mardi 13 octobre 2015

Tunisie : Une katiba exécute un berger et revendique le meurtre d'un imam

Lundi matin, l'armée tunisienne a subi un revers en menant une traque contre un groupe armé sur le mont Samama, dans le centre-ouest du pays. Une traque déclenchée par l'enlèvement de deux bergers dimanche dans la région de Kasserine. L'un a été libéré, l'autre assassiné. La katiba Oqba Ibn Nefâa a revendiqué cette action, qualifiant le pâtre « d'espion » à la solde des « mécréants ».
La situation des bergers et des gardes forestiers est de plus en plus difficile dans cette région. Ils sont isolés dans un environnement hostile. Entre les forces de l'ordre qui les pressent de les avertir de tout mouvement et des djihadistes en embuscade, les bergers sont pris en tenailles. C'est la première fois qu'un berger est tué par une katiba. Un meurtre qui s'ajoute à celui d'un imam de Sbeïtla (à 30 kilomètres de Kasserine), accusé de complicité avec les forces de l'ordre. Il avait procédé aux funérailles d'un soldat. On avait retrouvé son corps le 30 août.

Nouvelle cible des djihadistes : les civils en lien avec les forces de l'ordre
Les terroristes ont toujours pris soin de ne pas viser les civils tunisiens. Avec la revendication des meurtres d'un berger et d'un imam, les commanditaires de ces actes ne se contentent plus de menacer les citoyens qui auraient des liens avec les « taghouts » (les « mécréants »). Désormais, ils les tuent. Preuve d'une escalade de la violence. Les terroristes s'en prennent à l'armée et à la garde nationale pour tenter de démanteler la sécurité nationale. Les attentats du Bardo et de Port El-Kantaoui ont causé la mort de soixante touristes étrangers. Le tueur du Riu Mahraba Hôtel demandait aux Tunisiens de s'éloigner lors de son attaque du 26 juin.
La katiba Oqba Ibn Nefâa a décidé – par communiqué – d'acter les kidnappings et les exécutions de Tunisiens ne portant pas l'uniforme. Un nouveau front terroriste s'est donc officiellement ouvert en Tunisie. Rappelons que plus de 170 soldats et policiers sont morts depuis 2011 en luttant contre le terrorisme. Et plusieurs centaines d'entre eux ont été blessés.


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