Au moins 24 personnes sont mortes dans des attaques en Irak vendredi,
dont 18 dans l’explosion de bombes dissimulées dans les appareils de
ventilation d’une mosquée sunnite au moment des prières.
Les deux engins piégés ont également fait quelque 21 blessés parmi les
fidèles de cette mosquée, à Al-Ragaa, près de Samarra (110 km au nord de
Bagdad), a-t-on appris de sources sécuritaires et médicales.
Peu après l’attentat, un obus de mortier est tombé sur une maison près
de la mosquée tuant une femme et sa fille, et blessant le père de
famille.
La double explosion dans la mosquée s’est produite au moment où les
fidèles arrivaient pour les prières du vendredi, a raconté Zaid
Abdulwahid, lui même blessé.
"Il y a eu une énorme explosion alors que nous allions commencer les
prières (...) Tout a été projeté en l’air", a décrit l’homme de 26 ans,
atteint au ventre et à la jambe et rendu presque sourd, depuis son lit
d’hôpital à Samarra.
"On ne s’attendait pas à ce que notre mosquée soit attaquée", a expliqué
Othman Ahmed, 23 ans, un autre blessé. "Après l’explosion, on n’y
voyait plus rien. Puis j’ai vu des morts et des blessés tout autour de
moi. Je me suis évanoui".
Dans d’autres attaques dans la même région, une femme a été tuée par
l’explosion de deux obus de mortier tirés sur sa maison, tandis que cinq
policiers étaient blessés par l’explosion d’un engin piégé sur une
route au sortir de Samarra.
Ailleurs dans le pays, au moins trois personnes ont été tuées.
Ceci porte à plus de 4.200 le nombre de personnes tuées dans des
violences en Irak depuis le début de l’année, et à 479 depuis le début
du mois, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources
sécuritaires et médicales.
Les attentats visant des civils sunnites ou chiites se sont multipliés
ces derniers mois faisant craindre une reprise de la guerre
confessionnelle qui avait ensanglanté le pays, notamment en 2006-2007.
Celle-ci avait réellement démarré en février 2006 avec un attentat contre la Mosquée d’Or, un haut lieu du chiisme, à Samarra.
Depuis plusieurs mois, des groupes liés aux extrémistes sunnites
d’Al-Qaïda s’attaquent à des mosquées, des marchés, et même des terrains
de football fréquentés par la communauté chiite.
Des attentats visant les sunnites commencent également à se multiplier,
tandis que l’ONU fait état de plus en plus de cas de déplacements forcés
de populations.
L’adjoint au représentant spécial de l’ONU à Bagdad, Gyorgy Busztin,
s’est inquiété mercredi de l’aggravation des violences qui ont renoué
avec leur niveau d’il y a cinq ans.
Le but de certains assassinats sectaires semblent viser à renforcer
l’exode de populations minoritaires pour renforcer les divisions entre
les communautés.
"Le recours à la violence et aux intimidations par des groupes illégaux
armés contre des communautés qu’on force à quitter leurs foyers est
inacceptable et constitue une claire violation des droits de l’Homme", a
ainsi souligné M. Busztin dans un communiqué.
Selon des informations en provenance de l’ONU, quelque 35 familles ont
fui Mahmoudiya et Latifiya, au sud de Bagdad, à la mi-septembre en
raison de menaces.
Et à Bassora, dans le sud du pays, des messages ont été déposés de nuit
près de mosquées sunnites disant : "quittez Bassora sinon nous agirons
comme ceux qui s’attaquent à des chiites à Mossoul", une ville du nord
du pays, selon un leader religieux sunnite.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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