jeudi 4 février 2016

Syrie : Le processus de paix suspendu, Moscou regrette cette décision

Si les dirigeants du monde entier, dont David Cameron, Angela Merkel, vont tenter jeudi dans la capitale britannique de lever neuf milliards de dollars en faveur des 18 millions de Syriens victimes de la guerre, Washington et Paris ont accusé Damas et Moscou de saper le processus de paix en Syrie.
L'ONU a suspendu mercredi les pourparlers inter-syriens de paix à Genève, théoriquement jusqu'au 25 février, au moment où le régime de Damas, appuyé par les frappes de son allié russe, effectuait une importante percée militaire à Alep (Nord), rendant vaines toutes discussions, selon l'opposition. Paris et Washington ont dénoncé ces frappes et ont lié le naufrage du processus de Genève à la situation sur le terrain. « La poursuite de l'assaut des forces du régime syrien - renforcé par les frappes russes - contre des zones tenues par l'opposition (...) a clairement montré le désir de chercher une solution militaire plutôt que de permettre une solution politique », a accusé le secrétaire d'État américain John Kerry, actuellement à Londres, à l'adresse de Moscou et de Damas.  « Nous appelons le régime et ceux qui le soutiennent à arrêter leurs bombardements sur des zones tenues par l'opposition, en particulier à Alep », a exigé le chef de la diplomatie américaine. Dans la journée, la France avait elle aussi condamné « l'offensive brutale menée par le régime syrien, avec le soutien de la Russie ». Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a jugé que les « circonstances dramatiques » sur le terrain « privaient de sens » les discussions de Genève « auxquelles ni le régime de Bashar el-Assad ni ses soutiens ne souhaitent visiblement contribuer de bonne foi, torpillant ainsi les efforts de paix ».
De son côté, la Russie regrette la suspension des négociations de paix sur la Syrie. "Nous regrettons ce développement mais personne ne s'attendait à ce que tout soit simple et rapide", a déclaré à des journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Nous espérons qu'il y aura bientôt des éclaircissements sur la manière dont les pourparlers vont se poursuivre", a-t-il ajouté.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire