Une Palestinienne a tenté vendredi de poignarder un garde-frontière
israélien à Hébron avant d'être abattue, au lendemain d'une attaque
tout près de cette ville de Cisjordanie occupée dans laquelle une
Israélienne de 13 ans a été tuée à coups de couteau.
La nouvelle attaque est survenue près du tombeau des Patriarches,
lieu révéré par les juifs et les musulmans à Hébron, dans le sud de
la Cisjordanie, a indiqué la police israélienne, en précisant
qu'aucun garde-frontière n'avait été blessé.
"Une femme terroriste armée d'un couteau s'est approchée d'un poste
des gardes-frontières à l'une des entrées du Caveau des Patriarches.
Elle a soudain sorti un couteau et a tenté de poignarder l'un des
policiers", a précisé la police dans un communiqué. "Il a riposté et
a tué par balles la terroriste".
Il s'agit de la troisième attaque palestinienne au couteau en 24
heures, alors que le rythme des violences s'était considérablement
ralenti ces derniers mois.
Jeudi, un Palestinien a poignardé à mort dans son sommeil une
adolescente israélo-américaine de 13 ans après s'être infiltré dans
sa maison dans la colonie juive de Kyriat Arba, toute proche de
Hébron. Il a été abattu par des gardes.
Cette attaque était la première à l'intérieur d'une colonie contre
des civils israéliens depuis l'assassinat d'une infirmière tuée en
présence de ses six enfants dans la colonie d'Otniel en janvier.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé un
meurtre "horrible" et annoncé le bouclage de Bani Naïm, le village
proche de Hébron dont était originaire l'assaillant, la révocation
des permis de travail pour les membres de sa famille et le début de
la procédure pour détruire sa maison.
Quelques heures plus tard, jeudi soir à Netanya près de Tel-Aviv, un
autre Palestinien originaire de Tulkarem en Cisjordanie a blessé à
coups de couteau un homme et une femme avant d'être tué par un
passant.
Hébron, la plus grande ville du territoire palestinien occupé depuis
1967, est une poudrière depuis que 500 colons se sont installés dans
son centre historique, barricadés sous haute protection militaire et
retranchés derrière une zone tampon interdite d'accès aux 200.000
habitants palestiniens.
La ville, et plus particulièrement le Tombeau, a concentré une
partie des violences qui secouent depuis début octobre les
Territoires palestiniens, Israël et Jérusalem et ont coûté la vie à
213 Palestiniens, 33 Israéliens, deux Américains, un Erythréen et un
Soudanais.
La plupart des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs
présumés d'attaques, selon Israël. Des dizaines d'autres ont été
tués lors de heurts. Nombre des attaques ont été commises au couteau
par des individus isolés et d'autres ont été perpétrées à la voiture
bélier ou à l'arme à feu.
Environ 400.000 Israéliens vivent dans les colonies de Cisjordanie,
considérées par la communauté internationale comme illégales.
Les dernières attaques ont eu lieu alors que les Palestiniens
célèbrent le dernier vendredi du ramadan, le mois de jeûne musulman
qui s'achève au début de la semaine prochaine.
A Jérusalem, des milliers de policiers ont été déployés dans et
autour de la Vieille ville en préparation des dernières prières
hebdomadaires du ramadan sur l'esplanade des Mosquées, troisième
lieu saint de l'islam et premier pour les juifs qui l'appellent Mont
du Temple.
"Des milliers de (Palestiniens) devront se rendre dans la Vieille
ville pour les prières", selon un communiqué de la police. Les
policiers déployés en renfort "devront patrouiller dans les
différents secteurs pour prévenir, et riposter si nécessaire, à tout
incident".
Pour éviter de possibles troubles, les autorités israéliennes
avaient annoncé que les non-musulmans seraient interdits d'entrée
sur l'esplanade des Mosquées, haut lieu de tensions
israélo-palestiniennes et souvent théâtre d'affrontements. Cette
décision sera appliquée jusqu'à la fin du ramadan.
Alors que le processus de paix israélo-palestinien est au point mort
depuis 2014, le Quartette sur le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie,
Union européenne et ONU) doit publier vendredi à l'ONU à New York un
rapport qui, selon un responsable onusien, demande à Israël de
cesser "d'urgence" sa politique de colonisation en Cisjordanie.
Il dénonce du côté palestinien "la violence, le terrorisme et
l'incitation à la violence".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
jeudi 30 juin 2016
Israël/Palestine : Des attaques au couteau font 3 victimes
Un Palestinien a blessé jeudi à coups de couteau un homme et une femme dans la ville côtière israélienne de Netanya près de Tel-Aviv avant d'être tué par un passant, a annoncé la police israélienne. L'une des victimes a été grièvement blessée et l'autre modérément, a-t-on ajouté, sans préciser la nationalité des victimes blessées dans cette ville touristique. L'assaillant a été identifié par la police comme un Palestinien originaire de Tulkarem en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis près d'un demi-siècle. Tulkarem est située à environ 16 kilomètres de Netanya. Il s'agit de la deuxième attaque au couteau commise par un Palestinien jeudi.
Plus tôt, un Palestinien s'est infiltré jeudi dans une colonie de Cisjordanie occupée où il a tué à coups de couteau une jeune colon. Il a été abattu par des gardes. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé un meurtre « horrible » et « les appels à la violence » qui poussent, selon lui, à ce genre d'attaque, au cours de laquelle un garde a également été gravement blessé.
La victime était de nationalité américaine, a annoncé le département d'Etat, condamnant "un acte brutal de terrorisme". "Nous avons désormais confirmé qu'il s'agit d'une citoyenne américaine", a déclaré le porte-parole du département d'Etat John Kirby lors d'un point de presse, sans préciser si la jeune fille, identifiée comme Alel Yafa Ariel avait la double nationalité israélienne. "Cet acte brutal de terrorisme est tout simplement inexcusable", a-t-il ajouté.
Alors que des violences meurtrières secouent Israël, Jérusalem et la Cisjordanie depuis octobre, les attaques de jeudi sont les premières à l'intérieur d'une colonie contre des civils israéliens depuis l'assassinat de Dafna Meïr, une infirmière de 38 ans tuée en présence de ses six enfants dans la colonie d'Otniel en janvier dernier. Le Palestinien s'est infiltré à Kyriat Arba, en franchissant la clôture de la colonie, située près de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, a indiqué l'armée.
Le rapport du Quartette sur le Proche-Orient demande à Israël de cesser « d'urgence » sa politique de colonisation en Cisjordanie, a indiqué jeudi l'envoyé spécial de l'ONU au Proche-Orient, Nickolay Mladenov. Le Quartette dénonce aussi du côté palestinien « la violence, le terrorisme et l'incitation à la violence » ainsi que « le manque de contrôle de l'Autorité palestinienne sur Gaza », a-t-il indiqué devant le Conseil de sécurité.
« Ces tendances négatives peuvent et doivent être inversées d'urgence », car elles « minent gravement les chances de paix », a poursuivi Nickolay Mladenov. Il s'agit, a-t-il énuméré, de « la poursuite de la violence, du terrorisme et de l'incitation à la violence », de la « poursuite de la politique d'expansion des implantations » israéliennes en Cisjordanie , de « la situation à Gaza et du manque de contrôle de l'Autorité palestinienne sur Gaza », aux mains du Hamas.
Dans tous ces domaines, le rapport adresse des « recommandations » aux deux camps afin de « faire progresser sur le terrain la solution à deux États », c'est-à-dire Israël et un État palestinien coexistant pacifiquement. « Mais soyons clairs sur un point également, a-t-il ajouté, un accord sur le statut permanent (des territoires palestiniens) mettant fin au conflit ne pourra être réalisé que par des négociations directes et bilatérales (entre Israéliens et Palestiniens), dont l'issue ne peut pas être déterminée d'avance par des mesures unilatérales qui ne seraient pas reconnues par la communauté internationale ».
Egypte: Un prêtre copte tué par Daesh dans le Nord-Sinaï
Un prêtre copte égyptien a été tué jeudi par balles dans le nord de la
péninsule du Sinaï, dans l'est de l'Egypte, une attaque revendiquée par
le groupe Daesh, des terroristes qui se sont autoproclamé Etat islamique (EI).
Raphaël Moussa, 46 ans, a été atteint mortellement lorsqu'un homme non identifié lui a tiré dans la tête dans la localité d'al-Arich, a indiqué Boulos Halim, un porte-parole de l'Eglise. La victime venait d'assister à une messe à l'église et se trouvait près de sa voiture au moment de la fusillade.
Le ministère de l'Intérieur a indiqué dans un communiqué que le prêtre avait été tué par un inconnu après s'être rendu auprès d'un mécanicien pour réparer sa voiture.
Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, la branche égyptienne de Daesh a revendiqué l'attaque, en affirmant que ses hommes avaient tiré sur le prêtre accusé de "combattre l'Islam".
Daesh a commis de nombreux attentats visant policiers et soldats dans son bastion du nord du Sinaï.
En juillet 2013, un autre prêtre copte avait été tué par balles dans la même localité, trois jours après la destitution par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi, dont les partisans ont été ensuite réprimés par les nouvelles autorités.
Des pro-islamistes avaient ensuite attaqué et incendié des dizaines d'églises et de maisons chrétiennes, accusant la minorité copte d'avoir soutenu le renversement de Morsi.Les organisations jihadistes dont la branche égyptienne de l'EI ont elles aussi ciblé des chrétiens coptes ainsi que des musulmans accusés de collaborer avec le pouvoir.
"La situation générale à Al-Arich et dans le Nord-Sinaï est menacée", a dit M. Halim. "Beaucoup de gens (chrétiens) sont partis".
La minorité copte, des chrétiens autochtones qui représentent aujourd'hui moins de 10% de la population égyptienne, se plaint depuis plus de vingt ans de discriminations et de harcèlement systématique. Il semble que rien ne change...
Tunisie: Les couacs de l'union nationale (Benoît Delmas)
Il est 16 h 45 au ministère du Développement. Au 5e étage d'un bâtiment
déserté, ramadan oblige, Yassine Brahim est en forme. Le ministre ne
sera interrompu que par un seul coup de fil : celui du Premier ministre
Habib Essid qui veut s'assurer que celui qui est aussi le leader du
parti Afek Tounes (libéral social) est prêt pour la réunion du
lendemain. On doit discuter entre partis de la future feuille de route
du futur gouvernement. Une semaine auparavant, à son domicile, Rached
Ghannouchi philosophait sur les délais nécessaires pour sa mise en
place. Le leader d'Ennahda, première force au Parlement, jugeait que ça
prendrait le temps que ça prendrait. À la présidence de la République,
par la voix d'une de ses conseillères, on estimait il y a huit jours que
la fumée blanche sortirait avant l'Aïd-El-Fitr (6 juillet). Ghannouchi
évoque le 25 juillet désormais. De tous les bords politiques, hormis le
Front populaire, on explique qu'il faut « aller vite, frapper fort,
accélérer les réformes, remettre le pays au travail ». Depuis vingt-huit
jours, il semble cependant urgent de discuter. L'actuel Premier
ministre vit des jours difficiles. Les islamistes, devenus parti civil
depuis leur congrès national, le soutiennent faute d'un remplaçant jugé
satisfaisant. Chez Nidaa Tounes, le parti de Béji Caïd Essebsi, les voix
sont de plus en plus discordantes. Certains optent pour Essid comme la
corde soutient le pendu. Ce haut fonctionnaire qui dirige la Kasbah
depuis 2015 est soumis à une situation intenable. Les rumeurs toxiques
n'aident pas. La radio Mosaïque FM, la plus importante du pays,
annonçait son hospitalisation. Un démenti a suivi. Ambiance…
La quadrature du cercle
Un proche des pouvoirs indique que le choix du futur patron du gouvernement nécessite plusieurs curseurs : « Il doit être Nidaa-compatible, Ennahda-compatible, UGTT-compatible, société civile-compatible, etc. » L'union sera à ce prix. Quelques noms ont fuité, des fuites orchestrées ou alimentées par Carthage. Parmi eux : Slim Chaker, ministre des Finances, Néji Jalloul, ministre de l'Éducation nationale, Chedly Ayari, gouverneur de la Banque centrale, Mustafa Kamel Nébli, ancien gouverneur de la BCT… D'autres ont spontanément fait acte de candidature : Ahmed Néjib Chebbi principalement. Les réunions se succèdent entre partis, autour de BCE. Bilatéral, trilatéral, octolatéral… Les principaux leaders doivent se mettre d'accord sur l'action que devra mener ce gouvernement. Et choisir l'un d'entre eux. Beaucoup estiment que BCE a déjà fait son choix, mais qu'« il ne carbonisera pas sa principale carte ».
BCE a mis la classe politique au pied du mur
En fin politique, le président Essebsi a contraint tous les dirigeants à se positionner et à accepter sa proposition. « Ils ont tous compris qu'un nouvel échec serait collectif, il n'y aura ni bons ni méchants, ils seront tous comptables aux yeux des Tunisiens », analyse un conseiller d'un chef de parti. Autour de la table des négociations : Nidaa Tounes, Ennahda, Afek Tounes, Mohsen Marzouk, ex-SG de Nidaa ayant fait sécession à l'automne avec 26 députés, le syndicat UGTT sans qui aucune réforme (notamment l'augmentation de l'âge de la retraite) ne peut se faire. Avec ses 500 000 adhérents, la centrale syndicale a le pouvoir de bloquer le pays. Le patronat se fait plus discret, mais milite en coulisses pour une remise en marche de l'économie au plus vite. Le ramadan a mis l'économie au ralenti, un peu plus encore. Si les négociations politiques ont occupé les quatre dernières semaines, l'économie devra reprendre ses droits au plus vite.
(30-06-2016 - Benoît Delmas)
La quadrature du cercle
Un proche des pouvoirs indique que le choix du futur patron du gouvernement nécessite plusieurs curseurs : « Il doit être Nidaa-compatible, Ennahda-compatible, UGTT-compatible, société civile-compatible, etc. » L'union sera à ce prix. Quelques noms ont fuité, des fuites orchestrées ou alimentées par Carthage. Parmi eux : Slim Chaker, ministre des Finances, Néji Jalloul, ministre de l'Éducation nationale, Chedly Ayari, gouverneur de la Banque centrale, Mustafa Kamel Nébli, ancien gouverneur de la BCT… D'autres ont spontanément fait acte de candidature : Ahmed Néjib Chebbi principalement. Les réunions se succèdent entre partis, autour de BCE. Bilatéral, trilatéral, octolatéral… Les principaux leaders doivent se mettre d'accord sur l'action que devra mener ce gouvernement. Et choisir l'un d'entre eux. Beaucoup estiment que BCE a déjà fait son choix, mais qu'« il ne carbonisera pas sa principale carte ».
BCE a mis la classe politique au pied du mur
En fin politique, le président Essebsi a contraint tous les dirigeants à se positionner et à accepter sa proposition. « Ils ont tous compris qu'un nouvel échec serait collectif, il n'y aura ni bons ni méchants, ils seront tous comptables aux yeux des Tunisiens », analyse un conseiller d'un chef de parti. Autour de la table des négociations : Nidaa Tounes, Ennahda, Afek Tounes, Mohsen Marzouk, ex-SG de Nidaa ayant fait sécession à l'automne avec 26 députés, le syndicat UGTT sans qui aucune réforme (notamment l'augmentation de l'âge de la retraite) ne peut se faire. Avec ses 500 000 adhérents, la centrale syndicale a le pouvoir de bloquer le pays. Le patronat se fait plus discret, mais milite en coulisses pour une remise en marche de l'économie au plus vite. Le ramadan a mis l'économie au ralenti, un peu plus encore. Si les négociations politiques ont occupé les quatre dernières semaines, l'économie devra reprendre ses droits au plus vite.
(30-06-2016 - Benoît Delmas)
Israël/Palestine : Attaque dans la colonie de Kyriat Arba
La jeune colon poignardée jeudi par un Palestinien dans une colonie de la Cisjordanie occupée a succombé à ses blessures peu de temps après son transfert à l'hôpital, a indiqué l'armée.
Un Palestinien s'est infiltré dans la colonie de Kyriat Arba, a pénétré dans le domicile de la jeune-fille et l'a poignardée dans sa chambre, a précisé l'armée.
Après l'attaque, des gardes de sécurité sont arrivés sur place, ont tiré sur l'assaillant qui a réussi à blesser un des gardes au couteau avant d'être tué, selon cette même source.
Le ministère de la Santé palestinien a identifié le Palestinien auteur de l'attaque, qui a été tué par les gardes de sécurité de Kyriat Arba, comme Mohammad Nasser Tarayra, âgé de 19 ans, et originaire de Bani Naïm, un village palestinien proche de Hébron.
Libye: Trois mois après, le gouvernement d'union a perdu son élan
Trois mois après son installation à Tripoli, le gouvernement libyen
d'union nationale (GNA) semble incapable de faire avancer ses projets
faute d'avoir réussi à asseoir son autorité sur l'ensemble du
territoire.
Qu'a obtenu le GNA?
Arrivé par la mer à Tripoli le 30 mars, le Premier ministre désigné et homme d'affaires tripolitain Fayez al-Sarraj s'était fixé pour objectif de réconcilier les Libyens en stabilisant un pays en plein chaos sur les plans politique, économique et sécuritaire.
Les premières semaines sont encourageantes puisqu'il rallie les principales institutions économiques ainsi que les villes et les groupes armés de l'ouest libyen. Il reçoit aussi le soutien de l'ONU, des pays voisins et de l'Europe avec la visite à Tripoli des chefs de la diplomatie italien, français ou britannique.
M. Sarraj "rencontre les acteurs politiques de tous bords" et "facilite un rapprochement" entre les institutions rivales, comme les deux Banques centrales et les deux branches de la compagnie nationale de pétrole (NOC), "l'épine dorsale de l'économie libyenne", souligne Karima Munir, spécialiste indépendante des questions libyennes.
