La France a annoncé mardi une série d'accords, de contrats et de lettres
d'intention représentant 10 milliards d'euros avec l'Arabie Saoudite, à
l'occasion d'une visite à Riyad du Premier ministre Manuel Valls.
"France-Arabie Saoudite : 10 milliards d'euros de contrats", a tweeté
Manuel Valls. Ces accords concernent les secteurs de l'énergie, la
santé, l'agroalimentaire, le maritime, l'armement (30 patrouilleurs
rapides seront commandés d'ici à la fin de l'année), les satellites et
les infrastructures, ont indiqué les services du Premier ministre.
Ces accords concernent un grand nombre de secteurs, de l'énergie aux
infrastructures en passant par la santé, l'agro-alimentaire et
l'armement. Le montant de dix milliards d'euros regroupe des accords
mais aussi des lettres d'intention, a souligné Matignon. "Venez en
France, venez investir, c'est le moment plus que jamais", a déclaré
Manuel Valls en s'exprimant lundi soir devant le 2e Forum économique
franco-saoudien où quelque 200 entreprises françaises étaient présentes.
Il a rappelé que la France était le troisième investisseur dans le
royaume saoudien et que les entreprises saoudiennes avaient des
possibilités pour se développer dans l'Hexagone. À ce propos, un accord a
été signé pour la création d'un fonds saoudien dédié à l'investissement
dans de petites et moyennes entreprises françaises, d'un montant de
deux milliards d'euros.
Les entreprises agro-alimentaires françaises devraient par ailleurs
profiter de la levée, annoncée mardi, de l'embargo qui touchait la
viande bovine française depuis la crise de la vache folle. "37 sociétés
françaises vont pouvoir à nouveau exporter vers l'Arabie Saoudite",
s'est félicité Matignon. Le groupe agro-alimentaire SVA International
escompte ainsi des exportations de 3 000 tonnes par an, a évalué l'un de
ses dirigeants, Marc Feunteun, présent à Riyad.
L'entourage de Manuel Valls a également mis en avant un accord prévoyant
que trente patrouilleurs rapides "seront commandés d'ici la fin de
l'année" par Riyad. Il a également été convenu de l'"ouverture de
négociations exclusives dans le domaine des satellites, de
télécommunications et d'observation" pour un montant de "plusieurs
milliards".
Excellence des relations
Mais d'autres accords paraissent pour l'instant davantage en
préparation. Ainsi, pour les infrastructures et la gestion de l'eau de
Riyad (3 milliards d'euros) et les transports urbains à Riyad (1
milliard), ainsi que pour la distribution de l'énergie à Jeddah, le
communiqué français fait seulement "mention de l'intention des autorités
saoudiennes d'entrer en négociation" avec respectivement les groupes
français Veolia, Alstom et ENGIE. Le président de la compagnie
ferroviaire SNCF, Guillaume Pépy, a affirmé son intérêt pour
l'ingénierie des métros de Riyad, La Mecque, Médine et Jeddah. De même,
pour l'aéronautique civile, "Airbus a de très fortes perspectives de
développement commercial avec le renouvellement de la flotte de Saudi
Airlines", relève le communiqué.
Paris et Riyad se félicitent depuis plusieurs mois de l'excellence de
leurs relations, symbolisée par l'invitation à déjeuner de Manuel Valls
par le roi Salmane. Le Premier ministre s'était auparavant entretenu
avec des représentants d'entreprises françaises travaillant en Arabie Saoudite, principale économie du monde arabe et premier pays exportateur
de pétrole au monde. "Il va y avoir à coup sûr une politique de
diversification énergétique" dans le renouvelable et le nucléaire, "le
choix est fait", a indiqué à cette occasion le ministre des Affaires
étrangères Laurent Fabius, en relevant l'importance de "l'impulsion
politique" en Arabie Saoudite, même si l'application pratique demande du
temps.
La délégation française s'est montrée très discrète pendant son séjour à
Riyad sur la question des droits de l'homme dans un pays qui a
enregistré 134 exécutions depuis le début de l'année et où un jeune
chiite saoudien, Ali al-Nimr, est condamné à mort pour avoir participé à
des manifestations antigouvernementales. "L'efficacité nécessite de la
discrétion", plaidait-on de source diplomatique française avant le
voyage en indiquant que Manuel Valls devait plaider auprès du roi
Salmane en faveur d'une mesure de grâce pour le jeune chiite.
Le Premier ministre était arrivé lundi soir à Riyad. C'était la
troisième étape de sa tournée au Moyen-Orient, qui l'a d'abord conduit
en Égypte où il a finalisé l'accord pour la vente de deux bâtiments
Mistral, initialement destinés à la Russie, et ensuite en Jordanie pour
une visite centrée sur la question des réfugiés des conflits irakiens et
syriens. Manuel Valls devait regagner Paris mardi soir.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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