« Sur cette terre, il y a de quoi mériter de vivre. Mais
malheureusement, je ne vois pas ce qui pousse à vivre tant que
dure l’occupation, qui nous suffoque, qui assassine nos frères et
nos sœurs. Accorde, Allah, la miséricorde à nos martyrs, soulage
nos blessés et libère nos prisonniers. Vous nous avez devancés, et
nous sommes, par la permission d’Allah, sur vos traces »
(martyr Amjd Sukari, Abu ‘Umar)
Les opérations de la résistance se développent qualitativement.
C’est ce que reconnaissent et craignent les sionistes, qui ont eu
affaire avec deux opérations de qualité, depuis la fin du mois de
janvier. L’Intifada al-Quds se poursuit, et les tentatives sionistes
de l’avorter, par divers moyens, échouent. La dernière tentative a
consisté à fournir 30.000 autorisations de travail dans les
territoires occupés en 48, pour les Palestiniens de Cisjordanie,
considérant que le chômage et la précarité incitent à la révolte.
Cependant, les 600 autorisations accordées aux habitants de Qabatia,
dans la province de Jénine, ont été supprimées, en tant que punition
collective. Les sionistes brandissent « la carotte et le bâton »
voulant séparer les « bons palestiniens » des résistants.
Cependant, la grève de la faim menée depuis presque 80 jours par
Mohammad al-Qiq, journaliste de la ville d’al-Khalil, et la
mobilisation grandissante à son soutien, sont des moyens populaires
pour étendre l’Intifada et la développer, notamment dans les
territoires occupés en 48. Le cinquième mois de l’Intifada se
déroule sous le signe de la grève de la faim de Mohammad al-Qiq,
symbole de la ténacité palestinienne.
Les mesures répressives contre les députés palestiniens au Knesset
sioniste, parce qu’ils ont visité les familles des martyrs
maqdissis, montrent une fois encore que la « citoyenneté » dans
l’entité coloniale n’est pas chose naturelle, mais un moyen
d’enjoliver l’occupation. Dans al-Quds, les familles des martyrs
réclament toujours la restitution des corps de leurs enfants,
confisqués par l’occupation qui en fait un objet de chantage : « ou
bien vous les enterrez de nuit, avec la participation de 50
personnes au maximum, et ailleurs que dans al-Quds, ou bien nous les
gardons ». Rien que sur le plan humain, ce chantage devrait être
dénoncé par la communauté internationale, mais elle n’existe que
pour le soutien aux sionistes, depuis la déclaration Balfour en 1917
et le vote de l’ONU en 1947. C’est ce qu’ont compris les
Palestiniens qui ont occupé les sièges du CICR et d’organismes de
l’ONU en Cisjordanie, à cause de leur silence complice concernant la
détention de Mohammad al-Qiq.
Cette prise de conscience de plus en plus large, au fur et à mesure
que l’Intifada se déroule et au fur et à mesure que les crimes
sionistes se poursuivent, permet d’affirmer que tout affrontement
avec les colonialistes est un pas en avant vers la libération de la
Palestine, libération de la conscience et de toutes les chaînes
accumulées par les années honteuses qui ont suivi les accords
d’Oslo. L’Intifada al-Quds, qui est la continuation naturelle de
toutes les révoltes et toutes les Intifada précédentes, n’est que la
situation normale face des colons venus d’ailleurs qui se sont
emparés d’un pays où vit un peuple depuis des millénaires, et ont
fondé une entité coloniale en expulsant un quart de million de
Palestiniens (aujourd’hui 7 millions de réfugiés). Ceux qui veulent,
comme le gouvernement français, arrêter l’Intifada en présentant des
plans « de paix » et proposer des « conférences internationales »,
ne cherchent qu’à sauver l’entité sioniste et empêcher sa
décomposition politique, démographique, stratégique, sociale et
humaine. Par sa combativité et sa vitalité, le peuple palestinien
affirme vouloir en finir avec l’entité coloniale.
Martyrs palestiniens tombés depuis fin janvier 2016 :
167 - Amjad Sukari, Abu ‘Umar (35 ans, de la province de Nablus,
membre de la police palestinienne). 168 – Ahmad Toba (18 ans,
province de Tulkarm) ; 169 – Ahmad Zakarna ( 16 ans, Qabatia,
Jénine) ; 170 – Mohammad Kamil (17 ans, Qabatia, Jénine) ; 171 –
Ahmad Abu Rabb (17 ans, Qabatia, Jénine). 172 – Haytham al-Baw (17
ans, al-Khalil). 173 – Omar al-Jawabreh (16 ans, al-Khalil) ;
(Les sources palestiniennes consultées dénombrent les martyrs tombés
au cours de l’Intifada al-Quds de manière différente, pour diverses
raisons. Les chiffres repris dans ce bulletin ne sont pas toujours
conformes à toutes ces sources.)
Scènes de l’Intifada al-Quds
Ils se sont donnés rendez-vous, sur Facebook, pour chasser les «
hérissons »
Les martyrs Hussein Abu Ghosh et Ibrahim Allan ont mené une
opération de résistance contre l’occupant, un lundi du mois de
janvier, au cours de la vague de froid qui a frappé la région. Ils
avaient annoncé leur intention, sur Facebook, de chasser les «
hérissons » ensemble et s’étaient donnés rendez-vous pour la chasse.
Malgré les mesures répressives de l’occupant contre les utilisateurs
du Facebook, dont plusieurs ont été arrêtés pour « incitation »
contre l’occupation, les deux martyrs ont défié l’occupant et sont
allés tout simplement chasser des hérissons très spéciaux, les
sionistes, à l’entrée de la colonie Horon, en Cisjordanie.
L’opération menée par les jeunes de Qabatia dans al-Quds, Bab
al-Amoud
L’opération héroïque des trois jeunes de Qabatia a abattu une femme
soldat et blessé 4 autres, devant Bab al-Amoud à al-Quds. Pour le
PFLP, cette opération démontre l’échec des plans sécuritaires de
l’occupant et est une gifle à ceux qui ont des illusions sur les
projets sionistes. Elle réclame la fin de la « coordination »
sécuritaire entre l’Autorité palestinienne et les occupants.
De nombreux articles de presse ont mis en lumière la déroute des
sionistes après cette opération, étant donné que trois jeunes l’ont
exécutée, venant de Qabatia, au nord de la Cisjordanie, en passant
par les différents barrages de l’occupation, et équipés d’armes.
Pour les sionistes, cette opération préfigure d’autres aussi
sophistiquées dans leur conception et préparation, et montre un
développement des capacités de la résistance. Cette opération, qui
s’ajoute à plusieurs antécédentes, montre que la puissance sioniste
n’est pas invincible.
Le siège de Qabatia
Le 24 octobre dernier, Qabatia a offert son premier martyr au cours
de l’Intifada al-Quds. Depuis, dans cette ville située à l’est de la
ville de Jénine, 9 martyrs sont tombés, les derniers étant les
exécutants de l’opération de Bab al-Amoud dans al-Quds.
Suite à l’opération héroïque des fils de Qabatia dans al-Quds, les
sionistes ont envahi la ville et semé la terreur pendant trois jours
consécutifs. Les maisons des trois martyrs ont été investies par
l’armée et ses troupes se sont déployées dans la ville. Des
affrontements ont eu lieu entre les habitants de la ville et les
occupants, un enfant a été écrasé par un char, des dizaines de
Palestiniens ont été arrêtés et interrogés, dont le frère du martyr
Kamil, Tareq, 16 ans. L’occupation a interdit toute circulation hors
de la ville, en posant des sacs de ciment aux entrées. Les sionistes
ont retiré toutes les autorisations de travail (dans les territoires
occupés en 48) accordées aux Palestiniens de Qabatia, pensant qu’une
« punition collective » dissuaderait les jeunes de poursuivre
l’Intifada. Mais la solidarité avec Qabatia a dépassé la province de
Jénine, puisqu’un convoi de voitures venant de plusieurs endroits de
Cisjordanie a essayé de briser le blocus. Les sionistes ont tiré sur
le convoi et les journalistes qui l’accompagnaient. Craignant une
extension de la colère contre eux, les sionistes ont retiré leurs
troupes de la ville.
Le siège de Nahalin se poursuit
A la recherche du résistant ayant exécuté une opération contre les
colons, le village de Nahalin, situé au sud-ouest de Bayt-Laham a
été bloqué par les forces de l’occupation. Les entrées de la ville
ont été fermées, et une campagne d’arrestations est en cours depuis
plus de trois jours. Nahalin, entourée par 7 colonies, est habitée
par 13.000 Palestiniens. Ses terres ont été confisquées et il ne lui
reste plus que 4500 dunums, situés en zone « C » (selon les accords
d’Oslo). Les 8 écoles du village ont été fermées, et 550 enseignants
du village ont été empêchés de se rendre à leur travail, hors du
village. Deux maisons du village ont été transformées en casernes
militaires après avoir été occupées. Le propriétaire d’une de ces
maisons, Amir Najajra, a été arrêté et les sionistes se sont emparés
de sa maison.
Résistance
Deux fillettes âgées de 13 ans ont tenté de poignarder des soldats
dans la ville de Ramleh, en Palestine occupée en 48. Elles ont été
arrêtées début février. Une Palestinienne est arrêtée, à Bab
al-Amoud dans al-Quds, sous le prétexte qu’elle possède un couteau.
Un colon est poignardé près de Bayt Laham, le résistant réussit à
s’enfuir (9 février). Des jeunes lancent une bombe de fabrication
artisanale en direction des forces de l’occupation dans le camp de
Ayda, à Bayt Laham (6 février) ; Un autocar de colons prend feu
après avoir été visé par des bouteilles incendiaires (4 février).
Les jeunes résistants lancent des cocktails molotov sur des colons
dans al-Quds (al-Thawri, 8 février). Des Palestiniens en voiture
tirent des coups de feu vers la colonie « Beit Horon » près de
Ramallah et un policier sioniste est blessé par des pierres lancées
dans le bourg de Selwan. Un colon est poignardé près de Beit Hanina
par un Palestinien qui prend la fuite (7 février) ;
Des affrontements ont lieu à l’entrée de Anabta, à l’est de Tulkarm
et dans la ville d’al-Khalil (10 février) et dans le bourg de
Selwan. D’autres affrontements ont eu lieu près de Halhoul (6
février). Dans Qabatia envahie, les jeunes lancent des pots de
peinture sur les vitres des véhicules de l’occupation, pour aveugler
les conducteurs (6 février) ; Des affrontements ont eu lieu à
l’entrée du camp de She’fat et dans le village de Nahalin (2
février) ;
La campagne pour la reconstruction des maisons des martyrs, démolies
par l’occupant, se poursuit. Début février, une commission est mise
en place dans al-Quds, chargée d’assurer la reconstruction des
maisons, de collecter l’argent et les matériaux nécessaires.
Des funérailles officielles et populaires pour le policier
résistant, Amjad Sukkari, qui a mené une opération au barrage de «
Bet Il », barrage réservé aux membres VIP de l’Autorité
palestinienne. Le martyr Amjad Sukkari a été salué par les
formations de la résistance palestinienne, mettant en valeur son
acte de résistant. Le lendemain de l’opération, les sionistes ont
assiégé la ville de Ramallah.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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