L'Irak a affirmé mercredi que les Etats étrangers participant à la lutte
contre les jihadistes de l'Etat islamique (EI) devaient respecter sa
souveraineté, tout en "remerciant" l'Iran dont des troupes ont pris part
au combat selon des responsables kurdes.
Ce combat pour déloger l'EI du territoire irakien doit être mené "en
préservant la souveraineté irakienne", a déclaré le ministre des
Affaires étrangères Ibrahim al-Jaafari lors d'une conférence de presse,
alors que les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne mènent des
frappes aériennes contre ce groupe en Irak.
M. Jaafari a salué le soutien du voisin iranien, en réponse à une
question sur les déclarations du commandant de l'armée de terre
iranienne qui a promis d'attaquer l'EI "en profondeur en territoire
irakien" si les jihadistes s'approchaient de la frontière iranienne.
L'EI contrôle de larges secteurs dans cinq provinces irakiennes, dont celle de Diyala, dans l'est, frontalière de l'Iran.
"L'Iran a aidé l'Irak, comme d'autres pays. Ce n'est pas un secret, et
nous devons les en remercier", a dit M. Jaafari qui a passé une décennie
en exil en Iran alors que son pays était dirigé par le régime de Saddam
Hussein.
L'Iran chiite, allié du gouvernement irakien -dominé par les chiites-
soutient militairement Bagdad dans sa lutte contre l'EI, et a notamment
placé des troupes dans la région autonome du Kurdistan selon des
responsables kurdes.
Une centaine de militaires iraniens sont présents dans la zone de
Khanaqine, au sud du Kurdistan et à 150 km au nord-est de Bagdad,
ont-ils précisé.
"Le centre de Khanaqine est à 5 km seulement de l'Iran, c'est comme si
c'était l'Iran. (...) Il y a des puits de pétrole très importants, et
l'Iran est obligé de se protéger", selon le général kurde irakien Jaafar
Cheikh Moustapha, chef local du Parti démocratique du Kurdistan (PDK).
L'Iran a "envoyé la force Sabaï Pasdaran Khorassan", qui a participé
avec les forces irakiennes et les peshmergas (combattants kurdes) à la
bataille de Jalawla, à une dizaine de km de Khanaqine, selon lui.
Quelque 600 membres de cette force sont venus en "juin-juillet", et il
en reste désormais une centaine sur place, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), autre parti historique du Kurdistan, a de forts liens avec l'Iran.
"L'Iran joue un rôle particulièrement important au Moyen-Orient,
spécialement en Irak. Si l'Iran prend part au conflit en Irak, cela sera
plus simple de le résoudre", selon un porte-parole des peshmergas,
Halgord Hekmat.
"Les Iraniens étaient à Amerli", a-t-il ajouté, en référence à cette
ville à majorité turcomane du nord de l'Irak, assiégée pendant plus de
deux mois par les jihadistes de l'EI.
Le siège a été brisé fin août, dans une opération menée conjointement
par les peshmergas, les forces irakiennes et des milices chiites, l'une
des plus importantes victoires contre l'EI depuis le début de son
offensive début juin.
Des forces iraniennes ont également été déployées à Makhmour, à une
soixantaine de km au sud-est d'Erbil, "pour apporter de l'aide, juste en
cas de besoin", selon M. Hekmat.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire