Au moins 12 personnes ont péri mardi dans deux attentats dans un
quartier chiite de Bagdad, où une série d'attaques contre cette
communauté a fait plus de 40 morts en trois jours à l'approche de sa
plus importante fête religieuse.
Les explosions, qui se sont produites dans un parking du quartier de
Talbiyah (nord-est de Bagdad), ont également fait au moins 40 blessés,
selon des sources médicales et des services de sécurité.
Depuis dimanche, plus de 40 personnes ont été tuées dans des attentats visant des secteurs chiites de la capitale irakienne.
Ces deux derniers attentats n'ont pas été revendiqués dans l'immédiat,
mais le groupe extrémiste sunnite Etat islamique (EI), qui a lancé début
juin une vaste offensive en Irak, a affirmé être responsable de
plusieurs attaques.
Ces violences font craindre que les jihadistes ne préparent des
attentats à l'occasion des commémorations de l'Achoura, la plus
importante cérémonie religieuse chiite culminant au 10e jour du mois
musulman de Moharram, à la fin de la semaine.
Plusieurs centaines de milliers de fidèles convergent pour l'occasion à
pied vers la ville sainte chiite de Kerbala, distante d'une centaine de
km au sud de Bagdad, et leurs processions ont été ces dernières années
la cible d'attentats meurtriers.
Les forces irakiennes, appuyées par des milices chiites, défendent
farouchement la capitale irakienne et ses localités environnantes pour
empêcher une éventuelle avancée des jihadistes sunnites.
L'alliance entre les forces irakiennes et des milices chiites -récemment
accusées de crimes de guerre par Amnesty international- alimente de son
coté la crainte des violences confessionnelles en Irak.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
mardi 21 octobre 2014
Syrie : une cargaison destinée aux Kurdes larguée par erreur à l'EI
Au moins une cargaison larguée par des avions américains pour les
combattants kurdes à la lisière de Kobané est en fait tombée dans un
secteur contrôlé par le groupe État islamique (EI), selon une ONG. Dans
la nuit de dimanche à lundi, des avions de la coalition avaient
parachuté des caisses d'armes, de munitions et de médicaments destinées
aux combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) qui
affrontent depuis plus d'un mois l'EI. "Une cargaison parachutée a été
prise par l'EI et il y a des rapports contradictoires sur une seconde.
Selon une source, elle est aussi aux mains des djihadistes, tandis que
selon une autre source, elle a été détruite par la coalition", affirme
l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Le Commandement militaire américain chargé de la région (Centcom) avait annoncé lundi avoir été obligé de détruire une des palettes de matériel qui s'était égarée lors du largage, pour éviter qu'elle ne tombe aux mains du groupe État islamique. Dans une vidéo, postée sur Internet et intitulée "armes et munitions jetées par les avions américains et tombées dans une région contrôlée par l'EI à Kobané", un homme masqué et portant une kalachnikov marche près de cartons reliés à un parachute. "Ce sont les aides américaines jetées aux infidèles", dit-il, avant d'ouvrir l'un d'eux renfermant des roquettes et des grenades. "Dieu soit loué, c'est un butin pour les moudjahidine", ajoute-t-il.
Le Commandement militaire américain chargé de la région (Centcom) avait annoncé lundi avoir été obligé de détruire une des palettes de matériel qui s'était égarée lors du largage, pour éviter qu'elle ne tombe aux mains du groupe État islamique. Dans une vidéo, postée sur Internet et intitulée "armes et munitions jetées par les avions américains et tombées dans une région contrôlée par l'EI à Kobané", un homme masqué et portant une kalachnikov marche près de cartons reliés à un parachute. "Ce sont les aides américaines jetées aux infidèles", dit-il, avant d'ouvrir l'un d'eux renfermant des roquettes et des grenades. "Dieu soit loué, c'est un butin pour les moudjahidine", ajoute-t-il.
Syrie : Narine Afrine, la femme qui défie l'"État islamique" (Armin Arefi)
Son nom est sur toutes les lèvres, mais personne ne connaît son
véritable visage. Pourtant, son aura est bien présente de Syrie jusqu'en
Irak, auprès des combattants kurdes aux prises avec les djihadistes de
l'État islamique (EI). "Narine, c'est le symbole de la liberté", affirme
au Figaro un combattant des Unités de protection du peuple kurde (YPG) chargées de protéger Kobané. Narine, tel est le nom de guerre de
Mayssa Abdo, une femme d'une quarantaine d'années à la tête des YPG,
dans cette ville syrienne sous le feu des djihadistes depuis le 16
septembre dernier.
"Narine Afrine est un des chefs des YPG à Kobané, notamment aux côtés de Mahmoud Barkhodan", confirme au Point.fr Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, une ONG basée à Londres et disposant d'un vaste réseau d'observateurs et de militants en Syrie. Décrite comme une combattante hors pair, aussi belle que courageuse, Narine Afrine fait partie des centaines de combattantes kurdes résistant à l'EI en Syrie. "Elle s'est engagée très jeune dans la défense des Kurdes", confie une amie d'enfance au Figaro. "C'était une fille très studieuse, très altruiste".
Au coeur des années 1990, la rebelle décide de rejoindre les rangs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en guerre contre la Turquie pour la création d'un État kurde indépendant. "Le PKK a rapidement prôné un discours féministe qui s'est vérifié dans la mise en avant des femmes tant dans sa branche politique que dans ses milices", explique Jordi Tejel, professeur d'histoire internationale à l'Institut de hautes études internationales et du développement de Genève. À cette époque, les combattantes kurdes se font connaître du monde entier en menant des campagnes d'attentats suicides contre Ankara. "Néanmoins, le féminisme du PKK a toujours eu pour objectif premier de servir le nationalisme kurde, poursuit le spécialiste. Et le sommet de la hiérarchie du PKK ne comporte que des hommes."
Narine Afrine tire son nom de guerre de sa région natale, l'un des trois cantons (Afrine, Kobané et Djaziré) du nord de la Syrie abandonnés par Bachar el-Assad aux Kurdes en 2012. Et aujourd'hui administré par le Parti de l'union démocratique (PYD), principal parti kurde de Syrie, qui a réussi à y créer des conseils locaux composés de près de 40 % de femmes. "Dès 2011, le PYD a créé des sections féminines, et encouragé les femmes à aller à l'école et apprendre le kurde, une émancipation qu'elles ne connaissaient pas sous Bachar el-Assad", rappelle Jordi Tejel. Des femmes qui composeraient aujourd'hui quelque 40 % des combattants des YPG, la branche armée du PYD chargée de résister aux assauts djihadistes.
Indéniablement, l'image de femmes ayant pris les armes pour sauver leur ville de djihadistes sanguinaires fait mouche auprès de l'opinion internationale, suspendue au sort de Kobané. Ainsi, le nom de Narine Afrine s'est répandu comme une traînée de poudre sur la Toile comme symbole du courage et de la tolérance du peuple kurde, accompagné d'une multitude de photos - toutes fausses - alimentant sa légende.
C'est oublier qu'Afrine demeure depuis 1980 un bastion du PKK, organisation d'inspiration lénino-marxiste considérée comme terroriste par les États-Unis et l'Union européenne, et très proche du PYD syrien. Un parti qui, au-delà du discours féministe, développe des sections armées au fonctionnement pour le moins sectaire. "La discipline y est de fer. Les hommes et les femmes sont séparés et n'ont pas le droit de se marier", indique le spécialiste Jordi Tejel, qui rappelle que "chacun des combattants est engagé à mort pour la cause". Ainsi, le 5 octobre dernier, la combattante kurde Diar Gencxemis est allée jusqu'à imiter les djihadistes en se faisant exploser devant eux, sur le front de Kobané.
(21-10-2014 - Armin Arefi)
"Narine Afrine est un des chefs des YPG à Kobané, notamment aux côtés de Mahmoud Barkhodan", confirme au Point.fr Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, une ONG basée à Londres et disposant d'un vaste réseau d'observateurs et de militants en Syrie. Décrite comme une combattante hors pair, aussi belle que courageuse, Narine Afrine fait partie des centaines de combattantes kurdes résistant à l'EI en Syrie. "Elle s'est engagée très jeune dans la défense des Kurdes", confie une amie d'enfance au Figaro. "C'était une fille très studieuse, très altruiste".
Au coeur des années 1990, la rebelle décide de rejoindre les rangs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en guerre contre la Turquie pour la création d'un État kurde indépendant. "Le PKK a rapidement prôné un discours féministe qui s'est vérifié dans la mise en avant des femmes tant dans sa branche politique que dans ses milices", explique Jordi Tejel, professeur d'histoire internationale à l'Institut de hautes études internationales et du développement de Genève. À cette époque, les combattantes kurdes se font connaître du monde entier en menant des campagnes d'attentats suicides contre Ankara. "Néanmoins, le féminisme du PKK a toujours eu pour objectif premier de servir le nationalisme kurde, poursuit le spécialiste. Et le sommet de la hiérarchie du PKK ne comporte que des hommes."
Narine Afrine tire son nom de guerre de sa région natale, l'un des trois cantons (Afrine, Kobané et Djaziré) du nord de la Syrie abandonnés par Bachar el-Assad aux Kurdes en 2012. Et aujourd'hui administré par le Parti de l'union démocratique (PYD), principal parti kurde de Syrie, qui a réussi à y créer des conseils locaux composés de près de 40 % de femmes. "Dès 2011, le PYD a créé des sections féminines, et encouragé les femmes à aller à l'école et apprendre le kurde, une émancipation qu'elles ne connaissaient pas sous Bachar el-Assad", rappelle Jordi Tejel. Des femmes qui composeraient aujourd'hui quelque 40 % des combattants des YPG, la branche armée du PYD chargée de résister aux assauts djihadistes.
Indéniablement, l'image de femmes ayant pris les armes pour sauver leur ville de djihadistes sanguinaires fait mouche auprès de l'opinion internationale, suspendue au sort de Kobané. Ainsi, le nom de Narine Afrine s'est répandu comme une traînée de poudre sur la Toile comme symbole du courage et de la tolérance du peuple kurde, accompagné d'une multitude de photos - toutes fausses - alimentant sa légende.
C'est oublier qu'Afrine demeure depuis 1980 un bastion du PKK, organisation d'inspiration lénino-marxiste considérée comme terroriste par les États-Unis et l'Union européenne, et très proche du PYD syrien. Un parti qui, au-delà du discours féministe, développe des sections armées au fonctionnement pour le moins sectaire. "La discipline y est de fer. Les hommes et les femmes sont séparés et n'ont pas le droit de se marier", indique le spécialiste Jordi Tejel, qui rappelle que "chacun des combattants est engagé à mort pour la cause". Ainsi, le 5 octobre dernier, la combattante kurde Diar Gencxemis est allée jusqu'à imiter les djihadistes en se faisant exploser devant eux, sur le front de Kobané.
(21-10-2014 - Armin Arefi)
Syrie/Irak : L'État islamique gagne 800 millions de dollars par an grâce au pétrole
La production pétrolière du groupe État islamique (EI) est estimée à 800
millions de dollars par an, soit l'équivalent de deux millions de
dollars par jour, selon les calculs du cabinet américain IHS. "Le groupe
terroriste (...) est capable de générer des revenus significatifs même
en produisant seulement une fraction des capacités pétrolières du
territoire qu'il contrôle et en vendant le pétrole qu'il produit avec
une forte remise au marché noir", souligne IHS dans un communiqué. Le
cabinet américain estime que l'EI contrôle des capacités de production
de 350 000 barils par jour (bj), mais qu'il ne produit que 50 000 à 60
000 bj, qu'il vend ensuite au marché noir à un prix compris entre 25 et
60 dollars le baril (40 dollars en moyenne) - soit bien moins que les
tarifs pratiqués sur les marchés internationaux, le Brent évoluant
actuellement autour de 85 dollars le baril.
Les ventes de pétrole de l'EI se font "principalement via des camions par les routes de contrebande par la frontière turque", explique IHS. "Le pétrole alimente la machine de guerre de l'EI, tout particulièrement les véhicules militaires vitaux pour ses mouvements et ses capacités de combats" et "finance directement les nombreuses activités" du groupe, souligne le cabinet. En revanche, les capacités de raffinage de l'EI ne sont pas clairement établies, IHS estimant qu'elles sont plutôt limitées à des unités mobiles couvrant principalement la propre consommation du groupe. Les djihadistes de l'EI, qui ont lancé une vaste offensive début juin en Irak, contrôlent de larges pans du territoire irakien et tentent de s'emparer de la ville kurde de Kobané, en Syrie.
Les ventes de pétrole de l'EI se font "principalement via des camions par les routes de contrebande par la frontière turque", explique IHS. "Le pétrole alimente la machine de guerre de l'EI, tout particulièrement les véhicules militaires vitaux pour ses mouvements et ses capacités de combats" et "finance directement les nombreuses activités" du groupe, souligne le cabinet. En revanche, les capacités de raffinage de l'EI ne sont pas clairement établies, IHS estimant qu'elles sont plutôt limitées à des unités mobiles couvrant principalement la propre consommation du groupe. Les djihadistes de l'EI, qui ont lancé une vaste offensive début juin en Irak, contrôlent de larges pans du territoire irakien et tentent de s'emparer de la ville kurde de Kobané, en Syrie.
Egypte: le pouvoir resserre l'étau sur les universités, carrés de la contestation
Aux abords des universités du Caire, les policiers anti-émeutes montent
la garde et les blindés ne sont pas loin, prêts à réprimer tout
rassemblement des islamistes dans les campus, derniers carrés de la
contestation depuis que l'armée a destitué le président Mohamed Morsi en
2013.
Des mesures de sécurité exceptionnelles ont été adoptées dans 12 des principales universités du pays qui ont effectué leur rentrée il y a dix jours.
Le pouvoir veut prévenir la répétition des manifestations qui avaient fait au moins 16 morts parmi les étudiants lors de la précédente année universitaire.
Après que l'armée a destitué et arrêté le 3 juillet 2013 le premier président élu démocratiquement en Egypte, l'islamiste Morsi, plus de 1.400 de ses partisans ont été tués dans des manifestations et plus de 15.000 emprisonnés. Des centaines ont été condamnés à mort ou à de très lourdes peines de prison.
Mais les étudiants sont les derniers à résister au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée tombeur de Morsi, dont le régime est jugé par les organisations internationales de défense des droits de l'Homme plus répressif que celui de Hosni Moubarak, chassé du pouvoir début 2011 par une révolte populaire.
Après avoir décimé ou emprisonné les Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi, le nouveau pouvoir a fait taire le reste de l'opposition, laïque et de gauche, notamment les mouvements de la jeunesse révolutionnaire de 2011, en interdisant les manifestations.
Lors de la dernière année universitaire, les manifestations étaient quotidiennes, au cri de "Sissi assassin!".
Aujourd'hui, de hautes grilles de fer ont été installées autour de l'université du Caire et l'université d'Al-Azhar, prestigieuse institution sunnite. Des agents de sécurité privés vérifient l'identité des étudiants qui doivent passer par des détecteurs de métaux avant d'entrer dans ces véritables forteresses.
"L'année dernière, on ne pouvait pas s'asseoir une minute. On s'attendait toujours à quelque chose", affirme l'un d'eux devant Al-Azhar, la voix couverte par les sirènes des voitures de police patrouillant à toute allure. Tandis que des policiers masqués, armés de matraques et de grenades lacrymogènes, circulent sur le campus.
Les universités ont également adopté de nouvelles mesures interdisant les activités partisanes et autorisant l'administration à expulser tout étudiant qu'elle juge fauteur de trouble.
Craintifs, des étudiants approchés par l'AFP à Al-Azhar refusent de parler, et ceux de l'université du Caire sont peu loquaces.
"C'était le désordre l'année dernière, il y avait du gaz lacrymogène dans l'université. Aujourd'hui, c'est plus sûr", lâche Noha Ezz al-Arab, en troisième année de littérature anglaise, qui attend son tour pour passer au détecteur de métaux.
"Ils doivent probablement croire que nous sommes des terroristes", ironise Hossam Khalid, qui vient d'être refoulé au prétexte que les locaux de sa faculté d'ingénierie se trouvent à l'extérieur du campus.
Mais ces mesures n'ont pas empêché que quelques manifestations, cependant moins virulentes qu'en 2013, émaillent le jour de la rentrée, des étudiants saccageant plusieurs détecteurs de métaux selon le gouvernement.
Au moins 110 étudiants ont été arrêtés la semaine dernière, la plupart à leur domicile, selon plusieurs organisations des droits de l'Homme. Et Amnesty international a récemment dénoncé "la force excessive" utilisée par les policiers dans certains cas pour disperser les manifestations, indiquant que des dizaines d'étudiants avaient été blessés la semaine dernière à l'université d'Alexandrie (nord).
Pour les responsables universitaires, les nouvelles mesures prouvent déjà leur efficacité. "Dès le premier jour, les agents de la sécurité ont découvert des armes blanches et des feux d'artifices" sur certains étudiants, se félicite le doyen de l'université du Caire, Gaber Nassar.
Mais les pro-Morsi ne veulent pas fléchir. "Nous nous attendions à ces mesures. Cela ne va pas affecter notre mouvement mais nous allons prendre plus de précautions", assure Youssef Salhen, porte-parole du groupe "Etudiants contre le coup d'État", l'un des principaux moteurs de la mobilisation pro-Morsi sur les campus.
"Ils sont en colère parce que leurs amis ont été expulsés de l'université, emprisonnés ou sont recherchés par les autorités. Ces étudiants vont continuer à manifester", prédit Ahmed Khalaf, membre du syndicat des étudiants de l'Université du Caire.
Des mesures de sécurité exceptionnelles ont été adoptées dans 12 des principales universités du pays qui ont effectué leur rentrée il y a dix jours.
Le pouvoir veut prévenir la répétition des manifestations qui avaient fait au moins 16 morts parmi les étudiants lors de la précédente année universitaire.
Après que l'armée a destitué et arrêté le 3 juillet 2013 le premier président élu démocratiquement en Egypte, l'islamiste Morsi, plus de 1.400 de ses partisans ont été tués dans des manifestations et plus de 15.000 emprisonnés. Des centaines ont été condamnés à mort ou à de très lourdes peines de prison.
Mais les étudiants sont les derniers à résister au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée tombeur de Morsi, dont le régime est jugé par les organisations internationales de défense des droits de l'Homme plus répressif que celui de Hosni Moubarak, chassé du pouvoir début 2011 par une révolte populaire.
Après avoir décimé ou emprisonné les Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi, le nouveau pouvoir a fait taire le reste de l'opposition, laïque et de gauche, notamment les mouvements de la jeunesse révolutionnaire de 2011, en interdisant les manifestations.
Lors de la dernière année universitaire, les manifestations étaient quotidiennes, au cri de "Sissi assassin!".
Aujourd'hui, de hautes grilles de fer ont été installées autour de l'université du Caire et l'université d'Al-Azhar, prestigieuse institution sunnite. Des agents de sécurité privés vérifient l'identité des étudiants qui doivent passer par des détecteurs de métaux avant d'entrer dans ces véritables forteresses.
"L'année dernière, on ne pouvait pas s'asseoir une minute. On s'attendait toujours à quelque chose", affirme l'un d'eux devant Al-Azhar, la voix couverte par les sirènes des voitures de police patrouillant à toute allure. Tandis que des policiers masqués, armés de matraques et de grenades lacrymogènes, circulent sur le campus.
Les universités ont également adopté de nouvelles mesures interdisant les activités partisanes et autorisant l'administration à expulser tout étudiant qu'elle juge fauteur de trouble.
Craintifs, des étudiants approchés par l'AFP à Al-Azhar refusent de parler, et ceux de l'université du Caire sont peu loquaces.
"C'était le désordre l'année dernière, il y avait du gaz lacrymogène dans l'université. Aujourd'hui, c'est plus sûr", lâche Noha Ezz al-Arab, en troisième année de littérature anglaise, qui attend son tour pour passer au détecteur de métaux.
"Ils doivent probablement croire que nous sommes des terroristes", ironise Hossam Khalid, qui vient d'être refoulé au prétexte que les locaux de sa faculté d'ingénierie se trouvent à l'extérieur du campus.
Mais ces mesures n'ont pas empêché que quelques manifestations, cependant moins virulentes qu'en 2013, émaillent le jour de la rentrée, des étudiants saccageant plusieurs détecteurs de métaux selon le gouvernement.
Au moins 110 étudiants ont été arrêtés la semaine dernière, la plupart à leur domicile, selon plusieurs organisations des droits de l'Homme. Et Amnesty international a récemment dénoncé "la force excessive" utilisée par les policiers dans certains cas pour disperser les manifestations, indiquant que des dizaines d'étudiants avaient été blessés la semaine dernière à l'université d'Alexandrie (nord).
Pour les responsables universitaires, les nouvelles mesures prouvent déjà leur efficacité. "Dès le premier jour, les agents de la sécurité ont découvert des armes blanches et des feux d'artifices" sur certains étudiants, se félicite le doyen de l'université du Caire, Gaber Nassar.
Mais les pro-Morsi ne veulent pas fléchir. "Nous nous attendions à ces mesures. Cela ne va pas affecter notre mouvement mais nous allons prendre plus de précautions", assure Youssef Salhen, porte-parole du groupe "Etudiants contre le coup d'État", l'un des principaux moteurs de la mobilisation pro-Morsi sur les campus.
"Ils sont en colère parce que leurs amis ont été expulsés de l'université, emprisonnés ou sont recherchés par les autorités. Ces étudiants vont continuer à manifester", prédit Ahmed Khalaf, membre du syndicat des étudiants de l'Université du Caire.
Moyen-Orient : Réunion de crise à Téhéran sur le thème de la Lutte contre l'EI, assaut jihadiste à Kobané
Le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi est arrivé dans la nuit à
Téhéran pour une réunion de crise sur le groupe Etat islamique (EI) qui a
lancé lundi soir un nouvel assaut sur la ville syrienne de Kobané
défendue par les Kurdes.
Alors que les combattants kurdes ont bénéficié pour la première fois d'un largage d'armes et attendent des renforts du Kurdistan irakien via la Turquie, l'Iran chiite, très hostile aux jihadistes sunnites et qui ne fait pas partie de la coalition, a de son côté admis avoir envoyé des armes et conseillers militaires en Irak.
Les jihadistes de l'EI, qui a lancé une vaste offensive début juin en Irak et contrôle de vastes secteurs, ont attaqué la ville de Qara Tapah (nord, à 50 km de la frontière iranienne), provoquant la fuite de milliers d'habitants.
En Syrie, après deux attaques suicide dans le nord de Kobané en fin de journée, les jihadistes ont lancé un assaut "sur tous les fronts de la ville", a déclaré à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
De violents combats se sont déroulés dans la soirée alors que les Kurdes avaient réussi ces derniers jours à freiner l'avancée des jihadistes, grâce notamment à l'intensification des raids aériens de la coalition internationale.
Lundi à l'aube, trois avions américains ont largué pour la première fois des armes, des munitions et du matériel médical sur les positions des Unités de protection du peuple (YPG), qui défendent la ville troisième ville kurde de Syrie depuis plus d'un mois.
"Les soldats sur le terrain ont commencé à manquer d'approvisionnement pour continuer le combat, c'est pourquoi nous avons autorisé" ce largage, a expliqué la porte-parole du département d'Etat américain, Marie Harf. "Nous continuerons à les aider à repousser l'EI", a-t-elle dit en reconnaissant qu'il y avait "toujours un risque que Kobané tombe" entre les mains des jihadistes. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a affirmé qu'il serait "irresponsable" pour les Etats-Unis "de tourner le dos à une communauté combattant" l'EI.
De violents combats se sont déroulés dans la soirée alors que les Kurdes avaient réussi ces derniers jours à freiner l'avancée des jihadistes, grâce notamment à l'intensification des raids aériens de la coalition internationale.
Lundi à l'aube, trois avions américains ont largué pour la première fois des armes, des munitions et du matériel médical sur les positions des Unités de protection du peuple (YPG), qui défendent la ville troisième ville kurde de Syrie depuis plus d'un mois.
"Les soldats sur le terrain ont commencé à manquer d'approvisionnement pour continuer le combat, c'est pourquoi nous avons autorisé" ce largage, a expliqué la porte-parole du département d'Etat américain, Marie Harf. "Nous continuerons à les aider à repousser l'EI", a-t-elle dit en reconnaissant qu'il y avait "toujours un risque que Kobané tombe" entre les mains des jihadistes. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a affirmé qu'il serait "irresponsable" pour les Etats-Unis "de tourner le dos à une communauté combattant" l'EI.
Dimanche encore, le président Recep Tayyip Erdogan a rejeté catégoriquement les appels pour qu'Ankara fournisse directement des armes aux YPG, la branche armée du PYD qu'il accuse d'être le pendant syrien du PKK, qui mène depuis 1984 en Turquie une guérilla à l'origine de 40.000 morts.
"La Turquie joue un double jeu (...) En laissant entrer les +peshmergas+ irakiens dans Kobané, les Turcs peuvent continuer à dire qu'ils n'aident pas le PKK (...) et répondre à leurs alliés qui les accusent de ne rien faire" contre l'EI, a déclaré à l'AFP l'analyste Sinan Ülgen, du Centre d'études politiques et économiques (EDAM) d'Istanbul.
Les avions de la coalition ont accru parallèlement ces derniers jours les raids sur Kobané, ayant frappé près de 140 fois les positions de l'EI dans et autour de la ville depuis fin septembre, selon le Commandement militaire américain chargé de la région (Centcom). Ces frappes ont "tué des centaines de combattants (de l'EI) et détruit ou endommagé" nombre de ses équipements, a noté le Centcom.
En Irak, les jihadistes de l'EI ont attaqué lundi Qara Tapah sous contrôle kurde, faisant dix morts.
"Près de la moitié de la population a fui aujourd'hui. Nous parlons d'environ 9.000 personnes", a déclaré Haidar, un habitant. "Les gens qui restent sont des jeunes hommes qui ont pris les armes pour défendre leur ville au côté des peshmergas".
En dépit des frappes de la coalition, débutées le 8 août, les forces gouvernementales irakiennes peinent à reprendre le terrain perdu dans le nord et l'ouest du pays et doivent faire face à de nouvelles attaques.
Un attentat suicide a visé lundi un rassemblement de fidèles chiites dans une mosquée à Bagdad, provoquant la mort de onze d'entre eux, selon la police.
Alors que les combattants kurdes ont bénéficié pour la première fois d'un largage d'armes et attendent des renforts du Kurdistan irakien via la Turquie, l'Iran chiite, très hostile aux jihadistes sunnites et qui ne fait pas partie de la coalition, a de son côté admis avoir envoyé des armes et conseillers militaires en Irak.
Les jihadistes de l'EI, qui a lancé une vaste offensive début juin en Irak et contrôle de vastes secteurs, ont attaqué la ville de Qara Tapah (nord, à 50 km de la frontière iranienne), provoquant la fuite de milliers d'habitants.
En Syrie, après deux attaques suicide dans le nord de Kobané en fin de journée, les jihadistes ont lancé un assaut "sur tous les fronts de la ville", a déclaré à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
De violents combats se sont déroulés dans la soirée alors que les Kurdes avaient réussi ces derniers jours à freiner l'avancée des jihadistes, grâce notamment à l'intensification des raids aériens de la coalition internationale.
Lundi à l'aube, trois avions américains ont largué pour la première fois des armes, des munitions et du matériel médical sur les positions des Unités de protection du peuple (YPG), qui défendent la ville troisième ville kurde de Syrie depuis plus d'un mois.
"Les soldats sur le terrain ont commencé à manquer d'approvisionnement pour continuer le combat, c'est pourquoi nous avons autorisé" ce largage, a expliqué la porte-parole du département d'Etat américain, Marie Harf. "Nous continuerons à les aider à repousser l'EI", a-t-elle dit en reconnaissant qu'il y avait "toujours un risque que Kobané tombe" entre les mains des jihadistes. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a affirmé qu'il serait "irresponsable" pour les Etats-Unis "de tourner le dos à une communauté combattant" l'EI.
De violents combats se sont déroulés dans la soirée alors que les Kurdes avaient réussi ces derniers jours à freiner l'avancée des jihadistes, grâce notamment à l'intensification des raids aériens de la coalition internationale.
Lundi à l'aube, trois avions américains ont largué pour la première fois des armes, des munitions et du matériel médical sur les positions des Unités de protection du peuple (YPG), qui défendent la ville troisième ville kurde de Syrie depuis plus d'un mois.
"Les soldats sur le terrain ont commencé à manquer d'approvisionnement pour continuer le combat, c'est pourquoi nous avons autorisé" ce largage, a expliqué la porte-parole du département d'Etat américain, Marie Harf. "Nous continuerons à les aider à repousser l'EI", a-t-elle dit en reconnaissant qu'il y avait "toujours un risque que Kobané tombe" entre les mains des jihadistes. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a affirmé qu'il serait "irresponsable" pour les Etats-Unis "de tourner le dos à une communauté combattant" l'EI.
Dimanche encore, le président Recep Tayyip Erdogan a rejeté catégoriquement les appels pour qu'Ankara fournisse directement des armes aux YPG, la branche armée du PYD qu'il accuse d'être le pendant syrien du PKK, qui mène depuis 1984 en Turquie une guérilla à l'origine de 40.000 morts.
"La Turquie joue un double jeu (...) En laissant entrer les +peshmergas+ irakiens dans Kobané, les Turcs peuvent continuer à dire qu'ils n'aident pas le PKK (...) et répondre à leurs alliés qui les accusent de ne rien faire" contre l'EI, a déclaré à l'AFP l'analyste Sinan Ülgen, du Centre d'études politiques et économiques (EDAM) d'Istanbul.
Les avions de la coalition ont accru parallèlement ces derniers jours les raids sur Kobané, ayant frappé près de 140 fois les positions de l'EI dans et autour de la ville depuis fin septembre, selon le Commandement militaire américain chargé de la région (Centcom). Ces frappes ont "tué des centaines de combattants (de l'EI) et détruit ou endommagé" nombre de ses équipements, a noté le Centcom.
En Irak, les jihadistes de l'EI ont attaqué lundi Qara Tapah sous contrôle kurde, faisant dix morts.
"Près de la moitié de la population a fui aujourd'hui. Nous parlons d'environ 9.000 personnes", a déclaré Haidar, un habitant. "Les gens qui restent sont des jeunes hommes qui ont pris les armes pour défendre leur ville au côté des peshmergas".
En dépit des frappes de la coalition, débutées le 8 août, les forces gouvernementales irakiennes peinent à reprendre le terrain perdu dans le nord et l'ouest du pays et doivent faire face à de nouvelles attaques.
Un attentat suicide a visé lundi un rassemblement de fidèles chiites dans une mosquée à Bagdad, provoquant la mort de onze d'entre eux, selon la police.
Syrie: plus réactive, l'armée s'est adaptée à la guérilla (Assawra)
L'armée syrienne a perdu en trois ans et demi près de la moitié de ses
effectifs dans la lutte contre la rébellion, mais cette réduction
drastique lui a permis aussi de devenir plus mobile et plus efficace,
estiment les experts.
Sonnée au début du soulèvement, proche du KO technique, l'armée construite sur le modèle classique russe s'est transformée en une force contre-insurrectionnelle.
Et grâce au soutien indéfectible de la Russie et de l'Iran, et à l'expertise en matière de guérilla de son allié chiite libanais du Hezbollah, elle a pu regagner du terrain.
Aram Neguizian, expert militaire au Centre d'études internationales et stratégiques (CSIS), basé à Washington, affirme que l'armée a perdu la moitié de ses effectifs depuis mars 2011.
"Les désertions et les pertes ont réduit les effectifs de 325.000 soldats en 2011 à 295.000 en 2012 et à environ 178.000 en 2013 et 2014", a-t-il indiqué à l'AFP.
Mais les "100 à 150.000 militaires loyalistes qui opèrent sur le terrain et se sont aguerris depuis deux ans à l'épreuve du feu, forment indubitablement une force plus létale que les 300.000 soldats qui ne faisaient rien depuis 30 ans, à part attendre sur le plateau du Golan", face aux forces israéliennes, selon lui.
Après des années d'inactivité, l'armée s'est retrouvée confrontée à des groupes d'insurgés très différents, allant des modérés de l'Armée syrienne libre aux islamistes du Front islamique, aux jihadistes du Front al-Nosra (branche syrienne d'al-Qaïda) et aux ultra-radicaux du groupe Etat islamique.
Plus de 190.000 personnes ont été tués depuis le début du conflit, dont 40.000 soldats et 27.000 miliciens pro-régime, 55.000 rebelles et jihadistes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui estime que le nombre est en réalité bien plus élevé.
En dépit de ses pertes, l'armée a évité jusqu'à présent de lancer des campagnes de recrutement et s'est appuyée, pour le sang neuf, sur le service militaire obligatoire auquel sont astreints les hommes âgés de 18 à 50 ans, durant 18 mois extensibles.
La semaine dernière, de manière inédite, le Comité central de la réconciliation populaire a appelé à la mobilisation générale, demandant au "peuple syrien, particulièrement à ceux âgés entre 18 et 50 ans, de rejoindre les rangs de l'armée".
Un haut responsable militairement a minimisé le besoin de renforts, insistant sur le fait que les pertes en hommes et en matériel étaient vite remplacées. L'armée s'est améliorée "tant qualitativement que quantitativement", a-t-il assuré.
Dans les premiers mois du conflit, l'armée avait perdu le contrôle de larges pans de territoire, qu'elle a réussi à récupérer en partie l'an dernier, notamment autour de Damas et à Homs.
Elle doit ses succès à sa capacité d'adaptation d'une guerre classique, marquée par des bombardements massifs, à une guérilla urbaine dont le Hezbollah s'est fait une spécialité.
"L'insurrection a contraint l'infanterie à s'adapter ou à mourir", explique M. Neguizian. "De grands bataillons ont été divisés en petite unités souples, les commandants âgés et inefficaces ont été écartés au profit de jeunes officiers auxquels ont été confiées d'importantes responsabilités opérationnelles", selon lui.
L'une des figures les plus emblématiques de cette nouvelle génération est le colonel Souhail al-Hassan, surnommé le "Tigre" et décrit par les médias pro-régime comme "le militaire favori" de Bachar al-Assad.
Honni par l'opposition, il est crédité dans les milieux proches du régime d'avoir ouvert, à la tête de 4.000 hommes totalement dévoués, la route menant à Alep longtemps aux mains des rebelles.
Cependant, malgré ses progrès, les experts doutent que l'armée soit en mesure de rétablir l'autorité du régime sur tous les territoires perdus.
Les rebelles contrôlent la majorité de la province d'Idleb (nord-ouest), la moitié d'Alep et la quasi-totalité de sa province, une partie de la banlieue de Damas et Deraa (sud). L'EI pour sa part tient d'une main de fer la province septentrionale de Raqa et une grande partie de la riche province orientale de Deir Ezzor.
"A proche et à moyen terme, il y a peu de chance qu'Assad soit capable de détruire l'insurrection et de reprendre les territoires contrôlés par les rebelles", avance Stephen Biddle, un expert au Conseil américain des relations internationales.
"Cela va être une longue guerre, prédit-il, car ce type de conflit dure au moins 7 à 10 ans, parfois même une génération ou plus".
(21-10-2014 - Assawra )
Sonnée au début du soulèvement, proche du KO technique, l'armée construite sur le modèle classique russe s'est transformée en une force contre-insurrectionnelle.
Et grâce au soutien indéfectible de la Russie et de l'Iran, et à l'expertise en matière de guérilla de son allié chiite libanais du Hezbollah, elle a pu regagner du terrain.
Aram Neguizian, expert militaire au Centre d'études internationales et stratégiques (CSIS), basé à Washington, affirme que l'armée a perdu la moitié de ses effectifs depuis mars 2011.
"Les désertions et les pertes ont réduit les effectifs de 325.000 soldats en 2011 à 295.000 en 2012 et à environ 178.000 en 2013 et 2014", a-t-il indiqué à l'AFP.
Mais les "100 à 150.000 militaires loyalistes qui opèrent sur le terrain et se sont aguerris depuis deux ans à l'épreuve du feu, forment indubitablement une force plus létale que les 300.000 soldats qui ne faisaient rien depuis 30 ans, à part attendre sur le plateau du Golan", face aux forces israéliennes, selon lui.
Après des années d'inactivité, l'armée s'est retrouvée confrontée à des groupes d'insurgés très différents, allant des modérés de l'Armée syrienne libre aux islamistes du Front islamique, aux jihadistes du Front al-Nosra (branche syrienne d'al-Qaïda) et aux ultra-radicaux du groupe Etat islamique.
Plus de 190.000 personnes ont été tués depuis le début du conflit, dont 40.000 soldats et 27.000 miliciens pro-régime, 55.000 rebelles et jihadistes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui estime que le nombre est en réalité bien plus élevé.
En dépit de ses pertes, l'armée a évité jusqu'à présent de lancer des campagnes de recrutement et s'est appuyée, pour le sang neuf, sur le service militaire obligatoire auquel sont astreints les hommes âgés de 18 à 50 ans, durant 18 mois extensibles.
La semaine dernière, de manière inédite, le Comité central de la réconciliation populaire a appelé à la mobilisation générale, demandant au "peuple syrien, particulièrement à ceux âgés entre 18 et 50 ans, de rejoindre les rangs de l'armée".
Un haut responsable militairement a minimisé le besoin de renforts, insistant sur le fait que les pertes en hommes et en matériel étaient vite remplacées. L'armée s'est améliorée "tant qualitativement que quantitativement", a-t-il assuré.
Dans les premiers mois du conflit, l'armée avait perdu le contrôle de larges pans de territoire, qu'elle a réussi à récupérer en partie l'an dernier, notamment autour de Damas et à Homs.
Elle doit ses succès à sa capacité d'adaptation d'une guerre classique, marquée par des bombardements massifs, à une guérilla urbaine dont le Hezbollah s'est fait une spécialité.
"L'insurrection a contraint l'infanterie à s'adapter ou à mourir", explique M. Neguizian. "De grands bataillons ont été divisés en petite unités souples, les commandants âgés et inefficaces ont été écartés au profit de jeunes officiers auxquels ont été confiées d'importantes responsabilités opérationnelles", selon lui.
