mercredi 4 décembre 2013

Égypte : Ahmed, le poète disparu (Al Faraby)

(Photo archives d’Assawra : Ahmed Fouad Negm en visite à Beyrouth en 2006, juste après l’agression israélienne.)

Quand le chanteur aveugle Cheikh Imam, après des années d’interdiction de se produire en public et de séjours en prison, a pu faire entendre sa voix pour la première fois hors d’Égypte, c’est en compagnie du poète Ahmed Fouad Negm qu’il va le faire en France et à Nanterre (92), à la Maison de la culture, dirigée à l’époque par Raoul Sangla. C’était en 1981.
Tour à tour gouailleuse, goguenarde, moqueuse, tendue, enflammée et pathétique, une voix âpre au timbre inimitable irrésistible. Le Cheikh Imam interprètera les chansons qu’il a lui-même composées sur les paroles d’Ahmed Fouad Negm : des textes qui expriment les revendications des déshérités, de ceux qui ont faim, de ceux qui subissent l’oppression.
Aujourd’hui, Ahmed Fouad Negm, à propos duquel Louis Aragon disait, "qu’il y a en lui une force à faire tomber les tours", vient de nous quitter. Il rejoint l’éternité aux côtés de son camarade le Cheikh Imam.
Les peuples arabes sont en deuil, l’Égypte pleure, mais comme l’a écrit le poète disparu :
« Tant que le convoi avance les yeux ouverts,
grands ouverts,
il saura trouver son chemin. »


Al Faraby
Mardi, 03 décembre 2013

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