Amnesty international a accusé jeudi un groupe jihadiste lié à Al-Qaïda
d’enlever, de torturer et de tuer des détenus dans des prisons secrètes
installées sur les territoires qu’il contrôle en Syrie.
L’organisation des droits de l’Homme affirme que parmi les prisonniers
détenus par l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) figurent des
enfants, dont certains âgés d’à peine 8 ans, et que les mineurs sont
soumis au fouet et emprisonnés avec les adultes dans des conditions
"cruelles et inhumaines".
Les prisonniers sont enlevés par des hommes masqués, détenus des
semaines à l’isolement, puis jugés par des tribunaux appliquant la
charia (la loi islamique), qui condamne à la peine capitale ou aux coups
de fouet sans aucune procédure ou presque, ajoute Amnesty.
D’anciens prisonniers ont raconté avoir été battus avec des câbles,
soumis à des chocs électriques, ou encore maintenus dans la douloureuse
position dite du "scorpion", rapporte l’organisation dans un communiqué.
"Après avoir souffert des années de la brutalité du régime (du président
Bashar al-Assad), les habitants de Raqqa (est) et d’Alep souffrent
maintenant de la tyrannie imposée par l’EIIL", explique Philip Luther,
le responsable d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Selon Amnesty, certaines personnes sont détenues pour des crimes,
d’autres pour avoir fumé, eu des relations sexuelles hors mariage, ou
parce qu’ils appartiennent à d’autres groupes armés.
Ces derniers mois, l’EILL a kidnappé des dizaines de militants et
journalistes-citoyens syriens, ainsi que des journalistes étrangers,
ajoute le communiqué.
Amnesty cite le cas d’un juge ayant instauré un "règne de la terreur" :
il rend ses jugements une ceinture d’explosifs à la taille, et distribue
les peines en quelques minutes.
L’organisation rapporte également le cas de deux adolescents de 14 ans
condamnés à être fouetté, et celui d’un père obligé d’écouter les cris
de son fils, torturé dans une pièce voisine.
Amnesty a demandé à la Turquie et aux pays du Golfe - qui soutiennent
l’opposition syrienne - de prendre des mesures pour limiter les
livraisons d’armes à l’EIIL et aux autres groupes accusés de violer les
droits de l’Homme.
L’EILL, soupçonné d’accueillir des militants étrangers dans ses rangs,
veut créer un Etat islamique par delà les frontières syriennes.
Le régime de Damas est depuis longtemps accusé lui aussi de torturer ou
tuer les prisonniers. Un membre du gouvernement britannique a ainsi
accusé mardi les autorités d’avoir "de facto" assassiné un médecin
britannique détenu depuis novembre 2012.
Plus de 126 000 personnes sont mortes depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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