Le président de la République est prêt. Une semaine après avoir annoncé
de premiers vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie, François
Hollande a indiqué qu'il serait nécessaire d'y mener des frappes
aériennes contre l'organisation État islamique (EI) en raison des
"menaces qui pèsent sur la sécurité de la France". Or, à la différence
de l'Irak, où l'aviation française vise déjà le groupe djihadiste dans
le cadre d'une vaste coalition internationale, en coopération directe
avec le gouvernement irakien, en Syrie, Paris s'apprête à intervenir de
son propre chef dans un État fragmenté entre plusieurs groupes distincts
soutenus par des parrains étrangers aux intérêts divergents, et sans
coordination officielle avec les autorités syriennes. À son tour, la
France fait donc son entrée dans la poudrière syrienne, un engrenage
explosif aux conséquences incalculables. Revue de détail des forces en
présence et de leurs parrains étrangers.
LES FORCES COMBATTANTES
- L'organisation État islamique (EI) : Après avoir proclamé, en
juin 2014, son "califat" à cheval sur la Syrie et l'Irak,
l'organisation djihadiste, qui compterait aujourd'hui selon l'ONU au
moins 25 000 combattants, oeuvre à étendre son territoire d'Irak
jusqu'aux frontières du Liban, avec pour ambition d'y attirer la oumma :
les musulmans du monde entier. "L'État islamique agit militairement en
électron libre qui lutte contre tous ceux qui s'opposent à son
extension", explique Ziad Majed (auteur de Syrie, la révolution orpheline - éditions Actes Sud), professeur spécialiste de la
Syrie à l'université américaine de Paris. Comme les rebelles syriens, y
compris islamistes, que les djihadistes de l'EI combattent dans la
région septentrionale d'Alep. Ou encore les pays de la coalition anti-EI
qui la vise en Irak et en Syrie, notamment les États-Unis et la France,
dont l'organisation a appelé à tuer des citoyens, "en particulier les
méchants et sales Français". Opposé jusqu'alors à des frappes contre
l'EI en Syrie, au motif qu'elles renforceraient le président syrien
Bachar el-Assad qu'il juge illégitime, François Hollande a finalement
fait volte-face en arguant que c'est en Syrie que se trouve la majorité
des djihadistes français et que c'est depuis ce pays que sont préparées
de futures attaques en France. Si les survols de l'aviation française
vont permettre d'obtenir une mine de renseignements indispensables pour
déjouer de possibles attentats, et que des frappes ciblées pourraient
anéantir des centres d'entraînement et de décision djihadistes, elles ne
viendront sûrement pas à elles seules à bout de l'organisation.
Car malgré douze mois de frappes aériennes de la coalition
internationale, les djihadistes ont accentué leur mainmise sur la
province orientale de Deir Ezzor, ont progressé dans le centre de la
Syrie, en conquérant en mai la cité antique de Palmyre, dont ils ont
détruit nombre de sites historiques, et s'approchent aujourd'hui de la
ville de Homs (Ouest). De la même manière, ils mènent ces derniers jours
une offensive importante au nord d'Alep. "On constate que les frappes
de la coalition ne servent pas à grand-chose et ont même consolidé
l'emprise de Daesh sur une partie encore plus importante du territoire
syrien", note François Heisbourg, président de l'Institut international
des études stratégiques (IISS). Cette aberration suscite
l'incompréhension dans les zones tenues par les rebelles. "Les
populations ne comprennent pas que les bombardements de la coalition
n'affaiblissent pas le pouvoir de Daesh alors que le régime de Bachar
el-Assad, épargné par les frappes occidentales, continue de bombarder
les civils en toute impunité", souligne le politologue Ziad Majed.
