La Russie a annoncé une rencontre entre son chef de la diplomatie
Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry jeudi à Genève pour
essayer de trouver un accord sur le conflit en Syrie, mais les
Etats-Unis n'ont pas confirmé.
Ces nouveaux pourparlers Lavrov-Kerry, prévus jeudi et vendredi à Genève
(Suisse), ont été annoncés mercredi par la diplomatie russe, mais le
département d'Etat n'a pas voulu les confirmer.
Sergueï Lavrov et John Kerry ont travaillé mercredi au cours d'une
conversation téléphonique sur "les détails de l'accord sur une
coopération russo-américaine dans la lutte contre les groupes terroriste
en Syrie, l'extension de l'aide humanitaire et le lancement du
processus politique", selon le ministère russe des Affaires étrangères.
Le même jour à Londres, l'opposition syrienne a tenté de faire entendre
sa voix en présentant un plan de transition politique. Elle est
actuellement en grande difficulté sur le terrain, notamment à Alep (nord
de la Syrie), où les forces du régime, soutenues par l'aviation russe,
ont réussi à encercler totalement les quartiers rebelles.
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) s'est dite
"préoccupée" par l'usage présumé d'armes chimiques à Alep, où des
dizaines de personnes ont rapporté des cas de suffocation après le
largage de barils d'explosifs par l'aviation du régime.
La première étape du projet de l'opposition syrienne, qui a peu de
chance d'être accepté au vu du rapport de force sur le terrain, prévoit
une phase de six mois lors de laquelle "les deux parties négociatrices
devront s'engager à respecter une trêve provisoire", et propose aussi un
retour des millions de personnes déplacées par le conflit et des
réfugiés.
La deuxième étape, longue de 18 mois, verrait la Syrie dirigée par un
gouvernement de transition, dont la mise en place nécessiterait "le
départ de Bashar al-Assad et de sa clique".
La troisième et dernière étape permettrait de consolider les changements
via des "élections locales, législatives et présidentielle" organisées
"sous la supervision et avec le soutien technique des Nations unies".
Ce plan reprend des éléments de la feuille de route établie en novembre
2015 par les grandes puissances à Vienne, qui ne réglait toutefois pas
la question du sort de Bashar.
"L'idée est qu'une fois que nous avons atteint une véritable cessation
des hostilités, alors la fenêtre sera ouverte pour reprendre les
négociations politiques", a expliqué à l'AFP Anas al-Abdé, président de
la coalition syrienne de l'opposition politique en exil.
"Nous avons présenté notre vision, si (les Etats-Unis ou la Russie) ont
de meilleures idées, nous allons discuter de ces idées mais il y a
certains principes pour lesquels le peuple syrien se bat depuis le début
de la révolution et nous ne pourrons pas les ignorer", a-t-il ajouté en
référence notamment au départ de Bashar al-Assad.
Le plan de transition a été présenté par le Haut comité des négociations
(HCN), qui rassemble les principaux représentants de l'opposition et de
la rébellion syriennes, avant des discussions avec une partie des pays
amis de la Syrie.
Parmi les participants aux discussions figurent notamment les chefs de
la diplomatie du Royaume-Uni, de la Turquie, de l'Arabie Saoudite, du
Qatar, de l'Italie, de l'Union européenne et de la France, tandis que le
chef de la diplomatie américaine doit intervenir par visioconférence.
"Cette réunion est très importante parce qu'elle a dégagé des
convergences pour sortir du bourbier syrien", a commenté le ministre
français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault à la sortie.
Pour obtenir la paix, "la première condition est de retrouver un vrai
cessez-le-feu", a ajouté le ministre qui "appuie les discussions en
cours entre les Etats-Unis et la Russie" à ce sujet.
Cet accord entre Moscou et Washington sur une cessation des hostilités,
qui pourrait intervenir jeudi ou vendredi lors des pourparlers menés à
Genève, était attendu initialement au sommet du G20 qui s'est achevé
lundi en Chine.
M. Ayrault a par ailleurs évoqué "la nécessité de condamner au Conseil
de sécurité de l'ONU le régime de Bashar al-Assad et aussi Daesh qui ont
utilisé et continuent d'utiliser des armes chimiques".
Le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson a lui réclamé dans le
quotidien The Times le départ du président syrien, affirmant qu'il
serait possible d'éviter le chaos qui a suivi l'éviction du président
irakien Saddam Hussein en 2003.
(08-09-2016)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire