Le Premier ministre irakien, Haider al Abadi, a estimé jeudi que le
Kurdistan devait continuer "à faire partie" du pays, alors que le
principal dirigeant de la région a appelé à la tenue d'un référendum
d'indépendance.
"Le Kurdistan fait partie de l'Irak et j'espère qu'il va le rester", a
déclaré M. Abadi devant la presse à Berlin après une rencontre avec la
chancelière allemande Angela Merkel.
Le 3 février, Massoud Barzani, principal dirigeant du Kurdistan irakien,
région autonome depuis 1991, avait appelé à la tenue d'un référendum
sur un Etat kurde dans le nord de l'Irak, faisant monter la tension avec
Bagdad en pleine guerre contre les jihadistes.
"Dans les discussions avec les autorités kurdes, je constate qu'ils ne
souhaitent pas de partition", a toutefois tempéré le dirigeant irakien,
sans préciser à qui il faisait référence au sein des autorités locales.
Il a appelé "à ce que le référendum ne se tienne pas". Une partition
dans la région "n'est dans l'intérêt de personne", a-t-il encore
insisté.
"Le Kurdistan ne se développera pas sans l'Irak et l'Irak doit rester
uni dans toutes ses composantes", a-t-il encore martelé, alors que la
région autonome, où des mesures d'austérité mécontentent la population,
est frappée de plein fouet par la chute des prix du pétrole.
Sur ce point, M. al-Abadi a indiqué que "les revenus irakiens tirés du
pétrole sont tombés à seulement 15% de ce qu'ils étaient il y a deux
ans", notamment du fait de la chute des cours, ce qui représente une
baisse importante" et "explique que nous ayons de grandes difficultés".
"Le recul de l'économie, c'est le plus grand danger du recul des prix du
pétrole", a-t-il mis en garde, insistant sur le fait que cela impactait
également "l'économie mondiale".
Depuis juin 2014, les cours du brut ont chuté de 70%.
"C'est pourquoi, un travail commun pour soutenir l'Irak est requis pour
que le pays puisse garantir certains services à sa population", a estimé
M. al-Abadi.
"Il y a des défis économiques en raison de la chute des prix du pétrole"
qui posent de nombreux problèmes "à la situation budgétaire irakienne",
a déclaré de son côté Mme Merkel.
La chancelière a annoncé que Berlin avait octroyé à Bagdad un prêt de
500 millions d'euros "pour contribuer à la reconstruction
d'infrastructures afin que les Irakiens aient aussi l'espoir de pouvoir y
mener leur vie et éviter qu'ils ne quittent le pays" en venant grossir
le flux des réfugiés vers l'Europe.
L'Allemagne a accueilli en 2015 environ 1,1 million de demandeurs
d'asile, soit cinq fois plus que l'année précédente et plus que
n'importe quel autre pays européen, dont des milliers d'Irakiens.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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