C’est une opération logistique internationale d’envergure qui se
prépare pour détruire l’armement chimique syrien, soit 1 300 tonnes de
produits chimiques divers, dont, surtout, 500 tonnes d’agents chimiques
mortels. La plupart sont des agents précurseurs, extrêmement dangereux,
qui servent à fabriquer les armes. Mais les moyens chimiques de Bashar
el-Assad incluent aussi une vingtaine de tonnes de gaz moutarde, prêt à
l’emploi.
Pour détruire cet arsenal d’ici à la fin mars 2013, Ahmet Üzümcü,
directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes
chimiques, l’OIAC, soumet mardi à La Haye à son comité exécutif un plan
ambitieux qui implique directement une demi-douzaine d’États. Ce plan,
dont Le Point.fr a pris connaissance, est négocié depuis des mois avec
les États eux-mêmes. Sauf surprise, il devrait être adopté.
Il prévoit que les États-Unis se chargeront, en collaboration avec les
inspecteurs de l’OIAC, présents à chaque grande étape du processus,
d’emballer, d’étiqueter et de poser des puces GPS sur tous les
conteneurs de ces produits, entreposés sous scellés depuis octobre sur
une douzaine de sites, afin de ne jamais perdre leur trace. Puis ils
seront acheminés par des camions russes, mis à disposition des Syriens,
au port de Lattaquié, sur la côte ouest de la Syrie, afin d’être
embarqués sur deux cargos norvégiens et danois.
Aucune participation de la France
Escortés de frégates militaires, les navires prendront la direction d’un
port encore confidentiel en Italie. C’est là qu’attendra un navire
américain, équipé spécialement pour la destruction des agents chimiques.
Le processus d’hydrolyse, qui vise à casser les molécules en
introduisant de l’eau bouillante et de l’eau de javel, se déroulera en
pleine mer, dans les eaux internationales, pendant 45 à 60 jours. Ces
manipulations produiront 8 millions de tonnes de déchets qui seront
stockés sur le navire dans 300 camions-citernes. Pendant ce temps,
l’OIAC procédera à un appel d’offres pour le traitement de ces déchets
par des entreprises privées spécialisées.
Certains pays peuvent aussi contribuer à cette vaste opération de façon
plus modeste, comme la Finlande, qui met des experts à disposition. Par
ailleurs, l’OIAC a créé deux fonds de contributions financières
volontaires. Selon nos informations, la France ne participe pas à cette
opération. Ni concrètement, ni financièrement.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire