Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) s'est emparé lundi de deux
champs gaziers près de la ville syrienne antique de Palmyre, où au moins
cinq civils dont deux enfants ont été tués par des obus, a rapporté une
ONG.
Les champs d'Al-Hél et d'Arak, respectivement à 40 et 25 km au nord-est
de Palmyre, étaient importants pour le régime de Bashar al-Assad qui,
privé des champs dans l'est de la Syrie sous contrôle de l'EI, utilisait
ce gaz pour alimenter ses régions en électricité.
Les combats pour la prise des champs ont fait 56 morts en 24 heures dans
les rangs de l'armée, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH). Le champ d'Al-Hél est le deuxième champ en importance après
celui de Chaer contrôlé par le régime, dans la province de Homs
(centre).
Au total, depuis le début le 13 mai de l'offensive jihadiste pour
prendre Palmyre, près de 370 personnes ont péri en majorité des
combattants des deux bords. Ce bilan inclut aussi 62 civils, a indiqué
l'ONG syrienne.
Une source de sécurité syrienne a cependant affirmé que "l'on ne peut
parler de contrôle de ces champs car l'EI est incapable de rester trop
longtemps dans une position. Nous les pourchassons et les bombardons".
A la périphérie de Palmyre, les violents combats se sont poursuivis
entre les troupes du régime et l'EI qui tente de capturer cette ville
vieille de plus de 2.000 ans située dans le désert syrien, limitrophe de
la frontière irakienne, selon l'OSDH.
Samedi,
l'EI s'était emparé de la majeure partie des quartiers nord de la ville
avant d'en être repoussé par le régime 24 heures plus tard. Désormais
les jihadistes se trouvent tout autour de la ville et sont à un km des
ruines.
"La situation militaire est sous contrôle dans la ville mais les combats
se poursuivent au nord et nord-ouest" de la cité, a affirmé à l'AFP
Talal Barazi, gouverneur de la province de Homs dont fait partie
Palmyre.
"Au moins cinq civils, dont deux enfants, ont péri dimanche soir lorsque
l'EI a tiré des roquettes sur plusieurs quartiers" de Palmyre, selon
l'OSDH.
Dans la ville, "chacun est cloîtré chez soi", a affirmé au téléphone à
l'AFP Khalil al-Hariri, directeur du musée, présent sur place. "Les gens
ont peur de sortir".
Contacté par l'AFP, le directeur des Antiquités syriennes, Maamoun
Abdelkarim, a affirmé que "deux roquettes se sont abattues dans le
jardin du musée, situé près des ruines, sans faire de dégâts"."Le
musée de Palmyre a été vidé il y a quelques semaines et les principaux
objets ont été transférés dans des lieux secrets sûrs", a-t-il ajouté.
Mais, "il reste des pièces fixées au mur".
M. Abdelkarim s'est dit inquiet du sort de la cité inscrite au
patrimoine mondial de l'Humanité de l'Unesco, notamment des sarcophages
sculptés", et a souhaité qu'elle soit "sanctuarisée" .
Ailleurs dans le pays en guerre depuis plus de quatre ans, les rebelles
et la branche d'Al-Qaïda en Syrie se rapprochaient de la base
d'al-Mastouma, une des dernières bases militaires du régime dans la
province d'Idleb (nord-ouest).
(18-05-2015)
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