la Syrie vers son territoire.
Depuis 1999, il n’a pu revenir que deux fois en Jordanie, pour assister à l’enterrement de son père en août 2009 et pour rendre visite à sa mère malade en octobre.

samedi 28 janvier 2012

Libye: loi électorale adoptée, quota pour les femmes abandonné

Le Conseil national de transition (CNT) a annoncé samedi soir l’adoption de la loi électorale qui régira l’élection d’une assemblée constituante en juin en Libye, en abandonnant le quota de 10% qui était prévu pour les femmes.
"Le CNT a adopté la version amendée de la loi électorale pour les élections du Congrès national général" (assemblée constituante) en juin, a indiqué le Conseil sur sa page officielle Facebook, où il publie le projet adopté.
Selon le texte de la loi, qui devrait être "révisé" selon le CNT, deux tiers des 200 sièges de l’assemblée ont été réservés aux listes des partis politiques et le reste, soit 64 sièges, aux indépendants.
Aucun quota pour les femmes n’a été mentionné dans le texte. Mais selon la nouvelle loi, les femmes devraient être représentées à 50% dans les listes de de candidats des groupes politiques.
Le projet initial présenté début janvier et qui prévoyait un quota de 10% pour les femmes avait suscité l’indignation de partis politiques et de la société civile, qui jugeaient que ce n’était pas suffisant.
Un autre article qui interdisait aux personnes ayant une double nationalité de se porter candidats a été également abandonné.
Selon le texte, dont la version finale de la loi devrait être publiée dans deux ou trois jours, les personnes ayant occupé des postes de responsabilité dans les Comités révolutionnaires, épine dorsale de l’ancien régime de Muammar Kadhafi, et de ses organes de sécurité, ne peuvent pas se porter candidats.
Ont été exclus également les personnes accusées de participer à la répression meurtrière de la révolte libyenne.
Plus tôt dans la journée, Fathi Baaja, un membre du CNT avait indiqué à l’AFP que le projet de loi devait être adopté dimanche.
Contacté par l’AFP samedi soir, il a dénoncé la marginalisation de plusieurs membres du CNT qui n’ont pas été informés de la réunion de samedi.
Il a ajouté que l’amendement de la loi et l’adoption du système de liste dans les prochaines élections, a été opéré sous "la pression des Frères musulmans", seul groupe politique capable selon lui d’obtenir une "écrasante majorité" dans l’assemblée qui devrait rédiger une constitution pour le pays.
Prévue initialement la semaine dernière, l’adoption de la loi avait été reportée sous la pression de groupes politiques et de la société civile qui voulaient imposer de nouveaux amendements.

Syrie : la Ligue arabe suspend sa mission

La Ligue arabe a décidé de suspendre sa mission d’observation en Syrie en raison de la "recrudescence des violences", a annoncé officiellement samedi le secrétaire général de cette organisation, Nabil el-Arabi. La "décision de suspendre la mission des observateurs a été prise après une série de consultations avec les ministres arabes des Affaires étrangères en raison de la recrudescence des violences dont sont victimes les civils innocents et après que le gouvernement syrien eut choisi l’option de l’escalade ce qui a fait augmenter le nombre de victimes", a-t-il dit dans un communiqué.
Un responsable de l’organisation panarabe avait auparavant annoncé sous le couvert de l’anonymat la suspension de cette mission, invoquant la recrudescence des violences au cours des derniers jours en Syrie. Le chef de la mission d’observation de la Ligue arabe en Syrie, le général soudanais Mohammed Ahmed Mustafa al-Dabi, avait déclaré vendredi que les violences avaient augmenté "de manière importante" depuis mardi, en particulier à Homs, Hama et Idleb, dans le nord et le nord-ouest du pays.
"La situation actuelle, en terme de violences, n’aide pas à préparer une atmosphère (... permettant) d’obtenir que toutes les parties viennent s’asseoir à la table des négociations", principal objectif du plan arabe de sortie de crise, a-t-il ajouté dans un communiqué. Depuis mardi, les violences en Syrie ont fait au moins 193 morts, en grande majorité des civils, selon des chiffres compilés à partir d’informations officielles et des groupes de défense des droits de l’Homme. Les 165 observateurs de la Ligue arabe ont été déployés à partir du 26 décembre avec l’accord de Damas pour surveiller l’application d’un plan de sortie de crise prévoyant l’arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait des chars des villes et la libre circulation des médias étrangers avant l’ouverture de négociations.

5 militaires et 3 déserteurs périssent lors de combats
Cinq militaires et trois déserteurs ont été tués samedi dans une série d’affrontements entre l’armée syrienne et des déserteurs dans la province de Homs (centre), a annoncé le chef de l’Observtoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahman. Les cinq soldats sont morts à Hula et les trois déserteurs ont péri à Rastan (185 km au nord de Damas). Dans le même temps, la répression a fait deux morts parmi les civils, a précisé l’OSDH. L’OSDH avait auparavant annoncé que des combats opposaient l’armée syrienne et à des des dissidents à Rastane et dans la province de Damas, alors que les forces gouvernementales poursuivent leur déploiement dans les bastions de la contestation.
"De violents combats ont éclaté dans la ville de Rastane entre des dissidents et l’armée" appuyée par les forces gouvernementales, qui ont "utilisé des mitrailleuses lourdes", avait rapporté l’OSDH, basé au Royaume-Uni, dans un communiqué. La ville de Rastane avait déjà été fin septembre le théâtre de violents affrontements qui avaient fait des dizaines de morts entre des dissidents et l’armée régulière, selon l’OSDH. D’autre part, "un civil a été tué dans la province de Deraa (sud) dans une embuscade tendue par l’armée (...) et un enfant est mort lorsqu’un obus s’est abattu sur sa maison dans le village de Quria dans la province de Deir Ezzor (est)", a ajouté l’OSDH.
Toujours à Quria, les tirs d’artillerie lourde ont touché dans la nuit un gazoduc, provoquant un incendie, selon l’OSDH qui n’a pas précisé l’origine des tirs ni l’étendue des dégâts. Dans la province de Damas, plusieurs villages et localités ont été investis par les forces de sécurité et l’armée, dont Kfar Batna, Sabka, Hammuriyeh et Jesrin, selon l’OSDH, qui a ajouté que ces forces faisaient face à des déserteurs. Le régime syrien est confronté depuis plus de dix mois à une contestation sans précédent qui se transforme en rébellion armée. La répression a fait des milliers de morts parmi les civils selon l’ONU, tandis que le régime affirme que plus de 2 000 membres des forces de l’ordre ont été tués.

vendredi 27 janvier 2012

Irak : 31 morts dans un attentat lors de funérailles chiites à Bagdad

La violence anti-chiite a frappé à nouveau l’Irak vendredi avec un attentat suicide à la voiture piégée contre une procession funéraire qui a fait au moins 31 morts, quelques jours après qu’al-Qaïda a promis de faire couler des "rivières de sang".
Au moins 31 personnes, dont 8 membres des services de sécurité et quatre femmes, ont été tuées et 60 blessées, dont 16 agents des forces de l’ordre, selon des sources médicales et au ministère de l’Intérieur.
L’explosion s’est produite près d’un hôpital dans le quartier chiite de Zaafaraniya à Bagdad, alors qu’environ 150 personnes étaient rassemblées pour assister à l’enterrement de trois personnes. Mohamed al-Maliki, agent immobilier, sa femme et son fils, qui circulaient en voiture à Bagdad, avaient été tués jeudi soir par des inconnus armés.
"Le kamikaze a visé le convoi funéraire des trois personnes tuées hier", a indiqué sur place à l’AFP un policier couvert de poussière, qui réside à proximité. Il s’est approché en voiture du convoi funéraire, qui se déplaçait à pied et s’est fait exploser, selon cet homme qui a requis l’anonymat.
"J’étais à proximité quand un taxi jaune s’est approché. Il y a eu une terrible explosion et les gens ont été projetés en l’air. J’ai transporté le cadavre d’une fillette et celui d’un homme sans tête. Une ambulance avec un malade à l’intérieur a totalement brûlé", a expliqué à l’AFP Imad Rabih, un employé municipal de 20 ans, le corps secoué de tremblements.
La place du marché, ornée de drapeaux chiites, est jonchée de morceaux de chair, d’os, de tiges d’aluminium des étals, de vêtements et de chaussures des victimes.
Des femmes vêtues de noir poussent de longs gémissements alors que des hommes s’interpellent pour demander s’ils ont perdu un fils, un frère ou un parent. Un homme en larmes parle dans son téléphone portable : "C’est horrible, mon père a la tête défoncée".
Au service des urgences, les parents interrogent avec angoisse le personnel mais les infirmiers sont désolés : "Nous ne pouvons pas vous répondre, il n’y a que des bras et des jambes". Du personnel de nettoyage s’efforce d’effacer les traces de sang.
Pour Abu Jassem, 57 ans, les récents attentats rappellent les terribles années de la guerre confessionnelle de 2006 et 2007. "C’est le retour aux dimanche, mardi, vendredi de sang comme à l’époque que je croyais terminée. Les forces de sécurité sont responsables, car elles étaient nombreuses et personne n’a contrôlé la voiture", dit-il.
Deux hélicoptères irakiens survolent la scène. Dans la rue, certains insultent les "terroristes, des animaux qui tuent des civils".
Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière depuis le 14 janvier, lorsqu’un kamikaze avait fait exploser sa bombe parmi des pèlerins chiites dans le sud de l’Irak, tuant 53 personnes.
Depuis le départ des Américains à la mi-décembre, les attentats anti-chiites se sont multipliés et l’Irak est enlisé dans une grave crise politique opposant le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki au bloc Iraqiya, soutenu par les sunnites.
Illustrant la résurgence des tensions confessionnelles, le site jihadiste Honein s’est déchaîné ces derniers temps contre les chiites.
"Les attaques violentes contre les Rawafid (infidèles, nom donné aux chiites par les extrémistes sunnites) vont se poursuivre", écrivait cette semaine l’Etat islamique d’Irak, ombrelle de groupes affidés à Al-Qaïda, en revendiquant un attentat contre des pèlerins commis il y a un mois.
"Les lions de l’Etat islamique d’Irak ne cesseront pas leurs opérations tant que le gouvernement safavide restera au pouvoir et nous allons faire couler des rivières de sang", ajoutait-il.

Le Carlton, prestigieux palace de Cannes, a été vendu à 450 millions d’euros à un investisseur du Qatar

L’hôtel a été racheté par l’investisseur privé Ghanim Bin Saad Al Saad. L’investisseur libanais Toufic Aboukhater, qui réside à Monaco, avait acquis à la mi-avril un portefeuille de sept hôtels européens de la marque Intercontinental, dont le Carlton, vendu par la banque d’affaires américaine Morgan Stanley. La transaction s’était conclue pour 450 millions d’euros, selon des informations de presse, chiffre sensiblement inférieur aux 634 millions d’euros que Morgan Stanley avait dû débourser en 2006.
Les propriétaires des "murs" des hôtels de luxe sont souvent des fonds d’investissement ou de grandes fortunes à la recherche d’une plus-value immobilière. Construit en 1911, le Carlton va faire l’objet d’un programme important de rénovation et d’extension, qui doit entraîner la fermeture du palace d’août 2012 à mai 2013.

