Les violences sexuelles commises par les forces de sécurité en Egypte
ont connu "une hausse notable" depuis la destitution du président
islamiste Mohamed Morsi en 2013, a affirmé mardi la FIDH, qui dénonce
une "stratégie politique" visant à "bâillonner" toute opposition.
Depuis que l'armée a destitué le président Morsi, les organisations de
défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement les violations
commises dans ce domaine par les autorités.
Policiers et soldats ont ainsi tué plus de 1.400 manifestants
islamistes, emprisonné au moins 15.000 personnes, tandis que des
centaines ont été condamnées à mort dans des procès de masse expéditifs,
qualifiés par l'ONU de "sans précédant dans l'histoire récente" du
monde.
Dans un rapport, la Fédération internationale des ligues des droits de
l'Homme (FIDH) dénonce "l'implication directe des forces de police, des
agents des services de renseignement, de la sécurité nationale ainsi que
de militaires" dans des violences sexuelles.
"Les cas rapportés font état de viols, de viols avec objets, de tests de
virginité vaginale et anale, d'électrocution des parties génitales
(...) d'actes de chantage à caractère sexuel", selon un communiqué.
"Les similarités dans les méthodes utilisées et l'impunité générale dont
jouissent les auteurs des violences sexuelles prouvent que nous avons
affaire à une stratégie politique cynique visant à bâillonner la société
civile et à réduire l'opposition au silence", a dénoncé le président de
la FIDH, Karim Lahidji.
"L'implication des forces de sécurité dans des agressions sexuelles
récurrentes au cours des fouilles, des contrôles de sécurité et des
interrogatoires jusqu'au sein des institutions judiciaires et
policières, dissuadent plus encore les victimes de porter plainte et
alimentent un climat d'impunité générale qui contribue à banaliser ces
pratiques", souligne le communiqué.
L'ex-chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi, architecte de la destitution
de M. Morsi, élu président en 2014 après avoir éliminé toute
opposition, islamiste mais aussi laïque, est accusé par les défenseurs
des droits de l'Homme d'avoir instauré un régime encore plus répressif
que celui de Hosni Moubarak, le raïs renversé en 2011 par un soulèvement
populaire.
"Outre les opposants (...), les victimes sont aussi des représentants
des ONG locales, des femmes, des mineurs, des étudiants ainsi que toute
les personnes dont le comportement est perçu comme +déviant+ par les
forces de l'ordre", selon l'ONG.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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