L’armée israélienne a mené lundi matin un raid aérien contre le nord
de la bande de Gaza quelques heures après des tirs de roquettes menés
depuis l’enclave palestinienne, ont indiqué des témoins et l’armée. Ce
raid est le premier depuis plus de deux mois et survient alors qu’Israël
se prépare à libérer un nouveau groupe de prisonniers palestiniens,
dans le cadre des négociations de paix israélo-palestiniennes.
Les témoins palestiniens ont indiqué que l’attaque, qui n’a pas de fait
de victimes selon eux, avait visé un camp d’entraînement utilisé par des
militants de la branche armée du mouvement Hamas, à l’ouest de Beit
Lahiya. L’armée israélienne a confirmé le raid. "En réponse aux tirs de
roquettes, (les forces armées) ont visé deux lance-roquettes à Gaza. Les
frappes directes sont confirmées", a-t-elle indiqué sur son compte
Twitter.
Le dernier raid sur Gaza remontait au 14 août, quand l’armée avait
frappé le même secteur, en réponse déjà à des tirs de roquettes. Ils
étaient survenus peu avant une session de négociations
israélo-palestiniennes et quelques heures après la libération d’un
premier groupe de prisonniers palestiniens. La bande de Gaza est
contrôlée par le Hamas, le principal mouvement islamique palestinien qui
est hostile aux négociations israélo-palestiniennes.
Dimanche, des militants palestiniens ont tiré un obus de mortier contre
le sud d’Israël, puis deux roquettes tôt lundi. Ces attaques n’ont fait
ni victime ni dégât. En septembre, il y avait eu deux tirs de roquettes,
mais Israël n’avait pas répliqué. Dimanche soir, le gouvernement
israélien a donné son feu vert à la libération de 26 Palestiniens,
détenus de longue date, dans le cadre du processus de négociations en
cours sous l’égide des États-Unis. Ils doivent être relâchés en début de
semaine. Deux jours avant la reprise des pourparlers de paix
israélo-palestiniens le 30 juillet, le Premier ministre israélien
Benyamin Netanyahou avait annoncé qu’il avait accepté la libération de
104 prisonniers palestiniens, en plusieurs fois, en fonction des progrès
des négociations. Quelque 5 000 Palestiniens sont détenus en Israël.
**
غارة اسرائيلية على غزة
أغار الطيران الحربي الإسرائيلي على أرض خالية في شمال غرب مدينة غزة.
وأفاد شهود عيان أن الطائرات الحربية الاسرائيلية أطلقت صاروخين على الأقل
باتجاه أرض خالية تقع قرب أبراج الموقوسي في شمال غرب مدينة غزة ما أدى إلى
ارتفاع سحب من اللهب.
وتعدّ هذه الغارة الجوية الأولى منذ أشهر، وتمّت بعد إعلان اسرائيل عن إطلاق 4 صواريخ من قطاع غزة باتجاه شاطئ عسقلان.
وأكدت مصادر الجيش الاسرائيلي، وفقاً لموقع "القناة السابعة" للتلفزيون
الاسرائيلي، أن الطائرات الحربية الاسرائيلية نفذت عملية استهدفت منصتي
إطلاق صواريخ كانت مدفونة تحت الأرض وأصيب الهدف بشكل دقيق.
وكانت "الإذاعة الإسرائيلية"، أفادت، صباحاً، عن اطلاق 4 قذائف صاروخية من
قطاع غزة باتجاه المجلس الاقليمي حوف اشكلون في شمال غرب النقب، مشيرة إلى
أن منظومة القبة الحديدية اعترضت احدى القذائف فيما انفجرت القذائف الاخرى
في ارض خلاء دون وقوع إصابات أو أضرار.
(معا، "الإذاعة الإسرائيلية")
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
lundi 28 octobre 2013
Israël : Les émigrés israéliens taxés de traîtrise à la cause sioniste (Danièle Kriegel)
Ils ont entre 25 et 40 ans. Célibataires ou en couple, avec ou sans
enfants. Ils ont quitté Israël pour vivre à l’étranger. Ce sont des
yordim, un terme qui, en hébreu, signifie littéralement "ceux qui
descendent". Selon certaines statistiques, il y en aurait aujourd’hui
800 000 installés un peu partout dans le monde. Cette émigration a
toujours existé et a toujours été dénoncée par les dirigeants israéliens
en des termes très durs, comme Yitzhak Rabin qui, en 1974, parlait des
yordim comme de "déchets", de "chiffes molles".
Et voilà qu’en cet automne 2013 la question a resurgi et créé la polémique. C’est la diffusion, il y a un peu plus d’un mois, par la chaîne 10 de la télé israélienne d’une série intitulée Les nouveaux yordim qui a lancé le débat. Quatre longs reportages sur de jeunes Israéliens installés en Europe ou aux États-Unis, décrivant leur nouvelle vie et expliquant les motifs pour lesquels ils sont partis d’Israël. Première et souvent seule motivation : la situation économique. Comme Moran, 32 ans, qui vit avec son mari et son jeune fils à Berlin : "En Israël, explique-t-elle, mon compte en banque était toujours dans le rouge. Ici, à Berlin, c’est fini. Je suis constamment et confortablement dans le vert. Berlin, ajoute-t-elle en riant, c’est pour moi le meilleur des comptes épargne."
À l’autre bout du monde, chez l’Oncle Sam, on retrouve Dorit et Zohar. Avant d’habiter dans le New Jersey avec leurs trois enfants, ils étaient à Eilat, la station balnéaire sur la mer Rouge, à la pointe sud du pays. Officier de carrière à l’armée, Zohar a décidé de se marier. Et c’est là que tout s’est gâté : "Quand ma femme et moi avons cherché à nous loger, nous avons vite réalisé qu’il nous serait impossible d’avoir en Israël quelque chose de décent à un prix raisonnable. Ici, dans le New Jersey, c’est possible !" Et, devant la caméra qui le suit alors qu’il vient de passer à la caisse pour payer un Caddy bien rempli, il ajoute : "Regardez, je viens de dépenser 233 dollars. En Israël, à quantité et produits égaux, cela m’aurait coûté deux à trois fois plus."
Moran, Zohar, Itaï, etc., tous l’affirment : c’est le coût de la vie qui les a décidés à partir. Et ce n’est pas l’étude comparative tout juste publiée par le quotidien populaire Maariv qui leur donnera tort. Il faut, en Israël, pour se payer un logement 138 salaires mensuels moyens contre 65 aux États-Unis, 64 en Grande-Bretagne ou 59 en Hollande. Quant à la part de l’alimentation dans le revenu moyen, elle est de 18 % en Israël, contre 9 % en Allemagne ou 10 % en France. Le tout alors que le salaire moyen israélien - 1 850 euros - est le plus bas en comparaison des États-Unis, de l’Allemagne, l’Irlande, la France, l’Espagne ou l’Australie.
Au coeur de la controverse, il y a aussi ce sondage publié dans le cadre de la série télé : une majorité de parents israéliens, 45 %, se déclarent prêts à soutenir leurs enfants s’ils décident d’aller vivre à l’étranger, 33 % affirmant qu’ils ne les encourageraient pas mais ne s’y opposeraient pas. Seuls deux Israéliens sur dix sont activement contre. Par ailleurs, 80 % des sondés ne voient pas dans l’émigration un phénomène illégitime. En écho, l’un des plus grands poètes israéliens, Nathan Zach, a donné sa bénédiction à ces jeunes Israéliens "qui doivent aller là où ils peuvent vivre le mieux". C’est la fin d’un tabou. Et, pour une partie de la classe politique, c’est insupportable.
Dans un post sur sa page Facebook, le ministre des Finances, le sémillant Yaïr Lapid, n’a pas attendu pour dénoncer les yordim : "Je n’ai pas de patience pour ceux qui sont prêts à jeter à la poubelle le seul pays qu’ont les juifs simplement parce que Berlin, c’est confortable..." Il s’est fait immédiatement "tacler" par des dizaines d’amis, dont certains lui ont rappelé qu’en son temps il était parti vivre aux États-Unis pour mener une carrière dans la communication. D’autres, des émigrants, affirmaient qu’ils rentreraient au pays les yeux fermés si le gouvernement menait une autre politique économique et sociale. À la petite phrase de Yaïr Lapid s’est ajoutée celle du directeur de la loterie nationale, un ancien général, qui les a qualifiés de traîtres.
Pour Shlomo Avineri, professeur de sciences politiques renommé, cela prouve une chose : les yordim n’ont pas le moindre sens des responsabilités citoyennes. D’un côté, ils abandonnent le difficile débat national israélien ; de l’autre, ils recréent une diaspora, tout en ne s’impliquant pas dans les affaires du pays où ils s’installent. Bref, pour monsieur Avineri, les nouveaux expatriés israéliens n’ont comme horizon que leurs petites aspirations personnelles ! À ces critiques, les nouveaux émigrants répondent : "Nous reviendrons lorsque le gouvernement changera de politique économique et sociale." Ambiance.
(28-10-2013 - Danièle Kriegel)
Et voilà qu’en cet automne 2013 la question a resurgi et créé la polémique. C’est la diffusion, il y a un peu plus d’un mois, par la chaîne 10 de la télé israélienne d’une série intitulée Les nouveaux yordim qui a lancé le débat. Quatre longs reportages sur de jeunes Israéliens installés en Europe ou aux États-Unis, décrivant leur nouvelle vie et expliquant les motifs pour lesquels ils sont partis d’Israël. Première et souvent seule motivation : la situation économique. Comme Moran, 32 ans, qui vit avec son mari et son jeune fils à Berlin : "En Israël, explique-t-elle, mon compte en banque était toujours dans le rouge. Ici, à Berlin, c’est fini. Je suis constamment et confortablement dans le vert. Berlin, ajoute-t-elle en riant, c’est pour moi le meilleur des comptes épargne."
À l’autre bout du monde, chez l’Oncle Sam, on retrouve Dorit et Zohar. Avant d’habiter dans le New Jersey avec leurs trois enfants, ils étaient à Eilat, la station balnéaire sur la mer Rouge, à la pointe sud du pays. Officier de carrière à l’armée, Zohar a décidé de se marier. Et c’est là que tout s’est gâté : "Quand ma femme et moi avons cherché à nous loger, nous avons vite réalisé qu’il nous serait impossible d’avoir en Israël quelque chose de décent à un prix raisonnable. Ici, dans le New Jersey, c’est possible !" Et, devant la caméra qui le suit alors qu’il vient de passer à la caisse pour payer un Caddy bien rempli, il ajoute : "Regardez, je viens de dépenser 233 dollars. En Israël, à quantité et produits égaux, cela m’aurait coûté deux à trois fois plus."
Moran, Zohar, Itaï, etc., tous l’affirment : c’est le coût de la vie qui les a décidés à partir. Et ce n’est pas l’étude comparative tout juste publiée par le quotidien populaire Maariv qui leur donnera tort. Il faut, en Israël, pour se payer un logement 138 salaires mensuels moyens contre 65 aux États-Unis, 64 en Grande-Bretagne ou 59 en Hollande. Quant à la part de l’alimentation dans le revenu moyen, elle est de 18 % en Israël, contre 9 % en Allemagne ou 10 % en France. Le tout alors que le salaire moyen israélien - 1 850 euros - est le plus bas en comparaison des États-Unis, de l’Allemagne, l’Irlande, la France, l’Espagne ou l’Australie.
Au coeur de la controverse, il y a aussi ce sondage publié dans le cadre de la série télé : une majorité de parents israéliens, 45 %, se déclarent prêts à soutenir leurs enfants s’ils décident d’aller vivre à l’étranger, 33 % affirmant qu’ils ne les encourageraient pas mais ne s’y opposeraient pas. Seuls deux Israéliens sur dix sont activement contre. Par ailleurs, 80 % des sondés ne voient pas dans l’émigration un phénomène illégitime. En écho, l’un des plus grands poètes israéliens, Nathan Zach, a donné sa bénédiction à ces jeunes Israéliens "qui doivent aller là où ils peuvent vivre le mieux". C’est la fin d’un tabou. Et, pour une partie de la classe politique, c’est insupportable.
Dans un post sur sa page Facebook, le ministre des Finances, le sémillant Yaïr Lapid, n’a pas attendu pour dénoncer les yordim : "Je n’ai pas de patience pour ceux qui sont prêts à jeter à la poubelle le seul pays qu’ont les juifs simplement parce que Berlin, c’est confortable..." Il s’est fait immédiatement "tacler" par des dizaines d’amis, dont certains lui ont rappelé qu’en son temps il était parti vivre aux États-Unis pour mener une carrière dans la communication. D’autres, des émigrants, affirmaient qu’ils rentreraient au pays les yeux fermés si le gouvernement menait une autre politique économique et sociale. À la petite phrase de Yaïr Lapid s’est ajoutée celle du directeur de la loterie nationale, un ancien général, qui les a qualifiés de traîtres.
Pour Shlomo Avineri, professeur de sciences politiques renommé, cela prouve une chose : les yordim n’ont pas le moindre sens des responsabilités citoyennes. D’un côté, ils abandonnent le difficile débat national israélien ; de l’autre, ils recréent une diaspora, tout en ne s’impliquant pas dans les affaires du pays où ils s’installent. Bref, pour monsieur Avineri, les nouveaux expatriés israéliens n’ont comme horizon que leurs petites aspirations personnelles ! À ces critiques, les nouveaux émigrants répondent : "Nous reviendrons lorsque le gouvernement changera de politique économique et sociale." Ambiance.
(28-10-2013 - Danièle Kriegel)
Israël/Palestine : L’entité sioniste ou la France, le record de l’infamie (Fadwa Nassar)
Comparer les pratiques d’un pays, même impéraliste et colonialiste,
avec celles d’une entité coloniale de peuplement, dont le fondement est
associé à d’horribles massacres, à l’expulsion d’un peuple et à une
entreprise méthodique de purification ethnico-religieuse, toujours en
cours, n’est pas entièrement justifié. Il est vrai que la France n’est
pas une colonie, les Français qui y vivent n’ont pas chassé un peuple et
volé ses terres et ses biens, pour s’y installer. La France n’a pas
inventé une histoire mythique datant de plusieurs milliers d’années pour
justifier la création de son Etat.
Mais la France porte un lourd passé d’Etat colonial, qui a commis des massacres partout dans le monde, au nom de la « liberté », des « droits de l’homme » et de la « supériorité raciale ». Malgré les crimes commis par ses colons et militaires ailleurs que sur son sol, la France persiste à légitimer son histoire criminelle en adoptant ce qu’elle nomme « les bienfaits de la colonisation », c’est-à-dire la destruction des sociétés et leur acculturation, l’exploitation économique de leurs pays, la provocation de conflits inter-ethniques et inter-religieux, et la formation d’élites « indigènes » soumises à ses politiques. Cette politique coloniale se traduit aujourd’hui, sur divers plans, par le racisme antiarabe et l’islamophobie, par une politique impérialiste et dominatrice, par un soutien inconditionnel à l’entité coloniale sioniste, et par le maintien en otage de George Ibrahim Abdallah.
Au moment où le militant libanais George Ibrahim Abdallah entame sa 31 ème d’incarcération dans les prisons de l’impérialisme français, l’entité coloniale sioniste se prépare à libérer 26 prisonniers, des combattants palestiniens ayant été condamnés à plusieurs perpétuités, parmi les 104 qu’elle a promis de faire libérer, non par humanisme, mais pour que les négociations entre l’Autorité palestinienne et les dirigeants de la colonie reprennent, sous l’égide de l’impérialisme américain. Ce fut une condition de l’Autorité palestinienne, formulée à cause de la pression exercée par le peuple palestinien. Ces combattants prisonniers sont détenus par l’occupant depuis les années 80, et le plus ancien prisonnier, Karim Younes, est détenu depuis 1983 (juin), soit comme George Ibrahim Abdallah, depuis plus de 30 ans !
Si l’entité sioniste a finalement accepté de faire libérer ces combattants, suscitant diverses réactions hostiles à l’intérieur même de son establishment, pourquoi la France refuse-t-elle de faire libérer l’otage libanais qu’elle détient, et poursuit-elle une attitude de hors-la-loi, elle qui affirme tout haut respecter le droit international, la communauté internationale et tout ce qui s’ensuit, et qui se targue de donner des leçons dans ce sens au monde entier ?
Si l’entité sioniste a rompu, rompt et rompera toujours avec ses propres principes d’Etat voyou et colonial, à cause des pressions exercées par la résistance palestinienne et le peuple palestinien et ses amis dans le monde, pourquoi la France semble-t-elle si arrogante en maintenant l’otage George Ibrahim Abdallah en captivité ?
Certains avancent l’idée que la France n’est pas un pays souverain. Elle est, comme l’entité sioniste, soumise à l’impérialisme américain. Dans le cas de l’otage George Ibrahim Abdallah, ce sont les Etats-Unis qui refusent sa remise en liberté, alors que dans le cas des combattants palestiniens devant être libérés, l’entité sioniste a dû se plier au désir américain, pressé de régler la « question palestinienne » au détriment du peuple palestinien !
D’autres avancent l’idée que la France a durci le ton envers tout ce qui peut représenter la culture de la résistance dans la région arabe, dont George Ibrahim Abdallah est le symbole, car, en libérant l’otage qui a refusé, tout au long de trente années de « s’excuser » ! de son appartenance anti-impérialiste et qui a refusé de « tourner sa veste », elle craint de satisfaire et d’appuyer le camp de l’anti-impérialisme et de la résistance au sionisme dans la région. Au moment où la France prétend être du côté de la liberté des peuples, armant par-ci des « rebelles » et intervenant militairement par-là pour tuer ou « libérer », la France craint en réalité le soulèvement des peuples contre la domination impériale qu’elle représente aux côtés des Etats-Unis et d’autres puissances européennes. Libérer l’otage George Ibrahim Abdallah serait, pour la France, renforcer le camp anti-impérialiste et les mouvements de libération. Cela est sûrement contraire à sa vision du monde.
D’autres enfin avancent l’idée que la pression internationale n’est pas assez puissante pour que la France libère son otage. D’abord, Le Liban, son propre pays, est soumis et divisé, et maintenant plus qu’hier. Ce pays dont une grande partie de son peuple est « colonisable » (comme dirait Malek Bennabi) vit dans l’illusion d’une souveraineté acquise par le jeu des puissances mondiales et régionales. En France, la pression de la « rue » a pris de l’ampleur, depuis que George Ibrahim Abdallah a été libéré avant d’être pris en otage, il y a moins d’un an, mais elle reste insuffisante pour rabattre l’arrogance de l’impérialisme français.
Même si la résistance palestinienne en Palestine occupée se prépare tous les jours et mène sans cesse des tentatives pour libérer les combattants palestiniens, la libération de George Ibrahim Abdallah, comme celle des combattants palestiniens, anciennement ou récemment détenus, est également possible grâce à l’internationalisation de la question de leur détention, non seulement auprès des instances internationales (si l’entité sioniste ne les craint pas, la France peut y être sensible), mais surtout auprès des peuples, dans les pays arabes et ailleurs dans le monde. Une victoire contre l’impérialisme français et l’occupation sioniste n’est pas impossible, au contraire. Elle est nécessaire car l’infamie est à son comble.
(27-10-2013 - Fadwa Nassar)
Mais la France porte un lourd passé d’Etat colonial, qui a commis des massacres partout dans le monde, au nom de la « liberté », des « droits de l’homme » et de la « supériorité raciale ». Malgré les crimes commis par ses colons et militaires ailleurs que sur son sol, la France persiste à légitimer son histoire criminelle en adoptant ce qu’elle nomme « les bienfaits de la colonisation », c’est-à-dire la destruction des sociétés et leur acculturation, l’exploitation économique de leurs pays, la provocation de conflits inter-ethniques et inter-religieux, et la formation d’élites « indigènes » soumises à ses politiques. Cette politique coloniale se traduit aujourd’hui, sur divers plans, par le racisme antiarabe et l’islamophobie, par une politique impérialiste et dominatrice, par un soutien inconditionnel à l’entité coloniale sioniste, et par le maintien en otage de George Ibrahim Abdallah.
Au moment où le militant libanais George Ibrahim Abdallah entame sa 31 ème d’incarcération dans les prisons de l’impérialisme français, l’entité coloniale sioniste se prépare à libérer 26 prisonniers, des combattants palestiniens ayant été condamnés à plusieurs perpétuités, parmi les 104 qu’elle a promis de faire libérer, non par humanisme, mais pour que les négociations entre l’Autorité palestinienne et les dirigeants de la colonie reprennent, sous l’égide de l’impérialisme américain. Ce fut une condition de l’Autorité palestinienne, formulée à cause de la pression exercée par le peuple palestinien. Ces combattants prisonniers sont détenus par l’occupant depuis les années 80, et le plus ancien prisonnier, Karim Younes, est détenu depuis 1983 (juin), soit comme George Ibrahim Abdallah, depuis plus de 30 ans !
Si l’entité sioniste a finalement accepté de faire libérer ces combattants, suscitant diverses réactions hostiles à l’intérieur même de son establishment, pourquoi la France refuse-t-elle de faire libérer l’otage libanais qu’elle détient, et poursuit-elle une attitude de hors-la-loi, elle qui affirme tout haut respecter le droit international, la communauté internationale et tout ce qui s’ensuit, et qui se targue de donner des leçons dans ce sens au monde entier ?
Si l’entité sioniste a rompu, rompt et rompera toujours avec ses propres principes d’Etat voyou et colonial, à cause des pressions exercées par la résistance palestinienne et le peuple palestinien et ses amis dans le monde, pourquoi la France semble-t-elle si arrogante en maintenant l’otage George Ibrahim Abdallah en captivité ?
Certains avancent l’idée que la France n’est pas un pays souverain. Elle est, comme l’entité sioniste, soumise à l’impérialisme américain. Dans le cas de l’otage George Ibrahim Abdallah, ce sont les Etats-Unis qui refusent sa remise en liberté, alors que dans le cas des combattants palestiniens devant être libérés, l’entité sioniste a dû se plier au désir américain, pressé de régler la « question palestinienne » au détriment du peuple palestinien !
D’autres avancent l’idée que la France a durci le ton envers tout ce qui peut représenter la culture de la résistance dans la région arabe, dont George Ibrahim Abdallah est le symbole, car, en libérant l’otage qui a refusé, tout au long de trente années de « s’excuser » ! de son appartenance anti-impérialiste et qui a refusé de « tourner sa veste », elle craint de satisfaire et d’appuyer le camp de l’anti-impérialisme et de la résistance au sionisme dans la région. Au moment où la France prétend être du côté de la liberté des peuples, armant par-ci des « rebelles » et intervenant militairement par-là pour tuer ou « libérer », la France craint en réalité le soulèvement des peuples contre la domination impériale qu’elle représente aux côtés des Etats-Unis et d’autres puissances européennes. Libérer l’otage George Ibrahim Abdallah serait, pour la France, renforcer le camp anti-impérialiste et les mouvements de libération. Cela est sûrement contraire à sa vision du monde.
D’autres enfin avancent l’idée que la pression internationale n’est pas assez puissante pour que la France libère son otage. D’abord, Le Liban, son propre pays, est soumis et divisé, et maintenant plus qu’hier. Ce pays dont une grande partie de son peuple est « colonisable » (comme dirait Malek Bennabi) vit dans l’illusion d’une souveraineté acquise par le jeu des puissances mondiales et régionales. En France, la pression de la « rue » a pris de l’ampleur, depuis que George Ibrahim Abdallah a été libéré avant d’être pris en otage, il y a moins d’un an, mais elle reste insuffisante pour rabattre l’arrogance de l’impérialisme français.
Même si la résistance palestinienne en Palestine occupée se prépare tous les jours et mène sans cesse des tentatives pour libérer les combattants palestiniens, la libération de George Ibrahim Abdallah, comme celle des combattants palestiniens, anciennement ou récemment détenus, est également possible grâce à l’internationalisation de la question de leur détention, non seulement auprès des instances internationales (si l’entité sioniste ne les craint pas, la France peut y être sensible), mais surtout auprès des peuples, dans les pays arabes et ailleurs dans le monde. Une victoire contre l’impérialisme français et l’occupation sioniste n’est pas impossible, au contraire. Elle est nécessaire car l’infamie est à son comble.
