La vive condamnation par Washington d'un projet de construction de
logements à Jérusalem-est et les mises en garde israéliennes sur le
dossier nucléaire iranien ont jeté une ombre sur la rencontre mercredi
entre Barack Obama et Benjamin Netanyahu.
Ce face-à-face à la Maison Blanche entre le président américain et le
Premier ministre israélien, dont les relations sont notoirement
difficiles, était le premier depuis la guerre entre Israël et le Hamas à
Gaza, qui a fait plus de 2.100 morts côté palestinien et plus de 70
morts israéliens.
"Les Etats-Unis sont très préoccupés" par les informations faisant état
du feu vert accordé à la construction de 2.610 nouveaux logements à
Jérusalem-est, a déclaré Josh Earnest, porte-parole de l'exécutif
américain, précisant que la question avait été abordée lors de la
rencontre dans le Bureau ovale.
Pour la Maison Blanche, une telle décision pourrait "empoisonner
l'atmosphère" non seulement avec les Palestiniens mais aussi avec les
gouvernements arabes, avec lesquels le Premier ministre Netanyahu a
indiqué mercredi vouloir bâtir de nouvelles relations.
"S'ils menaient à bien les constructions dans cette zone, cela enverrait
un message très troublant", a souligné le porte-parole de la Maison
Blanche, jugeant que cela pourrait "éloigner Israël même de ses plus
proches alliés".
Israël considère Jérusalem comme sa capitale "unifiée et indivisible".
La communauté internationale ne reconnaît pas l'annexion de
Jérusalem-est, où les Palestiniens veulent établir la capitale de l'Etat
auquel ils aspirent.
"Il ne faut pas préjuger du statut final de Jérusalem qui ne peut être
déterminé qu'à travers des négociations directes entre les parties", a
souligné M. Earnest.
La municipalité israélienne de Jérusalem avait approuvé ce projet en décembre 2012, mais il était resté en suspens depuis.
Le ministre israélien du Logement Ouri Ariel, membre du Foyer juif,
parti nationaliste religieux, a assuré que le moment choisi pour cette
annonce de nouvelles constructions n'était "pas lié à l'actualité" et
s'inscrivait "dans le processus normal des autorisations nécessaires".
Lors
de son entretien avec M. Netanyahu, M. Obama a jugé urgent de "faire
évoluer le statu quo" pour que les citoyens israéliens "soient à l'abri
d'un tir de roquette" et que "la tragédie d'enfants palestiniens tués"
ne se renouvelle pas.
De son côté, le Premier ministre israélien avait mis en garde le
président américain contre les risques d'un accord avec Téhéran, qui
placerait l'Iran "au seuil de la puissance nucléaire".
"L'Iran cherche un accord qui entraînerait la levée des sanctions mises
en place grâce à vos efforts et le placerait au seuil de la puissance
nucléaire", a déclaré M. Netanyahu dans le Bureau ovale avant d'entamer
son entretien avec M. Obama. "J'espère ardemment que cela n'arrivera
pas", a-t-il ajouté.
L'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine
et Allemagne) se sont donné jusqu'au 24 novembre pour parvenir à un
accord définitif qui garantirait le caractère exclusivement pacifique du
programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions
internationales contre Téhéran.
La capacité d'enrichissement d'uranium de l'Iran est au coeur des
négociations: l'uranium faiblement enrichi alimente des centrales
électriques, mais enrichi à un niveau élevé il peut servir à fabriquer
une bombe.
La place de Téhéran dans la lutte contre l'EI est aussi un sujet de
tensions. Washington estime que l'Iran, considéré jadis comme l'un de
ses pires ennemis, a "un rôle" à jouer même s'il n'est pas question
d'une participation de Téhéran à la coalition contre ce groupe
ultra-radical.
La semaine dernière, le département d'Etat avait indiqué que les
Etats-Unis et l'Iran avaient parlé de cette lutte contre l'EI en marge
des pourparlers sur le nucléaire à New York.
(02-10-2014 - Assawra avec les agences de presse)
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