L'une des figures les plus emblématiques de cette nouvelle génération est le colonel Souhail al-Hassan, surnommé le "Tigre" et décrit par les médias pro-régime comme "le militaire favori" de Bachar al-Assad.
Honni par l'opposition, il est crédité dans les milieux proches du régime d'avoir ouvert, à la tête de 4.000 hommes totalement dévoués, la route menant à Alep longtemps aux mains des rebelles.
Cependant, malgré ses progrès, les experts doutent que l'armée soit en mesure de rétablir l'autorité du régime sur tous les territoires perdus.
Les rebelles contrôlent la majorité de la province d'Idleb (nord-ouest), la moitié d'Alep et la quasi-totalité de sa province, une partie de la banlieue de Damas et Deraa (sud). L'EI pour sa part tient d'une main de fer la province septentrionale de Raqa et une grande partie de la riche province orientale de Deir Ezzor.
"A proche et à moyen terme, il y a peu de chance qu'Assad soit capable de détruire l'insurrection et de reprendre les territoires contrôlés par les rebelles", avance Stephen Biddle, un expert au Conseil américain des relations internationales.
"Cela va être une longue guerre, prédit-il, car ce type de conflit dure au moins 7 à 10 ans, parfois même une génération ou plus".
(21-10-2014 - Assawra )
lundi 20 octobre 2014
Irak: nouvel attentat anti-chiite, craintes avant une fête religieuse
Onze personnes ont été tuées lundi à Bagdad dans un nouvel attentat
suicide anti-chiite, qui renforce les craintes d'une recrudescence
d'attaques à l'occasion d'une grande cérémonie religieuse en fin de
semaine.
L'attentat suicide a visé des fidèles qui sortaient d'une "husseiniyat" (lieu de culte chiite) à l'issue de la prière de la mi-journée à Sinak, un secteur du centre de Bagdad, a indiqué un colonel de police de Bagdad.
L'attaque a fait onze morts et 26 blessés, selon un officier et une source médicale.
Elle survient moins de 24H après qu'un kamikaze a déclenché ses explosifs contre une autre mosquée chiite du centre de la capitale tuant au moins 22 personnes, et faisant au moins 36 blessés.
Bagdad a connu ces derniers jours une recrudescence des attentats, dont plusieurs ont été revendiqués par le groupe extrémiste sunnite Etat islamique (EI).
Cette nouvelle série d'attaques fait craindre que les jihadistes ne préparent des attentats à l'occasion des commémorations de l'Achoura, la plus importante cérémonie religieuse chiite culminant au 10e jour du mois musulman de Moharram, à la fin de la semaine. L'Achoura a une importance beaucoup moins grande pour les sunnites.
Plusieurs centaines de milliers de fidèles convergent pour l'occasion à pied vers la ville sainte chiite de Kerbala, distante d'une centaine de km au sud de Bagdad, et leurs processions ont été ces dernières années la cible d'attentats meurtriers.
Les craintes ont été renforcées par l'explosion de trois voitures piégées dans le secteur de Kerbala, qui ont fait un mort et dix blessés, selon des sources médicales et policières.
Deux voitures ont explosé à un kilomètre à l'est de Kerbala, où se trouvent les mausolées de l'imam Hussein et de son demi-frère Abbas, dont la mort lors d'une bataille en 680 fut un des actes fondateurs de l'islam chiite.
Les pèlerins cheminant entre Bagdad et Kerbala sont amenés à traverser le secteur agricole de Jourf al-Sakhr, l'une des zones de front les plus meurtrières depuis le début de l'offensive fulgurante lancées en juin par les jihadistes de l'EI qui se sont emparés de pans entiers du territoire irakien.
Les forces gouvernementales irakiennes, appuyées par les frappes de la coalition internationale ont concentré leurs efforts pour tenter de repousser les jihadistes à cet endroit précis, en partie pour tenter de prévenir les attaques au moment du rituel annuel de l'Achoura.
L'attentat suicide a visé des fidèles qui sortaient d'une "husseiniyat" (lieu de culte chiite) à l'issue de la prière de la mi-journée à Sinak, un secteur du centre de Bagdad, a indiqué un colonel de police de Bagdad.
L'attaque a fait onze morts et 26 blessés, selon un officier et une source médicale.
Elle survient moins de 24H après qu'un kamikaze a déclenché ses explosifs contre une autre mosquée chiite du centre de la capitale tuant au moins 22 personnes, et faisant au moins 36 blessés.
Bagdad a connu ces derniers jours une recrudescence des attentats, dont plusieurs ont été revendiqués par le groupe extrémiste sunnite Etat islamique (EI).
Cette nouvelle série d'attaques fait craindre que les jihadistes ne préparent des attentats à l'occasion des commémorations de l'Achoura, la plus importante cérémonie religieuse chiite culminant au 10e jour du mois musulman de Moharram, à la fin de la semaine. L'Achoura a une importance beaucoup moins grande pour les sunnites.
Plusieurs centaines de milliers de fidèles convergent pour l'occasion à pied vers la ville sainte chiite de Kerbala, distante d'une centaine de km au sud de Bagdad, et leurs processions ont été ces dernières années la cible d'attentats meurtriers.
Les craintes ont été renforcées par l'explosion de trois voitures piégées dans le secteur de Kerbala, qui ont fait un mort et dix blessés, selon des sources médicales et policières.
Deux voitures ont explosé à un kilomètre à l'est de Kerbala, où se trouvent les mausolées de l'imam Hussein et de son demi-frère Abbas, dont la mort lors d'une bataille en 680 fut un des actes fondateurs de l'islam chiite.
Les pèlerins cheminant entre Bagdad et Kerbala sont amenés à traverser le secteur agricole de Jourf al-Sakhr, l'une des zones de front les plus meurtrières depuis le début de l'offensive fulgurante lancées en juin par les jihadistes de l'EI qui se sont emparés de pans entiers du territoire irakien.
Les forces gouvernementales irakiennes, appuyées par les frappes de la coalition internationale ont concentré leurs efforts pour tenter de repousser les jihadistes à cet endroit précis, en partie pour tenter de prévenir les attaques au moment du rituel annuel de l'Achoura.
Syrie : Nizar Kabbani... sensuel et romantique.
Nizar Kabbani, ou Qabbani (en arabe نـزار قـبـّانـي , translittéré Nizār Qabbānī), né le 21 mars 1923 à Damas, Syrie et mort le 30 avril 1998,
à Londres, Grande-Bretagne, était un poète syrien, dont la poésie casse
l’image traditionnelle de la femme arabe et invente un langage nouveau,
proche de la langue parlée et riche de nombreuses images empruntées au
monde de l’enfance. Nizar est considéré comme l'un des plus grands
poètes contemporains de langue arabe.
Dès l’âge de 16 ans, Nizar Kabbani commence à écrire des poèmes, largement consacrés à des thèmes amoureux.
En 1945, il obtient le diplôme de la faculté de droit de l’Université syrienne à Damas.
Il entre comme attaché au ministère Syrien des affaires étrangères et, ayant opté pour la carrière diplomatique, occupe divers postes de chargé d'affaires et de conseiller culturel dans les ambassades syriennes au Caire, à Ankara, à Madrid, à Pékin et à Beyrouth jusqu’à sa démission en 1966.
Après la défaite arabe face à Israël en 1967, il crée à Londres la maison d'édition « Nizar Khabbani » et devient un puissant et éloquent porte-parole de la cause arabe.
Installé à Beyrouth au milieu des années soixante, il disait ressentir « une immense tristesse en voyant tout le mal qu'on fait » à cette ville. Dans une interview au quotidien libanais « L'Orient le Jour » en 1977, à l'occasion de la parution de « A Beyrouth la femme, avec mon amour », il indiquait: « Je vis à Beyrouth depuis dix ans. Elle est pour moi la mère, l'amie et l'aimée ».
Depuis ses débuts en littérature en 1944 avec son premier recueil de poèmes, intitulé : La brune m'a dit, Nizar Kabbani a publié plus de trente recueils de poèmes, dont L'enfance d'un sein (1948), Samba (1949), tu es à moi (1950), le journal d'une femme indifférente (1968), des poèmes sauvages (1970), le livre de l'amour (1970), 100 lettres d'amour (1970), des poèmes hors- la loi(1972), je t'aime, je t'aime et la suite viendra (1978), A Beyrouth, avec mon amour (1978), que chaque année tu sois ma bien aimée (1978), Je jure qu'il n'y a de femmes que toi (1979) et plusieurs d'autres œuvres. Il va créer autour de lui une très grande controverse due au fait qu'il y relatait sans fausse pudeur son amour pour la femme.
Son œuvre, louée par des générations d'Arabes pour ses vers sensuels et romantiques, ne s'est pas limitée aux recueils de poésie. Il a apporté des contributions régulières au journal de langue arabe Al Hayat, et ses textes ont été mis en musique et chantés par Mohamed Abdelwahab, Najib Serraj ou Abdel Halim Hafez (Qariat el fingan, Rissala min tahtilmaa), ils ont également été chantés par des chanteuses Libanaises, Syriennes ou Égyptiennes comme Feyrouz, Oum Kalsoum et d’autres, ce qui a contribué à populariser son travail. Il est le poète arabe contemporain le plus populaire et le plus lu.
Il fut surnommé le poète de la femme et de la Oumma suite au tournant que connaîtra sa poésie après les défaites arabes successives face aux Israéliens. Il sera pratiquement le seul poète à ne pas chanter les louanges des dirigeants arabes et à les tenir pour cause de ces défaites.
Un recueil bilingue de poèmes de Nizar Kabbani, Femmes, a été publié en 1988 aux Éditions Arfuyen dans une traduction de Mohammed Oudaimah et avec une postface de Vénus Khoury-Ghata.
Des textes de Nizar Kabbani ont également été traduits en espagnol par Pedro Monteret (Institut hispano-arabe, 1964) et en anglais par Abdallah al-Uzari (in Con temporar.y, 4 rab Poetry, Penguin, 1986) et par Selma Khadra Jayyusi (in Modem Arabie Poetry, Columbia University Press, 1987).
Le poète syrien Youssef Karkoutly a pu dire de Nizar Khabbani qu'il était « aussi nécessaire à nos vies que l'air ».
Nizar Kabbani a été marié deux fois. Il avait eu deux enfants de son premier lit, avec Zahra Akbik (décédée en 2007) : Tawfiq décédé jeune, et Hadba, décédée en 2009. Sa seconde épouse, Balqis al-Rawi, une enseignante irakienne qu'il avait rencontrée lors d'un récital de poésie à Bagdad, et qui lui donna également deux enfants, Omar et Zeïnab, a trouvé la mort dans un attentat perpétré par des activistes pro-iraniens contre l'ambassade d'Irak en 1981 à Beyrouth, où elle travaillait pour la section culturelle du gouvernement irakien. Cette disparition a beaucoup affecté le poète, qui reprit espoir grâce à ses enfants.
Après la mort de Balkis, Kabbani quitte Beyrouth. Il habite entre Genève et Paris puis s'établit à Londres pour ses 15 dernières années. Là, il continue à écrire des poèmes qui soulèvent quelques controverses et notamment "Quand annonceront-ils la mort des Arabes?" et "Les coureurs" (Al mouharwilon المهرولون ). En 1997, Nizar Kabbani souffre de problèmes de santé. Et malgré une amélioration vers la fin de 1997, il meurt à Londres le 30 avril 1998 d'une crise cardiaque à l'âge de 75 ans. Il formula le vœux d'être inhumé à Damas, qu'il décrivait comme étant le ventre qui lui apprit la poésie, la créativité et le gratifia de l'alphabet du Jasmin. Il fut transporté à Damas quatre jours plus tard. En effet, le président syrien Hafez el Assad envoie un avion spécial pour rapatrier sa dépouille mortelle. L'inhumation aura lieu, selon les vœux du poète, dans le caveau familial, dans le vieux Damas, à Bab Al-Saghir.
Il fut pleuré et regretté dans tous les pays arabes où l'on diffusa dans les médias ses œuvres littéraires.
La femme a été la source principale de l'inspiration poétique de Nizar Kabbani à cause du suicide de sa sœur. Il publie son premier recueil de poèmes, « La brune me l'avait dit» قالت لي السمراء , en 1944. Suivra « L'odeur du jasmin de Damas». Avec la publication, en 1952, de « La jeunesse d'un sein », qui rompait avec les traditions conservatrices de la littérature arabe, il acquiert une réputation d'audace, qui fera de lui, au fil des ans, l'un des poètes contemporains les plus importants de la littérature arabe.
Après la défaite arabe lors de la guerre israélo-arabe de 1967, son œuvre prend une coloration plus politique et engagée pour la cause arabe. Il publie alors « En marge du journal de la défaite ». Engagé politiquement, il écrit cette auto-critique de l'indétermination du monde arabe et de ses nombreuses erreurs. Quand on lui reprochait la dureté avec laquelle il critiquait les Arabes, il disait « âkher el daa' al kay », le dernier remède, c'est la cautérisation par le feu. L'un de ses derniers poèmes - « Les enfants de la pierre » - fait référence au soulèvement de l'Intifada dans les Territoires occupés.