(27-10-2013 - Fadwa Nassar)
Syrie : menaces contre les opposants tentés d’aller à la conférence de Genève
D’importants groupes rebelles syriens ont menacé de condamner pour
"trahison" ceux qui dans l’opposition seraient tentés de se rendre à la
Conférence de paix, dite de Genève-2, prévue en novembre.
Les éventuels participants à la conférence de Genève commettront une "trahison" dont ils devront répondre "devant nos tribunaux", ont ainsi prévenu dix-neuf importants groupes rebelles islamistes syriens, laissant clairement entendre qu’ils seront exécutés.
"Nous annonçons que la conférence Genève-2 n’est pas, et ne sera jamais le choix du peuple ou une revendication de notre révolution", ont annoncé ces groupes dans un communiqué lu samedi soir par le chef de la brigade Suqur al-Cham, Ahmad Eissa al-Sheikh.
"Pour nous, il s’agit d’un élément supplémentaire du complot visant à faire dérailler notre révolution et à la stopper", ont insisté ces groupes, dont certains font partie de l’Armée syrienne libre (ASL).
L’opposition syrienne, très divisée sur une éventuelle participation à cette conférence de paix déjà plusieurs fois reportée, doit se réunir le 9 novembre en Turquie. Elle réclame des garanties qu’elle aboutira à un départ de Bashar al-Assad, ce que le régime rejette catégoriquement.
Ceci va rendre encore plus ardue la tâche Lakhdar Brahimi à Damas. Lors de sa dernière visite en Syrie, il avait appelé à un changement "réel" et à la formation d’un gouvernement de transition.
Le journal al-Watan, proche du pouvoir, avait rapporté qu’Assad avait mis fin à son entretien avec M. Brahimi lorsque ce dernier "avait osé s’enquérir de la question des candidatures lors des présidentielles" en 2014. La presse syrienne s’était déchainée, le traitant de "faux médiateur".
Le médiateur s’est déjà rendu en Turquie, en Jordanie, en Irak, en Egypte, au Koweït, au sultanat d’Oman et au Qatar. Jeudi, il a rencontré en Turquie le chef de l’Armée syrienne libre (ASL), principale formation rebelle, et d’autres dirigeants des combattants anti-régime.
Il essaye de convaincre toutes les parties de la nécessité de rassembler autour d’une table représentants du régime et opposition pour trouver une solution politique après deux ans et demi d’un conflit dévastateur.
Dans l’est, les Kurdes ont conquis samedi un poste-frontière avec l’Irak, important lieu de transit pour les hommes et munitions, contrôlé jusque là par des jihadistes.
Ils ont poursuivi leur avance dimanche en s’emparant de la quasi-totalité d’Alyaaroubié, ville frontalière où les combats se poursuivent, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
En position de faiblesse, les jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et du Front al-Nosra, ont appelé à leur rescousse leurs frères d’armes, selon l’OSDH.
Dans ce conflit de plus en plus complexe qui a fait plus de 115.000 morts selon l’OSDH, les Kurdes défendent leur territoire, d’où s’est retiré l’armée, désirant créer une zone autonome à l’instar des Kurdes d’Irak qui auto-administrent une région depuis plus de vingt ans.
Les groupes jihadistes eux, combattent à la fois le régime syrien, les autres rebelles et les Kurdes pour instaurer leur pouvoir sur tout le nord et l’est du pays et d’assurer la liaison avec l’Irak, où se trouve une réserve de combattants aguerris.
Dans le centre de la Syrie, rebelles et jihadistes tentent depuis lundi de s’emparer d’un dépôt à Mahin "qui regorge de tant d’armes qu’il pourrait permettre (aux insurgés) de libérer toute la Syrie", selon un dirigeant rebelle, Oussama Idris.
"Il y a eu en six jours au moins cent morts dans les rangs de l’armée, qui défend un important arsenal, et des dizaines d’autres parmi les rebelles et les jihadistes, dont des combattants étrangers, qui cherchent à s’en emparer", a affirmé samedi Rami Abdel Rahman, directeur de l’OSDH
. Dimanche, deux hommes et trois femmes ont été tués dans un bombardement du village chrétien de Sadad, proche de l’armurerie.
Une source de sécurité syrienne a affirmé que les militaires pourchassaient les rebelles dans la région de Sadad.
Les éventuels participants à la conférence de Genève commettront une "trahison" dont ils devront répondre "devant nos tribunaux", ont ainsi prévenu dix-neuf importants groupes rebelles islamistes syriens, laissant clairement entendre qu’ils seront exécutés.
"Nous annonçons que la conférence Genève-2 n’est pas, et ne sera jamais le choix du peuple ou une revendication de notre révolution", ont annoncé ces groupes dans un communiqué lu samedi soir par le chef de la brigade Suqur al-Cham, Ahmad Eissa al-Sheikh.
"Pour nous, il s’agit d’un élément supplémentaire du complot visant à faire dérailler notre révolution et à la stopper", ont insisté ces groupes, dont certains font partie de l’Armée syrienne libre (ASL).
L’opposition syrienne, très divisée sur une éventuelle participation à cette conférence de paix déjà plusieurs fois reportée, doit se réunir le 9 novembre en Turquie. Elle réclame des garanties qu’elle aboutira à un départ de Bashar al-Assad, ce que le régime rejette catégoriquement.
Ceci va rendre encore plus ardue la tâche Lakhdar Brahimi à Damas. Lors de sa dernière visite en Syrie, il avait appelé à un changement "réel" et à la formation d’un gouvernement de transition.
Le journal al-Watan, proche du pouvoir, avait rapporté qu’Assad avait mis fin à son entretien avec M. Brahimi lorsque ce dernier "avait osé s’enquérir de la question des candidatures lors des présidentielles" en 2014. La presse syrienne s’était déchainée, le traitant de "faux médiateur".
Le médiateur s’est déjà rendu en Turquie, en Jordanie, en Irak, en Egypte, au Koweït, au sultanat d’Oman et au Qatar. Jeudi, il a rencontré en Turquie le chef de l’Armée syrienne libre (ASL), principale formation rebelle, et d’autres dirigeants des combattants anti-régime.
Il essaye de convaincre toutes les parties de la nécessité de rassembler autour d’une table représentants du régime et opposition pour trouver une solution politique après deux ans et demi d’un conflit dévastateur.
Dans l’est, les Kurdes ont conquis samedi un poste-frontière avec l’Irak, important lieu de transit pour les hommes et munitions, contrôlé jusque là par des jihadistes.
Ils ont poursuivi leur avance dimanche en s’emparant de la quasi-totalité d’Alyaaroubié, ville frontalière où les combats se poursuivent, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
En position de faiblesse, les jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et du Front al-Nosra, ont appelé à leur rescousse leurs frères d’armes, selon l’OSDH.
Dans ce conflit de plus en plus complexe qui a fait plus de 115.000 morts selon l’OSDH, les Kurdes défendent leur territoire, d’où s’est retiré l’armée, désirant créer une zone autonome à l’instar des Kurdes d’Irak qui auto-administrent une région depuis plus de vingt ans.
Les groupes jihadistes eux, combattent à la fois le régime syrien, les autres rebelles et les Kurdes pour instaurer leur pouvoir sur tout le nord et l’est du pays et d’assurer la liaison avec l’Irak, où se trouve une réserve de combattants aguerris.
Dans le centre de la Syrie, rebelles et jihadistes tentent depuis lundi de s’emparer d’un dépôt à Mahin "qui regorge de tant d’armes qu’il pourrait permettre (aux insurgés) de libérer toute la Syrie", selon un dirigeant rebelle, Oussama Idris.
"Il y a eu en six jours au moins cent morts dans les rangs de l’armée, qui défend un important arsenal, et des dizaines d’autres parmi les rebelles et les jihadistes, dont des combattants étrangers, qui cherchent à s’en emparer", a affirmé samedi Rami Abdel Rahman, directeur de l’OSDH
. Dimanche, deux hommes et trois femmes ont été tués dans un bombardement du village chrétien de Sadad, proche de l’armurerie.
Une source de sécurité syrienne a affirmé que les militaires pourchassaient les rebelles dans la région de Sadad.
dimanche 27 octobre 2013
Liban : 13 morts en une semaine dans les violences dans le nord
Les violences ont fait 13 morts et près de 80 blessés en près d’une
semaine à Tripoli, dans le nord du Liban, avec quatre nouveaux morts
samedi soir et dimanche matin, selon un responsable de sécurité.
Deux sunnites de Bab al-Tebbaneh ont été tués samedi soir dans des combats et deux alaouites de 14 et 75 ans de Jabal Mohsen ont été abattus par des tireurs embusqués dimanche matin. Il y a eu aussi 16 blessés.
Depuis le début du conflit, cinq habitants du quartier de Jabal Mohsen, majoritairement alaouite et acquis au président syrien Bashar al-Assad, et huit de Bab al-Tebbaneh, largement sunnite et partisan de la révolte contre le régime syrien, ont été tués.
Le bilan plus élevé chez les sunnites s’explique par le fait que Jabal Mohsen domine géographiquement Bab al-Tebbaneh, un quartier plus dense, et par la mauvaise organisation des groupes de combattants sunnites face aux alaouites qui relèvent tous de la même formation : le Parti arabe démocratique (PAD).
Les violences se sont multipliées à Tripoli, la deuxième ville du pays avec 200.000 habitants à 80% sunnites, au fur et à mesure que la Syrie, ancienne puissance tutélaire du Liban, s’enfonçait dans la guerre civile.
Les alaouites, qui représentent 7 à 8% de la population, se sont installés au début du 20è siècle, employés comme domestiques ou ouvriers agricole. Le reste sont des chrétiens.
Cette dernière série de violences a débuté lundi soir, au moment où était diffusée à la télévision une interview de Assad. Par mesure de sécurité, les écoles et les universités de la ville sont fermées depuis le milieu de la semaine.
Deux sunnites de Bab al-Tebbaneh ont été tués samedi soir dans des combats et deux alaouites de 14 et 75 ans de Jabal Mohsen ont été abattus par des tireurs embusqués dimanche matin. Il y a eu aussi 16 blessés.
Depuis le début du conflit, cinq habitants du quartier de Jabal Mohsen, majoritairement alaouite et acquis au président syrien Bashar al-Assad, et huit de Bab al-Tebbaneh, largement sunnite et partisan de la révolte contre le régime syrien, ont été tués.
Le bilan plus élevé chez les sunnites s’explique par le fait que Jabal Mohsen domine géographiquement Bab al-Tebbaneh, un quartier plus dense, et par la mauvaise organisation des groupes de combattants sunnites face aux alaouites qui relèvent tous de la même formation : le Parti arabe démocratique (PAD).
Les violences se sont multipliées à Tripoli, la deuxième ville du pays avec 200.000 habitants à 80% sunnites, au fur et à mesure que la Syrie, ancienne puissance tutélaire du Liban, s’enfonçait dans la guerre civile.
Les alaouites, qui représentent 7 à 8% de la population, se sont installés au début du 20è siècle, employés comme domestiques ou ouvriers agricole. Le reste sont des chrétiens.
Cette dernière série de violences a débuté lundi soir, au moment où était diffusée à la télévision une interview de Assad. Par mesure de sécurité, les écoles et les universités de la ville sont fermées depuis le milieu de la semaine.
Irak : au moins 55 personnes tuées dans des attentats
Au moins 55 personnes ont été tuées dimanche en Irak, dont 30 dans
l’explosion de voitures piégées dans la province de Bagdad, portant à
plus de 620 le bilan des morts dans les violences depuis début octobre,
selon des responsables.
Les explosions de neuf voitures piégées, qui ont touché huit quartiers majoritairement chiites de la capitale irakienne et de ses environs, ont fait au moins 30 morts et 90 blessés, ont rapporté des responsables médicaux et de sécurité.
L’attaque la plus meurtrière s’est déroulée dans le quartier de Shaab, dans le nord de Bagdad, où deux voitures piégées ont explosé dans une zone commerciale faisant au moins cinq morts et 17 blessés.
Les sept autres explosions ont eu lieu dans les quartiers de Bayaa, Baladiyat, Machtal, Hurriya et Dora à Bagdad et à Saba al-Bur, une banlieue nord de la capitale ainsi qu’à Nahrawan, au sud de la capitale.
A Machtal, l’attaque a ciblé une gare routière tandis qu’à Bayaa, Dura et Saba al-Bur, ce sont des zones commerciales qui ont été touchées.
Pour limiter le risque d’attentats à la voiture piégée, les autorités irakiennes ont mis en place le mois dernier une circulation alternée à Bagdad, sans que cette mesure ne parvienne à enrayer la spirale de violences.
Dans la ville de Mossoul (nord), une voiture piégée a explosé près d’un barrage de l’armée tuant une femme et blessant huit personnes, et des hommes armés ont abattu deux civils chiites dans la région de Muqdadiyah, au nord-est de Baquba.
Toujours à Mossoul, au moins 12 personnes ont été tuées dans l’explosion d’une voiture piégée contre une banque de où des soldats irakiens faisaient la queue pour retirer leur salaire.
Ces nouvelles attaques surviennent alors que l’Irak connaît ses pires violences depuis cinq ans, quand le pays sortait d’un conflit confessionnel sanglant entre sunnites et chiites, et alors que la guerre en Syrie voisine fait craindre un débordement transfrontalier.
Cette recrudescence des violences coïncide avec un mécontentement croissant de la minorité sunnite, au pouvoir sous Saddam Hussein, à l’encontre du gouvernement dominé par les chiites, accusé en particulier de multiplier les arrestations arbitraires.
L’ONU et de nombreux diplomates ont appelé le gouvernement du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki à adopter des réformes pour éviter une plus grande marginalisation des sunnites qui risque de favoriser leur recrutement par les groupes extrémistes.
La paralysie de l’appareil politique, associée à une corruption endémique et à une défaillance des services publics, contribuent à alimenter l’instabilité dans le pays.
Les attaques de dimanche portent à plus de 620 le bilan des morts dans des violences depuis début octobre, et à plus de 5.300 depuis le début de l’année, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources sécuritaires et médicales.
Selon une récente étude publiée par des chercheurs américains, canadiens et irakiens, près de 500.000 personnes sont mortes à cause de la guerre depuis l’invasion américaine dans le pays en 2003.
Les explosions de neuf voitures piégées, qui ont touché huit quartiers majoritairement chiites de la capitale irakienne et de ses environs, ont fait au moins 30 morts et 90 blessés, ont rapporté des responsables médicaux et de sécurité.
L’attaque la plus meurtrière s’est déroulée dans le quartier de Shaab, dans le nord de Bagdad, où deux voitures piégées ont explosé dans une zone commerciale faisant au moins cinq morts et 17 blessés.
Les sept autres explosions ont eu lieu dans les quartiers de Bayaa, Baladiyat, Machtal, Hurriya et Dora à Bagdad et à Saba al-Bur, une banlieue nord de la capitale ainsi qu’à Nahrawan, au sud de la capitale.
A Machtal, l’attaque a ciblé une gare routière tandis qu’à Bayaa, Dura et Saba al-Bur, ce sont des zones commerciales qui ont été touchées.
Pour limiter le risque d’attentats à la voiture piégée, les autorités irakiennes ont mis en place le mois dernier une circulation alternée à Bagdad, sans que cette mesure ne parvienne à enrayer la spirale de violences.
Dans la ville de Mossoul (nord), une voiture piégée a explosé près d’un barrage de l’armée tuant une femme et blessant huit personnes, et des hommes armés ont abattu deux civils chiites dans la région de Muqdadiyah, au nord-est de Baquba.
Toujours à Mossoul, au moins 12 personnes ont été tuées dans l’explosion d’une voiture piégée contre une banque de où des soldats irakiens faisaient la queue pour retirer leur salaire.
Ces nouvelles attaques surviennent alors que l’Irak connaît ses pires violences depuis cinq ans, quand le pays sortait d’un conflit confessionnel sanglant entre sunnites et chiites, et alors que la guerre en Syrie voisine fait craindre un débordement transfrontalier.
Cette recrudescence des violences coïncide avec un mécontentement croissant de la minorité sunnite, au pouvoir sous Saddam Hussein, à l’encontre du gouvernement dominé par les chiites, accusé en particulier de multiplier les arrestations arbitraires.
L’ONU et de nombreux diplomates ont appelé le gouvernement du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki à adopter des réformes pour éviter une plus grande marginalisation des sunnites qui risque de favoriser leur recrutement par les groupes extrémistes.
La paralysie de l’appareil politique, associée à une corruption endémique et à une défaillance des services publics, contribuent à alimenter l’instabilité dans le pays.
Les attaques de dimanche portent à plus de 620 le bilan des morts dans des violences depuis début octobre, et à plus de 5.300 depuis le début de l’année, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources sécuritaires et médicales.
Selon une récente étude publiée par des chercheurs américains, canadiens et irakiens, près de 500.000 personnes sont mortes à cause de la guerre depuis l’invasion américaine dans le pays en 2003.
Syrie : le programme de destruction d’armes chimiques transmis dans les délais
L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé
dimanche avoir reçu en temps et en heure le programme de destruction de
l’arsenal chimique de la part de la Syrie.
"L’OIAC confirme que la République Arabe Syrienne lui a soumis, le jeudi 24 octobre, la déclaration initiale formelle de son programme d’armes chimiques", a indiqué l’Organisation dans un communiqué, soulignant que "la Syrie s’est conformée à la date butoir".
"L’OIAC confirme que la République Arabe Syrienne lui a soumis, le jeudi 24 octobre, la déclaration initiale formelle de son programme d’armes chimiques", a indiqué l’Organisation dans un communiqué, soulignant que "la Syrie s’est conformée à la date butoir".
Palestine : Le photographe Palestinien Ali Ali remporte le premier prix de la photographie d’actualité du grand club londonien "Frontline"
Le photographe Palestinien Ali Ali alias (Ali Noureldine) de Gaza,
remporte le premier prix de la photographie d’actualité décerné par le
prestigieux prix du club londonien "Frontline".
"Assawra" qui ne manque jamais de reproduire les photos d’Ali Ali sur le quotidien de la vie à Gaza est ravi de ce choix et félicite le jeune photographe pour ses travaux tout en lui souhaitant encore plus de succès.
(26 octobre 2031)
Ali Ali was born in 1985 in the Gaza Strip, one of the territorial units forming the Palestinian Territories. At the age of 17 he practiced as a freelance photographer for epa at the Gaza bureau before he joined the company two years later.
Since 2004 Ali has been based in Gaza from where he is covering news events in the Palestinian Authority and the Israeli-Palestinian conflict (especially the Israeli invasion of the Gaza Strip, Israel’s withdrawal from the Gaza Strip, the Hamas coup in Gaza, and the Gaza War in 2008/2009).
In April 2013 Ali Ali has been selected for the 20th edition of the annual World Press Photo Joop Swart Masterclass. The twelve participants were chosen among 174 candidates from 54 countries who had been nominated earlier by World Press Photo’s 18 international committees around the world.
"Assawra" qui ne manque jamais de reproduire les photos d’Ali Ali sur le quotidien de la vie à Gaza est ravi de ce choix et félicite le jeune photographe pour ses travaux tout en lui souhaitant encore plus de succès.
(26 octobre 2031)
Ali Ali was born in 1985 in the Gaza Strip, one of the territorial units forming the Palestinian Territories. At the age of 17 he practiced as a freelance photographer for epa at the Gaza bureau before he joined the company two years later.
Since 2004 Ali has been based in Gaza from where he is covering news events in the Palestinian Authority and the Israeli-Palestinian conflict (especially the Israeli invasion of the Gaza Strip, Israel’s withdrawal from the Gaza Strip, the Hamas coup in Gaza, and the Gaza War in 2008/2009).
In April 2013 Ali Ali has been selected for the 20th edition of the annual World Press Photo Joop Swart Masterclass. The twelve participants were chosen among 174 candidates from 54 countries who had been nominated earlier by World Press Photo’s 18 international committees around the world.
مصور فلسطيني يفوز بجائزة "فرونت لاين" البريطانية العالمية
فاز المصوّر الصحافي الفلسطيني علي نور الدين (28 عاماً)، بجائزة الـ"فرونت لاين" البريطانية العالمية "فئة التصوير الصحافي" عن توثيق الحياة اليومية في قطاع غزة للعام 2013 ، ضمن جوائز "نادي فرونت لاين" في مقره في لندن حيث يحرص النادي سنوياً على إبراز المواهب الناشئة والأسماء المعروفة للأعمال المتميزة في مجالات الصحافة المطبوعة والمذاعة والتصوير الصحافي.
وأعلن "نادي فرونت لاين" في مؤتمر صحافي حاشد عقد في لندن عبر وسائل الإعلام المختلفة عن فوز المصور الفلسطيني علي نور الدين، المشهور باسم "علي علي" بـ"جائزة أفضل صور قصصية صحافية"، حيث تظهر مجموعة الصور المتتالية مشاهد إنسانية مختلفة لجوانب الحياة اليومية في قطاع غزة ما بين أبناء المخيمات والمدن وفرحة الأطفال البسيطة والفقر والمقاومة في غزة.
("سما")
فاز المصوّر الصحافي الفلسطيني علي نور الدين (28 عاماً)، بجائزة الـ"فرونت لاين" البريطانية العالمية "فئة التصوير الصحافي" عن توثيق الحياة اليومية في قطاع غزة للعام 2013 ، ضمن جوائز "نادي فرونت لاين" في مقره في لندن حيث يحرص النادي سنوياً على إبراز المواهب الناشئة والأسماء المعروفة للأعمال المتميزة في مجالات الصحافة المطبوعة والمذاعة والتصوير الصحافي.
وأعلن "نادي فرونت لاين" في مؤتمر صحافي حاشد عقد في لندن عبر وسائل الإعلام المختلفة عن فوز المصور الفلسطيني علي نور الدين، المشهور باسم "علي علي" بـ"جائزة أفضل صور قصصية صحافية"، حيث تظهر مجموعة الصور المتتالية مشاهد إنسانية مختلفة لجوانب الحياة اليومية في قطاع غزة ما بين أبناء المخيمات والمدن وفرحة الأطفال البسيطة والفقر والمقاومة في غزة.
("سما")
Syrie : d’importants groupes rebelles rejettent la conférence de paix
Une vingtaine d’importants groupes rebelles islamistes syriens ont
rejeté catégoriquement la conférence de paix dite "Genève-2" défendue
par les Etats-Unis et la Russie pour trouver une issue politique à la
guerre civile.
"Nous annonçons que la conférence Genève-2 n’est pas et ne sera jamais le choix du peuple ou une revendication de notre révolution", ont annoncé ces groupes armés islamistes dans un communiqué lu samedi soir par le chef de la brigade Suqur al-Cham, Ahmad Eissa al-Sheikh.
"Pour nous, il s’agit d’un élément supplémentaire du complot visant à faire dérailler notre révolution et à la stopper", ont insisté ces groupes, dont certains font partie de l’Armée syrienne libre (ASL) et d’autres ont combattu les jihadistes engagés comme eux contre le régime.
Les éventuels participants à cette conférence commettront une "trahison" dont ils devront répondre "devant nos tribunaux", ont-ils prévenu.
L’opposition syrienne, très divisée sur une éventuelle participation à cette conférence de paix déjà plusieurs fois reportée, réclame des garanties sur le fait qu’elle aboutira à un départ du président Bashar al-Assad, ce que le régime rejette catégoriquement.
A la mi-octobre, des dizaines de groupes rebelles avaient rejeté l’autorité de la Coalition nationale syrienne, qui chapeaute depuis l’étranger les groupes d’opposition politique, en estimant qu’elle avait échoué.
Parmi les signataires du communiqué de samedi se trouvent les brigades Liwad al-Tawhid, Ahrar al-Cham, Suqur al-Cham ou encore Ahfad al-Rasul.
"Nous annonçons que la conférence Genève-2 n’est pas et ne sera jamais le choix du peuple ou une revendication de notre révolution", ont annoncé ces groupes armés islamistes dans un communiqué lu samedi soir par le chef de la brigade Suqur al-Cham, Ahmad Eissa al-Sheikh.
