Le dictateur syrien Bashar al-Assad a déclaré mercredi que son pays
dévasté par la guerre n'était pas un terreau pour le groupe Etat
islamique (EI) et reproché à l'Occident d'être responsable de la
naissance de l'organisation jihadiste.
"Je peux vous dire que Daech (acronyme arabe de l'EI) ne dispose pas
d'un incubateur naturel, d'un incubateur social à l'intérieur de la
Syrie", a affirmé Bashar lors d'une interview avec la chaîne de
télévision nationale italienne Rai.
Il a insisté sur le fait que les jihadistes entraînés en Syrie pour
commettre des attentats à Paris et ailleurs en sont capables grâce au
"soutien des Turcs, des Saoudiens et des Qataris, et bien sûr à la
politique occidentale qui a soutenu les terroristes de différentes
manières".
L'EI "n'a pas démarré en Syrie. Il a débuté en Irak et avant, en
Afghanistan", a dit Bashar al-Assad, en s'appuyant sur une citation de
l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair selon laquelle "la
guerre en Irak a contribué à créer l'EI". "Son aveu constitue la preuve
la plus significative", a affirmé le président syrien.
Les attentats de Paris, revendiqués par l'EI et qui ont fait 129 morts
la semaine dernière, ont donné un coup d'accélérateur aux discussions
pour trouver une issue à la guerre en Syrie mais achoppent toujours sur
le sort de Bashar al-Assad.
Depuis 2011, la guerre a fait au moins 250.000 morts et des millions de
réfugiés et de déplacés. Des pans entiers du territoire sont sous
l'emprise de l'EI et d'autres groupes armés.
M. Assad a estimé mercredi qu'il ne pouvait y avoir de calendrier de
transition prévoyant des élections en Syrie tant que des régions du pays
étaient contrôlées par les rebelles.
"Ce calendrier pourra démarrer une fois qu'on aura commencé à vaincre le
terrorisme. Vous ne pouvez rien obtenir politiquement tant que vous
avez des terroristes qui s'emparent de nombreuses zones en Syrie",
a-t-il dit.
Une fois cette situation réglée, "un an et demi à deux ans suffisent pour une transition".
La volonté de Bashar de se maintenir au pouvoir a détérioré les
relations entre les Etats-Unis, la France - soutiens au soulèvement en
Syrie - et la Russie, l'un des plus solides alliés du régime.
Mais après les attentats à Paris et l'attentat à la bombe contre un
avion de ligne russe, ces pays semblent de plus en plus disposés à unir
leurs forces contre l'organisation jihadiste.
(19-11-2015 - Avec les
agences de presse)
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