jeudi 2 octobre 2014

Irak : : l'Irak tient au respect de sa souveraineté, "remercie" l'Iran

L'Irak a affirmé mercredi que les Etats étrangers participant à la lutte contre les jihadistes de l'Etat islamique (EI) devaient respecter sa souveraineté, tout en "remerciant" l'Iran dont des troupes ont pris part au combat selon des responsables kurdes.
Ce combat pour déloger l'EI du territoire irakien doit être mené "en préservant la souveraineté irakienne", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Ibrahim al-Jaafari lors d'une conférence de presse, alors que les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne mènent des frappes aériennes contre ce groupe en Irak.
M. Jaafari a salué le soutien du voisin iranien, en réponse à une question sur les déclarations du commandant de l'armée de terre iranienne qui a promis d'attaquer l'EI "en profondeur en territoire irakien" si les jihadistes s'approchaient de la frontière iranienne.
L'EI contrôle de larges secteurs dans cinq provinces irakiennes, dont celle de Diyala, dans l'est, frontalière de l'Iran.
"L'Iran a aidé l'Irak, comme d'autres pays. Ce n'est pas un secret, et nous devons les en remercier", a dit M. Jaafari qui a passé une décennie en exil en Iran alors que son pays était dirigé par le régime de Saddam Hussein.
L'Iran chiite, allié du gouvernement irakien -dominé par les chiites- soutient militairement Bagdad dans sa lutte contre l'EI, et a notamment placé des troupes dans la région autonome du Kurdistan selon des responsables kurdes.
Une centaine de militaires iraniens sont présents dans la zone de Khanaqine, au sud du Kurdistan et à 150 km au nord-est de Bagdad, ont-ils précisé.
"Le centre de Khanaqine est à 5 km seulement de l'Iran, c'est comme si c'était l'Iran. (...) Il y a des puits de pétrole très importants, et l'Iran est obligé de se protéger", selon le général kurde irakien Jaafar Cheikh Moustapha, chef local du Parti démocratique du Kurdistan (PDK).
L'Iran a "envoyé la force Sabaï Pasdaran Khorassan", qui a participé avec les forces irakiennes et les peshmergas (combattants kurdes) à la bataille de Jalawla, à une dizaine de km de Khanaqine, selon lui.
Quelque 600 membres de cette force sont venus en "juin-juillet", et il en reste désormais une centaine sur place, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), autre parti historique du Kurdistan, a de forts liens avec l'Iran.
"L'Iran joue un rôle particulièrement important au Moyen-Orient, spécialement en Irak. Si l'Iran prend part au conflit en Irak, cela sera plus simple de le résoudre", selon un porte-parole des peshmergas, Halgord Hekmat.
"Les Iraniens étaient à Amerli", a-t-il ajouté, en référence à cette ville à majorité turcomane du nord de l'Irak, assiégée pendant plus de deux mois par les jihadistes de l'EI.
Le siège a été brisé fin août, dans une opération menée conjointement par les peshmergas, les forces irakiennes et des milices chiites, l'une des plus importantes victoires contre l'EI depuis le début de son offensive début juin.
Des forces iraniennes ont également été déployées à Makhmour, à une soixantaine de km au sud-est d'Erbil, "pour apporter de l'aide, juste en cas de besoin", selon M. Hekmat.

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