L'émissaire de l'ONU au Yémen a appelé a prolonger de cinq jours la
trêve humanitaire dans ce pays qui expire dimanche à 20H00 GMT, lors
d'une conférence à Ryad, boycottée par les terroristes chiites houthis
pro-iraniens.
Cet appel a été lancé alors que de violents combats opposant rebelles et
forces pro-gouvernementales ont fait encore des victimes civiles dans
le sud du pays.
"J'appelle toutes les parties à respecter cette trêve pour au moins cinq
jours supplémentaires", a déclaré Ismaïl Ould Cheikh Ahmed en
s'adressant, au nom du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, devant
une conférence à Ryad sur la crise yéménite.
Il a estimé que cette trêve, qui n'avait pas permis d'acheminer
suffisamment d'aide humanitaire dans les différentes zones touchées par
le conflit armé, "devra se transformer en un cessez-le-feu permanent".
Intervenant
au nom du groupe des "Amis du Yémen", l'ambassadeur de Grande-Bretagne
dans ce pays, Edmund Fittton-Brown, a appelé "toutes les parties à
respecter la trêve et à travailler pour son extension".
La trêve de cinq jours est en vigueur depuis mardi soir. Elle a été
initiée par la coalition arabe, conduite par l'Arabie Saoudite, qui a
depuis suspendu sa campagne de raids aériens lancée le 26 mars contre
les rebelles.
Mais cette coalition a prévenu qu'elle perdait patience face aux "violations" répétées de cette pause par les Houthis.
Dans la nuit, les rebelles ont tiré aux roquettes Katioucha contre
Fardayn, un village au sud de Taëz, troisième ville du Yémen, tuant 14
civils, a indiqué dimanche un responsable local. Selon lui, Taëz a été
aussi le théâtre de nouveaux accrochages armés entre les rebelles et les
partisans du président Hadi, tout comme à Aden, principale ville du
sud.En outre, deux rebelles ont été tués dans une embuscade à Dhaleh, selon des témoins.
Dans la province voisine de Chabwa, des tribus ont menacé de donner
l'assaut contre Ataq, chef-lieu de cette province, tenue depuis avril
par les rebelles, et appelé la population à quitter la ville sous 24
heures, dans un communiqué.
Le conflit a attisé la tension entre l'Arabie Saoudite, puissance
sunnite du monde musulman, et l'Iran, chef de file des chiites, accusé
par Ryad d'armer les rebelles houthis, ce que Téhéran dément en
affirmant n'apporter à ces rebelles qu'une assistance humanitaire.
Un navire iranien transportant quelque 2.500 tonnes d'aide humanitaire
destinée au Yémen est arrivé dimanche dans le Golfe d'Aden malgré la
mise en garde des Etats-Unis. Il devrait atteindre un port contrôlé par
les rebelles dans quatre jours, selon une agence de presse iranienne.
Les Etats-Unis ont demandé à l'Iran de livrer le chargement "en accord
avec les règles de l'ONU, via la plate-forme de distribution qui a été
établie à Djibouti", en face des côtes yéménites. Mais Téhéran affirme
s'être coordonné avec les Nations unies pour que le navire décharge dans
le port yéménite d'Hodeida, sur la Mer Rouge, qui est contrôlé par les
Houthis.
Un bateau, chargé d'une cargaison de 1.200 tonnes de vivres, dépêchée
par les Emirats arabes unis au Yémen, a accosté samedi soir à Aden, a
indiqué un adjoint du gouverneur d'Aden, Nayef al-Bikri.
L'ONU juge la situation humaniaire "catastrophique" au Yémen où plus de
1.500 personnes, dont de nombreux civils, ont péri depuis mars.
Le coordinateur des activités humanitaires de l'ONU pour le Yémen
Johannes van der Klaauw a appelé vendredi la coalition à "simplifier" le
contrôle des cargaisons destinées à ce pays, estimant que ces mesures
freinaient l'acheminement vital de biens et d'aide humanitaire.
La conférence de Ryad, qui réunité pendant trois jours quelque 400
délégués, s'est ouverte en l'absence des Houthis, principaux
protagonistes du conflit.
Ces rebelles insistent pour que des négociations de paix se tiennent au Yémen.
Le président Hadi a cependant affirmé n'exclure aucune partie. "Cette
conférence concerne tous les Yéménites et leurs différentes
composantes", a-t-il dit devant les participants, ajoutant: "On ne peut
en exclure aucune partie".
Dans son entourage, on a affirmé à l'AFP que les rebelles chiites
avaient "été officiellement invités" à la conférence de Ryad mais qu'ils
avaient "refusé d'y participer".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire