mardi 17 décembre 2013

Syrie : Comment les armes chimiques syriennes vont être détruites

C’est une opération logistique internationale d’envergure qui se prépare pour détruire l’armement chimique syrien, soit 1 300 tonnes de produits chimiques divers, dont, surtout, 500 tonnes d’agents chimiques mortels. La plupart sont des agents précurseurs, extrêmement dangereux, qui servent à fabriquer les armes. Mais les moyens chimiques de Bashar el-Assad incluent aussi une vingtaine de tonnes de gaz moutarde, prêt à l’emploi.
Pour détruire cet arsenal d’ici à la fin mars 2013, Ahmet Üzümcü, directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, l’OIAC, soumet mardi à La Haye à son comité exécutif un plan ambitieux qui implique directement une demi-douzaine d’États. Ce plan, dont Le Point.fr a pris connaissance, est négocié depuis des mois avec les États eux-mêmes. Sauf surprise, il devrait être adopté.
Il prévoit que les États-Unis se chargeront, en collaboration avec les inspecteurs de l’OIAC, présents à chaque grande étape du processus, d’emballer, d’étiqueter et de poser des puces GPS sur tous les conteneurs de ces produits, entreposés sous scellés depuis octobre sur une douzaine de sites, afin de ne jamais perdre leur trace. Puis ils seront acheminés par des camions russes, mis à disposition des Syriens, au port de Lattaquié, sur la côte ouest de la Syrie, afin d’être embarqués sur deux cargos norvégiens et danois.

Aucune participation de la France
Escortés de frégates militaires, les navires prendront la direction d’un port encore confidentiel en Italie. C’est là qu’attendra un navire américain, équipé spécialement pour la destruction des agents chimiques. Le processus d’hydrolyse, qui vise à casser les molécules en introduisant de l’eau bouillante et de l’eau de javel, se déroulera en pleine mer, dans les eaux internationales, pendant 45 à 60 jours. Ces manipulations produiront 8 millions de tonnes de déchets qui seront stockés sur le navire dans 300 camions-citernes. Pendant ce temps, l’OIAC procédera à un appel d’offres pour le traitement de ces déchets par des entreprises privées spécialisées.
Certains pays peuvent aussi contribuer à cette vaste opération de façon plus modeste, comme la Finlande, qui met des experts à disposition. Par ailleurs, l’OIAC a créé deux fonds de contributions financières volontaires. Selon nos informations, la France ne participe pas à cette opération. Ni concrètement, ni financièrement.

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