Vingt-et-une personnes ont été tuées dans des affrontements armés qui
ont opposé ce week-end des rebelles chiites à des hommes de tribus dans
le nord du Yémen, ont indiqué dimanche des sources tribales.
Les accrochages, qui se poursuivaient par intermittence depuis
vendredi soir, se sont concentrés dans la région de Majzar, à cheval
entre les provinces d’Al-Jawf (nord) et de Marib, au sud-est de Sanaa,
a-t-on ajouté de mêmes sources.
Ils mettaient aux prises les rebelles d’Ansaruallah, dits houthis, à
des milices tribales pro-gouvernementales mises en place récemment dans
les provinces de Marib, d’Al-Jawf, de Baïda (centre) et de Chabwa (sud)
pour "freiner l’avancée vers Sanaa des rebelles", a déclaré à l’AFP un
dignitaire tribal.
Les tribus alliées "veulent empêcher les houthis de prendre le
contrôle de la route reliant Sanaa à Marib", une province riche en
pétrole, "et par laquelle transitent les approvisionnements de la
capitale en carburant", a expliqué ce dignitaire qui a requis
l’anonymat.
La province d’Al-Jawf est, depuis des mois, le théâtre de combats
intermittents entre des tribus, soutenues par l’armée, et les rebelles
chiites, dont des milices armées ont établi ces dernières semaines des
campements autour de Sanaa alors que leurs partisans civils observent un
sit-in dans le centre de la capitale.
Les insurgés d’Ansaruallah exigent l’éviction du gouvernement jugé
"corrompu", l’annulation d’une récente augmentation des prix du
carburant et un partenariat politique élargi.
Malgré l’annonce le 24 août de l’échec des négociations sur une
sortie de crise, menées par une délégation présidentielle dépêchée
auprès du chef rebelle Abdel Malek al-Houthi dans son fief à Saada
(nord), "les contacts ne sont pas rompus" entre les deux parties, a
indiqué dimanche à l’AFP un responsable yéménite.
"La délégation présidentielle a des propositions à soumettre aux
houthis" pour désamorcer la crise, a-t-il ajouté, citant notamment "la
formation d’un gouvernement d’union nationale, une révision des prix du
carburant et la mise en place d’un mécanisme" pour poursuivre la
transition politique dans le pays.
Les rebelles chiites, qui ont multiplié depuis début mars les
attaques contre l’armée, sont soupçonnés de vouloir élargir leur zone
d’influence dans le futur Etat fédéral qui doit compter six provinces.
Vendredi, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé les rebelles à
cesser les actions armées qu’ils mènent contre le gouvernement dans le
nord du pays, brandissant la menace de sanctions.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
dimanche 31 août 2014
Israël/Palestine : Israël accapare une vaste portion de territoire en Cisjordanie
Moins d’une semaine après avoir accepté un cessez-le-feu à Gaza,
Israël a annoncé dimanche sa décision de s’approprier 400 hectares de
terres en Cisjordanie, en représailles à l’un des évènements
déclencheurs de la guerre.
Israël a décidé de déclarer propriété de l’Etat israélien ces 400 hectares proches de la colonie de Gva’ot, dans les environs de Bethléem, en réaction au meurtre de trois jeunes Israéliens (colons appelés, ndlr) en juin dans le secteur, a indiqué l’armée dans un communiqué.
Les parties concernées ont 45 jours pour faire appel, a-t-elle précisé.
Il s’agit d’une décision qui revient à une confiscation "sans précédent" par son ampleur depuis les années 1980, s’est alarmée l’organisation anticolonisation "La Paix maintenant", les responsables palestiniens décriant pour leur part un nouvel affront israélien.
C’est la première annonce du genre rendue publique depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, le 8 juillet.
La guerre a parachevé un cycle de violences israélo-palestiniennes provoquées par l’enlèvement, le 12 juin, de trois adolescents près de Gush Etzion, un bloc de colonies situé en zone entièrement sous contrôle israélien à une dizaine de kilomètres au sud de Bethléem. Gva’ot fait partie de Gush Etzion.
Les trois étudiants d’écoles religieuses ont été retrouvés morts le 30 juin. Israël a attribué leur meurtre au Hamas, l’organisation islamiste qui contrôle la bande de Gaza et qui est aussi présente en Cisjordanie. Le Hamas nie et dit que, si des membres du Hamas sont impliqués, lui-même n’a jamais été informé de leur projet.
La poursuite de la colonisation (la construction d’habitations civiles dans les territoires occupés ou annexés par Israël depuis 1967) est largement considérée comme une entrave majeure aux efforts déployés depuis des décennies pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
Sous le Premier ministre Benjamin Netanyahu depuis 2009, le nombre d’unités (logements ou maisons) construites est passé de 1500 ou 1800 les années précédentes à 2000 ou 2500, dit "la Paix maintenant". Le mouvement s’est par ailleurs propagé vers l’est et l’intérieur de la Cisjordanie, selon Hagit Ofran, une responsable de l’association israélienne qui milite pour la fin du conflit israélo-palestinien.
La décision annoncée dimanche "ne fera que détériorer encore davantage la situation", a déploré Nabil Abu Rudeina, porte-parole du président palestinien Mahmud Abbas, rappelant que la communauté internationale considérait comme illégales les colonies en territoire occupé.
Le négociateur palestinien Saëb Erakat a fustigé d’un même trait la guerre dans la bande de Gaza et la poursuite de la colonisation comme "des crimes (qui) anéantissent toute perspective de solution à deux Etats (israélien et palestinien coexistant côte-à-côte) en même temps que le processus de paix".
La décision d’accaparer ces 400 hectares est une "punition collective infligée aux Israéliens que l’on éloigne encore davantage d’une perspective de paix avec deux Etats pour deux peuples", a réagi Hagit Ofran.
Selon elle, l’appropriation est fondée sur une loi ottomane de 1858 en vertu de laquelle l’Etat peut récupérer des terres non occupées et non cultivées.
Pour Mme Ofran, le timing, quelques jours après le cessez-le-feu accepté avec le Hamas dans la bande de Gaza, n’est pas anodin. Il donne l’impression que "le langage qu’Israël comprend est celui de la violence, c’est à mes yeux un dangereux message adressé aux Palestiniens".
Elle redoute que la colonisation ne s’intensifie encore avec un Premier ministre soumis selon elle à la pression de sa droite et des maigres gains de la guerre à Gaza.
Le conseil des colonies de Gush Etzion a, lui, salué dans un communiqué l’annonce faite dimanche comme le prélude à l’expansion de Gva’ot et à la naissance d’une "nouvelle ville".
Gush Etzion fait partie de ces blocs de colonies que les Israéliens entendent bien conserver dans toute éventualité de règlement avec les Palestiniens.
Environ 60 000 personnes y vivent, selon "la Paix maintenant", mais seulement 10 à 15 familles à Gva’ot.
Au total 350 000 colons vivent en Cisjordanie et environ 200.000 à Jérusalem-est, selon l’ONG.
(www.Assawra.Info du 31-08-2014 - Avec les agences de presse)
Israël a décidé de déclarer propriété de l’Etat israélien ces 400 hectares proches de la colonie de Gva’ot, dans les environs de Bethléem, en réaction au meurtre de trois jeunes Israéliens (colons appelés, ndlr) en juin dans le secteur, a indiqué l’armée dans un communiqué.
Les parties concernées ont 45 jours pour faire appel, a-t-elle précisé.
Il s’agit d’une décision qui revient à une confiscation "sans précédent" par son ampleur depuis les années 1980, s’est alarmée l’organisation anticolonisation "La Paix maintenant", les responsables palestiniens décriant pour leur part un nouvel affront israélien.
C’est la première annonce du genre rendue publique depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, le 8 juillet.
La guerre a parachevé un cycle de violences israélo-palestiniennes provoquées par l’enlèvement, le 12 juin, de trois adolescents près de Gush Etzion, un bloc de colonies situé en zone entièrement sous contrôle israélien à une dizaine de kilomètres au sud de Bethléem. Gva’ot fait partie de Gush Etzion.
Les trois étudiants d’écoles religieuses ont été retrouvés morts le 30 juin. Israël a attribué leur meurtre au Hamas, l’organisation islamiste qui contrôle la bande de Gaza et qui est aussi présente en Cisjordanie. Le Hamas nie et dit que, si des membres du Hamas sont impliqués, lui-même n’a jamais été informé de leur projet.
La poursuite de la colonisation (la construction d’habitations civiles dans les territoires occupés ou annexés par Israël depuis 1967) est largement considérée comme une entrave majeure aux efforts déployés depuis des décennies pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
Sous le Premier ministre Benjamin Netanyahu depuis 2009, le nombre d’unités (logements ou maisons) construites est passé de 1500 ou 1800 les années précédentes à 2000 ou 2500, dit "la Paix maintenant". Le mouvement s’est par ailleurs propagé vers l’est et l’intérieur de la Cisjordanie, selon Hagit Ofran, une responsable de l’association israélienne qui milite pour la fin du conflit israélo-palestinien.
La décision annoncée dimanche "ne fera que détériorer encore davantage la situation", a déploré Nabil Abu Rudeina, porte-parole du président palestinien Mahmud Abbas, rappelant que la communauté internationale considérait comme illégales les colonies en territoire occupé.
Le négociateur palestinien Saëb Erakat a fustigé d’un même trait la guerre dans la bande de Gaza et la poursuite de la colonisation comme "des crimes (qui) anéantissent toute perspective de solution à deux Etats (israélien et palestinien coexistant côte-à-côte) en même temps que le processus de paix".
La décision d’accaparer ces 400 hectares est une "punition collective infligée aux Israéliens que l’on éloigne encore davantage d’une perspective de paix avec deux Etats pour deux peuples", a réagi Hagit Ofran.
Selon elle, l’appropriation est fondée sur une loi ottomane de 1858 en vertu de laquelle l’Etat peut récupérer des terres non occupées et non cultivées.
Pour Mme Ofran, le timing, quelques jours après le cessez-le-feu accepté avec le Hamas dans la bande de Gaza, n’est pas anodin. Il donne l’impression que "le langage qu’Israël comprend est celui de la violence, c’est à mes yeux un dangereux message adressé aux Palestiniens".
Elle redoute que la colonisation ne s’intensifie encore avec un Premier ministre soumis selon elle à la pression de sa droite et des maigres gains de la guerre à Gaza.
Le conseil des colonies de Gush Etzion a, lui, salué dans un communiqué l’annonce faite dimanche comme le prélude à l’expansion de Gva’ot et à la naissance d’une "nouvelle ville".
Gush Etzion fait partie de ces blocs de colonies que les Israéliens entendent bien conserver dans toute éventualité de règlement avec les Palestiniens.
Environ 60 000 personnes y vivent, selon "la Paix maintenant", mais seulement 10 à 15 familles à Gva’ot.
Au total 350 000 colons vivent en Cisjordanie et environ 200.000 à Jérusalem-est, selon l’ONG.
(www.Assawra.Info du 31-08-2014 - Avec les agences de presse)
Irak : L’armée irakienne brise le siège d’Amerli, rare succès face aux jihadistes
L’armée irakienne, appuyée par des milliers de miliciens, a brisé
dimanche le siège de la ville turcomane chiite d’Amerli dont les
habitants manquaient d’eau et de nourriture, enregistrant une rare
victoire dans son combat contre les jihadistes de l’Etat islamique (EI).
Bénéficiant d’un soutien aérien irakien mais aussi américain, les soldats, appuyés également dans leur assaut lancé samedi par des des combattants kurdes, sont parvenus à entrer dans la ville située à 160 km au nord de Bagdad.
Ils ont réussi à chasser les jihadistes des villages que ces derniers contrôlaient autour d’Amerli depuis le 18 juin. "Nos forces sont entrées dans Amerli et ont brisé le siège", a déclaré à l’AFP le général Qassem Atta, porte-parole des services de sécurité.
Nihad al-Bayati, qui a pris les armes à Amerli contre les jihadistes, a confirmé l’entrée des troupes irakiennes.
Les habitants de cette ville de quelque 20 000 âmes, appartenant en grande partie à la minorité turcomane turcophone, ont pris les armes et résisté durant plus de deux mois face à l’un des sièges les plus longs depuis le début de l’offensive jihadiste en Irak le 9 juin.
Ils manquaient d’eau, de nourriture et de médicaments. Samedi, les Etats-Unis, l’Australie, la France et la Grande-Bretagne ont largué environ 40 000 litres d’eau potable et 7000 repas, selon le Pentagone. "En soutien à l’opération humanitaire", les Etats-Unis ont procédé à "des frappes à proximité contre des terroristes de l’EI".
L’ONU avait dit craindre un "massacre" en cas de prise de la ville par les jihadistes sunnites ultra-radicaux.
L’entrée des forces irakiennes dans la ville est l’un des rares succès enregistrés face aux jihadistes qui se sont emparés de larges pans de territoire à l’ouest, au nord et à l’est de Bagdad.
Commencé le 8 août, le soutien aérien américain, le premier engagement militaire des Etats-Unis en Irak depuis le retrait de leurs troupes fin 2011, a joué un rôle crucial dans la prise à l’EI le 17 août du barrage de Mossoul (nord), le plus important du pays, par l’armée et les forces kurdes, qui ont reçu en outre des armes de Washington.
Il s’est agi là de la principale victoire face aux jihadistes. Samedi, des frappes aériennes américaines ont aussi visé des positions de l’EI près du barrage.
Accusés par l’ONU de "nettoyage ethnique", les jihadistes de l’EI, également engagés dans la guerre en Syrie voisine, ont multiplié les exactions dans les régions conquises dans ces deux pays, poussant à la fuite des centaines de milliers d’habitants.
Plus de 1,6 million d’Irakiens ont été déplacés cette année par les violences en Irak, dont 850 000 durant le seul mois d’août.
Un grand nombre d’habitants membres des minorités yazidie, chrétienne et turcomane ont dû notamment quitter leurs foyers devant l’avancée de l’EI dans le nord de l’Irak, craignant pour leur vie.
Selon une ONG syrienne, des dizaines de femmes yazidies, capturées en Irak, ont été forcées à se convertir à l’islam puis "vendues" pour être mariées de force en Syrie à des combattants du groupe.
Alors que le président Barack Obama a reconnu cette semaine ne "pas encore avoir de stratégie" pour combattre l’EI, un "cancer" qu’il faut éradiquer selon lui, son chef de la diplomatie John Kerry, attendu dans la région après un sommet de l’Otan les 4 et 5 septembre, doit s’employer à réunir "la plus large coalition de nations possible" contre ces jihadistes.
M. Kerry a souligné que Obama proposerait un plan d’action à une réunion de l’ONU en septembre, après que le roi Abdallah d’Arabie saoudite a prévenu que l’Occident serait la prochaine cible de ces jihadistes, à moins qu’il n’agisse "rapidement".
En Syrie, où le conflit est devenu extrêmement complexe avec l’arrivée de jihadistes de l’étranger, le Front Al-Nosra, la branche locale d’Al-Qaïda, a revendiqué l’enlèvement d’une quarantaine de Casques bleus fidjiens retenus depuis jeudi sur le plateau du Golan.
Soixante-quinze autres Casques bleus philippins, bloqués en raison des combats, ont en revanche pu quitter leurs positions périlleuses et sont "sains et saufs", selon leur gouvernement.
En trois ans et demi, le conflit en Syrie, où la montée en puissance de l’EI a affaibli la rébellion face au régime, a fait plus de 191.000 morts selon l’ONU et poussé quelque 9 millions d’habitants à fuir leurs foyers, près de 50% de la population.
Bénéficiant d’un soutien aérien irakien mais aussi américain, les soldats, appuyés également dans leur assaut lancé samedi par des des combattants kurdes, sont parvenus à entrer dans la ville située à 160 km au nord de Bagdad.
Ils ont réussi à chasser les jihadistes des villages que ces derniers contrôlaient autour d’Amerli depuis le 18 juin. "Nos forces sont entrées dans Amerli et ont brisé le siège", a déclaré à l’AFP le général Qassem Atta, porte-parole des services de sécurité.
Nihad al-Bayati, qui a pris les armes à Amerli contre les jihadistes, a confirmé l’entrée des troupes irakiennes.
Les habitants de cette ville de quelque 20 000 âmes, appartenant en grande partie à la minorité turcomane turcophone, ont pris les armes et résisté durant plus de deux mois face à l’un des sièges les plus longs depuis le début de l’offensive jihadiste en Irak le 9 juin.
Ils manquaient d’eau, de nourriture et de médicaments. Samedi, les Etats-Unis, l’Australie, la France et la Grande-Bretagne ont largué environ 40 000 litres d’eau potable et 7000 repas, selon le Pentagone. "En soutien à l’opération humanitaire", les Etats-Unis ont procédé à "des frappes à proximité contre des terroristes de l’EI".
L’ONU avait dit craindre un "massacre" en cas de prise de la ville par les jihadistes sunnites ultra-radicaux.
L’entrée des forces irakiennes dans la ville est l’un des rares succès enregistrés face aux jihadistes qui se sont emparés de larges pans de territoire à l’ouest, au nord et à l’est de Bagdad.
Commencé le 8 août, le soutien aérien américain, le premier engagement militaire des Etats-Unis en Irak depuis le retrait de leurs troupes fin 2011, a joué un rôle crucial dans la prise à l’EI le 17 août du barrage de Mossoul (nord), le plus important du pays, par l’armée et les forces kurdes, qui ont reçu en outre des armes de Washington.
Il s’est agi là de la principale victoire face aux jihadistes. Samedi, des frappes aériennes américaines ont aussi visé des positions de l’EI près du barrage.
Accusés par l’ONU de "nettoyage ethnique", les jihadistes de l’EI, également engagés dans la guerre en Syrie voisine, ont multiplié les exactions dans les régions conquises dans ces deux pays, poussant à la fuite des centaines de milliers d’habitants.
Plus de 1,6 million d’Irakiens ont été déplacés cette année par les violences en Irak, dont 850 000 durant le seul mois d’août.
Un grand nombre d’habitants membres des minorités yazidie, chrétienne et turcomane ont dû notamment quitter leurs foyers devant l’avancée de l’EI dans le nord de l’Irak, craignant pour leur vie.
Selon une ONG syrienne, des dizaines de femmes yazidies, capturées en Irak, ont été forcées à se convertir à l’islam puis "vendues" pour être mariées de force en Syrie à des combattants du groupe.
Alors que le président Barack Obama a reconnu cette semaine ne "pas encore avoir de stratégie" pour combattre l’EI, un "cancer" qu’il faut éradiquer selon lui, son chef de la diplomatie John Kerry, attendu dans la région après un sommet de l’Otan les 4 et 5 septembre, doit s’employer à réunir "la plus large coalition de nations possible" contre ces jihadistes.
M. Kerry a souligné que Obama proposerait un plan d’action à une réunion de l’ONU en septembre, après que le roi Abdallah d’Arabie saoudite a prévenu que l’Occident serait la prochaine cible de ces jihadistes, à moins qu’il n’agisse "rapidement".
En Syrie, où le conflit est devenu extrêmement complexe avec l’arrivée de jihadistes de l’étranger, le Front Al-Nosra, la branche locale d’Al-Qaïda, a revendiqué l’enlèvement d’une quarantaine de Casques bleus fidjiens retenus depuis jeudi sur le plateau du Golan.
Soixante-quinze autres Casques bleus philippins, bloqués en raison des combats, ont en revanche pu quitter leurs positions périlleuses et sont "sains et saufs", selon leur gouvernement.
En trois ans et demi, le conflit en Syrie, où la montée en puissance de l’EI a affaibli la rébellion face au régime, a fait plus de 191.000 morts selon l’ONU et poussé quelque 9 millions d’habitants à fuir leurs foyers, près de 50% de la population.
Israël/Palestine : Israël projette de s’approprier 400 hectares de terres en Cisjordanie
Israël a décidé de s’approprier 400 hectares de terres situées en
Cisjordanie dans le secteur de Bethléem, en réaction au meurtre de trois
jeunes Israéliens (colons appelés, ndlr) en juin dans le territoire occupé, a indiqué l’armée dimanche.
Il s’agit d’une décision "sans précédent" par son ampleur depuis les années 1980, s’est alarmée l’organisation anticolonisation "La Paix maintenant".
Les autorités ont annoncé le lancement de la procédure déclarant propriété de l’Etat israélien ces 400 hectares proches de la colonie de Gva’ot, a dit l’armée. Les parties concernées ont 45 jours pour faire appel.
La décision a été prise par "les instances politiques" après le meurtre, en juin, de trois étudiants israéliens enlevés au bord de la route dans le même secteur, connu des Israéliens sous le nom de Gush Etzion, un groupe de colonies que les Israéliens entendent bien conserver dans toute éventualité de règlement avec les Palestiniens.
La mort des trois jeunes Israéliens a enclenché une nouvelle spirale de violences israélo-palestiniennes et, le 8 juillet, le début de la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza.
Israël a attribué le meurtre des trois étudiants israéliens au Hamas, l’organisation islamiste qui contrôle la bande de Gaza. Le Hamas nie et dit que, si des membres du Hamas sont impliqués, lui-même n’a jamais été informé de leur projet.
La décision d’accaparer ces 400 hectares est une "punition collective infligée aux Palestiniens que l’on éloigne encore davantage d’une perspective de paix avec deux Etats (israélien et palestinien) pour deux peuples", a dénoncé Hagit Ofran, une responsable de l’association israélienne "La Paix maintenant", qui milite pour la fin du conflit israélo-palestinien.
Selon elle, l’appropriation est fondée sur une loi ottomane de 1858 en vertu de laquelle l’Etat peut récupérer des terres non occupées et non cultivées.
Le conseil des colonies de Gush Etzion a, lui, salué dans un communiqué l’annonce faite dimanche comme le prélude à l’expansion de Gva’ot et à la naissance d’une "nouvelle ville".
Il s’agit d’une décision "sans précédent" par son ampleur depuis les années 1980, s’est alarmée l’organisation anticolonisation "La Paix maintenant".
Les autorités ont annoncé le lancement de la procédure déclarant propriété de l’Etat israélien ces 400 hectares proches de la colonie de Gva’ot, a dit l’armée. Les parties concernées ont 45 jours pour faire appel.
La décision a été prise par "les instances politiques" après le meurtre, en juin, de trois étudiants israéliens enlevés au bord de la route dans le même secteur, connu des Israéliens sous le nom de Gush Etzion, un groupe de colonies que les Israéliens entendent bien conserver dans toute éventualité de règlement avec les Palestiniens.
La mort des trois jeunes Israéliens a enclenché une nouvelle spirale de violences israélo-palestiniennes et, le 8 juillet, le début de la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza.
Israël a attribué le meurtre des trois étudiants israéliens au Hamas, l’organisation islamiste qui contrôle la bande de Gaza. Le Hamas nie et dit que, si des membres du Hamas sont impliqués, lui-même n’a jamais été informé de leur projet.
La décision d’accaparer ces 400 hectares est une "punition collective infligée aux Palestiniens que l’on éloigne encore davantage d’une perspective de paix avec deux Etats (israélien et palestinien) pour deux peuples", a dénoncé Hagit Ofran, une responsable de l’association israélienne "La Paix maintenant", qui milite pour la fin du conflit israélo-palestinien.
Selon elle, l’appropriation est fondée sur une loi ottomane de 1858 en vertu de laquelle l’Etat peut récupérer des terres non occupées et non cultivées.
Le conseil des colonies de Gush Etzion a, lui, salué dans un communiqué l’annonce faite dimanche comme le prélude à l’expansion de Gva’ot et à la naissance d’une "nouvelle ville".
Liban : L’EI diffuse une vidéo de la décapitation d’un soldat libanais
L’Etat islamique a mis en ligne samedi une vidéo montrant la
décapitation d’un soldat libanais qui faisait partie d’un groupe de 19
militaires faits prisonniers lors de l’offensive des djihadistes contre
la ville frontalière d’Ersal.
Le soldat, identifié comme Ali al Saïed, apparaît les yeux bandés et les mains attachées dans le dos, se tordant et donnant des coups de pied sur le sol poussiéreux tandis qu’un activiste annonce qu’il va être exécuté. Un autre militant procède alors à la décapitation.
L’armée libanaise n’a pas fait de commentaire sur la publication de cette vidéo. Plusieurs sources au sein de l’EI ont confirmé que l’exécution avait bien eu lieu.
Quelques heures plus tard, l’organisation djihadiste a publié une deuxième vidéo montrant neuf autres soldats implorant pour avoir la vie sauve.
Les détenus appellent leurs familles à manifester dans les trois prochains jours pour demander la libération de prisonniers islamistes, condition pour qu’ils soient épargnés.
Les combattants de l’EI avaient pris le contrôle de la ville libanaise d’Ersal pendant cinq jours avant de se replier dans une zone montagneuse emmenant avec eux 19 soldats libanais en otage.
(30-08-2014)
Le soldat, identifié comme Ali al Saïed, apparaît les yeux bandés et les mains attachées dans le dos, se tordant et donnant des coups de pied sur le sol poussiéreux tandis qu’un activiste annonce qu’il va être exécuté. Un autre militant procède alors à la décapitation.
L’armée libanaise n’a pas fait de commentaire sur la publication de cette vidéo. Plusieurs sources au sein de l’EI ont confirmé que l’exécution avait bien eu lieu.
Quelques heures plus tard, l’organisation djihadiste a publié une deuxième vidéo montrant neuf autres soldats implorant pour avoir la vie sauve.
Les détenus appellent leurs familles à manifester dans les trois prochains jours pour demander la libération de prisonniers islamistes, condition pour qu’ils soient épargnés.
Les combattants de l’EI avaient pris le contrôle de la ville libanaise d’Ersal pendant cinq jours avant de se replier dans une zone montagneuse emmenant avec eux 19 soldats libanais en otage.
(30-08-2014)
Israël/ Syrie : Violents combats sur le plateau du Golan, des Casques bleus évacués
Des Casques bleus pris dans d’intenses combats sur le plateau du
Golan, ont été évacués en nombre samedi après-midi tandis que le sort de
plus de 110 d’entre eux, retenus captifs par des rebelles syriens
restait incertain, a constaté l’AFP.
Des tirs intenses d’armes à feu et de missiles ont été entendus samedi matin dans la zone tampon qui sépare la partie du Golan occupée par Israël de la Syrie et où sont retenus les Casques bleus de l’UNDOF, la Force de l’ONU chargée de l’observation du désengagement, a rapporté un photographe de l’AFP.
Des soldats irlandais de l’UNDOF, chargée de veiller au maintien de la ligne d’armistice entre Israël et la Syrie, ont participé à une opération d’évacuation de soldats de l’ONU au cours de ces combats, a indiqué l’armée irlandaise dans un communiqué.
"Des forces irlandaises ont sécurisé une route pour permettre aux troupes de l’Undof de se retirer d’une de leurs positions militaires et de les escorter jusqu’à la base de Camp Faouar" situé du côté syrien de la ligne d’armistice, affirme ce texte.
L’armée israélienne, qui a bouclé la zone et renforcé ses troupes à proximité des zones de combats, selon un photographe de l’AFP, s’est refusée à donner des explications sur le sort des Casques bleus.
Plusieurs casques bleus armés, dont les nationalités n’ont pu être identifiées, ont quitté précipitamment la zone des combats dans l’après-midi à travers un point de passage contrôlé par l’armée israélienne au sud de Qouneitra, en Syrie, a constaté un journaliste de l’AFP.
Ces soldats ont affirmé, sous couvert d’anonymat, qu’une partie du contingent philippin encerclé avait été exfiltré, et qu’une autre partie, n’était plus aux mains des rebelles mais attendait de meilleures conditions de sécurité pour passer dans la partie contrôlée par Israël du Golan.
Le ministre de la Défense philippin a de son côté indiqué que l’un des deux groupes de soldats philippins avait pu être exfiltré de sa position mais que le second groupe faisait "actuellement l’objet d’une attaque".
Les Nations unies avaient annoncé jeudi, avec la capture de 44 soldats fidjiens, que 81 Casques bleus philippins, chiffre ensuite révisé à 72, étaient bloqués sur deux sites sur le plateau du Golan.
Les rebelles syriens, dont certains ayant des liens avec le Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, ont été pointés du doigt.
L’UNDOF compte 1223 hommes issus de six pays (Inde, Fidji, Philippines, Irlande, Pays-Bas et Népal). Son mandat vient d’être renouvelé pour six mois, jusqu’au 31 décembre 2014.
Des tirs intenses d’armes à feu et de missiles ont été entendus samedi matin dans la zone tampon qui sépare la partie du Golan occupée par Israël de la Syrie et où sont retenus les Casques bleus de l’UNDOF, la Force de l’ONU chargée de l’observation du désengagement, a rapporté un photographe de l’AFP.
Des soldats irlandais de l’UNDOF, chargée de veiller au maintien de la ligne d’armistice entre Israël et la Syrie, ont participé à une opération d’évacuation de soldats de l’ONU au cours de ces combats, a indiqué l’armée irlandaise dans un communiqué.
"Des forces irlandaises ont sécurisé une route pour permettre aux troupes de l’Undof de se retirer d’une de leurs positions militaires et de les escorter jusqu’à la base de Camp Faouar" situé du côté syrien de la ligne d’armistice, affirme ce texte.
L’armée israélienne, qui a bouclé la zone et renforcé ses troupes à proximité des zones de combats, selon un photographe de l’AFP, s’est refusée à donner des explications sur le sort des Casques bleus.
Plusieurs casques bleus armés, dont les nationalités n’ont pu être identifiées, ont quitté précipitamment la zone des combats dans l’après-midi à travers un point de passage contrôlé par l’armée israélienne au sud de Qouneitra, en Syrie, a constaté un journaliste de l’AFP.
Ces soldats ont affirmé, sous couvert d’anonymat, qu’une partie du contingent philippin encerclé avait été exfiltré, et qu’une autre partie, n’était plus aux mains des rebelles mais attendait de meilleures conditions de sécurité pour passer dans la partie contrôlée par Israël du Golan.
Le ministre de la Défense philippin a de son côté indiqué que l’un des deux groupes de soldats philippins avait pu être exfiltré de sa position mais que le second groupe faisait "actuellement l’objet d’une attaque".
Les Nations unies avaient annoncé jeudi, avec la capture de 44 soldats fidjiens, que 81 Casques bleus philippins, chiffre ensuite révisé à 72, étaient bloqués sur deux sites sur le plateau du Golan.
Les rebelles syriens, dont certains ayant des liens avec le Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, ont été pointés du doigt.
L’UNDOF compte 1223 hommes issus de six pays (Inde, Fidji, Philippines, Irlande, Pays-Bas et Népal). Son mandat vient d’être renouvelé pour six mois, jusqu’au 31 décembre 2014.
samedi 30 août 2014
Israël/Syrie : combats entre Casques bleus philippins et rebelles syriens
Des Casques bleus philippins ont affronté samedi les rebelles syriens
qui les bloquent depuis jeudi sur le plateau du Golan, a annoncé le
gouvernement philippin.
Plus de 70 casques bleus philippins étaient bloqués sur deux positions
sur le Golan. L’un des deux groupes de soldats philippins a pu être
exfiltré de sa position mais le second groupe "est actuellement l’objet
d’une attaque", a déclaré le ministre de la Défense, Voltaire Gazmin, à
la presse par message SMS.
Syrie : En Turquie, la grogne monte contre l’afflux des réfugiés syriens
Cengiz n’a pas l’habitude de contester les décisions de "son" nouveau
président mais là, il n’en peut plus, vraiment plus. "Je suis partisan
d’Erdogan. Mais je dois reconnaître qu’il a fait une seule erreur, c’est
d’avoir accueilli les Syriens dans notre pays".
Officiellement, les Syriens qui fuient la guerre civile qui déchire leur pays depuis trois ans sont les "invités" de la Turquie. Mais leur présence massive —ils sont aujourd’hui plus de 1,2 million— dans les rues des villes du pays est de plus en plus mal tolérée par les populations locales, et provoque de nombreux incidents violents.
Autour de la fameuse place Taksim d’Istanbul, difficile de faire quelques mètres sans croiser ces mères qui font la manche en arabe avec leur marmaille. Ou ces gamins qui ramassent quelques pièces en bradant des "simit".
Et ça, Cengiz, qui vend lui-même ces petits pains ronds aux allures de bretzels, n’en veut plus. "Je n’ai jamais croisé de gens aussi désagréables que les Syriens", ajoute, très en colère, ce commerçant de 47 ans. "Le gouvernement voulait les inviter, très bien. Mais il n’avait qu’à les garder sous son contrôle".
Selon les dernières statistiques de l’Agence gouvernementale des situations d’urgence (Afad), moins d’un quart des réfugiés syriens en Turquie, 285 000 environ, sont accueillis dans les camps aménagés par les autorités.
Les autres ont gagné les grandes villes du pays. Hébergés par des proches, dans des logements de fortune ou simplement livrés à eux-mêmes, dans la rue.
Sira Mohammed a débarqué à Istanbul il y a trois ans, seul, après avoir clandestinement franchi la frontière près de Sanliurfa (sud-est). Il avait à peine 14 ans. "Aujourd’hui, ma famille est là. Nous sommes cinq dans un petit appartement", ajoute-t-il, "nous travaillons mais nous n’arrivons pas à payer notre loyer".
La plupart vivent de la mendicité ou de petits boulots, au milieu des populations locales. La cohabitation est tendue et, depuis plusieurs mois, les incidents se multiplient.
En mai, un quartier d’Ankara, Hacilar, a été le théâtre de trois nuits de violences. Au début du mois, le meurtre d’un propriétaire terrien turc attribué à des Syriens a contraint les autorités à évacuer des milliers de réfugiés à Gaziantep (sud).
Et cette semaine encore, la police est intervenue pour disperser une foule de 300 personnes en colère, armée de couteaux et de bâtons, qui s’en prenait à des commerces tenus par des réfugiés, après l’agression d’une adolescente turque.
"Ils doivent toute de suite rentrer chez eux, ou alors être déportés vers des camps", tranche Mehmet Tuca, serveur dans un café du district stambouliote de Beyoglu.
Cette succession d’incidents et la montée de l’intolérance inquiètent le gouvernement islamo-conservateur, même s’il n’est pour l’heure pas question d’une remise en cause de sa politique de "porte ouverte" envers les "frères syriens".
"Nous allons nous mobiliser pour mieux combattre la xénophobie et la discrimination", a promis le vice-Premier ministre Besir Atalay la semaine dernière après une réunion interministérielle d’urgence, "nous nous en occuperons nuit et jour".
En trois ans, la Turquie a dépensé 3,5 milliards de dollars pour aider les réfugiés mais elle semble débordée par leur afflux continu. Et à ce jour, ses appels pressants à la solidarité internationale n’ont rencontré que peu d’écho.
Les autorités craignent désormais un autre exode, celui des Yazidis, cette communauté kurdophone et non musulmane d’Irak, visée par les jihadistes de l’Etat islamique. Plus de 2000 ont déjà franchi la frontière turque. Pour parer à un flot de réfugiés, l’Afad a construit de nouveaux camps. Sur le territoire irakien cette fois.
"L’arrivée des réfugiés syriens a déséquilibré la société dans les villes. Mais c’est de la faute des responsables politiques qui n’ont pas su établir de politique d’immigration efficace", accuse Volkan Gorendag, en charge du dossier à Amnesty International Turquie, "il faut leur accorder un vrai statut qui précise leurs droits et leurs devoirs".
Déplacés par les combats, contraints à la précarité, les réfugiés syriens supportent mal l’animosité de leurs "hôtes" turcs.
"Nous avons tout laissé derrière nous pour échapper à la guerre", explique Talal, 27 ans, originaire de Damas. "La situation n’est pas agréable pour nous non plus, notre vie était mieux là-bas", poursuit-il, "dès la guerre finie, nous rentrerons en Syrie".
Une perspective lointaine, dans le meilleur des cas. "Cela va prendre des années", pronostique Volkan Gorendag. "Ca va encore être très long pour la Turquie, alors il vaut mieux qu’elle apprenne à vivre avec les réfugiés".
Officiellement, les Syriens qui fuient la guerre civile qui déchire leur pays depuis trois ans sont les "invités" de la Turquie. Mais leur présence massive —ils sont aujourd’hui plus de 1,2 million— dans les rues des villes du pays est de plus en plus mal tolérée par les populations locales, et provoque de nombreux incidents violents.
Autour de la fameuse place Taksim d’Istanbul, difficile de faire quelques mètres sans croiser ces mères qui font la manche en arabe avec leur marmaille. Ou ces gamins qui ramassent quelques pièces en bradant des "simit".
Et ça, Cengiz, qui vend lui-même ces petits pains ronds aux allures de bretzels, n’en veut plus. "Je n’ai jamais croisé de gens aussi désagréables que les Syriens", ajoute, très en colère, ce commerçant de 47 ans. "Le gouvernement voulait les inviter, très bien. Mais il n’avait qu’à les garder sous son contrôle".
Selon les dernières statistiques de l’Agence gouvernementale des situations d’urgence (Afad), moins d’un quart des réfugiés syriens en Turquie, 285 000 environ, sont accueillis dans les camps aménagés par les autorités.
Les autres ont gagné les grandes villes du pays. Hébergés par des proches, dans des logements de fortune ou simplement livrés à eux-mêmes, dans la rue.
Sira Mohammed a débarqué à Istanbul il y a trois ans, seul, après avoir clandestinement franchi la frontière près de Sanliurfa (sud-est). Il avait à peine 14 ans. "Aujourd’hui, ma famille est là. Nous sommes cinq dans un petit appartement", ajoute-t-il, "nous travaillons mais nous n’arrivons pas à payer notre loyer".
La plupart vivent de la mendicité ou de petits boulots, au milieu des populations locales. La cohabitation est tendue et, depuis plusieurs mois, les incidents se multiplient.
En mai, un quartier d’Ankara, Hacilar, a été le théâtre de trois nuits de violences. Au début du mois, le meurtre d’un propriétaire terrien turc attribué à des Syriens a contraint les autorités à évacuer des milliers de réfugiés à Gaziantep (sud).
Et cette semaine encore, la police est intervenue pour disperser une foule de 300 personnes en colère, armée de couteaux et de bâtons, qui s’en prenait à des commerces tenus par des réfugiés, après l’agression d’une adolescente turque.
"Ils doivent toute de suite rentrer chez eux, ou alors être déportés vers des camps", tranche Mehmet Tuca, serveur dans un café du district stambouliote de Beyoglu.
Cette succession d’incidents et la montée de l’intolérance inquiètent le gouvernement islamo-conservateur, même s’il n’est pour l’heure pas question d’une remise en cause de sa politique de "porte ouverte" envers les "frères syriens".
"Nous allons nous mobiliser pour mieux combattre la xénophobie et la discrimination", a promis le vice-Premier ministre Besir Atalay la semaine dernière après une réunion interministérielle d’urgence, "nous nous en occuperons nuit et jour".
En trois ans, la Turquie a dépensé 3,5 milliards de dollars pour aider les réfugiés mais elle semble débordée par leur afflux continu. Et à ce jour, ses appels pressants à la solidarité internationale n’ont rencontré que peu d’écho.
Les autorités craignent désormais un autre exode, celui des Yazidis, cette communauté kurdophone et non musulmane d’Irak, visée par les jihadistes de l’Etat islamique. Plus de 2000 ont déjà franchi la frontière turque. Pour parer à un flot de réfugiés, l’Afad a construit de nouveaux camps. Sur le territoire irakien cette fois.
"L’arrivée des réfugiés syriens a déséquilibré la société dans les villes. Mais c’est de la faute des responsables politiques qui n’ont pas su établir de politique d’immigration efficace", accuse Volkan Gorendag, en charge du dossier à Amnesty International Turquie, "il faut leur accorder un vrai statut qui précise leurs droits et leurs devoirs".
Déplacés par les combats, contraints à la précarité, les réfugiés syriens supportent mal l’animosité de leurs "hôtes" turcs.
"Nous avons tout laissé derrière nous pour échapper à la guerre", explique Talal, 27 ans, originaire de Damas. "La situation n’est pas agréable pour nous non plus, notre vie était mieux là-bas", poursuit-il, "dès la guerre finie, nous rentrerons en Syrie".
Une perspective lointaine, dans le meilleur des cas. "Cela va prendre des années", pronostique Volkan Gorendag. "Ca va encore être très long pour la Turquie, alors il vaut mieux qu’elle apprenne à vivre avec les réfugiés".
Syrie/Irak : Kerry appelle à une coalition pour combattre les jihadistes en Syrie et Irak
Le secrétaire d’État américain John Kerry a plaidé en faveur d’une
large coalition mondiale pour lutter contre les jihadistes de l’État
islamique (EI), qui multiplient les exactions dans les territoires dont
ils se sont emparés en Syrie et en Irak.
Face à la menace représentée par ce groupe sunnite extrémiste, les six monarchies arabes du Golfe se réunissent samedi à Jeddah, en Arabie saoudite. Pour sa part, le Royaume-Uni a relevé de "substantiel" à "grave" son niveau d’alerte, craignant des attaques sur son sol de membres britanniques de l’EI.
Alors que ce groupe - qui a notamment revendiqué la décapitation du journaliste américain James Foley - a multiplié les atrocités ces dernières semaines, M. Kerry a appelé à une "réaction conjuguée conduite par les États-Unis et la plus large coalition de nations possible", dans un tribune dans le New York Times.
Le chef de la diplomatie américaine a précisé qu’il chercherait, avec le secrétaire à la Défense Chuck Hagel, à former cette coalition lors des discussions avec ses partenaires occidentaux en marge du sommet de l’Otan, prévu au Pays de Galles les 4 et 5 septembre. Les deux hommes se rendront ensuite au Moyen-Orient afin de rallier des soutiens "parmi les pays qui sont le plus directement menacés".
"Nous ne permettrons pas au cancer de l’EI de s’étendre à d’autres pays. Le monde peut affronter ce fléau, et au bout du compte le vaincre", a-t-il assuré, en dénonçant les intentions "génocidaires" de l’EI.
Le président américain Barack Obama a reconnu cette semaine que les États-Unis, qui mènent depuis le 8 août des frappes aériennes contre les jihadistes dans le nord de l’Irak, n’avaient "pas encore de stratégie" pour lutter contre l’EI en Syrie.
Mais M. Kerry a souligné que M. Obama proposerait un plan d’action contre l’EI lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, dont son pays prend la présidence en septembre.
Vendredi, le roi Abdallah d’Arabie saoudite a prévenu les pays occidentaux qu’ils seraient la prochaine cible des jihadistes, en l’absence d’une réaction "rapide". "Si on les néglige, je suis sûr qu’ils parviendront au bout d’un mois en Europe, et un mois plus tard en Amérique", a-t-il mis en garde.
Face au danger représenté par les centaines de Britanniques aguerris au jihad en Irak et Syrie, la Grande-Bretagne a d’ores et déjà relevé vendredi, pour la première fois depuis 2011, à "grave" son niveau d’alerte, le quatrième niveau sur une échelle de cinq.
"Avec l’État islamique, nous sommes confrontés à la menace la plus grave que nous ayons jamais connue", a déclaré le Premier ministre David Cameron.
Les États-Unis en revanche n’envisagent pas pour le moment de relever leur niveau d’alerte, n’ayant pas "connaissance d’une menace spécifique et crédible de l’État islamique sur le sol américain", selon le ministre de la Sécurité intérieure, Jeh Johnson.
Né en 2006 en Irak sous un autre nom, l’EI est réapparu avec toute sa force en 2013 en pleine guerre en Syrie. En Irak, il a lancé une offensive fulgurante le 9 juin, s’emparant de larges territoires, ce qu’il l’a conduit à proclamer un califat sur les régions conquises dans les deux pays.
Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), plus de 1,6 million d’Irakiens ont été déplacés cette année par les violences, dont 850.000 durant le seul mois d’août.
Dans ce pays, l’attention se concentre actuellement sur la ville chiite turcomane d’Amerli, au nord de Bagdad, assiégée depuis plus de deux mois par l’EI et contre laquelle les forces de sécurité se préparent à lancer un important assaut, selon des officiers.
En Syrie voisine, où le conflit présente des aspects de plus en plus complexes, les rebelles luttant désormais à la fois contre le régime de Bashar al-Assad et leurs anciens alliés de l’EI, les violences ont fait en bientôt trois et demi 191 000 morts selon l’ONU.
Le nombre de réfugiés a dépassé lui les trois millions, dont un million en 2013, a indiqué le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR). Outre les réfugiés, 6,5 millions de personnes ont été déplacées, ce qui signifie que près de 50% des Syriens ont été contraints de fuir leurs foyers.
Sur le terrain, les forces gouvernementales ont mené vendredi une offensive sans précédent contre un quartier clé de Damas, Jobar, tenu par les rebelles depuis un an.
Dans le même temps, dans le sud du pays, l’ONU négociait pour obtenir la libération des 44 Casques bleus fidjiens enlevés par des rebelles syriens, qui assiègent également 72 soldats philippins des Nations unies sur le plateau du Golan.
Face à la menace représentée par ce groupe sunnite extrémiste, les six monarchies arabes du Golfe se réunissent samedi à Jeddah, en Arabie saoudite. Pour sa part, le Royaume-Uni a relevé de "substantiel" à "grave" son niveau d’alerte, craignant des attaques sur son sol de membres britanniques de l’EI.
Alors que ce groupe - qui a notamment revendiqué la décapitation du journaliste américain James Foley - a multiplié les atrocités ces dernières semaines, M. Kerry a appelé à une "réaction conjuguée conduite par les États-Unis et la plus large coalition de nations possible", dans un tribune dans le New York Times.
Le chef de la diplomatie américaine a précisé qu’il chercherait, avec le secrétaire à la Défense Chuck Hagel, à former cette coalition lors des discussions avec ses partenaires occidentaux en marge du sommet de l’Otan, prévu au Pays de Galles les 4 et 5 septembre. Les deux hommes se rendront ensuite au Moyen-Orient afin de rallier des soutiens "parmi les pays qui sont le plus directement menacés".
"Nous ne permettrons pas au cancer de l’EI de s’étendre à d’autres pays. Le monde peut affronter ce fléau, et au bout du compte le vaincre", a-t-il assuré, en dénonçant les intentions "génocidaires" de l’EI.
Le président américain Barack Obama a reconnu cette semaine que les États-Unis, qui mènent depuis le 8 août des frappes aériennes contre les jihadistes dans le nord de l’Irak, n’avaient "pas encore de stratégie" pour lutter contre l’EI en Syrie.
Mais M. Kerry a souligné que M. Obama proposerait un plan d’action contre l’EI lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, dont son pays prend la présidence en septembre.
Vendredi, le roi Abdallah d’Arabie saoudite a prévenu les pays occidentaux qu’ils seraient la prochaine cible des jihadistes, en l’absence d’une réaction "rapide". "Si on les néglige, je suis sûr qu’ils parviendront au bout d’un mois en Europe, et un mois plus tard en Amérique", a-t-il mis en garde.
Face au danger représenté par les centaines de Britanniques aguerris au jihad en Irak et Syrie, la Grande-Bretagne a d’ores et déjà relevé vendredi, pour la première fois depuis 2011, à "grave" son niveau d’alerte, le quatrième niveau sur une échelle de cinq.
"Avec l’État islamique, nous sommes confrontés à la menace la plus grave que nous ayons jamais connue", a déclaré le Premier ministre David Cameron.
Les États-Unis en revanche n’envisagent pas pour le moment de relever leur niveau d’alerte, n’ayant pas "connaissance d’une menace spécifique et crédible de l’État islamique sur le sol américain", selon le ministre de la Sécurité intérieure, Jeh Johnson.
Né en 2006 en Irak sous un autre nom, l’EI est réapparu avec toute sa force en 2013 en pleine guerre en Syrie. En Irak, il a lancé une offensive fulgurante le 9 juin, s’emparant de larges territoires, ce qu’il l’a conduit à proclamer un califat sur les régions conquises dans les deux pays.
Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), plus de 1,6 million d’Irakiens ont été déplacés cette année par les violences, dont 850.000 durant le seul mois d’août.
Dans ce pays, l’attention se concentre actuellement sur la ville chiite turcomane d’Amerli, au nord de Bagdad, assiégée depuis plus de deux mois par l’EI et contre laquelle les forces de sécurité se préparent à lancer un important assaut, selon des officiers.
En Syrie voisine, où le conflit présente des aspects de plus en plus complexes, les rebelles luttant désormais à la fois contre le régime de Bashar al-Assad et leurs anciens alliés de l’EI, les violences ont fait en bientôt trois et demi 191 000 morts selon l’ONU.
Le nombre de réfugiés a dépassé lui les trois millions, dont un million en 2013, a indiqué le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR). Outre les réfugiés, 6,5 millions de personnes ont été déplacées, ce qui signifie que près de 50% des Syriens ont été contraints de fuir leurs foyers.
Sur le terrain, les forces gouvernementales ont mené vendredi une offensive sans précédent contre un quartier clé de Damas, Jobar, tenu par les rebelles depuis un an.
Dans le même temps, dans le sud du pays, l’ONU négociait pour obtenir la libération des 44 Casques bleus fidjiens enlevés par des rebelles syriens, qui assiègent également 72 soldats philippins des Nations unies sur le plateau du Golan.
Bahreïn : Le prince du Bahreïn n’est pas le bienvenu en France selon des OGN
Plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) ne voient pas d’un
bon oeil la venue en France du prince du Bahreïn. Cavalier de renom, le
cheikh Nasser Ben Hamad Al-Khalifa participe aux Jeux équestres
mondiaux qui ont lieu en ce moment à Sartilly (Manche) et se tiennent
jusqu’au 7 septembre. Une participation qui fait grincer des dents les
défenseurs des droits de l’homme, rapporte Le Monde.
Le quatrième fils du roi du Bahreïn, Hamed ben Issa Al-Khalifa, est en effet accusé d’avoir ordonné, voire pratiqué lui-même, des actes de torture sur des opposants politiques lors de la révolte survenue dans le pays en 2011, dans le sillage du Printemps arabe. Certaines ONG, à l’image d’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat), considèrent ainsi la présence du prince du Bahreïn dans l’Hexagone comme une provocation.
C’est "un véritable pied de nez fait aux victimes, avec la complicité passive de la France". "En faisant participer le prince Nasser aux Jeux équestres mondiaux, les autorités bahreïnies montrent qu’elles considèrent comme acquise l’impunité des tortionnaires, notamment au plus haut niveau du royaume", dénonce l’association dans un communiqué.
Selon Paris Match, au moins trois des treize dissidents arrêtés entre le 17 mars et le 9 avril 2011, puis condamnés à des peines allant de deux ans de prison à la détention à perpétuité, assurent avoir directement été maltraités par le jeune homme âgé aujourd’hui de 27 ans.
Mohammad Habib al Miqdad, célèbre militant suédois, Mohammad Hassan Jawwad et Abdullah al Mahroos "présentent [tous trois] des séquelles, et leurs récits sont concordants", indique Hélène Legeay, responsable Maghreb et Moyen-Orient à l’Acat.
Le Bahrain Center for Human Rights (BCHR) rapporte le témoignage de Mohammad Habib al Miqdad, qui a raconté s’être fait violemment frapper par le prince aidé de plusieurs geôliers. Le Cheikh l’interrogeait alors sur les slogans que l’opposant entonnait un jour de manifestation. De son côté, Abdullah al Mahroos relate entre autres que le prince l’a forcé à ouvrir la bouche pour lui cracher dedans. Mohammad Hassan Jawwad explique pour sa part avoir été frappé avec un tuyau sur la tête.
D’autres ONG vont même plus loin, demandant l’arrestation de Nasser Ben Hamad Al-Khalifa sur le sol français. "En France, il ne peut bénéficier d’aucune immunité", a estimé jeudi sur France Info Patrick Baudouin, le président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH).
"Il est ici pour un séjour privé en tant que participant aux épreuves des Jeux équestres mondiaux [...]. La justice française est parfaitement compétente pour le poursuivre puisqu’elle a ratifié une convention contre la torture, qui fait obligation aux autorités de poursuivre, arrêter et juger si nécessaire toute personne se trouvant sur son territoire et soupçonnée d’avoir accompli des actes de torture, quel que soit le pays où ces actes ont été accomplis, quelle que soit la nationalité de l’auteur et de la victime", a poursuivi Patrick Baudouin.
"Nous avons attiré l’attention des autorités politiques et judiciaires françaises pour leur demander de remplir leurs obligations et, au minimum, d’interpeller et d’interroger le prince sur les actes qui lui sont reprochés", a-t-il conclu.
Le quatrième fils du roi du Bahreïn, Hamed ben Issa Al-Khalifa, est en effet accusé d’avoir ordonné, voire pratiqué lui-même, des actes de torture sur des opposants politiques lors de la révolte survenue dans le pays en 2011, dans le sillage du Printemps arabe. Certaines ONG, à l’image d’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat), considèrent ainsi la présence du prince du Bahreïn dans l’Hexagone comme une provocation.
C’est "un véritable pied de nez fait aux victimes, avec la complicité passive de la France". "En faisant participer le prince Nasser aux Jeux équestres mondiaux, les autorités bahreïnies montrent qu’elles considèrent comme acquise l’impunité des tortionnaires, notamment au plus haut niveau du royaume", dénonce l’association dans un communiqué.
Selon Paris Match, au moins trois des treize dissidents arrêtés entre le 17 mars et le 9 avril 2011, puis condamnés à des peines allant de deux ans de prison à la détention à perpétuité, assurent avoir directement été maltraités par le jeune homme âgé aujourd’hui de 27 ans.
Mohammad Habib al Miqdad, célèbre militant suédois, Mohammad Hassan Jawwad et Abdullah al Mahroos "présentent [tous trois] des séquelles, et leurs récits sont concordants", indique Hélène Legeay, responsable Maghreb et Moyen-Orient à l’Acat.
Le Bahrain Center for Human Rights (BCHR) rapporte le témoignage de Mohammad Habib al Miqdad, qui a raconté s’être fait violemment frapper par le prince aidé de plusieurs geôliers. Le Cheikh l’interrogeait alors sur les slogans que l’opposant entonnait un jour de manifestation. De son côté, Abdullah al Mahroos relate entre autres que le prince l’a forcé à ouvrir la bouche pour lui cracher dedans. Mohammad Hassan Jawwad explique pour sa part avoir été frappé avec un tuyau sur la tête.
D’autres ONG vont même plus loin, demandant l’arrestation de Nasser Ben Hamad Al-Khalifa sur le sol français. "En France, il ne peut bénéficier d’aucune immunité", a estimé jeudi sur France Info Patrick Baudouin, le président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH).
"Il est ici pour un séjour privé en tant que participant aux épreuves des Jeux équestres mondiaux [...]. La justice française est parfaitement compétente pour le poursuivre puisqu’elle a ratifié une convention contre la torture, qui fait obligation aux autorités de poursuivre, arrêter et juger si nécessaire toute personne se trouvant sur son territoire et soupçonnée d’avoir accompli des actes de torture, quel que soit le pays où ces actes ont été accomplis, quelle que soit la nationalité de l’auteur et de la victime", a poursuivi Patrick Baudouin.
"Nous avons attiré l’attention des autorités politiques et judiciaires françaises pour leur demander de remplir leurs obligations et, au minimum, d’interpeller et d’interroger le prince sur les actes qui lui sont reprochés", a-t-il conclu.
Israël/Palestine : Le Hamas et le Jihad islamique refusent le désarmement à Gaza
Israéliens et Palestiniens vont au-devant de discussions très
aléatoires s’ils veulent que le cessez-le-feu tienne à Gaza, où le Hamas
et le Jihad islamique excluent de satisfaire une exigence primordiale
d’Israël en jetant leurs armes.
Après le chef du Hamas jeudi, c’est le Jihad islamique qui a signifié n’avoir aucune intention de renoncer à ses armes, bien au contraire.
"Même pendant la bataille, nous n’avons jamais cessé de produire des armes et nous redoublerons d’efforts... pour nous préparer à la prochaine étape qui sera - nous l’espérons - la bataille pour la liberté", s’est exclamé le porte-parole du Jihad islamique connu sous le nom d’Abou Hamza tandis que des milliers de combattants et de sympathisants participaient à une parade militaire aux allures de démonstration de force dans la ville de Gaza.
Masqués, arborant tenues militaires kaki et fusils d’assaut ou armes de poing, ils ont défilé en brandissant plusieurs roquettes similaires à celles tirées sur Israël durant la guerre.
"Les armes de la résistance sont sacrées", a lancé le porte-parole de l’organisation d’inspiration iranienne, deuxième force combattante de Gaza derrière le Hamas.
Les mêmes paroles ont été prononcées mot pour mot la veille par le chef du Hamas à Doha (Qatar) où il vit en exil.
"Les armes de la résistance sont sacrées. Et nous n’accepterons pas qu’elles soient à l’ordre du jour", a déclaré Khaled Mechaal en faisant référence aux discussions qui doivent à présent s’ouvrir entre Palestiniens pour transformer en trêve durable le cessez-le-feu conclu mardi.
Les combattants palestiniens ont reçu le soutien du grand ennemi iranien d’Israël. Le général Mohammad Ali Jafari, chef des Gardiens de la révolution, corps d’élite iranien, a promis, selon le site des Gardiens, de renforcer l’aide militaire iranienne non seulement à la Bande de Gaza, mais aussi à la Cisjordanie.
La démilitarisation de la bande de Gaza est un impératif pour Israël. Elle est "la seule voie vers la paix", dit le site du ministère des Affaires étrangères citant le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman.
"Il est devenu parfaitement clair que ni les Israéliens ni les Palestiniens ne connaîtront la paix et la sécurité si le Hamas n’est pas désarmé", a dit le ministère citant Lieberman, un faucon du gouvernement de Benjamin Netanyahu.
La démilitarisation fait partie des sujets de discorde qui ont compliqué les efforts menés pendant plusieurs semaines sous les auspices égyptiens pour faire cesser les hostilités entre l’armée israélienne et le Hamas qui contrôle l’enclave palestinienne. Le Jihad islamique a également pris part aux combats comme aux pourparlers. Il a dit vendredi avoir perdu 121 hommes au combat.
Après plusieurs trêves unilatérales ou bilatérales avortées, les deux camps ont fini par s’entendre sur un cessez-le-feu illimité mettant un terme à cinquante jours de guerre qui ont fait 2143 morts côté palestinien et 71 côté israélien.
Un soldat israélien, blessé par un tir de roquette de Gaza le 22 août, a succombé vendredi selon l’armée, portant à 65 le nombre de militaires tués durant le conflit (8 juillet-26 août), le plus lourd bilan pour l’armée depuis la guerre contre le Hezbollah libanais en 2006.
Au troisième jour du cessez-le-feu, les habitants de Gaza profitaient de la relative normalité dans le territoire dont des quartiers entiers ont été réduits en ruines par les bombes à Chajaya, Beit Hanoun ou Rafah.
Des dizaines d’enfants de la ville de Gaza sont allés à la plage jouer dans les vagues sans plus craindre les frappes israéliennes. Non loin de là, les pêcheurs ont pris la mer avec l’intention de profiter de l’extension de leur zone de pêche, l’une des rares concessions faites par Israël en échange de l’arrêt des tirs de roquettes ou d’obus de mortier.
A Hébron, en Cisjordanie, plusieurs milliers de Palestiniens ont défilé après la prière pour célébrer "la victoire à Gaza", brandissant des drapeaux du Hamas et des répliques de roquettes et de fusils, a constaté un journaliste de l’AFP.
En Israël en revanche, 61% des personnes interrogées pour un sondage publié vendredi par le quotidien Maariv estiment que leur pays n’a pas gagné la guerre si l’objectif était d’instaurer un calme durable. Cinquante-huit pour cent des sondés (des juifs israéliens) considèrent que l’acceptation d’un cessez-le-feu illimité comme une erreur.
L’accord de cessez-le-feu n’a pas été rendu public. De nouveaux pourparlers doivent avoir lieu dans un délai d’un mois, avec l’objectif de parvenir à un accord pour que les armes ne parlent pas à nouveau dans quelques mois dans un territoire qui a connu trois guerres en six ans.
Ils doivent porter sur les sujets les plus épineux, comme la démilitarisation, la réouverture de l’aéroport du territoire ou la libération de dizaines de prisonniers politiques requise par les Palestiniens.
Après le chef du Hamas jeudi, c’est le Jihad islamique qui a signifié n’avoir aucune intention de renoncer à ses armes, bien au contraire.
"Même pendant la bataille, nous n’avons jamais cessé de produire des armes et nous redoublerons d’efforts... pour nous préparer à la prochaine étape qui sera - nous l’espérons - la bataille pour la liberté", s’est exclamé le porte-parole du Jihad islamique connu sous le nom d’Abou Hamza tandis que des milliers de combattants et de sympathisants participaient à une parade militaire aux allures de démonstration de force dans la ville de Gaza.
Masqués, arborant tenues militaires kaki et fusils d’assaut ou armes de poing, ils ont défilé en brandissant plusieurs roquettes similaires à celles tirées sur Israël durant la guerre.
"Les armes de la résistance sont sacrées", a lancé le porte-parole de l’organisation d’inspiration iranienne, deuxième force combattante de Gaza derrière le Hamas.
Les mêmes paroles ont été prononcées mot pour mot la veille par le chef du Hamas à Doha (Qatar) où il vit en exil.
"Les armes de la résistance sont sacrées. Et nous n’accepterons pas qu’elles soient à l’ordre du jour", a déclaré Khaled Mechaal en faisant référence aux discussions qui doivent à présent s’ouvrir entre Palestiniens pour transformer en trêve durable le cessez-le-feu conclu mardi.
Les combattants palestiniens ont reçu le soutien du grand ennemi iranien d’Israël. Le général Mohammad Ali Jafari, chef des Gardiens de la révolution, corps d’élite iranien, a promis, selon le site des Gardiens, de renforcer l’aide militaire iranienne non seulement à la Bande de Gaza, mais aussi à la Cisjordanie.
La démilitarisation de la bande de Gaza est un impératif pour Israël. Elle est "la seule voie vers la paix", dit le site du ministère des Affaires étrangères citant le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman.
"Il est devenu parfaitement clair que ni les Israéliens ni les Palestiniens ne connaîtront la paix et la sécurité si le Hamas n’est pas désarmé", a dit le ministère citant Lieberman, un faucon du gouvernement de Benjamin Netanyahu.
La démilitarisation fait partie des sujets de discorde qui ont compliqué les efforts menés pendant plusieurs semaines sous les auspices égyptiens pour faire cesser les hostilités entre l’armée israélienne et le Hamas qui contrôle l’enclave palestinienne. Le Jihad islamique a également pris part aux combats comme aux pourparlers. Il a dit vendredi avoir perdu 121 hommes au combat.
Après plusieurs trêves unilatérales ou bilatérales avortées, les deux camps ont fini par s’entendre sur un cessez-le-feu illimité mettant un terme à cinquante jours de guerre qui ont fait 2143 morts côté palestinien et 71 côté israélien.
Un soldat israélien, blessé par un tir de roquette de Gaza le 22 août, a succombé vendredi selon l’armée, portant à 65 le nombre de militaires tués durant le conflit (8 juillet-26 août), le plus lourd bilan pour l’armée depuis la guerre contre le Hezbollah libanais en 2006.
Au troisième jour du cessez-le-feu, les habitants de Gaza profitaient de la relative normalité dans le territoire dont des quartiers entiers ont été réduits en ruines par les bombes à Chajaya, Beit Hanoun ou Rafah.
Des dizaines d’enfants de la ville de Gaza sont allés à la plage jouer dans les vagues sans plus craindre les frappes israéliennes. Non loin de là, les pêcheurs ont pris la mer avec l’intention de profiter de l’extension de leur zone de pêche, l’une des rares concessions faites par Israël en échange de l’arrêt des tirs de roquettes ou d’obus de mortier.
A Hébron, en Cisjordanie, plusieurs milliers de Palestiniens ont défilé après la prière pour célébrer "la victoire à Gaza", brandissant des drapeaux du Hamas et des répliques de roquettes et de fusils, a constaté un journaliste de l’AFP.
