Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu soumet jeudi soir à
l'investiture du Parlement son nouveau gouvernement, un vote qui sera à
la merci de la défection d'un seul député en raison de sa majorité
étriquée.
Au cours d'une séance de la Knesset prévue à 19H00 (16H00 GMT), Netanyahu doit prononcer un discours et présenter la composition de son
cabinet, qui n'était pas encore finalisée jeudi à la mi-journée, au vote
du Parlement. Les nouveaux ministres doivent ensuite prêter serment.
Le nouveau gouvernement, dont le centre de gravité a glissé encore un
peu plus à droite par rapport à l'équipe précédente, ne dispose que
d'une majorité minimale de 61 voix sur 120, ce qui place Netanyahu à
la merci de la moindre défection.
En raison de l'âpreté des négociations qui lui ont permis de constituer
une coalition dans le système proportionnel israélien, Netanyahu a dû
concéder davantage de portefeuilles que prévu aux partis partenaires de
sa formation de droite, le Likoud.
Il poursuivait jeudi à la mi-journée d'ultimes discussions avec les
caciques de son parti, dont certains risquent de ne pas recevoir de
poste ministériel.
Netanyahu a tenté de contourner en partie le problème des
parlementaires déçus et d'une possible fronde de leur part en faisant
adopter mercredi une loi lui permettant de nommer davantage de ministres
qu'auparavant.
Mais une quinzaine de députés du Likoud candidats à un poste ministériel
se disputent toujours une douzaine de portefeuilles réservés à ce parti
dans les accords de coalition passés avec le parti nationaliste
religieux Foyer juif, deux partis ultra-orthodoxes et Koulanou, un parti
de centre droit, selon la presse.
Deux postes ont été attribués avec certitude à des membres du Likoud.
Moshé Yaalon conserve son poste actuel à la Défense. Le ministre des
Transports Israël Katz garde lui aussi son poste, qu'il cumulera avec
celui de ministre des Renseignements et de membre du cabinet de
sécurité, selon un communiqué du Likoud.
La possibilité d'une fronde d'un député déçu du Likoud, qui mettrait en
échec Netanyahu en ne votant pas l'investiture du gouvernement est
cependant très limitée, selon les commentateurs.
La probable prochaine coalition gouvernementale fait de la paix avec les
Palestiniens l'un de ses tout premiers objectifs, selon le texte de ses
futures grandes lignes directrices publié mercredi.
Mais le document ne mentionne pas la création d'un Etat palestinien indépendant.
Grande aspiration des Palestiniens, la création d'un tel Etat qui
coexisterait pacifiquement avec Israël est centrale dans les grands
projets formés au sein de la communauté internationale pour régler un
conflit de plusieurs décennies.
Netanyahu avait enterré la création d'un Etat palestinien indépendant
pendant la campagne en vue des législatives du 17 mars. Il est depuis
revenu sur ses propos.
Dans ce contexte, le Vatican a pour la première fois utilisé mercredi le
terme "Etat de Palestine" dans un document officiel, signe, selon les
commentateurs, de la pression que la communauté internationale,
notamment l'Europe, entend placer sur le nouveau gouvernement israélien.
Selon un responsable israélien cité par le quotidien populaire Yedioth
Aharonoth, les Etats-Unis et l'Europe ont "complètement coordonné leurs
positions sur Israël".
"Les responsables européens s'apprêtent à prendre de graves décisions
(...) et les Américains n'ont plus l'intention de rester passifs du côté
d'Israël", selon ce responsable.
Selon le quotidien, les Européens, mécontents de l'impasse dans le
processus de paix et de la poursuite de la construction dans les
colonies, ont commencé à préparer une initiative qui sera lancée
immédiatement après l'investiture du nouveau gouvernement israélien.
Signe des temps, un article publié jeudi en première page du quotidien
Haaretz, fait état de vives tensions récemment entre Israël et la France
sur le dossier palestinien.
Le correspondant diplomatique du journal rend compte d'une réunion
tendue la semaine dernière à Jérusalem entre diplomates des deux pays,
en raison notamment de la volonté du ministre français des Affaires
étrangères Laurent Fabius de présenter à nouveau au conseil de sécurité
de l'ONU une résolution sur le conflit israélo-palestinien.
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