L'explosion d'une bombe a blessé au moins 12 personnes mardi soir dans
le centre du Caire, a annoncé le ministère de la Santé en Egypte, pays
en proie à une vague d'attentats revendiqués par des jihadistes depuis
que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013.
La bombe "visait quelques policiers qui se trouvaient là", a assuré à
l'AFP un officier de police sur place, dans un quartier du centre-ville
très fréquenté à cette heure, peu avant minuit (22h00 GMT).
Un haut responsable du ministère de l'Intérieur, Abdel Fattah Osman, a
déclaré à la télévision d'Etat qu'il s'agissait d'un attentat. Les
policiers ont établi un cordon de sécurité qui empêche d'apercevoir le
lieu précis de l'attentat et la cible potentielle, a constaté un
journaliste de l'AFP
Au moins 12 personnes ont été blessées, "la plupart légèrement", a
indiqué Khaled al-Khatib, haut responsable du ministère de la Santé, en
direct sur la télévision d'Etat Nile TV.
Une femme enceinte figure parmi les blessés, selon lui.
Les Cairotes aiment flâner tard le soir dans ces quartiers du centre-ville où toutes les échoppes sont encore ouvertes à minuit.
L'Egypte est le théâtre de nombreux attentats visant les forces de
sécurité ces derniers mois, souvent au moyen de bombes rudimentaires pas
très puissantes, mais certains de ces attentats ont tué nombre de
policiers et de soldats - plusieurs centaines, assure le gouvernement -
depuis que l'armée a destitué et arrêté le 3 juillet 2013 l'islamiste
Mohamed Morsi, le premier président élu démocratiquement en Egypte.
Ces attentats sont revendiqués en grande majorité par deux groupes
jihadistes, Ajnad Misr et surtout Ansar Beït al-Maqdess, qui se dit lié à
Al-Qaïda et a exprimé récemment son "soutien" à l'organisation Etat
Islamique (EI), qui s'est emparé d'une partie de la Syrie et de l'Irak.
Ces groupes assurent perpétrer ces attaques en représailles à
l'implacable et très meurtrière répression qui s'est abattue sur les
partisans de M. Morsi depuis son éviction, en particulier sa confrérie
des Frères musulmans, qui avait remporté toutes les élections depuis la
chute de Hosni Moubarak en 2011.
Policiers et soldats ont tué plus de 1.400 manifestants pro-Morsi depuis
l'été 2013 - dont plus de 700 en une seule journée dans le centre du
Caire le 14 août 2013. Plus de 15.000 Frères musulmans ou sympathisants
ont été emprisonnés depuis et des centaines condamnés à mort ou à de
très lourdes peines dans des procès de masse expédiés en quelques
minutes, qualifiés par l'ONU de "sans précédent dans l'histoire récente"
du monde.
M. Morsi et la quasi-totalité des dirigeants des Frères musulmans sont
jugés dans divers procès pour lesquels ils encourent ou ont été
condamnés à la peine de mort.
M. Morsi, qui venait d'être confronté à des manifestations de millions
d'Egyptiens réclamant son départ, a été destitué par celui qui était
alors le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi.
Ce dernier, promu maréchal avant de prendre sa retraite de l'armée, a
été élu confortablement à la présidence égyptienne en mai dernier, après
avoir éliminé toute opposition de la scène politique, islamiste puis
libérale et laïque.
Jouissant d'une très forte popularité, il dirige le pays d'une main de fer depuis la chute de M. Morsi.
(15-10-2014)
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