lundi 26 septembre 2016

Syrie : Déluge de feu sur la partie rebelle d'Alep

Alep, le 23 septembre. Malgré les risques, le photographe indépendant Ameer Alhabi est resté à Alep, sa ville, depuis le début du conflit. « Je crois que la guerre en Syrie ne se terminera jamais. […] Mon but, c’est de montrer au monde extérieur toutes les souffrances qu’endurent les Syriens », écrivait-il sur le blog de l'AFP le 28 avril. (Afp) 

Un déluge de feu s'abat depuis vendredi sur les quartiers d'Alep tenus par les rebelles. Selon l'OSDH, une ONG basée à Londres, au moins 25 civils ont été tués samedi dans des raids aériens au deuxième jour de cette offensive du régime. Parmi les victimes figurent sept personnes tuées alors qu'elles faisaient la queue pour acheter du yaourt dans un marché du quartier de Boustane al-Qasr, d'après l'OSDH. « Le régime frappe durement cette zone parce qu'il veut pousser les gens à partir pour les secteurs d'Alep tenus par le gouvernement », a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Vendredi, au moins 47 civils dont sept enfants avaient été tués dans des bombardements d'une intensité inouïe, selon l'ONG. L'OSDH a également fait état de combats entre forces rebelles et gouvernementales dans un secteur autour des quartiers d'Amiriya et de Cheikh Saïd, dans le sud d'Alep. Le correspondant de l'AFP dans les zones rebelles, situées dans l'est de l'ancienne capitale économique syrienne, a constaté des destructions massives, notamment dans les quartiers d'Al-Kalasseh et Boustan al-Qasr, dont certaines rues ont quasiment disparu en raison de l'effondrement des bâtiments.
Les « Casques blancs », les secouristes en zone rebelle, étaient totalement dépassés par l'ampleur des bombardements. Ils ont indiqué qu'il ne leur restait désormais que deux camions de pompiers pour l'ensemble des quartiers rebelles. Selon Le Monde, ces « Casques blancs » volontaires, qui secourent les victimes des bombardements, sont devenus une cible privilégiée du régime. Les ambulances rencontrent en outre de plus en plus de difficultés pour circuler en raison notamment du manque de lumière – dû aux coupures de courant –, et de carburant, ainsi que du volume de gravats dans les rues qui rendent inaccessibles certains secteurs.
Dans la nuit, des habitants et des militants ont décrit l'utilisation d'un nouveau type de roquettes qui secoue le sol comme un tremblement de terre et assez puissant pour qu'un immeuble de plusieurs étages s'écroule comme un château de cartes. L'explosion, qui provoque d'énormes cratères, d'environ cinq mètres par cinq, détruit également le sous-sol du bâtiment, où les habitants trouvent habituellement refuge.
Malgré une série de rencontres cette semaine à New York entre Américains et Russes, qui soutiennent des camps opposés, la diplomatie est dans l'impasse, incapable d'arrêter ce conflit qui a déjà fait plus de 300 000 morts et engendré la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.

(24-09-2016)

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