La rencontre internationale sur la Syrie prévue samedi à Vienne doit
commencer à sélectionner la "délégation unifiée" de l'opposition
syrienne qui discutera avec le régime de la transition politique, a
affirmé mercredi à l'AFP une source occidentale à Beyrouth.
"Chaque pays pourra présenter sa liste de noms et il faudra ensuite
réduire le nombre à 20 ou 25 personnes qui seront réparties dans deux
commissions, l'une sur la réforme politique et l'autre sur la sécurité.
Elles travailleront sous la houlette de l'émissaire de l'ONU Staffan de
Mistura", a affirmé cette source.
"Mais ce n'est pas samedi que tout sera réglé, cela va prendre du temps
pour que tous accordent leurs violons", a ajouté cette source.
Selon elle, les quatre comités de travail proposés par l'émissaire de
l'ONU sont abandonnés au profit de ces deux commissions. "Ces quatre
comités devaient faire du brainstorming sans pouvoir prendre de décision
tandis que dans ces deux commissions, il s'agira de véritables
négociations".
M. de Mistura avait proposé fin juillet à l'ONU la création de quatre
comités de réflexion thématiques entre Syriens, dont les résultats
n'étaient pas contraignants.
Selon un diplomate européen dans la capitale libanaise, "une commission
préparatoire, composée des fonctionnaires de neuf pays, commencera dès
jeudi, après déjeuner, à plancher sur les listes d'opposants, sur celles
définissant les organisations terroristes et sur les questions
humanitaires".
"Vendredi ce sera à un niveau supérieur et samedi la vingtaine de
ministres se retrouveront. Tout ne sera pas réglé samedi. On ne va pas
régler en un jour un conflit de cinq ans", a-t-il ajouté.
La Russie et l'Iran ne sont pas d'accord avec les Etats-Unis et leurs
alliés européens et arabes sur les groupes devant être qualifiés de
"terroristes" et ceux pouvant être considérés comme faisant partie de
l'opposition.
Selon la source diplomatique occidentale, la Russie a présenté une liste
de 38 noms d'opposants, dont trois anciens présidents de la coalition
de l'opposition, Ahmad Jarba, Ahmad Moaz al-Khatib, Hadi al-Bahra ainsi
que son actuel président Khaled al Khoja.
Y figurent aussi des représentants de l'opposition de l'intérieur et
même deux représentants des Frères Musulmans, Mohammad Tayfour et
Mohammad Habache. D'autres opposants historiques comme Michel Kilo font
également partie de la liste.
L'Arabie saoudite a présenté une liste de vingts noms et l'Égypte en a
soumis dix. "Il va falloir beaucoup de temps pour réussir à constituer
une liste acceptée par tous", a souligné cette source.
Le chemin semble semé d'embûches. "Chaque État veut envoyer ses
représentants au nom de l'opposition syrienne pour arriver à une accord
régional et international", a affirmé Samir Nachar, membre de la
coalition de l'opposition.
"Il est regrettable que le choix ne représente pas l'intérêt des Syriens
et cette procédure ne conduira pas au règlement de la crise syrienne",
a-t-il ajouté.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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