Son écriture s'est souvent emparé des thèmes du désespoir politique, et il a ainsi traité l'oppression des femmes comme une métaphore dans laquelle il voyait le destin maudit des Arabes. Dans son poème « Dessin avec des mots », il écrit : « Quand un homme désire une femme, il souffle dans une corne ; mais, quand une femme désire un homme, elle mange le coton de son oreiller ».
Le romancier égyptien Gamal el-Ghitanti, éditeur de l'hebdomadaire Les nouvelles de la Littérature, fit l'éloge de Nizar Kabbani en disant qu'il avait été « dans une certaine mesure, un grand poète arabe, qui fit un grand effort pour rendre sa poésie compréhensible par tout le peuple et pas seulement par une élite ».
Dès l’âge de 16 ans, Nizar Kabbani commence à écrire des poèmes, largement consacrés à des thèmes amoureux.
En 1945, il obtient le diplôme de la faculté de droit de l’Université syrienne à Damas.
Il entre comme attaché au ministère Syrien des affaires étrangères et, ayant opté pour la carrière diplomatique, occupe divers postes de chargé d'affaires et de conseiller culturel dans les ambassades syriennes au Caire, à Ankara, à Madrid, à Pékin et à Beyrouth jusqu’à sa démission en 1966.
Après la défaite arabe face à Israël en 1967, il crée à Londres la maison d'édition « Nizar Khabbani » et devient un puissant et éloquent porte-parole de la cause arabe.
Installé à Beyrouth au milieu des années soixante, il disait ressentir « une immense tristesse en voyant tout le mal qu'on fait » à cette ville. Dans une interview au quotidien libanais « L'Orient le Jour » en 1977, à l'occasion de la parution de « A Beyrouth la femme, avec mon amour », il indiquait: « Je vis à Beyrouth depuis dix ans. Elle est pour moi la mère, l'amie et l'aimée ».
Depuis ses débuts en littérature en 1944 avec son premier recueil de poèmes, intitulé : La brune m'a dit, Nizar Kabbani a publié plus de trente recueils de poèmes, dont L'enfance d'un sein (1948), Samba (1949), tu es à moi (1950), le journal d'une femme indifférente (1968), des poèmes sauvages (1970), le livre de l'amour (1970), 100 lettres d'amour (1970), des poèmes hors- la loi(1972), je t'aime, je t'aime et la suite viendra (1978), A Beyrouth, avec mon amour (1978), que chaque année tu sois ma bien aimée (1978), Je jure qu'il n'y a de femmes que toi (1979) et plusieurs d'autres œuvres. Il va créer autour de lui une très grande controverse due au fait qu'il y relatait sans fausse pudeur son amour pour la femme.
Son œuvre, louée par des générations d'Arabes pour ses vers sensuels et romantiques, ne s'est pas limitée aux recueils de poésie. Il a apporté des contributions régulières au journal de langue arabe Al Hayat, et ses textes ont été mis en musique et chantés par Mohamed Abdelwahab, Najib Serraj ou Abdel Halim Hafez (Qariat el fingan, Rissala min tahtilmaa), ils ont également été chantés par des chanteuses Libanaises, Syriennes ou Égyptiennes comme Feyrouz, Oum Kalsoum et d’autres, ce qui a contribué à populariser son travail. Il est le poète arabe contemporain le plus populaire et le plus lu.
Il fut surnommé le poète de la femme et de la Oumma suite au tournant que connaîtra sa poésie après les défaites arabes successives face aux Israéliens. Il sera pratiquement le seul poète à ne pas chanter les louanges des dirigeants arabes et à les tenir pour cause de ces défaites.
Un recueil bilingue de poèmes de Nizar Kabbani, Femmes, a été publié en 1988 aux Éditions Arfuyen dans une traduction de Mohammed Oudaimah et avec une postface de Vénus Khoury-Ghata.
Des textes de Nizar Kabbani ont également été traduits en espagnol par Pedro Monteret (Institut hispano-arabe, 1964) et en anglais par Abdallah al-Uzari (in Con temporar.y, 4 rab Poetry, Penguin, 1986) et par Selma Khadra Jayyusi (in Modem Arabie Poetry, Columbia University Press, 1987).
Le poète syrien Youssef Karkoutly a pu dire de Nizar Khabbani qu'il était « aussi nécessaire à nos vies que l'air ».
Nizar Kabbani a été marié deux fois. Il avait eu deux enfants de son premier lit, avec Zahra Akbik (décédée en 2007) : Tawfiq décédé jeune, et Hadba, décédée en 2009. Sa seconde épouse, Balqis al-Rawi, une enseignante irakienne qu'il avait rencontrée lors d'un récital de poésie à Bagdad, et qui lui donna également deux enfants, Omar et Zeïnab, a trouvé la mort dans un attentat perpétré par des activistes pro-iraniens contre l'ambassade d'Irak en 1981 à Beyrouth, où elle travaillait pour la section culturelle du gouvernement irakien. Cette disparition a beaucoup affecté le poète, qui reprit espoir grâce à ses enfants.
Après la mort de Balkis, Kabbani quitte Beyrouth. Il habite entre Genève et Paris puis s'établit à Londres pour ses 15 dernières années. Là, il continue à écrire des poèmes qui soulèvent quelques controverses et notamment "Quand annonceront-ils la mort des Arabes?" et "Les coureurs" (Al mouharwilon المهرولون ). En 1997, Nizar Kabbani souffre de problèmes de santé. Et malgré une amélioration vers la fin de 1997, il meurt à Londres le 30 avril 1998 d'une crise cardiaque à l'âge de 75 ans. Il formula le vœux d'être inhumé à Damas, qu'il décrivait comme étant le ventre qui lui apprit la poésie, la créativité et le gratifia de l'alphabet du Jasmin. Il fut transporté à Damas quatre jours plus tard. En effet, le président syrien Hafez el Assad envoie un avion spécial pour rapatrier sa dépouille mortelle. L'inhumation aura lieu, selon les vœux du poète, dans le caveau familial, dans le vieux Damas, à Bab Al-Saghir.
Il fut pleuré et regretté dans tous les pays arabes où l'on diffusa dans les médias ses œuvres littéraires.
La femme a été la source principale de l'inspiration poétique de Nizar Kabbani à cause du suicide de sa sœur. Il publie son premier recueil de poèmes, « La brune me l'avait dit» قالت لي السمراء , en 1944. Suivra « L'odeur du jasmin de Damas». Avec la publication, en 1952, de « La jeunesse d'un sein », qui rompait avec les traditions conservatrices de la littérature arabe, il acquiert une réputation d'audace, qui fera de lui, au fil des ans, l'un des poètes contemporains les plus importants de la littérature arabe.
Après la défaite arabe lors de la guerre israélo-arabe de 1967, son œuvre prend une coloration plus politique et engagée pour la cause arabe. Il publie alors « En marge du journal de la défaite ». Engagé politiquement, il écrit cette auto-critique de l'indétermination du monde arabe et de ses nombreuses erreurs. Quand on lui reprochait la dureté avec laquelle il critiquait les Arabes, il disait « âkher el daa' al kay », le dernier remède, c'est la cautérisation par le feu. L'un de ses derniers poèmes - « Les enfants de la pierre » - fait référence au soulèvement de l'Intifada dans les Territoires occupés.
Son écriture s'est souvent emparé des thèmes du désespoir politique, et il a ainsi traité l'oppression des femmes comme une métaphore dans laquelle il voyait le destin maudit des Arabes. Dans son poème « Dessin avec des mots », il écrit : « Quand un homme désire une femme, il souffle dans une corne ; mais, quand une femme désire un homme, elle mange le coton de son oreiller ».
Le romancier égyptien Gamal el-Ghitanti, éditeur de l'hebdomadaire Les nouvelles de la Littérature, fit l'éloge de Nizar Kabbani en disant qu'il avait été « dans une certaine mesure, un grand poète arabe, qui fit un grand effort pour rendre sa poésie compréhensible par tout le peuple et pas seulement par une élite ».
Yémen: 20 rebelles chiites tués dans un attentat et des combats avec Al-Qaïda
Au moins 20 rebelles chiites ont été tués dans un attentat et de
violents combats avec des insurgés d'Al-Qaïda la nuit dernière dans la
localité yéménite de Radah (centre), ont indiqué lundi des sources
tribales.
Les hommes d'Al-Qaïda ont fait exploser une voiture piégée près d'un bâtiment occupé par les combattants chiites et capturé 12 rebelles lors d'affrontements dans la région de Radah, province de Baïda, a-t-on ajouté de même sources.
Les combats pour le contrôle de Radah ont éclaté à la suite d'une série d'explosions ayant secoué l'est de la localité, ont indiqué des sources tribales et de la sécurité.
"Après les explosions, des combattants d'Al-Qaïda ont attaqué les rebelles (d'Ansaruallah), déployés dans le nord-est de Radah et sur une route reliant cette localité à la région d'Anas", limitrophe de la province voisine de Dhamar, a déclaré un dignitaire tribal.
Au cours des affrontements aux armes de différents calibres, qui se sont poursuivis pendant plusieurs heures, les combattants d'Al-Qaïda ont réussi à couper une voie de ravitaillement aux rebelles chiites qui s'étaient infiltrés dans la région de Manasseh, un fief du réseau extrémiste sunnite dans la province de Baïda, ont indiqué à l'AFP des sources de sécurité et un responsable local.
La rébellion chiite, dont le bastion se trouve à Saada (nord), a profité de l'instabilité chronique du Yémen depuis le soulèvement de 2011 contre l'ancien homme fort Ali Abdallah Saleh, pour aller prendre le 21 septembre la capitale Sanaa.
Malgré la signature d'un accord de paix sous l'égide de l'ONU, ces rebelles sont depuis descendus plus au sud, s'emparant mardi du port stratégique de Hodeida sur la mer Rouge et s'enfonçant aussi vers les provinces centrales de Dhamar, d'Ibb et de Baïda, en l'absence de véritable résistance de la part des forces gouvernementales.
A Ibb, chef-lieu de la province éponyme, des tractations, supervisées dimanche par le gouverneur Yahia al-Ariani, pour le retrait des combattants de la ville n'ont pas abouti, a indiqué à l'AFP l'un des médiateurs engagés dans ces tractations.
"Les houthis insistent pour maintenir leurs hommes armés aux côtés des forces de sécurité et de l'armée à Ibb et dans la province (...) pour affronter les combattants d'Al-Qaïda et les empêcher de s'emparer de cette province", a ajouté le médiateur.
Des tribus d'Ibb, mobilisées contre la présence des rebelles chiites dans leur province, ont capturé "des dizaines de houthis", arrivés en renfort de Sanaa, selon des sources tribales.
La rapide expansion des houthis a accru la crainte d'un conflit ouvert avec Al-Qaïda, très actif dans le sud et le sud-est du Yémen. Al-Qaïda, qui recrute parmi les sunnites, majoritaires au Yémen, a juré de livrer une guerre sans merci aux rebelles chiites, issus de la communauté zaïdite majoritaire dans le nord du Yémen.
Les hommes d'Al-Qaïda ont fait exploser une voiture piégée près d'un bâtiment occupé par les combattants chiites et capturé 12 rebelles lors d'affrontements dans la région de Radah, province de Baïda, a-t-on ajouté de même sources.
Les combats pour le contrôle de Radah ont éclaté à la suite d'une série d'explosions ayant secoué l'est de la localité, ont indiqué des sources tribales et de la sécurité.
"Après les explosions, des combattants d'Al-Qaïda ont attaqué les rebelles (d'Ansaruallah), déployés dans le nord-est de Radah et sur une route reliant cette localité à la région d'Anas", limitrophe de la province voisine de Dhamar, a déclaré un dignitaire tribal.
Au cours des affrontements aux armes de différents calibres, qui se sont poursuivis pendant plusieurs heures, les combattants d'Al-Qaïda ont réussi à couper une voie de ravitaillement aux rebelles chiites qui s'étaient infiltrés dans la région de Manasseh, un fief du réseau extrémiste sunnite dans la province de Baïda, ont indiqué à l'AFP des sources de sécurité et un responsable local.
La rébellion chiite, dont le bastion se trouve à Saada (nord), a profité de l'instabilité chronique du Yémen depuis le soulèvement de 2011 contre l'ancien homme fort Ali Abdallah Saleh, pour aller prendre le 21 septembre la capitale Sanaa.
Malgré la signature d'un accord de paix sous l'égide de l'ONU, ces rebelles sont depuis descendus plus au sud, s'emparant mardi du port stratégique de Hodeida sur la mer Rouge et s'enfonçant aussi vers les provinces centrales de Dhamar, d'Ibb et de Baïda, en l'absence de véritable résistance de la part des forces gouvernementales.
A Ibb, chef-lieu de la province éponyme, des tractations, supervisées dimanche par le gouverneur Yahia al-Ariani, pour le retrait des combattants de la ville n'ont pas abouti, a indiqué à l'AFP l'un des médiateurs engagés dans ces tractations.
"Les houthis insistent pour maintenir leurs hommes armés aux côtés des forces de sécurité et de l'armée à Ibb et dans la province (...) pour affronter les combattants d'Al-Qaïda et les empêcher de s'emparer de cette province", a ajouté le médiateur.
Des tribus d'Ibb, mobilisées contre la présence des rebelles chiites dans leur province, ont capturé "des dizaines de houthis", arrivés en renfort de Sanaa, selon des sources tribales.
La rapide expansion des houthis a accru la crainte d'un conflit ouvert avec Al-Qaïda, très actif dans le sud et le sud-est du Yémen. Al-Qaïda, qui recrute parmi les sunnites, majoritaires au Yémen, a juré de livrer une guerre sans merci aux rebelles chiites, issus de la communauté zaïdite majoritaire dans le nord du Yémen.
Syrie : Les États-Unis livrent des armes aux Kurdes de Kobané
L'armée américaine a annoncé dimanche soir avoir largué pour la première
fois des armes aux combattants kurdes qui défendent la ville syrienne
de Kobané, assiégée par le groupe État islamique (EI). Les armes, les
munitions et le matériel médical étaient fournis par les autorités
kurdes d'Irak, selon le centre de commandement américain pour le
Moyen-Orient et l'Asie centrale (Centcom).
"L'assistance militaire envoyée par des avions américains à l'aube sur Kobané était une bonne chose et nous remercions l'Amérique pour son soutien", a déclaré Redur Xelil, le porte-parole des Unités de protection du peuple (YPG). "Cela aura un impact positif sur les opérations militaires menées contre Daesh (acronyme en arabe de l'EI) et nous espérons en recevoir plus", a-t-il souligné, sans vouloir préciser les types d'armes reçues par les YPG.
Onze frappes ont été menées sur Kobané samedi et dimanche, portant à 135 le total des frappes visant à freiner la progression de l'EI dans et autour de la ville depuis fin septembre, précise le Centcom. "Combinées à une résistance continue sur le terrain", ces frappes ont "tué des centaines de combattants [de l'EI] et détruit ou endommagé" de nombreux équipements et positions de l'EI, ajoute le commandement, précisant que la situation dans la ville restait "fragile".
La bataille pour le contrôle de la troisième ville kurde de Syrie, où les djihadistes sont entrés le 6 octobre, continue à se mener rue après rue, s'apparentant à une guérilla urbaine. L'EI est parvenu à progresser un peu vers le centre, tandis que les Kurdes poussaient dans l'est, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Confrontés à une forte résistance, les djihadistes ont dépêché samedi de nouveaux renforts à Kobané, dont la prise serait un trophée stratégique et symbolique, sous l'oeil de dizaines de caméras filmant les combats depuis la frontière turque.
Les largages d'armes aux combattants kurdes pourraient être vus d'un mauvais oeil par la Turquie, alliée de la coalition visant à combattre l'EI en Irak et en Syrie. Les États-Unis et leurs alliés occidentaux pressent la Turquie de participer plus directement à la lutte contre l'EI à Kobané, mais Ankara est réticente à l'idée d'armer les Kurdes et d'intervenir militairement contre les djihadistes. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s'est engagé à renforcer la coopération avec les États-Unis contre l'EI, a encore rejeté dimanche les appels en ce sens. Il accuse le principal parti kurde en Syrie, le PYD, d'être une "organisation terroriste" liée au PKK turc, qui mène depuis trente ans une insurrection pour réclamer l'autonomie du sud-est de la Turquie. Le département d'État avait révélé jeudi que des responsables américains avaient rencontré le week-end dernier pour la première fois des Kurdes syriens du PYD.
Regrettant que les frappes aériennes ne ciblent que les djihadistes, la Coalition nationale syrienne, principale force d'opposition en exil, a réitéré ses demandes d'intervention étrangère contre le régime de Bachar el-Assad, qu'elle accuse dans un communiqué de "pratiquer le terrorisme d'État contre le peuple syrien".
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a pour sa part souligné, lors d'un déplacement à Doha où il s'est entretenu avec l'émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, qu'il ne fallait pas "choisir entre une dictature sanguinaire et un terrorisme assassin" en Syrie. "Il y a une volonté d'éradiquer le terrorisme, d'éradiquer les dictatures et de faire en sorte que l'opposition syrienne s'organise et soit soutenue par la communauté internationale", a-t-il assuré.
Dans sa lutte contre l'EI, la coalition tente d'assécher la manne financière que représente l'or noir pour les djihadistes et vise notamment les raffineries que l'organisation contrôle. Elle a encore mené une frappe ce week-end contre une raffinerie à Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie, selon le Centcom. La coalition lutte également contre l'EI en Irak, où les avions américains ont frappé des positions djihadistes près de Baïji (nord), non loin de la principale raffinerie de pétrole du pays, et autour du barrage stratégique de Mossoul (nord).
Les forces gouvernementales irakiennes peinent à reprendre le terrain perdu face aux djihadistes, qui contrôlent de larges pans du territoire, notamment dans le nord et l'ouest du pays, et ont revendiqué plusieurs attentats meurtriers dans la capitale au cours des derniers jours.
Dimanche, au moins 18 personnes ont péri dans un attentat suicide contre une mosquée chiite de Bagdad, un type d'attaque souvent attribuée aux djihadistes sunnites. Les frappes de la coalition fournissent depuis le 8 août un soutien essentiel à l'armée irakienne, incapable pendant des semaines d'enrayer la progression des djihadistes.
Aux faiblesses militaires venaient s'ajouter les blocages politiques qui ont retardé pendant plusieurs semaines les nominations des ministres de la Défense et de l'Intérieur. C'est cependant chose faite depuis samedi, le Parlement ayant approuvé la nomination de Khaled al-Obaidi à la Défense et de Mohammed al-Ghabbane à l'Intérieur. Le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi doit se rendre lundi à Téhéran pour tenter d'"unir les efforts de la région et du monde pour aider l'Irak dans sa guerre contre le groupe terroriste". L'Iran chiite, très hostile aux extrémistes sunnites de l'EI, dit apporter son aide à Bagdad pour combattre les djihadistes.
(20-10-2014)
"L'assistance militaire envoyée par des avions américains à l'aube sur Kobané était une bonne chose et nous remercions l'Amérique pour son soutien", a déclaré Redur Xelil, le porte-parole des Unités de protection du peuple (YPG). "Cela aura un impact positif sur les opérations militaires menées contre Daesh (acronyme en arabe de l'EI) et nous espérons en recevoir plus", a-t-il souligné, sans vouloir préciser les types d'armes reçues par les YPG.
Onze frappes ont été menées sur Kobané samedi et dimanche, portant à 135 le total des frappes visant à freiner la progression de l'EI dans et autour de la ville depuis fin septembre, précise le Centcom. "Combinées à une résistance continue sur le terrain", ces frappes ont "tué des centaines de combattants [de l'EI] et détruit ou endommagé" de nombreux équipements et positions de l'EI, ajoute le commandement, précisant que la situation dans la ville restait "fragile".
La bataille pour le contrôle de la troisième ville kurde de Syrie, où les djihadistes sont entrés le 6 octobre, continue à se mener rue après rue, s'apparentant à une guérilla urbaine. L'EI est parvenu à progresser un peu vers le centre, tandis que les Kurdes poussaient dans l'est, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Confrontés à une forte résistance, les djihadistes ont dépêché samedi de nouveaux renforts à Kobané, dont la prise serait un trophée stratégique et symbolique, sous l'oeil de dizaines de caméras filmant les combats depuis la frontière turque.
Les largages d'armes aux combattants kurdes pourraient être vus d'un mauvais oeil par la Turquie, alliée de la coalition visant à combattre l'EI en Irak et en Syrie. Les États-Unis et leurs alliés occidentaux pressent la Turquie de participer plus directement à la lutte contre l'EI à Kobané, mais Ankara est réticente à l'idée d'armer les Kurdes et d'intervenir militairement contre les djihadistes. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s'est engagé à renforcer la coopération avec les États-Unis contre l'EI, a encore rejeté dimanche les appels en ce sens. Il accuse le principal parti kurde en Syrie, le PYD, d'être une "organisation terroriste" liée au PKK turc, qui mène depuis trente ans une insurrection pour réclamer l'autonomie du sud-est de la Turquie. Le département d'État avait révélé jeudi que des responsables américains avaient rencontré le week-end dernier pour la première fois des Kurdes syriens du PYD.
Regrettant que les frappes aériennes ne ciblent que les djihadistes, la Coalition nationale syrienne, principale force d'opposition en exil, a réitéré ses demandes d'intervention étrangère contre le régime de Bachar el-Assad, qu'elle accuse dans un communiqué de "pratiquer le terrorisme d'État contre le peuple syrien".
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a pour sa part souligné, lors d'un déplacement à Doha où il s'est entretenu avec l'émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, qu'il ne fallait pas "choisir entre une dictature sanguinaire et un terrorisme assassin" en Syrie. "Il y a une volonté d'éradiquer le terrorisme, d'éradiquer les dictatures et de faire en sorte que l'opposition syrienne s'organise et soit soutenue par la communauté internationale", a-t-il assuré.
Dans sa lutte contre l'EI, la coalition tente d'assécher la manne financière que représente l'or noir pour les djihadistes et vise notamment les raffineries que l'organisation contrôle. Elle a encore mené une frappe ce week-end contre une raffinerie à Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie, selon le Centcom. La coalition lutte également contre l'EI en Irak, où les avions américains ont frappé des positions djihadistes près de Baïji (nord), non loin de la principale raffinerie de pétrole du pays, et autour du barrage stratégique de Mossoul (nord).
Les forces gouvernementales irakiennes peinent à reprendre le terrain perdu face aux djihadistes, qui contrôlent de larges pans du territoire, notamment dans le nord et l'ouest du pays, et ont revendiqué plusieurs attentats meurtriers dans la capitale au cours des derniers jours.
Dimanche, au moins 18 personnes ont péri dans un attentat suicide contre une mosquée chiite de Bagdad, un type d'attaque souvent attribuée aux djihadistes sunnites. Les frappes de la coalition fournissent depuis le 8 août un soutien essentiel à l'armée irakienne, incapable pendant des semaines d'enrayer la progression des djihadistes.
Aux faiblesses militaires venaient s'ajouter les blocages politiques qui ont retardé pendant plusieurs semaines les nominations des ministres de la Défense et de l'Intérieur. C'est cependant chose faite depuis samedi, le Parlement ayant approuvé la nomination de Khaled al-Obaidi à la Défense et de Mohammed al-Ghabbane à l'Intérieur. Le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi doit se rendre lundi à Téhéran pour tenter d'"unir les efforts de la région et du monde pour aider l'Irak dans sa guerre contre le groupe terroriste". L'Iran chiite, très hostile aux extrémistes sunnites de l'EI, dit apporter son aide à Bagdad pour combattre les djihadistes.
(20-10-2014)
Tunisie : Kairouan l'indécise à l'heure des Législatives (Stéphanie Wenger)
Un petit cortège de voitures
s'éloigne de Kairouan. Au bord de la route, les maisons sont couvertes
de guirlandes de piments rouges que l'on fait sécher après la récolte.
Hormis quelques coups de klaxon pour attirer l'attention des habitants
qui saluent parfois de la main, le passage est discret. Par les fenêtres
ouvertes, des drapeaux flottent au vent. Ils sont frappés du logo
d'Ennahda. Le parti islamiste qui a raflé ici près de 43 % des votes
lors des premières élections libres en 2011 est en campagne.
Les voitures quittent la route et
empruntent une piste ocre que longent des figuiers de barbarie. Un arrêt
minuté au milieu de nulle part : on distribue des tracts avec le numéro
de liste qu'il faudra cocher le jour J. Les deux candidats, têtes de
listes et députés sortants, Mahmoud Gouia et Farida Laabidi, échangent
quelques mots avec les habitants. "On est plutôt bien accueillis, mais
certains nous demandent pourquoi il n'y a pas d'eau, se plaignent de
l'état des routes, reconnaît Farida Laabidi. On explique que la
Constitution, la mise en place de l'instance électorale nous a pris du
temps. Nous avons passé presque trois ans au pouvoir, il est normal que
l'on soit critiqués."
Des candidats pris à parti
Puis le cortège repart, direction
Bir Jdid, un autre village. Sur la rue principale, une mosquée, quelques
échoppes et un café. Candidats et militants ont prévu d'y rencontrer
les habitants. "Vive Béji !" lance un homme au passage du petit groupe.