- La coalition internationale en Syrie, dirigée par les
États-Unis, regroupe le Canada, la Turquie, l'Arabie saoudite, le
Bahreïn, la Jordanie, et les Émirats arabes unis. Pour l'heure, elle
frappe par son échec à défaire l'EI. En un an, les 2 500 frappes de
l'aviation américaine additionnées aux 121 tirs des autres pays membres
n'ont que légèrement entamé le vaste territoire du califat autoproclamé
de Daesh. En effet, seules les régions kurdes du nord de la Syrie ont
été regagnées sur les djihadistes, grâce à la coopération au sol des
forces kurdes du PYD (branche syrienne du PKK). Ces résultats mitigés
n'ont pas empêché le 21 août dernier la Grande-Bretagne d'entrer à son
tour dans la danse en menant une première frappe de drone, en dehors du
cadre de la coalition internationale, tuant trois djihadistes soupçonnés
de préparer des attentats au Royaume-Uni. L'Australie lui a emboîté le
pas le 13 septembre, en détruisant un transport de troupes blindé de
l'EI à l'aide d'un missile guidé. Pour sa part, la France a annoncé, à
l'issue de ses premiers vols d'observation, des frappes en Syrie au
cours des prochaines semaines, également en dehors de la coalition
internationale. En revanche, François Hollande a exclu tout envoi de
soldats français au sol, appelant la "rébelllion syrienne" à prendre ses
responsabilités.
- Les Kurdes du PYD : Sur le terrain, la force anti-Daesh la
plus efficace demeure sans conteste les Kurdes du PYD, branche syrienne
du Parti des travailleurs du Kurdistan (le PKK turc). Bénéficiant depuis
2012 d'une relative autonomie dans les trois cantons kurdes du nord de
la Syrie (Afrin, Kobané, Qamishli), à la faveur d'un pacte tacite de
non-agression avec l'armée de Bachar el-Assad, les Kurdes peuvent
s'appuyer, à la différence des rebelles, sur les frappes aériennes de la
coalition internationale anti-EI, dirigée par les États-Unis. Cet
avantage considérable leur a permis d'infliger de lourdes défaites aux
djihadistes de l'EI. En janvier, ils ont repris la ville de Kobané,
avant de s'emparer début juillet de la ville stratégique de Tall Abyad, à
la frontière turque. Or, comme pour l'EI, l'objectif kurde en Syrie
n'est pas la chute de Bachar el-Assad. "Les Kurdes souhaitent relier
entre elles les trois régions qu'ils possèdent afin d'obtenir
l'autonomie d'un vaste territoire au nord de la Syrie", note le
politologue Ziad Majed. "Ils combattent donc tous ceux qui s'opposent à
ce plan."
- Bachar el-Assad : Longtemps jugé infréquentable par la
France, le président syrien demeure aujourd'hui le principal
bénéficiaire du revirement de François Hollande sur la Syrie. Il semble
loin en effet le temps où le maître de Damas s'apprêtait à subir les
bombardements des États-Unis et de la France, après le massacre chimique
de la Ghouta en août 2013. Deux ans et une monumentale reculade de
Barack Obama plus tard, le président syrien continue pourtant de
bombarder massivement les zones rebelles à l'aide de barils d'explosifs,
sans distinction aucune pour les populations civiles. "L'intensité est
moindre sur les territoires tenus par l'EI", précise Thomas Pierret,
maître de conférences en islam contemporain à l'université d'Édimbourg.
Longtemps, Bachar el-Assad a épargné l'organisation djihadiste pour
mieux s'affirmer au monde comme le seul rempart possible face au
terrorisme. Une stratégie qui s'avère aujourd'hui payante. Le sort du
président syrien n'est plus la priorité de l'Occident, bien plus
préoccupé par la menace que fait régner l'organisation État islamique,
notamment en Europe.
En témoigne le changement de rhétorique de François Hollande, qui
n'exige même plus aujourd'hui le départ immédiat du maître de Damas
comme préalable à l'instauration d'un gouvernement syrien de transition.
"La position française sur Bachar el-Assad est en train d'évoluer",
affirme le général Vincent Desportes, professeur à HEC et Sciences Po et
ancien directeur de l'École de guerre. "On ne peut pas conduire ce type
d'opérations militaires en Syrie sans coordination minimale avec les
autorités syriennes." Mais s'il commence à briser son isolement
international, Bachar el-Assad n'en reste pas moins en grande difficulté
sur le plan militaire. Fin juillet, il a même lancé à la télévision
d'État syrienne un rare appel au secours, en concédant manquer
cruellement de ressources – plus de 80 000 soldats et miliciens
pro-régime sont morts depuis mars 2011 – face à la rébellion. Depuis le
mois de mars, son armée enchaîne les revers dans la province d'Idleb
(Ouest) face à une coalition de brigades rebelles d'inspiration
islamiste radicale : l'Armée de la conquête.
