mardi 13 octobre 2015

Arabie Saoudite : Matignon annonce 10 milliards d'euros de contrats

La France a annoncé mardi une série d'accords, de contrats et de lettres d'intention représentant 10 milliards d'euros avec l'Arabie Saoudite, à l'occasion d'une visite à Riyad du Premier ministre Manuel Valls. "France-Arabie Saoudite : 10 milliards d'euros de contrats", a tweeté Manuel Valls. Ces accords concernent les secteurs de l'énergie, la santé, l'agroalimentaire, le maritime, l'armement (30 patrouilleurs rapides seront commandés d'ici à la fin de l'année), les satellites et les infrastructures, ont indiqué les services du Premier ministre.

Ces accords concernent un grand nombre de secteurs, de l'énergie aux infrastructures en passant par la santé, l'agro-alimentaire et l'armement. Le montant de dix milliards d'euros regroupe des accords mais aussi des lettres d'intention, a souligné Matignon. "Venez en France, venez investir, c'est le moment plus que jamais", a déclaré Manuel Valls en s'exprimant lundi soir devant le 2e Forum économique franco-saoudien où quelque 200 entreprises françaises étaient présentes. Il a rappelé que la France était le troisième investisseur dans le royaume saoudien et que les entreprises saoudiennes avaient des possibilités pour se développer dans l'Hexagone. À ce propos, un accord a été signé pour la création d'un fonds saoudien dédié à l'investissement dans de petites et moyennes entreprises françaises, d'un montant de deux milliards d'euros.


Les entreprises agro-alimentaires françaises devraient par ailleurs profiter de la levée, annoncée mardi, de l'embargo qui touchait la viande bovine française depuis la crise de la vache folle. "37 sociétés françaises vont pouvoir à nouveau exporter vers l'Arabie Saoudite", s'est félicité Matignon. Le groupe agro-alimentaire SVA International escompte ainsi des exportations de 3 000 tonnes par an, a évalué l'un de ses dirigeants, Marc Feunteun, présent à Riyad.
L'entourage de Manuel Valls a également mis en avant un accord prévoyant que trente patrouilleurs rapides "seront commandés d'ici la fin de l'année" par Riyad. Il a également été convenu de l'"ouverture de négociations exclusives dans le domaine des satellites, de télécommunications et d'observation" pour un montant de "plusieurs milliards".

Excellence des relations
Mais d'autres accords paraissent pour l'instant davantage en préparation. Ainsi, pour les infrastructures et la gestion de l'eau de Riyad (3 milliards d'euros) et les transports urbains à Riyad (1 milliard), ainsi que pour la distribution de l'énergie à Jeddah, le communiqué français fait seulement "mention de l'intention des autorités saoudiennes d'entrer en négociation" avec respectivement les groupes français Veolia, Alstom et ENGIE. Le président de la compagnie ferroviaire SNCF, Guillaume Pépy, a affirmé son intérêt pour l'ingénierie des métros de Riyad, La Mecque, Médine et Jeddah. De même, pour l'aéronautique civile, "Airbus a de très fortes perspectives de développement commercial avec le renouvellement de la flotte de Saudi Airlines", relève le communiqué.


Paris et Riyad se félicitent depuis plusieurs mois de l'excellence de leurs relations, symbolisée par l'invitation à déjeuner de Manuel Valls par le roi Salmane. Le Premier ministre s'était auparavant entretenu avec des représentants d'entreprises françaises travaillant en Arabie Saoudite, principale économie du monde arabe et premier pays exportateur de pétrole au monde. "Il va y avoir à coup sûr une politique de diversification énergétique" dans le renouvelable et le nucléaire, "le choix est fait", a indiqué à cette occasion le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, en relevant l'importance de "l'impulsion politique" en Arabie Saoudite, même si l'application pratique demande du temps.
La délégation française s'est montrée très discrète pendant son séjour à Riyad sur la question des droits de l'homme dans un pays qui a enregistré 134 exécutions depuis le début de l'année et où un jeune chiite saoudien, Ali al-Nimr, est condamné à mort pour avoir participé à des manifestations antigouvernementales. "L'efficacité nécessite de la discrétion", plaidait-on de source diplomatique française avant le voyage en indiquant que Manuel Valls devait plaider auprès du roi Salmane en faveur d'une mesure de grâce pour le jeune chiite.


Le Premier ministre était arrivé lundi soir à Riyad. C'était la troisième étape de sa tournée au Moyen-Orient, qui l'a d'abord conduit en Égypte où il a finalisé l'accord pour la vente de deux bâtiments Mistral, initialement destinés à la Russie, et ensuite en Jordanie pour une visite centrée sur la question des réfugiés des conflits irakiens et syriens. Manuel Valls devait regagner Paris mardi soir.

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