Photo : École à Nabi Samu’il, village en cours de purification ethnique. (Bokra.net)
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Al-Quds occupée : asphyxie et purification ethnico-religieuse
Dans la ville occupée d’al-Quds, la politique de l’apartheid menée
par l’occupant a été clairement dévoilée lors de la tempête de froid qui
s’est abattue dans la région. Si la bande de Gaza a été inondée par les
pluies torrentielles et les égoûts en provenance des colonies situées
dans la région du Naqab, dans la ville d’al-Quds, la pratique coloniale
et raciste de l’occupant fut à son comble, au cours de cette vague de
froid. Les rues de la partie Est de la ville, et notamment celles où ne
se trouvent aucune colonie, n’ont pas été déblayées par les engins de la
municipalité : la neige est restée des jours entiers, bloquant toute
possibilité de circulation de la population maqdisie. Suite à cela, la
neige s’est transformée en glace dans ces parties de la ville où les
colons sont rares, et plusieurs accidents ont eu lieu. De plus, la
municipalité sioniste a refusé de répondre aux demandes des Palestiniens
maqdisis réclamant l’alimentation électrique, préférant alimenter les
quartiers des colons, dans la partie de la ville occupée en 48 et dans
les colonies construites après 1967.
Selon les journalistes de la ville, les Palestiniens ont été victimes
d’une politique de discrimination criante lors de ces journées de
tempête, payant le prix de leur volonté de demeurer dans leur ville.
Considérés résidents mais non citoyens « israéliens », les Maqdisis ne
furent pas pris en compte par la municipalité de l’occupation lors de la
vague de froid. Leur présence dans la ville fut tout simplement
ignorée. C’est par leur solidarité et leur appartenance nationale que
les plus démunis d’entre eux furent secourus, les équipes palestiniennes
formées spontanément ayant réussi à sauver des dizaines de familles,
qui seraient mortes de froid. Après la tempête, ce sont les Palestiniens
qui ont déblayé les écoles et non les services municipaux de
l’occupation.
Les pluies torrentielles et la neige qui se sont abattues sur la
ville ont dévoilé les dégâts occasionnés par les creusements et les
tunnels construits par l’occupant, notamment à Selwan.
Destruction du tissu social maqdisi : L’occupant sioniste mène une
guerre multi-dimensionnelle contre la population palestinienne de la
ville. Une de ces dimensions concerne l’unité islamo-chrétienne, que
l’occupant vise à détruire, en propageant pour « le service civil » des
chrétiens palestiniens, dans ses institutions. Après les territoires
occupés en 48, c’est au tour de la population maqdisie et de sa
« minorité » chrétienne de subir la politique coloniale sioniste. Selon
le journaliste et écrivain Maqdisi, Rassem Ubaydat, de nombreuses
soi-disant écoles supérieures ont ouvert leurs portes à la jeunesse
maqdisie, l’attirant par des tarifs de départ attrayants, leur seul but
étant de normaliser avec l’occupation.
Assassinat d’un enfant : Un colon juif extrémiste a écrasé, samedi 21
décembre, un enfant de 14 ans, Amine Moussa Swaylem, qui est décédé sur
le coup.
L’occupation a prolongé l’interdiction d’entrer dans la ville
d’al-Quds au sheikh Raed Salah, une des principales figures de la
résistance populaire à l’occupation.
