Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a mesuré par lui-même mardi
l'ampleur de la destruction dans la bande de Gaza et annoncé un premier
chargement de matériel destiné à la reconstruction, pour laquelle les
donateurs ont promis 5,4 milliards de dollars.
"Mon coeur est très, très lourd", a dit le secrétaire général lors de sa
première visite dans la bande de Gaza depuis la guerre de juillet et
août, "l'ampleur de la destruction que j'ai vue en venant ici dépasse
toute description".
M. Ban s'est rendu compte de l'étendue du désastre en se rendant à
Chejaiya aussitôt après avoir traversé le point de passage entre Israël
et la bande de Gaza.
Le secrétaire général et sa délégation embarqués dans des jeeps blanches
frappées du sigle de l'ONU ont cahoté à travers des blocs entiers
écrasés par les bombes dans ce quartier situé à l'est de la ville de
Gaza, à quelques kilomètres seulement de la frontière avec Israël. Ils
ont été salués à leur passage par certains des centaines de milliers de
Palestiniens déplacés par la guerre.
La désolation est bien plus grande encore que celle qu'il avait déjà
constatée en 2009 après l'opération "Plomb durci", a-t-il dit.
Depuis, le territoire exigu sur lequel s'entassent environ 1,8 million
de personnes - dont 1,2 million sont déjà des réfugiés des conflits
antérieurs - a encore connu deux nouvelles guerres avec Israël.
Celle
de juillet et août entre Israël et le Hamas qui contrôle de facto
l'enclave palestinien, a fait plus de 2.100 morts palestiniens - dont
plus de 500 enfants selon l'ONU - et 73 morts israéliens. Elle a aggravé
des besoins humanitaires criants et fait de l'ONU un acteur encore plus
primordial dans le territoire.
Elle a détruit les infrastructures, les entreprises, et mis à genoux une
économie déjà privée d'air par les blocus israélien et égyptien.
Les Gazaouis s'attendent à ce que la reconstruction prenne de très
longues années, si une nouvelle guerre ne vient pas tout jeter à terre.
M. Ban a dit venir à Gaza "avec un message d'espoir", celui délivré
dimanche lors de la conférence des donateurs du Caire. La communauté
internationale y a promis 5,4 milliards de dollars d'aide pour Gaza.
M. Ban a aussi annoncé que le premier camion transportant du matériel de
reconstruction en vertu d'un accord entre l'ONU, Israël et l'Autorité
palestinienne arriverait le jour même à Gaza.
L'importation de ce matériel est un enjeu majeur entre Israéliens et
Palestiniens. Sans lui, les Palestiniens ne peuvent reconstruire. Mais
les Israéliens veulent la garantie que le matériel délivré ne sera pas
détourné pour produire des armes ou creuser des tunnels, comme ceux dont
s'est servi le Hamas pour attaquer Israël et dont la destruction a été
l'un des objectifs capitaux de la dernière offensive israélienne.
Aux termes de l'accord conclu en septembre, l'ONU est donc censée veiller à ce que le matériel importé reste à usage civil.
Il reste cependant à Israël à lever son blocus, comme l'en presse une
grande partie de la communauté internationale et comme l'a fait à
nouveau M. Ban.
Comme la veille à Jérusalem lors d'une rencontre avec le Premier
ministre Benjamin Netanyahu au cours de laquelle les tensions entre
l'ONU et Israël se sont étalées au grand jour, M. Ban a appelé
Israéliens et Palestiniens à reprendre les discussions de paix et à
s'attaquer aux causes profondes du conflit. Sinon, la reprise des
hostilités "n'est malheureusement qu'une question de temps".
M. Ban a rencontré des ministres du gouvernement d'union palestinien,
qui vient de reprendre pied dans la bande de Gaza après sept ans de
domination quasiment sans partage du Hamas.
Au-delà de la charge politique et symbolique de sa visite, M. Ban, dont
la dernière visite dans le territoire remontait à 2012, venait aussi
signifier son soutien aux populations et aux personnels onusiens.
L'UNRWA, l'omniprésente agence onusienne pour l'aide aux réfugiés
palestiniens, a perdu pendant a guerre 11 de ses 13 000 collaborateurs
dans le territoire.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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