vendredi 1 août 2014

Israël/Palestine : huit Palestiniens tués malgré le cessez-le-feu

Huit Palestiniens ont été tués par des tirs d’artillerie israéliens près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, malgré le cessez-le-feu entré en vigueur vendredi matin, a annoncé une source médicale palestinienne. Pour la première fois depuis le début du conflit à Gaza, Israël et le Hamas ont accepté un cessez-le-feu de trois jours à partir de vendredi matin, après 24 jours d’une guerre dévastatrice et meurtrière dans l’enclave palestinienne. "Israël a accepté la proposition faite par les États-Unis et l’ONU d’un cessez-le-feu humanitaire de 72 heures à partir de 8 heures (7 heures à Paris) vendredi", a dit, sous le couvert de l’anonymat, un collaborateur du Premier ministre Benyamin Netanyahou.

Selon un communiqué commun de John Kerry et du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, ce "cessez-le-feu sans condition préalable et qui pourra être étendu" n’empêchera pas l’armée israélienne, qui a déclenché les hostilités le 8 juillet et est entrée dans la bande de Gaza le 17, de poursuivre ses opérations derrière ses positions actuelles.

Même si la trêve devait tenir, les divergences de fond sont profondes.

"Ce cessez-le-feu est très important pour donner aux civils innocents un répit dont ils ont bien besoin face à la violence", a déclaré John Kerry à New Delhi. Les 1,8 million de civils de Gaza recevront "l’aide humanitaire dont ils ont un besoin urgent" et leur offriront un répit pour "enterrer leurs morts, s’occuper des blessés et se réapprovisionner en denrées alimentaires", a ajouté le secrétaire d’État. Ce cessez-le-feu devait aussi permettre aux deux parties d’engager, avec la médiation de l’Égypte, des négociations "de fond". Des délégations palestinienne et israélienne étaient attendues vendredi matin au Caire pour des pourparlers associant le gouvernement égyptien et destinés à rechercher "un cessez-le-feu durable", selon le communiqué conjoint de l’ONU et de Washington. Un émissaire américain devrait participer aux négociations, selon un responsable américain.

Les précédents cessez-le-feu humanitaires, unilatéraux, ont volé en éclats. Mais c’est la première fois qu’un cessez-le-feu recueille l’assentiment des deux camps et est prévu pour une période aussi longue. Même si la trêve devait tenir, les divergences de fond sont profondes. Les discussions du Caire doivent permettre aux belligérants d’aborder tous les litiges. Outre l’arrêt des frappes israéliennes, le Hamas exige un retrait des troupes israéliennes, ainsi qu’une levée du blocus qui étouffe l’enclave palestinienne depuis 2006. Ezzat al-Rishq, membre de la direction politique du Hamas siégeant à Doha, a affirmé à l’AFP que des négociations approfondies étaient nécessaires en ce qui concerne le blocus de la bande de Gaza par Israël et que "plus d’efforts sont requis".

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