lundi 2 novembre 2015

Syrie : Un groupe rebelle utilise des civils comme "boucliers humains"

Décidément l'horreur ne connaît pas de limite en Syrie et n'est le monopole d'aucune des forces en présence. C'est un groupe rebelle syrien qui a eu l'idée de placer des civils alaouites et des soldats du régime dans des cages en fer sur des places publiques près de Damas. Objectif : s'en servir comme "boucliers humains" face aux frappes aériennes. L'information prend sa source dans une vidéo et a été relayée par l'ONG basée à Londres, l'OSDH.
Jaïch al-Islam ("l'Armée de l'Islam" en arabe), considéré comme le plus important groupe rebelle près de la capitale, "a placé des soldats du rélgime faits prisonniers et des civils alaouites dans des cages et les a dispersés sur des places de la Ghouta orientale, surtout dans la ville de Douma", a déclaré dimanche à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, Rami Abdel Rahmane. Des centaines de civils avaient été faits prisonniers lors d'une attaque il y a près de deux ans contre la petite ville de Adra al-Ommaliyé, dans la Ghouta orientale, à l'est de Damas.

Bastion rebelle
L'alaouisme, une branche du chiisme, est la confession du dictateur syrien Bashar el-Assad. Jaïch al-Islam "dit que l'objectif est d'empêcher les bombardements des forces du régime sur la région", a ajouté M. Abdel Rahmane. Selon lui, "des dizaines de cages ont été utilisées. Dans chacune se trouvent trois ou quatre personnes, parfois sept". "Parmi eux se trouvent des familles entières", a-t-il encore dit. La Ghouta orientale, un bastion rebelle, est régulièrement visée par des bombardements du régime. Vendredi, au moins 70 personnes ont été tuées et 550 blessées dans une attaque contre un marché de Douma, selon Médecins sans frontières.
Une vidéo publiée sur Internet montre trois camions transportant des cages en fer dans lesquelles ont été enfermés hommes et femmes séparés, circulant dans une rue dévastée au milieu d'immeubles en ruine. Face caméra, les captifs appellent le régime de Bashar el-Assad à cesser ses frappes. Devant l'une des cages, un jeune garçon lance à l'adresse du président syrien : "Si tu tues ma mère, tu les tues."
Les troupes du régime, tout comme les groupes rebelles, ont été accusées par des organisations de défense des droits de l'homme d'attaques contre des civils. Plus de 250 000 personnes ont perdu la vie depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011.

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