- L'Armée de la conquête : C'est la coalition rebelle la plus
efficace sur le terrain face à Bachar el-Assad, composée du Front
Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, et de l'organisation salafiste
Ahrar al-Sham. Née en mars 2015 après la décision de l'Arabie saoudite,
du Qatar et de la Turquie d'unifier leurs efforts contre le président
syrien, cette alliance de groupes rebelles d'inspiration islamiste
radicale contrôle désormais la totalité de la province d'Idleb. "Il
s'agit davantage d'une chambre d'opérations qui permet à chaque groupe,
qui garde son indépendance politique, de coordonner son action militaire
dans la province d'Idleb", explique le spécialiste de la Syrie Thomas
Pierret. Bien mieux armés et coordonnés que les autres groupes rebelles,
ils menacent aujourd'hui directement la province de Lattaquié, berceau
du clan el-Assad. Étonnamment, ils demeurent relativement épargnés par
les bombardements de la coalition internationale anti-EI.
- Le Front Al-Nosra (Front de défense du peuple syrien) : C'est
la branche syrienne d'Al-Qaïda. Créé en avril 2011 après que Bachar
el-Assad a décidé de libérer de prison la quasi-totalité des djihadistes
syriens, le Front Al-Nosra a fait allégeance à Al-Qaïda en 2013,
épousant de fait sa doctrine prônant un djihad (guerre sainte) global et
déterritorialisé contre l'Occident. Or, d'après le politologue Ziad
Majed, cette fusion s'explique avant tout par la nécessité pour Al-Nosra
de "gagner le soutien financier de réseaux liés à l'internationale
islamiste". "La majorité de ses combattants sont syriens", insiste le
chercheur. "Ils rejoignent ce groupe car c'est le plus organisé, le
mieux armé et le plus riche, mais leur objectif reste la chute de Bachar
el-Assad." Placé sur la liste des organisations terroristes des
États-Unis dès 2012, le Front Al-Nosra a été visé à plusieurs reprises
par les avions américains de la coalition internationale en 2014. Tout
comme l'État islamique, les djihadistes d'Al-Nosra sont spécialisés dans
les missions kamikazes et se sont rendus coupables d'exactions, contre
des combattants pro-Assad mais aussi des minorités religieuses, comme la
vingtaine de Druzes massacrés en juin dans le village de Qalb Lozé.
Assurant ne pas vouloir s'en prendre à l'Occident, les djihadistes
d'Al-Nosra combattent également au sein d'autres coalitions rebelles à
Alep (Nord), à la frontière libanaise, mais aussi dans le sud du pays, à
Deraa, berceau de la révolution.
- Ahrar al-Sham (Les hommes libres de Syrie) : Cette
organisation salafiste, qui revendique un retour à l'islam des origines,
est entièrement composée de combattants syriens. En termes d'effectif,
c'est le groupe rebelle le plus important de la coalition de l'Armée de
la conquête. Comme pour le Front Al-Nosra, ses chefs ont été libérés en
avril 2011 de la prison de Sednaya par Bachar el-Assad, pour mieux
discréditer les manifestants pacifiques. À l'origine d'inspiration
djihadiste, c'est-à-dire prônant une lutte globale déterritorialisée au
nom de l'islam, Ahrar al-Sham a évolué vers un agenda davantage national
syrien. "Le groupe s'inscrit dans le cadre d'un État syrien dans lequel
l'islam aura sa place comme source d'inspiration et de législation",
décrypte le politologue Ziad Majed. Depuis l'attentat qui a décimé son
commandement en septembre 2014, Ahrar al-Sham s'efforce d'apparaître aux
yeux des Américains comme une alternative crédible et "modérée" au sein
de la rébellion pour bénéficier de leur soutien. Outre la région
d'Idleb, Ahrar al-Sham combat à Alep, Homs, Hama (Ouest), à l'ouest de
Damas et à Zabadani, près de la frontière libanaise.