jeudi 26 janvier 2012

Libye: accusations de pratique "généralisée" de la torture sur les détenus

Des organisations de défense de droits de l’Homme ont dénoncé jeudi une pratique "généralisée" de la torture sur des détenus partisans présumés de l’ancien régime libyen, dont certains ont succombé aux mains de brigades d’ex-rebelles.
"Plusieurs détenus sont morts sous la garde de milices armées dans et autour de Tripoli et Misrata dans des circonstances qui suggèrent la torture", a affirmé Amnesty International dans un communiqué.
L’organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a annoncé de son côté jeudi la suspension de ses activités dans les centres de détention de Misrata, à 215 km à l’est de Tripoli, en raison de "la torture sur les détenus et l’impossibilité de leur fournir des soins médicaux d’urgence".
Mercredi, les Nations unies se sont aussi dits préoccupés par les agissements des "brigades révolutionnaires" en Libye, accusées de détenir des milliers de personnes dans des prisons secrètes et de faire usage de la torture.
La Haut commissaire pour les droits de l’Homme Navi Pillay a souligné que le gouvernement libyen n’avait "pas encore établi de contrôle effectif" sur ces "brigades révolutionnaires" qui ont combattu les troupes de Muammar Kadhafi mais n’ont pas été réintégrées dans l’armée régulière.
Elle s’est dit "très inquiète des conditions de détention des personnes détenues par les Brigades", dont "un grand nombre de ressortissants de l’Afrique subsaharienne" accusées d’avoir soutenu Kadhafi. Ses services ont reçu "des informations alarmantes de torture" dans ces centres de détention secrets.
"Tous les centres de détention doivent être mis sous le contrôle" du gouvernement de Tripoli, a-t-elle affirmé.
Interrogé par l’AFP, le ministre libyen de la Justice, Ali H’mida Achur, a affirmé que les autorités avaient formé un comité chargé de prendre le contrôle et de réhabiliter les prisons à travers le pays.
"Globalement, nous contrôlons une prison dans chaque ville, et nous travaillons pour que tout le système pénitencier soit sous notre contrôle", a-t-il précisé.
Le 16 janvier, "les thuwars nous ont remis la prison de Jedayem, près de Zawiyah, à 40 km à l’ouest de Tripoli. Dans la capitale, nous contrôlons déjà les prisons de Jedaida et Ain Zara", a-t-il dit, reconnaissant néanmoins que plusieurs lieux de détention étaient "hors contrôle des autorités".
Le ministre n’a ni démenti ni confirmé les allégations de torture. "Si des plaintes parviennent au procureur général ou militaire, les procédures légales seront engagées", a-t-il dit, sans autre détail.
Amnesty International affirme avoir rencontré des détenus à Tripoli, Misrata et Gharyan (ouest), "qui présentaient des marques visibles de tortures infligées au cours de ces derniers jours et semaines".
"Ils avaient notamment des plaies à la tête, aux membres, au dos et sur d’autres parties du corps".
Selon Amnesty, "la torture est menée par des militaires reconnus officiellement et des organismes de sécurité ainsi que par plusieurs milices armées opérant en dehors de tout cadre légal".
Les autorités avaient promis de placer les centres de détention sous leur contrôle, "mais il est horrifiant de constater qu’il n’y a eu aucun progrès pour arrêter le recours à la torture", a regretté Amnesty, affirmant ne pas être au courant d’"aucune enquête sérieuse sur des cas de torture".
Outre les Libyens accusés d’avoir soutenu le régime kadhafiste, les milices armées des ex-rebelles détiennent aussi des ressortissants africains qualifiés de "mercenaires" accusés d’avoir combattu aux côtés des forces de l’ancien régime.
Certains ont affirmé à Amnesty International qu’ils avaient été suspendus et "battus pendant des heures avec des fouets, des câbles, des tuyaux en plastique, des chaînes, des barres de fer et des bâtons en bois, et avaient reçu des décharges électriques".

Egypte : Sit-in place Tahrir jusqu'au départ de l'armée

De jeunes militants égyptiens se sont installés jeudi sur la place Tahrir, au Caire, qu’ils ont promis d’occuper jusqu’à ce que les militaires du Conseil suprême des forces armées (CSFA) remettent le pouvoir à des civils.
Au lendemain du premier anniversaire du déclenchement de la révolution qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir, des dizaines de jeunes Egyptiens pro-démocrates se trouvaient toujours sur la place, épicentre de la contestation de l’hiver dernier.
"Le conseil militaire commet les mêmes abus que Moubarak. Je ne ressens aucun changement. Le conseil militaire mène une contre-révolution", dénonce Samer Qabil, un étudiant de 23 ans.
Dans un passé récent, plusieurs sit-in ont dégénéré en affrontements violents avec les forces de l’ordre.
Mercredi, des dizaines de milliers d’Egyptiens ont célébré le premier anniversaire de la révolution, mais les rassemblements ont mis en lumière les divisions et les tensions sur les suites de la transition politique.
Les militaires du CSFA ont pris les commandes du pays après le renversement de Moubarak, le 11 février dernier. Ils ont promis de restituer le pouvoir aux civils après l’élection présidentielle, prévue pour le mois de juin.
Mais de nombreux activistes en pointe lors de la contestation d’il y a un an les soupçonnent de vouloir préserver leur emprise.
"Le sit-in se poursuivra jusqu’à leur départ", a promis Alaa Abdel Fattah, blogueur détenu plusieurs jours par l’armée lors de violents incidents qui ont fait 25 morts en octobre dernier.

Irak: 10 morts dont 6 enfants dans un attentat contre la maison de policiers

Deux frères policiers, leurs femmes et leurs six enfants ont péri dans un attentat à la bombe qui a détruit leur maison jeudi avant l’aube à Mussayeb, à 60 km au sud de Bagdad, ont indiqué la police et une source médicale.
Plusieurs bombes, placées autour du domicile d’Ahmad et Jihan Zuwein ont explosé vers 04H00 (01H00 GMT), détruisant l’habitation qui s’est effondrée, a précisé un lieutenant de police de Hilla, capitale de la province de Babylone.
Une source médicale de l’hôpital de cette ville chiite a affirmé que les victimes sont les deux policiers, leurs femmes et six enfants.
L’attentat a également fait quatre blessés et endommagé six habitations alentour, selon une source de sécurité.
A Kirkouk (240 km au nord de Bagdad), trois personnes ont été tuées et cinq blessées dans l’explosion d’une moto piégée placée près d’une école primaire, selon le général de police Adel Zein al-Abdin.
Et dans le centre de Baquba (60 km au nord de Bagdad), un homme et son fils ont été blessés par l’explosion d’une bombe dissimulée près de leur maison, selon un lieutenant colonel de police de Baquba.
Ces nouvelles violences interviennent alors que l’Irak est enlisé depuis plus d’un mois dans une grave crise politique opposant le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki au bloc Iraqiya, soutenu par les sunnites.
Cette crise provoque des frictions diplomatiques entre l’Irak et ses voisins, notamment la Turquie, pays essentiellement sunnite.
Des dizaines de pèlerins chiites ont été tués dans des attentats depuis le retrait des dernières troupes américaines d’Irak à la mi-décembre. Illustrant la résurgence des tensions confessionnelles dans le pays, le site jihadiste Honein s’est déchaîné ces derniers temps contre les chiites.
"Les attaques violentes contre les Rawafid (infidèles, nom donné aux chiites par les extrémistes sunnites) vont se poursuivre", écrivait cette semaine un communiqué de l’Etat islamique d’Irak, ombrelle de groupes affidés à Al-Qaïda, en revendiquant un attentat contre des pèlerins commis il y a un mois.
"Les lions de l’Etat islamique d’Irak ne cesseront pas leurs opérations tant que le gouvernement safavide restera au pouvoir et nous allons faire couler des rivières de sang", ajoute le texte.
Le "gouvernement safavide", du nom d’une dynastie iranienne, désigne le gouvernement irakien actuel à majorité chiite que les extrémistes sunnites jugent inféodés à l’Iran.

mercredi 25 janvier 2012

Nouvelle demande de libération déposée par Georges Ibrahim Abdallah

Le Libanais Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré en France depuis 27 ans pour complicité dans l’assassinat de deux diplomates, a déposé une nouvelle demande de libération conditionnelle, la huitième, selon son comité de soutien.
Cette demande a été déposée la semaine dernière, a précisé mercredi à l’AFP Alain Pojolat, membre du collectif pour la libération du prisonnier libanais, incarcéré à Lannemezan (Hautes-Pyrénées).
La précédente demande de M. Abdallah avait été rejetée en mai 2009, la justice qualifiant le détenu d’"activiste résolu et implacable" risquant de reprendre son combat révolutionnaire en cas d’expulsion vers le Liban.
Mais ces derniers temps, "le ton a changé" à la Chancellerie à propos de ce dossier, a affirmé à l’AFP Alain Pojolat.
"Pour la première fois, le 22 décembre, une délégation de notre collectif a été reçue place Vendôme pour évoquer le cas de Georges Ibrahim Abdallah", a-t-il souligné.
Il met également en avant les récentes déclarations de l’ancien patron de la DST (contre-espionnage intérieur) Yves Bonnet, favorables à une libération.
Yves Bonnet souhaite être entendu par la justice pour plaider la cause du prisonnier. Celui qui fut de 1982 à 1985 à la tête de la DST (fusionnée en 2008 avec les Renseignements généraux dans la DCRI) et supervisa l’arrestation de Abdallah, considère son maintien en détention "anormal et scandaleux", selon ses déclarations au journal La Dépêche du Midi.
"Le 18 janvier, la délégation libanaise de la Campagne internationale pour la libération de Georges Abdallah était, elle, reçue par le Premier ministre libanais, Najib Mikati, qui, à l’occasion de sa très prochaine visite officielle en France, s’est engagé à parler du dossier", affirme encore le collectif dans un communiqué.
Engagé auprès du mouvement palestinien FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), Georges Ibrahim Abdallah, 59 ans, avait été arrêté le 24 octobre 1984 et condamné à perpétuité en 1987 pour complicité dans les assassinats en 1982 à Paris de deux diplomates, l’Américain Charles Robert Day et l’Israélien Yacov Barsimantov.

Maroc: les diplômés au chômage demandent l'ouverture d'une enquête

Des centaines de diplômés au chômage se sont rassemblés mercredi devant une annexe du ministère de l’Education nationale à Rabat, au Maroc, pour demander l’ouverture d’une enquête sur le décès d’un jeune diplômé qui avait tenté de s’immoler par le feu.
"Nous exigeons du gouvernement l’ouverture d’une enquête impartiale sur la mort hier (mardi) de notre camarade Abdelwahab Zeidoun", a déclaré à l’AFP Said Azoubar, l’un des diplômés.
Abdelwahab Zeidoun, 27 ans, qui participait à un sit-in le 18 janvier avec une centaine d’autres "diplômés chômeurs" est mort de ses blessures dans l’hôpital où il avait été transporté.
"L’emploi n’est plus une priorité pour l’instant. Nous voulons d’abord qu’une enquête soit ouverte très rapidement et que les responsables soient sanctionnés", a ajouté Azoubar.
Des forces de police encerclent depuis deux semaines cette annexe du ministère de l’Education, dont une partie est occupée par une centaine de diplômés au chômage.
L’étau des forces de l’ordre s’est cependant desserré mercredi pour permettre à la nourriture de parvenir sans entraves aux grévistes, a constaté l’AFP.
Selon des témoins, c’est l’intervention le 18 janvier de policiers qui ont essayé d’empêcher des sacs de nourriture d’arriver aux "diplômés chômeurs" qui a poussé la victime à s’immoler.
Cette pratique s’est répandue dans les pays d’Afrique du Nord depuis l’immolation d’un protestataire tunisien en décembre 2010, qui avait déclenché le Printemps arabe en Tunisie, puis en Egypte et en Libye.
L’emploi compte parmi les priorités du parti islamiste modéré Justice et développement (PJD) arrivé au pouvoir en janvier.
Des milliers de diplômés du supérieur demandent depuis des années leur intégration dans la fonction publique.

Israël/Palestine : Ultime rencontre Israël-Palestiniens à Amman pour renouer la négociation