"Pour nous, il s’agit d’un élément supplémentaire du complot visant à faire dérailler notre révolution et à la stopper", ont insisté ces groupes, dont certains font partie de l’Armée syrienne libre (ASL) et d’autres ont combattu les jihadistes engagés comme eux contre le régime.
Les éventuels participants à cette conférence commettront une "trahison" dont ils devront répondre "devant nos tribunaux", ont-ils prévenu.
L’opposition syrienne, très divisée sur une éventuelle participation à cette conférence de paix déjà plusieurs fois reportée, réclame des garanties sur le fait qu’elle aboutira à un départ du président Bashar al-Assad, ce que le régime rejette catégoriquement.
A la mi-octobre, des dizaines de groupes rebelles avaient rejeté l’autorité de la Coalition nationale syrienne, qui chapeaute depuis l’étranger les groupes d’opposition politique, en estimant qu’elle avait échoué.
Parmi les signataires du communiqué de samedi se trouvent les brigades Liwad al-Tawhid, Ahrar al-Cham, Suqur al-Cham ou encore Ahfad al-Rasul.
Égypte : l’humoriste Bassem Youssef fait rager pro-Morsi et pro-Sissi
Son retour était très attendu dans un pays où les médias,
quasi-unanimes, célèbrent l’armée qui a destitué le président islamiste
Mohamed Morsi : pour sa première émission après quatre mois d’absence,
le satiriste Bassem Youssef a de nouveau déchaîné les passions.
Ce vendredi soir, en dépit du couvre-feu qui s’abat à 19 heures sur Le Caire, les cafés étaient bondés de téléspectateurs rivés devant l’émission "El Bernameg" (Le Programme, en arabe), avec une seule question en tête : osera-t-il critiquer l’armée ?
Et à l’issue de 90 minutes de show, celui qui était déjà la bête noire des Frères musulmans pour ses critiques au vitriol du président Morsi, s’est attiré de nouveaux détracteurs : les partisans du général Abdel Fattah Al-Sissi, chef de la toute-puissante armée qui a destitué M. Morsi le 3 juillet.
Revenant sur cet épisode, Bassem Youssef, qui n’a rien raté des médias locaux pendant les quatre mois d’interruption dus à l’été puis au ramadan, épingle leur unanimité, leurs exagérations sur le nombre de manifestants descendus dans les rues pour réclamer le départ de M. Morsi le 30 juin —20, 40, certains évoquent 70 millions.
Il pose aussi la question qui fâche : est-ce une révolution, comme l’affirment les anti-Morsi, ou un coup d’Etat, comme le disent les pro-Morsi ?
Tournant en dérision les arguments des uns et des autres, il affirme, faisant référence à la puissante confrérie des Frères musulmans de M. Morsi, que "quand tu rêves du pouvoir pendant 80 ans et que tu le perds d’un coup, c’est un coup d’Etat".
Mais, se mettant ensuite en scène dans la peau des militaires déposant M. Morsi, il décrit une transition tout en douceur où les soldats s’adressent au président une rose à la main : "Morsi, baby, tu n’es plus le président... Ce n’est pas de notre faute, mais de la tienne".
Evoquant ensuite les nouvelles autorités, il se moque d’un président par intérim dont personne ne semble se rappeler le nom —Adly Mansour—, alors que certains multiplient les odes au général Sissi, voire même les chocolats à son effigie.
Mais rire de cette "Sissi-mania" qui s’est emparée de certains Egyptiens n’est pas au goût de tous.
Ainsi, Sameh Seif el-Yazal, expert en stratégie militaire retraité de l’armée, déplore sur Facebook une "attaque directe contre le général Sissi" qui va "bénéficier aux Frères musulmans" contre lesquels les nouvelles autorités assurent mener une "guerre contre le terrorisme".
Dans un café du faubourg du Moqattam, Ramy Adel, banquier au Caire, est venu regarder l’émission avec des amis. "On dirait que Bassem Youssef n’a pas d’autre but que de se moquer du régime en place", lâche-t-il. "Il ne cherche qu’à saper le prestige de Sissi et de l’armée, c’est horrible !".
Ahmed Abdel Alim, lui, a trouvé l’émission "géniale". "Bassem Youssef a réussi à résumer ce qui se passe sur la scène politique égyptienne de façon objective et courageuse", lance-t-il, enthousiaste. "Il a critiqué tous les dirigeants, même Sissi, et personne n’ose faire ça", poursuit l’homme qui dit ne soutenir ni l’armée ni les Frères.
Celui qui avait été poursuivi en justice sous la présidence Morsi pour ses critiques acerbes contre le chef de l’Etat n’a pas arrêté de brocarder les ex-dirigeants islamistes, aujourd’hui devant la justice ou détenus au secret.
Leila Ibrahim, elle, n’a retenu que les attaques de Bassem Youssef —un "clown", selon elle— contre M. Morsi, qu’elle soutient : "c’est une honte de se moquer de personnes qui sont en prison. C’est lâche de s’en prendre à ceux qui ne peuvent pas se défendre".
En Egypte où manifestations, affrontements et attentats ont fait plus d’un millier de morts depuis début juillet, les esprits sont encore échauffés et les réseaux sociaux bouillonnent, entre admiration fervente et critiques virulentes. Sur Facebook, des groupes réclament déjà des poursuites judiciaires contre l’humoriste.
Sur Twitter, le principal intéressé a répondu, laconique : "les Egyptiens aiment les blagues et l’ironie, c’est vrai, mais surtout quand elles correspondent à leurs idées".
Ce vendredi soir, en dépit du couvre-feu qui s’abat à 19 heures sur Le Caire, les cafés étaient bondés de téléspectateurs rivés devant l’émission "El Bernameg" (Le Programme, en arabe), avec une seule question en tête : osera-t-il critiquer l’armée ?
Et à l’issue de 90 minutes de show, celui qui était déjà la bête noire des Frères musulmans pour ses critiques au vitriol du président Morsi, s’est attiré de nouveaux détracteurs : les partisans du général Abdel Fattah Al-Sissi, chef de la toute-puissante armée qui a destitué M. Morsi le 3 juillet.
Revenant sur cet épisode, Bassem Youssef, qui n’a rien raté des médias locaux pendant les quatre mois d’interruption dus à l’été puis au ramadan, épingle leur unanimité, leurs exagérations sur le nombre de manifestants descendus dans les rues pour réclamer le départ de M. Morsi le 30 juin —20, 40, certains évoquent 70 millions.
Il pose aussi la question qui fâche : est-ce une révolution, comme l’affirment les anti-Morsi, ou un coup d’Etat, comme le disent les pro-Morsi ?
Tournant en dérision les arguments des uns et des autres, il affirme, faisant référence à la puissante confrérie des Frères musulmans de M. Morsi, que "quand tu rêves du pouvoir pendant 80 ans et que tu le perds d’un coup, c’est un coup d’Etat".
Mais, se mettant ensuite en scène dans la peau des militaires déposant M. Morsi, il décrit une transition tout en douceur où les soldats s’adressent au président une rose à la main : "Morsi, baby, tu n’es plus le président... Ce n’est pas de notre faute, mais de la tienne".
Evoquant ensuite les nouvelles autorités, il se moque d’un président par intérim dont personne ne semble se rappeler le nom —Adly Mansour—, alors que certains multiplient les odes au général Sissi, voire même les chocolats à son effigie.
Mais rire de cette "Sissi-mania" qui s’est emparée de certains Egyptiens n’est pas au goût de tous.
Ainsi, Sameh Seif el-Yazal, expert en stratégie militaire retraité de l’armée, déplore sur Facebook une "attaque directe contre le général Sissi" qui va "bénéficier aux Frères musulmans" contre lesquels les nouvelles autorités assurent mener une "guerre contre le terrorisme".
Dans un café du faubourg du Moqattam, Ramy Adel, banquier au Caire, est venu regarder l’émission avec des amis. "On dirait que Bassem Youssef n’a pas d’autre but que de se moquer du régime en place", lâche-t-il. "Il ne cherche qu’à saper le prestige de Sissi et de l’armée, c’est horrible !".
Ahmed Abdel Alim, lui, a trouvé l’émission "géniale". "Bassem Youssef a réussi à résumer ce qui se passe sur la scène politique égyptienne de façon objective et courageuse", lance-t-il, enthousiaste. "Il a critiqué tous les dirigeants, même Sissi, et personne n’ose faire ça", poursuit l’homme qui dit ne soutenir ni l’armée ni les Frères.
Celui qui avait été poursuivi en justice sous la présidence Morsi pour ses critiques acerbes contre le chef de l’Etat n’a pas arrêté de brocarder les ex-dirigeants islamistes, aujourd’hui devant la justice ou détenus au secret.
Leila Ibrahim, elle, n’a retenu que les attaques de Bassem Youssef —un "clown", selon elle— contre M. Morsi, qu’elle soutient : "c’est une honte de se moquer de personnes qui sont en prison. C’est lâche de s’en prendre à ceux qui ne peuvent pas se défendre".
En Egypte où manifestations, affrontements et attentats ont fait plus d’un millier de morts depuis début juillet, les esprits sont encore échauffés et les réseaux sociaux bouillonnent, entre admiration fervente et critiques virulentes. Sur Facebook, des groupes réclament déjà des poursuites judiciaires contre l’humoriste.
Sur Twitter, le principal intéressé a répondu, laconique : "les Egyptiens aiment les blagues et l’ironie, c’est vrai, mais surtout quand elles correspondent à leurs idées".
Irak : dix morts dans de nouvelles violences
De nouvelles attaques samedi en Irak ont coûté la vie à 10 personnes,
dont sept d’une même famille à Bagdad, ont annoncé des responsables
médicaux et de sécurité.
Dans le quartier de Doura, dans le sud de Bagdad, des hommes armés de silencieux ont abattu à leur domicile un couple, leurs quatre fils, ainsi que l’épouse de l’un d’entre eux, ont affirmé des responsables.
Le père de famille était membre de la milice Sahwa, recrutée en 2006 par l’armée américaine pour combattre Al-Qaïda dans les régions sunnites et assurer la protection des oléoducs qui traversent les zones tribales sunnites, en particulier dans l’ouest du pays.
Dans l’est de la capitale, un avocat a été tué dans l’explosion d’une bombe magnétique accrochée à sa voiture.
Et dans un quartier du nord de Badgad, des hommes armés ont ouvert le feu sur un bus transportant des pèlerins chiites, faisant deux morts et 11 blessés.
Des pèlerins chiites sont fréquemment visé par des insurgés sunnites —dont certains sont liés à Al-Qaïda —, qui considèrent les chiites comme des apostats.
Les violences en Irak ont repris une nouvelle intensité depuis plusieurs mois : plus de 580 personnes sont mortes en Irak depuis le début du mois, et plus de 5.300 depuis le début de l’année, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources sécuritaires et médicales.
Selon une récente étude publiée par des chercheurs américains, canadiens et irakiens, près de 500.000 personnes sont mortes à cause de la guerre depuis l’invasion américaine dans le pays en 2003.
Dans le quartier de Doura, dans le sud de Bagdad, des hommes armés de silencieux ont abattu à leur domicile un couple, leurs quatre fils, ainsi que l’épouse de l’un d’entre eux, ont affirmé des responsables.
Le père de famille était membre de la milice Sahwa, recrutée en 2006 par l’armée américaine pour combattre Al-Qaïda dans les régions sunnites et assurer la protection des oléoducs qui traversent les zones tribales sunnites, en particulier dans l’ouest du pays.
Dans l’est de la capitale, un avocat a été tué dans l’explosion d’une bombe magnétique accrochée à sa voiture.
Et dans un quartier du nord de Badgad, des hommes armés ont ouvert le feu sur un bus transportant des pèlerins chiites, faisant deux morts et 11 blessés.
Des pèlerins chiites sont fréquemment visé par des insurgés sunnites —dont certains sont liés à Al-Qaïda —, qui considèrent les chiites comme des apostats.
Les violences en Irak ont repris une nouvelle intensité depuis plusieurs mois : plus de 580 personnes sont mortes en Irak depuis le début du mois, et plus de 5.300 depuis le début de l’année, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources sécuritaires et médicales.
Selon une récente étude publiée par des chercheurs américains, canadiens et irakiens, près de 500.000 personnes sont mortes à cause de la guerre depuis l’invasion américaine dans le pays en 2003.
Arabie Saoudite : les Saoudiennes qui réclament le droit de conduire sous pression
Les militantes saoudiennes qui réclament le droit de conduire ont décidé
d’éviter la confrontation avec les autorités samedi en poursuivant leur
campagne mais sans faire du 26 octobre une date symbolique comme prévu,
à la suite de pressions intensives du pouvoir.
Plusieurs militantes ont indiqué avoir reçu des appels du ministère de l’Intérieur leur demandant de ne pas prendre le volant samedi.
Le porte-parole du ministère avait rappelé jeudi qu’il était interdit pour les femmes de conduire dans le royaume. "Nous appliquerons la loi à l’égard des personnes qui contreviennent" à cette interdiction, avait-il prévenu.
"Par précaution et par respect pour les mises en garde du ministère de l’Intérieur, et afin d’empêcher que la campagne soit exploitée par d’autres groupes, nous demandons aux femmes de ne pas conduire demain (samedi) et de changer l’initiative du 26 octobre en campagne ouverte pour la conduite des femmes", a déclaré à l’AFP une activiste, Najla Al-Hariri.
"La date était uniquement symbolique. Les femmes ont commencé à conduire avant le 26 octobre et continueront de le faire après ce jour", a déclaré pour sa part une autre militante, la blogueuse Eman Nafjan. Par ironie, certaines militantes ont affiché sur leur compte Twitter le 31 novembre comme nouvelle date de la campagne.
La campagne étant menée via les réseaux sociaux par des femmes et n’ayant pas de direction apparente, aucune directive claire n’a été lancée concernant la journée de samedi.
"Comme il est clair que les autorités ne veulent pas de regroupement à une date déterminée, nous tentons de calmer les choses et de montrer que la campagne se poursuit, sans date fixe", a expliqué la militante Mayssa Al-Amoudi.
Mais des femmes pourraient décider de braver l’interdit.
Les organisatrices de la campagne ont souligné depuis le début qu’elles n’appellent à aucun rassemblement ou manifestation, et qu’elles demandent aux femmes de prendre individuellement le volant, pour éviter le précédent de 1990, lorsqu’un groupe de femmes ayant défilé au volant de voitures à Ryad avaient été arrêtées.
Plus d’une cinquantaine de femmes ont déjà répondu à l’appel au cours des deux dernières semaines, mettant en ligne des vidéos les montrant au volant.
Le site de la campagne, oct26driving.com, a été piraté vendredi, selon des militantes.
Une pétition mise en ligne sur ce site en septembre et demandant le droit des femmes à conduire avait recueilli plus de 16.000 signatures, avant que le site soit bloqué il y a deux semaines.
Vendredi, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, cité par le quotidien Al-Hayat, a également prévenu que ceux qui soutiennent la campagne sur les réseaux sociaux s’exposaient à des sanctions allant jusqu’à cinq ans de prison.
L’Arabie saoudite, royaume ultra-conservateur régi par une stricte application de la loi islamique, est le seul pays au monde où les femmes n’ont pas le droit de conduire.
Les femmes ont besoin de l’autorisation d’un tuteur mâle —père, frère ou mari— pour voyager, travailler ou même se marier.
Dans son prêche du vendredi, l’imam de la Grande mosquée de la Mecque, cheikh Oussama Al-Khayat, a mis en garde contre "les slogans contenant des revendications pouvant menacer la paix sociale", dans une allusion à la campagne des femmes.
Pour sa part, Amnesty International a estimé que "les autorités saoudiennes invoquent le prétexte selon lequel c’est la société qui impose l’interdiction et affirment que la loi ne fait pas de discrimination à l’égard des femmes, mais elles continuent à harceler et intimider les femmes activistes".
Dans un communiqué, l’organisation de défense des droits de l’Homme a déploré "les coups de téléphone et les menaces sur internet, les interdictions arbitraires de voyage, et le fait de forcer les activistes et les membres de leurs familles à signer des engagements à ne pas conduire", ainsi que "le recours aux médias contrôlés par l’Etat pour discréditer les activistes".
Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a également appelé l’Arabie saoudite à mettre fin à la discrimination des femmes, parmi d’autres abus.
Plusieurs militantes ont indiqué avoir reçu des appels du ministère de l’Intérieur leur demandant de ne pas prendre le volant samedi.
Le porte-parole du ministère avait rappelé jeudi qu’il était interdit pour les femmes de conduire dans le royaume. "Nous appliquerons la loi à l’égard des personnes qui contreviennent" à cette interdiction, avait-il prévenu.
"Par précaution et par respect pour les mises en garde du ministère de l’Intérieur, et afin d’empêcher que la campagne soit exploitée par d’autres groupes, nous demandons aux femmes de ne pas conduire demain (samedi) et de changer l’initiative du 26 octobre en campagne ouverte pour la conduite des femmes", a déclaré à l’AFP une activiste, Najla Al-Hariri.
"La date était uniquement symbolique. Les femmes ont commencé à conduire avant le 26 octobre et continueront de le faire après ce jour", a déclaré pour sa part une autre militante, la blogueuse Eman Nafjan. Par ironie, certaines militantes ont affiché sur leur compte Twitter le 31 novembre comme nouvelle date de la campagne.
La campagne étant menée via les réseaux sociaux par des femmes et n’ayant pas de direction apparente, aucune directive claire n’a été lancée concernant la journée de samedi.
"Comme il est clair que les autorités ne veulent pas de regroupement à une date déterminée, nous tentons de calmer les choses et de montrer que la campagne se poursuit, sans date fixe", a expliqué la militante Mayssa Al-Amoudi.
Mais des femmes pourraient décider de braver l’interdit.
Les organisatrices de la campagne ont souligné depuis le début qu’elles n’appellent à aucun rassemblement ou manifestation, et qu’elles demandent aux femmes de prendre individuellement le volant, pour éviter le précédent de 1990, lorsqu’un groupe de femmes ayant défilé au volant de voitures à Ryad avaient été arrêtées.
Plus d’une cinquantaine de femmes ont déjà répondu à l’appel au cours des deux dernières semaines, mettant en ligne des vidéos les montrant au volant.
Le site de la campagne, oct26driving.com, a été piraté vendredi, selon des militantes.
Une pétition mise en ligne sur ce site en septembre et demandant le droit des femmes à conduire avait recueilli plus de 16.000 signatures, avant que le site soit bloqué il y a deux semaines.
Vendredi, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, cité par le quotidien Al-Hayat, a également prévenu que ceux qui soutiennent la campagne sur les réseaux sociaux s’exposaient à des sanctions allant jusqu’à cinq ans de prison.
L’Arabie saoudite, royaume ultra-conservateur régi par une stricte application de la loi islamique, est le seul pays au monde où les femmes n’ont pas le droit de conduire.
Les femmes ont besoin de l’autorisation d’un tuteur mâle —père, frère ou mari— pour voyager, travailler ou même se marier.
Dans son prêche du vendredi, l’imam de la Grande mosquée de la Mecque, cheikh Oussama Al-Khayat, a mis en garde contre "les slogans contenant des revendications pouvant menacer la paix sociale", dans une allusion à la campagne des femmes.
Pour sa part, Amnesty International a estimé que "les autorités saoudiennes invoquent le prétexte selon lequel c’est la société qui impose l’interdiction et affirment que la loi ne fait pas de discrimination à l’égard des femmes, mais elles continuent à harceler et intimider les femmes activistes".
Dans un communiqué, l’organisation de défense des droits de l’Homme a déploré "les coups de téléphone et les menaces sur internet, les interdictions arbitraires de voyage, et le fait de forcer les activistes et les membres de leurs familles à signer des engagements à ne pas conduire", ainsi que "le recours aux médias contrôlés par l’Etat pour discréditer les activistes".
Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a également appelé l’Arabie saoudite à mettre fin à la discrimination des femmes, parmi d’autres abus.
Syrie : au moins 40 morts dans l’attentat devant une mosquée
Une voiture piégée a fait au moins 40 morts vendredi près d’une mosquée
dans la région de Damas, selon une ONG syrienne qui a mis en garde
contre une famine dans les quartiers rebelles encerclés par l’armée à
Homs (centre).
Le chef du front al-Nosra, Abu Mohammed al-Julani, un jihadiste qui avait fait allégeance à Al-Qaïda en avril, annoncé comme mort par la télévision publique syrienne, est en bonne santé, a déclaré samedi le front dans un communiqué.
"Ce qui a été annoncé par une chaîne de télévision seulement, l’assassinat de l’émir du Front al-Nosra, était un mensonge", a déclaré l’organisation. La télévision publique syrienne avait annoncé vendredi soir la mort du chef du front al-Nosra, mais l’agence officielle Sana a rapidement retiré son alerte sur cette information.
Alors que les combats ont encore fait des dizaines de morts vendredi, le chef de l’Armée syrienne libre (ASL), principale formation rebelle, et d’autres combattants anti-régime ont rencontré en Turquie le médiateur international Lakhdar Brahimi, actuellement en tournée dans la région pour tenter d’organiser une conférence de paix.
La voiture piégée a explosé près d’une mosquée à Suq Wadi Barada, une localité rebelle à 40 km au nord-ouest de Damas, au moment de la grande prière du vendredi. Il y a des dizaines de blessés, dont beaucoup sont dans un état grave, et le bilan risque de s’alourdir encore considérablement, a affirmé l’OSDH.
L’agence Sana a, elle, annoncé que la voiture avait explosé alors que "les terroristes" étaient en train de la piéger, en faisant état de plusieurs morts, des "terroristes" et des civils, parmi lesquels un enfant de 7 ans. Toujours dans la région de Damas, au moins 24 rebelles, dont des étrangers, — 40 selon l’agence SANA — ont été tués dans une embuscade des forces du régime près d’Otaibé, à 30 km à l’est de la capitale, a annoncé l’OSDH.
Plus au sud, au moins 23 rebelles ont été tués dans des combats dans la province de Deraa, selon l’ONG. Le conflit en Syrie a fait plus de 115.000 morts depuis mars 2011, selon l’OSDH, qui s’appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales à travers la Syrie.
Après les appels internationaux la semaine dernière en faveur des civils bloqués à Muwadamiyat al-Cham, une ville rebelle assiégée par le régime près de Damas, l’OSDH et des militants ont lancé vendredi un cri d’alarme pour ceux des quartiers rebelles du centre de Homs, assiégés depuis plus de 500 jours.
"Environ 3.000 civils, dont 500 sont âgés de plus de 70 ans, ne se nourrissent que des faibles stocks qui restent dans les quartiers assiégés de Homs", les derniers tunnels d’approvisionnement ayant été détruits il y a plusieurs semaines, a expliqué le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahman. "Il ne reste à manger que du boulgour. On mange la même chose tous les jours. Les gens sont faibles", a déclaré Yazan, un militant sur place interrogé par l’AFP via internet.
Plus au nord, Médecins sans frontières a évoqué un "exode massif" d’environ 130.000 personnes de la ville de Sfira, dans la province d’Alep, après plus de deux semaines de combats et de bombardements ayant fait, selon l’ONG, 76 morts et 450 blessés en cinq jours.
La patronne des opérations humanitaires de l’ONU, Valérie Amos, a demandé vendredi au Conseil de sécurité de faire pression sur toutes les parties pour que l’aide humanitaire puisse atteindre les personnes dans le besoin, soulignant que depuis plus d’un an, l’ONU n’avait pas pu accéder à 2,5 millions de civils prisonniers dans les zones de combats.
Selon une étude commandée par l’ONU et publiée vendredi, plus de la moitié de la population syrienne vit sous le seuil de pauvreté en raison de l’effondrement de l’économie depuis le début des violences.
Dans ce contexte, M. Brahimi, qui tente d’organiser une conférence de paix fin novembre à Genève, a rencontré jeudi plusieurs chefs rebelles, avant de se rendre vendredi au Qatar. Le chef de l’ASL, le "général Sélim Idriss, a réaffirmé que nous cherchions tous une solution et à mettre fin au bain de sang. Il a aussi dit qu’il fallait s’attaquer à la racine du problème — à savoir Bashar al-Assad", a déclaré à l’AFP Louaï Moqdad, un porte-parole de l’ASL.
Le régime a pourtant répété cette semaine qu’aucune partie étrangère ne pouvait décider de l’avenir de la Syrie.
Le chef du front al-Nosra, Abu Mohammed al-Julani, un jihadiste qui avait fait allégeance à Al-Qaïda en avril, annoncé comme mort par la télévision publique syrienne, est en bonne santé, a déclaré samedi le front dans un communiqué.
"Ce qui a été annoncé par une chaîne de télévision seulement, l’assassinat de l’émir du Front al-Nosra, était un mensonge", a déclaré l’organisation. La télévision publique syrienne avait annoncé vendredi soir la mort du chef du front al-Nosra, mais l’agence officielle Sana a rapidement retiré son alerte sur cette information.
Alors que les combats ont encore fait des dizaines de morts vendredi, le chef de l’Armée syrienne libre (ASL), principale formation rebelle, et d’autres combattants anti-régime ont rencontré en Turquie le médiateur international Lakhdar Brahimi, actuellement en tournée dans la région pour tenter d’organiser une conférence de paix.
La voiture piégée a explosé près d’une mosquée à Suq Wadi Barada, une localité rebelle à 40 km au nord-ouest de Damas, au moment de la grande prière du vendredi. Il y a des dizaines de blessés, dont beaucoup sont dans un état grave, et le bilan risque de s’alourdir encore considérablement, a affirmé l’OSDH.
L’agence Sana a, elle, annoncé que la voiture avait explosé alors que "les terroristes" étaient en train de la piéger, en faisant état de plusieurs morts, des "terroristes" et des civils, parmi lesquels un enfant de 7 ans. Toujours dans la région de Damas, au moins 24 rebelles, dont des étrangers, — 40 selon l’agence SANA — ont été tués dans une embuscade des forces du régime près d’Otaibé, à 30 km à l’est de la capitale, a annoncé l’OSDH.
Plus au sud, au moins 23 rebelles ont été tués dans des combats dans la province de Deraa, selon l’ONG. Le conflit en Syrie a fait plus de 115.000 morts depuis mars 2011, selon l’OSDH, qui s’appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales à travers la Syrie.
Après les appels internationaux la semaine dernière en faveur des civils bloqués à Muwadamiyat al-Cham, une ville rebelle assiégée par le régime près de Damas, l’OSDH et des militants ont lancé vendredi un cri d’alarme pour ceux des quartiers rebelles du centre de Homs, assiégés depuis plus de 500 jours.
"Environ 3.000 civils, dont 500 sont âgés de plus de 70 ans, ne se nourrissent que des faibles stocks qui restent dans les quartiers assiégés de Homs", les derniers tunnels d’approvisionnement ayant été détruits il y a plusieurs semaines, a expliqué le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahman. "Il ne reste à manger que du boulgour. On mange la même chose tous les jours. Les gens sont faibles", a déclaré Yazan, un militant sur place interrogé par l’AFP via internet.
Plus au nord, Médecins sans frontières a évoqué un "exode massif" d’environ 130.000 personnes de la ville de Sfira, dans la province d’Alep, après plus de deux semaines de combats et de bombardements ayant fait, selon l’ONG, 76 morts et 450 blessés en cinq jours.
La patronne des opérations humanitaires de l’ONU, Valérie Amos, a demandé vendredi au Conseil de sécurité de faire pression sur toutes les parties pour que l’aide humanitaire puisse atteindre les personnes dans le besoin, soulignant que depuis plus d’un an, l’ONU n’avait pas pu accéder à 2,5 millions de civils prisonniers dans les zones de combats.
Selon une étude commandée par l’ONU et publiée vendredi, plus de la moitié de la population syrienne vit sous le seuil de pauvreté en raison de l’effondrement de l’économie depuis le début des violences.
Dans ce contexte, M. Brahimi, qui tente d’organiser une conférence de paix fin novembre à Genève, a rencontré jeudi plusieurs chefs rebelles, avant de se rendre vendredi au Qatar. Le chef de l’ASL, le "général Sélim Idriss, a réaffirmé que nous cherchions tous une solution et à mettre fin au bain de sang. Il a aussi dit qu’il fallait s’attaquer à la racine du problème — à savoir Bashar al-Assad", a déclaré à l’AFP Louaï Moqdad, un porte-parole de l’ASL.
Le régime a pourtant répété cette semaine qu’aucune partie étrangère ne pouvait décider de l’avenir de la Syrie.
Tunisie : optimisme relatif après le début des négociations
La presse tunisienne de samedi exprimait son soulagement après
l’ouverture de négociations entre islamistes au pouvoir et opposants
pour résoudre trois mois de crise, tout en s’interrogeant sur la
capacité réelle de la classe politique à trouver un consensus.
Le lancement de ce dialogue national vendredi après-midi a pu avoir lieu après que le Premier ministre Ali Larayedh se soit engagé par écrit à laisser la place à un gouvernement apolitique.
"Ali Larayedh abdique. Enfin ! ", titre ainsi Le Quotidien, avant de noter que "la tâche du dialogue national n’est pas de tout repos. Les partis politiques devront s’entendre en trois semaines voire un mois sur ce qu’ils ne sont pas parvenus à déblayer pendant deux ans".
Car outre la formation d’un cabinet d’indépendants, les rivaux politiques devront trouver un consensus sur la Constitution, dont l’élaboration est au point mort depuis des mois, former une commission électorale et adopter une législation à même de garantir des élections libres.
Le journal Le Temps se montre dès lors dubitatif : "Les partis, toujours aussi en proie aux feux croisés, ne réussiront pas de sitôt à accorder leurs violons".
La Presse salue pour sa part le travail du quartette de médiateurs, le syndicat UGTT en tête, qui a réussi après trois mois d’instances tractations à amener les islamistes d’Ennahda et leurs détracteurs à la table des négociations. Le journal se demande cependant si "tous les protagonistes sont réellement attachés à faire aboutir ce dialogue national de la dernière chance".
Il relève aussi que ces négociations interviennent en pleine recrudescence des violences jihadistes, qui ont coûté la vie à six gendarmes et à un policier cette semaine.
"Les actes terroristes ne laissent plus aucun doute : notre transition démocratique aborde vraiment sa dernière planche de salut", prévient La Presse.
Le lancement de ce dialogue national vendredi après-midi a pu avoir lieu après que le Premier ministre Ali Larayedh se soit engagé par écrit à laisser la place à un gouvernement apolitique.
"Ali Larayedh abdique. Enfin ! ", titre ainsi Le Quotidien, avant de noter que "la tâche du dialogue national n’est pas de tout repos. Les partis politiques devront s’entendre en trois semaines voire un mois sur ce qu’ils ne sont pas parvenus à déblayer pendant deux ans".
Car outre la formation d’un cabinet d’indépendants, les rivaux politiques devront trouver un consensus sur la Constitution, dont l’élaboration est au point mort depuis des mois, former une commission électorale et adopter une législation à même de garantir des élections libres.
Le journal Le Temps se montre dès lors dubitatif : "Les partis, toujours aussi en proie aux feux croisés, ne réussiront pas de sitôt à accorder leurs violons".
La Presse salue pour sa part le travail du quartette de médiateurs, le syndicat UGTT en tête, qui a réussi après trois mois d’instances tractations à amener les islamistes d’Ennahda et leurs détracteurs à la table des négociations. Le journal se demande cependant si "tous les protagonistes sont réellement attachés à faire aboutir ce dialogue national de la dernière chance".
Il relève aussi que ces négociations interviennent en pleine recrudescence des violences jihadistes, qui ont coûté la vie à six gendarmes et à un policier cette semaine.
"Les actes terroristes ne laissent plus aucun doute : notre transition démocratique aborde vraiment sa dernière planche de salut", prévient La Presse.
samedi 26 octobre 2013
Mea culpa mea maxima culpa
Chères lectrices, chers lecteurs,
En raison d'un problème technique survenu dans la nuit du 20 octobre, nous n'avons pas pu assurer la continuité de nos services. Croyez moi que nous mettons tout en oeuvre pour rétablir la situation au plus vite. Aussi, je vous présente mes excuses pour le désagrément occasionné bien qu'il soit indépendant de ma volonté. Vous devriez recevoir nos premiers articles dès demain.
La rédaction
En raison d'un problème technique survenu dans la nuit du 20 octobre, nous n'avons pas pu assurer la continuité de nos services. Croyez moi que nous mettons tout en oeuvre pour rétablir la situation au plus vite. Aussi, je vous présente mes excuses pour le désagrément occasionné bien qu'il soit indépendant de ma volonté. Vous devriez recevoir nos premiers articles dès demain.
La rédaction
dimanche 20 octobre 2013
Irak : au moins 15 morts dans de nouvelles attaques
Au moins 15 personnes ont été tuées dans de nouveaux attentats dimanche
en Irak, notamment quand huit kamikazes ont attaqué les forces de
sécurité et un bâtiment gouvernemental au nord-ouest de Bagdad, selon
des responsables.
Ces nouvelles attaques surviennent alors que l’Irak connaît ses pires violences depuis cinq ans, quand le pays sortait d’un conflit confessionnel sanglant entre sunnites et chiites, alors que la guerre en Syrie voisine fait craindre un débordement transfrontalier.
Parmi les huit personnes tuées par les huit kamikazes dans la localité de Rawa, province d’Al-Anbar, figurent trois membres du conseil local, trois policiers, un enfant et une huitième personne, alors que ces attaques ont fait 28 blessés, a indiqué le docteur Wael Faouzi à l’AFP.
Le capitaine de police Mohammed Ahmed al-Rawi a expliqué que deux kamikazes à pied et un autre à bord d’une voiture bourrée d’explosifs ont attaqué le siège local de la police tandis qu’un quatrième a lancé son véhicule contre un point de contrôle à l’entrée de la localité de Rawa.
Trois autres kamikazes à pied et un quatrième à bord d’un véhicule ont attaqué le siège de l’administration locale, où des responsables tenaient une réunion.
Des groupes armés, notamment ceux liés à Al-Qaïda, visent fréquemment les forces de sécurité et les fonctionnaires.
Il s’agit de la seconde attaque à frapper Rawa, à quelque 75 km de la frontière syrienne, en moins d’un mois.
Le 24 septembre, deux commissariats et la résidence d’un responsable local avaient été la cible d’attaques à Rawa et à Aana, une localité proche. Sept policiers avaient été tués ainsi que le frère du responsable local.
Le vice-ministre de l’Intérieur Adnane al-Assadi avait alors affirmé qu’un grand nombre d’assaillants avaient attaqué Aana pour tenter de prendre le contrôle de positions des forces de sécurité. Six assaillants avaient été tués. Egalement dimanche, une bombe posée en bord de route et une voiture piégée ont explosé au passage d’un convoi d’un colonel de la police, au nord de Bagdad, faisant six morts et sept blessés.
Au sud de la capitale, un vendeur de viande en bord de route a été tué par balle alors que l’explosion d’une bombe a fait six blessés dans la capitale. Le pays connaît depuis le début de l’année un regain de violences, sur fond d’impasse politique qui pourrait, selon des experts, se prolonger jusqu’aux élections législatives prévues en 2014.
Les attentats sont quotidiens et les bilans des quatre derniers mois oscillant désormais entre 800 et 1.000 morts, et ce en dépit des opérations —parmi les plus importantes depuis le retrait en 2011 des troupes américaines— menées ces deux derniers mois par les forces de sécurité.
Pour le mois de septembre, l’ONU a fait état d’un bilan de près d’un millier de morts et plus de 2.100 blessés et sa mission en Irak a lancé une mise en garde contre une spirale "infernale" de représailles entre sunnites et chiites.
Pour les spécialistes, la recrudescence des violences vise à alimenter le conflit confessionnel et à déstabiliser le pays, 10 ans après l’invasion américaine qui a renversé le président Saddam Hussein.
Elle coïncide avec un mécontentement croissant de la minorité sunnite, au pouvoir sous Saddam Hussein, à l’encontre du gouvernement dominé par les chiites, accusé en particulier de multiplier les arrestations arbitraires.
L’ONU et de nombreux diplomates ont appelé le gouvernement du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki à adopter des réformes pour éviter de marginaliser davantage les sunnites, au risque de favoriser leur recrutement par les groupes extrémistes.
Et la paralysie de l’appareil politique, associée à une corruption endémique et à une défaillance des services publics, contribuent à alimenter l’instabilité dans le pays.
Ces dernières attaques portent à plus de 450 le bilan des morts dans les violences depuis début octobre et à plus de 5.150 depuis le début de l’année, selon un décompte de l’AFP basé sur des sources médicales et policières.
Ces nouvelles attaques surviennent alors que l’Irak connaît ses pires violences depuis cinq ans, quand le pays sortait d’un conflit confessionnel sanglant entre sunnites et chiites, alors que la guerre en Syrie voisine fait craindre un débordement transfrontalier.
Parmi les huit personnes tuées par les huit kamikazes dans la localité de Rawa, province d’Al-Anbar, figurent trois membres du conseil local, trois policiers, un enfant et une huitième personne, alors que ces attaques ont fait 28 blessés, a indiqué le docteur Wael Faouzi à l’AFP.
Le capitaine de police Mohammed Ahmed al-Rawi a expliqué que deux kamikazes à pied et un autre à bord d’une voiture bourrée d’explosifs ont attaqué le siège local de la police tandis qu’un quatrième a lancé son véhicule contre un point de contrôle à l’entrée de la localité de Rawa.
Trois autres kamikazes à pied et un quatrième à bord d’un véhicule ont attaqué le siège de l’administration locale, où des responsables tenaient une réunion.
Des groupes armés, notamment ceux liés à Al-Qaïda, visent fréquemment les forces de sécurité et les fonctionnaires.
Il s’agit de la seconde attaque à frapper Rawa, à quelque 75 km de la frontière syrienne, en moins d’un mois.
Le 24 septembre, deux commissariats et la résidence d’un responsable local avaient été la cible d’attaques à Rawa et à Aana, une localité proche. Sept policiers avaient été tués ainsi que le frère du responsable local.
Le vice-ministre de l’Intérieur Adnane al-Assadi avait alors affirmé qu’un grand nombre d’assaillants avaient attaqué Aana pour tenter de prendre le contrôle de positions des forces de sécurité. Six assaillants avaient été tués. Egalement dimanche, une bombe posée en bord de route et une voiture piégée ont explosé au passage d’un convoi d’un colonel de la police, au nord de Bagdad, faisant six morts et sept blessés.
Au sud de la capitale, un vendeur de viande en bord de route a été tué par balle alors que l’explosion d’une bombe a fait six blessés dans la capitale. Le pays connaît depuis le début de l’année un regain de violences, sur fond d’impasse politique qui pourrait, selon des experts, se prolonger jusqu’aux élections législatives prévues en 2014.
Les attentats sont quotidiens et les bilans des quatre derniers mois oscillant désormais entre 800 et 1.000 morts, et ce en dépit des opérations —parmi les plus importantes depuis le retrait en 2011 des troupes américaines— menées ces deux derniers mois par les forces de sécurité.
Pour le mois de septembre, l’ONU a fait état d’un bilan de près d’un millier de morts et plus de 2.100 blessés et sa mission en Irak a lancé une mise en garde contre une spirale "infernale" de représailles entre sunnites et chiites.
Pour les spécialistes, la recrudescence des violences vise à alimenter le conflit confessionnel et à déstabiliser le pays, 10 ans après l’invasion américaine qui a renversé le président Saddam Hussein.
Elle coïncide avec un mécontentement croissant de la minorité sunnite, au pouvoir sous Saddam Hussein, à l’encontre du gouvernement dominé par les chiites, accusé en particulier de multiplier les arrestations arbitraires.
L’ONU et de nombreux diplomates ont appelé le gouvernement du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki à adopter des réformes pour éviter de marginaliser davantage les sunnites, au risque de favoriser leur recrutement par les groupes extrémistes.
Et la paralysie de l’appareil politique, associée à une corruption endémique et à une défaillance des services publics, contribuent à alimenter l’instabilité dans le pays.
Ces dernières attaques portent à plus de 450 le bilan des morts dans les violences depuis début octobre et à plus de 5.150 depuis le début de l’année, selon un décompte de l’AFP basé sur des sources médicales et policières.
Irak : au moins 15 morts dans de nouvelles attaques
Un kamikaze a actionné sa ceinture d’explosifs dimanche dans un café de
Bagdad, faisant au moins 26 morts, ont indiqué des sources médicales et
des services de sécurité.
L’attentat suicide, mené dans le quartier d’Al-Amil dans le sud de Bagdad, a également blessé au moins 39 personnes, ont indiqué ces responsables.
L’attentat suicide, mené dans le quartier d’Al-Amil dans le sud de Bagdad, a également blessé au moins 39 personnes, ont indiqué ces responsables.
Égypte : gaz lacrymogènes pour disperser des milliers d’étudiants pro-Morsi
Des milliers d’étudiants manifestaient dimanche au Caire pour réclamer
le retour du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l’armée et
la police a tiré des grenades lacrymogènes sur un défilé à l’université
d’Al-Azhar, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Le ministère de l’Intérieur a de son côté affirmé dans un communiqué que "plus de 3.000 étudiants de l’Université d’Al-Azhar ont manifesté et bloqué la route Al-Nasr", une artère importante de la capitale égyptienne, scandant des slogans hostiles aux forces de l’ordre et leur lançant des pierres, "forçant les troupes à utiliser des gaz lacrymogènes pour les disperser".
Une source médicale a affirmé que ces heurts aux abords de l’institution islamique, l’une des principales universités d’étude de l’islam, n’avaient fait aucun blessé.
Des responsables des services de sécurité ont également fait état d’accrochages aux abords de l’Université du Caire entre étudiants hostiles et partisans des Frères musulmans, la puissante confrérie de M. Morsi.
"Nous manifestons contre la répression qui s’abat sur les étudiants. Ce qui s’est passé aujourd’hui à Al-Azhar est un crime", a expliqué à l’AFP Oussama Badaoui, un des étudiants pro-Morsi.
Depuis la destitution de M. Morsi le 3 juillet, ses partisans manifestent régulièrement pour réclamer son retour au pouvoir mais la mobilisation peine à perdurer face à la répression implacable menée par les autorités installées par l’armée.
Le ministère de l’Intérieur a de son côté affirmé dans un communiqué que "plus de 3.000 étudiants de l’Université d’Al-Azhar ont manifesté et bloqué la route Al-Nasr", une artère importante de la capitale égyptienne, scandant des slogans hostiles aux forces de l’ordre et leur lançant des pierres, "forçant les troupes à utiliser des gaz lacrymogènes pour les disperser".
Une source médicale a affirmé que ces heurts aux abords de l’institution islamique, l’une des principales universités d’étude de l’islam, n’avaient fait aucun blessé.
Des responsables des services de sécurité ont également fait état d’accrochages aux abords de l’Université du Caire entre étudiants hostiles et partisans des Frères musulmans, la puissante confrérie de M. Morsi.
"Nous manifestons contre la répression qui s’abat sur les étudiants. Ce qui s’est passé aujourd’hui à Al-Azhar est un crime", a expliqué à l’AFP Oussama Badaoui, un des étudiants pro-Morsi.
Depuis la destitution de M. Morsi le 3 juillet, ses partisans manifestent régulièrement pour réclamer son retour au pouvoir mais la mobilisation peine à perdurer face à la répression implacable menée par les autorités installées par l’armée.
Syrie : M. Brahimi et Genève-2
L’émissaire de l’ONU et la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a
jugé dimanche au Caire que Genève-2, prévue le 23 novembre selon le
chef de la Ligue arabe, ne pourrait se tenir en l’absence d’une
opposition syrienne "crédible".
Israël/Palestine : Rapport "Baladi" sur les conditions de détentions des prisonniers palestiniens dans les geôles sionistes
Il y a deux ans, en octobre 2011, étaient libérés près de 500
prisonniers, dans le cadre de l’accord d’échange « Fidélité aux êtres
libres » conclu par la résistance palestinienne (Hamas principalement)
et l’entité coloniale, sous l’égide du premier gouvernement issu de la
révolution égyptienne. Quelques mois plus tard, plus de 500 prisonniers
étaient libérés, la plupart pour « raisons médicales », soit au total
1027 prisonniers. Au cours de cet échange, des centaines de résistants,
appartenant à toutes les formations politiques, et condamnés à la prison
à vie, furent libérés. Bien que cet échange ne fut pas le premier dans
l’histoire de la révolution palestinienne, il s’était caractérisé par
plusieurs points :
1) pour la première fois, le soldat sioniste se trouvait en territoire palestinien, mais les services de renseignements sionistes furent incapables de le retrouver, malgré la guerre criminelle menée contre la bande de Gaza et les multiples assassinats et arrestations.
2) le négociateur égyptien a fait pression, pendant plusieurs années, sur la résistance palestinienne plutôt que sur les occupants sionistes (ce fut également la position de l’AP de Ramallah), pour faire libérer le soldat, jusqu’à ce que l’ancien régime de Moubarak ne soit renversé. C’est alors que l’occupant a craint le durcissement de ton de l’Egypte et l’instabilité du pays.
3) Mais la nouvelle Egypte fut incapable de négocier à fond, de même que le mouvement Hamas, cet échange, presssés qu’ils étaient d’en finir avec ce dossier (2006- 2011), laissant plusieurs points imprécis, ce dont va profiter l’occupant pendant les deux années qui suivirent (arrestations de prisonniers libérés, extradition ou éloignement vers Gaza de dizaines de résistants, « oubli » de la résistante Lina Jarbouni, pressions sur les prisonniers libérés).
4) le principal acteur palestinien de cet échange, Mahmoud Jaabari, dirigeant des Brigades al-Aqsa, fut assassiné par l’occupant.
5) la résistance palestinienne est convaincue que seul le kidnapping de soldats sionistes peut faire libérer les résistants prisonniers, et elle a multiplié les tentatives dans ce sens, mais l’Autorité Palestinienne de Ramallah a empêché tout acte de la résistance et a même arrêté plusieurs résistants, principalement du Hamas, ayant presque touché au but. L’Autorité de Ramallah a réussi, pour sa part, à faire libérer d’anciens prisonniers, principalement du mouvement Fateh, en contrepartie de son accord pour reprendre la voie des négociations avec l’occupant.
6) Les sionistes vivent dans la hantise d’un nouveau kidnapping, leur soldat kidnappé leur ayant coûté trop cher.
Prisonniers grévistes de la faim dans les prisons de l’occupation
Aux côtés des prisonniers Abdel Majid Khdayrat de Toubas qui poursuit la grève de la faim, qu’il a entamé il y a plus de quatre mois et du prisonnier Kifah Khattab (52 ans, condamné à la perpétuité) qui a entamé une grève de la faim pour réclamer le statut de « prisonnier de guerre », dès le milieu du mois de septembre, deux prisonnier ont entamé la grève de la faim :
Le prisonnier Muammar Banat, du camp al-Aroub dans la région d’al-Khalil, a entamé la grève de la faim le 16 octobre, protestant contre sa détention « administrative ». Il a été placé en isolement par mesure de vengeance.
Le prisonnier Akram Al-Fassissi du village Idhna dans la province d’al-Khalil a entamé une grève de la faim le 29 septembre dernier pour protester contre sa détention « administrative ». Appartenant au mouvement du Jihad islamique, le résistant a été placé en isolement pour l’obliger à cesser son mouvement de protestation. Sa détention « administrative » a été renouvelée plusieurs fois depuis sa dernière arrestation.
Libérer les prisonniers malades
Le ministre aux affaires des prisonniers et libérés, dans l’AP de Ramallah, Issa Qaraqe’ a annoncé que la « partie palestinienne » a livré aux Américains une liste de 80 prisonniers malades, réclamant leur libération. Pour Qaraqe’, cette liste comprend les noms des prisonniers les plus atteints, tout en soulignant que des centaines de prisonniers doivent être immédiatement soignés. Mais l’AP n’a toujours pas reçu de réponse de la part des Etats-Unis.