- L'Armée de l'islam : Cette formation salafiste, issue de
réseaux de prédication traditionnels, compte quelque 10 000 combattants
syriens actifs dans la région de la Ghouta orientale (est de Damas). À
l'instar du groupe Ahrar al-Sham, l'Armée de l'islam se prononce en
faveur d'un État syrien régi par la charia.
- L'Armée syrienne libre (ASL) : Tout d'abord première force
anti-Bachar el-Assad, composée à l'origine de soldats déserteurs de
l'armée régulière syrienne, ce groupe rebelle modéré d'inspiration
laïque et nationaliste a lourdement pâti de la faiblesse de l'aide
financière et armée que lui avait promise l'Occident. "À partir de 2012,
elle n'a plus été en mesure d'équiper et de payer les salaires de ses
membres", pointe le politologue Ziad Majed. En conséquence, nombre de
ses combattants ont rejoint des groupuscules islamistes plus riches et
mieux équipés, en partie financés par des dons en provenance du Golfe.
L'armée libre reste néanmoins très présente dans le sud du pays, à Deraa
où elle a créé le "Front du Sud", une vaste coalition rebelle de 20 000
à 30 000 combattants, qui compte également des milices islamistes.
Soutenue par l'Arabie saoudite, cette vaste coalition dispose
d'équipements sophistiqués, notamment des missiles anti-char TOW. Des
éléments de l'ASL sont également présents à Alep, aux côtés de brigades
islamistes "modérées" et du Front Al-Nosra, pris en étau entre l'armée
syrienne et les djihadistes de l'EI.
- Le Hezbollah libanais : Plusieurs milliers de combattants du
parti chiite libanais sont envoyés en Syrie au printemps 2013, sur ordre
de Téhéran, pour prêter main forte à une armée syrienne en très grande
difficulté et réinverser la tendance en faveur de Bachar el-Assad. Avec
succès. Les soldats du "Parti de Dieu" seraient aujourd'hui 10 000 à
combattre les forces rebelles (et pas Daesh) près de la frontière
libanaise, notamment dans la région du Qalamoun et de Zabadani.
- Les milices chiites irakiennes et afghanes : Pour parer aux nombreuses
pertes enregistrées par l'armée de Bachar el-Assad, l'Iran a dépêché et
formé en Syrie des centaines de combattants chiites irakiens et
afghans, parfois contre leur gré, renforçant la confessionnalisation
sunnite/chiite du conflit.
LES PARRAINS ÉTRANGERS
- Arabie saoudite, Qatar (et Turquie) : Membres de la coalition
internationale contre l'organisation État islamique, qui menace
aujourd'hui directement le royaume saoud, l'Arabie saoudite et le Qatar
n'en ont pas moins perdu de vue leur objectif principal : la chute de
Bachar el-Assad, à tout prix. Longtemps en compétition dans leur soutien
aux forces rebelles islamistes (salafistes pour Riyad, Frères musulmans
pour Doha), les deux pays ont échoué à former une opposition politique
crédible à Bachar el-Assad à l'étranger, et se sont tout autant perdus
dans le financement tous azimuts de groupes islamistes sur le terrain,
censés précipiter la chute du président syrien. Mais l'arrivée sur le
trône d'Arabie saoudite, en janvier, du nouveau roi Salmane a changé la
donne. Décidé à contrer coûte que coûte l'influence grandissante de
l'Iran chiite, grand parrain de Damas, en Syrie, le nouveau monarque a
poussé à une meilleure coordination de l'aide de l'Arabie saoudite, du
Qatar, mais aussi de la Turquie, à la rébellion syrienne. "Les
divergences ont été atténuées et on assiste à une convergence
stratégique qui est l'affaiblissement de Bachar el-Assad et de l'Iran",
souligne le spécialiste de la Syrie Thomas Pierret. "Les trois États
sont complémentaires. Chaque pays soutient les réseaux dont il est le
plus proche historiquement, et la division du travail se fait sur des
bases géographiques." Pour l'heure, le Qatar et la Turquie seraient à
l'oeuvre dans le nord et l'ouest de la Syrie, tandis que l'Arabie
saoudite agirait dans le Sud.
- La Turquie : Ankara a longtemps été accusée de complaisance à
l'égard de l'organisation État islamique. Obsédé par la chute de Bachar
el-Assad, Recep Tayyip Erdogan est soupçonné d'avoir fermé les yeux sur
le passage via son territoire d'armes et de combattants étrangers à
destination de groupes djihadistes en Syrie. Une politique incendiaire
que le président turc semble poursuivre aujourd'hui en maintenant son
aide à certaines factions rebelles islamistes, aux côtés de l'Arabie
saoudite et du Qatar. Un double jeu qui se retourne désormais contre la
Turquie, victime le 20 juillet d'un attentat sanglant attribué à l'État
islamique. Membre de la coalition internationale anti-EI depuis un an,
Ankara refusait jusqu'ici de frapper les djihadistes. Au lendemain du
drame, elle a finalement autorisé la coalition internationale anti-EI à
utiliser ses bases aériennes, et a elle-même lancé ses premières frappes
contre les positions des "soldats du califat". Or, l'aviation turque a
surtout concentré ses tirs contre les bases en Irak de son véritable
ennemi, le PKK, dont la branche syrienne est pourtant la première à
combattre l'EI sur le terrain. Comme une ultime illustration de la
duplicité turque.
- L'Iran : Alliée indéfectible de Bachar el-Assad, la
République islamique juge vitale la survie du régime syrien alaouite
(secte issue du chiisme) pour conserver son axe chiite
Téhéran-Bagdad-Damas-Beyrouth, fruit de trente-six ans de politique
étrangère lui garantissant un accès à la Méditerranée et marquant sa
puissance régionale face à son grand rival, l'Arabie saoudite sunnite.
Ainsi, dès les premiers jours de la révolution syrienne, Téhéran a
dépêché à Damas ses Gardiens de la révolution pour former l'armée de
Bachar el-Assad à l'art de la répression. Téhéran a également fourni
plusieurs milliards de dollars de crédit et d'armes aux forces du
président syrien. Mais voyant Bachar el-Assad sombrer à l'été 2012,
Téhéran a alors déployé sa seconde carte, l'entrée en guerre du
Hezbollah libanais. Puis a, de la même manière, encouragé la venue en
Syrie de centaines de combattants chiites irakiens et afghans aux côtés
de l'armée syrienne. La probable levée des sanctions internationales
contre l'Iran, après la conclusion de l'accord historique sur le
nucléaire iranien, laisse craindre aux adversaires de la République
islamique qu'elle n'utilise ses fonds libérés pour accroître son aide à
Bachar el-Assad.
- La Russie n'est pas en reste. L'autre grand parrain du régime
syrien a entendu l'appel à l'aide de Bachar el-Assad. Observant avec
attention l'activisme des pays du Golfe, et conscient qu'un assaut
rebelle sur Lattaquié menacerait la présence stratégique russe sur le
littoral syrien, Moscou multiplie ces derniers jours l'envoi de matériel
militaire et d'hommes sur la côte syrienne dans le but de construire,
selon des responsables américains, une "base aérienne avancée" d'une
capacité d'accueil de 1 500 personnes. Plusieurs centaines de
"conseillers militaires et de techniciens russes" seraient ainsi déjà
présents en Syrie. Si le président russe Vladimir Poutine a pour l'heure
exclu tout combat direct de ses forces sur place, sa manoeuvre viserait
avant tout à protéger le littoral syrien d'un assaut de l'Armée de la
conquête. "La mission des soldats russes ne devrait pas être offensive
mais défensive, à savoir empêcher les rebelles du Front Al-Nosra
d'atteindre Lattaquié", explique ainsi le géographe Fabrice Balanche.
Une participation russe à la lutte contre l'organisation État islamique
attendra.
(01-10-2015 - Armin Arefi)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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