La guerre de l’occupant contre l’éducation
Une récente étude portant sur la situation de l’enseignement dans la
ville d’al-Quds souligne la politique raciste et discriminatoire de
l’occupation sioniste envers la population palestinienne maqdisie. Non
seulement des centaines d’élèves sont obligés de passer les barrrages et
à travers le mur de l’annexion pour se rendre à leurs écoles, tous les
jours, mais l’occupant asphyxie l’enseignement palestinien en refusant
de construire de nouvelles salles dans les écoles et de rénover les
salles existantes. Il a récemment démoli 4 nouvelles salles de cours
dans l’école Dar al-Aytam dans le quartier Thawri, et obligé l’école à
payer une amende de 56.000 shekels. Il a de même démoli la cour dans
l’école des filles dans Bab al-Zahra, dans l’ancienne ville, en faisant
payer une amende de 30.000 shekels. L’exemple de démolition le plus
étrange est celui de la démolition des toilettes dans l’école de Nabi
Samu’îl. Le rapport récent de l’ONU signale que 4329 à 5300 élèves
maqdisis ne sont inscrits dans aucune institution éducative. Pour Hatem
Abdel Qader, responsable du dossier d’al-Quds dans le mouvement Fateh,
l’occupant est le principal obsacle au développement de l’enseignement
dans la ville. Sulayman Rabdi, directeur de l’école des « Frères »,
ajoute que l’occupant refuse d’accorder aux écoles des permis de
construire. « Nous avons fait une demande de construire sur un bout de
terrain que nous possédons à Beit Hanina. L’occupant réclame 1 million
et demi de shekels pour l’autorisation. Nous sommes obligés de faire
appel aux dons, ce qui réclame beaucoup d’efforts et de temps. D’autre
part, le financement international consacré à l’enseignement est très
maigre, et les donateurs internationaux préfèrent financer les
programmes, ceux qui parlent de démocratie, de droits de l’homme et de
l’égalité entre les sexes, mais ignorent les principaux besoins de la
population ».
Umm Kamel, expulsée de sa maison en novembre 2008 à Sheikh Jarrah,
qui a résisté à cette expulsion en plantant une tente pendant un an,
devant sa maison envahie par les colons, a été interdite d’entrée aux
Etats-Unis par les services de renseignements américains. Umm Kamel,
figure résistante maqdisie, à cause de sa persévérance et son courage,
qui a fait reconstruire sa tente démolie huit fois par l’occupation,
avait pourtant obtenu un visa touristique pour les Etats-Unis où elle
devait recevoir le prix AMP et intervenir au cours de réunions pour
populariser la lutte des Maqdisis. Elle a été interpellée à l’aéroport
d’Istanbul, où elle était en escale, pour se voir notifier qu’elle est
indésirable aux Etats-Unis.
Selon un rapport récent, 100.000 Palestiniens Maqdisis en possession
de la carte de résidence d’al-Quds délivrée par l’occupation vivent à
présent au-delà du mur de l’annexion. Ce chiffre représente, d’après le
bureau palestinien central de statistiques près d’un tiers des Maqdisis
enregistrés en tant que tels. Selon le rapport de l’ONU au mois de mai
dernier, 77% des familles non-juives dans la ville occupée d’al-Quds
vivent en-dessous du seuil de la pauvreté, contre 25% des familles
juives.
14.000 Maqdisis ont perdu leur carte de résidence depuis 1967, plus de la moitié d’entre eux depuis 2006.
En l’espace d’une semaine, 14 jeunes sont arrêtés à Sour Baher au début du mois de décembre.
L’occupation détruit les maisons palestiniennes et construit des
colonies juives : La municipalité de l’occupation colle des ordres de
destruction sur deux immeubles dans le quartier Ayn Laouze, dans Silwan,
appartenant à la famille Siyam. Ces immeubles ont été construits il y a
dix ans. La mère décédée depuis deux ans, avait payé la taxe de 650
mille shekels pour avoir construit sans « autorisation » de
l’occupation. Les membres de la famille ont expliqué qu’ils essaient
depuis des années d’obtenir cette autorisation, mais en vain. Par
contre, les autorités de l’occupation ont dévoilé leur intention de
construire de nouvelles colonies dans la ville occupée : deux projets de
colonies sont à l’étude, l’un situé dans Ras al-Amoud et l’autre dans
Jabal al-Masharef.