En Israël en revanche, 61% des personnes interrogées pour un sondage publié vendredi par le quotidien Maariv estiment que leur pays n’a pas gagné la guerre si l’objectif était d’instaurer un calme durable. Cinquante-huit pour cent des sondés (des juifs israéliens) considèrent que l’acceptation d’un cessez-le-feu illimité comme une erreur.
L’accord de cessez-le-feu n’a pas été rendu public. De nouveaux pourparlers doivent avoir lieu dans un délai d’un mois, avec l’objectif de parvenir à un accord pour que les armes ne parlent pas à nouveau dans quelques mois dans un territoire qui a connu trois guerres en six ans.
Ils doivent porter sur les sujets les plus épineux, comme la démilitarisation, la réouverture de l’aéroport du territoire ou la libération de dizaines de prisonniers politiques requise par les Palestiniens.
Israël/Palestine : arrivée d’aides et de produits de consommation après le cessez-le-feu
L’aide humanitaire et les produits de consommation ont commencé à
entrer jeudi dans la bande de Gaza, dévastée par 50 jours d’un conflit
meurtrier, les Gazaouis plaçant désormais tous leurs espoirs dans
l’allègement du blocus israélien prévu par l’accord de cessez-le-feu.
Mardi, Israéliens et Palestiniens ont mis un terme à la guerre, la troisième en six ans à Gaza contrôlée par le mouvement Hamas, en acceptant cet accord. Depuis, les habitants de l’enclave palestinienne ravagée par le pilonnage de l’aviation israélienne tentent de revenir à un semblant de vie normale.
Du 8 juillet au 26 août, plus de 2140 Palestiniens ont été tués dans l’étroite langue de terre coincée entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée et plus de 11 000 blessés, selon les secours locaux.
Les dégâts matériels sont énormes alors que près d’un demi-million de Gazaouis - le quart de la population - ont été déplacés ; près de 55.000 maisons ont été touchées par les raids israéliens, dont au moins 17 200 totalement ou quasi-totalement détruites, selon l’ONU, et au moins 100 000 personnes ont besoin d’une solution de relogement.
Le blocus imposé depuis 2006 empêchait l’entrée de nombreux matériaux de construction, Israël refusant de laisser passer tout produit pouvant servir à la fabrication d’armes, notamment de roquettes, régulièrement tirées sur son sol. Mais après l’accord conclu sous l’égide des Egyptiens, il s’est engagé à desserrer l’étau.
La zone de pêche a été ramenée à six milles nautiques, contre 3, et devrait atteindre 12 milles à terme. En outre, Israël a indiqué qu’il allègerait les restrictions sur l’entrée des biens à Gaza en autorisant aux deux points de passage, Erez et Kerem Shalom, l’aide humanitaire et certains matériaux de construction.
Jeudi, à Kerem Shalom, une longue file de camions était visible, la plupart chargés de marchandises pour les magasins de Gaza, certains apportant de l’aide humanitaire. Aucun matériau de construction n’était en revanche visible.
"Pendant la guerre on traversait, mais seulement avec de l’aide. Aujourd’hui, j’apporte des produits destinés aux magasins de Gaza", a indiqué à l’AFP Abou Amer, alors que son camion passait à l’inspection.
Les Israéliens contrôlent toutes les ouvertures de Gaza sur le monde, à l’exception du point de passage de Rafah, qui relie l’enclave à l’Egypte. Mercredi, pour la première fois depuis 2007, un convoi d’aide humanitaire du PAM (Programme alimentaire mondial) a pu le traverser pour apporter à Gaza suffisamment de nourriture pour 150 000 personnes pendant cinq jours.
Raëd Fattouh, le chef du comité de liaison palestinien qui assure la coordination aux points de passage avec les Israéliens, a expliqué à l’AFP que le trafic à Erez et Kerem Shalom devait reprendre comme avant la guerre, le temps que les deux parties négocient les nouvelles procédures prévues par l’accord de cessez-le-feu.
L’ONG israélienne Gisha qui milite pour la liberté de mouvement des Palestiniens a appelé à modifier les inspections drastiques pour accélérer la reconstruction, rappelant que 70 000 Gazaouis travaillent dans le bâtiment. Sans cela, "elle prendra au moins 100 ans", a estimé Sari Bashi, co-fondatrice de l’ONG.
"Depuis décembre 2013, Israël a autorisé l’entrée de matériaux de construction pour les organismes internationaux, mais le processus est compliqué est très long", a-t-elle ajouté.
Dans le territoire exigu, la précédente guerre, en 2012, s’était soldée par un accord quasi-similaire. A l’époque, le blocus n’avait pas été allégé.
L’accord de cessez-le-feu reporte à des pourparlers prévus au Caire sous un mois, les discussions sur les questions les plus sensibles, comme la libération de prisonniers palestiniens, la réouverture de l’aéroport à Gaza ou la démilitarisation de l’enclave.
D’ores et déjà le chef du Hamas, Khaled Mechaal, a rejeté toute tentative qui viserait à désarmer son mouvement à Gaza, la principale exigence d’Israël en vue d’un accord à long terme.
"Les armes de la résistance sont sacrées", a déclaré M. Mechaal lors d’une conférence de presse à Doha (Qatar) où il vit en exil.
Moussa Abou Marzouq, numéro deux du Hamas en exil, est arrivé jeudi à Gaza, où il a appelé à lancer au plus vite la reconstruction, tout en prévenant que les combattants devaient "retourner à l’entraînement" pour préparer l’avenir.
Côté israélien, Netanyahu a affirmé que le Hamas n’avait obtenu "aucune de ses demandes" et annoncé un plan d’indemnisation pour les Israéliens vivant en bordure de Gaza, durement touchés par les tirs de roquettes. Soixante quatre soldats ont été tués durant le conflit, de même que six civils -cinq Israéliens et un Thaïlandais- par les tirs de roquettes.
(29-08-2014)
Mardi, Israéliens et Palestiniens ont mis un terme à la guerre, la troisième en six ans à Gaza contrôlée par le mouvement Hamas, en acceptant cet accord. Depuis, les habitants de l’enclave palestinienne ravagée par le pilonnage de l’aviation israélienne tentent de revenir à un semblant de vie normale.
Du 8 juillet au 26 août, plus de 2140 Palestiniens ont été tués dans l’étroite langue de terre coincée entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée et plus de 11 000 blessés, selon les secours locaux.
Les dégâts matériels sont énormes alors que près d’un demi-million de Gazaouis - le quart de la population - ont été déplacés ; près de 55.000 maisons ont été touchées par les raids israéliens, dont au moins 17 200 totalement ou quasi-totalement détruites, selon l’ONU, et au moins 100 000 personnes ont besoin d’une solution de relogement.
Le blocus imposé depuis 2006 empêchait l’entrée de nombreux matériaux de construction, Israël refusant de laisser passer tout produit pouvant servir à la fabrication d’armes, notamment de roquettes, régulièrement tirées sur son sol. Mais après l’accord conclu sous l’égide des Egyptiens, il s’est engagé à desserrer l’étau.
La zone de pêche a été ramenée à six milles nautiques, contre 3, et devrait atteindre 12 milles à terme. En outre, Israël a indiqué qu’il allègerait les restrictions sur l’entrée des biens à Gaza en autorisant aux deux points de passage, Erez et Kerem Shalom, l’aide humanitaire et certains matériaux de construction.
Jeudi, à Kerem Shalom, une longue file de camions était visible, la plupart chargés de marchandises pour les magasins de Gaza, certains apportant de l’aide humanitaire. Aucun matériau de construction n’était en revanche visible.
"Pendant la guerre on traversait, mais seulement avec de l’aide. Aujourd’hui, j’apporte des produits destinés aux magasins de Gaza", a indiqué à l’AFP Abou Amer, alors que son camion passait à l’inspection.
Les Israéliens contrôlent toutes les ouvertures de Gaza sur le monde, à l’exception du point de passage de Rafah, qui relie l’enclave à l’Egypte. Mercredi, pour la première fois depuis 2007, un convoi d’aide humanitaire du PAM (Programme alimentaire mondial) a pu le traverser pour apporter à Gaza suffisamment de nourriture pour 150 000 personnes pendant cinq jours.
Raëd Fattouh, le chef du comité de liaison palestinien qui assure la coordination aux points de passage avec les Israéliens, a expliqué à l’AFP que le trafic à Erez et Kerem Shalom devait reprendre comme avant la guerre, le temps que les deux parties négocient les nouvelles procédures prévues par l’accord de cessez-le-feu.
L’ONG israélienne Gisha qui milite pour la liberté de mouvement des Palestiniens a appelé à modifier les inspections drastiques pour accélérer la reconstruction, rappelant que 70 000 Gazaouis travaillent dans le bâtiment. Sans cela, "elle prendra au moins 100 ans", a estimé Sari Bashi, co-fondatrice de l’ONG.
"Depuis décembre 2013, Israël a autorisé l’entrée de matériaux de construction pour les organismes internationaux, mais le processus est compliqué est très long", a-t-elle ajouté.
Dans le territoire exigu, la précédente guerre, en 2012, s’était soldée par un accord quasi-similaire. A l’époque, le blocus n’avait pas été allégé.
L’accord de cessez-le-feu reporte à des pourparlers prévus au Caire sous un mois, les discussions sur les questions les plus sensibles, comme la libération de prisonniers palestiniens, la réouverture de l’aéroport à Gaza ou la démilitarisation de l’enclave.
D’ores et déjà le chef du Hamas, Khaled Mechaal, a rejeté toute tentative qui viserait à désarmer son mouvement à Gaza, la principale exigence d’Israël en vue d’un accord à long terme.
"Les armes de la résistance sont sacrées", a déclaré M. Mechaal lors d’une conférence de presse à Doha (Qatar) où il vit en exil.
Moussa Abou Marzouq, numéro deux du Hamas en exil, est arrivé jeudi à Gaza, où il a appelé à lancer au plus vite la reconstruction, tout en prévenant que les combattants devaient "retourner à l’entraînement" pour préparer l’avenir.
Côté israélien, Netanyahu a affirmé que le Hamas n’avait obtenu "aucune de ses demandes" et annoncé un plan d’indemnisation pour les Israéliens vivant en bordure de Gaza, durement touchés par les tirs de roquettes. Soixante quatre soldats ont été tués durant le conflit, de même que six civils -cinq Israéliens et un Thaïlandais- par les tirs de roquettes.
(29-08-2014)
vendredi 29 août 2014
Syrie : Angelina Jolie dénonce un "échec collectif" sur la Syrie
L’actrice américaine Angelina Jolie, qui est également ambassadrice
de bonne volonté du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR),
s’est émue vendredi de la dégradation de la situation en Syrie, où 3
millions de personnes ont fui à l’étranger. Dans un communiqué publié à
Genève par le HCR, Angelina Jolie a indiqué que ces "3 millions de
réfugiés ne sont pas seulement une nouvelle statistique, mais un signe
sans appel sur l’échec collectif pour mettre fin à la guerre en Syrie".
Selon l’actrice, les "décisions du Conseil de sécurité sont ignorées, il
y a des crimes de guerre commis tous les jours, et les pays situés dans
cette zone croulent sous le nombre de réfugiés".
En outre, a-t-elle ajouté, "des réfugiés syriens se noient dans la mer Méditerranée en voulant rejoindre l’Europe". Selon l’ambassadrice, il faut "lancer une nouvelle tentative pour mettre fin à ce conflit" et soutenir les millions de Syriens qui ont besoin d’une aide humanitaire. Selon l’Ocha (bureau des affaires humanitaires de l’ONU), 11 millions de Syriens ont besoin d’aide dans leur pays. Sur ce nombre, 4,7 millions vivent dans des régions difficiles d’accès pour les humanitaires. D’autre part, 241 000 personnes sont assiégées par les belligérants dans divers endroits et privées de toute aide. Si l’on ajoute les 3 millions de Syriens réfugiés à l’étranger, au total 14 millions de Syriens doivent être assistés par la communauté internationale, soit les deux tiers d’une population estimée avant la guerre à 22 millions d’habitants.
En outre, a-t-elle ajouté, "des réfugiés syriens se noient dans la mer Méditerranée en voulant rejoindre l’Europe". Selon l’ambassadrice, il faut "lancer une nouvelle tentative pour mettre fin à ce conflit" et soutenir les millions de Syriens qui ont besoin d’une aide humanitaire. Selon l’Ocha (bureau des affaires humanitaires de l’ONU), 11 millions de Syriens ont besoin d’aide dans leur pays. Sur ce nombre, 4,7 millions vivent dans des régions difficiles d’accès pour les humanitaires. D’autre part, 241 000 personnes sont assiégées par les belligérants dans divers endroits et privées de toute aide. Si l’on ajoute les 3 millions de Syriens réfugiés à l’étranger, au total 14 millions de Syriens doivent être assistés par la communauté internationale, soit les deux tiers d’une population estimée avant la guerre à 22 millions d’habitants.
Irak : déjà 1,6 million de déplacés en 2014
Plus de 1,6 million de personnes ont été déplacées par les violences
en Irak cette année, dont 850 000 durant le seul mois d’août, au cours
duquel les djihadistes ont étendu leur offensive, a rapporté vendredi
l’Organisation internationale des migrations (OIM). Le décompte de l’OIM
inclut l’ensemble des personnes ayant fui les violences déclenchées par
des insurgés sunnites dans l’ouest du pays début janvier, puis par
l’offensive lancée en juin par ces combattants menés par le groupe
ultra-radical de l’État islamique (EI). "La plupart des déplacés ont dû
marcher pendant plusieurs jours pour atteindre des lieux sûrs", a
rapporté Brian Kelly, coordinateur de l’OIM pour les situations
d’urgence en Irak.
"Nombre de leurs proches ont été tués ou enlevés par l’EI. Des groupes de personnes auraient été forcés par l’EI à sauter de falaises, et le sort d’autres personnes enlevées reste incertain", a-t-il ajouté. La plupart de ces déplacés ont trouvé refuge dans la province autonome du Kurdistan, et celles de Ninive et Diyala, a précisé l’OIM. "Ces chiffres importants présagent d’une crise sur le long terme, au cours de laquelle de nombreuses personnes auront besoin d’une aide pour leur survie, notamment parce que de nombreux déplacés qui arrivent au Kurdistan ont passé plusieurs semaines et mois sur les routes", a mis en garde Brian Kelly.
En Syrie voisine, où la guerre entre les rebelles et le régime s’est doublée d’une montée en puissance de l’EI, plus de 3 millions de personnes sont réfugiées et 6,5 déplacées à l’intérieur du pays, a annoncé vendredi le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).
"Nombre de leurs proches ont été tués ou enlevés par l’EI. Des groupes de personnes auraient été forcés par l’EI à sauter de falaises, et le sort d’autres personnes enlevées reste incertain", a-t-il ajouté. La plupart de ces déplacés ont trouvé refuge dans la province autonome du Kurdistan, et celles de Ninive et Diyala, a précisé l’OIM. "Ces chiffres importants présagent d’une crise sur le long terme, au cours de laquelle de nombreuses personnes auront besoin d’une aide pour leur survie, notamment parce que de nombreux déplacés qui arrivent au Kurdistan ont passé plusieurs semaines et mois sur les routes", a mis en garde Brian Kelly.
En Syrie voisine, où la guerre entre les rebelles et le régime s’est doublée d’une montée en puissance de l’EI, plus de 3 millions de personnes sont réfugiées et 6,5 déplacées à l’intérieur du pays, a annoncé vendredi le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).
Israël/Palestine : Ils peuvent à nouveau pêcher
Après 50 jours de conflit meurtrier et des négociations ardues en
Egypte, Israël a finalement accepté de rétablir à six milles nautiques
contre trois la zone de pêche des Palestiniens de Gaza.
(Photo d’un correspondant local d’Assawra.)
(Photo d’un correspondant local d’Assawra.)
Syrie : Barack Obama, nouveau roi de la godille ? (Assawra)
Plus de trois millions de Syriens ont fui leur pays ravagé par la
guerre et par les atrocités commises par l’État islamique, groupe
djihadiste contre lequel le président Barack Obama n’a pas encore décidé
de frappes en Syrie. Dans le sud de la Syrie, les négociations étaient
en cours vendredi pour obtenir la libération de 43 Casques bleus de
l’ONU toujours détenus sur le plateau du Golan par des groupes armés
rebelles alors que 81 autres sont bloqués dans deux localités de la
région.
Après plus de trois ans d’une guerre civile complexe devenue encore plus sanglante avec la montée en puissance des djihadistes de l’EI, le nombre de réfugiés a dépassé les trois millions, dont un million au cours de la seule année 2013, a indiqué le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR). Outre les réfugiés, 6,5 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, ce qui signifie que près de 50 % des Syriens ont été contraints de quitter leur domicile, a souligné le HCR.
Dénonçant "les conditions de plus en plus épouvantables à l’intérieur du pays" qui expliquent cette "hausse spectaculaire" des Syriens en fuite, l’agence dépeint "des villes où la population est encerclée, les gens sont affamés et les civils pris pour cibles ou tués sans discrimination". Depuis mars 2011, le conflit s’est soldé par la mort de plus de 180 000 personnes, dont un tiers de civils, selon une ONG syrienne qui comptabilise les victimes au quotidien, l’ONU avançant le chiffre de 191 000.
"La crise syrienne est devenue la plus grande urgence humanitaire de notre époque. Pourtant le monde ne parvient pas à répondre aux besoins des réfugiés et des pays qui les accueillent", regrette le HCR. Les atrocités se multiplient en Syrie, où l’EI a exécuté cette semaine plus de 160 soldats dans le nord du pays. Réputé pour sa cruauté, le groupe est allé jusqu’à diffuser une vidéo montrant des dizaines de jeunes hommes, présentés comme des soldats, en plein désert, en sous-vêtements, pieds nus et les mains sur la tête, avant de faire un gros plan sur des corps empilés, puis une interminable ligne de dizaines de corps gisant côte à côte.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les soldats abattus par balle ont été capturés après la prise de plusieurs bases militaires dans la province septentrionale de Raqa, désormais totalement aux mains de l’EI. Ce groupe extrémiste sunnite né en 2006 en Irak sous un autre nom et réapparu avec toute sa force en 2013 en pleine guerre en Syrie, a proclamé fin juin un califat islamique sur les régions conquises à cheval dans ce pays et en Irak, où il est visé depuis le 9 août par des frappes américaines.
Mais face à ce groupe accusé de "nettoyage ethnique" par l’ONU, le président américain Barack Obama a annoncé jeudi qu’il n’avait "pas encore de stratégie" concernant des frappes similaires en Syrie. Si les États-Unis avaient laissé entendre de possibles frappes en Syrie, leur position reste délicate dans la mesure où Washington et Damas se retrouveraient dans ce cas de figure face à un ennemi commun.
Depuis 2011, les États-Unis soutiennent en effet la rébellion contre le régime de Bachar el-Assad, née après la répression par le pouvoir d’une révolte pacifique avant de dégénérer en guerre civile. Barack Obama a indiqué que son pays voulait "offrir aux gens en Syrie une alternative à Assad ou l’EI" et qu’il entendait "continuer à soutenir l’opposition modérée", affaiblie par l’arrivée des djihadistes. Ces rebelles ne cessent de réclamer une aide militaire étrangère en Syrie.
Dans le sud de la Syrie, 43 Casques bleus originaires de Fidji sont toujours retenus et 81 appartenant au contingent philippin sont "empêchés de quitter leurs positions" dans deux localités de la région, selon l’ONU. Washington a accusé la branche irakienne d’al-Qaida, le Front Al-Nosra, de les détenir. En Irak, l’armée appuyée par des miliciens chiites tentait de desserrer l’étau autour d’Amerli, une ville chiite turcomène à 160 kilomètres au nord de Bagdad assiégée depuis plus de deux mois par l’EI.
Alors que le patron de l’ONU Ban Ki-moon a dénoncé vendredi "les massacres de civils" par l’EI dans le nord de l’Irak, le groupe a décapité un combattant kurde dans cette région, avertissant que d’autres exécutions auraient lieu si les kurdes poursuivent leur coopération avec les États-Unis. La décapitation, montrée sur une vidéo diffusée sur des sites djihadistes, intervient une semaine après une vidéo montrant celle du journaliste américain James Foley en Syrie, et dans laquelle l’EI menace un autre otage, Steven Sotloff, du même sort si les raids américains se poursuivaient.
(29-08-2014 - Assawra)
Après plus de trois ans d’une guerre civile complexe devenue encore plus sanglante avec la montée en puissance des djihadistes de l’EI, le nombre de réfugiés a dépassé les trois millions, dont un million au cours de la seule année 2013, a indiqué le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR). Outre les réfugiés, 6,5 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, ce qui signifie que près de 50 % des Syriens ont été contraints de quitter leur domicile, a souligné le HCR.
Dénonçant "les conditions de plus en plus épouvantables à l’intérieur du pays" qui expliquent cette "hausse spectaculaire" des Syriens en fuite, l’agence dépeint "des villes où la population est encerclée, les gens sont affamés et les civils pris pour cibles ou tués sans discrimination". Depuis mars 2011, le conflit s’est soldé par la mort de plus de 180 000 personnes, dont un tiers de civils, selon une ONG syrienne qui comptabilise les victimes au quotidien, l’ONU avançant le chiffre de 191 000.
"La crise syrienne est devenue la plus grande urgence humanitaire de notre époque. Pourtant le monde ne parvient pas à répondre aux besoins des réfugiés et des pays qui les accueillent", regrette le HCR. Les atrocités se multiplient en Syrie, où l’EI a exécuté cette semaine plus de 160 soldats dans le nord du pays. Réputé pour sa cruauté, le groupe est allé jusqu’à diffuser une vidéo montrant des dizaines de jeunes hommes, présentés comme des soldats, en plein désert, en sous-vêtements, pieds nus et les mains sur la tête, avant de faire un gros plan sur des corps empilés, puis une interminable ligne de dizaines de corps gisant côte à côte.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les soldats abattus par balle ont été capturés après la prise de plusieurs bases militaires dans la province septentrionale de Raqa, désormais totalement aux mains de l’EI. Ce groupe extrémiste sunnite né en 2006 en Irak sous un autre nom et réapparu avec toute sa force en 2013 en pleine guerre en Syrie, a proclamé fin juin un califat islamique sur les régions conquises à cheval dans ce pays et en Irak, où il est visé depuis le 9 août par des frappes américaines.
Mais face à ce groupe accusé de "nettoyage ethnique" par l’ONU, le président américain Barack Obama a annoncé jeudi qu’il n’avait "pas encore de stratégie" concernant des frappes similaires en Syrie. Si les États-Unis avaient laissé entendre de possibles frappes en Syrie, leur position reste délicate dans la mesure où Washington et Damas se retrouveraient dans ce cas de figure face à un ennemi commun.
Depuis 2011, les États-Unis soutiennent en effet la rébellion contre le régime de Bachar el-Assad, née après la répression par le pouvoir d’une révolte pacifique avant de dégénérer en guerre civile. Barack Obama a indiqué que son pays voulait "offrir aux gens en Syrie une alternative à Assad ou l’EI" et qu’il entendait "continuer à soutenir l’opposition modérée", affaiblie par l’arrivée des djihadistes. Ces rebelles ne cessent de réclamer une aide militaire étrangère en Syrie.
Dans le sud de la Syrie, 43 Casques bleus originaires de Fidji sont toujours retenus et 81 appartenant au contingent philippin sont "empêchés de quitter leurs positions" dans deux localités de la région, selon l’ONU. Washington a accusé la branche irakienne d’al-Qaida, le Front Al-Nosra, de les détenir. En Irak, l’armée appuyée par des miliciens chiites tentait de desserrer l’étau autour d’Amerli, une ville chiite turcomène à 160 kilomètres au nord de Bagdad assiégée depuis plus de deux mois par l’EI.
Alors que le patron de l’ONU Ban Ki-moon a dénoncé vendredi "les massacres de civils" par l’EI dans le nord de l’Irak, le groupe a décapité un combattant kurde dans cette région, avertissant que d’autres exécutions auraient lieu si les kurdes poursuivent leur coopération avec les États-Unis. La décapitation, montrée sur une vidéo diffusée sur des sites djihadistes, intervient une semaine après une vidéo montrant celle du journaliste américain James Foley en Syrie, et dans laquelle l’EI menace un autre otage, Steven Sotloff, du même sort si les raids américains se poursuivaient.
(29-08-2014 - Assawra)
Libye : le gouvernement provisoire a présenté sa démission au Parlement
Le gouvernement provisoire libyen dirigé par Abdallah al-Theni, qui
n’a pas d’autorité réelle sur le pays livré aux milices armées, a
présenté sa démission au Parlement élu, selon un communiqué publié jeudi
soir.
Ce gouvernement siégeant dans l’Est de la Libye pour échapper à la pression des milices fortement présentes à Tripoli a indiqué "avoir présenté sa démission au Parlement élu" et qui tient ses réunions, pour la même raison, à Tobrouk, à 1600 km à l’est de la capitale.
Il a dit espérer voir le Parlement qu’il considère comme "la seule autorité légitime du pays", former un nouveau gouvernement "représentant toutes les catégories du peuple libyen (...) et capable de rétablir la sécurité et de bâtir un Etat de droit".
Un tel gouvernement est souhaité par la communauté internationale qui s’inquiète de la situation de chaos en Libye.
Le gouvernement démissionnaire a dénoncé l’intention des miliciens à dominante islamiste qui veulent former un gouvernement alternatif à Tripoli après avoir convoqué l’Assemblée sortante, le Conseil général national (CGN), dont le mandat a théoriquement expiré avec l’élection, le 25 juin, du Parlement.
"C’est un acte de rébellion contre la légitimité représentée par le Parlement qui a été reconnu par la communauté internationale", a souligné le gouvernement sortant.
Ce gouvernement siégeant dans l’Est de la Libye pour échapper à la pression des milices fortement présentes à Tripoli a indiqué "avoir présenté sa démission au Parlement élu" et qui tient ses réunions, pour la même raison, à Tobrouk, à 1600 km à l’est de la capitale.
Il a dit espérer voir le Parlement qu’il considère comme "la seule autorité légitime du pays", former un nouveau gouvernement "représentant toutes les catégories du peuple libyen (...) et capable de rétablir la sécurité et de bâtir un Etat de droit".
Un tel gouvernement est souhaité par la communauté internationale qui s’inquiète de la situation de chaos en Libye.
Le gouvernement démissionnaire a dénoncé l’intention des miliciens à dominante islamiste qui veulent former un gouvernement alternatif à Tripoli après avoir convoqué l’Assemblée sortante, le Conseil général national (CGN), dont le mandat a théoriquement expiré avec l’élection, le 25 juin, du Parlement.
"C’est un acte de rébellion contre la légitimité représentée par le Parlement qui a été reconnu par la communauté internationale", a souligné le gouvernement sortant.
Syrie : Le nombre des réfugiés syriens a dépassé les trois millions, selon l’Onu
Trois millions de Syriens ont fui la guerre civile qui ravage leur
pays et sont devenus des réfugiés, dont un million au cours de la seule
année 2013, a annoncé vendredi l’ONU.
"La crise des réfugiés syriens s’aggrave. Elle franchit aujourd’hui un nouveau cap avec le chiffre record de trois millions de personnes" déplacées, a annoncé le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) dans un communiqué en ajoutant que cette donnée n’incluait pas les centaines de milliers d’autres Syriens qui ont fui le pays mais ne se sont pas fait enregistrer comme réfugiés.
Il y a moins d’un an, le nombre de réfugiés syriens enregistrés s’élevait à deux millions, selon le UNHCR qui a fait état de rapports "sur les conditions de plus en plus épouvantables à l’intérieur du pays" pour expliquer cette hausse spectaculaire.
Il dépeint "des villes où la population est encerclée, les gens sont affamés et les civils pris pour cibles ou tués sans discrimination".
Le conflit de plus en plus complexe, qui fait rage en Syrie, s’est soldé par la mort de plus de 191.000 personnes depuis son déclenchement en mars 2011.
Outre les réfugiés, la violence s’est également traduite par 6,5 millions de déplacés à l’intérieur du pays, ce qui signifie que près de 50 % de tous les Syriens ont été contraints de quitter leurs domiciles, indique le UNHCR.
Plus de la moitié de ceux qui ont été déracinés sont des enfants, regrette le UNHCR.
La plupart des réfugiés syriens ont trouvé refuge dans les pays voisins, le Liban accueillant 1,14 million d’entre eux, la Jordanie 608.000 et la Turquie 815.000.
La pression sur les économies, les infrastructures et les ressources des pays hôtes est "énorme", souligne le UNHCR, ajoutant que près de 40% des réfugiés vivent dans des abris de qualité médiocre.
Il s’agit de la plus large opération menée par l’agence en 64 ans d’existence.
"La crise syrienne est devenue la plus grande urgence humanitaire de notre époque. Pourtant le monde ne parvient pas à répondre aux besoins des réfugiés et des pays qui les accueillent", a déclaré dans un communiqué Antonio Guterres, directeur de l’UNHCR.
"La réponse à la crise syrienne a été généreuse mais la triste vérité est que nous sommes encore loin de pouvoir répondre à la demande", a-t-il ajouté.
Des donateurs ont réuni 4,1 milliards de dollars pour aider ceux qui étaient affectés par ce conflit. Selon l’UNHCR, il manquerait 2 autres milliards d’ici la fin de l’année pour répondre aux besoins urgents des réfugiés.
David Miliband, ancien chef de la diplomatie britannique et qui dirige l’International Rescue Committee (IRC), a été prompt à réagir à ce nouveau décompte de réfugiés.
"Les trois millions de réfugiés du conflit syrien sont autant de chefs d’accusation de la brutalité du pouvoir, de la violence de l’opposition et de l’échec international", a-t-il dit dans un communiqué.
"Ce record épouvantable doit autant générer une action que de la colère", a-t-il ajouté en appelant à déployer "des efforts accrus" pour réduire la souffrance des civils en Syrie.
L’UNHCR a en outre dénoncé "le nombre croissant de familles qui arrivent (dans les pays limitrophes) dans un état de choc, d’épuisement, de peur et de dénuement".
"La plupart sont en fuite depuis une an ou plus, allant de village en village avant de se résoudre à la décision ultime de quitter" leur pays, poursuit l’UNHCR en précisant que pour un réfugié syrien sur huit, cette décision reste celle de la dernière chance.
La moitié de ceux qui sont partis au Liban ont fui leur lieu de résidence au moins une fois avant de franchir la frontière. Dans un cas sur dix, ce scénario s’est répété trois fois. Une femme a même raconté avoir pris la fuite vingt fois avant d’arriver au Liban.
Plusieurs signes préoccupants montrent qu’il est de plus en plus périlleux de quitter la Syrie, selon l’agence.
Beaucoup sont contraints de soudoyer des hommes armés à des points de passage le long de la frontière. Ceux qui traversent le désert pour se rendre en Jordanie sont obligés de payer des sommes démesurées à des passeurs afin d’assurer leur sécurité.
L’agence exprime aussi son inquiétude face aux centaines de Syriens coincés dans le camp isolé d’al-Obaidi, en Irak. Les représentants de l’ONU et d’autres organisations ont en effet été contraints de quitter ce secteur désormais sous le contrôle des jihadistes de l’Etat islamique.
"Des partenaires nationaux continuent de fournir des vivres et des produits de première nécessité, mais la situation est instable", met en garde l’UNHCR.
"La crise des réfugiés syriens s’aggrave. Elle franchit aujourd’hui un nouveau cap avec le chiffre record de trois millions de personnes" déplacées, a annoncé le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) dans un communiqué en ajoutant que cette donnée n’incluait pas les centaines de milliers d’autres Syriens qui ont fui le pays mais ne se sont pas fait enregistrer comme réfugiés.
Il y a moins d’un an, le nombre de réfugiés syriens enregistrés s’élevait à deux millions, selon le UNHCR qui a fait état de rapports "sur les conditions de plus en plus épouvantables à l’intérieur du pays" pour expliquer cette hausse spectaculaire.
Il dépeint "des villes où la population est encerclée, les gens sont affamés et les civils pris pour cibles ou tués sans discrimination".
Le conflit de plus en plus complexe, qui fait rage en Syrie, s’est soldé par la mort de plus de 191.000 personnes depuis son déclenchement en mars 2011.
Outre les réfugiés, la violence s’est également traduite par 6,5 millions de déplacés à l’intérieur du pays, ce qui signifie que près de 50 % de tous les Syriens ont été contraints de quitter leurs domiciles, indique le UNHCR.
Plus de la moitié de ceux qui ont été déracinés sont des enfants, regrette le UNHCR.
La plupart des réfugiés syriens ont trouvé refuge dans les pays voisins, le Liban accueillant 1,14 million d’entre eux, la Jordanie 608.000 et la Turquie 815.000.
La pression sur les économies, les infrastructures et les ressources des pays hôtes est "énorme", souligne le UNHCR, ajoutant que près de 40% des réfugiés vivent dans des abris de qualité médiocre.
Il s’agit de la plus large opération menée par l’agence en 64 ans d’existence.
"La crise syrienne est devenue la plus grande urgence humanitaire de notre époque. Pourtant le monde ne parvient pas à répondre aux besoins des réfugiés et des pays qui les accueillent", a déclaré dans un communiqué Antonio Guterres, directeur de l’UNHCR.
"La réponse à la crise syrienne a été généreuse mais la triste vérité est que nous sommes encore loin de pouvoir répondre à la demande", a-t-il ajouté.
Des donateurs ont réuni 4,1 milliards de dollars pour aider ceux qui étaient affectés par ce conflit. Selon l’UNHCR, il manquerait 2 autres milliards d’ici la fin de l’année pour répondre aux besoins urgents des réfugiés.
David Miliband, ancien chef de la diplomatie britannique et qui dirige l’International Rescue Committee (IRC), a été prompt à réagir à ce nouveau décompte de réfugiés.
"Les trois millions de réfugiés du conflit syrien sont autant de chefs d’accusation de la brutalité du pouvoir, de la violence de l’opposition et de l’échec international", a-t-il dit dans un communiqué.
"Ce record épouvantable doit autant générer une action que de la colère", a-t-il ajouté en appelant à déployer "des efforts accrus" pour réduire la souffrance des civils en Syrie.
L’UNHCR a en outre dénoncé "le nombre croissant de familles qui arrivent (dans les pays limitrophes) dans un état de choc, d’épuisement, de peur et de dénuement".
"La plupart sont en fuite depuis une an ou plus, allant de village en village avant de se résoudre à la décision ultime de quitter" leur pays, poursuit l’UNHCR en précisant que pour un réfugié syrien sur huit, cette décision reste celle de la dernière chance.
La moitié de ceux qui sont partis au Liban ont fui leur lieu de résidence au moins une fois avant de franchir la frontière. Dans un cas sur dix, ce scénario s’est répété trois fois. Une femme a même raconté avoir pris la fuite vingt fois avant d’arriver au Liban.
Plusieurs signes préoccupants montrent qu’il est de plus en plus périlleux de quitter la Syrie, selon l’agence.
Beaucoup sont contraints de soudoyer des hommes armés à des points de passage le long de la frontière. Ceux qui traversent le désert pour se rendre en Jordanie sont obligés de payer des sommes démesurées à des passeurs afin d’assurer leur sécurité.
L’agence exprime aussi son inquiétude face aux centaines de Syriens coincés dans le camp isolé d’al-Obaidi, en Irak. Les représentants de l’ONU et d’autres organisations ont en effet été contraints de quitter ce secteur désormais sous le contrôle des jihadistes de l’Etat islamique.
"Des partenaires nationaux continuent de fournir des vivres et des produits de première nécessité, mais la situation est instable", met en garde l’UNHCR.
Israël/Palestine : Les camions confluent à Gaza, les bétonnières se font attendre
Les camions franchissent de plus en plus nombreux la frontière à
Kerem Shalom, mais, plus que les montagnes de conserves ou de
couches-culottes qu’ils transportent, c’est le matériel de
reconstruction que les Gazaouis attendent le plus urgemment.
Côté palestinien du point de passage de Kerem Shalom (en hébreu) ou Kerem Abou Salem (en arabe) entre Israël et la bande de Gaza, les chauffeurs juchés sur des tas de marchandises démesurés s’interpellent les uns les autres et apostrophent les inspecteurs des douanes tandis qu’une poignée de policiers vêtus de noir déambulent entre les véhicules sur un parking poussiéreux.
Taleb Abou Jaray, 50 ans, attend que les douaniers aient fini d’examiner un chargement d’aide alimentaire de la Croix-Rouge internationale et s’intéressent au sien.
Depuis le cessez-le-feu entré en vigueur mardi et censé ouvrir plus grand les points de passage, le transit est "un peu plus simple" et les Israéliens laissent passer des biens qu’ils bloquaient auparavant, dit-il. "Mais, pour ce qu’il s’agit des choses que les gens d’ici attendent, à commencer par les matériaux de construction, rien n’est passé".
"Bien sûr, il y a un cessez-le-feu, ajoute-t-il. Mais cela ne suffit pas. Nous voulons une solution définitive, permanente. Nous voulons un Etat, une patrie, une nouvelle génération".
Le point de passage est resté ouvert pendant les combats pour l’aide humanitaire. De plus en plus de camions ont repris le transport de marchandises destinées aux magasins du territoire.
La bande de Gaza est soumise depuis 2006 aux restrictions imposées par Israël qui limite les entrées de matériaux comme le ciment ou l’acier de crainte que les combattants palestiniens ne les détournent pour construire des tunnels d’attaque. Le cessez-le-feu accepté par Israéliens et Palestiniens prévoit que ces restrictions seront allégées, mais on ignore dans quelle mesure, l’accord n’ayant pas été rendu public.
Le directeur du poste frontalier, Mounir al-Ghalbane, escompte un afflux toujours plus grand de camions. "On attend environ 300 camions aujourd’hui. Pendant la guerre, ils étaient environ 200 par jour. Maintenant, le besoin le plus urgent, c’est des matériaux de construction".
Non loin de là, au point de passage de Rafah entre la bande de Gaza et l’Egypte, la seule ouverture du territoire à ne pas être contrôlée par Israël, un groupe de Palestiniens arrivés là en car attend dans une petite salle de savoir s’il va pouvoir entrer en Egypte.
Les autorités égyptiennes ont maintenu fermé le point de passage de Rafah pendant une grande partie de la guerre, sauf pour les titulaires de passeports égyptiens ou étrangers ou de permis de séjour, et pour les blessés graves.
Ali al-Slim, 27 ans, se protège du soleil brûlant à l’ombre du car. Comme beaucoup de ses compagnons de voyage, il a besoin de se rendre au Caire parce que les hôpitaux saturés de Gaza n’ont pas les moyens de le soigner.
"J’ai un cancer du pancréas", dit-il, le visage ruisselant de sueur, en brandissant un document des autorités sanitaires de Gaza, "cela fait presque trois heures que nous attendons, par cette chaleur".
Cessez-le-feu ou pas, Mahmoud Smonu, un étudiant de 19 ans qui espère pouvoir rentrer au Caire, ne voit pas bien la différence quant au franchissement de la frontière.
"Cela fait deux heures et demie que nous attendons ici de pouvoir passer. Il n’y a pas grand-monde alors que les choses étaient censées être plus faciles avec la trêve", se désole-t-il.
Côté palestinien du point de passage de Kerem Shalom (en hébreu) ou Kerem Abou Salem (en arabe) entre Israël et la bande de Gaza, les chauffeurs juchés sur des tas de marchandises démesurés s’interpellent les uns les autres et apostrophent les inspecteurs des douanes tandis qu’une poignée de policiers vêtus de noir déambulent entre les véhicules sur un parking poussiéreux.
Taleb Abou Jaray, 50 ans, attend que les douaniers aient fini d’examiner un chargement d’aide alimentaire de la Croix-Rouge internationale et s’intéressent au sien.
Depuis le cessez-le-feu entré en vigueur mardi et censé ouvrir plus grand les points de passage, le transit est "un peu plus simple" et les Israéliens laissent passer des biens qu’ils bloquaient auparavant, dit-il. "Mais, pour ce qu’il s’agit des choses que les gens d’ici attendent, à commencer par les matériaux de construction, rien n’est passé".
"Bien sûr, il y a un cessez-le-feu, ajoute-t-il. Mais cela ne suffit pas. Nous voulons une solution définitive, permanente. Nous voulons un Etat, une patrie, une nouvelle génération".
Le point de passage est resté ouvert pendant les combats pour l’aide humanitaire. De plus en plus de camions ont repris le transport de marchandises destinées aux magasins du territoire.
La bande de Gaza est soumise depuis 2006 aux restrictions imposées par Israël qui limite les entrées de matériaux comme le ciment ou l’acier de crainte que les combattants palestiniens ne les détournent pour construire des tunnels d’attaque. Le cessez-le-feu accepté par Israéliens et Palestiniens prévoit que ces restrictions seront allégées, mais on ignore dans quelle mesure, l’accord n’ayant pas été rendu public.
Le directeur du poste frontalier, Mounir al-Ghalbane, escompte un afflux toujours plus grand de camions. "On attend environ 300 camions aujourd’hui. Pendant la guerre, ils étaient environ 200 par jour. Maintenant, le besoin le plus urgent, c’est des matériaux de construction".
Non loin de là, au point de passage de Rafah entre la bande de Gaza et l’Egypte, la seule ouverture du territoire à ne pas être contrôlée par Israël, un groupe de Palestiniens arrivés là en car attend dans une petite salle de savoir s’il va pouvoir entrer en Egypte.
Les autorités égyptiennes ont maintenu fermé le point de passage de Rafah pendant une grande partie de la guerre, sauf pour les titulaires de passeports égyptiens ou étrangers ou de permis de séjour, et pour les blessés graves.
Ali al-Slim, 27 ans, se protège du soleil brûlant à l’ombre du car. Comme beaucoup de ses compagnons de voyage, il a besoin de se rendre au Caire parce que les hôpitaux saturés de Gaza n’ont pas les moyens de le soigner.
"J’ai un cancer du pancréas", dit-il, le visage ruisselant de sueur, en brandissant un document des autorités sanitaires de Gaza, "cela fait presque trois heures que nous attendons, par cette chaleur".
Cessez-le-feu ou pas, Mahmoud Smonu, un étudiant de 19 ans qui espère pouvoir rentrer au Caire, ne voit pas bien la différence quant au franchissement de la frontière.
"Cela fait deux heures et demie que nous attendons ici de pouvoir passer. Il n’y a pas grand-monde alors que les choses étaient censées être plus faciles avec la trêve", se désole-t-il.
Israël/Palestine : Le Hamas refusera toute tentative pour le désarmer
Le chef du Hamas, Khaled Mechaal, a rejeté jeudi toute tentative qui
viserait à désarmer ses combattants dans la bande de Gaza, l’une des
exigences d’Israël en vue d’un accord à long terme.
"Les armes de la résistance sont sacrées. Et nous n’accepterons pas qu’elles soient à l’ordre du jour" des prochaines négociations prévues par l’accord de cessez-le-feu à Gaza, a déclaré M. Mechaal lors d’une conférence de presse à Doha (Qatar) où il vit en exil.
"Cela ne peut faire l’objet de marchandages ou de négociations. Personne ne peut désarmer le Hamas et sa résistance", a-t-il ajouté, défiant ainsi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui pose le désarmement du mouvement islamiste comme préalable à tout accord à long terme.
Un accord de cessez-le-feu est observé depuis mardi entre Israël et les islamistes palestiniens après 50 jours d’une guerre qui a fait plus de 2.140 morts et 11.000 blessés parmi les Gazaouis et 70 morts côté israélien.
Il prévoit notamment l’allègement du blocus de Gaza imposé depuis 2006 par Israël et qui asphyxie les 1,8 million d’habitants de l’enclave palestinienne.
Outre la démilitarisation, la réouverture de l’aéroport et du port maritime de Gaza doivent être discutées au Caire.
"Les armes de la résistance sont sacrées. Et nous n’accepterons pas qu’elles soient à l’ordre du jour" des prochaines négociations prévues par l’accord de cessez-le-feu à Gaza, a déclaré M. Mechaal lors d’une conférence de presse à Doha (Qatar) où il vit en exil.
"Cela ne peut faire l’objet de marchandages ou de négociations. Personne ne peut désarmer le Hamas et sa résistance", a-t-il ajouté, défiant ainsi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui pose le désarmement du mouvement islamiste comme préalable à tout accord à long terme.
Un accord de cessez-le-feu est observé depuis mardi entre Israël et les islamistes palestiniens après 50 jours d’une guerre qui a fait plus de 2.140 morts et 11.000 blessés parmi les Gazaouis et 70 morts côté israélien.
Il prévoit notamment l’allègement du blocus de Gaza imposé depuis 2006 par Israël et qui asphyxie les 1,8 million d’habitants de l’enclave palestinienne.
Outre la démilitarisation, la réouverture de l’aéroport et du port maritime de Gaza doivent être discutées au Caire.
Syrie/Irak : François Hollande appelle la communauté internationale à préparer une réponse "humanitaire et militaire" face aux djihadistes de l’État islamique.
Le président François Hollande a refusé jeudi toute coopération avec
le gouvernement de Bashar el-Assad pour lutter contre le "terrorisme" en
Syrie et en Irak, appelant la communauté internationale à préparer une
réponse "humanitaire et militaire" face aux djihadistes de l’État
islamique. Montée en puissance des djihadistes au Moyen-Orient, conflit
en Ukraine, guerre à Gaza, chaos en Libye, épidémie d’Ebola : le
président a fixé les grandes lignes de sa diplomatie dans un contexte
international d’une exceptionnelle gravité. "Le conflit (syrien) a
débordé en Irak, pays déjà soumis aux divisions, aux conflits
interreligieux et à l’instabilité, si bien que l’État islamique s’est
engouffré dans la brèche, parce que le terrorisme se nourrit toujours du
chaos", a rappelé le président, lors d’un discours annuel devant les
ambassadeurs français. "Une large alliance est nécessaire mais que les
choses soient claires : Bashar el-Assad ne peut pas être un partenaire
de la lutte contre le terrorisme, c’est l’allié objectif des
djihadistes", a souligné François Hollande.
L’État islamique, qui est apparu en Syrie à la faveur de la guerre civile entre les rebelles et le régime de Bashar el-Assad, a proclamé fin juin un "califat" sur les régions qu’il contrôle en Syrie et en Irak, où il a lancé le 9 juin une offensive d’envergure au nord de Bagdad. Le régime de Damas s’est dit prêt à coopérer avec Washington, qui a mené une centaine de frappes aériennes contre l’État islamique en Irak. En Syrie, les Occidentaux et certains pays arabes du Golfe soutiennent l’opposition dite modérée, à la fois contre les forces du régime et contre celles des djihadistes.
François Hollande, qui a rappelé que la France avait livré des armes aux Kurdes, en première ligne face aux djihadistes dans le nord de l’Irak, a proposé de réunir une conférence internationale à Paris "pour organiser la coordination de l’action internationale contre l’État islamique, sur les plans humanitaire, sécuritaire mais aussi militaire". Le chef de l’État a expliqué que l’objectif était que cette conférence ait lieu rapidement, mais avec pour préalable obligatoire la constitution d’un nouveau gouvernement irakien. Le chef de la diplomatie Laurent Fabius a déjà indiqué que la France souhaitait la présence de tous les pays de la région, y compris l’Iran, ainsi que les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.
Ironie de l’histoire, il y a un an jour pour jour, dans son discours devant les ambassadeurs, François Hollande promettait de "punir", au côté des Américains, le régime syrien accusé d’avoir tué des centaines de personnes dans une attaque chimique dans la banlieue de Damas. Le président américain Barack Obama renonçait in extremis le 31 août et, un an plus tard, Paris en conçoit toujours de l’amertume, estimant même que la situation en Irak et en Syrie aujourd’hui résulte largement de cette inaction.
Deux jours après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu à Gaza, après 50 jours d’un conflit qui a provoqué des destructions massives et fait 2 143 morts côté palestinien et 70 côté israélien, François Hollande a aussi appelé jeudi l’Europe à s’impliquer davantage dans la résolution du conflit israélo-palestinien. "L’Europe fait beaucoup pour reconstruire et développer la Palestine", mais "elle ne doit pas être simplement un guichet auquel on s’adresse pour panser les plaies d’un conflit récurrent", a-t-il jugé. En Libye, en proie depuis la mi-juillet à des combats meurtriers entre milices rivales, le chef d’État français a demandé aux Nations unies d’organiser un "soutien exceptionnel aux autorités libyennes" pour rétablir l’État, sous peine de voir le terrorisme se répandre "dans toute la région", sans préciser les formes, civiles ou militaires, de ce soutien.
L’État islamique, qui est apparu en Syrie à la faveur de la guerre civile entre les rebelles et le régime de Bashar el-Assad, a proclamé fin juin un "califat" sur les régions qu’il contrôle en Syrie et en Irak, où il a lancé le 9 juin une offensive d’envergure au nord de Bagdad. Le régime de Damas s’est dit prêt à coopérer avec Washington, qui a mené une centaine de frappes aériennes contre l’État islamique en Irak. En Syrie, les Occidentaux et certains pays arabes du Golfe soutiennent l’opposition dite modérée, à la fois contre les forces du régime et contre celles des djihadistes.
François Hollande, qui a rappelé que la France avait livré des armes aux Kurdes, en première ligne face aux djihadistes dans le nord de l’Irak, a proposé de réunir une conférence internationale à Paris "pour organiser la coordination de l’action internationale contre l’État islamique, sur les plans humanitaire, sécuritaire mais aussi militaire". Le chef de l’État a expliqué que l’objectif était que cette conférence ait lieu rapidement, mais avec pour préalable obligatoire la constitution d’un nouveau gouvernement irakien. Le chef de la diplomatie Laurent Fabius a déjà indiqué que la France souhaitait la présence de tous les pays de la région, y compris l’Iran, ainsi que les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.
Ironie de l’histoire, il y a un an jour pour jour, dans son discours devant les ambassadeurs, François Hollande promettait de "punir", au côté des Américains, le régime syrien accusé d’avoir tué des centaines de personnes dans une attaque chimique dans la banlieue de Damas. Le président américain Barack Obama renonçait in extremis le 31 août et, un an plus tard, Paris en conçoit toujours de l’amertume, estimant même que la situation en Irak et en Syrie aujourd’hui résulte largement de cette inaction.
Deux jours après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu à Gaza, après 50 jours d’un conflit qui a provoqué des destructions massives et fait 2 143 morts côté palestinien et 70 côté israélien, François Hollande a aussi appelé jeudi l’Europe à s’impliquer davantage dans la résolution du conflit israélo-palestinien. "L’Europe fait beaucoup pour reconstruire et développer la Palestine", mais "elle ne doit pas être simplement un guichet auquel on s’adresse pour panser les plaies d’un conflit récurrent", a-t-il jugé. En Libye, en proie depuis la mi-juillet à des combats meurtriers entre milices rivales, le chef d’État français a demandé aux Nations unies d’organiser un "soutien exceptionnel aux autorités libyennes" pour rétablir l’État, sous peine de voir le terrorisme se répandre "dans toute la région", sans préciser les formes, civiles ou militaires, de ce soutien.
Israël/Palestine : "Le Hamas sort totalement gagnant de la guerre" (Sébastien Boussois)
Après cinquante jours d’une guerre sanglante qui a fait 2 140 morts
côté palestinien, 69 côté israélien, Israël et le Hamas ont finalement
conclu un cessez-le-feu, entraînant un allègement du blocus de Gaza.
Chercheur associé à l’université libre de Bruxelles et au Centre
Jacques-Berque (CNRS-Rabat), Sébastien Boussois vient de publier Gaza : l’impasse historique
(Éditions du Cygne), livret indispensable apportant toutes les clés
pour mieux appréhender ce tragique conflit et ses conséquences. Dans une
interview au Point.fr, le spécialiste du Proche-Orient explique
pourquoi le mouvement islamiste peut se targuer auprès de sa population
d’avoir remporté la guerre.
Les termes du cessez-le-feu conclu le 26 août paraissent bien faibles à l’aune des pertes humaines...
Les éléments négociés au Caire peuvent être considérés aujourd’hui, en l’état, extrêmement importants même s’ils sont symboliques, comme ils l’étaient en 2009 et en 2012. Toute trêve apporte son lot d’espoirs. La levée du blocus et l’ouverture des deux postes-frontière avec Israël, c’est quelque chose que le Hamas demandait depuis un mois, et que les Palestiniens exigent depuis sept ans. On connaît les conséquences de ce blocus sur le plan humanitaire. On se dirigeait tout droit vers un dramatique scénario à l’irakienne, avec des générations de jeunes gens frappés par les sanctions occidentales.
Le blocus de Gaza n’a pourtant pas été entièrement levé...
Un assouplissement du blocus constitue déjà une avancée importante. Les Palestiniens peuvent pêcher dans une zone plus vaste, ce qui leur permet de récupérer les poissons qui leur appartiennent. Il faut voir maintenant si les mesures d’assouplissement vont évoluer.
Israël affirme qu’une levée intégrale du blocus permettrait au Hamas de se réarmer. Est-ce vrai ?
C’est une possibilité, dans l’absolu. Mais la question est de savoir si, dans l’hypothèse d’une levée du blocus, le Hamas conserverait pendant cinquante ans sa volonté de détruire Israël, ou s’il se normaliserait, comme l’Autorité palestinienne, qui a abandonné la lutte armée au profit de la résistance pacifique.
Le Hamas affirme être sorti vainqueur de ce conflit. Est-ce le cas ?
Le Hamas en sort totalement gagnant, d’autant que la résistance fait partie de sa génétique. Quel que soit l’affaiblissement du mouvement aujourd’hui, il demeure une fois de plus en position de force. Il peut se targuer d’avoir gagné contre la cinquième armée du monde. Ses revendications, à chaque négociation de trêve, ont finalement été acceptées.
Pourtant, Benyamin Netanyahou affirme lui aussi l’avoir emporté...
Clairement, Israël a tout perdu. Comme l’a dit un ancien chef des services de renseignements israéliens, Israël gagne ponctuellement des batailles, mais ne gagne jamais la guerre. À Gaza, une armée conventionnelle non adaptée à la guérilla peut difficilement prendre le dessus. Ni la guerre de 2008, ni celle de 2012, ni celle de 2014 ne peuvent être considérées comme des succès militaires pour Israël. La population israélienne commence à la comprendre aussi, et depuis quelques jours, la côté de popularité du Premier ministre chute.
Israël annonce tout de même avoir détruit la quasi-totalité des tunnels du Hamas, et considérablement réduit son arsenal...
Le problème est qu’Israël ne sait même pas de combien de tunnels et d’armes dispose exactement le Hamas. D’autre part, sur le plan politique, on constate un affaiblissement complet des réseaux diplomatiques d’Israël. De ses liens avec la Turquie, qui s’était pourtant réconciliée avec l’État hébreu après l’affaire de la flottille, mais aussi de sa relation avec les États-Unis, qui ont tout de même annoncé dans les derniers jours du conflit l’annulation d’une livraison d’armes à Israël (après plusieurs réapprovisionnements en munitions, NDLR).
Malgré tout, les condamnations internationales se sont faites rares. Pourquoi ?
En 50 jours de conflit, la communauté internationale n’a clairement rien fait. Depuis 1961, Israël ne respecte aucune résolution de l’ONU. Mais, même lorsque Israël possède le monde entier contre lui, verbalement ou diplomatiquement parlant, il agit en son âme et conscience quand il considère qu’il est en danger, ce qui lui donne droit à tous les excès. L’État hébreu part du principe qu’au nom du droit à se défendre, il a la possibilité, quand il se sent agressé ou en danger, d’être dans une surréaction et ainsi de viser des cibles humaines, y compris civiles. À partir du moment où il peut aller toujours plus loin et ne fait face à aucun frein diplomatique, ou véritable sanction, le Premier ministre israélien a le sentiment d’être l’homme le plus fort du monde.
L’État hébreu argue que le Hamas se sert de sa population comme "bouclier humain"...
C’est une véritable question. Mais de toute façon, dans un espace aussi petit avec une telle densité - près de deux millions d’habitants pour 365 km 2 -, lorsque l’armée israélienne effectue des frappes qui ne paraissent pas si chirurgicales qu’elle l’affirme, il y a obligatoirement de nombreuses victimes civiles. Pour ma part, je ne crois pas que le Hamas se serve de sa population comme "bouclier humain", mais que la surenchère à laquelle se livrent les deux camps fait que le Hamas n’épargne pas sa propre population. Au nom d’un succès politique et d’une réputation de résistant, il l’expose même beaucoup. Clairement, les membres du Hamas ne sont pas des "gentils". On l’a encore vu récemment avec les exécutions publiques de "collaborateurs".
Vous rappelez dans votre ouvrage le rôle d’Israël dans l’essor du Hamas.
J’explique, comme Charles Enderlin l’a révélé dans son livre Le Grand Aveuglement (Albin Michel, 2009), comment Israël a soutenu la Jamaa islamiya (ancêtre du Hamas) à Gaza pour déstabiliser les modérés du Fatah (mouvement nationaliste laïque). Évidemment, dans cette fuite en avant, le Hamas a pris plus d’importance qu’Israël ne pouvait l’imaginer. Le mouvement islamiste a reçu des soutiens internationaux très fort, et est devenu l’attaché de presse de l’Iran à Gaza. La "bête" générée par Israël est devenue incontrôlable.
Cela faisait pourtant deux ans que le mouvement islamiste respectait la trêve conclue en 2012. On le disait également très affaibli...
Il est toujours impressionnant de constater la méconnaissance totale que l’on a d’un mouvement comme le Hamas. On ne pensait pas qu’il pourrait résister si longtemps à Israël. On n’avait pas d’idée précise du nombre de missiles dont il disposait. Or, au final, jamais autant de roquettes ne sont tombées sur Jérusalem et Tel-Aviv. Le Hamas a révélé une étonnante capacité à augmenter la distance et la précision de ses tirs.
En déclenchant ce conflit, Netanyahou ne souhaite-t-il pas torpiller le gouvernement d’entente Hamas-Fatah ?
La volonté du Premier ministre israélien est d’empêcher toute avancée sur la réconciliation inter-palestinienne. Maintenant, je n’ai personnellement jamais cru à cette entente. Car les deux autorités possèdent deux modes opératoires inconciliables tant sur la reconnaissance d’Israël, la vie politique palestinienne, que sur la place de l’Islam dans la société.
Pourtant, en négociant avec le Hamas par le biais de l’Égypte, Israël a de nouveau discrédité l’Autorité palestinienne.
La négociation avec le Hamas reste une souffrance totale pour Benyamin Netanyahou. Quant à l’Autorité palestinienne, cela fait dix ans qu’elle est en perdition. Mahmoud Abbas n’a ni charisme, ni capacité à se faire respecter, ni pouvoir de fédérer l’ensemble des Palestiniens. Le problème est que l’Autorité palestinienne est de moins en moins représentative de ce que sont et ce que veulent les Palestiniens. Nous avons d’un côté un rajeunissement et un dynamisme de la jeunesse, notamment à Gaza, et de l’autre l’encroûtement et la bureaucratisation d’une bourgeoisie de Ramallah qui ne parvient pas à renouveler ses élites.
Le conflit a-t-il relancé le Hamas dans l’optique des prochaines élections ?
Difficile à dire. Le problème est que le choix se situe entre la peste et le choléra. D’un côté, les Palestiniens croient en Mahmoud Abbas, mais il a du mal à s’assumer et à exister. Et lorsqu’il fait le jeu du droit international (reconnaissance à l’ONU), il ne gagne rien en retour. De l’autre, les Palestiniens voient que, malgré tous les sacrifices consentis, seule la violence - et donc la résistance du Hamas - leur permet d’obtenir quelque chose d’Israël.
Vous affirmez dans votre livre qu’Israël tue des enfants palestiniens en connaissance de cause. Existe-t-il des preuves ?
La population de Gaza est composée à 70 % de jeunes de moins de 14 ans. En sachant que, même en visant des cadres dirigeants du Hamas, nombre de ces jeunes vont mourir, je m’interroge sur la stratégie profonde de l’armée israélienne. Au moins 600 enfants palestiniens ont été tués lors de cette opération et selon l’Unicef, 400 000 enfants, soit un Gazaoui sur cinq, aurait besoin d’une assistance psychologique d’urgence. En outre, 90 % de la jeunesse de Gaza a, à un moment ou un autre, vu un proche être tué sous ses yeux, ou sa maison être détruite. Je pense que l’idée d’Israël est de couper Gaza à la racine. Même s’il ne s’agit pas d’une intention originelle, dans les faits, en bombardant dans un espace si dense en connaissance de cause une population majoritairement jeune dont on va préempter l’avenir, on crée une fois de plus des terroristes en puissance et une génération désespérée.
(28-08-2014 - Propos reccueillis par Armin Arefi )
Les termes du cessez-le-feu conclu le 26 août paraissent bien faibles à l’aune des pertes humaines...
Les éléments négociés au Caire peuvent être considérés aujourd’hui, en l’état, extrêmement importants même s’ils sont symboliques, comme ils l’étaient en 2009 et en 2012. Toute trêve apporte son lot d’espoirs. La levée du blocus et l’ouverture des deux postes-frontière avec Israël, c’est quelque chose que le Hamas demandait depuis un mois, et que les Palestiniens exigent depuis sept ans. On connaît les conséquences de ce blocus sur le plan humanitaire. On se dirigeait tout droit vers un dramatique scénario à l’irakienne, avec des générations de jeunes gens frappés par les sanctions occidentales.
Le blocus de Gaza n’a pourtant pas été entièrement levé...
Un assouplissement du blocus constitue déjà une avancée importante. Les Palestiniens peuvent pêcher dans une zone plus vaste, ce qui leur permet de récupérer les poissons qui leur appartiennent. Il faut voir maintenant si les mesures d’assouplissement vont évoluer.
Israël affirme qu’une levée intégrale du blocus permettrait au Hamas de se réarmer. Est-ce vrai ?
C’est une possibilité, dans l’absolu. Mais la question est de savoir si, dans l’hypothèse d’une levée du blocus, le Hamas conserverait pendant cinquante ans sa volonté de détruire Israël, ou s’il se normaliserait, comme l’Autorité palestinienne, qui a abandonné la lutte armée au profit de la résistance pacifique.
Le Hamas affirme être sorti vainqueur de ce conflit. Est-ce le cas ?
Le Hamas en sort totalement gagnant, d’autant que la résistance fait partie de sa génétique. Quel que soit l’affaiblissement du mouvement aujourd’hui, il demeure une fois de plus en position de force. Il peut se targuer d’avoir gagné contre la cinquième armée du monde. Ses revendications, à chaque négociation de trêve, ont finalement été acceptées.
Pourtant, Benyamin Netanyahou affirme lui aussi l’avoir emporté...
Clairement, Israël a tout perdu. Comme l’a dit un ancien chef des services de renseignements israéliens, Israël gagne ponctuellement des batailles, mais ne gagne jamais la guerre. À Gaza, une armée conventionnelle non adaptée à la guérilla peut difficilement prendre le dessus. Ni la guerre de 2008, ni celle de 2012, ni celle de 2014 ne peuvent être considérées comme des succès militaires pour Israël. La population israélienne commence à la comprendre aussi, et depuis quelques jours, la côté de popularité du Premier ministre chute.
Israël annonce tout de même avoir détruit la quasi-totalité des tunnels du Hamas, et considérablement réduit son arsenal...
Le problème est qu’Israël ne sait même pas de combien de tunnels et d’armes dispose exactement le Hamas. D’autre part, sur le plan politique, on constate un affaiblissement complet des réseaux diplomatiques d’Israël. De ses liens avec la Turquie, qui s’était pourtant réconciliée avec l’État hébreu après l’affaire de la flottille, mais aussi de sa relation avec les États-Unis, qui ont tout de même annoncé dans les derniers jours du conflit l’annulation d’une livraison d’armes à Israël (après plusieurs réapprovisionnements en munitions, NDLR).
