Des milliers d'Arabes israéliens ont fait entendre leur solidarité avec
les Palestiniens et se sont rassemblés à Sakhnin dans le nord d'Israël.
Leurs leaders ont dénoncé les « incitations à la haine » de la part du
gouvernement israélien. Sous une nuée de drapeaux palestiniens, la foule
portant des keffiehs, le foulard traditionnel palestinien, a scandé «
Par notre âme et par notre sang, nous nous sacrifierons pour toi, martyr
», et « Non à l'occupation, non à la colonisation », selon une
journaliste. Des hélicoptères de la police survolaient le secteur alors
que la police montée et des membres des forces de sécurité étaient
déployés en masse et tenaient prêt un canon à eau putride en cas de
débordement.
Les Arabes israéliens sont les descendants des 160 000 Palestiniens
restés sur leur terre à la création d'Israël en 1948. Ils sont
aujourd'hui 1,4 million (17,5 % de la population israélienne). Citoyens
israéliens, ils se disent de longue date victimes de discrimination et
de confiscation de leurs terres. Au début de la deuxième Intifada en
2000, 13 d'entre eux ont été tués lors de manifestations en solidarité
avec les Palestiniens. Raëd Salah, le chef de la branche nord du
Mouvement islamique, la faction la plus radicale de la formation
actuellement dans le collimateur du gouvernement israélien, a harangué
la foule. « Nous n'avons pas peur de la prison et les grenades ne nous
font pas peur », a-t-il dit, en référence aux grenades assourdissantes
jetées par la police sur les « mourabitoune », ces « sentinelles »
musulmanes postées chaque jour depuis des semaines devant l'esplanade
des Mosquées à Jérusalem.
« Nous savons que c'est nous qui avons raison »
Beaucoup de ces « sentinelles » se réclament du Mouvement islamique qui
s'est beaucoup employé ces dernières semaines à mobiliser les Arabes
israéliens sur la question de l'esplanade des Mosquées et sur son
contrôle. Le gouvernement israélien accuse ce mouvement d'être l'un des
principaux instigateurs des violences actuelles. Les violences à
Jérusalem et en Cisjordanie, qui se sont amplifiées avec l'assassinat de
deux colons le 1er octobre, ont fait sept morts côté israélien et près
d'une trentaine côté palestinien, dont plusieurs auteurs d'attentat. «
Celui qui incite vraiment à la haine, c'est Netanyahu », a lancé Ahmed
Tibi, député de la liste arabe au Parlement israélien lors de la
manifestation.
« Nous n'avons pas peur, car nous savons que c'est nous qui avons
raison. Nous ne quitterons pas notre terre », a-t-il ajouté, appelant
l'ONU à constater que « c'est le gouvernement qui incite à la haine
contre nos jeunes ». Le Comité arabe, l'instance qui représente les
Arabes israéliens, avait appelé à une grève générale mardi, suivie par
écoles et commerces dans plusieurs villes arabes. Le rassemblement de
Sakhnin était destiné, selon son mot d'ordre, à « protester contre les
campagnes fascistes et criminelles d'incitation à la haine contre les
Arabes et leurs représentants ». Durant la semaine écoulée, les Arabes
israéliens ont manifesté à Nazareth, Kafr Qassem, Jaffa et Lod. Des
dizaines ont été arrêtés, dont de nombreux mineurs pour jets de pierres
et trouble à l'ordre public.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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