Une dernière réunion exploratoire entre Israéliens et Palestiniens devait se tenir mercredi en Jordanie pour examiner la possibilité d’une relance des négociations de paix, alors que les quatre précédentes n’ont produit aucun résultat tangible.
La chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Catherine Ashton, en visite dans la région, a appelé à Gaza à "faire continuer ces discussions et augmenter leur potentiel de devenir de véritables négociations".
Une "dernière rencontre exploratoire aura lieu mercredi à Amman", a indiqué à l’AFP un responsable palestinien sous le couvert de l’anonymat en excluant toute prolongation après cette date.
Le président palestinien Mahmud Abbas a néanmoins laissé entendre qu’il pourrait renoncer à exiger un arrêt de la la colonisation israélienne pour reprendre les négociations de paix si les deux parties s’entendaient sur le tracé des frontières.
"Si nous délimitons les frontières, il est possible de revenir aux négociations mais les Israéliens ne veulent pas délimiter les frontières", a-t-il affirmé lors d’une rencontre en Jordanie avec le roi Abdallah II, cité par l’agence officielle palestinienne WAFA.
"Après la fin de ces réunions exploratoires il y aura une phase d’évaluation et de consultations, avec Sa Majesté le roi Abdallah II, et nous avons une réunion avec le comité de suivi arabe le 4 février, et une décision sera prise à ce moment-là", a-t-il ajouté.
Le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, UE et ONU) a appelé le 26 octobre les deux parties à présenter leur position sur le tracé des frontières et la sécurité dans un délai de trois mois.
Les négociateurs palestiniens considèrent que le délai expire le 26 janvier alors qu’Israël affirme qu’il court à partir de la première rencontre à Amman, le 3 janvier, et arrive donc à échéance le 3 avril.
"Nous avons présenté ce qui nous était demandé mais le gouvernement israélien n’a pas présenté sa vision d’une solution, seulement des têtes de chapitre sans aucun contenu", a déploré le responsable palestinien.
"Il y a une dernière chance, cette dernière rencontre aujourd’hui, et nous espérons que le gouvernement israélien changera sa méthode et présentera ce qui est exigé de lui", a-t-il ajouté.
Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a estimé qu’"en cas d’échec des réunions exploratoires, la partie palestinienne aura rempli ses obligations envers la communauté internationale et pourra choisir comment préserver ses droits et intérêts nationaux", évoquant la demande d’adhésion à l’ONU d’un Etat de Palestine.
"Mr. Abbas m’a donné instruction de me rendre dans les cinq pays qui viennent d’entrer au Conseil de sécurité pour en savoir plus sur leur position et les amener à en adopter de plus positives" envers cette candidature, a-t-il indiqué.
Les rencontres "exploratoires" d’Amman sont les premières depuis l’arrêt des négociations de paix en septembre 2010.
Arrivée mardi pour une visite de trois jours dans la région, Mme Ashton devait s’entretenir mercredi après-midi avec le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman et dans la soirée avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, avant de rencontrer Mahmud Abbas en Jordanie jeudi.

Bahreïn: affrontements entre la police et des manifestants, plus de 40 blessés

Des affrontements ont opposé la police et des manifestants dans plusieurs localités chiites de Bahreïn où 41 policiers et plusieurs manifestants ont été blessés, ont indiqué mercredi les deux bords.
Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a affirmé que la police anti-émeutes avait été attaquée mardi soir par "des hommes et des femmes masqués" et armés de pierres et de cocktails Molotov, notamment à Duraz, Sanabis, Dair et Al-Ekr.
Ces attaques "reflètent une grave escalade dans les tactiques violentes de groupes et individus qui soutiennent l’opposition", a ajouté le ministère, faisant état d’au moins 41 policiers blessés.
Auparavant, le chef de la sécurité générale Tarek al-Hassan, cité par l’agence officielle BNA, avait indiqué que "des groupes de saboteurs ont bloqué des routes dans plusieurs villages mardi soir et commis des actes terroristes", utilisant notamment "des cocktails Molotov".
Plusieurs saboteurs ont été arrêtés", a ajouté le responsable.
Selon Matar Matar, un dirigeant du principal mouvement de l’opposition chiite, al-Wefaq, des affrontements ont eu lieu dans au moins quatre villages chiites.
Plusieurs personnes ont été blessées, dont un jeune homme grièvement atteint à la tête par l’explosion d’une grenade lacrymogène, a précisé Matar à l’AFP.
Le 31 décembre, un adolescent avait été tué par une grenade lacrymogène qui lui avait explosé au visage, selon al-Wefaq. Le gouvernement avait alors annoncé qu’une enquête aurait lieu pour éclaircir les circonstances de sa mort. Matar a indiqué que les violences de mardi soir étaient intervenues après des appels à "affronter" les forces de sécurité lancés par des activistes via les réseaux sociaux.
Des vidéos mises en ligne sur le site d’al-Wefaq ont montré des membres de la police anti-émeute dispersant violemment des manifestants dans les villages chiites de Sitra et Bani Jamra, aux environs de Manama. Les manifestations menées par des opposants chiites ont repris ces dernières semaines dans ce petit royaume gouverné par une dynastie sunnite.
La tension est restée vive à Bahreïn depuis que le gouvernement a violemment réprimé en mars un mouvement de contestation né un mois auparavant.
Les Etats-Unis ont annoncé lundi qu’ils déplaçaient les membres du personnel de leur ambassade de Bahreïn ainsi que leurs familles, pour des raisons de sécurité.

Egypte : Des milliers d’Egyptiens place Tahrir pour le 1er anniversaire de la révolte

Des milliers d’Egyptiens convergeaient mercredi matin vers la place Tahrir, au Caire, à l’occasion du premier anniversaire de la révolte qui a renversé le président Hosni Moubarak.
Des milliers d’islamistes, de libéraux, de partisans de gauche et citoyens ordinaires se rendaient vers la place symbole de la révolution, au centre du Caire, après une nuit de pluies diluviennes, saluées par beaucoup comme un bon présage.
Les manifestants brandissaient des banderoles aux multiples messages, reflétant leurs désaccords sur ce que ce jour devait symboliser.
Les Frères musulmans, qui dominent le nouveau Parlement, étaient présents pour célébrer le premier anniversaire d’une révolte populaire qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak.
Mais plusieurs autres groupes, dont des mouvements pro-démocratie qui étaient les moteurs de la révolte, ont affirmé être là pour poursuivre leur révolution inachevée et demander le départ du Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige l’Egypte depuis la démission de Moubarak.
"Célébration du premier anniversaire", pouvait-on lire sur une énorme banderole sur la place, où des "comités populaires" fouillaient les gens qui s’y rendaient.
"Chute du pouvoir militaire", disait une autre.
La grande question, qui s’étalait en une du journal hebdomadaire francophone Al-Ahram Hebdo, est : "Qui saisira l’âme de la révolution ?".
Mardi, le maréchal Hussein Tantawi, chef du CSFA, a annoncé la fin partielle de la loi très décriée sur l’état d’urgence, en vigueur depuis l’assassinat d’Anwar el-Sadate en octobre 1981, un geste pour apparemment apaiser les manifestants.
La date symbolique du 25 janvier, autrefois "jour de la police", est devenue "journée de la révolution" et a été décrétée jour férié, en souvenir des manifestations qui ont mené à la chute du raïs le 11 février.
Les forces de sécurité ont indiqué qu’elles se tenaient en état d’alerte en cas de "tentative de sabotage" de la célébration, alors que le ministère de l’Intérieur a affirmé qu’il n’y aurait aucune présence policière sur le lieu du rassemblement.
Mardi, l’organisation Amnesty International a appelé le pouvoir militaire à protéger les manifestants et confirmer leur droit à manifester pacifiquement.