16 prisonniers malades détenus dans la prison de Eschel souffrent de maladies graves. Ils n’ont subi aucun examen médical depuis des années, ce qui a accentué leurs maladies. Parmi eux le prisonnier résistant Mu’tassam Raddad, condamné à 24 ans de prison, qui a été transféré à la prison de Haddarim, Le prisonnier résistant Mohammad Mardawi, condamné à 28 ans de prison, le résistant Abd al-Jabbar Shamali, condamné à 28 ans de prison, le résistant Iyad Abu Sabra, condamné à 12 ans de prison, Hussain Qawasmeh, qui est arrêté depuis deux ans, et non encore « jugé », le résistant Saad Gharable, condamné à la prison à vie et Thaer Halahla, arrêté depuis avril dernier, et non « jugé ».
Détenu depuis 2001 et condamné à 15 ans de prison par les tribunaux de l’occupation, le prisonnier résistant Imad Asfour (de la région de Jénine) a été atteint d’une maladie pulmonaire, à cause des conditions de détention dans la prison d’Eschel.
Yusri al-Masri, 30 ans, est détenu depuis juin 2003. Depuis trois ans, il souffre de cancer, mais les autorités de l’occupation ont refusé de le soigner.
Le prisonnier résistant Naïm Younes Shawamra, condamné à la perpétuité, et détenu depuis 1995. Le résistant Shawamra est incapable de parler et de bouger et la maladie envahit son corps.
Le résistant Thaer Halahla est emmené d’urgence à ce qui tient lieu d’hôpital dans la prison de Ramleh, à cause de la détérioration de sa santé. Depuis son arrestation au mois d’avril dernier, Thaer Halahla a été victime de la « négligence intentionnelle » médicale de l’occupation, qui a provoqué une hépatite.
Abolir la détention « administrative »
Un rapport du ministère chargé des prisonniers a signalé en début du mois d’octobre que les 168 détenus « administratifs » ont commencé des mesures de protestation contre leur maintien en prison, alors qu’aucune charge n’a été retenue contre eux. Ils ont l’intention de boycotter les tribunaux de l’occupation, et commencer une grève de la faim si l’occupant ne met pas un terme à la politique de la détention « administrative ». Le mouvement de boycott des tribunaux militaires de l’occupation débute le 25 octobre.
Nahil Abu Aycha, 35 ans, de la ville d’al-Khalil a été condamnée, sept mois après son arrestation, à la détention « administrative », du fait qu’aucune preuve n’a été apportée pour l’emprisonner. Elle fut arrêtée au mois de mars dans sa propre maison, accusée de vouloir défendre sa maison.
Le tribunal militaire de l’occupation dans la prison de Ofer a décidé de confirmer la détention « administrative » de Ahmad Qatamesh, 60 ans, pour 4 mois supplémentaires. Ce serait, a–t-il décidé, le dernier renouvellement, après qu’il ait été détenu deux ans et demi, en tant que détenu « administratif ». La séance du tribunal fut longue, d’après son avocat Jawad Boulos, qui a rapporté que le tribunal avait déjà prononcé « un dernier renouvellement » qui devait se terminer le 28 septembre dernier, mais la cour suprême de l’état de l’occupation est intervenue pour qu’une autre décision soit prise.
Le tribunal militaire a renouvelé de six mois la détention « administrative » de Mus’ab Manasra, 25 ans, de la ville d’al-Khalil. Il est détenu depuis un an.
Répression
Le directeur d’un centre de solidarité avec les prisonniers a souligné la nécessité d’assurer une protection aux prisonniers détenus dans la prison du Naqab, qui subit des incursions répétées de la part des forces spéciales de la répression. 31 incursions ont été menées depuis le début de cette année. Elles commencent souvent en plein milieu de la nuit et durent jusqu’au matin, pour empêcher les prisonniers de dormir et de se reposer. Les chiens policiers sont souvent utilisés pour les fouilles. Les prisonniers détenus dans les sections de la prison d’al-Naqab sont battus, aspergés de gaz et insultés, et leurs affaires détériorées intentionnellement.
Les forces de l’occupation ont investi la prison de Gilboa le 15 octobre pour soumettre les prisonniers. Trois d’entre eux ont été déplacés vers la prison de Nafha, dans le sud du pays.
Les forces militaires de l’occupation lancent une campagne d’arrestation de membres du FPLP dans la ville de Nablus. Le siège du FPLP a été investi et son contenu cassé ou confisqué ; Zaher Shashtari, Thabet Nassar, Youssef Abu Ghalmeh et Muhammad Shatawi ont été arrêtés.
Quatre enfants de la région de Qalqylia, dans le village de Azzoun, ont été arrêtés par l’occupation. Il s’agit des enfants Ikrima Sweidan, 8 ans, de son cousin Yazan Sweidan, 12 ans, de Ahmad Salim 11 ans et de Ahmad Zahran, 12 ans. Les quatre enfants participaient à la cueillette des olives, alors que l’occupation les accuse d’avoir lancé des pierres.
Tension dans la prison de Ramon, où l’occupant a isolé le prisonnier Mohammad Abu Khatla pendant sept jours et privé de visites familiales pendant un mois. Le prisonnier maqdisi Murad Mahmoud Nimr, 28 ans, de Sour Baher, a été placé en isolement après son retour du centre d’interrogatoire Petah Tikva. Il est détenu depuis le 3/1/2010 et condamné à 10 ans de prison pour appartenance aux Brigades al-Qassam (branche militaire du mouvement Hamas).
Le forum des journalistes palestiniens dénonce l’arrestation par les services de renseignements de l’Autorité Palestinienne du journaliste Alaa Rimawi, le 4 octobre, dans sa propre maison, qui a été fouillée de fond en comble. Il a été remis en liberté, mai accompagné d’un ordre de comparution. Le forum dénonce la multiplication des arrestations de journalistes palestiniens par les services sécuritaires de l’AP (12 journalistes au cours du mois précédent), qui fait partie d’une politique consciente visant à museler la parole et à endormir les consciences face à la corruption qui sévit dans l’AP.
Les services sécuritaires de l’AP lancent plusieurs incursions dans le camp de Jénine, pour justifier leur application stricte de la coordination sécuritaire avec l’occupant. Les maisons et les familles des prisonniers et des martyrs sont la cible : plusieurs fils et frères de résistants prisonniers sont arrêtés, d’autres sont recherchés, par l’occupant et par les services sécuritaires de Mahmoud Abbas.
Prisonnières palestiniennes
Le tribunal sioniste a reporté le « jugement » de la résistante Mona Qaadan, 43 ans, du village de Arraba dans la province de Jénine. Malgré son état de santé difficile, Mona Qaadan est détenue prisonnière par l’occupant, sans aucune charge. Son passage au tribunal de l’occupation a été maintes fois reporté. Les membres de sa famille ont été interdits de la visiter.
L’occupant maintient en détention 14 prisonnières dans la prison de Hasharon, la plupart en attente de comparution devant un tribunal. In’am Kukumbo est condamnée à 7 mois de prison pour participation à une manifestation contre l’occupation dans la ville d’al-Quds.
Témoignage
La prisonnière Sirine Khdayr raconte le moment (il y a quelques mois) où elle a rejoint les autres prisonnières : « A peine j’ai été introduite dans la prison de Hasharon, j’ai entendu une voix réjouie : « la nouvelle fille est arrivée » comme si elles attendaient une nouvelle invitée !! Je me suis dit : « une nouvelle ruse, cela doit être sûrement la pièce des « oiseaux » (les collaborateurs) ». En passant par le couloir des cellules, la première chose que je remarquai est la couleur des portes, elles sont peintes en bleu, avec une ouverture grillagée. Je me suis dit : « ce qui veut dire qu’il n’y a pas d’isolement individuel, et que je pourrai voir qui vient et qui sort ». Une jeune s’approche de moi et me prend dans ses bras. J’ai commencé à creuser ma mémoire pour me rappeler où je l’avais vue. Il fallait que je me rappelle pour savoir si elle est digne de confiance… Alaa Abu Jaaba… C’est à ce moment que j’ai compris que j’étais parmi celles qui représentent ma famille et mes amies.. Une seule main et un seul souci.. J’ai acquis la certitude que je n’étais pas chez les « oiseaux ». Les filles sont venues me saluer, Mona Qaadan m’a expliqué les règles de la prison et m’a remis de nouveaux vêtements, avant de me dire, en souriant, que j’allais vite m’habituer.
A 16 heures 30, le moment de préparer le repas. Intissar, Mona et Habbuch s’y mettent. Nous nous asseyons autour de la table (Mona Qaadan, Intissar Sayyad, Alaa Abu Zaytoun, Hiba Bdair, Nahil Abu Aycha (celle qui s’était écriée à mon entrée), Hadeel, Nawal Sa’di, Tahrir Qinni, In’am Hasanat, In’am Kulumbo, Salwa. Elles se sont mises à parler de l’opération chirurgicale que devait subir Lina (Jarbouni), qui se trouvait à l’hôpital, et qui est privée de visites familiales. Mona explique que Lina est en prison depuis 11 ans…. Le lendemain, Lina arrive. Elles étaient toutes réjouies de la voir, comme si cela faisait vingt ans qu’elles ne l’avaient pas vue. Elleles salue une à une, en utilisant leurs noms d’emprunt, et arrivée à moi, elle m’en délivre aussitôt un, Salsabil.
Lina Jarbouni… toujours souriante quand elle parle. Ses paroles sont tout profit, elle te transporte dans un autre monde, elle t’ensorcèle par son sourire qui refuse toutes les pressions, un sourire de résistante. Nous t’aimons et nous te respectons, Lina. »
Libération
L’occupation a décidé de libérer le prisonnier Hassan Turabi, 22 ans, de la ville de Nablus, après l’aggravation de son état de santé, étant atteint de leucémie. Hassan Turabi se trouve à présent à l’hôpital Afoula (en Palestine occupée en 48).
De même, le prisonnier Hatem Amrou (50 ans) de Doura, dans al-Khalil, a été libéré pour qu’il puisse subir une opération cardiaque dans un hôpital palestinien. Les autorités de l’occupation craignent d’une part le décès d’un prisonnier malade dans leurs prisons ou hôpitaux, et essaient autant que possible de ne pas supporter les charges médicales de toute intervention chrirugicale dans leurs hôpitaux.
L’occupation a libéré le résistant Hussayn Imawi, de Qarara, au nord de Khan Younes, après sept ans de détention.
Le résistant Raed Sarass du camp Askar près de Nablus a été libéré après dix ans de détention.
Statistiques
Un rapport du ministère chargé des prisonniers et libérés signale que le nombre des prisonniers palestiniens s’est élevé à 5200 prisonniers. Ils sont détenus dans 17 prisons, camps de concentration et centres de détention. Depuis le début de 2013, l’occupant a arrêté 2450 Palestiniens, dont 476 enfants et 49 femmes.
D’après le ministère chargé des prisonniers, le nombre des prisonniers appartenant au mouvement Fateh serait de 2650 Palestiniens, soit 52% de l’ensemble, dont 600 employés par l’AP. Les prisonniers appartenant au mouvement Hamas seraient au nombre de 1100, ceux appartenant au mouvement du Jihad islamique 560, au FPLP 365. 13 députés élus au conseil législatif de l’AP sont toujours détenus (dont Marwan Barghouty et Ahmad Saadate).
Les enfants détenus à ce jour par l’occupant sont au nombre de 210.
Histoire du mouvement national des prisonniers
La prisonnière libérée Mariam Abdallah Jalgoum est décédée à l’âge de 80 ans, dans la région de Jénine. Elle fut la première prisonnière du nord de la Cisjordanie à être arrêtée, en 1970, et emprisonnée dans la prison centrale de Nablus, avec tous les membres de sa famille, accusée d’appartenir au FPLP et de mener des opérations contre l’occupation. Après sa libération, elle poursuivit sans relâche sa solidarité avec les prisonniers détenus par l’occupation.
C’est au mois d’octobre que le mouvement du Jihad islamique commémore le martyre de sheikh Musbah Souri, mort sous la torture le 2 octobre 1987, après avoir organisé l’héroïque opération de fuite de la prison centrale de Gaza, menée par plusieurs de ses cadres, avant le déclenchement de la première intifada.
Le 17 mai 1987, soit le 9 du mois de Ramadan, le combattant Musbah Souri parvient à obtenir un morceau de scie. Il planifie alors le moment où il doit agir avec deux de ses compagnons, Imad Eddine Shehade et Abdel Salam Sarhad. Ils travaillent chaque jour, pendant 10 à 13 minutes, à couper la grille de la fenêtre des toilettes utilisées par 25 prisonniers. Après avoir coupé la grille, le combattant Musbah choisit plusieurs prisonniers aux lourdes condamnations pour faire partie du groupe devant prendre la fuite.
Le jour J prévu pour cette opération, les prisonniers attendent dans la prière et l’invocation. En pleine nuit, ils commencent à sortir par la fenêtre : Saleh Ishtiwi, puis Musbah Souri, puis Sami Sheikh Khalil, puis Mohammad Jamal, puis Imad Saftawi, puis Khaled Saleh.. Ils se réunissent sur le toit de la cuisine, se dirigent vers la porte de la pièce réservée à la police militaire, puis vers la partie orientale du bâtiment du Saraya, couverte d’arbres. Les combattants grimpent sur les arbres puis en descendent, loin des barbelés. Les deux combattants ayant aidé à couper les grilles ne sortent pas, leur condamnation devait s’achever bientôt, mais ils participent au camouflage. Les sionistes ne découvrent la fuite que vers 6 heures du matin, soit 4 heures après la fuite.
L’occupant devient furieux. Il arrête les membres de la famille de Musbah Souri, voulant l’obliger à se rendre. La direction du mouvement du Jihad islamique demande à Musbah Souri et à ses compagnons de partir vers le Sinaï puis vers un pays arabe, le temps que la situation se calme. Mais les combattants refusent et choisissent de rester et de reprendre la lutte. Les renseignements sionistes parviennent, grâce aux collaborateurs, à encercler puis à blesser et arrêter le combattant Musbah Souri, début octobre. Le 2, il meurt sous la torture, la maison familiale est démolie. Avant son arrestation et son martyre, Musbah avait réussi, avec ses compagnons, à mener plusieurs opérations armées contre l’occupant, dont l’exécution d’un membre des services de renseignements militaires de l’occupant (Qalil Aqrassi), et du dirigeant de la police militaire (Ron Tal).
Solidarité
Un centre de solidarité avec les prisonniers lance un appel pour « internationaliser » la question des « enfants prisonniers », en riposte à la recrudescence de l’arrestation des enfants palestiniens, qui sont soumis aux diverses tortures, par les forces de l’occupation. Le centre ajoute que la majorité des témoignages recueillis par les enfants faits prisonniers rapportent qu’ils ont été soumis à la torture par le service de renseignements sioniste, le Shabak, dont les activités de torture sont légalisées par le parlement de l’occupation.
La solidarité palestinienne avec les prisonniers n’a jamais cessé, bien que faiblement suivie d’après les prisonniers et leurs familles. Plusieurs sit-ins et plusieurs marches ont été organisés à Gaza ou dans les villes de la Cisjordanie pour réclamer la libération des prisonniers malades. Au cours des fêtes d’al-Adha, les familles des prisonniers ont accueilli les délégations de plusieurs mouvements politiques venues apporter un peu de réconfort. Des membres des familles des prisonniers ont reçu l’autorisation d’accomplir le pèlerinage à la Mecque, en signe de solidarité avec les leurs.
Soyez solidaires du mouvement des prisonniers « administratifs » qui réclament la fin de cette forme de détention arbitraire et barbare. Ecrivez et faites connaître leur lutte, protestez et dénoncez les pratiques de l’occupant.
(Octobre, 2013 - "Baladi")
1) pour la première fois, le soldat sioniste se trouvait en territoire palestinien, mais les services de renseignements sionistes furent incapables de le retrouver, malgré la guerre criminelle menée contre la bande de Gaza et les multiples assassinats et arrestations.
2) le négociateur égyptien a fait pression, pendant plusieurs années, sur la résistance palestinienne plutôt que sur les occupants sionistes (ce fut également la position de l’AP de Ramallah), pour faire libérer le soldat, jusqu’à ce que l’ancien régime de Moubarak ne soit renversé. C’est alors que l’occupant a craint le durcissement de ton de l’Egypte et l’instabilité du pays.
3) Mais la nouvelle Egypte fut incapable de négocier à fond, de même que le mouvement Hamas, cet échange, presssés qu’ils étaient d’en finir avec ce dossier (2006- 2011), laissant plusieurs points imprécis, ce dont va profiter l’occupant pendant les deux années qui suivirent (arrestations de prisonniers libérés, extradition ou éloignement vers Gaza de dizaines de résistants, « oubli » de la résistante Lina Jarbouni, pressions sur les prisonniers libérés).
4) le principal acteur palestinien de cet échange, Mahmoud Jaabari, dirigeant des Brigades al-Aqsa, fut assassiné par l’occupant.
5) la résistance palestinienne est convaincue que seul le kidnapping de soldats sionistes peut faire libérer les résistants prisonniers, et elle a multiplié les tentatives dans ce sens, mais l’Autorité Palestinienne de Ramallah a empêché tout acte de la résistance et a même arrêté plusieurs résistants, principalement du Hamas, ayant presque touché au but. L’Autorité de Ramallah a réussi, pour sa part, à faire libérer d’anciens prisonniers, principalement du mouvement Fateh, en contrepartie de son accord pour reprendre la voie des négociations avec l’occupant.
6) Les sionistes vivent dans la hantise d’un nouveau kidnapping, leur soldat kidnappé leur ayant coûté trop cher.
Prisonniers grévistes de la faim dans les prisons de l’occupation
Aux côtés des prisonniers Abdel Majid Khdayrat de Toubas qui poursuit la grève de la faim, qu’il a entamé il y a plus de quatre mois et du prisonnier Kifah Khattab (52 ans, condamné à la perpétuité) qui a entamé une grève de la faim pour réclamer le statut de « prisonnier de guerre », dès le milieu du mois de septembre, deux prisonnier ont entamé la grève de la faim :
Le prisonnier Muammar Banat, du camp al-Aroub dans la région d’al-Khalil, a entamé la grève de la faim le 16 octobre, protestant contre sa détention « administrative ». Il a été placé en isolement par mesure de vengeance.
Le prisonnier Akram Al-Fassissi du village Idhna dans la province d’al-Khalil a entamé une grève de la faim le 29 septembre dernier pour protester contre sa détention « administrative ». Appartenant au mouvement du Jihad islamique, le résistant a été placé en isolement pour l’obliger à cesser son mouvement de protestation. Sa détention « administrative » a été renouvelée plusieurs fois depuis sa dernière arrestation.
Libérer les prisonniers malades
Le ministre aux affaires des prisonniers et libérés, dans l’AP de Ramallah, Issa Qaraqe’ a annoncé que la « partie palestinienne » a livré aux Américains une liste de 80 prisonniers malades, réclamant leur libération. Pour Qaraqe’, cette liste comprend les noms des prisonniers les plus atteints, tout en soulignant que des centaines de prisonniers doivent être immédiatement soignés. Mais l’AP n’a toujours pas reçu de réponse de la part des Etats-Unis.
16 prisonniers malades détenus dans la prison de Eschel souffrent de maladies graves. Ils n’ont subi aucun examen médical depuis des années, ce qui a accentué leurs maladies. Parmi eux le prisonnier résistant Mu’tassam Raddad, condamné à 24 ans de prison, qui a été transféré à la prison de Haddarim, Le prisonnier résistant Mohammad Mardawi, condamné à 28 ans de prison, le résistant Abd al-Jabbar Shamali, condamné à 28 ans de prison, le résistant Iyad Abu Sabra, condamné à 12 ans de prison, Hussain Qawasmeh, qui est arrêté depuis deux ans, et non encore « jugé », le résistant Saad Gharable, condamné à la prison à vie et Thaer Halahla, arrêté depuis avril dernier, et non « jugé ».
Détenu depuis 2001 et condamné à 15 ans de prison par les tribunaux de l’occupation, le prisonnier résistant Imad Asfour (de la région de Jénine) a été atteint d’une maladie pulmonaire, à cause des conditions de détention dans la prison d’Eschel.
Yusri al-Masri, 30 ans, est détenu depuis juin 2003. Depuis trois ans, il souffre de cancer, mais les autorités de l’occupation ont refusé de le soigner.
Le prisonnier résistant Naïm Younes Shawamra, condamné à la perpétuité, et détenu depuis 1995. Le résistant Shawamra est incapable de parler et de bouger et la maladie envahit son corps.
Le résistant Thaer Halahla est emmené d’urgence à ce qui tient lieu d’hôpital dans la prison de Ramleh, à cause de la détérioration de sa santé. Depuis son arrestation au mois d’avril dernier, Thaer Halahla a été victime de la « négligence intentionnelle » médicale de l’occupation, qui a provoqué une hépatite.
Abolir la détention « administrative »
Un rapport du ministère chargé des prisonniers a signalé en début du mois d’octobre que les 168 détenus « administratifs » ont commencé des mesures de protestation contre leur maintien en prison, alors qu’aucune charge n’a été retenue contre eux. Ils ont l’intention de boycotter les tribunaux de l’occupation, et commencer une grève de la faim si l’occupant ne met pas un terme à la politique de la détention « administrative ». Le mouvement de boycott des tribunaux militaires de l’occupation débute le 25 octobre.
Nahil Abu Aycha, 35 ans, de la ville d’al-Khalil a été condamnée, sept mois après son arrestation, à la détention « administrative », du fait qu’aucune preuve n’a été apportée pour l’emprisonner. Elle fut arrêtée au mois de mars dans sa propre maison, accusée de vouloir défendre sa maison.
Le tribunal militaire de l’occupation dans la prison de Ofer a décidé de confirmer la détention « administrative » de Ahmad Qatamesh, 60 ans, pour 4 mois supplémentaires. Ce serait, a–t-il décidé, le dernier renouvellement, après qu’il ait été détenu deux ans et demi, en tant que détenu « administratif ». La séance du tribunal fut longue, d’après son avocat Jawad Boulos, qui a rapporté que le tribunal avait déjà prononcé « un dernier renouvellement » qui devait se terminer le 28 septembre dernier, mais la cour suprême de l’état de l’occupation est intervenue pour qu’une autre décision soit prise.
Le tribunal militaire a renouvelé de six mois la détention « administrative » de Mus’ab Manasra, 25 ans, de la ville d’al-Khalil. Il est détenu depuis un an.
Répression
Le directeur d’un centre de solidarité avec les prisonniers a souligné la nécessité d’assurer une protection aux prisonniers détenus dans la prison du Naqab, qui subit des incursions répétées de la part des forces spéciales de la répression. 31 incursions ont été menées depuis le début de cette année. Elles commencent souvent en plein milieu de la nuit et durent jusqu’au matin, pour empêcher les prisonniers de dormir et de se reposer. Les chiens policiers sont souvent utilisés pour les fouilles. Les prisonniers détenus dans les sections de la prison d’al-Naqab sont battus, aspergés de gaz et insultés, et leurs affaires détériorées intentionnellement.
Les forces de l’occupation ont investi la prison de Gilboa le 15 octobre pour soumettre les prisonniers. Trois d’entre eux ont été déplacés vers la prison de Nafha, dans le sud du pays.
Les forces militaires de l’occupation lancent une campagne d’arrestation de membres du FPLP dans la ville de Nablus. Le siège du FPLP a été investi et son contenu cassé ou confisqué ; Zaher Shashtari, Thabet Nassar, Youssef Abu Ghalmeh et Muhammad Shatawi ont été arrêtés.
Quatre enfants de la région de Qalqylia, dans le village de Azzoun, ont été arrêtés par l’occupation. Il s’agit des enfants Ikrima Sweidan, 8 ans, de son cousin Yazan Sweidan, 12 ans, de Ahmad Salim 11 ans et de Ahmad Zahran, 12 ans. Les quatre enfants participaient à la cueillette des olives, alors que l’occupation les accuse d’avoir lancé des pierres.
Tension dans la prison de Ramon, où l’occupant a isolé le prisonnier Mohammad Abu Khatla pendant sept jours et privé de visites familiales pendant un mois. Le prisonnier maqdisi Murad Mahmoud Nimr, 28 ans, de Sour Baher, a été placé en isolement après son retour du centre d’interrogatoire Petah Tikva. Il est détenu depuis le 3/1/2010 et condamné à 10 ans de prison pour appartenance aux Brigades al-Qassam (branche militaire du mouvement Hamas).
