L'accord conclu entre les grandes puissances vendredi à Munich, en
Allemagne, pour une "cessation des hostilités" en Syrie dans un
délai d'une semaine avait suscité des espoirs fragiles.
Mais depuis, aucune accalmie ne s'est dessinée sur le terrain, et
la situation est encore devenue plus compliquée dans le nord de la
Syrie, où interviennent une multitude d'acteurs, syriens comme
étrangers.
Le président américain Barack Obama a de nouveau demandé à son
homologue russe Vladimir Poutine de mettre fin aux frappes
aériennes russes "contre les forces de l'opposition modérée".
Outre ses opérations contre les Kurdes, la Turquie, hostile au
régime du dictateur Bashar al-Assad et en froid avec la Russie,
envisage de lancer avec l'Arabie saoudite une opération terrestre
en Syrie, officiellement destinée à combattre les jihadistes du
groupe Etat islamique (EI), selon le ministre turc des Affaires
étrangères, Mevlut Cavusoglu.
Des forces "spéciales" saoudiennes pourraient être ainsi déployées
dans le cadre de la coalition antijihadistes conduite par les
Etats-Unis, a déclaré dimanche le ministre saoudien des Affaires
étrangères Adel al-Jubeir.
Ces déclarations coïncident avec le déploiement d'avions de combat
saoudiens sur la base turque d'Incirlik afin d'"intensifier les
opérations aériennes" contre l'EI, selon un haut responsable
saoudien de la Défense.
L'engagement accru de Ryad et d'Ankara survient alors que les
groupes rebelles soutenus par les deux puissances sunnites ne
cessent de perdre du terrain face aux Kurdes mais aussi et surtout
face aux forces du régime.
L'Iran et la Russie, les principaux alliés de Damas, ont mis en
garde ces pays contre l'envoi de troupes en Syrie.
"Nous ne permettrons certainement pas que la situation en Syrie
évolue conformément à la volonté des +pays rebelles+. Nous
prendrons les décisions nécessaires le moment venu", a averti
l'adjoint du chef d'état-major des forces armées iraniennes, le
général Massoud Jazayeri.
L'armée syrienne continue de progresser au nord d'Alep et ne se
trouvait plus dimanche qu'à environ trois kilomètres au sud de
Tall Rifaat, l'un des trois bastions qui restent aux insurgés dans
cette région. La localité, qui a été visée samedi par plus de 20
raids russes, est également attaquée à l'est par les Kurdes.
L'offensive lancée le 1er février par le régime a provoqué l'exode
de dizaines de milliers de personnes qui restent notamment
bloquées au nord d'Azaz, tout près de la frontière turque,
espérant qu'Ankara les laissent entrer.
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