Le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé vendredi à
l’unanimité la résolution sur la destruction des armes chimiques
syriennes qui ne prévoit toutefois aucun régime de sanctions
automatiques en cas de non-respect de ses termes comme le souhaitaient
les pays occidentaux.
À l’unanimité, les 15 membres du Conseil de sécurité ont ainsi mis fin à
des semaines d’intenses négociations diplomatiques entre les Etats-Unis
et la Russie. Le texte adopté vendredi à New York s’appuie sur le
compromis trouvé entre Moscou et Washington après l’attaque chimique du
21 août qui a fait des centaines de victimes dans la banlieue de Damas.
Bien que contraignante, cette résolution n’est pas placée sous chapitre
VII - qui autorise des sanctions automatiques, y compris une action
militaire. La possibilité de recourir au chapitre VII est mentionnée
dans le corps du texte (article 21), mais une telle mesure nécessiterait
l’adoption d’une nouvelle résolution.
"Le Conseil de sécurité des Nations unies (...) se tiendra prêt à
prendre des mesures dans le cadre du Chapitre VII de la Charte des
Nations unies", a toutefois prévenu le ministre russe des Affaires
étrangères Sergueï Lavrov.
Son homologue américain John Kerry a de son côté estimé que le vote de
vendredi montrait que "les actions avaient des conséquences."
"Notre objectif initial était de dissuader et d’éradiquer les capacités
chimiques syriennes. L’option de l’emploi de la force militaire que le
président Obama a laissée sur la table aurait pu le permettre. Mais la
résolution de ce soir va encore plus loin, mais par des moyens
pacifiques.
Elle visera, c’est une première, à éliminer l’intégralité de l’arsenal d’armes chimiques d’un pays", a dit John Kerry.
Le président américain Barack Obama avait quant à lui qualifié le projet
de résolution de "grande victoire potentielle pour la communauté
internationale", même si des sources diplomatiques occidentales estiment
que le texte adopté dévie de la ligne que la Maison blanche voulait
suivre dans ce dossier.
La destruction de l’arsenal chimique syrien passe désormais par des
inspections de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques
(OIAC).
Cette dernière réclame à la Syrie de garantir la sécurité de ses experts
et de leur fournir un accès "immédiat et sans entrave" à tous ses
sites. Un manquement à ces obligations entraînerait une réunion de
l’OIAC dans les 24 heures.
Les experts de l’OIAC disposeront de 30 jours pour visiter toutes les
installations déclarées la semaine dernière par la Syrie, où une
première équipe se rendra lundi.
Au delà de la question des armes chimiques, celle de la guerre civile qui sévit en Syrie reste posée.
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a dit souhaiter
qu’une conférence internationale sur la paix en Syrie soit organisée à
la mi-novembre.
L’envoyé spécial de la Syrie à l’Onu a de son côté assuré que Damas
s’engageait "fermement à se rendre à Genève" pour des discussions de
paix, tout en soulignant que "les soutiens des rebelles, la Turquie,
l’Arabie saoudite, la France, le Qatar et les Etats-Unis devaient eux
aussi respecter la résolution du Conseil de sécurité".
Selon lui, le texte approuvé vendredi répond à la plupart des inquiétudes de la Syrie.
Sergueï Lavrov a promis que Moscou ferait son possible pour que des pourparlers de paix soient organisés.
"On continue de mourir et des civils pacifiques souffrent chaque jour en
Syrie", a-t-il dit. "Virtuellement, le seul moyen de mettre aujourd’hui
un terme à ce chaos est de sortir de l’impasse pour entrer dans un
processus de règlement politique de la crise syrienne."
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Appel téléphonique historique entre Obama et Rohani
Barack Obama a annoncé vendredi qu’il avait parlé au téléphone avec son
nouvel homologue Hassan Rohani, un contact sans précédent entre
États-Unis et Iran depuis 1979, survenu au moment où les négociations
sur le nucléaire iranien reprennent. "À l’instant, je viens de parler
avec le président iranien Rohani", a déclaré le président Obama lors
d’une intervention à la Maison-Blanche peu après 15 h 30. Cette annonce
inattendue et spectaculaire s’est produite alors que les États-Unis et
l’Iran avaient rompu leurs relations diplomatiques dans la foulée de la
révolution islamique de 1979. "Nous avons discuté de nos tentatives en
cours pour parvenir à un accord sur le programme nucléaire iranien", a
ajouté le dirigeant américain.
Le gouvernement iranien a ensuite confirmé cet appel, annoncé également
sur son compte Twitter par le président iranien presque au moment où son
homologue américain prenait la parole. Les deux présidents "ont insisté
sur la volonté politique de résoudre rapidement la question nucléaire
et de préparer la voie pour résoudre d’autres questions ainsi que de
coopérer sur les affaires régionales", a annoncé le site internet de la
présidence à Téhéran. "Nous sommes conscients de toutes les difficultés
qui nous attendent", a ajouté Barack Obama, trois jours après avoir
prononcé à l’ONU un discours dans lequel il s’était dit disposé à donner
une chance à la diplomatie pour tenter de résoudre ce dossier,
contentieux majeur entre Téhéran et l’Occident.
"Le simple fait que [cet appel] était le premier contact entre des
présidents américain et iranien depuis 1979 illustre la profonde
méfiance régnant entre nos deux pays", a remarqué le président
américain. Mais cette conversation, trois jours après un rendez-vous
manqué entre les deux présidents à New York en marge de l’assemblée
générale des Nations unies, "montre aussi une possibilité de dépasser
cette histoire difficile", a estimé Barack Obama. "Je pense qu’il y a
une base pour une solution" avec Téhéran, a-t-il assuré. Les États-Unis
et leurs alliés soupçonnent la République islamique de vouloir se doter
d’une bombe nucléaire sous le couvert d’un programme civil, ce que
l’Iran dément.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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