Des rassemblements ont eu lieu dimanche à travers les Territoires
occupés, tandis que les responsables palestiniens tiraient la sonnette
d'alarme pour Mohammed al-Qiq, journaliste en grève de la faim depuis 75
jours et en danger de mort toujours retenu par Israël.
Le journaliste palestinien a décidé de poursuivre sa grève de la faim
bien que la justice israélienne ait suspendu sa détention
administrative, sans inculpation ni procès, avait affirmé son avocat
vendredi.
Samedi soir, les défenseurs du reporter de 33 ans de la chaîne
saoudienne al-Majd publiaient un communiqué affirmant qu'il "luttait
contre la mort" sur le lit de l'hôpital d'Afoula, dans le nord d'Israël,
où il est toujours menotté. "Mohammed est dans un état d'extrême
faiblesse, chaque centimètre de son corps le fait souffrir et les
médecins disent qu'il peut mourir à tout instant".
Aussitôt, des rassemblements de soutien se sont formés, à Gaza et
dimanche à Hébron et Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie occupée,
ainsi qu'à Jénine et à Naplouse dans le nord, ainsi qu'à Ramallah, où
vivait le journaliste palestinien avant son incarcération.
Là, parmi des dizaines de Palestiniens réunis à l'appel du syndicat des
journalistes et des organisations de défense des détenus palestiniens
dans les prisons d'Israël, des militants ont annoncé une grève de la
faim en solidarité avec M. Qiq. Parmi eux, Khader Adnane, qui avait
lui-même obtenu la levée de sa détention administrative au prix de deux
mois d'une grève de la faim qui l'avaient amené au bord de la mort.
L'ONU, l'UE et la Croix-Rouge se sont à plusieurs reprises alarmées
notamment après que les médecins ont fait état de possibles "dommages
irréversibles" pour le journaliste.
Jeudi, la Cour suprême israélienne a suspendu sa détention
administrative, ce régime extrajudiciaire controversé qui permet la
détention sans inculpation ni procès pour des périodes de six mois
renouvelables indéfiniment, mais il n'a toujours pas le droit de quitter
l'hôpital sans autorisation.
La sécurité israélienne l'accuse d'appartenir au Hamas. M. Qiq, condamné
en 2008 à 16 mois de prison pour appartenance à un groupe affilié au
Hamas, affirme ne se livrer qu'au journalisme.
Pour ses défenseurs, M. Qiq risque d'être remis en prison une fois
rétabli car sa détention administrative court encore jusqu'au 1er mai.
Le reporter, lui, a prévenu qu'il ne recommencerait à s'alimenter qu'une
fois "libre".
Face à ce bras de fer qui semble dans l'immédiat sans issue, Omar Nazal,
du syndicat des journalistes, a dit à l'AFP que les Palestiniens
redoutaient la possibilité que les autorités israéliennes "fassent
traîner l'affaire Qiq, quitte à ce qu'il meure, pour voir quelle serait
la réaction de la rue palestinienne face à la mort d'un détenu en grève
de la faim" après deux grèves qui ont attiré l'attention, celles de
Khader Adnane puis plus tard celle de Mohammed Allan.
Dans un communiqué, le numéro deux de l'Organisation de libération de la
Palestine (OLP) Saëb Erakat a "fait porter à Israël l'entière
responsabilité du sort de Mohammed al-Qiq" dans des lettres adressées à
l'ONU, à Washington et Moscou, ainsi qu'à la diplomatie européenne.
Depuis la bande de Gaza, le Hamas a appelé "la communauté internationale
et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à intervenir
immédiatement pour sauver la vie de Mohammed al-Qiq et mettre fin à la
détention administrative".
Selon le Club des prisonniers palestinien, outre M. Qiq, 17 autres
journalistes ou étudiants en journalisme sont détenus par Israël, dont
l'un depuis plus de 20 ans.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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