Al-Quds occupée : les lieux saints
Pour empêcher la résistance populaire à la judaïsation de la mosquée
al-Aqsa, les autorités coloniales éloignent des jeunes Maqdisis, en leur
interdisant de s’en approcher : après avoir libéré trois jeunes ayant
été arrêtés, elles ont décrété leur éloignement pour une période allant
de 15 jours à trois mois, et le paiement de lourdes amendes.
Les colons sionistes poursuivent leurs incursions à l’intérieur de la
mosquée al-Aqsa. Le rabbin colon Yehuda Galik a dirigé deux incursions,
les 4 et 19 décembre, avec une vingtaine de colons, du côté de la porte
al-Maghariba, sous la protection de la police de l’occupation. Les
fidèles musulmans et les étudiants sur place ont réagi et refoulé les
colons.
Des dizaines de colons ont procédé le 3 décembre à l’éclairage de la
« chandelle du temple » à quelques mètres de la partie ouest de la
mosquée al-Aqsa, mesure qui prépare la judaïsation et l’invasion. Les
incursions des colons avec les « chandelles » ont été stoppées par les
fidèles de la mosquée, qui les ont empêchés d’entrer dans la mosquée.
Mais le lendemain, les forces de l’occupation ont mené une incursion
contre les fidèles à l’intérieur de la mosquée, tirant des bombes
lacrymogènes et rouant de coups les fidèles. 15 Palestiniens furent
blessés dont le journaliste Ata Uwaysat.
De nouveaux creusements sont menés sous la mosquée al-Aqsa par le
département archéologique de l’occupation, près de la porte al-Silsila.
L’institution al-Aqsa et le patrimoine dénonce la destruction des
vestiges musulmans.
L’occupant installe des caméras de surveillance à l’intérieur même de
la mosquée al-Aqsa. Après les caméras installées autour de la mosquée
et aux portes, à présent, ce sont trois caméras que l’occupant a
installées à l’intérieur.
Al-Quds occupée : résistance palestinienne
Une volonté inébranlable, une patience infinie, un esprit de
sacrifice immense : c’est par ces qualités que le résistant prisonnier
Samer Issawi a obtenu sa liberté. Samer Issawi, du bourg maqdisi
al-Issawiya, avait mené une grève de la faim illimitée, pendant 8 mois,
pour exiger sa libération. Fort du soutien de sa famille, de ses
proches, de son peuple et des libres de ce monde, Samer Issawi a donné
une leçon aux occupants, l’obligeant à reculer. Rien n’avait ébranlé sa
volonté. Ni les coups, ni les mauvais traitements, ni les pressions
exercées par l’Autorité de Mahmoud Abbas pour arrêter sa lutte, n’ont
rien fait. Il avait refusé toutes les propositions, faites par les
sionistes, les Etats européens, les organismes internationaux, pour
cesser sa lutte. Il a refusé son bannissement hors de sa ville. La
famille de Samer Issawi et les habitants d’al-Issawiya ont subi
arrestations, incursions, destructions des tentes de la solidarité à
maintes reprises. Cela ne les pas empêchés de poursuivre leur soutien au
héros. Les sionistes craignent même leur joie. Ils leur ont interdit de
la manifester en public. Mais la détermination des Palestiniens à fêter
le retour de leur héros, jusqu’à l’aube, a défié l’occupation.
Le colon russe Lieberman a réclamé l’emprisonnement à nouveau de
Samer Issawi, qui a déclaré que seule le kidnapping des sionistes
pouvait entraîner la libération des prisonniers. Samer Issawi a répondu
que Lieberman n’était qu’un « chien aboyant ».
Des dizaines de jeunes ont démoli 4 mètres carrés du mur de
l’annexion dans la zone al-Shiyyah, qui sépare al-Izariyeh de la ville
al-Quds.
Des affrontements entre les jeunes maqdisis et la police sioniste ont
eu lieu le 16 décembre dans deux quartiers de Selwan. Alors que les
jeunes lançaient des pierres et des cocktails molotov, les forces de
l’occupation envoyaient ds bombes sonores et des balles en caoutchouc.