Il ordonne aussi aux ministres désignés de gérer les affaires courantes malgré le peu de ressources disponibles et sans attendre le vote de confiance du Parlement basé à Tobrouk (est) qui lui est pourtant nécessaire.
L'initiative la plus notable est le lancement, le 12 mai, de l'opération militaire visant à reprendre la ville de Syrte, à 450 km à l'est de Tripoli, aux terroristes de Daesh. Les forces soutenant le GNA ont rapidement encerclé les jihadistes à l'intérieur de la ville côtière, où ils résistent depuis.
Quels sont ses échecs?
Sur le plan politique, le GNA n'a pas su obtenir le soutien des autorités parallèles basées en Cyrénaïque, la grande région de l'est, qui refusent de lui céder le pouvoir. Elles s'appuient sur les forces loyales au général controversé Khalifa Haftar, critique virulent du GNA.
"La division entre l'est et l'ouest s'est creusée", estime Karima Munir. "A son arrivée à Tripoli, M. Sarraj aurait dû (...) continuer à faire pression sur le Parlement pour lui arracher un vote" de confiance, selon elle.
D'autre part, en dépit du soutien affiché par de nombreux pays, aucun d'entre eux n'a rouvert son ambassade à Tripoli ou son espace aérien aux avions libyens tandis qu'aucune compagnie aérienne étrangère n'a rétabli ses liaisons avec la Libye.
Pour de nombreux Libyens, la situation sécuritaire s'est détériorée en l'absence de forces de l'ordre dans les rues alors que les armes prolifèrent. Le nombre d'enlèvements pour rançons a augmenté.
Le bilan est sombre aussi sur le plan économique car les prix des marchandises de base continuent à augmenter tandis que le dinar libyen dégringole. Le dollar, dont le taux officiel est de 1,38 dinar, a atteint 4,55 dinars sur le marché parallèle. Il s'échangeait entre 3 et 3,50 dinars fin février.
"La crise de liquidités est probablement l'échec le plus grave qui montre l'incapacité du GNA à contrôler l'économie", a indiqué à l'AFP l'expert Mattia Toaldo, du groupe de réflexion European Council on Foreign Relations.
Les coupures d'électricité sont toujours aussi fréquentes, longues et sans préavis, interrompant parfois le ravitaillement en eau.
"Non seulement leur vie quotidienne s'est détériorée (...) mais les Libyens se sentent comme des mendiants qui quémandent ce qui leur revient de droit", résume Karima Munir.
Quel avenir pour le GNA?
Dans un entretien à l'AFP, M. Sarraj a reconnu dimanche qu'il n'avait "pas de baguette magique" pour "sortir la Libye de ses crises". "Je suis confiant que nous allons surmonter cette épreuve, mais si un jour je perds cette foi, je ne resterai pas une minute", a-t-il averti.
Le patriotisme et la bonne volonté affichés par le GNA ne suffiront pas si sa légitimité politique n'est pas prochainement confortée par le Parlement.
Et ses efforts seront vains si la sécurité ne s'améliore pas. Or les milices sont toujours là. Elles changent d'étiquettes mais continuent à dicter la loi. "Sarraj tient une épée à double tranchant: il a besoin (des milices) pour assurer la sécurité alors qu'elles sont la cause même de l'insécurité", selon Mme Munir.
La reprise de Syrte à Daesh serait un succès pour le GNA qui pourrait lui permettre de renforcer sa crédibilité. Mais, en supprimant la menace d'un ennemi commun, il laisserait face à face l'est et l'ouest avec le risque d'un affrontement si une solution politique viable n'émerge pas.
Qu'a obtenu le GNA?
Arrivé par la mer à Tripoli le 30 mars, le Premier ministre désigné et homme d'affaires tripolitain Fayez al-Sarraj s'était fixé pour objectif de réconcilier les Libyens en stabilisant un pays en plein chaos sur les plans politique, économique et sécuritaire.
Les premières semaines sont encourageantes puisqu'il rallie les principales institutions économiques ainsi que les villes et les groupes armés de l'ouest libyen. Il reçoit aussi le soutien de l'ONU, des pays voisins et de l'Europe avec la visite à Tripoli des chefs de la diplomatie italien, français ou britannique.
M. Sarraj "rencontre les acteurs politiques de tous bords" et "facilite un rapprochement" entre les institutions rivales, comme les deux Banques centrales et les deux branches de la compagnie nationale de pétrole (NOC), "l'épine dorsale de l'économie libyenne", souligne Karima Munir, spécialiste indépendante des questions libyennes.
Il ordonne aussi aux ministres désignés de gérer les affaires courantes malgré le peu de ressources disponibles et sans attendre le vote de confiance du Parlement basé à Tobrouk (est) qui lui est pourtant nécessaire.
L'initiative la plus notable est le lancement, le 12 mai, de l'opération militaire visant à reprendre la ville de Syrte, à 450 km à l'est de Tripoli, aux terroristes de Daesh. Les forces soutenant le GNA ont rapidement encerclé les jihadistes à l'intérieur de la ville côtière, où ils résistent depuis.
Quels sont ses échecs?
Sur le plan politique, le GNA n'a pas su obtenir le soutien des autorités parallèles basées en Cyrénaïque, la grande région de l'est, qui refusent de lui céder le pouvoir. Elles s'appuient sur les forces loyales au général controversé Khalifa Haftar, critique virulent du GNA.
"La division entre l'est et l'ouest s'est creusée", estime Karima Munir. "A son arrivée à Tripoli, M. Sarraj aurait dû (...) continuer à faire pression sur le Parlement pour lui arracher un vote" de confiance, selon elle.
D'autre part, en dépit du soutien affiché par de nombreux pays, aucun d'entre eux n'a rouvert son ambassade à Tripoli ou son espace aérien aux avions libyens tandis qu'aucune compagnie aérienne étrangère n'a rétabli ses liaisons avec la Libye.
Pour de nombreux Libyens, la situation sécuritaire s'est détériorée en l'absence de forces de l'ordre dans les rues alors que les armes prolifèrent. Le nombre d'enlèvements pour rançons a augmenté.
Le bilan est sombre aussi sur le plan économique car les prix des marchandises de base continuent à augmenter tandis que le dinar libyen dégringole. Le dollar, dont le taux officiel est de 1,38 dinar, a atteint 4,55 dinars sur le marché parallèle. Il s'échangeait entre 3 et 3,50 dinars fin février.
"La crise de liquidités est probablement l'échec le plus grave qui montre l'incapacité du GNA à contrôler l'économie", a indiqué à l'AFP l'expert Mattia Toaldo, du groupe de réflexion European Council on Foreign Relations.
Les coupures d'électricité sont toujours aussi fréquentes, longues et sans préavis, interrompant parfois le ravitaillement en eau.
"Non seulement leur vie quotidienne s'est détériorée (...) mais les Libyens se sentent comme des mendiants qui quémandent ce qui leur revient de droit", résume Karima Munir.
Quel avenir pour le GNA?
Dans un entretien à l'AFP, M. Sarraj a reconnu dimanche qu'il n'avait "pas de baguette magique" pour "sortir la Libye de ses crises". "Je suis confiant que nous allons surmonter cette épreuve, mais si un jour je perds cette foi, je ne resterai pas une minute", a-t-il averti.
Le patriotisme et la bonne volonté affichés par le GNA ne suffiront pas si sa légitimité politique n'est pas prochainement confortée par le Parlement.
Et ses efforts seront vains si la sécurité ne s'améliore pas. Or les milices sont toujours là. Elles changent d'étiquettes mais continuent à dicter la loi. "Sarraj tient une épée à double tranchant: il a besoin (des milices) pour assurer la sécurité alors qu'elles sont la cause même de l'insécurité", selon Mme Munir.
La reprise de Syrte à Daesh serait un succès pour le GNA qui pourrait lui permettre de renforcer sa crédibilité. Mais, en supprimant la menace d'un ennemi commun, il laisserait face à face l'est et l'ouest avec le risque d'un affrontement si une solution politique viable n'émerge pas.
mercredi 29 juin 2016
Israël/Palestine : Des Palestiniens blessés à vie par des balles en caoutchouc
Ahmed Abou al-Homs gardera à vie les séquelles des blessures infligées
par les balles en caoutchouc tirées par des policiers israéliens à
Jérusalem. (Afp)
Avec son crâne couvert de points de suture, Ahmed Abou al-Homs gardera à
vie les séquelles des blessures infligées par les balles en caoutchouc
tirées par des policiers israéliens à Jérusalem.
Cet adolescent de 13 ans est l'un des nombreux Palestiniens à porter les traces irréversibles d'un nouveau type de projectiles utilisés depuis environ deux ans en cas d'émeutes ou de heurts à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville annexée et occupée par Israël.
Le 6 janvier dernier, Ahmed Abou al-Homs rend visite à sa soeur lorsqu'il se retrouve pris dans des affrontements entre Palestiniens et policiers israéliens. Il est atteint par une balle en pleine tête.
Lorsqu'il se réveille de 45 jours de coma, un bout de son crâne a disparu et, avec lui, une partie de ses capacités.
"Avant, Ahmed était un garçon intelligent, vif et dynamique", se rappelle son oncle Mehdi. "Aujourd'hui, il peut seulement marcher, et pas très longtemps. Il a du mal à s'exprimer et à se souvenir des choses".
Quant à lire et écrire, il n'en est plus capable. Trop faible pour sortir jouer avec ses amis, il passe le plus clair de son temps assis dans sa maison d'Essaouiya, un des quartiers agités de Jérusalem-Est.
Les forces israéliennes ont l'autorisation depuis le 1er janvier 2015 de recourir, à Jérusalem-Est seulement, à des balles de modèle 4557, selon Nesrine Aliane, avocate auprès de l'Association pour les droits civiques en Israël (ACRI). Dans les faits, elles ont commencé à en faire usage dès juillet 2014 dans un contexte d'escalade qui devait culminer avec la guerre dans la bande de Gaza, précise-t-elle.
Plus lourd que le précédent modèle utilisé, ce projectile ressemble à un champignon rond et noir d'environ six centimètres de haut et trois de diamètre, formé d'un coeur en plastique dur.
Plus d'une trentaine de Palestiniens ont été blessés par des balles 4557 et 14 d'entre eux ont perdu un oeil, selon Me Aliane.
En septembre 2014, Mohammed Sonoqrot, 16 ans, a succombé aux blessures infligées le 31 août par une de ces balles, pourtant supposées être non-létales. "Il est mort parce que la balle avait été tirée de très près et dans la tête", souligne Nesrine Aliane. La police a refermé le dossier faute de preuves, selon l'ACRI.
Les organisations de défense des droits de l'Homme mettent en cause les conditions dans lesquelles sont utilisées ces balles, pourtant censées limiter les dégâts humains.
Tirées à au moins 10 mètres dans les jambes, elles provoquent une douleur violente et dissuasive, mais sans laisser a priori de traumatisme irréparable.
"Leur usage est extrêmement encadré", souligne Sari Bashi, de l'ONG Human Rights Watch. "Il est interdit d'en tirer sur des personnes âgées, des femmes enceintes ou des enfants. On ne peut presser la détente qu'après avoir visé et identifié la personne visée, et en direction des jambes, jamais plus haut".
Mais, dans les faits, "elles sont utilisées de manière irresponsable", assure-t-elle. "A Jérusalem-Est, nous constatons que la police a recours à la force quand ce n'est pas nécessaire ou alors en fait un usage excessif". De plus, "elle ne prend pas les précautions nécessaires pour protéger les enfants".
Luba Samri, porte-parole de la police israélienne, justifie l'emploi de ces balles par "le devoir qui est celui de la police de protéger la vie et l'intégrité physique des citoyens" face à des "menaces pouvant tout à fait provoquer la mort", comme les jets de pierres ou d'engins incendiaires. Elle invoque aussi la nécessité pour les policiers de se protéger eux-mêmes.
Cet adolescent de 13 ans est l'un des nombreux Palestiniens à porter les traces irréversibles d'un nouveau type de projectiles utilisés depuis environ deux ans en cas d'émeutes ou de heurts à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville annexée et occupée par Israël.
Le 6 janvier dernier, Ahmed Abou al-Homs rend visite à sa soeur lorsqu'il se retrouve pris dans des affrontements entre Palestiniens et policiers israéliens. Il est atteint par une balle en pleine tête.
Lorsqu'il se réveille de 45 jours de coma, un bout de son crâne a disparu et, avec lui, une partie de ses capacités.
"Avant, Ahmed était un garçon intelligent, vif et dynamique", se rappelle son oncle Mehdi. "Aujourd'hui, il peut seulement marcher, et pas très longtemps. Il a du mal à s'exprimer et à se souvenir des choses".
Quant à lire et écrire, il n'en est plus capable. Trop faible pour sortir jouer avec ses amis, il passe le plus clair de son temps assis dans sa maison d'Essaouiya, un des quartiers agités de Jérusalem-Est.
Les forces israéliennes ont l'autorisation depuis le 1er janvier 2015 de recourir, à Jérusalem-Est seulement, à des balles de modèle 4557, selon Nesrine Aliane, avocate auprès de l'Association pour les droits civiques en Israël (ACRI). Dans les faits, elles ont commencé à en faire usage dès juillet 2014 dans un contexte d'escalade qui devait culminer avec la guerre dans la bande de Gaza, précise-t-elle.
Plus lourd que le précédent modèle utilisé, ce projectile ressemble à un champignon rond et noir d'environ six centimètres de haut et trois de diamètre, formé d'un coeur en plastique dur.
Plus d'une trentaine de Palestiniens ont été blessés par des balles 4557 et 14 d'entre eux ont perdu un oeil, selon Me Aliane.
En septembre 2014, Mohammed Sonoqrot, 16 ans, a succombé aux blessures infligées le 31 août par une de ces balles, pourtant supposées être non-létales. "Il est mort parce que la balle avait été tirée de très près et dans la tête", souligne Nesrine Aliane. La police a refermé le dossier faute de preuves, selon l'ACRI.
Les organisations de défense des droits de l'Homme mettent en cause les conditions dans lesquelles sont utilisées ces balles, pourtant censées limiter les dégâts humains.
Tirées à au moins 10 mètres dans les jambes, elles provoquent une douleur violente et dissuasive, mais sans laisser a priori de traumatisme irréparable.
"Leur usage est extrêmement encadré", souligne Sari Bashi, de l'ONG Human Rights Watch. "Il est interdit d'en tirer sur des personnes âgées, des femmes enceintes ou des enfants. On ne peut presser la détente qu'après avoir visé et identifié la personne visée, et en direction des jambes, jamais plus haut".
Mais, dans les faits, "elles sont utilisées de manière irresponsable", assure-t-elle. "A Jérusalem-Est, nous constatons que la police a recours à la force quand ce n'est pas nécessaire ou alors en fait un usage excessif". De plus, "elle ne prend pas les précautions nécessaires pour protéger les enfants".
Luba Samri, porte-parole de la police israélienne, justifie l'emploi de ces balles par "le devoir qui est celui de la police de protéger la vie et l'intégrité physique des citoyens" face à des "menaces pouvant tout à fait provoquer la mort", comme les jets de pierres ou d'engins incendiaires. Elle invoque aussi la nécessité pour les policiers de se protéger eux-mêmes.
Égypte : Trois ans après la chute de Morsi, main de fer et désenchantement
Trois ans après la forte mobilisation ayant entraîné la chute du
président islamiste Mohamed Morsi, les espoirs de démocratie se sont
évanouis en Egypte face à une répression tout azimut menée au nom de la
stabilité.
Le 30 juin 2013, des millions d'Egyptiens défilaient dans les rues du Caire et d'autres villes du pays pour exiger le départ d'un président jugé autoritaire et source de divisions.
Quatre jours plus tard, pour la seconde fois en moins de trois ans, l'armée entre en scène et destitue le président Morsi démocratiquement élu un an plus tôt.
Le chef de l'armée de l'époque, Abdel Fatah al-Sissi, prendra ensuite la tête du pays et sera élu en mai 2014 avec près de 97% des voix lors d'un scrutin boycotté à la fois par l'opposition islamiste et libérale.
"Lorsque je repense au 30 juin 2013, je crois que nous avons été manipulés et mobilisés par une partie de l'Etat lui-même", regrette l'avocat Gamal Eid, défenseur des droits de l'Homme.
Les manifestants ont été utilisés "non pas pour faire tomber les Frères musulmans et instaurer la démocratie, mais pour que l'armée - maillon du régime Moubarak - s'empare du pouvoir", déplore le directeur du Réseau arabe pour l?information sur les droits humains.
Durant l'été 2013, une implacable répression s'abat sur les partisans du président islamiste issu de la confrérie des Frères musulmans, dont les principaux cadres - Morsi le premier - sont arrêtés.
Elle atteint son paroxysme le 14 août lorsque les forces de sécurité tuent en quelques heures des centaines de pro-Morsi au Caire. Plus de 40 policiers ont également été tués ce jour-là à travers le pays.
La répression s'est ensuite élargie aux militants pro-démocratie fers de lance de la révolte contre Hosni Moubarak en 2011.
Des centaines d'islamistes, dont M. Morsi, ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs qualifiés par l'ONU de "sans précédent dans l?Histoire récente" du monde.
Comme plusieurs défenseurs des droits de l'Homme, M. Eid a été accusé d'avoir reçu des financements étrangers illégaux et est soumis à une interdiction de quitter le territoire.
Appeler à manifester peut conduire en prison, comme partager sur Facebook une vidéo qui se moque du président ou porter un tee shirt contre la torture.
"Sans exagérer, la situation actuelle des droits de l'Homme est la pire que l'Egypte ait connue dans l'histoire contemporaine" affirme M. Eid, dont l'organisation estime à quelque 60.000 le nombre de prisonniers politiques, en majorité des islamistes.