Syrie : Damas accepte de prolonger d'un mois la mission des observateurs

Damas a donné son accord à une prolongation d’un mois de la mission des observateurs de la Ligue arabe en Syrie, a annoncé, mardi soir, l’agence de presse officielle syrienne Sana, citant le ministère des Affaires étrangères. "Le ministre des Affaires étrangères Walid Muallem a adressé ce soir une lettre au secrétaire général de la Ligue arabe l’informant de l’accord du gouvernement syrien à sa demande de prolonger d’un mois la mission des observateurs de la Ligue, du 24 janvier au 23 février 2012", a indiqué Sana. "Si la Syrie donne son accord, les observateurs poursuivront leur travail" en dépit de la décision des monarchies du Golfe de retirer leurs observateurs, avait déclaré auparavant le numéro deux de la Ligue, Ahmad Ben Helli, soulignant que les 55 observateurs du Golfe pouvaient être remplacés par d’autres observateurs arabes. Le ministre des Affaires étrangères syrien, Walid Muallem, a rejeté, mardi, en bloc le plan arabe prévoyant à terme le départ de Bashar el-Assad considérant qu’il s’agissait d’une "atteinte" à la souveraineté syrienne.
Après avoir adopté dimanche sa nouvelle initiative sur la Syrie, la Ligue arabe a annoncé avoir demandé une rencontre à New York au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon pour la lui présenter et demander l’appui du Conseil de sécurité. Les monarchies du Golfe ont décidé de retirer leurs observateurs de la mission arabe en Syrie, précisant avoir pris leur décision en raison de "la poursuite de l’effusion du sang et des tueries des innocents".

mardi 24 janvier 2012

Egypte : Le Caire va lever l'état d'urgence mercredi 25 janvier

L’Egypte va lever mercredi l’état d’urgence en vigueur depuis plus de trente ans, a déclaré mardi 24 janvier le chef du pouvoir militaire, le maréchal Hussein Tantawi, dans une allocution télévisée. "J’ai pris la décision de mettre fin à l’état d’urgence partout dans le pays, à l’exception des cas de lutte contre les délits violents, à partir du 25 janvier 2012 au matin", a déclaré le maréchal Tantawi.
Cette levée, réclamée avec insistance par les organisations de défense des droits de l’homme et de nombreux partis politiques, coïncidera avec le premier anniversaire du début de la révolte qui a renversé le président Hosni Moubarak.
De nombreux mouvements qui avaient initié la révolte contre Moubarak appellent à manifester mercredi contre l’armée, accusée de vouloir s’incruster au pouvoir et de perpétuer le système répressif d’autrefois. Tantawi s’est adressé à eux, en déclarant : "Jeunes d’Egypte, le pays en appelle à vous.
Vous avez lancé cette révolution. Je vous presse de former des partis qui auront un rôle politique. Le CSFA appuie totalement cela." Les mouvements issus de la révolte anti-Moubarak ont connu une déroute aux récentes législatives, largement dominées par les formations islamistes.
La loi sur l’état d’urgence, qui permet des restrictions aux libertés publiques et des jugements devant des tribunaux d’exception, a été en vigueur sans discontinuer tout au long des trente années de règne de Moubarak. Elle a été instituée après l’assassinat du président Anwar Al-Sadate par des islamistes en octobre 1981.
La levée de cette législation qui symbolise la répression et l’arbitraire de l’ancien régime est réclamée par les mouvements qui ont initié la révolte qui a mené à la chute de Moubarak l’an dernier, ainsi que par les capitales occidentales, en particulier Washington.
L’armée avait promis de lever cette législation une fois que la stabilité serait assurée, se bornant à rappeler que son échéance légale était juin 2012. Elle avait en septembre dernier annoncé l’extension de son champ d’application – réduit en 2010 au terrorisme et à la lutte contre le trafic de stupéfiants – pour y inclure les grèves, les perturbations du trafic et la diffusion de fausses nouvelles.

Maroc: Abdelwahab Zeidoun, 27 ans, chômeur diplomé qui avait tenté de s'immoler par le feu a succombé à ses blessures

Un jeune Marocain au chômage qui avait tenté de s’immoler par le feu la semaine dernière a succombé mardi à ses blessures, un suicide qui traduit le désespoir de nombreux diplomés cherchant un emploi dans la fonction publique au moment où l’Etat veut réduire ses dépenses.
Abdelwahab Zeidoun, 27 ans, s’était aspergé d’essence à Rabat le 18 janvier. Atteint de brûlures au deuxième degré, il avait été transporté dans une unité spécialisée d’un hôpital de Casablanca (80 km au sud de la capitale) où un médecin a annoncé son décès mardi matin.
"C’est un incident regrettable et douloureux que nous ne souhaitons à aucun jeune. (...) Le gouvernement veut trouver une solution pratique à ce problème dans le cadre d’un dialogue constructif", a déclaré à l’AFP le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustafa Khelfi.
L’emploi compte parmi les priorités du parti islamiste modéré Justice et développement (PJD) arrivé au pouvoir l’an dernier et surtout implanté dans les grandes agglomérations où le chômage est justement le plus fort.
Cependant le gouvernement dit vouloir à tout prix réduire ses dépenses de fonctionnement afin de ramener le déficit budgétaire actuellement de 6% du PIB à 3% dans les quatre années à venir, ce qui rend sa tâche difficile.
Titulaire d’un master en documentation de l’université de Fès (centre), Abdelwahab Zeidoun faisait partie d’un groupe de diplomés du supérieur qui participent depuis deux semaines à un sit-in dans une annexe du ministère de l’Education à Rabat afin d’obtenir un emploi dans la fonction publique.
"On est sous le choc et on sait pas encore ce qu’on va faire. Nous maintenons pour l’instant notre sit-in", a déclaré à l’AFP une étudiante, Asma, porte-parole du groupe.
Quelque deux cents personnes étaient rassemblés dans le calme mardi après-midi devant le parlement dans le centre de Rabat.
Ce type d’action s’est répandu dans les pays d’Afrique du Nord depuis l’immolation d’un protestataire tunisien en décembre 2010, qui avait déclenché le Printemps arabe en Tunisie, puis en Egypte et en Libye.
Ce suicide n’est pas le premier du genre au Maroc, mais il intervient à un moment délicat pour le nouveau gouvernement, dirigé par l’islamiste Abdelillah Benkirane, qui doit être incessement investi par le parlement.
Offiellement fixé à 9,1% le taux de chômage cache des chiffres alarmants : 27% de diplomés de l’université sont sans travail, selon l’agence marocaine pour l’emploi.
La formation du nouveau gouvernement début janvier n’a pas mis fin à ces manifestations. Plusieurs fois par semaine, ils sont des centaines de "diplomés chômeurs" à battre le pavé devant les édifices publics de Rabat pour réclamer un travail dans l’administration, refusant toute embauche qui ne leur donne pas la sécurité de l’emploi.
Sous la pression du Printemps arabe, un dialogue a été ouvert l’an dernier entre ces chômeurs et l’ancien gouvernement. Quelque 3.600 postes leur ont été promis dans l’administration, ce qui a conduit jusqu’à présent à l’embauche d’un millier de personnes.
A l’issue d’une récente rencontre avec des représentants de ces "diplômés chômeurs", Benkirane avait indiqué que les capacités de l’Etat étaient limitées.
"C’est un problème épineux. Ce n’est pas avec un taux de croissance de moins de 5% actuellement que l’on pourra répondre rapidement à toutes les demandes", a déclaré le ministre de l’Industrie et du Commerce, Abdelkader Amara.
Reconnaissant l’ampleur du problème, il a estimé qu’il faudra "assurer des formations pointues pour adapter cette catégorie de chômeurs aux besoins du marché", sur lequel 40 000 diplomés arrivent chaque année.
"Sur les quelque 350.000 demandeurs d’emploi annuels au Maroc, la moitié n’a jamais travaillé", dit à l’AFP l’économiste Azeddine Akesbi, spécialiste de l’emploi.