Il fait référence à Béji Caied Essebsi, le leader de Nidaa Tounès,
principal parti opposé à Ennahda. Un militant évacue l'incident :"Ils
s'imaginent que Béji va augmenter le prix du vin..."
Les chaises sont installées en
cercle, mais, avant même que la discussion ne commence, un jeune client
proteste : cette rencontre constitue une réunion politique et n'a pas
été autorisée. Sûrs de leur droit, les candidats préfèrent pourtant
éviter les tensions et se préparent à partir. Si Salah a pourtant des
choses à dire aux députés sortants : "Tout ce qu'on demande, c'est l'eau
courante dans le village. L'école primaire n'en a pas et il n'y a pas
d'électricité pour faire fonctionner un puits." C'était déjà le cas il y
a trois ans, précise le vieil homme de 64 ans : "On doit aller à 6
kilomètres pour chercher de l'eau."
Pris à partie, les candidats se
justifient, expliquent qu'il leur était difficile d'agir. Que leur
mandat a été consacré à la Constitution, une tâche immense. Si Salah est
presque convaincu : "C'est vrai qu'il y a encore beaucoup de
corruption, l'ancien régime est toujours en place et a empêché Ennahda
de faire son travail... Il faut patienter." Il ne sait pas encore pour
qui il votera dans une semaine.
Une ville délaissée
Retour à Kairouan et changement de
décor. Un magasin de meubles dans le centre-ville. Nous sommes chez
l'oncle de Makram. Le jeune homme et ses amis ont presque tous voté pour
le parti islamiste en 2011. Ce ne sera pas le cas en 2014. Makram, la
vingtaine, est prof de sport mais n'a pas trouvé de poste et gère un
café qu'il a monté grâce à l'aide de sa famille. "Je n'ai pas voulu
tomber dans le piège du chômage, mais d'autres n'ont pas cette chance",
commente-t-il. "Ennahda a été un recul en arrière. Ils sont trop
conservateurs, ont accusé beaucoup de Tunisiens d'être des mécréants."
Il milite aujourd'hui pour Afek Tounes, un parti libéral, convaincu que
ce parti reconnaît "une vraie valeur à la jeunesse".
À regarder les chiffres, Kairouan,
la troisième ville du pays, et son gouvernorat sont dans une situation
préoccupante : le taux de pauvreté est supérieur d'un tiers à la moyenne
nationale. Les offres d'emploi sont quasi inexistantes. La ville
souffre d'être enclavée, pourtant Sousse et la côte ne sont qu'à 60
kilomètres. Beaucoup trouvent donc du travail ailleurs : le taux de
chômage est égal à la moyenne nationale.
Pas un cinéma dans la ville ni un
jardin public, se plaint aussi le groupe d'amis. Yehyia est cadreur, il
travaille à Tunis. "J'ai voté Ennahda en 2011, à cause de leur passé et
de leur programme. Je pensais qu'ils nous débarrasseraient des membres
de l'ancien régime." À sa gauche, Anis aussi en veut au parti islamiste
qui a dirigé la coalition au pouvoir pendant trois ans : "J'avais
confiance, j'attendais qu'ils relèvent l'économie." Le jeune homme qui a
étudié la pharmacie en Roumanie travaille désormais dans l'officine de
son père. Son choix a aussi été idéologique en 2011. "Je suis
islamophile", explique-t-il. "Mais je les rends responsables de
l'apparition du terrorisme. Rached Ghannouchi s'est adressé aux
salafistes en disant nos enfants. Nos forces de l'ordre ont été
attaquées." À part Makram qui milite pour Afek Tounes, les autres ne
savent pas pour qui voter, mais ce ne sera pour aucun des deux grands
partis, Ennahda ou Nidaa Tounes.
Salafistes et charia
Miled, la cinquantaine, a aussi voté
Ennahda en 2011. Lui est un déçu du parti islamiste, mais pour des
raisons opposées : "Les questions de vie quotidienne sont importantes,
mais c'est la religion qui m'intéresse le plus." Selon lui, le parti a
abandonné ce terrain : "Ennahda voulait baser la Constitution et la loi
sur la charia, mais l'opposition n'a pas accepté, et ils ont cédé."
En mai 2012, Kairouan accueille le
congrès fondateur d'Ansar al-Charia, l'organisation salafiste. L'endroit
n'a pas été choisi au hasard. Kairouan est une des villes saintes de
l'islam. Quelques milliers de jeunes hommes, barbes fournies et vêtus de
kamis, débarquent dans l'enceinte de la ville. Les murs de la médina
gardent à certains endroits des pochoirs de drapeaux noirs frappés de la
chahada, la profession de foi musulmane. L'étendard est connu
aujourd'hui comme le drapeau de l'organisation État islamique. En 2013,
le Congrès de l'organisation n'est pas autorisé par le gouvernement
d'Ali Larayedh, Premier ministre d'Ennahda. L'organisation sera classée
terroriste en août 2013. Une décision que Miled condamne : "Tous ne sont
pas terroristes, Ennahda a été trop dur avec les salafistes." Il tient à
se déplacer le jour des élections, votera sans doute blanc. Même déçu,
il concède : "Si je vote, ce sera pour Ennahda, c'est le seul parti qui
n'écarte pas la religion de la vie publique, mais j'attends qu'elle
retrouve sa place."
En mai 2012, lorsque les salafistes
débarquent à Kairouan, Moataz, lui, préfère quitter la ville. Il
reconnaît avoir été inquiet. Depuis sa création au printemps 2012, il
est impliqué dans Nidaa Tounes, le parti créé par Béji Caied Essebsi, 87
ans, ministre sous Bourguiba, président du Parlement sous Ben Ali, et
aujourd'hui principal leader de l'opposition à Ennahda. Il n'a pas voté
en 2011 : "Je n'étais pas convaincu par les autres partis, les zéros
virgules [en référence au faible score qu'ils ont obtenu, NDLR] vont
commettre les mêmes erreurs : seul Nidaa est capable de battre Ennahda.
Ceux-ci ont joué sur la peur de l'ancien régime, se sont posés en
victimes ou ont parlé au nom des pauvres, mais aujourd'hui le masque est
tombé."
Retour de l'ancien régime
À Kairouan, 61 listes s'affronteront
le 26 octobre prochain pour 9 sièges à l'Assemblée. La plupart sont
inconnues, leur nombre très important accroît la confusion des
Kairouannais. "Avec des listes éparpillées, c'est le plus fort qui va
gagner", juge Inès, psychiatre. Elle ne votera pas pour Ennahda cette
fois-ci, mais pas non plus pour Nidaa Tounes : "Il y a des têtes que je
ne veux pas revoir. Pour eux comme pour la plupart des partis, à part
être anti Ennahda, le programme n'est pas clair. Ennahda a fait des
erreurs, mais on leur a mis beaucoup de bâtons dans les roues."
Sur un mur d'école, un quadrillage
de peinture noire, un homme vient de badigeonner une affiche de colle
blanche, dans une des cases juste en dessous, le programme du parti de
la modernité. Il se présente : Abderraouf Bazaoui, avocat président du
parti et tête de liste. Il raconte ses années dans les structures du
RCD, le parti de Ben Ali. Ses mandats de député de Kairouan, puis sa
mise au placard lorsqu'il perd les élections du comité central,
frauduleuses selon lui. Plusieurs cadres de l'ancien régime se sont
portés candidats pour ces élections. À Kairouan, le nom de Mohamed
Ghariani, originaire de la ville, est souvent prononcé. L'ancien
secrétaire du RCD ne se présente sur aucune liste, mais il a été
"recruté" par Nidaa Tounes, plus précisément comme conseiller politique
de Béji Caied Essebsi, son président. Un ralliement qui fait des remous à
l'intérieur même du parti. "Ghariani a tout un carnet d'adresses qui
peut être très utile à Nidaa", estime Abderraouf Bazaoui.
Abdel est un guide non accrédité par
le ministère, un de ceux qui abordent les touristes, comme un habitant
dévoué qui se propose de les orienter, puis finit par monnayer ses
services. Il vient de repérer un groupe de motards italiens qui achève
une excursion dans le sud et tente d'attirer leur attention. "J'ai vendu
des tapis pendant 21 ans, depuis 2013, le tourisme est mort, c'est
fini. Tout le monde a voté pour Ennahda, on croyait qu'ils étaient propres.
Il n'y a plus de travail. Le prix du kilo de viande a doublé ! Je suis
perdu avec toutes ces listes. Je vais voter Béji car il connaît bien les
Tunisiens, il a de l'expérience depuis Bourguiba. De toute façon, nous
ne sommes plus au temps de Ben Ali. On choisit quelqu'un pour cinq ans ;
si ça va, il continue. Sinon, il s'en va..."
dimanche 19 octobre 2014
Palestine : AL-Quds au cœur de la Palestine et de la nation. Soutien à la résistance maqdisie palestinienne
La
bataille sur la souveraineté de la mosquée al-Aqsa, et sur la ville
d’al-Quds par extension, est-elle engagée ? C’est ce que semblent
prouver les récentes mesures prises par l’occupation, profitant des
fêtes juives, pour fixer de nouvelles règles, la première étant
l’instauration de la souveraineté sioniste sur un des lieux saints les
plus prestigieux du monde arabo-musulman. Profitant des guerres
inter-arabes, de la nouvelle guerre déclenchée par les impérialismes
contre la région, sous couvert de combattre « Daesh », et de la
soumission de l’Autorité palestinienne à la « communauté
internationale », les autorités de l’occupation ont lancé une véritable
guerre contre la présence palestinienne dans al-Quds et notamment dans
la mosquée al-Aqsa. Ce faisant, elles se vengent de la défaite cuisante
de l’entité coloniale que la résistance palestinienne a asséné à Gaza,
au cours des mois de juillet et août, en prenant pour cible les
Maqdissis, les femmes et les hommes, les jeunes et les enfants. Des
rapports alarmants signalent la torture des enfants palestiniens dans
les prisons et les centres d’arrestations et le nombre des Palestiniens
arrêtés au cours de ces derniers mois montre que, même sans la
couverture arabe et musulmane requise, les Maqdissis ont décidé de
résister et d’affronter l’occupant, sur chaque parcelle de la ville
d’al-Quds, et dans chaque maison. Le visage hideux de la colonie
sioniste n’est plus à démontrer. Le calme colonial ne règne pas sur la
ville d’al-Quds.
I - Al-Quds occupée : asphyxie et purification ethnico-religieuse
L’entité
coloniale poursuit ses crimes en chassant les bédouins palestiniens de
la région maqdissie, pour agrandir ses colonies de peuplement et
entièrement judaïser la région d’al-Quds. Les bédouins palestiniens
furent déjà expulsés en 1948 de la région d’al-Naqab, après son
occupation. Les autorités sionistes planifient d’étendre la zone
coloniale A1 et d’expulser 15000 Palestiniens qui y vivent vers la
région d’Ariha, et encercler la ville d’al-Quds par une présence juive
massive. La zone A1 visée a une superficie de 12 kms2, et les autorités
coloniales y ont déjà détruit plus de 23 villages bédouins, soit 350
maisons et de nombreuses écoles ont été fermées.
Les
colons protégés par la police de l’occupation s’emparent le 30
septembre de 10 immeubles et maisons dans le quartier de Selwan,
appartenant aux familles Beydoun, Karaki, Abu Sbeih, Zawahra, Abbassi,
Khayat, Qara’in, Yamani.
L’occupant
oblige un Maqdissi à démolir sa maison, dans la quartier Soueih, région
de Ras al-Amoud, près de la mosquée al-Aqsa, sous le prétexte que la
maison n’a pas été autorisée par l’occupation.
L’administration
coloniale a l’intention de construire 600 unités d’habitation dans les
colonies installées dans al-Quds, Maale Adumim et Gilo, Neve Yakob et
Pesgat Zeev, Har Homa.
Les tombes fictives :
depuis plusieurs années, les autorités de l’occupation construisent un
peu partout sur la terre de Palestine des « tombes fictives » pour
prétendre que les Juifs ont habité et sont morts en Palestine occupée.
La dernière en date de cette falsification historique est la plantation
de tombes fictives sur le terrain Saloudha, prétendant qu’il est un
cimetière juif. Ce terrain de 34 dunums appartenant au waqf musulman est
menacé d’expropriation, depuis les années 80. Le 28 septembre, un
groupe de colons tente de planter des tombes fictives dans le quartier
Wadi Rababa, à Selwan, au sud de la mosquée al-Aqsa. En parallèle,
l’occupant détruit les tombes des musulmans comme il l’a fait le 21
septembre en détruisant 20 tombes appartenant à des familles maqdissies
dans le cimetière Youssefiya, près de la porte al-Asbat.
Le
chercheur maqdissi, Hayel Soundouqa a déclaré que les autorités de
l’occupation ont acceléré la judaïsation dans l’ancienne ville
d’al-Quds. 170 unités de colonisation se trouvent à l’intérieur de la
ville intra-muros, avec 4500 colons. Les Maqdissis sont par contre
pourchassés et leurs maisons démolies.