Le gouvernement nie pour sa part l'existence de prisonniers "politiques", affirmant que les personnes détenues - notamment des journalistes - ont tous commis des crimes.
"90% de ceux qui sont en prison, c'est pour des affaires criminelles" a déclaré M. Sissi début juin, en promettant d'étudier le cas des 10% restant.
Le président ne cesse d'affirmer que l'instauration d'une démocratie en Egypte prendra des décennies, tout en assurant que son pays jouissait d'une liberté d'expression sans précédent.
"Ma priorité c'est de faire vivre les gens, les 90 millions d'Egyptiens. Et je ne les empêche pas d'exprimer leur opinion, je ne pourrais pas faire ça", a-t-il récemment déclaré.
Mais défenseurs des droits de l'Homme et journalistes affirment voir leurs marges de manoeuvre se réduire de jour en jour. Comme l'a illustrée l'arrestation le mois dernier de trois membres du syndicat des journalistes, dont son président Yehya Kallache, accusés d'avoir abrité deux reporters recherchés par la police pour avoir appelé à manifester.
A la réduction significative des libertés, s'ajoutent pour les Egyptiens d'autres motifs de frustration: l'incapacité des autorités à surmonter la crise économique et à mettre fin à l'insurrection jihadiste ayant causé depuis 2013 la mort de centaines de policiers et de soldats dans la péninsule du Sinaï.
"Il y a chez une majorité de citoyens une certaine rancoeur concernant la politique économique" du gouvernement, souligne Mustafa Kamel Al-Sayyed, professeur de sciences politiques à l'Université du Caire.
(29-06-2016 - Afp)
Le 30 juin 2013, des millions d'Egyptiens défilaient dans les rues du Caire et d'autres villes du pays pour exiger le départ d'un président jugé autoritaire et source de divisions.
Quatre jours plus tard, pour la seconde fois en moins de trois ans, l'armée entre en scène et destitue le président Morsi démocratiquement élu un an plus tôt.
Le chef de l'armée de l'époque, Abdel Fatah al-Sissi, prendra ensuite la tête du pays et sera élu en mai 2014 avec près de 97% des voix lors d'un scrutin boycotté à la fois par l'opposition islamiste et libérale.
"Lorsque je repense au 30 juin 2013, je crois que nous avons été manipulés et mobilisés par une partie de l'Etat lui-même", regrette l'avocat Gamal Eid, défenseur des droits de l'Homme.
Les manifestants ont été utilisés "non pas pour faire tomber les Frères musulmans et instaurer la démocratie, mais pour que l'armée - maillon du régime Moubarak - s'empare du pouvoir", déplore le directeur du Réseau arabe pour l?information sur les droits humains.
Durant l'été 2013, une implacable répression s'abat sur les partisans du président islamiste issu de la confrérie des Frères musulmans, dont les principaux cadres - Morsi le premier - sont arrêtés.
Elle atteint son paroxysme le 14 août lorsque les forces de sécurité tuent en quelques heures des centaines de pro-Morsi au Caire. Plus de 40 policiers ont également été tués ce jour-là à travers le pays.
La répression s'est ensuite élargie aux militants pro-démocratie fers de lance de la révolte contre Hosni Moubarak en 2011.
Des centaines d'islamistes, dont M. Morsi, ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs qualifiés par l'ONU de "sans précédent dans l?Histoire récente" du monde.
Comme plusieurs défenseurs des droits de l'Homme, M. Eid a été accusé d'avoir reçu des financements étrangers illégaux et est soumis à une interdiction de quitter le territoire.
Appeler à manifester peut conduire en prison, comme partager sur Facebook une vidéo qui se moque du président ou porter un tee shirt contre la torture.
"Sans exagérer, la situation actuelle des droits de l'Homme est la pire que l'Egypte ait connue dans l'histoire contemporaine" affirme M. Eid, dont l'organisation estime à quelque 60.000 le nombre de prisonniers politiques, en majorité des islamistes.
Le gouvernement nie pour sa part l'existence de prisonniers "politiques", affirmant que les personnes détenues - notamment des journalistes - ont tous commis des crimes.
"90% de ceux qui sont en prison, c'est pour des affaires criminelles" a déclaré M. Sissi début juin, en promettant d'étudier le cas des 10% restant.
Le président ne cesse d'affirmer que l'instauration d'une démocratie en Egypte prendra des décennies, tout en assurant que son pays jouissait d'une liberté d'expression sans précédent.
"Ma priorité c'est de faire vivre les gens, les 90 millions d'Egyptiens. Et je ne les empêche pas d'exprimer leur opinion, je ne pourrais pas faire ça", a-t-il récemment déclaré.
Mais défenseurs des droits de l'Homme et journalistes affirment voir leurs marges de manoeuvre se réduire de jour en jour. Comme l'a illustrée l'arrestation le mois dernier de trois membres du syndicat des journalistes, dont son président Yehya Kallache, accusés d'avoir abrité deux reporters recherchés par la police pour avoir appelé à manifester.
A la réduction significative des libertés, s'ajoutent pour les Egyptiens d'autres motifs de frustration: l'incapacité des autorités à surmonter la crise économique et à mettre fin à l'insurrection jihadiste ayant causé depuis 2013 la mort de centaines de policiers et de soldats dans la péninsule du Sinaï.
"Il y a chez une majorité de citoyens une certaine rancoeur concernant la politique économique" du gouvernement, souligne Mustafa Kamel Al-Sayyed, professeur de sciences politiques à l'Université du Caire.
(29-06-2016 - Afp)
Israël/Palestine : Une famille palestinienne va porter plainte contre une entreprise française pour complicité de crimes de guerre
Trois enfants de la famille Shuheibar ont
été tués le 17 juillet 2014, lorsqu’un missile s’est abattu sur le toit
de leur maison de Gaza, où ils nourrissaient des oiseaux.
Une famille palestinienne ayant perdu trois enfants en 2014 lors d’une
frappe israélienne va porter plainte mercredi pour «complicité de crimes
de guerre» et «homicide involontaire» contre un fabricant français de
composants électroniques pouvant avoir des usages militaires, a annoncé
une association qui l’assiste.
Il s’agit de la société Exxelia Technologies, a précisé l’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) dans un communiqué détaillant cette initiative. L’ACAT soutient la famille Shuheibar, dont trois enfants âgés de 8, 9 et 10 ans ont été tués le 17 juillet 2014, lorsqu’un missile s’est abattu sur le toit de leur maison de Gaza, où ils nourrissaient des oiseaux.
C’est dans les débris de ce missile qu’a été retrouvé un petit capteur, portant l’inscription «Eurofarad - Paris - France», selon l’ACAT. L’entreprise française Eurofarad, rattachée au groupe Exxelia, a été récemment rebaptisée Exxelia Technologies. C’est cette découverte qui permet selon l’association et ses avocats de porter l’affaire devant la justice française.
Par ailleurs, toujours selon les plaignants et leurs soutiens, l’attaque du 17 juillet 2014 contre la maison, survenue pendant l’opération «Bordure protectrice» de l’armée israélienne, relève du «crime de guerre» puisqu'«aucune cible militaire n’était visée». Pour l’ACAT, au-delà de la plainte, il s’agit de dénoncer «l’impunité criante des crimes de guerre commis à Gaza», mais aussi de lancer un «appel à la responsabilisation de l’industrie militaire.»
«S’ils portent plainte en Israël, cela ne servira à rien. Nous avons trouvé une voie de droit pour contourner le blocage», a expliqué à l’AFP Me Joseph Breham, qui conseille la famille. Pour les plaignants, il faudra déterminer si le composant d’Exxelia Technologies, qui peut aussi avoir un usage civil, a été vendu directement et en toute connaissance de cause à un fabricant d’armes israélien et si oui, à quelle date.
«Il est incontestable que dès 2009, au plus tard, le grand public était informé de ce que les forces armées israéliennes étaient soupçonnées de commettre des crimes de guerre», peut-on lire dans la plainte, que l’AFP a consultée. «La question est donc de savoir si la société Exxelia Technologies a mis en place des procédures lui permettant de limiter le risque de vendre du matériel entrant dans la composition d’armes à l’origine de crimes de guerre (...). A défaut de mise en place de tels processus d’évaluation des risques, il semble incontestable que la société (...) aurait fait preuve d’une indifférence coupable à la vie», lit-on encore.
Il s’agit de la société Exxelia Technologies, a précisé l’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) dans un communiqué détaillant cette initiative. L’ACAT soutient la famille Shuheibar, dont trois enfants âgés de 8, 9 et 10 ans ont été tués le 17 juillet 2014, lorsqu’un missile s’est abattu sur le toit de leur maison de Gaza, où ils nourrissaient des oiseaux.
C’est dans les débris de ce missile qu’a été retrouvé un petit capteur, portant l’inscription «Eurofarad - Paris - France», selon l’ACAT. L’entreprise française Eurofarad, rattachée au groupe Exxelia, a été récemment rebaptisée Exxelia Technologies. C’est cette découverte qui permet selon l’association et ses avocats de porter l’affaire devant la justice française.
Par ailleurs, toujours selon les plaignants et leurs soutiens, l’attaque du 17 juillet 2014 contre la maison, survenue pendant l’opération «Bordure protectrice» de l’armée israélienne, relève du «crime de guerre» puisqu'«aucune cible militaire n’était visée». Pour l’ACAT, au-delà de la plainte, il s’agit de dénoncer «l’impunité criante des crimes de guerre commis à Gaza», mais aussi de lancer un «appel à la responsabilisation de l’industrie militaire.»
«S’ils portent plainte en Israël, cela ne servira à rien. Nous avons trouvé une voie de droit pour contourner le blocage», a expliqué à l’AFP Me Joseph Breham, qui conseille la famille. Pour les plaignants, il faudra déterminer si le composant d’Exxelia Technologies, qui peut aussi avoir un usage civil, a été vendu directement et en toute connaissance de cause à un fabricant d’armes israélien et si oui, à quelle date.
«Il est incontestable que dès 2009, au plus tard, le grand public était informé de ce que les forces armées israéliennes étaient soupçonnées de commettre des crimes de guerre», peut-on lire dans la plainte, que l’AFP a consultée. «La question est donc de savoir si la société Exxelia Technologies a mis en place des procédures lui permettant de limiter le risque de vendre du matériel entrant dans la composition d’armes à l’origine de crimes de guerre (...). A défaut de mise en place de tels processus d’évaluation des risques, il semble incontestable que la société (...) aurait fait preuve d’une indifférence coupable à la vie», lit-on encore.
Moyen-Orient : Washington espère achever rapidement la campagne militaire contre "État islamique"
L'objectif est clair. Selon un haut responsable, l'administration
américaine espère avoir achevé la campagne militaire contre Daesh le
groupe terroriste qui s'est autoproclamé Etat islamique avant la fin de l'été 2017. Au début de
l'intervention internationale, en août 2014, en Irak, elle avait
affiché un objectif de trois ans pour en finir avec le groupe
djihadiste. L'opération a été étendue à la Syrie quelques semaines
plus tard. Mais « je veux que la campagne aille beaucoup plus vite
que cela », a déclaré, mardi 28 juin, devant une Commission du Sénat
américain Brett McGurk, envoyé spécial du président des États-Unis
Barack Obama auprès de la coalition anti-djihadiste.
Le diplomate américain a notamment expliqué qu'il s'était rendu en Irak la semaine dernière pour discuter avec le gouvernement irakien de l'offensive sur Mossoul, la deuxième ville du pays, qui est le grand objectif désormais de la coalition. « Nous ne voulons pas afficher d'échéance » pour reprendre la ville, mais « nous voulons y arriver le plus tôt possible », a-t-il déclaré devant la commission des Affaires étrangères du Sénat. Les forces irakiennes viennent de reconquérir la ville de Falloujah, à l'ouest de Bagdad, et se rapprochent de Mossoul vers le nord.
« Le territoire de l'EI se réduit », a indiqué Brett McGurk, soulignant que les djihadistes ont perdu en dix-huit mois « 50 % du territoire » qu'ils avaient conquis en Irak et « 20 % » en Syrie. Le diplomate a aussi souligné que la coalition éliminait des responsables djihadistes au rythme de « un tous les trois jours ». Les États-Unis et la coalition d'environ 65 pays qu'ils dirigent ont intensifié à l'automne la pression contre le groupe État islamique. Washington a envoyé des forces spéciales et des conseillers militaires supplémentaires, portant le contingent américain en Irak à plus de 4 000 hommes. Les Américains ont aussi récemment engagé des hélicoptères Apache pour la première fois dans les combats, en appui de l'armée irakienne.
mardi 28 juin 2016
Tunisie : Une enquête lancée contre un Français pour viols d'enfants
Le gouvernement tunisien a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête
après la condamnation d'un Français à 16 ans de réclusion criminelle par
la justice de son pays pour des agressions sexuelles sur 66 garçons, dont 41 Tunisiens.
« Après suivi et examen de la commission rogatoire internationale relative à l'affaire du Français ayant agressé sexuellement des enfants tunisiens, et après s'être assuré que les faits avaient eu lieu en Tunisie (...), le ministre de la Justice (Omar Mansour) a autorisé le procureur général du tribunal de Sousse (Centre) à ouvrir une enquête », a indiqué le ministère de la Justice sur sa page officielle Facebook Omar Mansour « a insisté sur la nécessité d'accélérer le travail de la commission rogatoire pour lever toutes les zones d'ombre et parvenir à la vérité », est-il précisé.
66victimes au Sri Lanka, en Tunisie et en Égypte
Thierry Darantière, 52 ans, a été condamné le 22 juin à 16 ans de réclusion criminelle devant les assises de Versailles pour avoir violé 66 garçons au Sri Lanka, en Tunisie et Égypte. Selon son avocat, il ne devait pas faire appel. Ancien directeur d'une maison de retraite catholique, Thierry Darantière avait reconnu les faits devant la justice française, sans pouvoir évaluer le nombre de ses victimes ni exclure qu'elles puissent être plus nombreuses. Il avait été repéré par le FBI sur Internet en 2011.
Dans les disques durs saisis chez lui, les enquêteurs ont retrouvé des milliers de photographies et des centaines de vidéos le mettant en scène avec des mineurs lors de voyages en Tunisie, en Égypte et au Sri Lanka, où il s'était rendu à de nombreuses reprises après le tsunami de 2004 pour le compte de deux associations humanitaires. Au total, sur dix ans, 41 victimes de 6 à 17 ans ont été recensées en Tunisie, 19 au Sri Lanka, 6 en Égypte. Seul le Sri Lanka avait jusque-là coopéré avec la justice française, permettant de mettre un nom sur le visage de neuf enfants.
« Après suivi et examen de la commission rogatoire internationale relative à l'affaire du Français ayant agressé sexuellement des enfants tunisiens, et après s'être assuré que les faits avaient eu lieu en Tunisie (...), le ministre de la Justice (Omar Mansour) a autorisé le procureur général du tribunal de Sousse (Centre) à ouvrir une enquête », a indiqué le ministère de la Justice sur sa page officielle Facebook Omar Mansour « a insisté sur la nécessité d'accélérer le travail de la commission rogatoire pour lever toutes les zones d'ombre et parvenir à la vérité », est-il précisé.
66victimes au Sri Lanka, en Tunisie et en Égypte
Thierry Darantière, 52 ans, a été condamné le 22 juin à 16 ans de réclusion criminelle devant les assises de Versailles pour avoir violé 66 garçons au Sri Lanka, en Tunisie et Égypte. Selon son avocat, il ne devait pas faire appel. Ancien directeur d'une maison de retraite catholique, Thierry Darantière avait reconnu les faits devant la justice française, sans pouvoir évaluer le nombre de ses victimes ni exclure qu'elles puissent être plus nombreuses. Il avait été repéré par le FBI sur Internet en 2011.
Dans les disques durs saisis chez lui, les enquêteurs ont retrouvé des milliers de photographies et des centaines de vidéos le mettant en scène avec des mineurs lors de voyages en Tunisie, en Égypte et au Sri Lanka, où il s'était rendu à de nombreuses reprises après le tsunami de 2004 pour le compte de deux associations humanitaires. Au total, sur dix ans, 41 victimes de 6 à 17 ans ont été recensées en Tunisie, 19 au Sri Lanka, 6 en Égypte. Seul le Sri Lanka avait jusque-là coopéré avec la justice française, permettant de mettre un nom sur le visage de neuf enfants.
Syrie : L'oncle de Bashar el-Assad mis en examen à Paris
Il était dans le viseur de la justice française. L'ancien vice-président de Syrie Rifaat el-Assad, oncle du dictateur Bashar el-Assad, a été mis en examen à Paris dans une enquête sur des soupçons de détournements de fonds pour bâtir sa fortune immobilière en France, a appris l'Agence France-Presse mardi de sources concordantes.
Frère de l'ancien président syrien Hafez el-Assad, qui l'avait écarté du pouvoir dans les années 1980, Rifaat el-Assad, 78 ans, a fait l'objet d'un mandat d'amener et a été mis en examen le 9 juin pour recel de détournement de fonds publics, blanchiment, ainsi que travail dissimulé pour des salaires d'employés non déclarés et payés en liquide, a précisé une source proche de l'enquête. L'ONG Sherpa, qui avait déposé une plainte dans cette affaire de « biens mal acquis », a confirmé cette mise en examen.
Un patrimoine évalué à 90 millions d'euros
Dans un communiqué, l'association Sherpa, qui avait porté plainte en 2013 et en 2014, s'est félicitée « de l'avancée des investigations judiciaires s'agissant de l'un des principaux anciens dignitaires du régime syrien ». Contacté, l'un des avocats de Rifaat el-Assad n'a pas donné suite dans l'immédiat.