Algérie-Maroc: une nouvelle page mais pas à pas


Alger et Rabat ouvrent une nouvelle page de leurs relations, axée sur les échanges économiques et le grand projet d'union maghrébine, tout en avançant à petits pas sur les sujets délicats, après la première visite d'un chef de la diplomatie marocaine en Algérie depuis 2003.
Après de longs pourparlers avec son homologue Mourad Medelci lundi dès son arrivée à la mi-journée, le ministre marocain des Affaires étrangères Saad Eddine Othmani a été reçu mardi matin par le président algérien Abdelaziz Bouteflika..
Il avait auparavant fait le point avec Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du Front de Libération National (FLN), parti présidentiel au pouvoir.
Aucune information n'a filtré concernant la teneur de ces deux entretiens.

Palestine : Le président du Parlement palestinien placé en détention administrative

Le président du Parlement palestinien Aziz Dweik, arrêté par l’armée israélienne, a été placé en détention administrative pour six mois, alors qu’un autre député du Hamas a été arrêté dans la nuit de lundi à mardi, a annoncé mardi le mouvement islamiste.
Un tribunal militaire israélien a approuvé le placement en détention administrative pour six mois de Dweik, membre du Hamas et président du Conseil législatif (Parlement) palestinien, arrêté le 19 janvier à un barrage de l’armée israélienne en Cisjordanie, a indiqué à l’AFP son directeur de cabinet Bahaa Youssef.
Par ailleurs, un député du Hamas a été arrêté dans la nuit en Cisjordanie, portant à cinq le nombre de responsables du mouvement islamiste palestinien arrêtés en moins d’une semaine.
"L’armée israélienne a arrêté Abdeljabbar al-Fuqaha à son domicile à Ramallah" en Cisjordanie, a précisé à l’AFP un responsable du Hamas sous le couvert de l’anonymat.
"L’enlèvement du député Fuqaha est une poursuite de la politique sioniste arrogante envers les symboles du mouvement", a affirmé dans un communiqué le groupe parlementaire du Hamas.
Interrogée, l’armée israélienne n’était pas en mesure dans l’immédiat de commenter cette arrestation.
La police israélienne a arrêté lundi un ex-ministre et un député du Hamas de Jérusalem-Est occupée et annexée qui s’étaient réfugiés dans les bureaux du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Jérusalem.
Un autre député du mouvement islamiste, Khaled Tafech, avait été arrêté par l’armée israélienne le 20 janvier à son domicile à Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.
Le Hamas compte 74 députés sur les 132 sièges du Conseil législatif, dont 24 sont détenus par Israël. La plupart, ainsi qu’un ex-ministre, ont été arrêtés en Cisjordanie depuis la conclusion d’un accord de réconciliation entre le Fatah du président palestinien Mahmud Abbas et le Hamas en avril 2011.
La quasi totalité faisaient partie des 64 parlementaires et membres du gouvernement Hamas arrêtés par Israël après la capture en juin 2006 près de la bande de Gaza du soldat israélien Gilad Shalit, finalement libéré le 18 octobre dans le cadre d’un échange de prisonniers.
Deux députés du Fatah et un du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche) sont également détenus par Israël.

Soudan du Sud: le HCR dénonce un nouveau bombardement sur un site de réfugiés

Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a dénoncé mardi le bombardement, la veille, au Soudan du Sud, d'un lieu de transit pour réfugiés, qui a fait un blessé et 14 disparus.
"Nous avons malheureusement à signaler un nouveau bombardement" au Soudan du Sud, a déclaré aux médias une porte-parole du HCR, Melissa Fleming.
"Nous condamnons dans les termes les plus forts le bombardement de civils", a-t-elle dit.
Selon l'ONU, un avion, dont Mme Fleming n'a pas précisé l'origine, a lâché neuf bombes le 23 janvier à 10H00 (heure locale), sur un "lieu de transit pour réfugiés", à Elfoj, dans l'État du Nil Bleu, au Soudan du Sud.
Lors de l'attaque, près de 5.000 réfugiés ainsi que du personnel du HCR et de l'Organisation mondiale pour les migrations (OIM) se trouvaient dans les environs du site, selon l'ONU.
En novembre dernier, l'ONU avait déjà dénoncé un raid aérien mené contre un camp de réfugiés au Soudan du Sud, dans la région de Yida. Selon des responsables sud-soudanais, douze personnes avaient été tuées dans cette attaque, mais ces chiffres n'ont pas pu être vérifiés par des sources indépendantes.
D'autres attaques ont été menées au Soudan du Sud dans les régions proches du Soudan, notamment dans le Nil Bleu et au Kordofan-Sud.
Ces deux régions comptent de nombreux partisans et miliciens du SPLM-Nord, branche nordiste de l'ex-rébellion sudiste au pouvoir au Soudan du Sud, et le pouvoir à Khartoum cherche à y réaffirmer son autorité.
Le Soudan du Sud est devenu un pays indépendant le 9 juillet dernier. Suite à cette indépendance, le HCR a constaté de nombreux déplacements de populations dans la région.
Ces mouvements de populations se sont aggravés ces dernières semaines, avec au moins 120.000 personnes affectées par les récentes violences intertribales qui ont secoué l'Etat de Jonglei, dans l'Est du pays, selon les Nations unies.
"Nous en appelons à la communauté internationale pour qu'elle se mobilise pour financer l'aide au Soudan du Sud", a déclaré une porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU, Elisabeth Byrs, lors d'un point de presse.
L'ONU n'a reçu pour l'instant que 9% des 763 millions de dollars qu'elle souhaite réunir pour le Soudan du Sud en 2012, a-t-elle regretté.

Soudan du Sud: la Russie va retirer son contingent d'ici à avril

Le président russe Dmitri Medvedev a signé un décret ordonnant de retirer le contingent russe et ses hélicoptères du Soudan du Sud d'ici au 1er avril, a annoncé mardi le service de presse de la présidence.
"Le contingent militaire russe participant à l'opération de l'ONU de maintien de la paix dans la république du Soudan, ainsi que les armements et l'équipement militaire appropriés doivent être rapatriés en Russie d'ici au 1er avril 2012", indique le décret du président, cité dans le communiqué du Kremlin.
Plusieurs hélicoptères et quelque 120 Russes, parmi lesquels des pilotes, sont actuellement déployés dans cette région dans le cadre de la mission de l'Organisation des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss).
Ce retrait est effectué en raison de la fin de la mission de l'ONU, conformément à la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU 1997 adoptée le 11 juillet 2011, ajoute le communiqué.
Le contingent russe pourrait quitter le Soudan du Sud à la mi-février, a précisé de son côté le porte-parole des forces aériennes russes, Vladimir Drik, cité par l'agence INTERFAX.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, avait indiqué la semaine dernière que la Russie envisageait de retirer prochainement son contingent en raison des conditions de sécurité insatisfaisantes dans cette région, soulignant que les attaques contre le personnel et les hélicoptères russes s'étaient multipliées ces derniers temps.
Le Soudan du Sud est un Etat indépendant depuis juillet dernier, après deux décennies de guerre d'indépendance contre les autorités de Khartoum. Le Nord et le Sud entretiennent des relations toujours très tendues, empoisonnées par des conflits frontaliers persistants et un désaccord total sur le partage des ressources de pétrole.

Syrie: les pays du Golfe décident de retirer leurs observateurs

Les monarchies du Golfe ont annoncé mardi leur décision d’emboîter le pays à l’Arabie saoudite et de retirer leurs observateurs de la mission arabe en Syrie, très controversée.
Dans un communiqué, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) annonce que ses "Etats membres ont décidé d’adhérer à la décision du royaume saoudien et de retirer leurs observateurs de la mission de la Ligue arabe en Syrie", accusant Damas de ne pas se conformer au plan de sortie de crise arabe.


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La Ligue arabe veut se rendre à l’ONU pour avoir son soutien

La Ligue arabe a demandé mardi au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon de le rencontrer à New York pour présenter son plan de sortie de crise en Syrie et demander l’appui du Conseil de sécurité.
La demande a été adressée par le secrétaire général de l’institution panarabe Nabil al-Arabi et par le président de son comité chargé de la Syrie, le Premier ministre du Qatar cheikh Hamad ben Jassem al-Thani, a indiqué à l’AFP le secrétaire général adjoint de la Ligue, Ahmad ben Helli.
"Une lettre a été adressée à Ban Ki-moon demandant à le rencontrer au siège de l’ONU pour l’informer du plan arabe et demander le soutien du Conseil de sécurité à ce plan", a-t-il déclaré.
La Ligue arabe a annoncé dimanche un nouveau plan de sortie de crise pour la Syrie, qui appelle  Bashar al-Assad à déléguer "des prérogatives au vice-président pour traiter avec un gouvernement d’union" nationale.
Ce gouvernement est appelé à être "formé dans les deux mois" avec "une personnalité de consensus" à sa tête, et doit préparer des élections législatives et présidentielle "pluralistes et libres".
Les autorités syriennes ont rejeté cette nouvelle initiative arabe, mais les pays européens ont estimé que ce plan pourrait "changer la donne" à l’ONU, où les membres permanents du Conseil de sécurité, divisés, n’ont jusque là pas réussi à adopter une résolution sur la Syrie.

Egypte: l'armée transfère les pouvoirs législatifs au Parlement

L’armée au pouvoir en Egypte depuis la chute du président Hosni Moubarak en février dernier a transféré les pouvoirs législatifs qu’elle détenait à la nouvelle chambre basse du Parlement, a annoncé le gouvernement égyptien.
"Le maréchal Hussein Tantawi, président du Conseil suprême des forces armées, a annoncé dans une lettre adressée à l’Assemblée du peuple (chambre basse du Parlement) que les pouvoirs législatifs lui étaient transférés", a annoncé le gouvernement sur sa page du réseau social Facebook.
La nouvelle Assemblée du peuple a tenu sa première session lundi. L’ancienne Assemblée avait été dissoute l’année dernière à la suite du soulèvement populaire qui a conduit à la chute de Hosni Moubarak.
Un marathon électoral qui ne s’est achevé qu’il y a quelques jours a porté sur le devant de la scène les principaux partis islamistes égyptiens qui ont remporté près des trois quarts des 498 sièges de l’Assemblée.
Le premier acte de la nouvelle Assemblée a été d’élire son président, Saad al-Katatni, membre de la puissante confrérie des Frères musulmans dont le Parti de la Liberté et de la Justice (PLI) a remporté 47% des sièges de l’Assemblée.
Le Conseil supérieur des Forces armées a réaffirmé à plusieurs reprises que l’aboutissement des élections législatives constituait une preuve de son intention de remettre les rênes du pays à un pouvoir civil.