mardi 2 février 2016

Libye : Laurent Fabius dément une intervention militaire

Ce mardi, le chef de la diplomatie française a démenti toute velléité de la France d'intervenir militairement contre l'organisation proclamée État islamique (EI) en Libye, en marge d'une réunion à Rome de la coalition internationale contre l'EI. Cette réunion rassemble des ministres des Affaires étrangères ou des représentants de 23 pays, en présence de l'Américain John Kerry, pour faire le point sur la lutte contre Daesh, qui semble avoir cédé du terrain en Syrie et en Irak mais se renforce en Libye. "Il n'est absolument pas question que nous intervenions militairement en Libye", a affirmé Laurent Fabius devant la presse. "Je ne sais pas de quelle source cela provient." Un petit groupe "fait pression, mais ce n'est pas la position du gouvernement."
Des "plans pour intervenir contre Daech" ?
Le quotidien français Le Figaro a annoncé ce mardi que la France préparait "les plans pour intervenir contre Daesh" (acronyme de l'EI en arabe). "Ce qui est vrai, c'est que nous sommes préoccupés" par la montée de l'EI en Libye, et c'est pourquoi "il faut pousser à la formation d'un gouvernement d'union nationale", a encore dit Laurent Fabius. "Toute autre perspective n'est pas d'actualité", a ajouté le ministre. Une fois le gouvernement formé et approuvé par le Parlement, il sera alors en mesure de recevoir le soutien de la communauté internationale, en particulier pour s'assurer qu'il puisse siéger à Tripoli, a expliqué le ministre français. Mais "on ne peut pas non plus éternellement reculer l'objectif" et si "des personnalités se mettent en travers du chemin, on demandera des sanctions à leur encontre", a-t-il prévenu.
Sur la Syrie, Laurent Fabius a jugé important d'augmenter le nombre de frappes et de viser des objectifs plus stratégiques, tout en expliquant qu'il y avait "un lien entre ce qui se passe sur le terrain et le processus politique". Dans la mesure où des négociations sous l'égide de l'ONU sont en cours à Genève, "il faut que les bombardements s'arrêtent", a-t-il dit. "On ne peut pas bombarder en Syrie et discuter à Genève", a-t-il encore jugé, en faisant explicitement allusion à la Russie.

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