Malgré tout, les condamnations internationales se sont faites rares. Pourquoi ?
En 50 jours de conflit, la communauté internationale n’a clairement rien fait. Depuis 1961, Israël ne respecte aucune résolution de l’ONU. Mais, même lorsque Israël possède le monde entier contre lui, verbalement ou diplomatiquement parlant, il agit en son âme et conscience quand il considère qu’il est en danger, ce qui lui donne droit à tous les excès. L’État hébreu part du principe qu’au nom du droit à se défendre, il a la possibilité, quand il se sent agressé ou en danger, d’être dans une surréaction et ainsi de viser des cibles humaines, y compris civiles. À partir du moment où il peut aller toujours plus loin et ne fait face à aucun frein diplomatique, ou véritable sanction, le Premier ministre israélien a le sentiment d’être l’homme le plus fort du monde.
L’État hébreu argue que le Hamas se sert de sa population comme "bouclier humain"...
C’est une véritable question. Mais de toute façon, dans un espace aussi petit avec une telle densité - près de deux millions d’habitants pour 365 km 2 -, lorsque l’armée israélienne effectue des frappes qui ne paraissent pas si chirurgicales qu’elle l’affirme, il y a obligatoirement de nombreuses victimes civiles. Pour ma part, je ne crois pas que le Hamas se serve de sa population comme "bouclier humain", mais que la surenchère à laquelle se livrent les deux camps fait que le Hamas n’épargne pas sa propre population. Au nom d’un succès politique et d’une réputation de résistant, il l’expose même beaucoup. Clairement, les membres du Hamas ne sont pas des "gentils". On l’a encore vu récemment avec les exécutions publiques de "collaborateurs".
Vous rappelez dans votre ouvrage le rôle d’Israël dans l’essor du Hamas.
J’explique, comme Charles Enderlin l’a révélé dans son livre Le Grand Aveuglement (Albin Michel, 2009), comment Israël a soutenu la Jamaa islamiya (ancêtre du Hamas) à Gaza pour déstabiliser les modérés du Fatah (mouvement nationaliste laïque). Évidemment, dans cette fuite en avant, le Hamas a pris plus d’importance qu’Israël ne pouvait l’imaginer. Le mouvement islamiste a reçu des soutiens internationaux très fort, et est devenu l’attaché de presse de l’Iran à Gaza. La "bête" générée par Israël est devenue incontrôlable.
Cela faisait pourtant deux ans que le mouvement islamiste respectait la trêve conclue en 2012. On le disait également très affaibli...
Il est toujours impressionnant de constater la méconnaissance totale que l’on a d’un mouvement comme le Hamas. On ne pensait pas qu’il pourrait résister si longtemps à Israël. On n’avait pas d’idée précise du nombre de missiles dont il disposait. Or, au final, jamais autant de roquettes ne sont tombées sur Jérusalem et Tel-Aviv. Le Hamas a révélé une étonnante capacité à augmenter la distance et la précision de ses tirs.
En déclenchant ce conflit, Netanyahou ne souhaite-t-il pas torpiller le gouvernement d’entente Hamas-Fatah ?
La volonté du Premier ministre israélien est d’empêcher toute avancée sur la réconciliation inter-palestinienne. Maintenant, je n’ai personnellement jamais cru à cette entente. Car les deux autorités possèdent deux modes opératoires inconciliables tant sur la reconnaissance d’Israël, la vie politique palestinienne, que sur la place de l’Islam dans la société.
Pourtant, en négociant avec le Hamas par le biais de l’Égypte, Israël a de nouveau discrédité l’Autorité palestinienne.
La négociation avec le Hamas reste une souffrance totale pour Benyamin Netanyahou. Quant à l’Autorité palestinienne, cela fait dix ans qu’elle est en perdition. Mahmoud Abbas n’a ni charisme, ni capacité à se faire respecter, ni pouvoir de fédérer l’ensemble des Palestiniens. Le problème est que l’Autorité palestinienne est de moins en moins représentative de ce que sont et ce que veulent les Palestiniens. Nous avons d’un côté un rajeunissement et un dynamisme de la jeunesse, notamment à Gaza, et de l’autre l’encroûtement et la bureaucratisation d’une bourgeoisie de Ramallah qui ne parvient pas à renouveler ses élites.
Le conflit a-t-il relancé le Hamas dans l’optique des prochaines élections ?
Difficile à dire. Le problème est que le choix se situe entre la peste et le choléra. D’un côté, les Palestiniens croient en Mahmoud Abbas, mais il a du mal à s’assumer et à exister. Et lorsqu’il fait le jeu du droit international (reconnaissance à l’ONU), il ne gagne rien en retour. De l’autre, les Palestiniens voient que, malgré tous les sacrifices consentis, seule la violence - et donc la résistance du Hamas - leur permet d’obtenir quelque chose d’Israël.
Vous affirmez dans votre livre qu’Israël tue des enfants palestiniens en connaissance de cause. Existe-t-il des preuves ?
La population de Gaza est composée à 70 % de jeunes de moins de 14 ans. En sachant que, même en visant des cadres dirigeants du Hamas, nombre de ces jeunes vont mourir, je m’interroge sur la stratégie profonde de l’armée israélienne. Au moins 600 enfants palestiniens ont été tués lors de cette opération et selon l’Unicef, 400 000 enfants, soit un Gazaoui sur cinq, aurait besoin d’une assistance psychologique d’urgence. En outre, 90 % de la jeunesse de Gaza a, à un moment ou un autre, vu un proche être tué sous ses yeux, ou sa maison être détruite. Je pense que l’idée d’Israël est de couper Gaza à la racine. Même s’il ne s’agit pas d’une intention originelle, dans les faits, en bombardant dans un espace si dense en connaissance de cause une population majoritairement jeune dont on va préempter l’avenir, on crée une fois de plus des terroristes en puissance et une génération désespérée.
(28-08-2014 - Propos reccueillis par Armin Arefi )
Syrie : 43 Casques bleus détenus par un groupe armé dans le Golan
Quarante-trois Casques bleus de l’ONU sont détenus depuis quelques
heures par un "groupe armé" sur le plateau du Golan, a indiqué jeudi
l’ONU. Ces Casques bleus de la force chargée de surveiller le
cessez-le-feu entre Israël et la Syrie dans cette zone ont été capturés à
la suite de violents combats entre l’armée syrienne et des groupes
armés syriens d’opposition, a précisé le porte-parole de l’ONU Stéphane
Dujarric. L’incident s’est produit près de Quneitra, dans la zone de
désengagement délimitée en 1974 et où patrouille depuis lors la force de
l’ONU chargée de l’observation du désengagement (UNDOF) entre la Syrie
et Israël. Israël occupe depuis 1967 quelque 1 200 kilomètres carrés du
plateau du Golan, qu’il a annexés, une décision que n’a jamais reconnue
la communauté internationale, environ 510 kilomètres carrés restant sous
contrôle syrien.
C’est la troisième fois que des membres de la force de l’ONU sont ainsi pris en otages par des opposants syriens armés dans cette région. Lors des précédents incidents en mars et en mai 2013, les Casques bleus avaient été relâchés au bout de quelques jours sains et saufs. En plus de la détention de 43 membres de l’UNDOF, 81 autres Casques bleus sont "empêchés de quitter leurs positions" près de deux autres localités du Golan, a ajouté Stéphane Dujarric. "L’ONU fait tous les efforts nécessaires pour obtenir la libération des Casques bleus détenus et restaurer la liberté de mouvement des membres de la force dans toute sa zone d’opération", a-t-il affirmé. Il n’a pas précisé l’identité du groupe armé responsable ni la nationalité des Casques bleus impliqués. L’UNDOF compte quelque 1 200 hommes de six pays (Inde, Fidji, Philippines, Irlande, Pays-Bas, Népal).
(28-08-2014)
C’est la troisième fois que des membres de la force de l’ONU sont ainsi pris en otages par des opposants syriens armés dans cette région. Lors des précédents incidents en mars et en mai 2013, les Casques bleus avaient été relâchés au bout de quelques jours sains et saufs. En plus de la détention de 43 membres de l’UNDOF, 81 autres Casques bleus sont "empêchés de quitter leurs positions" près de deux autres localités du Golan, a ajouté Stéphane Dujarric. "L’ONU fait tous les efforts nécessaires pour obtenir la libération des Casques bleus détenus et restaurer la liberté de mouvement des membres de la force dans toute sa zone d’opération", a-t-il affirmé. Il n’a pas précisé l’identité du groupe armé responsable ni la nationalité des Casques bleus impliqués. L’UNDOF compte quelque 1 200 hommes de six pays (Inde, Fidji, Philippines, Irlande, Pays-Bas, Népal).
(28-08-2014)
jeudi 28 août 2014
Israël/Palestine : Surveillant de plage à Gaza... à des années lumières d’"Alerte à Malibu"
Mohamed Bar, sifflet et palmes à portée de main, est à des années
lumières des images glamour de la série américaine "Alerte à Malibu".
Mais pendant la guerre à Gaza, ce surveillant de plage passionné par son
métier est resté fidèle au poste.
"La mer est le seul endroit à Gaza où les gens peuvent respirer. Nous sommes dans une grande prison", dit-il. "Les frontières sont fermées nous ne pouvons pas bouger, notre vie est terrible", ajoute-t-il.
Dans son poste d’observation, sifflet et jumelles autour du cou, chaussé de tongs, le jeune homme de 21 ans se tient prêt à intervenir.
Au loin un groupe de jeunes s’amuse dans l’eau plongeant dans les vagues.
Pendant les courtes trêves qui ont ponctué les hostilités, il a été le seul dit-il à se présenter tous les jours à son poste.
Plus de 2.100 Palestiniens, en grande majorité des civils, ont été tués et 70 Israéliens, dont 64 soldats, pendant l’opération "Bordure protectrice" menée par Israël du 8 juillet au 26 août pour neutraliser les capacités militaires du Hamas au pouvoir à Gaza.
Toutes les frontières terrestres de Gaza, vers Israël et l’Egypte sont bouclées. Le cessez-le-feu durable conclu mardi prévoit notamment un allègement du blocus israélien et une extension de la zone de pêche.
Pour Mohamed, la mer et le sauvetage sont toute sa vie, mais depuis trois mois, il ne perçoit plus son salaire de 190 euros que le Hamas doit lui verser.
Le mouvement islamiste, isolé par le blocus, est désormais étranglé financièrement car l’Egypte, devenue hostile depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi, son grand allié, par l’armée, a détruit ses tunnels vers le Sinaï. Depuis, l’argent ne rentre plus à Gaza et des dizaines de milliers de fonctionnaires ne perçoivent plus aucun salaire.
Et le rêve de Mohamed de s’acheter un jet ski s’évapore tous les jours un peu plus.
Au loin, un vendeur de cerceaux parcourt la plage, des jeunes amènent leurs chevaux se rafraîchir au soleil couchant avant de repartir au galop dans le sable.
"Normalement, on devrait être sept maîtres nageur, mais aujourd’hui, je suis tout seul", explique-t-il. "La guerre a tué notre été, tout le monde a peur".
Chaque semaine, Mohammed intervient entre trois et cinq fois. La dernière fois c’était il y a quelques jours. "J’étais sur ma moto et de loin j’ai vu des gens qui se noyaient. Si je ne passais par là par hasard, ils auraient pu mourir", raconte-t-il.
Sa vocation, Mohammed l’a trouvée à 16 ans. Après avoir vu son voisin Nasser mourir, noyé, il a décidé rejoindre les sauveteurs, pour ne plus jamais revivre ça.
Sauver des vies dans l’eau, il sait faire. Mais arrêter la guerre qui a tué deux de ses amis et totalement détruit sa maison, ça, il n’y peut rien.
Avec le conflit, le troisième en six ans à Gaza, il a arrêté de donner les cours de natation qu’il dispensait trois fois par semaine dès six heures du matin.
En contrebas, un petit groupe de femmes, leurs longs voiles noirs couverts de grains de sable, sirotent à l’ombre un thé sucré. Aïcha, 21 ans, a perdu sa maison et elle s’inquiète pour ses deux enfants.
"Je suis stressée, déprimée et j’en ai marre. J’essaye de me changer un peu les idées" sur la plage, dit-elle, son bébé sur les genoux.
"La mer est le seul endroit à Gaza où les gens peuvent respirer. Nous sommes dans une grande prison", dit-il. "Les frontières sont fermées nous ne pouvons pas bouger, notre vie est terrible", ajoute-t-il.
Dans son poste d’observation, sifflet et jumelles autour du cou, chaussé de tongs, le jeune homme de 21 ans se tient prêt à intervenir.
Au loin un groupe de jeunes s’amuse dans l’eau plongeant dans les vagues.
Pendant les courtes trêves qui ont ponctué les hostilités, il a été le seul dit-il à se présenter tous les jours à son poste.
Plus de 2.100 Palestiniens, en grande majorité des civils, ont été tués et 70 Israéliens, dont 64 soldats, pendant l’opération "Bordure protectrice" menée par Israël du 8 juillet au 26 août pour neutraliser les capacités militaires du Hamas au pouvoir à Gaza.
Toutes les frontières terrestres de Gaza, vers Israël et l’Egypte sont bouclées. Le cessez-le-feu durable conclu mardi prévoit notamment un allègement du blocus israélien et une extension de la zone de pêche.
Pour Mohamed, la mer et le sauvetage sont toute sa vie, mais depuis trois mois, il ne perçoit plus son salaire de 190 euros que le Hamas doit lui verser.
Le mouvement islamiste, isolé par le blocus, est désormais étranglé financièrement car l’Egypte, devenue hostile depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi, son grand allié, par l’armée, a détruit ses tunnels vers le Sinaï. Depuis, l’argent ne rentre plus à Gaza et des dizaines de milliers de fonctionnaires ne perçoivent plus aucun salaire.
Et le rêve de Mohamed de s’acheter un jet ski s’évapore tous les jours un peu plus.
Au loin, un vendeur de cerceaux parcourt la plage, des jeunes amènent leurs chevaux se rafraîchir au soleil couchant avant de repartir au galop dans le sable.
"Normalement, on devrait être sept maîtres nageur, mais aujourd’hui, je suis tout seul", explique-t-il. "La guerre a tué notre été, tout le monde a peur".
Chaque semaine, Mohammed intervient entre trois et cinq fois. La dernière fois c’était il y a quelques jours. "J’étais sur ma moto et de loin j’ai vu des gens qui se noyaient. Si je ne passais par là par hasard, ils auraient pu mourir", raconte-t-il.
Sa vocation, Mohammed l’a trouvée à 16 ans. Après avoir vu son voisin Nasser mourir, noyé, il a décidé rejoindre les sauveteurs, pour ne plus jamais revivre ça.
Sauver des vies dans l’eau, il sait faire. Mais arrêter la guerre qui a tué deux de ses amis et totalement détruit sa maison, ça, il n’y peut rien.
Avec le conflit, le troisième en six ans à Gaza, il a arrêté de donner les cours de natation qu’il dispensait trois fois par semaine dès six heures du matin.
En contrebas, un petit groupe de femmes, leurs longs voiles noirs couverts de grains de sable, sirotent à l’ombre un thé sucré. Aïcha, 21 ans, a perdu sa maison et elle s’inquiète pour ses deux enfants.
"Je suis stressée, déprimée et j’en ai marre. J’essaye de me changer un peu les idées" sur la plage, dit-elle, son bébé sur les genoux.
Egypt : Rival parties prepare for parliamentary elections ( Mustafa Bassiouni )
Parliamentary elections, which are being prepared in Egypt now,
consist of the third and last milestone in the “road map” that was
declared by the armed forces when former President Mohammed Morsi was
ousted.
Yet, this milestone is different from previous ones, at least when it comes to political alliances among parties. The constitutional referendum (January 2014) and presidential elections (May 2014) have seen a satisfactory degree of consensus and partnership between most of the forces that took part in the July 3 coalition that overthrew the Muslim Brotherhood, following the June 30 revolution. The competition among those forces was not the norm, even in the presidential elections where there was not a real competition between presidential candidates (Abdel Fattah al-Sisi and Hamdeen Sabahi) as the final election’s results have shown.
In terms of parliamentary elections, the coalition opposing the Brotherhood has been divided into rival alliances, where each seeks to reap the benefits of its participation in the confrontation against the Islamic regime. Obviously, any party will necessarily have as its adversary a former ally.
In the past months, the political forces that were united on July 3, 2013, to bring down the Brotherhood regime succeeded in putting off differences and contradictions. Yet, with the preparations of parliamentary elections, a struggle for seats has started to loom on the horizon.
The most obvious alliance so far is probably the Egyptian Front, which mainly includes the remnants and other forces and parties, namely the Egyptian Patriotic Movement, founded by Ahmed Shafiq, the Conference Party, founded by Amr Moussa, the last prime minister under Mubarak before his ouster, the Modern Egypt Party, and the el-Ghad Party, in addition to the leftist National Progressive Unionist Party, which endorsed Sisi in the presidential election, and the My Homeland Egypt Party.
The forces which were affiliated with the Mubarak regime and left political life after his ouster have heavily reappeared and revived their ambitions to participate in the state institutions after the growing attack on the revolutionary forces and the prosecution of their members, and after tolerance was shown towards the symbols of the ousted regime, the revolution was denounced and considered a foreign conspiracy that the Brotherhood participated in to generate chaos in Egypt.
On the other hand, the parties and political forces affiliated with revolution camp — or at least those who are not affiliated with the Mubarak regime — seem less able to build a cohesive and clearly defined front.
After multiple attempts, the features of two coalitions have emerged.
First is the Democratic Alliance for Civil Forces, which includes the Egyptian Popular Current, whose founder Sabahi ran for the presidency against Sisi, the Free Egypt Party, the Socialist People’s Alliance Party (SPAP), the Constitution Party and the Dignity Party. These parties were formed following the January 25 Revolution.
Second is the Egyptian Wafd Alliance, which includes, in addition to the Wafd party, the Egyptian Social Democratic Party, the Conservative Party, the Consciousness Party and the Reform and Development Misruna Party.
Parties with a clear weight remain out of these alliances, such as the Free Egyptians Party, which is a liberal party, the Nour Party, which is a Salafist party, and the Strong Egypt Party. The first is still examining conditions to join an alliance. As for the second, its religious reference and character prevent it from joining any of the existing alliances. As for the Strong Egypt Party, which is led by former Brotherhood leader Abdel Moneim Aboul Fotouh [Abdel Hady], it has not taken a final decision yet regarding parliamentary elections, and had announced its boycott of the presidential elections.
There are active efforts to integrate the Democratic Alliance to the Egyptian Waft Alliance in a single front. This was confirmed by the head of the Socialist People’s Alliance Party, Abdel-Ghaffar Shukr, in an interview with As-Safir. He said, “We are seeking to establish a broad alliance and we are negotiating with the al-Wafd Party and the Free Egyptians party for this purpose.” He added, “We have made contacts and negotiations, based on the need to prevent those affiliated with the former regimes, namely the Mubarak regime and the Brotherhood regime, from reaching parliament. For this reason, we are negotiating with those forces that believe in the two revolutions.”
This map cannot be viewed as final. Anyway, there is no map for constituencies, and the actual procedures for the election have not begun yet. The only thing that happened is the announcement of the formation of a committee supervising the elections to avoid violation of procedures in the road map and the new constitution, which required the state to start with parliamentary elections procedures within two months after the result of the presidential election are announced.
While the timetable for the elections remains undeclared until constituencies are determined geographically, the electoral alliances of today may be altered later, as confirmed by Amr Hashem Rabie, a researcher at the al-Ahram Center for Political and Strategic Studies. He told As-Safir that “electoral alliances are not final yet, and even the so-called remnants forces coalition cannot be considered irreversible.”
He said, “The map of the alliances may completely change, and there are reasons why political forces are confused prior to the elections, including the fact that parliamentary elections law is new to them and has not been implemented before, while the final division of constituencies has not been approved yet to enable each party to estimate its strength and weight in the constituencies. Moreover, the lists are closed, which surprised political parties that still do not know yet how to deal with it. In addition, each of the parties wants to dominate parliament, and at the same time, they do not estimate their weight in the street in a realistic way.”
Prior to the elections, whose details have not been announced yet, political forces and parties in Egypt have started to get ready for parliamentary battle. The coalition that was achieved, which was required in order to confront the Brotherhood on pragmatic basis, is falling today to allow other alliances to take place, which will not be devoid of any pragmatic basis.
Between forces that were put aside by the revolution and that are trying to return, and other forces that are trying to reap the fruits of democracy heralded by the revolution, the elections, which will determine the final destination of the road map, will take place.
(25-08-2014 - Mustafa Bassiouni)
Yet, this milestone is different from previous ones, at least when it comes to political alliances among parties. The constitutional referendum (January 2014) and presidential elections (May 2014) have seen a satisfactory degree of consensus and partnership between most of the forces that took part in the July 3 coalition that overthrew the Muslim Brotherhood, following the June 30 revolution. The competition among those forces was not the norm, even in the presidential elections where there was not a real competition between presidential candidates (Abdel Fattah al-Sisi and Hamdeen Sabahi) as the final election’s results have shown.
In terms of parliamentary elections, the coalition opposing the Brotherhood has been divided into rival alliances, where each seeks to reap the benefits of its participation in the confrontation against the Islamic regime. Obviously, any party will necessarily have as its adversary a former ally.
