Le président palestinien Mahmud Abbas a réclamé jeudi à l’ONU un accord
de paix "complet et définitif" avec Israël, prévenant qu’il
n’accepterait pas "le tourbillon d’un nouvel accord intermédiaire qui
s’éternise".
"Le temps est compté", a lancé M. Abbas à la tribune de l’assemblée
générale de l’ONU. "Les négociations en cours semblent être la dernière
chance d’arriver à une paix juste", a-t-il ajouté, en référence à la
reprise d’un dialogue direct fin juillet, après près de trois ans de gel
des discussions.
"Notre objectif est d’arriver à un accord complet et définitif et à un
traité de paix entre les Etats de Palestine et d’Israël qui résolve tous
les problèmes en suspens et réponde à toutes les questions", a
poursuivi le président palestinien.
S’engageant à négocier avec "ouverture d’esprit" et "une forte
détermination", M. Abbas a une nouvelle fois demandé avec force la fin
de la colonisation israélienne.
"La communauté internationale doit rester prête à condamner et arrêter
toute initiative sur le terrain qui affaiblirait les négociations, et je
fais ici référence, avant tout, à la poursuite des constructions de
colonies sur nos terres palestiniennes, en particulier à Jérusalem".
Les précédentes négociations directes entre les deux parties avaient
capoté en septembre 2010 en raison de la poursuite de la colonisation.
"Le simple fait de penser aux conséquences effrayantes d’un échec
devrait pousser la communauté internationale à intensifier ses efforts
pour saisir cette chance", a lancé M. Abbas.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit rencontrer le
président américain Barack Obama lundi à la Maison Blanche. Son
intervention à la tribune de l’ONU à New York est prévue le lendemain.
Mercredi, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a fait part de sa
volonté d’accélérer le rythme. Revendiquant une extrême discrétion sur
le contenu des discussions - au nom de l’efficacité du processus- il a
simplement indiqué que les négociateurs israéliens et palestiniens
s’étaient vus à sept reprises depuis la relance, les 29 et 30 juillet à
Washington, de leur dialogue direct.
La veille, M. Obama avait rencontré M. Abbas à New York, soulignant
qu’il était conscient de la difficulté du processus de négociation en
cours.
Le président américain avait, à cette occasion, rappelé la position de
son pays : "deux Etats vivant côte à côte dans la paix et la sécurité".
"Les frontières d’Israël et de la Palestine devraient être fondées sur
les lignes de 1967 avec des échanges (de territoires) d’un accord
mutuel, avec des éléments solides de sécurité pour qu’Israël puisse
continuer à se défendre lui-même contre toutes les menaces".
A la tribune de l’assemblée générale de l’ONU où il a consacré
l’essentiel de son discours au Moyen-Orient, M. Obama avait appelé le
monde entier à "prendre des risques" comme les dirigeants israéliens et
palestiniens.
"Les amis d’Israël, dont les Etats-Unis, doivent reconnaître que la
sécurité d’Israël en tant qu’Etat juif et démocratique dépend de la
concrétisation d’un Etat palestinien, et le dire clairement. Les pays
arabes, et ceux qui ont soutenu les Palestiniens, doivent reconnaître
que la stabilité ne sera obtenue que via une solution à deux Etats et un
Israël en sécurité".
"L’heure de la liberté pour le peuple palestinien a sonné. L’heure de
l’indépendance de la Palestine a sonné. L’heure de la paix a sonné", a
conclu jeudi M. Abbas.
En début d’intervention, le dirigeant palestinien avait tenu à souligner
qu’il s’exprimait pour la première fois à la tribune de l’ONU "au nom
de l’Etat de Palestine".
Le 29 novembre 2012, l’assemblée générale de l’ONU avait adopté, à une
large majorité, une résolution faisant de "l’entité" palestinienne un
"Etat observateur non membre" de l’ONU.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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