mercredi 25 septembre 2013

Syrie : des rebelles s’opposent à une conférence impliquant l’Iran


Plus de cent officiers supérieurs de l’Armée syrienne libre (ASL, rebelles) ont signé un appel à "boycotter" toute conférence sur la Syrie impliquant le régime iranien, a-t-on appris mercredi à Paris auprès de l’un d’eux.
"En condamnant une fois de plus tout dialogue avec le régime criminel d’Assad et toute conférence qui ouvrira une voie autre que celle du renversement du régime en place, nous déclarons que le régime iranien constitue une partie sérieuse du problème et qu’il ne doit en aucun cas être associé à une quelconque conférence sur la Syrie", ont écrit ces officiers dans cet appel rendu public mercredi.
"Nous appelons à boycotter toute conférence ou discussions qui impliquent d’une manière ou d’une autre le régime iranien", ont-ils ajouté, estimant que "le temps est venu pour la communauté internationale de sanctionner le régime des mollahs pour ses crimes en Syrie".
Parmi les signataires figurent notamment le colonel Riad Assaad, fondateur de l’ASL en juillet 2011 à partir de soldats ayant fait défection au régime, le colonel Malik al-Kurdi, numéro deux de l’ASL, et plus de 35 généraux.
Cet appel est rendu public au lendemain de déclarations du président François Hollande qui a jugé que l’Iran était "bienvenu" pour participer à une prochaine réunion internationale sur la Syrie, à condition que ce soit dans l’optique d’une transition politique et pas d’un maintien au pouvoir de Bashar Al-Assad.
L’initiative d’une nouvelle conférence internationale baptisée Genève-2 et rassemblant notamment représentants du gouvernement syrien et de l’opposition a été prise début mai par les chefs des diplomaties russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry. Mais les rebelles syriens réclament d’abord le départ du président syrien avant de l’envisager.
"Je tiens à insister sur le fait que quiconque acceptera ou insistera pour la présence de l’Iran à une telle conférence internationale sera considéré comme un ennemi du peuple syrien", a déclaré mercredi à l’AFP le général de brigade Methkal Albatich, membre du conseil de commandement de l’ASL, de passage à Paris.
"Comment pourrions-nous accepter la participation d’un pays qui sur le terrain nous massacre ? Alors même que l’Occident ne nous montre qu’indifférence et inaction", a demandé ce général, dont la défection remonte à l’été 2012.
"Plus de 140 pays (et organisations) participent aux conférences des Amis de la Syrie. Pourtant, tous leurs efforts réunis sont loin d’égaler ceux du seul Iran envers le régime d’Assad... Car le sort des deux régimes, à Téhéran et à Damas, est lié, et quand Assad tombera, le gouvernement iranien tombera également", a jugé le général.
Interrogé sur les récents combats qui ont opposé, au sein de la rébellion syrienne, des membres de l’ASL à des groupes jihadistes, l’officier a relativisé l’importance de ces derniers.
"Certains de ces extrémistes viennent de Tchétchénie, d’Irak. Ils prétendent aider la révolution syrienne, mais ils ont leur propre ordre du jour. Mais ils sont très peu nombreux et ne représentent pas une menace pour nous. Le jour où Assad tombera, nous règlerons leur cas en deux jours. Mais nous devons d’abord nous occuper d’Assad", a assuré le général Methkal Albatich.

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