In the past months, the political forces that were united on July 3, 2013, to bring down the Brotherhood regime succeeded in putting off differences and contradictions. Yet, with the preparations of parliamentary elections, a struggle for seats has started to loom on the horizon.
The most obvious alliance so far is probably the Egyptian Front, which mainly includes the remnants and other forces and parties, namely the Egyptian Patriotic Movement, founded by Ahmed Shafiq, the Conference Party, founded by Amr Moussa, the last prime minister under Mubarak before his ouster, the Modern Egypt Party, and the el-Ghad Party, in addition to the leftist National Progressive Unionist Party, which endorsed Sisi in the presidential election, and the My Homeland Egypt Party.
The forces which were affiliated with the Mubarak regime and left political life after his ouster have heavily reappeared and revived their ambitions to participate in the state institutions after the growing attack on the revolutionary forces and the prosecution of their members, and after tolerance was shown towards the symbols of the ousted regime, the revolution was denounced and considered a foreign conspiracy that the Brotherhood participated in to generate chaos in Egypt.
On the other hand, the parties and political forces affiliated with revolution camp — or at least those who are not affiliated with the Mubarak regime — seem less able to build a cohesive and clearly defined front.
After multiple attempts, the features of two coalitions have emerged.
First is the Democratic Alliance for Civil Forces, which includes the Egyptian Popular Current, whose founder Sabahi ran for the presidency against Sisi, the Free Egypt Party, the Socialist People’s Alliance Party (SPAP), the Constitution Party and the Dignity Party. These parties were formed following the January 25 Revolution.
Second is the Egyptian Wafd Alliance, which includes, in addition to the Wafd party, the Egyptian Social Democratic Party, the Conservative Party, the Consciousness Party and the Reform and Development Misruna Party.
Parties with a clear weight remain out of these alliances, such as the Free Egyptians Party, which is a liberal party, the Nour Party, which is a Salafist party, and the Strong Egypt Party. The first is still examining conditions to join an alliance. As for the second, its religious reference and character prevent it from joining any of the existing alliances. As for the Strong Egypt Party, which is led by former Brotherhood leader Abdel Moneim Aboul Fotouh [Abdel Hady], it has not taken a final decision yet regarding parliamentary elections, and had announced its boycott of the presidential elections.
There are active efforts to integrate the Democratic Alliance to the Egyptian Waft Alliance in a single front. This was confirmed by the head of the Socialist People’s Alliance Party, Abdel-Ghaffar Shukr, in an interview with As-Safir. He said, “We are seeking to establish a broad alliance and we are negotiating with the al-Wafd Party and the Free Egyptians party for this purpose.” He added, “We have made contacts and negotiations, based on the need to prevent those affiliated with the former regimes, namely the Mubarak regime and the Brotherhood regime, from reaching parliament. For this reason, we are negotiating with those forces that believe in the two revolutions.”
This map cannot be viewed as final. Anyway, there is no map for constituencies, and the actual procedures for the election have not begun yet. The only thing that happened is the announcement of the formation of a committee supervising the elections to avoid violation of procedures in the road map and the new constitution, which required the state to start with parliamentary elections procedures within two months after the result of the presidential election are announced.
While the timetable for the elections remains undeclared until constituencies are determined geographically, the electoral alliances of today may be altered later, as confirmed by Amr Hashem Rabie, a researcher at the al-Ahram Center for Political and Strategic Studies. He told As-Safir that “electoral alliances are not final yet, and even the so-called remnants forces coalition cannot be considered irreversible.”
He said, “The map of the alliances may completely change, and there are reasons why political forces are confused prior to the elections, including the fact that parliamentary elections law is new to them and has not been implemented before, while the final division of constituencies has not been approved yet to enable each party to estimate its strength and weight in the constituencies. Moreover, the lists are closed, which surprised political parties that still do not know yet how to deal with it. In addition, each of the parties wants to dominate parliament, and at the same time, they do not estimate their weight in the street in a realistic way.”
Prior to the elections, whose details have not been announced yet, political forces and parties in Egypt have started to get ready for parliamentary battle. The coalition that was achieved, which was required in order to confront the Brotherhood on pragmatic basis, is falling today to allow other alliances to take place, which will not be devoid of any pragmatic basis.
Between forces that were put aside by the revolution and that are trying to return, and other forces that are trying to reap the fruits of democracy heralded by the revolution, the elections, which will determine the final destination of the road map, will take place.
(25-08-2014 - Mustafa Bassiouni)
Syrie : Des "dizaines de soldats" syriens exécutés par l’EI dans le nord, selon une ONG
Les djihadistes ultra-radicaux de l’État islamique ont exécuté des
"dizaines de soldats" syriens qui avaient fui la base aérienne de Tabqa,
dans le nord de la Syrie, a affirmé jeudi une ONG alors que des comptes
twitter djihadistes font état de deux cents morts.
"Des dizaines de soldats syriens, capturés alors qu’ils fuyaient vers Esraya, dans la province de Hama, après la prise par l’EI de leur base aérienne de Tabqa, ont été exécutés par les djihadistes dans la nuit de mercredi à jeudi", a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Selon lui, 1 400 soldats défendaient la base de Tabqa, conquise dimanche par les ultra-radicaux de l’EI. Durant les combats, près de deux cents soldats sont morts, et environ sept cents ont réussi à rejoindre des secteurs contrôlés par le régime.
Sur les cinq cents restants, une partie continue à se battre dans la ferme Ajraoui, près de la base de Tabqa, une autre partie se cache et plusieurs dizaines ont été capturés dans la nuit de mercredi à jeudi alors qu’ils essayaient de fuir en empruntant les cinquante kilomètres de route désertique les séparant de la localité d’Esraya, dans la province de Hama, aux mains du régime, a-t-il précisé. Des comptes djihadistes ont posté une vidéo montrant des jeunes en slip, pieds nus, marchant sur une route désertique, encadrés par des djihadistes armés, dont l’un porte l’étendard de son organisation. Ils crient "État islamique" et d’autres répondent "il est immuable". Ces comptes font état de l’exécution de deux cents prisonniers.
"Des dizaines de soldats syriens, capturés alors qu’ils fuyaient vers Esraya, dans la province de Hama, après la prise par l’EI de leur base aérienne de Tabqa, ont été exécutés par les djihadistes dans la nuit de mercredi à jeudi", a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Selon lui, 1 400 soldats défendaient la base de Tabqa, conquise dimanche par les ultra-radicaux de l’EI. Durant les combats, près de deux cents soldats sont morts, et environ sept cents ont réussi à rejoindre des secteurs contrôlés par le régime.
Sur les cinq cents restants, une partie continue à se battre dans la ferme Ajraoui, près de la base de Tabqa, une autre partie se cache et plusieurs dizaines ont été capturés dans la nuit de mercredi à jeudi alors qu’ils essayaient de fuir en empruntant les cinquante kilomètres de route désertique les séparant de la localité d’Esraya, dans la province de Hama, aux mains du régime, a-t-il précisé. Des comptes djihadistes ont posté une vidéo montrant des jeunes en slip, pieds nus, marchant sur une route désertique, encadrés par des djihadistes armés, dont l’un porte l’étendard de son organisation. Ils crient "État islamique" et d’autres répondent "il est immuable". Ces comptes font état de l’exécution de deux cents prisonniers.
Moyen-Orient : pour Hollande, Assad n'est pas un "partenaire" contre le terrorisme" en Syrie et Irak
Le président François Hollande a affirmé jeudi que Bashar Al-Assad
"ne peut pas être un partenaire de la lutte contre le terrorisme" en
Syrie et en Irak, où les jihadistes de l’Etat islamique contrôlent
plusieurs régions.
"Le conflit (syrien) a débordé en Irak, pays déjà soumis aux divisions, aux conflits inter-religieux et à l’instabilité, si bien que l’Etat islamique s’est engouffré dans la brèche, parce que le terrorisme se nourrit toujours du chaos", a rappelé le président français, lors d’un discours annuel devant les ambassadeurs français, qui fixe les grandes lignes de sa diplomatie.
"Ce groupe menace aussi bien Bagdad que le Kurdistan irakien, il s’en prend aux minorités, les chrétiens d’Irak, les Yazidis et d’autres", a-t-il ajouté, rappelant que la France avait livré des armes "aux forces engagées en première ligne contre l’Etat islamique".
"Une large alliance est nécessaire mais que les choses soient claires : Bashar al-Assad ne peut pas être un partenaire de la lutte contre le terrorisme, c’est l’allié objectif des jihadistes", a souligné François Hollande.
L’Etat islamique, qui est apparu en Syrie à la faveur de la guerre civile entre les rebelles et le régime de Bashar al-Assad, a proclamé fin juin un "califat" sur les régions qu’il contrôle en Syrie et en Irak, où il a lancé le 9 juin une offensive d’envergure au nord de Bagdad.
Le régime de Damas s’est dit prêt à coopérer avec Washington, qui a mené une centaine de frappes aériennes contre l’Etat islamique en Irak, mais a souligné que toute frappe sur son territoire devait se faire en coopération avec lui.
Les Etats-Unis ont annoncé lundi soir qu’ils allaient effectuer des vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie en vue d’éventuelles frappes aériennes contre les jihadistes, même si le président Barack Obama n’a encore pris aucune décision à ce sujet.
En Syrie, les Occidentaux et certains pays arabes du Golfe soutiennent l’opposition dite modérée, à la fois contre les forces du régime et contre celles des jihadistes.
François Hollande a aussi rappelé avoir proposé de réunir "dès lors que le gouvernement irakien aura été constitué" une conférence internationale à Paris "pour organiser la coordination de l’action internationale contre l’Etat islamique, sur les plans humanitaire, sécuritaire mais aussi militaire".
"Le conflit (syrien) a débordé en Irak, pays déjà soumis aux divisions, aux conflits inter-religieux et à l’instabilité, si bien que l’Etat islamique s’est engouffré dans la brèche, parce que le terrorisme se nourrit toujours du chaos", a rappelé le président français, lors d’un discours annuel devant les ambassadeurs français, qui fixe les grandes lignes de sa diplomatie.
"Ce groupe menace aussi bien Bagdad que le Kurdistan irakien, il s’en prend aux minorités, les chrétiens d’Irak, les Yazidis et d’autres", a-t-il ajouté, rappelant que la France avait livré des armes "aux forces engagées en première ligne contre l’Etat islamique".
"Une large alliance est nécessaire mais que les choses soient claires : Bashar al-Assad ne peut pas être un partenaire de la lutte contre le terrorisme, c’est l’allié objectif des jihadistes", a souligné François Hollande.
L’Etat islamique, qui est apparu en Syrie à la faveur de la guerre civile entre les rebelles et le régime de Bashar al-Assad, a proclamé fin juin un "califat" sur les régions qu’il contrôle en Syrie et en Irak, où il a lancé le 9 juin une offensive d’envergure au nord de Bagdad.
Le régime de Damas s’est dit prêt à coopérer avec Washington, qui a mené une centaine de frappes aériennes contre l’Etat islamique en Irak, mais a souligné que toute frappe sur son territoire devait se faire en coopération avec lui.
Les Etats-Unis ont annoncé lundi soir qu’ils allaient effectuer des vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie en vue d’éventuelles frappes aériennes contre les jihadistes, même si le président Barack Obama n’a encore pris aucune décision à ce sujet.
En Syrie, les Occidentaux et certains pays arabes du Golfe soutiennent l’opposition dite modérée, à la fois contre les forces du régime et contre celles des jihadistes.
François Hollande a aussi rappelé avoir proposé de réunir "dès lors que le gouvernement irakien aura été constitué" une conférence internationale à Paris "pour organiser la coordination de l’action internationale contre l’Etat islamique, sur les plans humanitaire, sécuritaire mais aussi militaire".
Israël/Palestine : Netanyahou, grand perdant de la guerre à Gaza ? (Danièle Kriegel)
24 heures après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, Benyamin
Netanyahou a fini par s’adresser au public israélien. Pas de discours à
la nation, mais une conférence de presse au cours de laquelle il a
martelé : "Le Hamas a subi des coups très durs. Les plus importants
depuis sa création. Il a accepté le cessez-le-feu sans obtenir une seule
de ses exigences. Il voulait un port, un aéroport, la libération des
prisonniers palestiniens, une médiation du Qatar, puis de la Turquie, le
paiement des salaires de ses fonctionnaires. Il n’a rien obtenu. La
reconstruction de Gaza se fera pour des raisons humanitaires, uniquement
sous notre contrôle."
Ces explications vont-elles satisfaire le public israélien ? Rien n’est moins sûr pour l’instant. Les sondages diffusés tout juste avant les déclarations du Premier ministre ne sont pas bons. Selon la seconde chaîne de la télévision israélienne, seuls 32 % des personnes interrogées se sont déclarées satisfaites de la gestion du conflit par Benyamin Netanyahou. Il y a 59 % de mécontents qui estiment également qu’Israël est le grand perdant de cette guerre. 54 % rejettent l’accord de cessez-le-feu. Autre sondage, celui de la chaîne 10, avec cette question : "Quel est le vainqueur de l’opération Bordure protectrice ?" 25 % se prononcent pour le Hamas, 32 % pour Israël et 26 % ni pour l’un, ni pour l’autre. Et puis 37 % pensent que la trêve tiendra moins de six mois ; 22 %, un an et 13 % seulement plus de deux ans.
Des chiffres qui reflètent l’atmosphère de scepticisme chez les Israéliens en général et plus particulièrement au sein de la population du sud du pays. Le pic de défiance étant atteint dans les localités frontalières avec Gaza, les plus éprouvées par les tirs du Hamas. Là, le discours de la population est sans équivoque. Elle dit avoir perdu toute confiance dans le gouvernement et ses promesses. Les responsables des kibboutz et des villages agricoles du secteur ont d’ailleurs conseillé aux familles parties se mettre à l’abri dans le nord et le centre d’Israël d’attendre quelques jours avant de regagner leur domicile. Le temps de voir si le cessez-le-feu tiendra.
Un état d’esprit qui fait l’affaire des adversaires politiques de Benyamin Netanyahou au sein de la droite. Avigdor Lieberman, le ministre des Affaires étrangères et patron de la formation Israël Beïtenou, Israël notre maison, répète à qui veut l’entendre que l’accord avec le Hamas et les négociations qui doivent s’engager au Caire constituent une erreur gravissime : "Aussi longtemps que le Hamas contrôlera Gaza, il ne sera pas possible d’assurer la sécurité des citoyens d’Israël et de parvenir à un accord politique." Le ton est identique chez son collègue à l’Économie, Naftali Bennet, le chef du parti religieux pro-colons, La Maison juive. Il qualifie la politique suivie par Netanyahou d’erreur fondamentale et promet de s’opposer au déploiement de policiers palestiniens, appartenant à l’Autorité autonome de Ramallah, aux points de passage entre Israël et Gaza.
Pourtant, dans son propre parti, Bennett n’est pas suivi par tout le monde. Sur une radio privée, Pinhas Wallerstein, ancien président du comité des implantations et un des fondateurs du mouvement de colonisation, a pris la défense de Netanyahou. "En acceptant ainsi l’arrêt des combats et en empêchant la prise de contrôle de Gaza par l’Autorité autonome, le Premier ministre a sauvé les implantations de Cisjordanie. Si Mahmoud Abbas avait récupéré Gaza, la communauté internationale nous aurait obligés à négocier avec lui et nous aurions perdu la Judée et la Samarie (la Cisjordanie)."
Benyamin Netanyahou en sauveur du "Grand Israël" ? Ce n’est pas l’avis de tout le monde au Likoud où il fait face à une véritable fronde. Elle est menée par le président du comité central, Dany Danon, qui, au début de l’opération, fut limogé de son poste de vice-ministre de la Défense. Il avait qualifié la politique de M. Netanyahou de "gauchiste". Cela lui a été fatal. Aujourd’hui, il entend prendre sa revanche en convoquant pour dans deux semaines les instances du parti afin de "mettre les choses au clair". Une façon de surfer sur ceux qui, au sein de la droite nationaliste, reprochent à Netanyahou et à son ministre de la Défense de ne pas avoir été assez loin dans leur offensive contre le Hamas.
L’autre grand dossier qui risque fort de renforcer l’agitation politique est économique et social. Cinquante jours de conflit ont coûté très cher au pays. Les entreprises et les commerces du sud d’Israël, paralysés pour la plupart pendant près de deux mois, ont été contraints de licencier ou de mettre leurs employés au chômage technique. Le tourisme est en berne. Les dépenses militaires se chiffrent en milliards. Déjà, le ministre des Finances annonce des coupes sombres dans les budgets de tous les ministères sauf la défense. Sont touchées, l’Éducation, la Santé, l’Aide sociale, etc. Pour l’instant, il n’est pas question d’augmenter les impôts. Mais la gouverneur de la Banque d’Israël considère qu’il n’y aura pas le choix et qu’il faudra bien y venir. Toutes choses qui ne devraient pas améliorer la cote de popularité de Netanyahou et de son gouvernement.
(28-08-2014 - Danièle Kriegel )
Ces explications vont-elles satisfaire le public israélien ? Rien n’est moins sûr pour l’instant. Les sondages diffusés tout juste avant les déclarations du Premier ministre ne sont pas bons. Selon la seconde chaîne de la télévision israélienne, seuls 32 % des personnes interrogées se sont déclarées satisfaites de la gestion du conflit par Benyamin Netanyahou. Il y a 59 % de mécontents qui estiment également qu’Israël est le grand perdant de cette guerre. 54 % rejettent l’accord de cessez-le-feu. Autre sondage, celui de la chaîne 10, avec cette question : "Quel est le vainqueur de l’opération Bordure protectrice ?" 25 % se prononcent pour le Hamas, 32 % pour Israël et 26 % ni pour l’un, ni pour l’autre. Et puis 37 % pensent que la trêve tiendra moins de six mois ; 22 %, un an et 13 % seulement plus de deux ans.
Des chiffres qui reflètent l’atmosphère de scepticisme chez les Israéliens en général et plus particulièrement au sein de la population du sud du pays. Le pic de défiance étant atteint dans les localités frontalières avec Gaza, les plus éprouvées par les tirs du Hamas. Là, le discours de la population est sans équivoque. Elle dit avoir perdu toute confiance dans le gouvernement et ses promesses. Les responsables des kibboutz et des villages agricoles du secteur ont d’ailleurs conseillé aux familles parties se mettre à l’abri dans le nord et le centre d’Israël d’attendre quelques jours avant de regagner leur domicile. Le temps de voir si le cessez-le-feu tiendra.
Un état d’esprit qui fait l’affaire des adversaires politiques de Benyamin Netanyahou au sein de la droite. Avigdor Lieberman, le ministre des Affaires étrangères et patron de la formation Israël Beïtenou, Israël notre maison, répète à qui veut l’entendre que l’accord avec le Hamas et les négociations qui doivent s’engager au Caire constituent une erreur gravissime : "Aussi longtemps que le Hamas contrôlera Gaza, il ne sera pas possible d’assurer la sécurité des citoyens d’Israël et de parvenir à un accord politique." Le ton est identique chez son collègue à l’Économie, Naftali Bennet, le chef du parti religieux pro-colons, La Maison juive. Il qualifie la politique suivie par Netanyahou d’erreur fondamentale et promet de s’opposer au déploiement de policiers palestiniens, appartenant à l’Autorité autonome de Ramallah, aux points de passage entre Israël et Gaza.
Pourtant, dans son propre parti, Bennett n’est pas suivi par tout le monde. Sur une radio privée, Pinhas Wallerstein, ancien président du comité des implantations et un des fondateurs du mouvement de colonisation, a pris la défense de Netanyahou. "En acceptant ainsi l’arrêt des combats et en empêchant la prise de contrôle de Gaza par l’Autorité autonome, le Premier ministre a sauvé les implantations de Cisjordanie. Si Mahmoud Abbas avait récupéré Gaza, la communauté internationale nous aurait obligés à négocier avec lui et nous aurions perdu la Judée et la Samarie (la Cisjordanie)."
Benyamin Netanyahou en sauveur du "Grand Israël" ? Ce n’est pas l’avis de tout le monde au Likoud où il fait face à une véritable fronde. Elle est menée par le président du comité central, Dany Danon, qui, au début de l’opération, fut limogé de son poste de vice-ministre de la Défense. Il avait qualifié la politique de M. Netanyahou de "gauchiste". Cela lui a été fatal. Aujourd’hui, il entend prendre sa revanche en convoquant pour dans deux semaines les instances du parti afin de "mettre les choses au clair". Une façon de surfer sur ceux qui, au sein de la droite nationaliste, reprochent à Netanyahou et à son ministre de la Défense de ne pas avoir été assez loin dans leur offensive contre le Hamas.
L’autre grand dossier qui risque fort de renforcer l’agitation politique est économique et social. Cinquante jours de conflit ont coûté très cher au pays. Les entreprises et les commerces du sud d’Israël, paralysés pour la plupart pendant près de deux mois, ont été contraints de licencier ou de mettre leurs employés au chômage technique. Le tourisme est en berne. Les dépenses militaires se chiffrent en milliards. Déjà, le ministre des Finances annonce des coupes sombres dans les budgets de tous les ministères sauf la défense. Sont touchées, l’Éducation, la Santé, l’Aide sociale, etc. Pour l’instant, il n’est pas question d’augmenter les impôts. Mais la gouverneur de la Banque d’Israël considère qu’il n’y aura pas le choix et qu’il faudra bien y venir. Toutes choses qui ne devraient pas améliorer la cote de popularité de Netanyahou et de son gouvernement.
(28-08-2014 - Danièle Kriegel )
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