Un officier sioniste a été poignardé près d’une colonie au nord d’al-Quds. « L’assaillant » a réussi à prendre la fuite.
Al-Quds occupée : pages d’histoire
Juste après avoir occupé la partie orientale de la ville d’al-Quds,
l’occupant procède à la destruction du quartier « maghrébin », sous le
prétexte d’élargir la place qui donne sur le mur a-Bouraq (appelé par
les sionistes « mur des lamentations »). Ce quartier, vieux de 700 ans, a
été consacré aux populations venant du Maghreb arabe. En juin 1967, il
rassemblait 650 personnes, environ 100 familles. Il y avait la mosquée
al-Maghariba, la zawiya Fakhriyya, l’école al-Afdaliyya, en plus des 135
maisons. Le 10 juin 1967, l’armée sioniste oblige la population à
quitter leurs maisons, dans un laps de temps de deux heures. Avant la
tombée de la nuit, le quartier fut rasé.
Al-Quds occupée : solidarité
L’Institution Internationale al-Quds – branche de Gaza, a organisé le
7ème congrès consacré à la ville occupée, sous le titre : « la
colonisation dans al-Quds et son rôle dans la judaïsation », le
19/12/2013. Dix recherches furent présentées et discutées au cours de ce
congrès. Au cours de la séance d’ouverture, M. Isma’ïl Haniyyé, premier
ministre du gouvernement à Gaza, a considéré que quatre facteurs
permettent à l’occupant d’oser s’en prendre à la ville d’al-Quds, le
plus important étant le vide politique dont souffre le projet national
palestinien. Il a déclaré que c’est l’absence de projet assurant la
protection de la ville occupée d’al-Quds et de la Cisjordanie dans
l’ensemble, qui facilite aux sionistes de s’accaparer et de judaïser la
ville, tout comme il a considéré que les préoccupations de la nation
arabe sont un facteur négatif, indiquant que la question d’al-Quds et de
la mosquée al-Aqsa ont perdu leur place prioritaire dans ces
préoccupations.
Quant au président de la branche de IIQ à Gaza, le député Ahmad Abou
Halbiyyé, il a affirmé que la ville occupée fait face à présent à une
des étapes les plus dangereuses de la judaïsation, expliquant les effets
néfastes des creusements et des tunnels, la menace de la confiscation
du droit du peuple palestinien sur la mosquée al-Aqsa, qui est à présent
entouré de dizaines de synagogues et de colonies. Le père Emmanuel
Msallam est intervenu au cours du congrès pour déclarer que la lutte
pour al-Quds est une lutte pour le droit au retour et la fin de
l’occupation et a souligné que la présence d’Israël dans al-Quds et la
Palestine n’est qu’une vague coloniale revêtue de religion, pour avoir
l’appui des peuples égarés.
L’union mondiale des ulémas musulmans a dénoncé le projet de la chaîne NBC de produire un film sioniste sur la ville d’al-Quds.
Le forum des journalistes palestiniens a dénoncé la participation de
la chaîne américaine NBC à la production d’un film dramatique en
collaboration avec l’occupant sur la ville d’al-Quds, d’après la vision
sioniste. Le film ou série intitulé DIG reprend les mythes sionistes sur
la judéité de la ville occupée. Le forum dénonce la légalisation de la
politique de l’apartheid, l’épuration ethnique et la colonisation par
cette production cinématographique.
Une campagne organisée par plusieurs associations nationales est
lancée contre la production de ce film sioniste, dont l’occupant attend
qu’il soit sa vitrine touristique. La chaîne NBC a d’ores et déjà
affirmé qu’elle « étudierait » la question avant de participer à cette
production mensongère. Ce que déplore le quotidien sioniste Haaretz.
(Décembre 2013 - "Baladi")