En exil depuis les années 1980, partageant sa vie entre la Grande-Bretagne, la France et l'Espagne, Rifaat el-Assad est accusé par Sherpa de s'être bâti une fortune considérable grâce à l'argent issu de la corruption et de détournements de fonds en Syrie. L'instruction, qui fait écho aux affaires de « biens mal acquis » de chefs d'État africains, est menée par le juge financier Renaud Van Ruymbeke. Dans un rapport de 2014, les enquêteurs des douanes estimaient à environ 90 millions d'euros la valeur globale du patrimoine immobilier détenu en France par Rifaat el-Assad et sa famille, au travers notamment de sociétés luxembourgeoises. Ils avaient identifié quatre épouses officielles et une dizaine d'enfants.
De nombreux biens
L'inventaire comprenait un château et un haras dans le Val-d'Oise et plusieurs biens immobiliers dans les quartiers les plus riches de Paris, dont des hôtels particuliers avenue Foch et avenue de Lamballe, deux immeubles avenue du président Kennedy et quai André-Citroën, un terrain rue Jasmin ou encore des bureaux à Lyon. Des biens acquis entre 1984, année de son arrivée en France avec sa suite, et 1988, selon les enquêteurs. Entendu une première fois en 2015, Rifaat el-Assad avait répondu que les fonds venaient du prince héritier et futur roi Abdallah d'Arabie Saoudite dans les années 1980, tout en assurant n'avoir pas géré lui-même ces acquisitions.
Mais aux yeux du juge, Rifaat el-Assad ne fournit qu'un justificatif pour un don de dix millions de dollars en 1984, « sans rapport avec sa fortune actuelle et son important train de vie », qui ne peuvent « s'expliquer que par des ressources occultes très importantes », a affirmé une source proche de l'enquête.
Yémen : 80 morts, dont 37 civils, dans des raids aériens
Des raids aériens et des combats ont fait en moins de vingt-quatre
heures 80 morts, dont 37 civils, au Yémen sur fond de blocages
persistants dans des pourparlers de paix organisés sous l'égide de
l'ONU. Ces 80 morts s'ajoutent à 42 personnes tuées lundi dans une série
d'attentats contre des militaires, revendiqués par le groupe djihadiste
État islamique dans un ancien bastion de son rival Al-Qaïda dans le
sud-est.
La situation militaire s'est gravement détériorée depuis la semaine dernière au Yémen alors que des négociations depuis le 21 avril à Koweït entre le gouvernement yéménite et les rebelles chiites houthis devraient être suspendues la semaine prochaine pour l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, le mois de jeûne musulman. En visite dimanche à Koweït, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait exhorté les protagonistes du conflit à travailler avec son émissaire au Yémen pour « convenir d'une feuille de route de principes et parvenir rapidement à un accord global » pour mettre fin à quinze mois de guerre.
Mais, sur le terrain, l'aviation de la coalition arabe sous commandement saoudien, qui intervient au Yémen en soutien aux forces gouvernementales, a lancé dans la nuit de lundi à mardi des raids contre les rebelles dans le sud de la province de Taëz (sud-ouest), selon des sources militaires. Les raids, qui ont visé un véhicule chargé d'armes à un croisement de routes très fréquenté, ont fait 34 morts, dont 15 rebelles, ont indiqué ces sources.
« Parmi les morts figurent 19 civils, dont 4 femmes », a précisé à l'Agence France-Presse un responsable provincial, indiquant que le véhicule militaire a été détruit dans les raids survenus peu après minuit mardi. Dans la ville de Taëz, chef-lieu de la province éponyme, 11 civils et un soldat ont été tués par des tirs rebelles contre des quartiers résidentiels, a rapporté une source militaire, ajoutant que 9 militaires loyalistes ont été blessés dans le bombardement.
Plus au sud, des renforts militaires ont été acheminés dans la province de Lahj par les forces gouvernementales qui cherchent à reprendre des positions, conquises ces derniers jours par les rebelles autour de la base aérienne d'Al-Anad, la plus grande du Yémen, ont indiqué des sources militaires. Douze rebelles et trois soldats ont aussi péri dans des combats sur le front de Nahm, au nord-est de la capitale Sanaa, alors que six autres rebelles et deux militaires ont été tués dans des affrontements à Marib, à l'est de Sanaa, a-t-on ajouté.
Dans ce secteur, un avion de combat de la coalition a bombardé « par erreur » un véhicule des forces gouvernementales, tuant quatre soldats et en blessant quatre autres, selon un responsable de la troisième région militaire. Dans le sud, au moins sept civils ont été tués mardi dans deux raids aériens contre des djihadistes d'Al-Qaïda, qui ont touché « par erreur » une maison, selon un responsable et des sources tribales.
Les raids ont été menés à l'aube, « probablement par un drone », dans la région d'Al-Mahfed, contrôlée par des combattants d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), a indiqué à l'Agence France-Presse un responsable local. « Les raids ont touché par erreur une maison de la famille Lachaab, tuant sept membres de cette famille, dont deux femmes, une adolescente et deux fillettes », a ajouté le responsable. Entre vendredi et dimanche dernier, des combats et des raids aériens avaient déjà fait 74 morts sur différents fronts yéménites.
La coalition sous commandement saoudien opère au Yémen depuis mars 2015 en soutien aux forces gouvernementales, alors que les États-Unis mènent campagne avec des drones contre les djihadistes d'Al-Qaïda, notamment dans le sud et le sud-est du Yémen. Ces développements sont intervenus après une série d'attentats contre l'armée yéménite lundi à Moukalla (sud-est), ayant fait 42 morts et qui ont été revendiqués par Daesh. Moukalla, chef-lieu du Hadramout, est un ancien bastion d'Al-Qaïda d'où le réseau extrémiste a été chassé en avril sous la pression de la coalition arabe, après l'avoir administré pendant un an.
La situation militaire s'est gravement détériorée depuis la semaine dernière au Yémen alors que des négociations depuis le 21 avril à Koweït entre le gouvernement yéménite et les rebelles chiites houthis devraient être suspendues la semaine prochaine pour l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, le mois de jeûne musulman. En visite dimanche à Koweït, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait exhorté les protagonistes du conflit à travailler avec son émissaire au Yémen pour « convenir d'une feuille de route de principes et parvenir rapidement à un accord global » pour mettre fin à quinze mois de guerre.
Mais, sur le terrain, l'aviation de la coalition arabe sous commandement saoudien, qui intervient au Yémen en soutien aux forces gouvernementales, a lancé dans la nuit de lundi à mardi des raids contre les rebelles dans le sud de la province de Taëz (sud-ouest), selon des sources militaires. Les raids, qui ont visé un véhicule chargé d'armes à un croisement de routes très fréquenté, ont fait 34 morts, dont 15 rebelles, ont indiqué ces sources.
« Parmi les morts figurent 19 civils, dont 4 femmes », a précisé à l'Agence France-Presse un responsable provincial, indiquant que le véhicule militaire a été détruit dans les raids survenus peu après minuit mardi. Dans la ville de Taëz, chef-lieu de la province éponyme, 11 civils et un soldat ont été tués par des tirs rebelles contre des quartiers résidentiels, a rapporté une source militaire, ajoutant que 9 militaires loyalistes ont été blessés dans le bombardement.
Plus au sud, des renforts militaires ont été acheminés dans la province de Lahj par les forces gouvernementales qui cherchent à reprendre des positions, conquises ces derniers jours par les rebelles autour de la base aérienne d'Al-Anad, la plus grande du Yémen, ont indiqué des sources militaires. Douze rebelles et trois soldats ont aussi péri dans des combats sur le front de Nahm, au nord-est de la capitale Sanaa, alors que six autres rebelles et deux militaires ont été tués dans des affrontements à Marib, à l'est de Sanaa, a-t-on ajouté.
Dans ce secteur, un avion de combat de la coalition a bombardé « par erreur » un véhicule des forces gouvernementales, tuant quatre soldats et en blessant quatre autres, selon un responsable de la troisième région militaire. Dans le sud, au moins sept civils ont été tués mardi dans deux raids aériens contre des djihadistes d'Al-Qaïda, qui ont touché « par erreur » une maison, selon un responsable et des sources tribales.
Les raids ont été menés à l'aube, « probablement par un drone », dans la région d'Al-Mahfed, contrôlée par des combattants d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), a indiqué à l'Agence France-Presse un responsable local. « Les raids ont touché par erreur une maison de la famille Lachaab, tuant sept membres de cette famille, dont deux femmes, une adolescente et deux fillettes », a ajouté le responsable. Entre vendredi et dimanche dernier, des combats et des raids aériens avaient déjà fait 74 morts sur différents fronts yéménites.
La coalition sous commandement saoudien opère au Yémen depuis mars 2015 en soutien aux forces gouvernementales, alors que les États-Unis mènent campagne avec des drones contre les djihadistes d'Al-Qaïda, notamment dans le sud et le sud-est du Yémen. Ces développements sont intervenus après une série d'attentats contre l'armée yéménite lundi à Moukalla (sud-est), ayant fait 42 morts et qui ont été revendiqués par Daesh. Moukalla, chef-lieu du Hadramout, est un ancien bastion d'Al-Qaïda d'où le réseau extrémiste a été chassé en avril sous la pression de la coalition arabe, après l'avoir administré pendant un an.
Liban : L'armée recherche des kamikazes dans les camps de réfugiés
L'armée libanaise ratissait mardi les camps de fortune où vivent des
réfugiés syriens près d'un village chrétien, théâtre la veille de huit
attentats suicides dans cette région limitrophe de la Syrie en guerre.
Le ministre de l'Intérieur libanais Nouhad al-Machnouk a toutefois
estimé qu'il était "plus probable que les kamikazes soient venus de
Syrie, plutôt que des camps de réfugiés". Il s'exprimait lors d'une
visite au village d'Al-Qaa, situé dans la Bekaa à quelques kilomètres de
la frontière syrienne, où huit kamikazes ont fait exploser leur
ceinture d'explosifs lors de deux attaques, lundi à l'aube et dans la
soirée, faisant au total 5 morts et 28 blessés.
"Nous craignons qu'il y ait d'autres terroristes", a indiqué Bachir Matar, le maire d'Al-Qaa. "Les unités de l'armée ratissent la zone à la recherche de suspects". "On n'a jamais eu aussi peur de toute notre vie", a confié à l'Agence France-Presse Yola Saad, une habitante d'Al-Qaa contactée par téléphone. "Les jeunes ont pris les armes pour garder leur quartier, personne ne sort sauf en cas de nécessité. Tout est fermé, à l'exception des magasins d'alimentation", a-t-elle ajouté.
"Tous les habitants restent chez eux, par peur de nouveaux attentats, les jeunes patrouillent dans les rues avec leurs armes", a indiqué de son côté Danny Naous. Al-Qaa est situé sur le principal axe routier reliant la ville syrienne de Qousseir à la Bekaa libanaise. Majoritairement chrétien, le village d'environ 3 000 habitants compte un quartier de musulmans sunnites et quelque 30 000 réfugiés syriens sont établis à sa périphérie. "L'armée a déployé des effectifs importants dans le secteur de Macharii al-Qaa", à la périphérie du village, "menant des opérations dans les camps de réfugiés à la recherche d'armes et de suspects", a indiqué l'agence nationale libanaise Ani.
Le mode opératoire des attaques de lundi - kamikazes et attentats simultanés - est typique des organisations djihadistes très actives en Syrie, à l'instar de Daesh et Al-Qaïda. Des chars de l'armée étaient déployés dans les rues d'Al-Qaa, où des habitants ont pris les armes pour se protéger, a constaté un photographe de l'Agence France-Presse. Des femmes posaient en armes devant les photographes.
Le Premier ministre Tammam Salam a toutefois invité, lors du conseil des ministres, les civils à ne pas prendre les armes. Le Hezbollah, très présent dans la Bekaa et dont les hommes combattent aux côtés du régime syrien de Bashar el-Assad, a déployé ses hommes sur la route reliant Baalbeck à la région semi désertique du Hermel "pour fouiller les véhicules", a indiqué un responsable de l'organisation. À Baalbeck, les militaires ont également mené "des opérations de ratissage dans des camps de réfugiés (...), interpellant 103 Syriens en situation irrégulière", selon un communiqué de l'armée. Le Liban accueille plus de 1,1 million de réfugiés syriens, soit le quart de sa population.
Par ailleurs, la mairie de la ville de Hermel, au nord-ouest d'Al-Qaa, a interdit de circulation pendant 72 heures les réfugiés syriens, selon un communiqué. La zone frontalière a été le théâtre de multiples affrontements entre l'armée libanaise et des groupes djihadistes comme le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, ou Daesh. La tension a culminé en août 2014, lorsque les deux groupes djihadistes ont enlevé une trentaine de soldats et policiers libanais, à Aarsal, dans l'est du pays. 16 d'entre eux ont été libérés fin 2015 à l'issue de longues négociations menées par Beyrouth.
"Nous craignons qu'il y ait d'autres terroristes", a indiqué Bachir Matar, le maire d'Al-Qaa. "Les unités de l'armée ratissent la zone à la recherche de suspects". "On n'a jamais eu aussi peur de toute notre vie", a confié à l'Agence France-Presse Yola Saad, une habitante d'Al-Qaa contactée par téléphone. "Les jeunes ont pris les armes pour garder leur quartier, personne ne sort sauf en cas de nécessité. Tout est fermé, à l'exception des magasins d'alimentation", a-t-elle ajouté.
"Tous les habitants restent chez eux, par peur de nouveaux attentats, les jeunes patrouillent dans les rues avec leurs armes", a indiqué de son côté Danny Naous. Al-Qaa est situé sur le principal axe routier reliant la ville syrienne de Qousseir à la Bekaa libanaise. Majoritairement chrétien, le village d'environ 3 000 habitants compte un quartier de musulmans sunnites et quelque 30 000 réfugiés syriens sont établis à sa périphérie. "L'armée a déployé des effectifs importants dans le secteur de Macharii al-Qaa", à la périphérie du village, "menant des opérations dans les camps de réfugiés à la recherche d'armes et de suspects", a indiqué l'agence nationale libanaise Ani.
Le mode opératoire des attaques de lundi - kamikazes et attentats simultanés - est typique des organisations djihadistes très actives en Syrie, à l'instar de Daesh et Al-Qaïda. Des chars de l'armée étaient déployés dans les rues d'Al-Qaa, où des habitants ont pris les armes pour se protéger, a constaté un photographe de l'Agence France-Presse. Des femmes posaient en armes devant les photographes.
Le Premier ministre Tammam Salam a toutefois invité, lors du conseil des ministres, les civils à ne pas prendre les armes. Le Hezbollah, très présent dans la Bekaa et dont les hommes combattent aux côtés du régime syrien de Bashar el-Assad, a déployé ses hommes sur la route reliant Baalbeck à la région semi désertique du Hermel "pour fouiller les véhicules", a indiqué un responsable de l'organisation. À Baalbeck, les militaires ont également mené "des opérations de ratissage dans des camps de réfugiés (...), interpellant 103 Syriens en situation irrégulière", selon un communiqué de l'armée. Le Liban accueille plus de 1,1 million de réfugiés syriens, soit le quart de sa population.
Par ailleurs, la mairie de la ville de Hermel, au nord-ouest d'Al-Qaa, a interdit de circulation pendant 72 heures les réfugiés syriens, selon un communiqué. La zone frontalière a été le théâtre de multiples affrontements entre l'armée libanaise et des groupes djihadistes comme le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, ou Daesh. La tension a culminé en août 2014, lorsque les deux groupes djihadistes ont enlevé une trentaine de soldats et policiers libanais, à Aarsal, dans l'est du pays. 16 d'entre eux ont été libérés fin 2015 à l'issue de longues négociations menées par Beyrouth.
lundi 27 juin 2016
Israël/Palestine : Pour Ramadan, Gaza fait revivre les repas solidaires
Des Palestiniens préparent l'usage séculaire de la "Tekkiya" à Gaza le 13 juin 2016 (Afp)
A Gaza, face à la pauvreté grandissante, des Palestiniens ont fait revivre cette année pour le Ramadan l'usage séculaire de la "Tekkiya", une soupe populaire héritée, selon la tradition, du patriarche Abraham.
Pendant tout le mois sacré de jeûne musulman, Sahar al-Chérif, ses cinq enfants et ses petits-enfants vont pouvoir manger à leur faim tous les soirs après le coucher du soleil et avaler une collation avant l'aube.
A 40 ans, divorcée, cette matriarche remue toute l'année ciel et terre pour nourrir sa tribu: trois filles, dont deux divorcées, deux garçons au chômage qui ne trouvent pas de travail et donc pas de logement, et leurs enfants.
Avec ses maigres moyens, les repas sont plus que frugaux en temps ordinaire dans la famille Chérif. "Quand on ne vient pas à la Tekkiya, je prépare une théière, je sors deux tomates et c'est tout. On est en vie pour une seule raison: la mort ne veut pas de nous", se lamente cette femme intégralement voilée de noir.
Sahar al-Chérif est loin d'être un cas isolé dans la bande de Gaza, petite langue de terre côtière soumise à dix ans de blocus israélien et près de trois années de fermeture de la frontière égyptienne. Selon l'ONU, 72% des foyers gazaouis sont en sous-alimentation.
"On a tout le temps la tête qui tourne, on se sent mal et une de mes filles fait de l'anémie tandis qu'une autre a des problèmes rénaux", témoigne Sahar al-Chérif, en emportant son plat de riz et de poulet et une soupe qu'elle servira avant l'aube à sa famille pour tenir les 16 heures du jeûne.
"J'ai 500 shekels (environ 115 euros) de loyer et de factures d'eau et d'électricité. Je reçois des aides de 100 à 200 shekels et je suis censée payer le reste de ma poche", poursuit-elle. Elle dit avoir frappé à toutes les portes, mais "personne ne se préoccupe des pauvres" à Gaza, gouvernée sans partage par le Hamas.
Dans l'enclave palestinienne, régulièrement ravagée par la guerre, le taux de chômage (45%) est l'un des plus élevés au monde. Selon la Banque mondiale, 39% des Gazaouis vivent sous le seuil de pauvreté sur un territoire où les prix ne cessent de flamber.
