Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a mis en garde mercredi
le président Barack Obama contre les risques d'un accord avec Téhéran
qui placerait l'Iran "au seuil de la puissance nucléaire".
Cette rencontre à la Maison Blanche, qui a duré près d'une heure et
demie, était la première entre les deux dirigeants depuis la guerre
entre Israël et le Hamas à Gaza en juillet et août qui a fait plus de
2.100 morts du côté palestinien et plus de 70 morts israéliens.
Si Netanyahu a mis en exergue une nouvelle donne qui fait émerger
"une communauté d'intérêts" entre Israël et les principaux pays arabes
et affiché son soutien aux efforts engagés pour contrer l'organisation
Etat islamique, il a insisté sur la place centrale du dossier iranien.
"L'Iran cherche un accord qui entraînerait la levée des sanctions mises
en place grâce à vos efforts et le placerait au seuil de la puissance
nucléaire", a déclaré Netanyahu dans le Bureau ovale avant d'entamer
son entretien avec Obama. "J'espère ardemment que cela n'arrivera
pas", a ajouté le Premier ministre israélien.
L'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine
et Allemagne) se sont donné jusqu'au 24 novembre pour parvenir à un
accord définitif qui garantirait le caractère exclusivement pacifique du
programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions
internationales contre Téhéran.
La capacité d'enrichissement d'uranium de l'Iran est au coeur des
négociations: l'uranium faiblement enrichi alimente des centrales
électriques, mais enrichi à un niveau élevé il peut servir à fabriquer
une bombe.
Lundi, à la tribune de l'ONU, Netanyahu avait déjà vivement dénoncé
les discussions en cours avec Téhéran. L'Iran "est en train d'essayer de
nous embobiner", avait-il lancé, réclamant le démantèlement total des
capacités nucléaires iraniennes, et qualifiant la République islamique
de "régime le plus dangereux au monde dans la région la plus dangereuse
du monde".
Israël a menacé à plusieurs reprises de recourir à la force militaire
pour empêcher la République islamique d'avoir l'arme nucléaire.
La place de Téhéran dans la lutte contre l'EI est aussi un sujet de
tensions. Washington estime que l'Iran, considéré jadis comme l'un de
ses pires ennemis, a "un rôle" à jouer même s'il n'est pas question
d'une participation de Téhéran à la coalition contre ce groupe
ultra-radical.
La semaine dernière, le Département d'Etat avait indiqué que les
Etats-Unis et l'Iran avaient parlé de cette lutte contre l'EI en marge
des pourparlers sur le nucléaire à New York.
M. Obama a de son côté souligné mercredi qu'il entendait évoquer à la
fois la reconstruction de Gaza mais aussi les moyens de trouver "une
paix plus durable" entre Israéliens et Palestiniens.
"Nous devons trouver les moyens de faire évoluer le statu quo pour que
les citoyens israéliens chez eux, comme les enfants à l'école, soient à
l'abri d'un tir de roquette, mais également que nous ne soyons pas
confrontés à la tragédie d'enfants palestiniens tués", a déclaré le
président américain en présence de Netanyahu.
Le dernier cycle de négociations, qui a duré neuf mois sous les auspices du secrétaire d'Etat John Kerry, a capoté fin avril.
Dans
un discours musclé devant les Nations unies, le président palestinien
Mahmud Abbas a accusé vendredi Israël d'avoir mené "une nouvelle guerre
de génocide" à Gaza, promettant de tout faire pour châtier les
coupables. Les Etats-Unis ont fustigé un discours "offensant" et des
déclarations "provocatrices".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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