Le forum des journalistes palestiniens dénonce l’arrestation par les services de renseignements de l’Autorité Palestinienne du journaliste Alaa Rimawi, le 4 octobre, dans sa propre maison, qui a été fouillée de fond en comble. Il a été remis en liberté, mai accompagné d’un ordre de comparution. Le forum dénonce la multiplication des arrestations de journalistes palestiniens par les services sécuritaires de l’AP (12 journalistes au cours du mois précédent), qui fait partie d’une politique consciente visant à museler la parole et à endormir les consciences face à la corruption qui sévit dans l’AP.
Les services sécuritaires de l’AP lancent plusieurs incursions dans le camp de Jénine, pour justifier leur application stricte de la coordination sécuritaire avec l’occupant. Les maisons et les familles des prisonniers et des martyrs sont la cible : plusieurs fils et frères de résistants prisonniers sont arrêtés, d’autres sont recherchés, par l’occupant et par les services sécuritaires de Mahmoud Abbas.
Prisonnières palestiniennes
Le tribunal sioniste a reporté le « jugement » de la résistante Mona Qaadan, 43 ans, du village de Arraba dans la province de Jénine. Malgré son état de santé difficile, Mona Qaadan est détenue prisonnière par l’occupant, sans aucune charge. Son passage au tribunal de l’occupation a été maintes fois reporté. Les membres de sa famille ont été interdits de la visiter.
L’occupant maintient en détention 14 prisonnières dans la prison de Hasharon, la plupart en attente de comparution devant un tribunal. In’am Kukumbo est condamnée à 7 mois de prison pour participation à une manifestation contre l’occupation dans la ville d’al-Quds.
Témoignage
La prisonnière Sirine Khdayr raconte le moment (il y a quelques mois) où elle a rejoint les autres prisonnières : « A peine j’ai été introduite dans la prison de Hasharon, j’ai entendu une voix réjouie : « la nouvelle fille est arrivée » comme si elles attendaient une nouvelle invitée !! Je me suis dit : « une nouvelle ruse, cela doit être sûrement la pièce des « oiseaux » (les collaborateurs) ». En passant par le couloir des cellules, la première chose que je remarquai est la couleur des portes, elles sont peintes en bleu, avec une ouverture grillagée. Je me suis dit : « ce qui veut dire qu’il n’y a pas d’isolement individuel, et que je pourrai voir qui vient et qui sort ». Une jeune s’approche de moi et me prend dans ses bras. J’ai commencé à creuser ma mémoire pour me rappeler où je l’avais vue. Il fallait que je me rappelle pour savoir si elle est digne de confiance… Alaa Abu Jaaba… C’est à ce moment que j’ai compris que j’étais parmi celles qui représentent ma famille et mes amies.. Une seule main et un seul souci.. J’ai acquis la certitude que je n’étais pas chez les « oiseaux ». Les filles sont venues me saluer, Mona Qaadan m’a expliqué les règles de la prison et m’a remis de nouveaux vêtements, avant de me dire, en souriant, que j’allais vite m’habituer.
A 16 heures 30, le moment de préparer le repas. Intissar, Mona et Habbuch s’y mettent. Nous nous asseyons autour de la table (Mona Qaadan, Intissar Sayyad, Alaa Abu Zaytoun, Hiba Bdair, Nahil Abu Aycha (celle qui s’était écriée à mon entrée), Hadeel, Nawal Sa’di, Tahrir Qinni, In’am Hasanat, In’am Kulumbo, Salwa. Elles se sont mises à parler de l’opération chirurgicale que devait subir Lina (Jarbouni), qui se trouvait à l’hôpital, et qui est privée de visites familiales. Mona explique que Lina est en prison depuis 11 ans…. Le lendemain, Lina arrive. Elles étaient toutes réjouies de la voir, comme si cela faisait vingt ans qu’elles ne l’avaient pas vue. Elleles salue une à une, en utilisant leurs noms d’emprunt, et arrivée à moi, elle m’en délivre aussitôt un, Salsabil.
Lina Jarbouni… toujours souriante quand elle parle. Ses paroles sont tout profit, elle te transporte dans un autre monde, elle t’ensorcèle par son sourire qui refuse toutes les pressions, un sourire de résistante. Nous t’aimons et nous te respectons, Lina. »
Libération
L’occupation a décidé de libérer le prisonnier Hassan Turabi, 22 ans, de la ville de Nablus, après l’aggravation de son état de santé, étant atteint de leucémie. Hassan Turabi se trouve à présent à l’hôpital Afoula (en Palestine occupée en 48).
De même, le prisonnier Hatem Amrou (50 ans) de Doura, dans al-Khalil, a été libéré pour qu’il puisse subir une opération cardiaque dans un hôpital palestinien. Les autorités de l’occupation craignent d’une part le décès d’un prisonnier malade dans leurs prisons ou hôpitaux, et essaient autant que possible de ne pas supporter les charges médicales de toute intervention chrirugicale dans leurs hôpitaux.
L’occupation a libéré le résistant Hussayn Imawi, de Qarara, au nord de Khan Younes, après sept ans de détention.
Le résistant Raed Sarass du camp Askar près de Nablus a été libéré après dix ans de détention.
Statistiques
Un rapport du ministère chargé des prisonniers et libérés signale que le nombre des prisonniers palestiniens s’est élevé à 5200 prisonniers. Ils sont détenus dans 17 prisons, camps de concentration et centres de détention. Depuis le début de 2013, l’occupant a arrêté 2450 Palestiniens, dont 476 enfants et 49 femmes.
D’après le ministère chargé des prisonniers, le nombre des prisonniers appartenant au mouvement Fateh serait de 2650 Palestiniens, soit 52% de l’ensemble, dont 600 employés par l’AP. Les prisonniers appartenant au mouvement Hamas seraient au nombre de 1100, ceux appartenant au mouvement du Jihad islamique 560, au FPLP 365. 13 députés élus au conseil législatif de l’AP sont toujours détenus (dont Marwan Barghouty et Ahmad Saadate).
Les enfants détenus à ce jour par l’occupant sont au nombre de 210.
Histoire du mouvement national des prisonniers
La prisonnière libérée Mariam Abdallah Jalgoum est décédée à l’âge de 80 ans, dans la région de Jénine. Elle fut la première prisonnière du nord de la Cisjordanie à être arrêtée, en 1970, et emprisonnée dans la prison centrale de Nablus, avec tous les membres de sa famille, accusée d’appartenir au FPLP et de mener des opérations contre l’occupation. Après sa libération, elle poursuivit sans relâche sa solidarité avec les prisonniers détenus par l’occupation.
C’est au mois d’octobre que le mouvement du Jihad islamique commémore le martyre de sheikh Musbah Souri, mort sous la torture le 2 octobre 1987, après avoir organisé l’héroïque opération de fuite de la prison centrale de Gaza, menée par plusieurs de ses cadres, avant le déclenchement de la première intifada.
Le 17 mai 1987, soit le 9 du mois de Ramadan, le combattant Musbah Souri parvient à obtenir un morceau de scie. Il planifie alors le moment où il doit agir avec deux de ses compagnons, Imad Eddine Shehade et Abdel Salam Sarhad. Ils travaillent chaque jour, pendant 10 à 13 minutes, à couper la grille de la fenêtre des toilettes utilisées par 25 prisonniers. Après avoir coupé la grille, le combattant Musbah choisit plusieurs prisonniers aux lourdes condamnations pour faire partie du groupe devant prendre la fuite.
Le jour J prévu pour cette opération, les prisonniers attendent dans la prière et l’invocation. En pleine nuit, ils commencent à sortir par la fenêtre : Saleh Ishtiwi, puis Musbah Souri, puis Sami Sheikh Khalil, puis Mohammad Jamal, puis Imad Saftawi, puis Khaled Saleh.. Ils se réunissent sur le toit de la cuisine, se dirigent vers la porte de la pièce réservée à la police militaire, puis vers la partie orientale du bâtiment du Saraya, couverte d’arbres. Les combattants grimpent sur les arbres puis en descendent, loin des barbelés. Les deux combattants ayant aidé à couper les grilles ne sortent pas, leur condamnation devait s’achever bientôt, mais ils participent au camouflage. Les sionistes ne découvrent la fuite que vers 6 heures du matin, soit 4 heures après la fuite.
L’occupant devient furieux. Il arrête les membres de la famille de Musbah Souri, voulant l’obliger à se rendre. La direction du mouvement du Jihad islamique demande à Musbah Souri et à ses compagnons de partir vers le Sinaï puis vers un pays arabe, le temps que la situation se calme. Mais les combattants refusent et choisissent de rester et de reprendre la lutte. Les renseignements sionistes parviennent, grâce aux collaborateurs, à encercler puis à blesser et arrêter le combattant Musbah Souri, début octobre. Le 2, il meurt sous la torture, la maison familiale est démolie. Avant son arrestation et son martyre, Musbah avait réussi, avec ses compagnons, à mener plusieurs opérations armées contre l’occupant, dont l’exécution d’un membre des services de renseignements militaires de l’occupant (Qalil Aqrassi), et du dirigeant de la police militaire (Ron Tal).
Solidarité
Un centre de solidarité avec les prisonniers lance un appel pour « internationaliser » la question des « enfants prisonniers », en riposte à la recrudescence de l’arrestation des enfants palestiniens, qui sont soumis aux diverses tortures, par les forces de l’occupation. Le centre ajoute que la majorité des témoignages recueillis par les enfants faits prisonniers rapportent qu’ils ont été soumis à la torture par le service de renseignements sioniste, le Shabak, dont les activités de torture sont légalisées par le parlement de l’occupation.
La solidarité palestinienne avec les prisonniers n’a jamais cessé, bien que faiblement suivie d’après les prisonniers et leurs familles. Plusieurs sit-ins et plusieurs marches ont été organisés à Gaza ou dans les villes de la Cisjordanie pour réclamer la libération des prisonniers malades. Au cours des fêtes d’al-Adha, les familles des prisonniers ont accueilli les délégations de plusieurs mouvements politiques venues apporter un peu de réconfort. Des membres des familles des prisonniers ont reçu l’autorisation d’accomplir le pèlerinage à la Mecque, en signe de solidarité avec les leurs.
Soyez solidaires du mouvement des prisonniers « administratifs » qui réclament la fin de cette forme de détention arbitraire et barbare. Ecrivez et faites connaître leur lutte, protestez et dénoncez les pratiques de l’occupant.
(Octobre, 2013 - "Baladi")
Syrie : La conférence internationale pour la paix se tiendra le 23 novembre
La conférence de Genève-2 qui doit tenter de trouver une solution au
conflit en Syrie aura lieu le 23 novembre a annoncé dimanche la Ligue
arabe, au moment où un nouvel attentat tuait 31 personnes à Hama.
L’émissaire de l’ONU et la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a toutefois prévenu au Caire qu’il n’était pas envisageable de réunir la conférence destinée à trouver une issue politique à un conflit qui a fait depuis mars 2011 plus de 115.000 morts en l’absence d’une opposition syrienne "crédible".
L’opposition doit décider la semaine prochaine à Istanbul de sa participation à Genève-2 qui doit, si les diplomates y parviennent, réunir autour d’une même table régime et opposition.
Sur le terrain, au moins 31 personnes sont mortes, dont des soldats fidèles au régime, dans un attentat suicide à Hama (centre), a annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), basé en Grande Bretagne mais qui s’appuie sur un important réseau de militants et de médecins en Syrie.
Une voiture piégée à explosé dimanche matin dans un faubourg de Hama, a annoncé la télévision d’Etat, une ville pionnière lors du soulèvement contre le régime de Bashar al-Assad au printemps 2011, mais reprise et dirigée depuis d’une main de fer par le régime.
"Selon les première informations, l’explosion visait un checkpoint près d’une entreprise de véhicules agricoles où sont basées des troupes du régime", a précisé l’OSDH.
Alors que les enlèvements se multiplient en Syrie, neuf pèlerins chiites libanais libérés après 17 mois de détention par des rebelles syriens sont rentrés samedi soir au Liban. En outre, deux pilotes turcs enlevés en août pour faire pression afin d’accélérer la libération des pèlerins ont regagné eux aussi leur pays.
Dans le cadre de ces échanges, quelque 200 Syriennes devaient être libérées par le régime de Bashar al-Assad, une exigence des ravisseurs. On ignorait dimanche à la mi-journée si elles avaient été libérées.
Sur le terrain, la situation est critique et plusieurs voix s’élèvent pour réclamer un accès humanitaires aux civils pris au piège des combats et des sièges, et menacés désormais pas la poliomyélite, dont deux cas suspects ont été détectés.
Face à l’enlisement du conflit, où opposition armée et soldats du régime ne réalisent aucune avancée majeure, la communauté internationale tente de mettre en place les prémices d’une solution politique, notamment via Genève-2.
Les ministres de 11 pays occidentaux et arabes et l’opposition syrienne modérée doivent se retrouver mardi à Londres pour préparer cette conférence et convaincre les plus réticents de la Coalition nationale syrienne (CNS)d’adhérer au processus.
Selon une source diplomatique occidentale, la réunion de Londres a pour but de "clarifier ce que veut dire la conférence de Genève. Certains dans la CNS ne comprennent plus très bien. Il faut un cadre clair pour qu’ils adhèrent". Le secrétaire d’Etat John Kerry doit également y participer.
Genève 2 s’annonce compliquée, d’autant que l’opposition est profondément divisée sur la question de sa participation, tandis que les deux protagonistes restent en total désaccord sur la place du président Assad dans une éventuelle transition.
Le régime exclut tout départ anticipé d'Assad, alors que l’opposition en exil rejette toute transition prévoyant son maintien au pouvoir.
Ces nouveaux efforts diplomatiques interviennent plus d’un mois après la conclusion d’un accord russo-américain sur le démantèlement de l’arsenal chimique syrien, qui a éloigné la menace d’une frappe américaine, lancée après une attaque chimique meurtrière imputée au régime le 21 août près de Damas.
Alors que M. Kerry a assuré que les armes chimiques syriennes pourraient être "convoyées par bateau hors de la région" pour être détruites en toute sécurité, la Russie a jugé cette proposition prématurée.
L’émissaire de l’ONU et la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a toutefois prévenu au Caire qu’il n’était pas envisageable de réunir la conférence destinée à trouver une issue politique à un conflit qui a fait depuis mars 2011 plus de 115.000 morts en l’absence d’une opposition syrienne "crédible".
L’opposition doit décider la semaine prochaine à Istanbul de sa participation à Genève-2 qui doit, si les diplomates y parviennent, réunir autour d’une même table régime et opposition.
Sur le terrain, au moins 31 personnes sont mortes, dont des soldats fidèles au régime, dans un attentat suicide à Hama (centre), a annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), basé en Grande Bretagne mais qui s’appuie sur un important réseau de militants et de médecins en Syrie.
Une voiture piégée à explosé dimanche matin dans un faubourg de Hama, a annoncé la télévision d’Etat, une ville pionnière lors du soulèvement contre le régime de Bashar al-Assad au printemps 2011, mais reprise et dirigée depuis d’une main de fer par le régime.
"Selon les première informations, l’explosion visait un checkpoint près d’une entreprise de véhicules agricoles où sont basées des troupes du régime", a précisé l’OSDH.
Alors que les enlèvements se multiplient en Syrie, neuf pèlerins chiites libanais libérés après 17 mois de détention par des rebelles syriens sont rentrés samedi soir au Liban. En outre, deux pilotes turcs enlevés en août pour faire pression afin d’accélérer la libération des pèlerins ont regagné eux aussi leur pays.
Dans le cadre de ces échanges, quelque 200 Syriennes devaient être libérées par le régime de Bashar al-Assad, une exigence des ravisseurs. On ignorait dimanche à la mi-journée si elles avaient été libérées.
Sur le terrain, la situation est critique et plusieurs voix s’élèvent pour réclamer un accès humanitaires aux civils pris au piège des combats et des sièges, et menacés désormais pas la poliomyélite, dont deux cas suspects ont été détectés.
Face à l’enlisement du conflit, où opposition armée et soldats du régime ne réalisent aucune avancée majeure, la communauté internationale tente de mettre en place les prémices d’une solution politique, notamment via Genève-2.
Les ministres de 11 pays occidentaux et arabes et l’opposition syrienne modérée doivent se retrouver mardi à Londres pour préparer cette conférence et convaincre les plus réticents de la Coalition nationale syrienne (CNS)d’adhérer au processus.
Selon une source diplomatique occidentale, la réunion de Londres a pour but de "clarifier ce que veut dire la conférence de Genève. Certains dans la CNS ne comprennent plus très bien. Il faut un cadre clair pour qu’ils adhèrent". Le secrétaire d’Etat John Kerry doit également y participer.
Genève 2 s’annonce compliquée, d’autant que l’opposition est profondément divisée sur la question de sa participation, tandis que les deux protagonistes restent en total désaccord sur la place du président Assad dans une éventuelle transition.
Le régime exclut tout départ anticipé d'Assad, alors que l’opposition en exil rejette toute transition prévoyant son maintien au pouvoir.
Ces nouveaux efforts diplomatiques interviennent plus d’un mois après la conclusion d’un accord russo-américain sur le démantèlement de l’arsenal chimique syrien, qui a éloigné la menace d’une frappe américaine, lancée après une attaque chimique meurtrière imputée au régime le 21 août près de Damas.
Alors que M. Kerry a assuré que les armes chimiques syriennes pourraient être "convoyées par bateau hors de la région" pour être détruites en toute sécurité, la Russie a jugé cette proposition prématurée.
Syrie : Au moins 31 morts dans l’attentat de Hama
Au moins 31 personnes ont été tuées dimanche dans un attentat suicide au
camion piégé contre un point de contrôle de Hama, une ville du centre
de la Syrie contrôlée par les forces gouvernementales, selon une ONG
basée en Grande-Bretagne.
"Au moins 31 personnes, dont des soldats, ont été tuées quand un homme a fait détoner un camion bourré d’explosifs à un barrage proche d’une entreprise de véhicules agricoles sur la route liant Hama à Salamiyeh", a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ajoutant que le nombre de victimes pourrait augmenter "car il y a plusieurs dizaines de blessés dont certains dans un état critique".
"Au moins 31 personnes, dont des soldats, ont été tuées quand un homme a fait détoner un camion bourré d’explosifs à un barrage proche d’une entreprise de véhicules agricoles sur la route liant Hama à Salamiyeh", a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ajoutant que le nombre de victimes pourrait augmenter "car il y a plusieurs dizaines de blessés dont certains dans un état critique".
Syrie : Pas de Genève-2 en l’absence d’une opposition "crédible"
L’émissaire de l’ONU et la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a
estimé dimanche au Caire qu’il n’était pas envisageable de réunir la
conférence de paix dite Genève-2 en l’absence d’une opposition syrienne
"crédible".
Cette conférence, qui se tiendra le 23 novembre selon le chef de la Ligue arabe, "ne se tiendra pas sans une opposition crédible, représentant une importante partie du peuple syrien opposé" au régime de Bashar al-Assad, a dit M. Brahimi.
L’opposition syrienne doit décider la semaine prochaine à Istanbul de sa participation à ce sommet destiné à trouver une issue politique au conflit qui a fait depuis mars 2011 plus de 100 000 morts.
Le chef de la ligue Arabe, Nabil al-Arabi a pour sa part annoncé que les pays arabes et occidentaux se préparaient à rencontrer mardi l’opposition syrienne pour la convaincre de participer à Genève-2.
"Il y a de nombreuses difficultés qu’il faudra encore surmonter pour que cette conférence soit un succès", a-t-il notamment dit.
Sa tenue a été repoussée à plusieurs reprises en raison de désaccords sur les participants et sur les objectifs.
Le régime exclut tout départ anticipé d'Assad, alors que l’opposition en exil rejette toute transition prévoyant son maintien au pouvoir. Profondément divisée, elle doit décider la semaine prochaine à Istanbul de sa participation à "Genève 2".
Cette conférence, qui se tiendra le 23 novembre selon le chef de la Ligue arabe, "ne se tiendra pas sans une opposition crédible, représentant une importante partie du peuple syrien opposé" au régime de Bashar al-Assad, a dit M. Brahimi.
L’opposition syrienne doit décider la semaine prochaine à Istanbul de sa participation à ce sommet destiné à trouver une issue politique au conflit qui a fait depuis mars 2011 plus de 100 000 morts.
Le chef de la ligue Arabe, Nabil al-Arabi a pour sa part annoncé que les pays arabes et occidentaux se préparaient à rencontrer mardi l’opposition syrienne pour la convaincre de participer à Genève-2.
"Il y a de nombreuses difficultés qu’il faudra encore surmonter pour que cette conférence soit un succès", a-t-il notamment dit.
Sa tenue a été repoussée à plusieurs reprises en raison de désaccords sur les participants et sur les objectifs.
Le régime exclut tout départ anticipé d'Assad, alors que l’opposition en exil rejette toute transition prévoyant son maintien au pouvoir. Profondément divisée, elle doit décider la semaine prochaine à Istanbul de sa participation à "Genève 2".
samedi 19 octobre 2013
Syrie : 16 soldats tués dans un attentat près de Damas et des combats
Au moins 16 soldats ont été tués samedi dans un attentat à la voiture
piégée et des combats entre troupes du régime et rebelles islamistes
près de Damas, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme
(OSDH).
L’attentat, mené par un kamikaze du Front Al-Nosra, un groupe jihadiste affilié à Al-Qaïda, a été suivi par de violents combats à un barrage stratégique entre la localité rebelle de Mléha et la ville chrétienne et druze de Jaramana, considérée comme un bastion pro-régime.
L’attentat, mené par un kamikaze du Front Al-Nosra, un groupe jihadiste affilié à Al-Qaïda, a été suivi par de violents combats à un barrage stratégique entre la localité rebelle de Mléha et la ville chrétienne et druze de Jaramana, considérée comme un bastion pro-régime.
Syrie : des morts et blessés dans un attentat près d’une banlieue de Damas
Un attentat s’est produit samedi à l’entrée de la ville pro-régime et
majoritairement chrétienne de Jaramana, dans la banlieue de Damas,
faisant des morts et des blessés, a rapporté l’agence officielle SANA,
sans donner de bilan précis.
L’agence a indiqué que l’attentat, mené par des "terroristes" (les rebelles selon la terminologie du régime), a eu lieu à l’entrée de Jaramana, du côté de Mléha, une localité adjacente tenue par les rebelles.
Le 6 août, Jaramana, située dans la banlieue du sud-est de Damas et qui comprend également une population druze, avait été secouée par un attentat à la voiture piégée qui avait tué 18 personnes.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), l’attaque de samedi est un attentat à la voiture piégée qui s’est produit à un barrage de l’armée entre Mléha et Jaramana vers 07H30 (04H30 GMT). L’ONG, qui s’appuie sur un vaste réseau de militants et sources médicales, n’était pas en mesure de rapporter un bilan.
"C’était une puissante explosion, les murs de la maison ont tremblé", a indiqué à l’AFP un habitant de Jaramana.
Après l’attentat, des combats ont éclaté à la périphérie de Jaramana et des obus de mortier du côté rebelle se sont abattus sur cette banlieue.
L’agence a indiqué que l’attentat, mené par des "terroristes" (les rebelles selon la terminologie du régime), a eu lieu à l’entrée de Jaramana, du côté de Mléha, une localité adjacente tenue par les rebelles.
Le 6 août, Jaramana, située dans la banlieue du sud-est de Damas et qui comprend également une population druze, avait été secouée par un attentat à la voiture piégée qui avait tué 18 personnes.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), l’attaque de samedi est un attentat à la voiture piégée qui s’est produit à un barrage de l’armée entre Mléha et Jaramana vers 07H30 (04H30 GMT). L’ONG, qui s’appuie sur un vaste réseau de militants et sources médicales, n’était pas en mesure de rapporter un bilan.
"C’était une puissante explosion, les murs de la maison ont tremblé", a indiqué à l’AFP un habitant de Jaramana.
Après l’attentat, des combats ont éclaté à la périphérie de Jaramana et des obus de mortier du côté rebelle se sont abattus sur cette banlieue.
vendredi 18 octobre 2013
Arabie Saoudite : Paris "partage la frustration" de Ryad sur la paralysie de l’ONU
La France partage la "frustration" de l’Arabie saoudite à l’égard de la
paralysie du Conseil de sécurité de l’ONU dans la crise syrienne, a
déclaré vendredi le ministère des Affaires étrangères, après le refus de
Ryad de siéger dans cette instance.
