Le ministre sortant de l’Industrie Mehdi Jomaâ a été désigné samedi,
malgré les protestations d’une partie de l’opposition, pour former un
gouvernement d’indépendants afin de sortir la Tunisie d’une profonde
crise politique, a annoncé samedi le syndicat médiateur UGTT.
"Le dialogue et les discussions ont abouti à un vote et au choix de
Mehdi Jomaâ comme candidat au poste de chef de gouvernement", a déclaré
Houcine Abassi, secrétaire général du syndicat et principal médiateur
des pourparlers.
"Notre peuple a beaucoup attendu mais malgré les difficultés et les
entraves (...), ce dialogue n’a pas échoué", a-t-il dit, avant
d’ajouter : "Félicitations à la Tunisie".
Mehdi Jomaâ, relativement inconnu du grand public, est un ingénieur sans
appartenance partisane déclarée, diplômé de l’Ecole national
d’ingénieurs de Tunis en 1988 et titulaire d’un diplôme supérieur de
mécanique (DEA), selon sa biographie officielle diffusée en mars par
l’agence d’Etat TAP.
Il a entamé alors une carrière dans le privé qui l’a amené au poste de
directeur d’une division de Hutchinson, une filiale du géant français
Total spécialisée dans l’aérospatiale et dont les principaux clients
sont des groupes comme EADS, Airbus ou Eurocopter.
Après la démission du gouvernement dirigé par l’islamiste Hamadi Jebali à
la suite de l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd en février, le
nouveau Premier ministre Ali Larayedh a fait appel en mars à cet
indépendant pour diriger le ministère de l’Industrie.
Sa désignation intervient à l’issue de deux mois de négociations
chaotiques pour aboutir à un consensus sur une personnalité indépendante
à même de former un gouvernement apolitique.
Faute de compromis samedi, la question a été soumise à un vote des 21
partis représentés aux pourparlers, dont Mehdi Jomaâ est sorti
vainqueur.
Une partie de l’opposition, en particulier le principal parti Nidaa
Tounès, a rejeté ce choix et boycotté le vote.
La Tunisie est plongée dans une profonde crise politique depuis
l’assassinat en juillet d’un député de l’opposition, Mohamed Brahmi.
Les islamistes ont accepté de quitter le pouvoir à condition qu’en
parallèle soit adoptée la future Constitution, en cours d’élaboration
depuis deux ans, et que le calendrier des futures élections soit fixé.
Cette impasse a aussi contribué à l’anémie de l’économie alors que le
pays est déstabilisé par l’essor depuis la révolution de janvier 2011
d’une mouvance jihadiste armée.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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