L'aide humanitaire, dont dépendent huit Gazaouis sur dix, n'y suffit pas. "Chaque jour, entre 150 et 200 familles" viennent chercher à manger à la Tekkiya de Gaza, affirme Hassan al-Khatib, qui la dirige. D'autres se rendent à celle de Khan Younès, plus au sud.
Et le public est extrêmement divers, assure Dib Abdel Halim, qui fait du bénévolat caritatif depuis des années et qui est encore volontaire pour cuisiner et servir à la Tekkiya. "La cible prioritaire, ce sont les foyers qui ont perdu leur soutien de famille: les veuves, les divorcées ou les femmes dont les maris ont émigré", explique-t-il.
Mais même des salariés se mêlent aux dizaines de Gazaouis qui se pressent pour récupérer leurs repas, indique ce diplômé d'université, âgé de 24 ans, qui lui non plus ne trouve pas de travail.
Face à la crise humanitaire, le retour à la tradition s'est imposé comme une évidence. "La Tekkiya est un élément de la culture, du patrimoine et de l'histoire" palestinienne, explique M. Khatib.
La Tekkiya serait née à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, l'autre territoire palestinien occupé par Israël. Abraham, le patriarche enterré à Hébron avec sa femme Sarah et ses fils selon la tradition, aurait, le premier, déposé de la nourriture pour les indigents. La Tekkiya de Hébron se dresse aujourd'hui encore sur les lieux présumés de ses offrandes.
Les distributions de nourriture telles qu'elles se pratiquent encore aujourd'hui ont été relancées à Hébron au XIIIe siècle.
A Hébron, elles ont lieu toute l'année. A Gaza, en revanche, les crève-la-faim envisagent avec angoisse la fin du Ramadan début juillet. Rétablie en 2016, la Tekkiya ne devrait plus servir que deux fois par semaine, et non pas quotidiennement, et seulement aussi longtemps que dureront les dons privés qu'elle dit recevoir de l'étranger.
(27-06-2016)
Liban: Cinq morts et 15 blessés dans une série d'attentats suicide
Cinq personnes sont mortes et 15 ont été blessées tôt lundi matin dans
une série d'attentats suicide dans un village de l'est du Liban proche
de la frontière syrienne, ont annoncé des responsables.
Une série d'explosions a frappé le village d'Al-Qaa, a déclaré un responsable libanais de la sécurité. Selon Georges Kettaneh, le secrétaire général de la Croix-Rouge libanaise, au moins huit personnes dont trois kamikazes ont été tuées et quinze ont été blessées.
Une série d'explosions a frappé le village d'Al-Qaa, a déclaré un responsable libanais de la sécurité. Selon Georges Kettaneh, le secrétaire général de la Croix-Rouge libanaise, au moins huit personnes dont trois kamikazes ont été tuées et quinze ont été blessées.
dimanche 26 juin 2016
Moyen-Orient : Israël et la Turquie trouvent un accord pour mettre fin à leur brouille
Israël et la Turquie ont trouvé un accord dimanche pour normaliser leurs
relations après six années de brouille causée par un raid meurtrier
d'un commando israélien contre un navire turc chargé d'aide pour Gaza,
selon un responsable israélien.
Israël s'est notamment engagé à verser 20 millions de dollars (18 millions d'euros) dans un fonds d'indemnisation pour les familles des dix Turcs tués lors de l'assaut contre le navire Mavi Marmara en 2010 en échange de l'abandon par Ankara de poursuites judiciaires contre les militaires israéliens, a indiqué à l'AFP ce responsable sous le couvert de l'anonymat.
Il a également précisé que l'accord prévoit le retour des ambassadeurs à Ankara et Tel-Aviv.
Tous les détails seront dévoilés lors d'une conférence de presse à Rome lundi à 12H00 locale (10H00 GMT), a-t-il ajouté.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est actuellement dans la capitale italienne pour des entretiens avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Les Etats-Unis avaient poussé les deux pays à signer un accord afin de renforcer la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Le Premier ministre turc Binali Yildirim s'exprimera lundi sur les termes de l'accord à 13h heure turque (10H00 GMT), a de son côté indiqué une source officielle turque.
La Turquie était une alliée régionale capitale d'Israël jusque dans les années 2000.
Leurs relations se sont ensuite progressivement détériorées, avant d'être réduites de manière drastique en 2010 en réaction à l'assaut meurtrier lancé par des commandos israéliens contre le Mavi Marmara, un navire affrété par une ONG humanitaire turque pour tenter de briser le blocus imposé par Israël à la Bande de Gaza. Cette opération s'était soldée par la mort de 10 Turcs.
Le ferry faisait partie d'une flottille internationale de six bateaux chargée d'aide humanitaire.
Israël avait présenté ses excuses en 2013 mais les tensions s'étaient ravivées l'année suivante avec une nouvelle offensive israélienne dans la bande de Gaza.
Ankara avait posé trois conditions à une normalisation des relations: des excuses publiques pour l'assaut, des indemnisations financières pour les victimes et la levée du blocus de Gaza, contrôlée par le Hamas.
Israël impose un strict contrôle sur les livraisons vers l'enclave palestinienne pour empêcher le mouvement islamiste Hamas de recevoir du matériel susceptible de servir à mener des attaques contre l'Etat hébreu.
L'Etat hébreu contrôle toutes les entrées et sorties de biens et de personnes de Gaza, à l'exception du terminal de Rafah, vers l'Egypte, que Le Caire tient fermé en quasi-permanence.
Les deux premières conditions ont été partiellement satisfaites et un compromis semble avoir été trouvé sur l'acheminement de l'aide turque aux habitants de Gaza via le port israélien d'Ashdod plutôt que de l'envoyer directement à cette enclave palestinienne, selon Ankara.
Selon les médias israéliens, Ankara se serait engagée à empêcher le Hamas au pouvoir à Gaza de mener des activités anti-israéliennes à partir de son territoire, mais il pourra continuer à avoir des activités diplomatiques en Turquie.
Netanyahu était soumis à des pressions en Israël pour ne pas signer cet accord sans que le Hamas s'engage à restituer les corps de deux soldats israéliens tués à Gaza en 2014 mais aussi à libérer deux Israéliens présumés vivants et détenus par le mouvement islamiste.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accepté, selon le responsable israélien, d'apporter son aide sur cette question.
Au cours des dernières semaines, les deux ex-alliés régionaux s'étaient rapprochés.
Israël a renforcé ses relations avec l'Otan en ouvrant une représentation permanente auprès du siège de l'Alliance à Bruxelles en mai, grâce à une décision turque de ne plus s'y opposer.
M. Erdogan avait déclaré récemment que "les Palestiniens, Israël et nous avons beaucoup à gagner à ce processus de normalisation".
"C'est l'intérêt des deux pays" de normaliser leurs relations, a affirmé à l'AFP Dror Zeevi, un universitaire spécialiste du Moyen-Orient.
"La Turquie a perdu presque tous ses contacts dans la région et Israël n'a pas beaucoup d'amis non plus", souligne M. Zeevi.
Israël s'est notamment engagé à verser 20 millions de dollars (18 millions d'euros) dans un fonds d'indemnisation pour les familles des dix Turcs tués lors de l'assaut contre le navire Mavi Marmara en 2010 en échange de l'abandon par Ankara de poursuites judiciaires contre les militaires israéliens, a indiqué à l'AFP ce responsable sous le couvert de l'anonymat.
Il a également précisé que l'accord prévoit le retour des ambassadeurs à Ankara et Tel-Aviv.
Tous les détails seront dévoilés lors d'une conférence de presse à Rome lundi à 12H00 locale (10H00 GMT), a-t-il ajouté.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est actuellement dans la capitale italienne pour des entretiens avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Les Etats-Unis avaient poussé les deux pays à signer un accord afin de renforcer la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Le Premier ministre turc Binali Yildirim s'exprimera lundi sur les termes de l'accord à 13h heure turque (10H00 GMT), a de son côté indiqué une source officielle turque.
La Turquie était une alliée régionale capitale d'Israël jusque dans les années 2000.
Leurs relations se sont ensuite progressivement détériorées, avant d'être réduites de manière drastique en 2010 en réaction à l'assaut meurtrier lancé par des commandos israéliens contre le Mavi Marmara, un navire affrété par une ONG humanitaire turque pour tenter de briser le blocus imposé par Israël à la Bande de Gaza. Cette opération s'était soldée par la mort de 10 Turcs.
Le ferry faisait partie d'une flottille internationale de six bateaux chargée d'aide humanitaire.
Israël avait présenté ses excuses en 2013 mais les tensions s'étaient ravivées l'année suivante avec une nouvelle offensive israélienne dans la bande de Gaza.
Ankara avait posé trois conditions à une normalisation des relations: des excuses publiques pour l'assaut, des indemnisations financières pour les victimes et la levée du blocus de Gaza, contrôlée par le Hamas.
Israël impose un strict contrôle sur les livraisons vers l'enclave palestinienne pour empêcher le mouvement islamiste Hamas de recevoir du matériel susceptible de servir à mener des attaques contre l'Etat hébreu.
L'Etat hébreu contrôle toutes les entrées et sorties de biens et de personnes de Gaza, à l'exception du terminal de Rafah, vers l'Egypte, que Le Caire tient fermé en quasi-permanence.
Les deux premières conditions ont été partiellement satisfaites et un compromis semble avoir été trouvé sur l'acheminement de l'aide turque aux habitants de Gaza via le port israélien d'Ashdod plutôt que de l'envoyer directement à cette enclave palestinienne, selon Ankara.
Selon les médias israéliens, Ankara se serait engagée à empêcher le Hamas au pouvoir à Gaza de mener des activités anti-israéliennes à partir de son territoire, mais il pourra continuer à avoir des activités diplomatiques en Turquie.
Netanyahu était soumis à des pressions en Israël pour ne pas signer cet accord sans que le Hamas s'engage à restituer les corps de deux soldats israéliens tués à Gaza en 2014 mais aussi à libérer deux Israéliens présumés vivants et détenus par le mouvement islamiste.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accepté, selon le responsable israélien, d'apporter son aide sur cette question.
Au cours des dernières semaines, les deux ex-alliés régionaux s'étaient rapprochés.
Israël a renforcé ses relations avec l'Otan en ouvrant une représentation permanente auprès du siège de l'Alliance à Bruxelles en mai, grâce à une décision turque de ne plus s'y opposer.
M. Erdogan avait déclaré récemment que "les Palestiniens, Israël et nous avons beaucoup à gagner à ce processus de normalisation".
"C'est l'intérêt des deux pays" de normaliser leurs relations, a affirmé à l'AFP Dror Zeevi, un universitaire spécialiste du Moyen-Orient.
"La Turquie a perdu presque tous ses contacts dans la région et Israël n'a pas beaucoup d'amis non plus", souligne M. Zeevi.
Libye : "Seule une armée unifiée permettra de vaincre l'EI en Libye" (Sarraj à l'AFP)
Des combattants des forces gouvernementales libyennes tiennent leur
position à Syrte, le 25 juin 2016 face aux jihadistes de l'EI (Afp)
Seule une armée unifiée en Libye permettra de vaincre le groupe Daesh qui s'est autoproclamé Etat islamique (EI), a déclaré à l'AFP le chef du gouvernement d'union nationale Fayez al-Sarraj au moment où les combats contre les jihadistes font rage à Syrte.
"Nous sommes convaincus qu'il ne peut y avoir de solution pour venir à bout de cette organisation (Daesh) qu'à travers un commandement militaire unifié qui rassemble les Libyens de toutes les régions du pays", a affirmé M. Sarraj en réponse à des questions écrites.
Installé depuis le 30 mars à Tripoli, avec le soutien de l'ONU et de nombreuses puissances occidentales, le gouvernement d'union (GNA) peine à étendre son autorité à l'ensemble du territoire, notamment dans l'est du pays, en Cyrénaïque.
Dans cette partie de ce vaste pays riche en pétrole, des milices et des unités de l'armée libyenne, demeurent loyales à des autorités non reconnues, sous le commandement du controversé général Khalifa Haftar.
Malgré ces divisions, le gouvernement d'union a lancé le 12 mai une vaste offensive contre le bastion des jihadistes à Syrte, une ville côtière du centre-nord tombée aux mains de Daesh en juin 2015.
Ses forces sont soutenues par des milices de l'ouest de la Libye, formées d'anciens rebelles ayant combattu en 2011 le régime de l'ex-dirigeant Muammar Kadhafi.
Pour la première fois, M. Sarraj a également dévoilé à l'AFP que ses forces recevaient "des aides", limitées et de nature logistique de la part de pays étrangers qu'il s'est abstenu de nommer.
Cette offensive a permis aux forces pro-GNA de reprendre plusieurs localités et positions occupées par Daesh entre Misrata, siège du commandement de l'opération militaire, et Syrte, ville située à 450 km à l'est de Tripoli.
Elles sont même entrées dans Syrte le 9 juin mais leur progression vers le centre-ville où se sont retranchées les jihadistes a été ralentie ces derniers jours par les contre-offensives de l'EI, menées à coups d'attentats suicide notamment.
"Le ralentissement de la progression des forces progouvernementales est dû à notre souci pour la sécurité des civils que l'EI n'a pas hésité à utiliser comme boucliers humains", a expliqué M. Sarraj.
Il y aurait encore à Syrte quelque 30.000 civils, selon des sources militaires des forces du GNA.
Mais pour le chef du gouvernement d'union, "la victoire n'est qu'une question de temps. Espérons qu'il soit très court".
Revenant sur l'implantation rapide de Daesh en Libye, à 300 kilomètres des côtes européennes, le Premier ministre désigné a pointé "une succession d'erreurs ces cinq dernières années, notamment le renoncement de la communauté internationale à compléter son aide à la Libye face aux défis post-conflit".
Bien que l'opinion publique libyenne reste farouchement opposée à toute intervention militaire étrangère, M. Sarraj n'a pas écarté la possibilité d'une aide internationale.
"Il y a (actuellement) des aides limitées ? expertise et logistique ? et nous avons par le passé dit être prêts à accepter l'aide et le soutien des pays frères et amis tant que ce soutien demeure dans le cadre d'une demande du GNA et en coordination avec lui de manière à préserver la souveraineté nationale", a-t-il souligné.
Issu d'un accord parrainé par l'ONU signé en décembre 2015 au Maroc, le gouvernement d'union nationale s'était autoproclamé en mars sur la base d'un communiqué de soutien d'une centaine de députés du Parlement reconnu basée à Tobrouk (est). Il n'a jamais obtenu de vote officiel de ce Parlement.
Outre la lutte contre Daesh, il doit aussi tenter de redresser l'économie d'un pays miné par les conflits et les divisions.
"Tout ce que nous pouvons faire c'est oeuvrer, par tous les moyens disponibles, à sortir notre pays de ses crises mais nous n'avons pas de baguette magique, nous n'avons que notre effort", a-t-il dit.
Puis de conclure: "je suis confiant que nous allons surmonter cette épreuve mais si un jour je perds cette foi, je ne resterai pas une minute".
(26-06-2016)
Seule une armée unifiée en Libye permettra de vaincre le groupe Daesh qui s'est autoproclamé Etat islamique (EI), a déclaré à l'AFP le chef du gouvernement d'union nationale Fayez al-Sarraj au moment où les combats contre les jihadistes font rage à Syrte.
"Nous sommes convaincus qu'il ne peut y avoir de solution pour venir à bout de cette organisation (Daesh) qu'à travers un commandement militaire unifié qui rassemble les Libyens de toutes les régions du pays", a affirmé M. Sarraj en réponse à des questions écrites.
Installé depuis le 30 mars à Tripoli, avec le soutien de l'ONU et de nombreuses puissances occidentales, le gouvernement d'union (GNA) peine à étendre son autorité à l'ensemble du territoire, notamment dans l'est du pays, en Cyrénaïque.
Dans cette partie de ce vaste pays riche en pétrole, des milices et des unités de l'armée libyenne, demeurent loyales à des autorités non reconnues, sous le commandement du controversé général Khalifa Haftar.
Malgré ces divisions, le gouvernement d'union a lancé le 12 mai une vaste offensive contre le bastion des jihadistes à Syrte, une ville côtière du centre-nord tombée aux mains de Daesh en juin 2015.
Ses forces sont soutenues par des milices de l'ouest de la Libye, formées d'anciens rebelles ayant combattu en 2011 le régime de l'ex-dirigeant Muammar Kadhafi.
Pour la première fois, M. Sarraj a également dévoilé à l'AFP que ses forces recevaient "des aides", limitées et de nature logistique de la part de pays étrangers qu'il s'est abstenu de nommer.
Cette offensive a permis aux forces pro-GNA de reprendre plusieurs localités et positions occupées par Daesh entre Misrata, siège du commandement de l'opération militaire, et Syrte, ville située à 450 km à l'est de Tripoli.
Elles sont même entrées dans Syrte le 9 juin mais leur progression vers le centre-ville où se sont retranchées les jihadistes a été ralentie ces derniers jours par les contre-offensives de l'EI, menées à coups d'attentats suicide notamment.
"Le ralentissement de la progression des forces progouvernementales est dû à notre souci pour la sécurité des civils que l'EI n'a pas hésité à utiliser comme boucliers humains", a expliqué M. Sarraj.
Il y aurait encore à Syrte quelque 30.000 civils, selon des sources militaires des forces du GNA.
Mais pour le chef du gouvernement d'union, "la victoire n'est qu'une question de temps. Espérons qu'il soit très court".
Revenant sur l'implantation rapide de Daesh en Libye, à 300 kilomètres des côtes européennes, le Premier ministre désigné a pointé "une succession d'erreurs ces cinq dernières années, notamment le renoncement de la communauté internationale à compléter son aide à la Libye face aux défis post-conflit".