"Nous partageons sa frustration après la paralysie du Conseil de sécurité mais nous avons précisément pour y répondre une proposition de réforme du droit de veto", a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal, lors d’un point-presse. La France a proposé en septembre le non recours au droit de veto par les 5 membres permanents (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Chine) du Conseil en cas de "crime de masse".
L’Arabie saoudite a été élue jeudi, pour la première fois, membre non permanent du Conseil de sécurité, avant d’annoncer vendredi qu’elle refusait de siéger en raison de l’"impuissance" de cette instance, notamment dans le règlement du conflit syrien.
"Pendant deux ans et demi, le Conseil de sécurité n’a pas pu se prononcer sur la Syrie", a rappelé M. Nadal. A trois reprises, la Russie et la Chine, deux des cinq membres permanents du Conseil, ont utilisé leur droit de veto pour bloquer des résolutions condamnant le régime de Bashar al-Assad, qui auraient pu légitimer une intervention militaire internationale dans ce pays.
Romain Nadal a rappelé que lors de l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre à New York, le président François Hollande avait proposé une réforme "à droit constant, sans modification de la charte, qui impliquerait une auto-limitation du droit de veto par les membres permanents.
Selon la proposition française, lorsque le Conseil de sécurité aurait à se prononcer sur une situation de "crime de masse", les membres permanents s’engageraient à renoncer à leur droit de veto. C’est le secrétaire général de l’ONU, saisi par au moins cinquante Etats membres, qui aurait à se prononcer sur la nature du crime.
"C’est une réponse simple qui permettrait de renforcer l’efficacité du Conseil de sécurité et sans doute aussi sa légitimité, sa capacité à assumer ses responsabilités dans le maintien de la paix et de sécurité internationales", a souligné le porte-parole du Quai d’Orsay.
Paris soutient par ailleurs le projet d’élargissement du Conseil de sécurité, une réforme plus profonde attendue depuis des années mais qui implique une modification de la charte de l’ONU.
Ryad, pour expliquer sa décision de ne pas siéger, a également mis au passif du Conseil de sécurité le non réglement de la question palestinienne depuis 65 ans et son échec à débarrasser le Proche-Orient des armes de destruction massive.
"Nous partageons sa frustration après la paralysie du Conseil de sécurité mais nous avons précisément pour y répondre une proposition de réforme du droit de veto", a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal, lors d’un point-presse. La France a proposé en septembre le non recours au droit de veto par les 5 membres permanents (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Chine) du Conseil en cas de "crime de masse".
L’Arabie saoudite a été élue jeudi, pour la première fois, membre non permanent du Conseil de sécurité, avant d’annoncer vendredi qu’elle refusait de siéger en raison de l’"impuissance" de cette instance, notamment dans le règlement du conflit syrien.
"Pendant deux ans et demi, le Conseil de sécurité n’a pas pu se prononcer sur la Syrie", a rappelé M. Nadal. A trois reprises, la Russie et la Chine, deux des cinq membres permanents du Conseil, ont utilisé leur droit de veto pour bloquer des résolutions condamnant le régime de Bashar al-Assad, qui auraient pu légitimer une intervention militaire internationale dans ce pays.
Romain Nadal a rappelé que lors de l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre à New York, le président François Hollande avait proposé une réforme "à droit constant, sans modification de la charte, qui impliquerait une auto-limitation du droit de veto par les membres permanents.
Selon la proposition française, lorsque le Conseil de sécurité aurait à se prononcer sur une situation de "crime de masse", les membres permanents s’engageraient à renoncer à leur droit de veto. C’est le secrétaire général de l’ONU, saisi par au moins cinquante Etats membres, qui aurait à se prononcer sur la nature du crime.
"C’est une réponse simple qui permettrait de renforcer l’efficacité du Conseil de sécurité et sans doute aussi sa légitimité, sa capacité à assumer ses responsabilités dans le maintien de la paix et de sécurité internationales", a souligné le porte-parole du Quai d’Orsay.
Paris soutient par ailleurs le projet d’élargissement du Conseil de sécurité, une réforme plus profonde attendue depuis des années mais qui implique une modification de la charte de l’ONU.
Ryad, pour expliquer sa décision de ne pas siéger, a également mis au passif du Conseil de sécurité le non réglement de la question palestinienne depuis 65 ans et son échec à débarrasser le Proche-Orient des armes de destruction massive.
Israel/Palestine : Stones
A Palestinian protester uses a sling to throw stones at Israeli soldiers during weekly clashes in the weekly protest against the Jewish settlement of Qadomem, near Nablus, West Bank. October 18th, 2013.
(Photograph : Alaa Badarneh)
Tunisie : les dirigeants du pays chassés d’une cérémonie pour des gendarmes tués
Le président tunisien Moncef Marzouki et le Premier ministre Ali
Larayedh ont été chassés vendredi par des représentants d’un syndicat de
police lors d’une cérémonie d’hommage à deux gendarmes tués la veille
par un groupe armé.
Les manifestants, en uniforme et en civil, représentants des syndicats, ont scandé "dégage" —slogan phare de la révolution de 2011— et "lâche" à l’adresse des responsables tunisiens, les forçant à quitter la cérémonie à la caserne de L’Aouina en banlieue de Tunis, selon un photographe de l’AFP.
MM. Marzouki et Larayedh ainsi que le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) Mustapha Ben Jaafar ont quitté les lieux, sans prononcer un mot, après une vingtaine de minutes de quolibets à leur adresse.
"On n’accepte plus la présence de politiciens", a lancé l’un des protestataires. Les manifestants portaient de nombreuses pancartes réclamant des lois "pour protéger les policiers".
Seul le ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou a pu assister à la cérémonie rendant hommage aux deux gendarmes tués jeudi par un groupe armé dans la région de Béja (70 km à l’ouest de Tunis.)
"Nous sommes tous contre le terrorisme, c’est une guerre et on ne va arrêter" la lutte, a-t-il dit dans un bref discours.
Les syndicats des forces de l’ordre ont organisé ces derniers mois plusieurs manifestations et actions de protestation pour dénoncer leur manque de moyens pour lutter contre les groupes armés liés à la mouvance jihadiste qui connaissent un essor certain depuis la révolution.
C’est cependant la première fois que des représentants de la police et de la garde nationale, l’équivalent de la gendarmerie, s’en prennent ainsi aux plus hauts représentants de l’Etat qui assistent systématiquement aux cérémonies organisées pour les policiers et militaires morts au combat.
Les manifestants, en uniforme et en civil, représentants des syndicats, ont scandé "dégage" —slogan phare de la révolution de 2011— et "lâche" à l’adresse des responsables tunisiens, les forçant à quitter la cérémonie à la caserne de L’Aouina en banlieue de Tunis, selon un photographe de l’AFP.
MM. Marzouki et Larayedh ainsi que le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) Mustapha Ben Jaafar ont quitté les lieux, sans prononcer un mot, après une vingtaine de minutes de quolibets à leur adresse.
"On n’accepte plus la présence de politiciens", a lancé l’un des protestataires. Les manifestants portaient de nombreuses pancartes réclamant des lois "pour protéger les policiers".
Seul le ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou a pu assister à la cérémonie rendant hommage aux deux gendarmes tués jeudi par un groupe armé dans la région de Béja (70 km à l’ouest de Tunis.)
"Nous sommes tous contre le terrorisme, c’est une guerre et on ne va arrêter" la lutte, a-t-il dit dans un bref discours.
Les syndicats des forces de l’ordre ont organisé ces derniers mois plusieurs manifestations et actions de protestation pour dénoncer leur manque de moyens pour lutter contre les groupes armés liés à la mouvance jihadiste qui connaissent un essor certain depuis la révolution.
C’est cependant la première fois que des représentants de la police et de la garde nationale, l’équivalent de la gendarmerie, s’en prennent ainsi aux plus hauts représentants de l’Etat qui assistent systématiquement aux cérémonies organisées pour les policiers et militaires morts au combat.
Libye : le chef de la police militaire abattu devant chez lui
Le colonel Mustapha al-Barghathi, chef de la police militaire libyenne,
qui dépend du chef d’état-major de l’armée, a été abattu vendredi à
Benghazi, dans l’est de la Libye, a indiqué un porte-parole des services
de sécurité.
Il "a été tué devant chez lui par des balles tirées par des inconnus", a déclaré le colonel Abdallah al-Zaidi. Le colonel al-Barghathi "a succombé à ses blessures à l’hôpital al-Jala", a ajouté Abdallah al-Zaidi, précisant que l’officier avait été touché à la tête et à la poitrine. Mustapha al-Barghathi avait été le premier officier de l’armée de l’ancien régime à former un groupe de combattants contre les forces du dictateur déchu Muammar Kadhafi, après le déclenchement de l’insurrection libyenne en février 2011, a-t-on ajouté de même source.
Il "a été tué devant chez lui par des balles tirées par des inconnus", a déclaré le colonel Abdallah al-Zaidi. Le colonel al-Barghathi "a succombé à ses blessures à l’hôpital al-Jala", a ajouté Abdallah al-Zaidi, précisant que l’officier avait été touché à la tête et à la poitrine. Mustapha al-Barghathi avait été le premier officier de l’armée de l’ancien régime à former un groupe de combattants contre les forces du dictateur déchu Muammar Kadhafi, après le déclenchement de l’insurrection libyenne en février 2011, a-t-on ajouté de même source.
Israël/Palestine : Merkel appelle Israël à la "retenue" sur la colonisation
La chancelière allemande Angela Merkel a appelé Israël à la "retenue"
dans le développement de colonies israéliennes en territoire
palestinien, après un entretien vendredi à Berlin avec le président
palestinien Mahmud Abbas.
"Nous demandons à Israël de faire preuve de retenue en matière de développement de colonies", a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse commune avec M. Abbas.
Les mises en chantier dans les colonies israéliennes en territoire palestinien ont grimpé de 70% au premier semestre 2013, a révélé jeudi l’ONG La Paix Maintenant. Ces constructions assombrissent encore les chances de succès des pourparlers de paix.
Les constructions israéliennes ont "dans les faits, énormément augmenté dans les territoires occupés", a déploré vendredi M. Abbas, les jugeant "illégales". "Nous demandons au gouvernement israélien de stopper ces activités", a-t-il dit.
Le négociateur palestinien Saëb Erakat, qui mène des pourparlers de paix avec Israël relancés fin juillet sous l’égide des Etats-Unis, avait accusé jeudi le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de "détruire le processus de paix".
Mme Merkel a profité de la rencontre avec M. Abbas pour rappeler l’engagement de l’Allemagne en faveur des négociations de paix et d’une "solution à deux Etats".
Le président palestinien, venu l’informer de l’avancement des négociations, a remercié l’Allemagne pour son soutien économique et son rôle dans le processus de paix.
Il a assuré que les Palestiniens "s’investissent sérieusement pour faire aboutir les négociations". "Nous devons saisir cette chance historique", a-t-il dit à l’adresse du gouvernement israélien.
Mme Merkel a par ailleurs assuré que la politique étrangère du prochain gouvernement allemand s’inscrirait dans la continuité, malgré l’arrivée au pouvoir probable d’une nouvelle coalition des conservateurs avec les sociaux démocrates.
"Nous demandons à Israël de faire preuve de retenue en matière de développement de colonies", a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse commune avec M. Abbas.
Les mises en chantier dans les colonies israéliennes en territoire palestinien ont grimpé de 70% au premier semestre 2013, a révélé jeudi l’ONG La Paix Maintenant. Ces constructions assombrissent encore les chances de succès des pourparlers de paix.
Les constructions israéliennes ont "dans les faits, énormément augmenté dans les territoires occupés", a déploré vendredi M. Abbas, les jugeant "illégales". "Nous demandons au gouvernement israélien de stopper ces activités", a-t-il dit.
Le négociateur palestinien Saëb Erakat, qui mène des pourparlers de paix avec Israël relancés fin juillet sous l’égide des Etats-Unis, avait accusé jeudi le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de "détruire le processus de paix".
Mme Merkel a profité de la rencontre avec M. Abbas pour rappeler l’engagement de l’Allemagne en faveur des négociations de paix et d’une "solution à deux Etats".
Le président palestinien, venu l’informer de l’avancement des négociations, a remercié l’Allemagne pour son soutien économique et son rôle dans le processus de paix.
Il a assuré que les Palestiniens "s’investissent sérieusement pour faire aboutir les négociations". "Nous devons saisir cette chance historique", a-t-il dit à l’adresse du gouvernement israélien.
Mme Merkel a par ailleurs assuré que la politique étrangère du prochain gouvernement allemand s’inscrirait dans la continuité, malgré l’arrivée au pouvoir probable d’une nouvelle coalition des conservateurs avec les sociaux démocrates.
Israël/Palestine : La guerre israélo-palestinienne, des prémices à nos jours (Pierre Stambul)
Exposé organisé par « Emancipation syndicale et pédagogique » fait à l’occasion des journées de Blois (11-12 octobre 2013)
Partie 2
Après avoir examiné l’historicité du discours biblique, l’histoire croisée des Juifs et des Palestiniens, l’antisémitisme, le sionisme et la colonisation de la Palestine, nous abordons ici la période moderne : le génocide nazi, la création d’Israël, la guerre des 6 jours, les accords d’Oslo et leur échec.
Du génocide nazi à la création de l’État d’Israël
Annoncé de longue date par Hitler, le génocide des Juifs commence en 1941 avec l’attaque contre l’URSS. Il y aura une résistance juive au nazisme (la MOI qui est communiste, l’insurrection du ghetto de Varsovie). Les sionistes n’y joueront qu’un faible rôle. Leur préoccupation essentielle reste la construction de leur État. Le groupe Stern continuera ses attentats contre les Britanniques jusqu’au début 1943. Les soldats de la Haganah s’engageront dans les troupes britanniques quand l’armée allemande menacera l’Égypte. Chez les Palestiniens, un dirigeant, le mufti Amin al-Husseini (nommé mufti par les Britanniques) fera le choix des Nazis et organisera des milices musulmanes dans les Balkans. D’après Gilbert Achkar dans « les Arabes et la Shoah », ce choix est resté très minoritaire.
En plein génocide, les sionistes se réunissent en congrès à l’hôtel Bitmore (Etats-Unis, 1942) et revendiquent un État juif sur la totalité de la Palestine. Le bilan de la deuxième guerre mondiale est terrible pour les Juifs : 6 millions de morts. Le yiddishland a disparu. Le pogrom de Kielce (Pologne 1946) et le renouveau de l’antisémitisme en Europe de l’Est achèvent de convaincre les survivants qu’il n’y a plus de place pour eux. Ceux qui passent dans des camps de transit sont envoyés en Palestine et les frontières restent fermées pour une autre destination.
En 1946, les élections dans le Yichouv donnent une forte minorité aux partisans d’un État binational. L’Irgoun et le groupe Stern mènent une lutte très meurtrière contre les Britanniques (attentat contre l’hôtel King David).
Malgré cela, l’ONU vote le partage de la Palestine le 29 novembre 1947. L’URSS a voté pour et du coup le parti communiste palestinien change de position et s’y rallie. Le plan donne 54% du territoire au futur État juif alors que les Juifs forment 40% de la population. Jérusalem est « internationalisé ». Ce plan a un autre effet : il y a près de 400000 Palestiniens dans le futur État juif et seulement 10000 Juifs dans le futur État palestinien. Les dirigeants palestiniens refusent la partition. Dans l’État juif, l’expulsion des Palestiniens et les massacres commencent (375000 expulsés avant mai 1948 d’après Dominique Vidal, le massacre emblématique étant commis par l’Irgoun de Menahem Begin le 9 avril 1948 à Deir Yassin).
Le 14 mai 1948, l’ONU reconnaît l’État d’Israël qui est proclamé. Les États arabes entrent aussitôt en guerre. Sur cette guerre, les versions divergent. Les Israéliens parlent d’un combat de David contre Goliath alors que les Palestiniens parlent de la Naqba (la catastrophe).
L’ouverture des archives en 1998 et le travail fait par les nouveaux historiens israéliens (Ilan Pappé, Avi Shlaïm, Tom Segev, Benny Morris …) a permis d’écrire cette histoire. Il y avait un déséquilibre évident des forces en présence en faveur des Israéliens tant en armement (les Israéliens recevront des armes de partout, y compris du bloc de l’Est) qu’en nombre de soldats.
Il y a eu des crimes de guerre commis dans les villages palestiniens conquis et d’autres crimes impunis comme l’assassinat de Folke Bernadotte (l’envoyé de l’ONU) par le groupe Stern. L’expulsion des Palestiniens n’est pas le résultat d’un départ spontané, mais d’un plan prémédité (le plan Dalet, lire Ilan Pappé et Sandrine Mansour-Mérien). Les armées arabes se sont battues pour leur propre intérêt, mais jamais de façon coordonnée et pas pour qu’il y ait une Palestine. L’armée la plus puissante (la légion jordanienne) ne s’est battue qu’autour de Jérusalem car il existait un accord de partage de la Palestine.
Quand l’armistice est signée, les Israéliens ont conquis 78% de la Palestine historique. La Jordanie annexe Jérusalem Est et la Cisjordanie alors que l’Égypte annexe Gaza. 800000 Palestiniens chassés de chez eux deviennent des réfugiés.
Sans le génocide nazi, l’État d’Israël n’aurait pas existé.
D’une guerre à l’autre
L’ONU supervise les accords d’armistice de 1949 entre Israël et ses voisins. Ceux-ci prévoient explicitement le retour des réfugiés dans leurs foyers. Dans les mois qui suivent, le retour des réfugiés est interdit et plusieurs centaines de villages palestiniens sont détruits.
En une dizaine d’années, environ un million de Juifs des pays musulmans émigrent en Israël. Ce mouvement de population est présenté comme un échange. Dans plusieurs pays (Maroc, Yémen), il n’y avait jamais eu d’actes antijuifs de masse. Dans le cas de l’Irak, l’émigration est consécutive à des attentats dont l’origine semble venir d’Israël. Pour l’Égypte, l’émigration est la conséquence de la guerre de 1956. Les nouveaux immigrants subiront en Israël des discriminations sociales.
La Palestine est rayée de la carte et les dirigeants israéliens (qui n’utilisent pas le mot « palestinien ») espèrent qu’ils s’intègreront dans les pays voisins. L’ONU crée l’UNRWA, l’office chargé des réfugiés et de leurs descendants dont le nombre va croître sans interruption.
En Israël, 20% de la population est palestinienne, ils ont échappé à l’expulsion. L’État d’Israël se définit comme État juif et ils n’ont pas les mêmes droits que les Juifs. La terre qui était à 92% palestinienne avant 1948 a été presque entièrement confisquée par le KKL et donnée aux nouveaux immigrants. Les Palestiniens d’Israël seront soumis pendant des années au couvre-feu et c’est une « violation » de ce couvre-feu qui sera le prétexte du massacre de Kafr Kassem (47 villageois tués en 1956).
Le mémorial de Yad Vashem est créé en 1953 sur le territoire de l’ancien village de Deir Yassin. La mémoire de la Shoah devient centrale en Israël. Cette évolution sera accentuée quelques années plus tard par le procès et l’exécution du criminel de guerre Eichmann.
En 1956, Israël, alliée à la France et à la Grande-Bretagne occupe le Sinaï égyptien, mais sera obligée d’évacuer après un vote du conseil de sécurité. C’est à partir de cette période qu’Israël se lance dans la recherche nucléaire qui aboutira, des années plus tard, à la possession de l’arme atomique. L’OLP est créée en 1964 et la question palestinienne est à nouveau posée.
Les versions divergent sur les causes de la guerre des 6 jours en juin 1967.
Les Israéliens disent s’être défendus contre une tentative de blocus du président égyptien Nasser. Pour le camp arabe, l’attaque israélienne était délibérée et préparée de longue date. Grâce à une écrasante supériorité aérienne, la victoire israélienne est rapide et totale.
D’immenses nouveaux territoires sont conquis. La fin de la coopération militaire avec la France n’a pas d’incidence, les États-Unis vont instantanément remplacer l’aide française. Jérusalem Est est agrandie et annexée par un vote de la Knesset. Le Golan syrien sera plus tard également annexé.
Immédiatement, le gouvernement travailliste de Levy Eshkol avec le ministre Yigal Allon élabore un plan de colonisation de la Cisjordanie. Pour trouver des colons, il fait appel à un petit groupe de religieux sionistes qui vont créer les premières colonies.
1967 est un tournant. D’un côté, c’est le début d’une colonisation qui aboutit aujourd’hui à près de 600000 Israéliens vivant au-delà de la ligne verte (la frontière internationalement reconnue). De l’autre les religieux qui, jusque-là, avaient été indifférents au sionisme, vont rallier en masse le « courant national-religieux » (environ 1/4 de l’opinion israélienne) et jouer un rôle majeur dans une colonisation qui se veut irréversible.
En novembre 1967, l’ONU vote la résolution 242 demandant le retrait israélien des territoires occupés. La résolution n’est pas suivie d’effet et Israël n’est pas sanctionnée.
L’internationalisation de la guerre et les accords d’Oslo
Pendant la guerre des 6 jours, environ 250000 Palestiniens sont chassés des nouveaux territoires conquis. Mais la majorité juive qui était de l’ordre de 80% dans l’Israël d’avant 1967 baisse fortement dans le nouveau territoire contrôlé par Israël.
L’OLP et les groupes palestiniens d’extrême gauche essaient de s’installer dans les pays voisins et généralisent dans le monde entier les attentats antiisraéliens. En 1970 (c’est « septembre noir »), le roi Hussein de Jordanie (avec une aide discrète israélienne) écrase les Palestiniens. Il y aura des milliers de morts et l’OLP se réfugie au Liban.
En 1973, l’Égypte et la Syrie attaquent par surprise. Les deux armées seront repoussées, mais l’invulnérabilité d’Israël a été atteinte.
En 1975, la guerre civile du Liban éclate symboliquement avec le mitraillage d’un bus palestinien par les milices phalangistes. La gauche et l’OLP, alliées, semblent en mesure de l’emporter quand l’armée syrienne intervient au Liban contre eux.
En 1977, pour la première fois, la droite de Menahem Begin remporte les élections israéliennes. Ce n’est pas un accident mais un changement sociologique, la droite et ses alliés ayant durablement capté les votes des Juifs orientaux et des religieux.
En 1978, le président égyptien Sadate vient à Jérusalem. La paix entre Israël et l’Égypte est signée. Les colons du Sinaï sont évacués, la région est rendue à l’Égypte et les deux pays échangent des ambassadeurs. Cette paix ne sera suivie d’aucune autre. Sadate ne proteste pas quand l’armée israélienne envahit le Sud Liban et y installe une milice alliée (l’ALS, Armée du Liban Sud).
En 1982, l’armée israélienne envahit à nouveau le Sud Liban. Elle y restera 20 ans. Les Palestiniens du Liban subissent des massacres : Sabra et Chatila (les Phalangistes avec l’aide israélienne), Tell el Zaatar (les Phalangistes avec le soutien syrien). Le massacre de Sabra et Chatila provoque d’importantes manifestations en Israël et l’apparition du mouvement « La Paix maintenant ». Les Israéliens échouent dans leur tentative d’installer un régime « ami » à Beyrouth avec l’assassinat de leur allié Bachir Gémayel. En 1983, Arafat et l’OLP, encerclés dans le nord du Liban par les troupes syriennes d’un côté et les vedettes israéliennes de l’autre, quittent le Liban pour la Tunisie.
Pendant la guerre Iran-Irak, Israël aidera discrètement l’Iran.
En 1987 éclate l’Intifada ou révolte des pierres, mouvement spontané qui embrase tous les territoires occupés. Le ministre de la défense Yitzhak Rabin dirige une répression très dure : « s’il le faut, brisez-leur les bras et les jambes ». Conséquence de cette révolte : des centaines de milliers de travailleurs palestiniens sont licenciés et l’économie israélienne, déjà gravement touchée par le coût de l’immigration des Juifs soviétiques, subit une forte récession.
En 1988 à Alger, Yasser Arafat arrache à l’OLP la reconnaissance de l’État d’Israël dans ses frontières d’avant 1967 et la revendication d’un État palestinien limité aux territoires occupés (22% de la Palestine historique). Lors de la première guerre du Golfe, Israël est bombardée par des Scuds de l’armée irakienne. Il n’y a pas de riposte pour ne pas gêner l’intervention alliée.
En 1991, alors que l’URSS s’écroule, le président Bush (père) impose au gouvernement israélien des négociations dans le cadre de la conférence de Madrid. Le gouvernement Shamir traînant les pieds, les États-Unis refuseront de cautionner un prêt bancaire pour financer l’immigration des Juifs soviétiques. Le gouvernement Shamir tombera et Yitzhak Rabin deviendra Premier ministre.
Les accords d’Oslo sont signés le 13 septembre 1993. Les Etats-Unis ont servi d’intermédiaire. L’OLP et Israël se reconnaissent mutuellement.
L’essentiel des accords signés porte sur la « sécurité ». L’Autorité Palestinienne est créée, mais rien n’est signé sur un futur État palestinien ou sur ses frontières. Il y a l’espoir que les deux enclaves autonomes de Jéricho et Gaza seront l’embryon d’un futur État. Les dirigeants de l’OLP quittent Tunis pour rentrer en Palestine.
Le 25 février 1994, un colon massacre 29 Palestiniens dans le Caveau des Patriarches à Hébron. Rabin envoie l’armée dans le centre de cette ville pour protéger les colons. Entre la signature des accords et l’assassinat de Rabin (novembre 1995), 60000 nouveaux colons s’installent dans les territoires occupés. Par contre, les libérations de prisonniers palestiniens se font au compte-goutte.
Peu avant sa mort Rabin signe avec Arafat les accords intérimaires de Taba. La Palestine est divisée en trois zones dont l’une (la zone C) reste entièrement sous contrôle israélien.
Le Hamas, parti religieux de masse récemment apparu, refuse les accords. Il commettra dans cette période des attentats suicide alternant avec des trêves.
Une guerre sans fin ?
L’assassinat de Rabin a lieu à un moment où une moitié de la société israélienne refuse clairement le « processus de paix ». Pendant les quelques mois où il est au pouvoir, Shimon Pérès relance la tension en faisant assassiner un dirigeant du Hamas à Gaza et en faisant bombarder la ville de Cana au Liban. Il s’aliène l’électorat des Palestiniens d’Israël et est battu par Nétanyahou aux élections de 1996.
Celui-ci est un opposant acharné des accords d’Oslo qui vont petit à petit être vidés de tout contenu.
Les travaillistes reviennent brièvement au pouvoir avec Ehud Barak. En 2000, le Sud Liban est évacué après 18 ans d’occupation et le Hezbollah apparaît aux yeux des Libanais comme le grand triomphateur.
Alors que Barak est donné perdant dans tous les sondages, il négocie avec Arafat à Camp David et Taba. Il affirmera qu’il a fait des offres généreuses à Arafat, que celui-ci les a refusées et qu’Israël n’a pas « de partenaire pour la paix ». L’opinion israélienne est convaincue. En septembre 2000, Ariel Sharon, candidat de la droite, défile sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem. La Palestine s’embrase, il y a de nombreux morts et les grandes villes palestiniennes sont occupées par l’armée israélienne. Arafat est assiégé dans la Mouqata’a de Ramallah. Il mourra en 2004 et les Palestiniens sont persuadés qu’il a été empoisonné.
Régulièrement les États-Unis empêchent toute condamnation d’Israël à l’ONU et garantissent l’impunité de ses dirigeants.
Sharon est élu avec une grosse majorité. En 2004, il décide à la surprise générale l’évacuation des colons de la Bande de Gaza. Son parti, le Likoud, éclate. Sharon crée le parti Kadima que Shimon Pérès rejoint. Ce parti gagnera les élections alors que Sharon, victime d’une attaque cérébrale a quitté la vie politique.
En Palestine, si l’ancien n°2 de l’OLP Mahmoud Abbas a gagné sans grande opposition les élections présidentielles de janvier 2005, c’est le Hamas qui gagne les élections municipales et législatives qui suivent. Il y aura de grandes tensions entre le président et son Premier ministre Ismael Haniyeh jusqu’à ce que, à la suite de combats sanglants (probablement initiés par le Fatah), le Hamas prenne le pouvoir à Gaza (2007). La Palestine n’a pas d’État, mais elle se retrouve avec deux "gouvernements" rivaux. En réponse à cette prise de pouvoir, le gouvernement israélien, avec l’accord et l’appui du président égyptien Moubarak, entreprend le blocus de Gaza.
Pendant l’été 2006, l’armée israélienne attaque le Sud Liban et finit par se retirer après de grandes destructions. Pendant l’hiver 2008-2009, dans le cadre de « l’opération Plomb durci », l’armée israélienne envahit la bande de Gaza. Il y aura 1400 mort-e-s et là encore, rien ne change vraiment : le Hamas conserve son pouvoir et le blocus se poursuit.
En épilogue, la situation actuelle est très paradoxale. L’équilibre des forces est totalement en faveur d’Israël, d’autant que les affrontements en Égypte et en Syrie affaiblissent la Palestine. Les accords d’Oslo sont définitivement morts, plus personne ne croit à la possibilité de deux États vivant en paix sur la base des frontières d’avant 1967. Il n’y a aucun « camp de la paix » capable d’imposer un compromis en Israël. L’opinion publique pense qu’il ne faut pas faire de concessions quel qu’en soit le prix. La Palestine reste divisée malgré une aspiration à l’unité et de nombreuses promesses de réunification.
Mais les dirigeants israéliens ont détruit leur projet historique, celui d’un État juif ethniquement pur. Il y a aujourd’hui 50% de Palestiniens entre Méditerranée et Jourdain et on se dirige vers une lutte pour l’égalité des droits sur un espace unique. Le tribunal Russell pour la Palestine a symboliquement condamné Israël pour apartheid et sociocide et une campagne internationale de boycott est lancée. Une prolongation du statu quo suppose que le rapport de force international n’évoluera jamais. Qui peut en être sûr ?
Pierre Stambul
Coprésident de l’Union Juive Française pour la Paix
Et auteur de « Israël/Palestine, du refus d’être complice à l’engagement »
Auteurs cités :
G. Achkar : Les Arabes et la Shoah (2007)
I. Pappé : La guerre de 1948 en Palestine (2000)
T. Segev : Le septième million (1993)
B. Morris : The birth of the Palestinian Refugee problem (en anglais, 1989)
S. Mansour-Mérien : l’histoire occultée des Palestiniens
Partie 2
Après avoir examiné l’historicité du discours biblique, l’histoire croisée des Juifs et des Palestiniens, l’antisémitisme, le sionisme et la colonisation de la Palestine, nous abordons ici la période moderne : le génocide nazi, la création d’Israël, la guerre des 6 jours, les accords d’Oslo et leur échec.
Du génocide nazi à la création de l’État d’Israël
Annoncé de longue date par Hitler, le génocide des Juifs commence en 1941 avec l’attaque contre l’URSS. Il y aura une résistance juive au nazisme (la MOI qui est communiste, l’insurrection du ghetto de Varsovie). Les sionistes n’y joueront qu’un faible rôle. Leur préoccupation essentielle reste la construction de leur État. Le groupe Stern continuera ses attentats contre les Britanniques jusqu’au début 1943. Les soldats de la Haganah s’engageront dans les troupes britanniques quand l’armée allemande menacera l’Égypte. Chez les Palestiniens, un dirigeant, le mufti Amin al-Husseini (nommé mufti par les Britanniques) fera le choix des Nazis et organisera des milices musulmanes dans les Balkans. D’après Gilbert Achkar dans « les Arabes et la Shoah », ce choix est resté très minoritaire.
En plein génocide, les sionistes se réunissent en congrès à l’hôtel Bitmore (Etats-Unis, 1942) et revendiquent un État juif sur la totalité de la Palestine. Le bilan de la deuxième guerre mondiale est terrible pour les Juifs : 6 millions de morts. Le yiddishland a disparu. Le pogrom de Kielce (Pologne 1946) et le renouveau de l’antisémitisme en Europe de l’Est achèvent de convaincre les survivants qu’il n’y a plus de place pour eux. Ceux qui passent dans des camps de transit sont envoyés en Palestine et les frontières restent fermées pour une autre destination.
En 1946, les élections dans le Yichouv donnent une forte minorité aux partisans d’un État binational. L’Irgoun et le groupe Stern mènent une lutte très meurtrière contre les Britanniques (attentat contre l’hôtel King David).
Malgré cela, l’ONU vote le partage de la Palestine le 29 novembre 1947. L’URSS a voté pour et du coup le parti communiste palestinien change de position et s’y rallie. Le plan donne 54% du territoire au futur État juif alors que les Juifs forment 40% de la population. Jérusalem est « internationalisé ». Ce plan a un autre effet : il y a près de 400000 Palestiniens dans le futur État juif et seulement 10000 Juifs dans le futur État palestinien. Les dirigeants palestiniens refusent la partition. Dans l’État juif, l’expulsion des Palestiniens et les massacres commencent (375000 expulsés avant mai 1948 d’après Dominique Vidal, le massacre emblématique étant commis par l’Irgoun de Menahem Begin le 9 avril 1948 à Deir Yassin).
Le 14 mai 1948, l’ONU reconnaît l’État d’Israël qui est proclamé. Les États arabes entrent aussitôt en guerre. Sur cette guerre, les versions divergent. Les Israéliens parlent d’un combat de David contre Goliath alors que les Palestiniens parlent de la Naqba (la catastrophe).
L’ouverture des archives en 1998 et le travail fait par les nouveaux historiens israéliens (Ilan Pappé, Avi Shlaïm, Tom Segev, Benny Morris …) a permis d’écrire cette histoire. Il y avait un déséquilibre évident des forces en présence en faveur des Israéliens tant en armement (les Israéliens recevront des armes de partout, y compris du bloc de l’Est) qu’en nombre de soldats.
Il y a eu des crimes de guerre commis dans les villages palestiniens conquis et d’autres crimes impunis comme l’assassinat de Folke Bernadotte (l’envoyé de l’ONU) par le groupe Stern. L’expulsion des Palestiniens n’est pas le résultat d’un départ spontané, mais d’un plan prémédité (le plan Dalet, lire Ilan Pappé et Sandrine Mansour-Mérien). Les armées arabes se sont battues pour leur propre intérêt, mais jamais de façon coordonnée et pas pour qu’il y ait une Palestine. L’armée la plus puissante (la légion jordanienne) ne s’est battue qu’autour de Jérusalem car il existait un accord de partage de la Palestine.
Quand l’armistice est signée, les Israéliens ont conquis 78% de la Palestine historique. La Jordanie annexe Jérusalem Est et la Cisjordanie alors que l’Égypte annexe Gaza. 800000 Palestiniens chassés de chez eux deviennent des réfugiés.
Sans le génocide nazi, l’État d’Israël n’aurait pas existé.
D’une guerre à l’autre
L’ONU supervise les accords d’armistice de 1949 entre Israël et ses voisins. Ceux-ci prévoient explicitement le retour des réfugiés dans leurs foyers. Dans les mois qui suivent, le retour des réfugiés est interdit et plusieurs centaines de villages palestiniens sont détruits.
En une dizaine d’années, environ un million de Juifs des pays musulmans émigrent en Israël. Ce mouvement de population est présenté comme un échange. Dans plusieurs pays (Maroc, Yémen), il n’y avait jamais eu d’actes antijuifs de masse. Dans le cas de l’Irak, l’émigration est consécutive à des attentats dont l’origine semble venir d’Israël. Pour l’Égypte, l’émigration est la conséquence de la guerre de 1956. Les nouveaux immigrants subiront en Israël des discriminations sociales.
La Palestine est rayée de la carte et les dirigeants israéliens (qui n’utilisent pas le mot « palestinien ») espèrent qu’ils s’intègreront dans les pays voisins. L’ONU crée l’UNRWA, l’office chargé des réfugiés et de leurs descendants dont le nombre va croître sans interruption.
En Israël, 20% de la population est palestinienne, ils ont échappé à l’expulsion. L’État d’Israël se définit comme État juif et ils n’ont pas les mêmes droits que les Juifs. La terre qui était à 92% palestinienne avant 1948 a été presque entièrement confisquée par le KKL et donnée aux nouveaux immigrants. Les Palestiniens d’Israël seront soumis pendant des années au couvre-feu et c’est une « violation » de ce couvre-feu qui sera le prétexte du massacre de Kafr Kassem (47 villageois tués en 1956).
Le mémorial de Yad Vashem est créé en 1953 sur le territoire de l’ancien village de Deir Yassin. La mémoire de la Shoah devient centrale en Israël. Cette évolution sera accentuée quelques années plus tard par le procès et l’exécution du criminel de guerre Eichmann.
En 1956, Israël, alliée à la France et à la Grande-Bretagne occupe le Sinaï égyptien, mais sera obligée d’évacuer après un vote du conseil de sécurité. C’est à partir de cette période qu’Israël se lance dans la recherche nucléaire qui aboutira, des années plus tard, à la possession de l’arme atomique. L’OLP est créée en 1964 et la question palestinienne est à nouveau posée.
Les versions divergent sur les causes de la guerre des 6 jours en juin 1967.
Les Israéliens disent s’être défendus contre une tentative de blocus du président égyptien Nasser. Pour le camp arabe, l’attaque israélienne était délibérée et préparée de longue date. Grâce à une écrasante supériorité aérienne, la victoire israélienne est rapide et totale.
D’immenses nouveaux territoires sont conquis. La fin de la coopération militaire avec la France n’a pas d’incidence, les États-Unis vont instantanément remplacer l’aide française. Jérusalem Est est agrandie et annexée par un vote de la Knesset. Le Golan syrien sera plus tard également annexé.
Immédiatement, le gouvernement travailliste de Levy Eshkol avec le ministre Yigal Allon élabore un plan de colonisation de la Cisjordanie. Pour trouver des colons, il fait appel à un petit groupe de religieux sionistes qui vont créer les premières colonies.
1967 est un tournant. D’un côté, c’est le début d’une colonisation qui aboutit aujourd’hui à près de 600000 Israéliens vivant au-delà de la ligne verte (la frontière internationalement reconnue). De l’autre les religieux qui, jusque-là, avaient été indifférents au sionisme, vont rallier en masse le « courant national-religieux » (environ 1/4 de l’opinion israélienne) et jouer un rôle majeur dans une colonisation qui se veut irréversible.
En novembre 1967, l’ONU vote la résolution 242 demandant le retrait israélien des territoires occupés. La résolution n’est pas suivie d’effet et Israël n’est pas sanctionnée.
L’internationalisation de la guerre et les accords d’Oslo
Pendant la guerre des 6 jours, environ 250000 Palestiniens sont chassés des nouveaux territoires conquis. Mais la majorité juive qui était de l’ordre de 80% dans l’Israël d’avant 1967 baisse fortement dans le nouveau territoire contrôlé par Israël.
L’OLP et les groupes palestiniens d’extrême gauche essaient de s’installer dans les pays voisins et généralisent dans le monde entier les attentats antiisraéliens. En 1970 (c’est « septembre noir »), le roi Hussein de Jordanie (avec une aide discrète israélienne) écrase les Palestiniens. Il y aura des milliers de morts et l’OLP se réfugie au Liban.
En 1973, l’Égypte et la Syrie attaquent par surprise. Les deux armées seront repoussées, mais l’invulnérabilité d’Israël a été atteinte.
En 1975, la guerre civile du Liban éclate symboliquement avec le mitraillage d’un bus palestinien par les milices phalangistes. La gauche et l’OLP, alliées, semblent en mesure de l’emporter quand l’armée syrienne intervient au Liban contre eux.
En 1977, pour la première fois, la droite de Menahem Begin remporte les élections israéliennes. Ce n’est pas un accident mais un changement sociologique, la droite et ses alliés ayant durablement capté les votes des Juifs orientaux et des religieux.
En 1978, le président égyptien Sadate vient à Jérusalem. La paix entre Israël et l’Égypte est signée. Les colons du Sinaï sont évacués, la région est rendue à l’Égypte et les deux pays échangent des ambassadeurs. Cette paix ne sera suivie d’aucune autre. Sadate ne proteste pas quand l’armée israélienne envahit le Sud Liban et y installe une milice alliée (l’ALS, Armée du Liban Sud).
En 1982, l’armée israélienne envahit à nouveau le Sud Liban. Elle y restera 20 ans. Les Palestiniens du Liban subissent des massacres : Sabra et Chatila (les Phalangistes avec l’aide israélienne), Tell el Zaatar (les Phalangistes avec le soutien syrien). Le massacre de Sabra et Chatila provoque d’importantes manifestations en Israël et l’apparition du mouvement « La Paix maintenant ». Les Israéliens échouent dans leur tentative d’installer un régime « ami » à Beyrouth avec l’assassinat de leur allié Bachir Gémayel. En 1983, Arafat et l’OLP, encerclés dans le nord du Liban par les troupes syriennes d’un côté et les vedettes israéliennes de l’autre, quittent le Liban pour la Tunisie.
Pendant la guerre Iran-Irak, Israël aidera discrètement l’Iran.
En 1987 éclate l’Intifada ou révolte des pierres, mouvement spontané qui embrase tous les territoires occupés. Le ministre de la défense Yitzhak Rabin dirige une répression très dure : « s’il le faut, brisez-leur les bras et les jambes ». Conséquence de cette révolte : des centaines de milliers de travailleurs palestiniens sont licenciés et l’économie israélienne, déjà gravement touchée par le coût de l’immigration des Juifs soviétiques, subit une forte récession.
En 1988 à Alger, Yasser Arafat arrache à l’OLP la reconnaissance de l’État d’Israël dans ses frontières d’avant 1967 et la revendication d’un État palestinien limité aux territoires occupés (22% de la Palestine historique). Lors de la première guerre du Golfe, Israël est bombardée par des Scuds de l’armée irakienne. Il n’y a pas de riposte pour ne pas gêner l’intervention alliée.
En 1991, alors que l’URSS s’écroule, le président Bush (père) impose au gouvernement israélien des négociations dans le cadre de la conférence de Madrid. Le gouvernement Shamir traînant les pieds, les États-Unis refuseront de cautionner un prêt bancaire pour financer l’immigration des Juifs soviétiques. Le gouvernement Shamir tombera et Yitzhak Rabin deviendra Premier ministre.
Les accords d’Oslo sont signés le 13 septembre 1993. Les Etats-Unis ont servi d’intermédiaire. L’OLP et Israël se reconnaissent mutuellement.
L’essentiel des accords signés porte sur la « sécurité ». L’Autorité Palestinienne est créée, mais rien n’est signé sur un futur État palestinien ou sur ses frontières. Il y a l’espoir que les deux enclaves autonomes de Jéricho et Gaza seront l’embryon d’un futur État. Les dirigeants de l’OLP quittent Tunis pour rentrer en Palestine.
Le 25 février 1994, un colon massacre 29 Palestiniens dans le Caveau des Patriarches à Hébron. Rabin envoie l’armée dans le centre de cette ville pour protéger les colons. Entre la signature des accords et l’assassinat de Rabin (novembre 1995), 60000 nouveaux colons s’installent dans les territoires occupés. Par contre, les libérations de prisonniers palestiniens se font au compte-goutte.
Peu avant sa mort Rabin signe avec Arafat les accords intérimaires de Taba. La Palestine est divisée en trois zones dont l’une (la zone C) reste entièrement sous contrôle israélien.
Le Hamas, parti religieux de masse récemment apparu, refuse les accords. Il commettra dans cette période des attentats suicide alternant avec des trêves.
Une guerre sans fin ?
L’assassinat de Rabin a lieu à un moment où une moitié de la société israélienne refuse clairement le « processus de paix ». Pendant les quelques mois où il est au pouvoir, Shimon Pérès relance la tension en faisant assassiner un dirigeant du Hamas à Gaza et en faisant bombarder la ville de Cana au Liban. Il s’aliène l’électorat des Palestiniens d’Israël et est battu par Nétanyahou aux élections de 1996.
Celui-ci est un opposant acharné des accords d’Oslo qui vont petit à petit être vidés de tout contenu.
Les travaillistes reviennent brièvement au pouvoir avec Ehud Barak. En 2000, le Sud Liban est évacué après 18 ans d’occupation et le Hezbollah apparaît aux yeux des Libanais comme le grand triomphateur.
Alors que Barak est donné perdant dans tous les sondages, il négocie avec Arafat à Camp David et Taba. Il affirmera qu’il a fait des offres généreuses à Arafat, que celui-ci les a refusées et qu’Israël n’a pas « de partenaire pour la paix ». L’opinion israélienne est convaincue. En septembre 2000, Ariel Sharon, candidat de la droite, défile sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem. La Palestine s’embrase, il y a de nombreux morts et les grandes villes palestiniennes sont occupées par l’armée israélienne. Arafat est assiégé dans la Mouqata’a de Ramallah. Il mourra en 2004 et les Palestiniens sont persuadés qu’il a été empoisonné.
Régulièrement les États-Unis empêchent toute condamnation d’Israël à l’ONU et garantissent l’impunité de ses dirigeants.
Sharon est élu avec une grosse majorité. En 2004, il décide à la surprise générale l’évacuation des colons de la Bande de Gaza. Son parti, le Likoud, éclate. Sharon crée le parti Kadima que Shimon Pérès rejoint. Ce parti gagnera les élections alors que Sharon, victime d’une attaque cérébrale a quitté la vie politique.
En Palestine, si l’ancien n°2 de l’OLP Mahmoud Abbas a gagné sans grande opposition les élections présidentielles de janvier 2005, c’est le Hamas qui gagne les élections municipales et législatives qui suivent. Il y aura de grandes tensions entre le président et son Premier ministre Ismael Haniyeh jusqu’à ce que, à la suite de combats sanglants (probablement initiés par le Fatah), le Hamas prenne le pouvoir à Gaza (2007). La Palestine n’a pas d’État, mais elle se retrouve avec deux "gouvernements" rivaux. En réponse à cette prise de pouvoir, le gouvernement israélien, avec l’accord et l’appui du président égyptien Moubarak, entreprend le blocus de Gaza.
Pendant l’été 2006, l’armée israélienne attaque le Sud Liban et finit par se retirer après de grandes destructions. Pendant l’hiver 2008-2009, dans le cadre de « l’opération Plomb durci », l’armée israélienne envahit la bande de Gaza. Il y aura 1400 mort-e-s et là encore, rien ne change vraiment : le Hamas conserve son pouvoir et le blocus se poursuit.
En épilogue, la situation actuelle est très paradoxale. L’équilibre des forces est totalement en faveur d’Israël, d’autant que les affrontements en Égypte et en Syrie affaiblissent la Palestine. Les accords d’Oslo sont définitivement morts, plus personne ne croit à la possibilité de deux États vivant en paix sur la base des frontières d’avant 1967. Il n’y a aucun « camp de la paix » capable d’imposer un compromis en Israël. L’opinion publique pense qu’il ne faut pas faire de concessions quel qu’en soit le prix. La Palestine reste divisée malgré une aspiration à l’unité et de nombreuses promesses de réunification.
Mais les dirigeants israéliens ont détruit leur projet historique, celui d’un État juif ethniquement pur. Il y a aujourd’hui 50% de Palestiniens entre Méditerranée et Jourdain et on se dirige vers une lutte pour l’égalité des droits sur un espace unique. Le tribunal Russell pour la Palestine a symboliquement condamné Israël pour apartheid et sociocide et une campagne internationale de boycott est lancée. Une prolongation du statu quo suppose que le rapport de force international n’évoluera jamais. Qui peut en être sûr ?
Pierre Stambul
Coprésident de l’Union Juive Française pour la Paix
Et auteur de « Israël/Palestine, du refus d’être complice à l’engagement »
Auteurs cités :
G. Achkar : Les Arabes et la Shoah (2007)
I. Pappé : La guerre de 1948 en Palestine (2000)
T. Segev : Le septième million (1993)
B. Morris : The birth of the Palestinian Refugee problem (en anglais, 1989)
S. Mansour-Mérien : l’histoire occultée des Palestiniens
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