La Ligue arabe a appelé la communauté internationale à prendre les
mesures de "dissuasion" nécessaires contre le régime syrien soupçonné de
recourir à l’arme chimique. Les Nations unies et la communauté
internationale doivent "assumer leurs responsabilités" dans le conflit
syrien, ont conclu les ministres arabes des Affaires étrangères à la fin
d’une réunion tenue d’urgence dimanche soir au Caire. Selon eux, des
"mesures de dissuasion" s’imposent contre "les auteurs de ce crime
odieux" qui n’est autre à leurs yeux que le régime de Bashar el-Assad
qu’ils accusent de l’attaque du 21 août qui a fait des centaines de
morts selon l’opposition syrienne et Washington.
Les ministres n’ont toutefois pas évoqué ouvertement une frappe
militaire, envisagée par les États-Unis et la France, signe de divisions
au sein de l’institution panarabe où des pays comme l’Égypte,
l’Algérie, l’Irak et le Liban qualifient une telle intervention
d’"ingérence étrangère". Mais le chef de la diplomatie saoudienne Saoud
al-Fayçal, dont le pays veut la chute du régime Assad, y a apporté son
soutien. "Toute opposition à une action internationale ne peut être
qu’un encouragement pour le régime de Damas à poursuivre ses crimes".
Devant les ministres arabes, le chef de la Coalition nationale syrienne,
Ahmad Jarba, a plaidé en faveur d’une intervention étrangère pour
arrêter "la machine de guerre et de destruction" du régime du président
Assad qui fait fi des menaces internationales.
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Shimon Peres défend les choix d’Obama
Le président israélien Shimon Peres a défendu lundi la décision de son
homologue américain Barack Obama de demander l’aval du Congrès pour une
intervention militaire en Syrie, dans une interview diffusée à la radio
militaire. "Il a le droit d’entrer en guerre avec l’appui du Congrès
plutôt que sans (...). Je pense qu’il a des raisons de croire qu’il
obtiendra le feu vert", a déclaré Shimon Peres dans une interview
spéciale à l’occasion du Nouvel An juif, qui débute mercredi. "Je ne
pense pas que peser des décisions revient à bégayer. Je pense qu’on a le
droit de peser le pour et le contre (...), avant plutôt qu’après", a
ajouté Shimon Peres. "Je lui (à Obama) fais confiance sur tout ce qui
touche à Israël", a-t-il renchéri.
Barack Obama a annoncé samedi soir que, tout en approuvant le principe
d’une intervention militaire en Syrie, il repoussait l’échéance d’une
éventuelle frappe en la conditionnant à un vote du Congrès, en vacances
jusqu’au 9 septembre. De nombreux analystes israéliens ont critiqué les
"tergiversations" du président américain, à qui ils reprochent
d’affaiblir la force de dissuasion américaine au Moyen-Orient, notamment
face à l’Iran, accusé par Israël et les pays occidentaux de vouloir se
doter de l’arme atomique.
Shimon Peres est le premier responsable israélien à s’exprimer de
manière explicite sur la décision de Barack Obama. Dimanche, le Premier
ministre Benyamin Netanyahou s’est contenté de déclarer qu’Israël
restait "prêt à tous les scénarios". Le président Peres a une fonction
essentiellement honorifique, mais il bénéficie d’une autorité morale en
Israël et dans le monde en tant que doyen de la politique israélienne.
Malgré le délai de la décision américaine sur le sujet, Israël, voisin
de la Syrie, reste prêt à de possibles débordements sur son territoire
en cas d’intervention militaire étrangère contre Damas.
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Syrie : l’armée reste en état d’alerte
L’armée syrienne est toujours en état d’alerte même si la perspective
d’une frappe américaine s’est éloignée, affirme lundi un haut
responsable des services de sécurité. "L’agression américaine contre la
Syrie, si elle se produit, est une forme de soutien au terrorisme. (...)
L’armée est en état d’alerte et le restera jusqu’à ce que le terrorisme
soit complètement éradiqué", a-t-il dit sous le couvert de l’anonymat.
Le régime syrien de Bashar el-Assad qualifie de "terrorisme" la
rébellion qui tente depuis deux ans et demi de le renverser et qui est
soutenue par des pays occidentaux et arabes. "Les mercenaires en Syrie
n’ont pas atteint leurs objectifs et, comme eux, ceux qui se tiennent
derrière eux vont échouer", a poursuivi le responsable. "Une
intervention américaine directe serait une forme de la guerre permanente
menée contre la Syrie en vue de soutenir le terrorisme", selon lui. "La
Syrie se défendra par tous les moyens", a-t-il prévenu. "La Syrie et le
peuple syrien continueront de résister et seront capables de vaincre le
terrorisme."
Dimanche, Bachar el-Assad a prévenu de nouveau que son armée pouvait
faire face à toute attaque, après le recul du président Barack Obama qui
a repoussé la perspective d’une intervention en demandant au Congrès
l’autorisation de mener une frappe contre le pouvoir syrien soupçonné de
recourir aux armes chimiques.
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Menace contre la tenue d’une « Conférence de paix »
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a estimé
lundi que des frappes américaines en Syrie pourraient "reporter pour
longtemps, voire à jamais" la tenue d’une conférence de paix.
"Si l’action annoncée par le président américain (Barack Obama), au
grand regret de nous tous, a lieu, (...) cela va reporter pour
longtemps, voire à jamais, les perspectives de cette conférence", a
déclaré M. Lavrov lors d’une conférence de presse avec son homologue
sud-africaine Maite Nkoana-Mashabane, en visite à Moscou.
A la suite d’une attaque à l’arme chimique dans la banlieue de Damas le
21 août, attribuée par les Américains au régime du président Bashar
al-Assad, Barack Obama a demandé au Congrès américain de voter en faveur
de frappes aériennes en Syrie.
Russes, Américains et l’ONU s’efforcent depuis plusieurs mois de mettre
sur pied une conférence de paix dite Genève 2, qui doit offrir une
solution politique négociée entre Damas et la rébellion.
Cette conférence doit reprendre les lignes d’un accord international
signé à Genève le 30 juin 2012, mais jamais appliqué, dessinant les
contours d’une transition politique en Syrie.
Ce deuxième volet du "processus de Genève" devait initialement se tenir
en juin, puis en juillet, mais souffre des désaccords majeurs sur son
objectif et ses participants, ainsi que de la poursuite de la guerre qui
a fait plus de 100 000 morts en deux ans et demi.
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"La France ne va pas s’engager toute seule"
La France ne se lancera pas seule dans le conflit en Syrie si le Congrès
des États-Unis vote contre une intervention, a déclaré la présidente de
la commission de la défense de l’Assemblée nationale, Patricia Adam
(PS), citée lundi par le quotidien Ouest-France. "La France ne va pas
s’engager toute seule. Le Livre blanc de la défense le dit clairement.
Si le Congrès américain s’oppose à l’intervention, la France n’ira pas",
a estimé Mme Adam, députée PS du Finistère.
"Si le Congrès dit oui à une frappe, la question se posera alors de
savoir si nous soutenons l’intervention", a-t-elle ajouté, tout en
soulignant que "l’on ne peut laisser faire" s’il y a eu utilisation
d’armes chimiques en Syrie. Le président américain Barack Obama a décidé
samedi de demander l’avis du Congrès avant d’engager une intervention
en Syrie. Le Congrès ne se réunit pas avant le 9 septembre.
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L’Iran "rejette l’usage de la force"
L’Iran est prêt à aider à trouver une solution "pacifique" au conflit en
Syrie, a affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad
Javad Zarif en rejetant de nouveau toute intervention militaire
étrangère dans ce pays. Mohammad Javad Zarif, dont le pays est un allié
du régime syrien, a fait part de cette position iranienne lors d’une
conversation téléphonique, dimanche soir, avec le secrétaire général de
l’ONU Ban Ki-Moon, a indiqué lundi la radiotélévision iranienne (Irib)
sur son site internet. "Tout en rejetant l’usage de la force pour
résoudre la crise en Syrie", Mohammad Javad Zarif a affirmé que l’Iran
était "prêt à trouver une solution pacifique" en Syrie, ravagée par une
guerre civile depuis plus de deux ans.
Téhéran a multiplié les mises en garde aux États-Unis et à leurs alliés
contre les conséquences sur la région d’une frappe militaire contre le
régime du président Bashar el-Assad, accusé d’avoir eu recours à des
armes chimiques dans une attaque contre les rebelles le 21 août près de
Damas. Cette attaque a fait des centaines de morts, dont un grand nombre
d’enfants, selon Washington, l’opposition et une ONG syriennes. L’Iran,
qui condamne tout usage de ces armes prohibées et prône une solution
politique au conflit, affirme que l’attaque aurait pu être menée par les
rebelles qui veulent la chute du régime Assad.
Auparavant, Mohammad Javad Zarif avait affirmé qu’une approbation
éventuelle par le Congrès américain d’une frappe en Syrie serait une
violation du droit international, estimant que "seul le Conseil de
sécurité de l’ONU - dans des conditions particulières - peut donner une
autorisation" à l’usage de la force. Le président américain Barack Obama
a déclaré samedi qu’il avait pris la décision de principe de frappes
contre le régime syrien mais demandé au Congrès de donner son feu vert à
une telle opération. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité
de l’ONU (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine) n’ont pas
réussi à adopter une position commune sur une éventuelle frappe en
Syrie, Moscou et Pékin rejetant cette option.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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