Bien que l'opinion publique libyenne reste farouchement opposée à toute intervention militaire étrangère, M. Sarraj n'a pas écarté la possibilité d'une aide internationale.
"Il y a (actuellement) des aides limitées ? expertise et logistique ? et nous avons par le passé dit être prêts à accepter l'aide et le soutien des pays frères et amis tant que ce soutien demeure dans le cadre d'une demande du GNA et en coordination avec lui de manière à préserver la souveraineté nationale", a-t-il souligné.
Issu d'un accord parrainé par l'ONU signé en décembre 2015 au Maroc, le gouvernement d'union nationale s'était autoproclamé en mars sur la base d'un communiqué de soutien d'une centaine de députés du Parlement reconnu basée à Tobrouk (est). Il n'a jamais obtenu de vote officiel de ce Parlement.
Outre la lutte contre Daesh, il doit aussi tenter de redresser l'économie d'un pays miné par les conflits et les divisions.
"Tout ce que nous pouvons faire c'est oeuvrer, par tous les moyens disponibles, à sortir notre pays de ses crises mais nous n'avons pas de baguette magique, nous n'avons que notre effort", a-t-il dit.
Puis de conclure: "je suis confiant que nous allons surmonter cette épreuve mais si un jour je perds cette foi, je ne resterai pas une minute".
(26-06-2016)
Irak: Fallouja totalement libérée de Daesh
Le drapeau irakien sur un véhicule des forces du contre-terrorisme, le 23 juin 2016 à Fallouja (Afp)
Les forces irakiennes ont totalement libéré dimanche Fallouja, une ville de l'ouest de l'Irak aux mains des jihadistes du groupe terroriste Daesh qui s'est autoproclamé Etat islamique (EI) depuis janvier 2014.
"Aujourd'hui, le commandant des opérations à Fallouja, le général Abdelwahab al-Saadi, annonce que la ville a été libérée après que les forces d'élite du contre-terrorisme ont pris le contrôle du quartier Al-Jolan", a indiqué à l'AFP un porte-parole des forces irakiennes, Sabah al-Noman.
(26-06-2016)
Israël/Palestine : En Cisjordanie occupée, le robinet d'eau est à sec et les esprits à vif
Fatma Ali, montre la fontaine de son jardin d'où aucune eau ne coule,
dans son village de Salfit (nord de la Cisjordanie), le 23 juin 2016
(Afp)
Des dizaines de milliers de Palestiniens souffrent depuis quelques jours, sous une forte chaleur, de coupures d'eau dont Israël et les dirigeants palestiniens se rejettent la faute, dernier épisode en date du conflit pour cette précieuse ressource.
A Salfit, dans le nord de la Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël, Fatma Ali reçoit dans son jardin à la terre craquelée, entre une fontaine d'où rien ne coule et un poulailler où les volailles n'ont pas vu une goutte d'eau depuis des jours.
Fatma et les sept membres de la famille n'ont plus été ravitaillés depuis le passage, il y a cinq jours, d'une citerne réquisitionnée pour approvisionner les 15.000 habitants de Salfit et des milliers d'autres des villages environnants.
"J'ai des petits-enfants qu'on ne peut pas doucher et ils ont besoin de boire", se désole-t-elle.
La chaleur avoisine les 40 degrés au plus fort de la journée. Dans une région où oliveraies et palmiers s'étendent à perte de vue à flanc de collines, une partie des réserves vont à l'irrigation.
Fatma a repoussé un repas de rupture du jeûne du ramadan pour 20 personnes prévu le soir même. "Je ne peux ni cuisiner, ni faire la vaisselle, ni servir à boire, et mes invités ne pourront pas se laver les mains".
Salfit comme toute les villes palestiniennes doit acheter son eau à Israël.
Avec la canicule, l'Etat hébreu détourne une partie de l'eau revenant aux Palestiniens au profit des colons israéliens qui se sont établis en Cisjordanie, accusent les autorités palestiniennes.
"Salfit repose sur la plus grande nappe d'eau de la Palestine historique et nous n'avons pas de quoi boire parce que notre eau est volée et détournée vers Israël ou les colonies", qui grignotent chaque année davantage de terrain en Cisjordanie, petit territoire vallonné et rocailleux, accuse le maire de Salfit, Shaher Eshtieh.
Faux, rétorque le porte-parole de l'autorité israélienne de l'eau, Uri Schor.
Israéliens et Palestiniens souffrent pareillement du manque d'eau, causé par la chaleur et l'augmentation de la consommation, soutient-il. La pénurie d'eau résulte selon lui du "refus total" de l'autorité palestinienne de l'eau de donner son feu vert au remplacement de vieilles canalisations aux capacités limitées.
Au-delà de la maîtrise de la terre, le contrôle de l'eau est un enjeu majeur du conflit israélo-palestinien, l'un des plus vieux au monde.
Selon EWASH, une coalition d'ONG travaillant sur l'eau dans les Territoires palestiniens, la consommation par habitant en Cisjordanie est de 73 litres par personne et par jour. C'est en-dessous du standard de 100 litres établi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et plus de trois fois moins qu'en Israël, où elle atteint 240 litres.
Les colons, "eux, n'ont pas de coupure, ça ne touche que les villes et villages palestiniens. Donc, les Israéliens ne disent pas la vérité quand ils affirment que toute la région est touchée", charge Saleh Ataneh, qui dirige le département de l'eau à la mairie de Salfit.
Les Palestiniens dénoncent la mainmise qu'exercerait Israël sur le comité conjoint chargé de délivrer les permis de creuser des puits ou de construire des infrastructures. Il ne s'est plus réuni depuis des années, affirment-ils.
Le porte-parole de l'Autorité israélienne de l'eau, fait, lui, état de réunion conjointes. Entre 2013 et 2016, la fourniture d'eau à la région de Salfit-Naplouse est passée de 2,7 à 3,4 millions de m3 de janvier à mai, selon lui.
Le porte-parole des Affaires étrangères israéliennes Emmanuel Nahshon pointe du doigt le piratage des canalisations du côté palestinien. "Côté israélien, l'eau est mieux gérée et personne ne vole de l'eau directement dans le tuyau d'acheminement", dit-il.
Zaher Madi s'alarme des conséquences dramatiques pour son élevage bovin. "Des animaux sont morts et des vaches ont fait des fausses couches", raconte ce Palestinien longiligne de 49 ans. "J'ai besoin de 10 m3 par jour" or "j'en reçois actuellement 10 tous les quatre jours", dit-il, en montrant les quatre seaux qui restent du ravitaillement reçu la veille.
"Parfois, je suis obligé de ne pas nourrir les bêtes, parce que j'ai peur qu'ensuite elles réclament de l'eau". "Si ça continue, je vais tout arrêter", lâche-t-il.
(26-06-2016)
Israël: Perpétuité pour un ultra-orthodoxe ayant tué une adolescente à la Gay Pride
Yishaï Shlissel, encadré par des policiers lors d'une audience judiciaire le 16 juin 2016 à Jérusalem (Afp)
Un tribunal israélien a condamné dimanche à la prison à perpétuité un juif ultra-orthodoxe pour l'assassinat d'une adolescente israélienne poignardée lors de la Gay Pride à Jérusalem en 2015 ainsi que de tentatives de meurtres contre d'autres participants.
Yishaï Shlissel avait été reconnu coupable en avril et sa condamnation à perpétuité a été assortie de 31 ans de détention, a indiqué le tribunal dans un communiqué.
Le 30 juillet 2015, l'homme, alors âgé de 39 ans, s'était précipité sur le défilé qui parcourait Jérusalem, armé d'un couteau. Une jeune fille, Shira Banki, 16 ans, avait été grièvement blessée avant de succomber quelques jours plus tard. Six autres personnes avaient été blessées.
Le geste de Shlissel avait causé un émoi d'autant plus grand en Israël qu'il avait été libéré quelques semaines auparavant après avoir purgé 10 ans de prison pour une agression similaire lors d'une précédente marche des fiertés à Jérusalem en 2005. Il avait alors blessé trois personnes.
Il s'était abondamment répandu en critiques contre les homosexuels sur différents forums avant de passer à nouveau à l'acte. Il n'a ensuite montré aucun remords devant le tribunal.
La publication dans la presse de photos le montrant, dans son austère costume noir traditionnel des ultra-orthodoxes et le visage déformé par la rage, se jetant sur le cortège de la Gay Pride, avait marqué les esprits en Israël.
La police avait été vivement critiquée pour son incapacité à l'empêcher de passer de nouveau à l'acte et des limogeages jusqu'au plus hauts niveaux de l'institution avaient suivi cette attaque.
L'agression du 30 juillet avait été suivie le lendemain d'une attaque imputée à des extrémistes juifs contre une maison palestinienne en Cisjordanie occupée.
(26-06-2016)
samedi 25 juin 2016
Somalie : Un hôtel de Mogadiscio attaqué
Un hôtel de la capitale somalienne Mogadiscio était la cible samedi 25 juin d’une attaque à l’explosif et à l’arme automatique, a constaté un photographe de l’AFP. Le capitaine de police Ali Ahmed a indiqué à l’agence AP qu’un véhicule piégé avait explosé à l’entrée de l’hôtel, le Naasa Hablood, avant que des hommes armés ne pénètrent dans l’établissement.
Un témoin de l’attaque, cité par AP, a dit que les assaillants tiraient aléatoirement sur les personnes dans l’hôtel. «Ils tiraient sur toutes les personnes qu’ils voyaient. Je me suis échappé par la porte arrière», a raconté Ali Mohamud. Au moins quatre corps ont été aperçus hors de l’hôtel, selon un officier de police, Mohamed Hussein. Le Naasa Hablood est un hôtel souvent fréquenté par des hommes politiques et des membres de la diaspora.
Le 1er juin, un autre hôtel de la capitale, l’Ambassador, avait été attaqué par les islamistes somaliens Chabab. 10 personnes y ont été tuées. Les Chabab, affiliés à Al-Qaida, ont juré la perte du gouvernement somalien. Ils ont multiplié des attaques meurtrières contre des restaurants et quelques-uns des hôtels les plus en vue de Mogadiscio. En février 2015, une attaque avait visé le Central Hotel, faisant plus de 20 morts. Pour l’instant, l’attaque de l’hôtel Naasa Hablood n’a pas été revendiquée.
Un témoin de l’attaque, cité par AP, a dit que les assaillants tiraient aléatoirement sur les personnes dans l’hôtel. «Ils tiraient sur toutes les personnes qu’ils voyaient. Je me suis échappé par la porte arrière», a raconté Ali Mohamud. Au moins quatre corps ont été aperçus hors de l’hôtel, selon un officier de police, Mohamed Hussein. Le Naasa Hablood est un hôtel souvent fréquenté par des hommes politiques et des membres de la diaspora.
Le 1er juin, un autre hôtel de la capitale, l’Ambassador, avait été attaqué par les islamistes somaliens Chabab. 10 personnes y ont été tuées. Les Chabab, affiliés à Al-Qaida, ont juré la perte du gouvernement somalien. Ils ont multiplié des attaques meurtrières contre des restaurants et quelques-uns des hôtels les plus en vue de Mogadiscio. En février 2015, une attaque avait visé le Central Hotel, faisant plus de 20 morts. Pour l’instant, l’attaque de l’hôtel Naasa Hablood n’a pas été revendiquée.
Tunisie : Pour relancer le tourisme, le pays met en avant soleil, mer... et sécurité
Policiers en quad sur les plages et portiques à l'entrée des hôtels: un
an après le massacre de 38 touristes près de Sousse, la Tunisie met
l'accent sur le renforcement de la sécurité pour tenter de regagner la
confiance des vacanciers qui ont déserté le pays.
"Avant, nous vendions le soleil et les plages. Aujourd'hui, nous vendons le soleil, les plages et la sécurité", dit à l'AFP Anis Souissi, directeur commercial de l'hôtel Le Royal à Yasmine-Hammamet, station balnéaire au sud de Tunis.
Le 26 juin 2015, un Tunisien armé d'une kalachnikov débarquait sur une plage et dans un hôtel de Port El Kantaoui (centre-est), près de Sousse, et ouvrait le feu sur les estivants étrangers avant d'être abattu par la police.
L'attentat, revendiqué par l'organisation extrémiste Daesh, celle qui ose se déclarer Etat islamique (EI) alors qu'ils n'ont rien d'islamique, survenait trois mois après celui du musée du Bardo à Tunis (21 touristes et un policier tués).
Un choc pour la Tunisie et un coup très dur pour le tourisme, déjà affecté par l'instabilité ayant suivi la révolution de 2011.
Un an plus tard, les chiffres sont calamiteux: au premier trimestre 2016, les recettes ont chuté de 51,7% par rapport à la même période de 2015. L'an dernier le nombre de touristes européens avait déjà plongé de 65,8% par rapport à 2010, année de référence pour le secteur.
Après les attentats, les autorités ont annoncé le renforcement de la sécurité dans les aéroports et les zones touristiques.
Cette année, 1.500 agents supplémentaires de la police touristique ont été déployés selon le ministère de l'Intérieur, contre un millier l'an dernier, et 70 postes de police "mobiles" installés sur des plages.
"La sécurité est notre priorité", a déclaré fin mai à l'AFP la ministre du Tourisme Selma Elloumi. "Il ne peut pas y avoir de reprise sans sécurité", a-t-elle ajouté, assurant que celle-ci, jugée défaillante lors des attaques de 2015, s'était améliorée.
Après l'attentat de Sousse, le chef du gouvernement Habib Essid avait reconnu que la police avait été trop lente à intervenir.
Aujourd'hui, alors que débute la haute saison et que le pays est toujours sous état d'urgence, des policiers en uniforme ou en civil sillonnent les plages de l'île de Djerba (sud) et de Yasmine-Hammamet en quad, à cheval ou à pied.
"Toute personne qui nous semble suspecte, même s'il s'agit d'un vacancier, nous lui demandons ses papiers", affirme à l'AFP un policier, en rappelant que l'assaillant de Sousse avait caché son arme dans un parasol.
Après cette attaque, les autorités ont obligé les hôtels à prévoir leurs propres installations de sécurité, insistant sur la nécessité de partager la surveillance.
Anis Chemli, le directeur de l'hôtel Iberostar à Djerba, s'est plié aux nouvelles directives même si "c'est un fardeau financier supplémentaire".
"Avant l'attaque de Sousse, nous travaillions avec huit gardiens et 16 caméras de surveillance. Aujourd'hui, nous avons 16 gardiens équipés de talkies-walkies et 64 caméras dont chacune a coûté 2.000 dinars (plus de 800 euros), ainsi que quatre chiens et un portique de sécurité acheté 9.000 dinars (environ 3.700 euros). Nous attendons aussi la livraison d'un scanner pour les bagages", payé 26.600 euros, précise-t-il.
Selon M. Chemli, les hôtels de la zone touristique de Djerba-Zarzis se sont cotisés pour acheter huit quads aux forces de l'ordre afin qu'elles puissent patrouiller sur les plages.
Anis Souissi, de l'hôtel Le Royal à Hammamet, affirme qu'un tiers des nouveaux investissements en 2015 a été consacré à la sécurité, "devenue un argument de vente".
C'est vrai aussi pour les campagnes de promotion à l'étranger, explique Abdellatif Hamam, directeur général de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT).
"Nous invitons des journalistes, des tour-opérateurs et agences de voyage afin qu'ils voient par eux-mêmes (...) les mesures" adoptées, signale-t-il à l'AFP.
Mais la sécurité ne devrait constituer qu'"une partie du message", juge le président de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie (FTH), Radhouane Ben Salah. Axer les campagnes sur cet aspect au détriment de ce que peut offrir le pays en matière de tourisme (nature, culture...) pourrait être "contre-productif", plaide-t-il.
Même si certains pays d'Europe comme la Grande-Bretagne --dont 30 ressortissants sont morts à Sousse-- continuent de déconseiller la destination, M. Hamam se montre optimiste: "nos efforts commencent à porter leurs fruits. (...) 60 hôtels sur les 100 qui avaient fermé (après l'attentat de Sousse) ont rouvert".
"Avant, nous vendions le soleil et les plages. Aujourd'hui, nous vendons le soleil, les plages et la sécurité", dit à l'AFP Anis Souissi, directeur commercial de l'hôtel Le Royal à Yasmine-Hammamet, station balnéaire au sud de Tunis.
Le 26 juin 2015, un Tunisien armé d'une kalachnikov débarquait sur une plage et dans un hôtel de Port El Kantaoui (centre-est), près de Sousse, et ouvrait le feu sur les estivants étrangers avant d'être abattu par la police.
L'attentat, revendiqué par l'organisation extrémiste Daesh, celle qui ose se déclarer Etat islamique (EI) alors qu'ils n'ont rien d'islamique, survenait trois mois après celui du musée du Bardo à Tunis (21 touristes et un policier tués).
Un choc pour la Tunisie et un coup très dur pour le tourisme, déjà affecté par l'instabilité ayant suivi la révolution de 2011.
Un an plus tard, les chiffres sont calamiteux: au premier trimestre 2016, les recettes ont chuté de 51,7% par rapport à la même période de 2015. L'an dernier le nombre de touristes européens avait déjà plongé de 65,8% par rapport à 2010, année de référence pour le secteur.
Après les attentats, les autorités ont annoncé le renforcement de la sécurité dans les aéroports et les zones touristiques.
Cette année, 1.500 agents supplémentaires de la police touristique ont été déployés selon le ministère de l'Intérieur, contre un millier l'an dernier, et 70 postes de police "mobiles" installés sur des plages.
"La sécurité est notre priorité", a déclaré fin mai à l'AFP la ministre du Tourisme Selma Elloumi. "Il ne peut pas y avoir de reprise sans sécurité", a-t-elle ajouté, assurant que celle-ci, jugée défaillante lors des attaques de 2015, s'était améliorée.
Après l'attentat de Sousse, le chef du gouvernement Habib Essid avait reconnu que la police avait été trop lente à intervenir.
Aujourd'hui, alors que débute la haute saison et que le pays est toujours sous état d'urgence, des policiers en uniforme ou en civil sillonnent les plages de l'île de Djerba (sud) et de Yasmine-Hammamet en quad, à cheval ou à pied.
"Toute personne qui nous semble suspecte, même s'il s'agit d'un vacancier, nous lui demandons ses papiers", affirme à l'AFP un policier, en rappelant que l'assaillant de Sousse avait caché son arme dans un parasol.
Après cette attaque, les autorités ont obligé les hôtels à prévoir leurs propres installations de sécurité, insistant sur la nécessité de partager la surveillance.
Anis Chemli, le directeur de l'hôtel Iberostar à Djerba, s'est plié aux nouvelles directives même si "c'est un fardeau financier supplémentaire".
"Avant l'attaque de Sousse, nous travaillions avec huit gardiens et 16 caméras de surveillance. Aujourd'hui, nous avons 16 gardiens équipés de talkies-walkies et 64 caméras dont chacune a coûté 2.000 dinars (plus de 800 euros), ainsi que quatre chiens et un portique de sécurité acheté 9.000 dinars (environ 3.700 euros). Nous attendons aussi la livraison d'un scanner pour les bagages", payé 26.600 euros, précise-t-il.
Selon M. Chemli, les hôtels de la zone touristique de Djerba-Zarzis se sont cotisés pour acheter huit quads aux forces de l'ordre afin qu'elles puissent patrouiller sur les plages.
Anis Souissi, de l'hôtel Le Royal à Hammamet, affirme qu'un tiers des nouveaux investissements en 2015 a été consacré à la sécurité, "devenue un argument de vente".
C'est vrai aussi pour les campagnes de promotion à l'étranger, explique Abdellatif Hamam, directeur général de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT).
"Nous invitons des journalistes, des tour-opérateurs et agences de voyage afin qu'ils voient par eux-mêmes (...) les mesures" adoptées, signale-t-il à l'AFP.
Mais la sécurité ne devrait constituer qu'"une partie du message", juge le président de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie (FTH), Radhouane Ben Salah. Axer les campagnes sur cet aspect au détriment de ce que peut offrir le pays en matière de tourisme (nature, culture...) pourrait être "contre-productif", plaide-t-il.
Même si certains pays d'Europe comme la Grande-Bretagne --dont 30 ressortissants sont morts à Sousse-- continuent de déconseiller la destination, M. Hamam se montre optimiste: "nos efforts commencent à porter leurs fruits. (...) 60 hôtels sur les 100 qui avaient fermé (après l'attentat de Sousse) ont rouvert".
Syrie: L'alliance kurdo-arabe avance vers le centre de Minbej, fief de Daesh
Des combattants de l'alliance kurdo-arabe avancent vers le sud de la
ville syrienne de Minbej, un fief de Daesh, le 23
juin 2016 (Afp)
Les combattants de l'alliance kurdo-arabe, appuyés par les avions de la
coalition menée par les États-Unis, avançaient samedi vers le centre de
Minbej, fief du groupe jihadiste Daesh qui s'est autoproclamé Etat islamique (EI) dans le nord de la
Syrie.
Toujours dans le nord du pays en guerre, les forces du régime du dictateur Bashar al-Assad, soutenues elles par l'aviation russe, cherchaient à couper la principale route de ravitaillement des groupes rebelles d'Alep.
Les combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS), qui étaient entrés jeudi dans le sud-ouest de Minbej après trois semaines d'offensive, ont pris le contrôle du "rond-point des moulins", une importante intersection dans le sud de Minbej, ce qui les rapproche du centre-ville, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Des combats de rue avec les jihadistes de l'EI ont eu lieu toute la nuit jusqu'à samedi à l'aube, a indiqué l'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau militants et sources médicales dans le pays.
Les Brigades des révolutionnaires de Raqa, une des composantes arabes des FDS, ont confirmé sur Twitter l'avancée dans la ville, dont l'EI s'était emparée en 2014.
Selon Rami Abdel Rahmane, des affrontements se déroulent aussi dans les faubourgs nord, sans que les combattants kurdo-arabes ne parviennent pour le moment à entrer par ce côté.
Selon l'OSDH, au moins 89 membres des FDS et 463 jihadistes de Daesh ont été tués depuis le début de l'offensive le 31 mai.
Après un siège de près de deux semaines, les FDS avaient pénétré jeudi à Minbej malgré une résistance acharnée de Daesh qui utilise des kamikazes et des voitures piégées pour freiner l'avancée.
Avant d'être assiégée, Minbej, qui se trouve dans la province d'Alep, servait aux jihadistes de principal carrefour d'approvisionnement de la frontière turque vers Raqa, leur capitale de facto en Syrie située plus à l'est.
L'assaut terrestre est accompagné par d'intenses bombardements aériens de la coalition conduite par les États-Unis qui combat Daesh également dans l'Irak voisin.
La guerre en Syrie, qui a éclaté en 2011 après la répression d'une révolte pacifique, met aux prises de nombreux acteurs locaux et internationaux qui combattent sur un territoire très morcelé.
Toujours dans la province d'Alep, les avions syriens et russes pilonnaient samedi la ville du même nom pour appuyer la tentative au sol des forces du régime de fermer une route de ravitaillement reliant les quartiers rebelles à la Turquie voisine.
Les raids se concentrent sur la "route de Castello", au nord de la ville divisée depuis juillet 2012 entre les quartiers gouvernementaux (ouest) et rebelles (est), selon l'OSDH.
La défense civile a fait état de la mort d'une femme et d'un enfant dans le quartier d'al-Mayssar (est). L'OSDH ne disposait pas pour sa part d'un bilan des raids.
"Les avions russes appuient l'offensive terrestre du régime dans les faubourgs nord et des quartiers nord-ouest de la ville, tandis que les appareils syriens bombardent la partie est de la ville", a expliqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane.
Les rebelles et les groupes islamistes encerclent, à la périphérie ouest d'Alep, les quartiers gouvernementaux tandis les forces gouvernementales cherchent à encercler totalement les quartiers rebelles à l'est.
"Ces deux derniers jours, mes trois enfants et moi-même n'avons pas pu dormir en raison des explosions, d'une intensité jamais connue jusqu'à présent", a affirmé Abou Ahmad, 38 ans, propriétaire d'une supérette dans l'est.
"Mon magasin n'a pas pu recevoir de produits depuis deux jours car personne ne peut emprunter la route (de Castello)", a-t-il expliqué à l'AFP.
Ces frappes intenses surviennent au lendemain de l'annonce par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, que le mouvement chiite libanais allait appuyer l'offensive gouvernementale à Alep.
Le Hezbollah soutient déjà les forces du régime dans d'autres régions du pays.
Par ailleurs, un militant et photographe syrien, Khaled al-Issa, grièvement blessé dans l'explosion d'une bombe à Alep la semaine dernière, est mort dans la nuit dans un hôpital du sud de la Turquie, selon des pages Facebook d'amis militants.
L'attaque, dans laquelle avait été également blessé un autre journaliste, Hadi al-Abdallah, a été attribuée par leurs amis au Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda.
Israël/Palestine : Un banal accident de voitures se solde par l'assassinat d'une jeune palestinienne
Un banal accident de voitures s'est produit hier sur le boulevard circulaire -le boulevard 66- au sud de la Cisjordanie. L'un des deux véhicules était conduit par Majd el Khodor, une jeune Palestinienne d'Hébron... l'autre l'était par un colon. Très vite, les soldats de la force d'occupation étaient sur
place et ont criblé de balles le véhicule de Majd la
tuant sans pitié. Expéditif comme méthode... aucun média européen n'en a parlé bien entendu, probablement à cause du Brexit...
Moyen-Orient : Diplomatiquement, la Turquie cherche à renouer avec ses anciens alliés
Sous la houlette du nouveau chef de gouvernement, la Turquie tend la
main à la Russie et s'efforce de normaliser ses relations diplomatiques
avec Israël, un autre ex-allié, dans le souci de sortir de son
isolement.
Le Premier ministre Binali Yildirim a envoyé récemment des signaux d'une inflexion de la politique extérieure turque, après avoir remplacé en mai Ahmet Davutoglu, architecte d'une diplomatie agressive qui, selon des analystes, a apporté à la Turquie plus d'ennuis que de bénéfices.
Quand M. Davutoglu a été poussé vers la sortie par le président Recep Tayyip Erdogan, Ankara était plongé dans une crise sans précédent avec la Russie, avait fortement restreint ses relations avec Israël et l'Egypte tout en prouvant son impuissance à se débarrasser en Syrie du régime de Bashar al-Assad.
Aujourd'hui, un rapprochement de la Turquie avec ses voisins régionaux est d'autant plus crucial que les relations d'Ankara avec l'Union européenne traversent une zone de fortes turbulences. M. Erdogan a menacé jeudi d'organiser un référendum pour demander aux Turcs s'ils souhaitent vraiment un jour faire partie de l'UE.
Pour Soner Cagaptay, directeur du Programme de recherche sur la Turquie au Washington Institute, la politique extérieure de Davutoglu a fait que la Turquie s'est retrouvée "presque sans aucun ami" au Moyen-Orient, à l'exception du Qatar et du gouvernement régional du Kurdistan irakien.
"J'ai l'impression que la mission du nouveau Premier ministre turc est de lancer une offensive de charme pour réparer les dégâts diplomatiques laissés derrière lui par le Premier ministre congédié Davutoglu", a-t-il dit à l'AFP.
Binali Yildirim a envoyé la semaine dernière des signaux d'apaisement en direction de plusieurs capitales avec lesquelles les relations se sont tendues ces dernières années, traduisant un souci de retour à l'ancienne politique turque de "zéro problèmes avec les voisins".
"Israël, la Russie, l'Egypte? Il ne peut pas y avoir d'inimitié permanente entre ces pays qui bordent la Méditerranée (ou) la mer Noire", a déclaré M. Yildirim.
Pour Aykan Erdemir, chercheur à la Fondation pour la défense des démocraties, la "politique extérieure irresponsable" de la Turquie a représenté un "échec embarrassant". Ankara, "réalisant l'effet catastrophique de l'isolement" doit changer de pied pour "essayer d'entrer dans des relations d'échange avec les pays voisins", dit-il à l'AFP.
La liste des relations dégradées ou compliquées d'Ankara est longue, à commencer par les Etats-Unis comme l'UE qui s'inquiètent de sa dérive autoritaire et liberticide et de ses discours anti-occidentaux. Mais sur au moins trois fronts, ce pays membre-clé de l'Otan essaie de faire des progrès.
Avec Israël, six ans après l'assaut de commandos israéliens contre un bateau d'aide humanitaire pour Gaza sous blocus qui ont tué dix Turcs, Ankara s'apprête à normaliser ses relations.
Le chef de la diplomatie Mevlut Cavusoglu a évoqué cette semaine la "forte possibilité" d'un round final avant la fin du mois, quand des journaux turcs et israéliens parlaient d'une rencontre dès dimanche pour annoncer la prochaine normalisation.
Avec l'Egypte, les relations se sont dégradées après la condamnation par M. Erdogan du "coup d'Etat" des militaires ayant chassé du pouvoir son allié des Frères musulmans Mohamed Morsi. Mais Ankara souhaiterait se réconcilier, sous l'oeil bienveillant de l'Arabie saoudite, avec le président Abdel Fattah al-Sissi.
M. Yildirim a expliqué que les divergences ne devaient pas empêcher les relations économiques et commerciales, qui sont d'ailleurs une raison majeure pour Ankara de renouer avec ses voisins -- hydrocarbures ou tourisme en tête.
La crise avec la Russie, qui a entraîné une chute brutale des arrivées de touristes russes en Turquie, pourrait s'apaiser après le message envoyé par M. Erdogan à son homologue Vladimir Poutine à l'occasion de la fête nationale russe. Il s'agissait du premier contact depuis que deux F-16 turc ont abattu un avion russe ayant violé l'espace aérien turc au-dessus de la frontière avec la Syrie fin 2015.
Mais Ankara a refusé de produire les excuses exigées par Moscou. "S'il y a bien une chose qu'Erdogan est incapable de faire, c'est de s'excuser", dit M. Cagaptay.
Le Premier ministre Binali Yildirim a envoyé récemment des signaux d'une inflexion de la politique extérieure turque, après avoir remplacé en mai Ahmet Davutoglu, architecte d'une diplomatie agressive qui, selon des analystes, a apporté à la Turquie plus d'ennuis que de bénéfices.
Quand M. Davutoglu a été poussé vers la sortie par le président Recep Tayyip Erdogan, Ankara était plongé dans une crise sans précédent avec la Russie, avait fortement restreint ses relations avec Israël et l'Egypte tout en prouvant son impuissance à se débarrasser en Syrie du régime de Bashar al-Assad.
Aujourd'hui, un rapprochement de la Turquie avec ses voisins régionaux est d'autant plus crucial que les relations d'Ankara avec l'Union européenne traversent une zone de fortes turbulences. M. Erdogan a menacé jeudi d'organiser un référendum pour demander aux Turcs s'ils souhaitent vraiment un jour faire partie de l'UE.
Pour Soner Cagaptay, directeur du Programme de recherche sur la Turquie au Washington Institute, la politique extérieure de Davutoglu a fait que la Turquie s'est retrouvée "presque sans aucun ami" au Moyen-Orient, à l'exception du Qatar et du gouvernement régional du Kurdistan irakien.
"J'ai l'impression que la mission du nouveau Premier ministre turc est de lancer une offensive de charme pour réparer les dégâts diplomatiques laissés derrière lui par le Premier ministre congédié Davutoglu", a-t-il dit à l'AFP.
Binali Yildirim a envoyé la semaine dernière des signaux d'apaisement en direction de plusieurs capitales avec lesquelles les relations se sont tendues ces dernières années, traduisant un souci de retour à l'ancienne politique turque de "zéro problèmes avec les voisins".
"Israël, la Russie, l'Egypte? Il ne peut pas y avoir d'inimitié permanente entre ces pays qui bordent la Méditerranée (ou) la mer Noire", a déclaré M. Yildirim.
Pour Aykan Erdemir, chercheur à la Fondation pour la défense des démocraties, la "politique extérieure irresponsable" de la Turquie a représenté un "échec embarrassant". Ankara, "réalisant l'effet catastrophique de l'isolement" doit changer de pied pour "essayer d'entrer dans des relations d'échange avec les pays voisins", dit-il à l'AFP.
La liste des relations dégradées ou compliquées d'Ankara est longue, à commencer par les Etats-Unis comme l'UE qui s'inquiètent de sa dérive autoritaire et liberticide et de ses discours anti-occidentaux. Mais sur au moins trois fronts, ce pays membre-clé de l'Otan essaie de faire des progrès.
Avec Israël, six ans après l'assaut de commandos israéliens contre un bateau d'aide humanitaire pour Gaza sous blocus qui ont tué dix Turcs, Ankara s'apprête à normaliser ses relations.
Le chef de la diplomatie Mevlut Cavusoglu a évoqué cette semaine la "forte possibilité" d'un round final avant la fin du mois, quand des journaux turcs et israéliens parlaient d'une rencontre dès dimanche pour annoncer la prochaine normalisation.
Avec l'Egypte, les relations se sont dégradées après la condamnation par M. Erdogan du "coup d'Etat" des militaires ayant chassé du pouvoir son allié des Frères musulmans Mohamed Morsi. Mais Ankara souhaiterait se réconcilier, sous l'oeil bienveillant de l'Arabie saoudite, avec le président Abdel Fattah al-Sissi.
M. Yildirim a expliqué que les divergences ne devaient pas empêcher les relations économiques et commerciales, qui sont d'ailleurs une raison majeure pour Ankara de renouer avec ses voisins -- hydrocarbures ou tourisme en tête.
La crise avec la Russie, qui a entraîné une chute brutale des arrivées de touristes russes en Turquie, pourrait s'apaiser après le message envoyé par M. Erdogan à son homologue Vladimir Poutine à l'occasion de la fête nationale russe. Il s'agissait du premier contact depuis que deux F-16 turc ont abattu un avion russe ayant violé l'espace aérien turc au-dessus de la frontière avec la Syrie fin 2015.
Mais Ankara a refusé de produire les excuses exigées par Moscou. "S'il y a bien une chose qu'Erdogan est incapable de faire, c'est de s'excuser", dit M. Cagaptay.
Syrie : "Le combat pour Alep est la plus grande bataille en Syrie" (Hassan Nasrallah)
Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a affirmé vendredi que le combat
pour la ville d'Alep est "la plus grande bataille" en Syrie, promettant
d'envoyer plus de combattants pour soutenir le régime syrien dans son
offensive contre les rebelles.
Intervenant lors d'un meeting marquant le 40e jour de la mort de Mustafa Badredinne, un ex-chef militaire du Hezbollah, il a indiqué que son organisation "allait augmenter sa présence à Alep (nord de la Syrie) car la plus grande bataille, celle qui est réelle et stratégique, est celle pour la ville et la région d'Alep".
La majorité de cette province septentrionale est aux mains du Front al-Nosra, branche syrienne d'al-Qaïda et de ses alliés islamistes, tandis que la ville, ancienne capitale économique du pays, est divisée depuis juillet 2012 entre quartiers tenus par les rebelles et zones contrôlées par le régime.
Les forces du président syrien Bachar al-Assad, appuyées par l'aviation russe, cherchent depuis des mois à assiéger totalement la ville d'Alep en coupant notamment les routes d'approvisionnement des quartiers rebelles avec la Turquie toute proche et qui soutient les insurgés.
"Nous faisons face à une nouvelle vague, une nouvelle phase d'opérations militaires (de la part des rebelles) dans le nord, spécialement dans la région d'Alep", a affirmé M. Nasrallah.
Le chef du Hezbollah a révélé, ce qui lui arrive très rarement, que son mouvement avait perdu 26 de ses membres au cours des affrontements durant ce mois.
Des combats sanglant pour le contrôle de Zeitan et Khalassa, deux localités stratégiques au sud d'Alep, avaient tourné à la mi-juin à l'avantage d'al-Nosra et de ses alliés
"Le combat pour la défense d'Alep, c'est le combat pour la défense du reste de la Syrie, de Damas. C'est la défense du Liban, de l'Irak et de la Jordanie", a martelé le chef du Hezbollah.
"Il est de notre devoir d'être à Alep. Nous y sommes et nous resterons à Alep", a-t-il encore dit.
Hassan Nasrallah a affirmé que le cessez le feu, entré en vigueur le 27 février sous les auspices des États-Unis et de la Russie n'avait servi que les rebelles qui étaient alors en train de perdre du terrain.
"Quand ils ont vu que nos adversaires étaient en train d'être défaits, les États-Unis et le Conseil de sécurité de l'ONU ont fait pression sur la Russie et la communauté internationale pour imposer une trêve", a-t-il soutenu.
"Qui en a bénéficié? Ce sont ceux qui ont fait venir des milliers de combattants, des chars, de l'artillerie et des munitions pour redonner vie à l'offensive" des rebelles, a-t-il ajouté faisant allusion à la Turquie et à l'Arabie Saoudite, qui appuient les insurgés.
La guerre en Syrie a éclaté depuis 2011 et implique une multitude d'acteurs syriens et internationaux. Elle a fait plus de 280.000 morts.
(24-06-2016 - Assawra)
Intervenant lors d'un meeting marquant le 40e jour de la mort de Mustafa Badredinne, un ex-chef militaire du Hezbollah, il a indiqué que son organisation "allait augmenter sa présence à Alep (nord de la Syrie) car la plus grande bataille, celle qui est réelle et stratégique, est celle pour la ville et la région d'Alep".
La majorité de cette province septentrionale est aux mains du Front al-Nosra, branche syrienne d'al-Qaïda et de ses alliés islamistes, tandis que la ville, ancienne capitale économique du pays, est divisée depuis juillet 2012 entre quartiers tenus par les rebelles et zones contrôlées par le régime.
Les forces du président syrien Bachar al-Assad, appuyées par l'aviation russe, cherchent depuis des mois à assiéger totalement la ville d'Alep en coupant notamment les routes d'approvisionnement des quartiers rebelles avec la Turquie toute proche et qui soutient les insurgés.
"Nous faisons face à une nouvelle vague, une nouvelle phase d'opérations militaires (de la part des rebelles) dans le nord, spécialement dans la région d'Alep", a affirmé M. Nasrallah.
Le chef du Hezbollah a révélé, ce qui lui arrive très rarement, que son mouvement avait perdu 26 de ses membres au cours des affrontements durant ce mois.
Des combats sanglant pour le contrôle de Zeitan et Khalassa, deux localités stratégiques au sud d'Alep, avaient tourné à la mi-juin à l'avantage d'al-Nosra et de ses alliés
"Le combat pour la défense d'Alep, c'est le combat pour la défense du reste de la Syrie, de Damas. C'est la défense du Liban, de l'Irak et de la Jordanie", a martelé le chef du Hezbollah.
"Il est de notre devoir d'être à Alep. Nous y sommes et nous resterons à Alep", a-t-il encore dit.
Hassan Nasrallah a affirmé que le cessez le feu, entré en vigueur le 27 février sous les auspices des États-Unis et de la Russie n'avait servi que les rebelles qui étaient alors en train de perdre du terrain.
"Quand ils ont vu que nos adversaires étaient en train d'être défaits, les États-Unis et le Conseil de sécurité de l'ONU ont fait pression sur la Russie et la communauté internationale pour imposer une trêve", a-t-il soutenu.
"Qui en a bénéficié? Ce sont ceux qui ont fait venir des milliers de combattants, des chars, de l'artillerie et des munitions pour redonner vie à l'offensive" des rebelles, a-t-il ajouté faisant allusion à la Turquie et à l'Arabie Saoudite, qui appuient les insurgés.
La guerre en Syrie a éclaté depuis 2011 et implique une multitude d'acteurs syriens et internationaux. Elle a fait plus de 280.000 morts.
(24-06-2016 - Assawra)
Libye : L'armée gouvernementale repousse une offensive de Daesh
Les forces progouvernementales libyennes ont repoussé vendredi une
nouvelle contre-offensive des djihadistes retranchés dans leur fief de
Syrte (centre-nord) après de « féroces » combats, selon un communiqué
militaire. À la faveur d'une offensive lancée le 12 mai pour reprendre
Syrte au groupe Daesh qui s'est autoproclamé État islamique, les forces du gouvernement d'union
nationale (GNA) sont entrées le 9 juin dans la cité et assiègent depuis
les djihadistes dans une zone de 5 kilomètres carrés qui s'étend du
centre de la ville côtière jusqu'à la mer, au nord. Les pro-GNA peinent
toutefois à progresser dans cette zone en raison de la forte résistance
des djihadistes qui mènent des contre-attaques, des attentats-suicides
et à la voiture piégée notamment. Située à 450 kilomètres à l'est de la
capitale Tripoli, Syrte est le principal fief des djihadistes en Libye,
qu'ils contrôlent depuis juin 2015.
Vendredi avant l'aube, les pro-GNA ont « repoussé une nouvelle contre-offensive de Daesh près de la route côtière au prix de violents combats qui ont contraint les djihadistes à reculer », a indiqué un communiqué des forces progouvernementales en utilisant un acronyme en arabe de Daesh. Celles-ci n'ont pas fait état de victime dans leurs rangs mais ont affirmé que 10 djihadistes avaient péri dans les combats. Pour freiner la progression des pro-GNA, les djihadistes ont déployé des francs-tireurs sur les toits et disséminé des engins explosifs dans la zone résidentielle où ils se sont retranchés.
Durant leur offensive, les pro-GNA ont reconquis plusieurs localités et positions occupées par Daesh depuis la ville de Misrata, siège du commandement de l'opération militaire, jusqu'à Syrte, 200 kilomètres plus à l'est. Les forces du GNA sont composées de milices issues des villes de l'ouest, principalement celles de Misrata qui s'étaient illustrées durant la révolte ayant conduit à la chute du régime de Muammar Kadhafi en 2011. Depuis le 12 mai, plus de 200 membres des forces pro-GNA ont été tués et plus de 600 blessés, selon un décompte de l'Agence France-Presse réalisé à partir de sources médicales et militaires.
Vendredi avant l'aube, les pro-GNA ont « repoussé une nouvelle contre-offensive de Daesh près de la route côtière au prix de violents combats qui ont contraint les djihadistes à reculer », a indiqué un communiqué des forces progouvernementales en utilisant un acronyme en arabe de Daesh. Celles-ci n'ont pas fait état de victime dans leurs rangs mais ont affirmé que 10 djihadistes avaient péri dans les combats. Pour freiner la progression des pro-GNA, les djihadistes ont déployé des francs-tireurs sur les toits et disséminé des engins explosifs dans la zone résidentielle où ils se sont retranchés.
Durant leur offensive, les pro-GNA ont reconquis plusieurs localités et positions occupées par Daesh depuis la ville de Misrata, siège du commandement de l'opération militaire, jusqu'à Syrte, 200 kilomètres plus à l'est. Les forces du GNA sont composées de milices issues des villes de l'ouest, principalement celles de Misrata qui s'étaient illustrées durant la révolte ayant conduit à la chute du régime de Muammar Kadhafi en 2011. Depuis le 12 mai, plus de 200 membres des forces pro-GNA ont été tués et plus de 600 blessés, selon un décompte de l'Agence France-Presse réalisé à partir de sources médicales et militaires.
Libye : L'armée gouvernementale repousse une offensive de Daesh
Les forces progouvernementales libyennes ont repoussé vendredi une
nouvelle contre-offensive des djihadistes retranchés dans leur fief de
Syrte (centre-nord) après de « féroces » combats, selon un communiqué
militaire. À la faveur d'une offensive lancée le 12 mai pour reprendre
Syrte au groupe Daesh qui s'est autoproclamé État islamique, les forces du gouvernement d'union
nationale (GNA) sont entrées le 9 juin dans la cité et assiègent depuis
les djihadistes dans une zone de 5 kilomètres carrés qui s'étend du
centre de la ville côtière jusqu'à la mer, au nord. Les pro-GNA peinent
toutefois à progresser dans cette zone en raison de la forte résistance
des djihadistes qui mènent des contre-attaques, des attentats-suicides
et à la voiture piégée notamment. Située à 450 kilomètres à l'est de la
capitale Tripoli, Syrte est le principal fief des djihadistes en Libye,
qu'ils contrôlent depuis juin 2015.
Vendredi avant l'aube, les pro-GNA ont « repoussé une nouvelle contre-offensive de Daesh près de la route côtière au prix de violents combats qui ont contraint les djihadistes à reculer », a indiqué un communiqué des forces progouvernementales en utilisant un acronyme en arabe de Daesh. Celles-ci n'ont pas fait état de victime dans leurs rangs mais ont affirmé que 10 djihadistes avaient péri dans les combats. Pour freiner la progression des pro-GNA, les djihadistes ont déployé des francs-tireurs sur les toits et disséminé des engins explosifs dans la zone résidentielle où ils se sont retranchés.
Durant leur offensive, les pro-GNA ont reconquis plusieurs localités et positions occupées par Daesh depuis la ville de Misrata, siège du commandement de l'opération militaire, jusqu'à Syrte, 200 kilomètres plus à l'est. Les forces du GNA sont composées de milices issues des villes de l'ouest, principalement celles de Misrata qui s'étaient illustrées durant la révolte ayant conduit à la chute du régime de Muammar Kadhafi en 2011. Depuis le 12 mai, plus de 200 membres des forces pro-GNA ont été tués et plus de 600 blessés, selon un décompte de l'Agence France-Presse réalisé à partir de sources médicales et militaires.
Vendredi avant l'aube, les pro-GNA ont « repoussé une nouvelle contre-offensive de Daesh près de la route côtière au prix de violents combats qui ont contraint les djihadistes à reculer », a indiqué un communiqué des forces progouvernementales en utilisant un acronyme en arabe de Daesh. Celles-ci n'ont pas fait état de victime dans leurs rangs mais ont affirmé que 10 djihadistes avaient péri dans les combats. Pour freiner la progression des pro-GNA, les djihadistes ont déployé des francs-tireurs sur les toits et disséminé des engins explosifs dans la zone résidentielle où ils se sont retranchés.
Durant leur offensive, les pro-GNA ont reconquis plusieurs localités et positions occupées par Daesh depuis la ville de Misrata, siège du commandement de l'opération militaire, jusqu'à Syrte, 200 kilomètres plus à l'est. Les forces du GNA sont composées de milices issues des villes de l'ouest, principalement celles de Misrata qui s'étaient illustrées durant la révolte ayant conduit à la chute du régime de Muammar Kadhafi en 2011. Depuis le 12 mai, plus de 200 membres des forces pro-GNA ont été tués et plus de 600 blessés, selon un décompte de l'Agence France-Presse réalisé à partir de sources médicales et militaires.
Syrie : L’inquiétant témoignage d’un ancien policier de Daesh
Abou Moussab, ex-policier de Daech, dit s’être glissé dans le flux des réfugiés pour rejoindre l'Europe. Il livre des confidences inquiétantes sur le fonctionnement de Daesh.
Hayat Boumeddiene, la compagne d’Amedy Coulibaly, est-elle devenue la chef de la brigade des femmes après sa fuite en Syrie ? C’est ce qu’affirme un certain Abou Moussab (un nom d’emprunt) dans le deuxième numéro de "Sang Froid", toute nouvelle revue trimestrielle dédiée à la justice, à l’investigation et au polar.
Aujourd'hui réfugié en Belgique, l’homme est un ancien policier de Daesh, le groupe qui s'est autoproclamé l’Etat Islamique ayant quitté l’organisation en juillet 2015. Il était présent à Raqqa quelques mois plus tôt. Il se souvient de l’arrivée de la Française, le 8 janvier 2015, soit la veille de l’attaque de l’Hypercacher après avoir passé la frontière syrienne au poste de Tell Abiad :
"J’étais dans nos bureaux de la sécurité du gouvernorat quand mes collègues m’ont informé qu’une personnalité importante était en train d’arriver à Raqqa. C’était l’effervescence en ville. On ne savait pas qui c’était", raconte-t-il à Alex Jordanov, journaliste baroudeur passé notamment par le Vrai Journal de Karl Zéro.
Le témoignage d’Abou Moussab ne manque pas d’intérêt sur le fonctionnement de Daesh. Ancien économiste, proche des Frères musulmans, l’homme s’est engagé très tôt dans la révolution syrienne au sein de la milice Ahrar ash-Sham : "Le camp de formation était en Turquie à Akçakale. Les Turcs qui nous ont accueillis ont fourni la logistique aux combattants. Il y avait deux camps : celui appelé Charia pour l’éducation religieuse et le camp Sabre pour l’entraînement militaire."
L’homme donne d’autres détails sur le double jeu des Turcs. Par la suite, Abou Moussab quittera la milice proche des Frères musulmans pour rejoindre d’abord le Front Al-Nosra puis l’Etat Islamique pour lequel il assurera les fonctions de policiers, chargé notamment des interrogatoires des policiers.
"Un jour, je me suis fait attraper en train de fumer. J’ai pris 20 coups de fouet et deux semaines d’enseignement de la charia", narre Abou Moussab.
Sur les raisons qu’ils l’ont poussé à quitter Daesh, l’intéressé reste très évasif, invoquant seulement des motifs personnels.
"On pourra vous combattre longtemps"
Pour rejoindre l’Europe, il dit s’être glissé dans le flux des réfugiés. "Un jeu d’enfant", dit-il. Il confirme qu’il s’agit du modus operandi de l’organisation terroriste pour infiltrer ses hommes en Europe. Abou Moussab dispose de deux faux passeports syriens à des noms différents. Il aurait alterné avec l’un et l’autre aux différents points de contrôle. Sans rencontrer la moindre difficulté. Il circulerait aujourd’hui tranquillement dans les rues de Bruxelles. Sa femme, voilé de pieds en cap, a également rallié la Belgique. Ils vivraient tous les deux dans un logement pour réfugiés.
La liberté de mouvement de l’ancien djihadiste peut inquiéter : Abou Moussab ne semble pas avoir renié ses anciennes convictions. Loin de là.
"Cette guerre ne fait que commencer. Vos militaires et votre police sont faibles. On pourra vous combattre longtemps", conclut-il.
Hayat Boumeddiene, la compagne d’Amedy Coulibaly, est-elle devenue la chef de la brigade des femmes après sa fuite en Syrie ? C’est ce qu’affirme un certain Abou Moussab (un nom d’emprunt) dans le deuxième numéro de "Sang Froid", toute nouvelle revue trimestrielle dédiée à la justice, à l’investigation et au polar.
Aujourd'hui réfugié en Belgique, l’homme est un ancien policier de Daesh, le groupe qui s'est autoproclamé l’Etat Islamique ayant quitté l’organisation en juillet 2015. Il était présent à Raqqa quelques mois plus tôt. Il se souvient de l’arrivée de la Française, le 8 janvier 2015, soit la veille de l’attaque de l’Hypercacher après avoir passé la frontière syrienne au poste de Tell Abiad :
"J’étais dans nos bureaux de la sécurité du gouvernorat quand mes collègues m’ont informé qu’une personnalité importante était en train d’arriver à Raqqa. C’était l’effervescence en ville. On ne savait pas qui c’était", raconte-t-il à Alex Jordanov, journaliste baroudeur passé notamment par le Vrai Journal de Karl Zéro.
Le témoignage d’Abou Moussab ne manque pas d’intérêt sur le fonctionnement de Daesh. Ancien économiste, proche des Frères musulmans, l’homme s’est engagé très tôt dans la révolution syrienne au sein de la milice Ahrar ash-Sham : "Le camp de formation était en Turquie à Akçakale. Les Turcs qui nous ont accueillis ont fourni la logistique aux combattants. Il y avait deux camps : celui appelé Charia pour l’éducation religieuse et le camp Sabre pour l’entraînement militaire."
L’homme donne d’autres détails sur le double jeu des Turcs. Par la suite, Abou Moussab quittera la milice proche des Frères musulmans pour rejoindre d’abord le Front Al-Nosra puis l’Etat Islamique pour lequel il assurera les fonctions de policiers, chargé notamment des interrogatoires des policiers.
"Un jour, je me suis fait attraper en train de fumer. J’ai pris 20 coups de fouet et deux semaines d’enseignement de la charia", narre Abou Moussab.
Sur les raisons qu’ils l’ont poussé à quitter Daesh, l’intéressé reste très évasif, invoquant seulement des motifs personnels.
"On pourra vous combattre longtemps"
Pour rejoindre l’Europe, il dit s’être glissé dans le flux des réfugiés. "Un jeu d’enfant", dit-il. Il confirme qu’il s’agit du modus operandi de l’organisation terroriste pour infiltrer ses hommes en Europe. Abou Moussab dispose de deux faux passeports syriens à des noms différents. Il aurait alterné avec l’un et l’autre aux différents points de contrôle. Sans rencontrer la moindre difficulté. Il circulerait aujourd’hui tranquillement dans les rues de Bruxelles. Sa femme, voilé de pieds en cap, a également rallié la Belgique. Ils vivraient tous les deux dans un logement pour réfugiés.
La liberté de mouvement de l’ancien djihadiste peut inquiéter : Abou Moussab ne semble pas avoir renié ses anciennes convictions. Loin de là.
"Cette guerre ne fait que commencer. Vos militaires et votre police sont faibles. On pourra vous combattre longtemps", conclut-il.
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