Le
président de l’Union des parents d’élèves dans la ville d’al-Quds,
Abdel Karim Lafi a mis en garde contre la détérioration des écoles, au
niveau des bâtiments et du programme scolaire imposé par l’occupation.
Il a signalé le manque de 3055 classes dans les écoles d’al-Quds, et
depuis l’année scolaire 2011-2012, les programmes scolaires ont été
modifiés pour correspondre à l’idéologie de l’occupation. Des pressions
sont exercées sur les directions des écoles palestiniennes pour qu’elles
adoptent les programmes sionistes. Il a de même dénoncé la répression
des enfants et élèves, qui sont assassinés (Mohammad Abu Khdayr,
Mohammad Sonoqrot et Malak Abu Sanina) ou arrêtés.
II – Al-Quds occupée : répression
Un
sondage d’opinion parmi les sionistes montre que 84% d’entre eux
appuient la fermeture de la mosquée al-Aqsa face aux fidèles musulmans
lors des fêtes juives, c’est-à-dire lorsque les sionistes profanent la
mosquée. Le ministre de l’intérieur dans la colonie menace de fermer la
mosquée face aux fidèles, pour la première fois depuis son occupation en
1967.
Des
responsables du mouvement islamique dans les territoires occupés en 48
ont déclaré que des parties arabes ont récemment fait pression sur leur
mouvement et proposé de cesser les cours dispensés dans la mosquée
al-Aqsa (Massateb al-‘ilm, programme d’études qui assure une présence
permanente dans la mosquée, en vue de la protéger contre les colons) en
contrepartie de reculer le moment du partage de la mosquée. Ces parties
arabes non spécifiées agissent pour le compte de l’occupation. Elles ne
font que répéter l’intervention des « parties arabes » lors de la
révolution de 36-39, qui a abouti à faire avorter la révolution contre
les Britanniques et les sionistes à la fois.
Le
premier ministre sioniste, Netanyahu, réclame une main de fer contre
les Palestiniens, accusés de troubler la tranquillité de l’institution
occupante. En réunion avec la police coloniale, il a réclamé une
répression plus féroce contre les jeunes et les enfants, et les
manifestations et marches qui se sont multipliées ces derniers mois.
Juste après, les policiers ont attaqué les fidèles dans la mosquée
al-Aqsa, et ont profané la mosquée al-Qibali qui s’y trouve, en lançant
des grenades sur les fidèles. De violents affrontements ont eu lieu à
l’intérieur de la mosquée, où les Palestiniens ont résisté autant que
possible.
Parmi
les prisonniers maqdissis détenus, Samer et Shirine Issawi. Samer
Issawi avait mené la plus longue grève de la faim pour réclamer sa
libération (272 jours), et Shirine, sa sœur, ancienne détenue et avocat.
Le 23 juin dernier, Samer et Shirine Issawi sont arrêtés dans le cadre
de la répression sauvage qui a touché la ville d’al-Quds et plusieurs
villes de la Cisjordanie, avant et après l’agression contre Gaza.
Aujour’hui, l’état de santé de Samer Issawi est en train de se
détériorer.
Amjad
Abou Mos’ab, président du comité des familles des prisonniers dans la
ville occupée d’al-Quds a signalé que depuis l’assassinat du jeune
Mohammad Abu Khdayr, 700 Maqdissis ont été arrêtés, et 120 d’entre eux
sont toujours détenus et ceux qui ont été libérés sont souvent sous
ordre administratif de détention à domicile. Il a rappelé qu’il y a 270
prisonniers maqdissis, dont 36 condamnés à la perpétité, et 5 condamnés à
plus de 20 ans de prison, et parmi ces prisonniers, deux femmes et 250
enfants (fin septembre).
Un
enfant âgé de 9 ans est arrêté le 24 septembre dans le quartier Jabal
Zaytoun, accusé de lancer des pierres sur un véhicule de colons.
L’enfant Mohamad Khaled Zaghal, 11 ans, a également été arrêté après que
des colons aient tenté de l’enlever. L’enfant a été accusé de lancer
des pierres. Les forces armées sionistes ont reconnu avoir arrêté
pendant une semaine du mois de septembre 64 Maqdissis, dont 53 mineurs.
Les
forces de l’occupation arrête le 7 octobre 6 jeunes Maqdissis près de
la porte Hatta, qui donne accès à la mosquée al-Aqsa. Elles ont
également arrêté le jeune Louay Rajabi, à Selwan, qui fut lourdement
tabassé. Deux autres jeunes Ali Daana et Mohammad Dweik, âgés de 19 ans,
ont été arrêtés à Selwan. Le 9 octobre, le jeune Mrad Ashhab de la
vieille ville d’al-Quds et l’enfant Abdel Rahim Khatib (15 ans) sont
arrêtés. Le 20 septembre, deux journalistes, Ahmad Barahma et Riad
Qadria sont arrêtés au barrage « Zaïm » à l’est de la ville d’al-Quds,
et brutalement frappés alors qu’ils organisaient une tournée de
journalistes. Le 21 septembre, trois femmes sont arrêtées dans la
mosquée al-Aqsa après avoir glorifié Allah le Très-Haut lors du passage
de colons qui profanaient la mosquée.
Le
12 octobre, quatre Maqdissis sont arrêtés à She’fat, au nord d’al-Quds,
pour « jets de pierre », disent les sionistes. Le 13 du même mois, un
enfant de 15 ans est arrêté dans la vieille ville pour le même motif.
Un colon « israélien » écrase sciemment le 25/9 l’enfant maqdissi Adam Rishq, âgé de 10 ans, à Selwan.
La
pratique d’éloigner des fidèles de la mosquée al-Aqsa ou des Maqdissis
de la ville d’al-Quds se poursuit : le 13 octobre, Nihad Zghayar a été
éloigné pour une durée de deux mois de sa mosquée.
Les
forces de l’occupation poursuivent les cars transportant les fidèles se
dirigeant des villes et villages de la Palestine occupée en 48 vers
al-Quds et la mosquée al-Aqsa. Le 17 septembre, un car en provenance de
la ville de Sakhnine en Galilée est arrêté et les Palestiniens sommés
d’en descendre. Après leur refus, le car est encerclé pendant 5 heures
et empêché de poursuivre sa route.
Le
24 septembre, jour prévu pour la profanation de la mosquée al-Aqsa par
les sionistes, les forces armées sionistes investissent la mosquée et
tirent sur les fidèles, faisant 30 blessés.
III - Al-Quds occupée : les lieux saints
La
mosquée al-Aqsa est en cours de judaïsation. Les occupants procèdent à
son partage entre musulmans et juifs, dans le temps et dans l’espace,
comme ils ont fait pour la mosquée al-Ibrahimi dans la ville
d’al-Khalil. La police de l’occupant réprime les fidèles, notamment lors
des fêtes juives, période pendant laquelle l’entité coloniale a décidé
que ce sont les juifs qui doivent s’y trouver. C’est ainsi que tout au
long de la première moitié du mois d’octobre, les forces sécuritaires de
l’entité coloniale ont interdit aux fidèles d’entrer dans leur mosquée.
Mais ces derniers ont refusé l’ordre colonial et ont affronté les
sionistes, aux alentours et à l’intérieur même de la mosquée. Les forces
sécuritaires de l’occupation ont encerclé pendant plusieurs jours la
mosquée pour empêcher les fidèles d’y prier, surtout les hommes de moins
de 60 ans et les femmes de tout âge.
La
mosquée al-Qibali est envahie par les forces coloniales, ses fenêtres
en verre sont brisées et les bombes sonores et brûlantes sont lancées
contre les fidèles, blessant une vingtaine d’entre eux et incendiant des
tapis. Après être parvenues à chasser tous les fidèles de la mosquée,
les forces coloniales de l’occupation autorisent 70 colons à profaner la
mosquée.
Le
9 octobre, des dizaines de colons envahissent le quartier Hawsh
Shehabi, à proximité de la mosquée al-Aqsa, pour pratiquer des rituels
talmudiques.
Au
même moment, la police de l’occupation confisquait les cartes
d’identité d’un grand nombre de jeunes, qui devaient aller les récupérer
au poste d’interrogatoire d’al-Moskobiyya. Le 10 octobre, les fidèles
ont été obligés à accomplir les prières sur l’asphalte, devant la
mosquée al-Aqsa, qui leur fut interdite.
Le
13 octobre, les forces de l’occupation interdisent, dès l’aube, aux
fidèles d’entrer dans leur mosquée, fermant toutes les portes y
conduisant, pendant qu’elles permettaient à 158 colons dirigés par le
député fasciste Moshe Feglin de la profaner. Elles avaient d’abord tenu à
expulser tous les fidèles restés dans la mosquée pendant la nuit, et
coupé le courant électrique dans la mosquée al-Qibali.
Le
14 octobre, 30 membres des services sécuritaires sionistes et 200
colons profanent la mosquée, en entrant du côté de la porte de
Maghariba. Ils sont reçus par des « Allah Akbar » des fidèles, qui
étaient présents dans la mosquée.
L’entité
sioniste envisage de transformer les places à l’intérieur de la mosquée
al-Aqsa (appelée communément esplanade des mosquées) en un espace
public, placé sous l’autorité de la municipalité de l’occupation, afin
que les touristes et colons religieux puissent y entrer en toute
liberté. Cet espace « public » sera notamment envahi par différentes
constructions religieuses juives, prélude à la profanation régulière de
la mosquée. C’est ce plan que les sionistes veulent faire accepter par
les Palestiniens, par les armes et la répression.
« L’occupant
prépare un scénario clair, en faisant entrer les colons juifs et les
touristes étrangers dans la mosquée al-Aqsa » dit Abu Layl, second
vice-président du mouvement islamique dans les territoires occupés en
48. « Les tourites étrangers semblent être formés à ces événements, ce
qui signifie qu’ils font partie du complot, car des touristes normaux
fuient les troubles mais ceux-ci s’arrêtent pour prendre des photos »
(24 septembre)
Profanation
de la mosquée al-Aqsa par 117 colons le 24 septembre et 217 colons le
30/9, par 152 membres des services sécuritaires sionistes le 22
septembre et le 23/9, les femmes sont interdites d’entrer dans leur
mosquée.
Sheikh
Najeh Bkayrat, précédent directeur de la mosquée al-Aqsa, a dénoncé les
tunnels construits autour et sous la mosquée al-Aqsa, affirmant que le
creusement des tunnels falsifie et menace l’histoire et détruit les
vestiges musulmans et palestiniens, et que ces tunnels bafouent l’accord
de La Haye de 1951 qui stipule que l’occupant ne doit pas modifier le
caractère humain et civilisationnel des les terres occupées.
IV - Al-Quds occupée : résistance palestinienne
De
nombreuses opérations de jets de pierre contre les colons et contre le
tram ont lieu depuis plusieurs mois. La direction du tram a décidé de
réduire les voitures en circulation, 14 voitures ayant été supprimées
sur les 23. D’après le quotidien sioniste Haaretz, la compagnie du tram a
subi de lourdes pertes, et les colons craignent de s’en servir pour
leurs déplacements. De même, le tourisme sioniste est en baisse, depuis
deux mois.
Le
quotidien sioniste Haaretz mentionne dans un article que les
affrontements permanents dans la ville d’al-Quds tracent « une ligne de
la peur » et que les Maqdissis ont tracé une ligne séparant les deux
parties de la ville, avec les jets de pierre, puisque 100 « incidents »
de jets de pierre ont été signalés sur le tram qui transporte les
colons. De son côté, le maire de la municipalité de l’occupation, Nir
Barakat a souhaité cacher les informations relatives aux jets de pierre
contre le tram, pour ne pas apeurer les colons.
Des soldats et des garde-frontières ont été blessés le 11 octobre par les pierres lancées par les jeunes Maqdissis.
Le
haut comité de suivi des masses arabes dans les territoires occupés en
1948 a appelé à une mobilisation générale le mercredi 15 octobre, afin
d’empêcher les colons de profaner la mosquée al-Aqsa. La marche
spectaculaire des Palestiniens a permis l’ouverture des portes de la
mosquée, fermées par l’occupant.
Pour
empêcher les colons de profaner la mosquée al-Aqsa à la date du 24
septembre, des centaines de fidèles y entrent pour la prière du ‘isha et
y restent toute la nuit, parmi eux des dirigeants du mouvement
islamique des territoires occupés en 48. Pendant plusieurs jours, les
fidèles musulmans ont pris place dans les pourtours de la mosquée
al-Aqsa qui leur est interdite pour accomplir leurs prières, devant les
barrages installés par les forces armées sionistes.
Khaled
al-Batch, dirigeant au mouvement du Jihad islamique en Palestine, a
déclaré que ce qui se déroule actuellement dans la ville d’al-Quds et la
mosquée al-Aqsa est un défi lancé à la nation arabo-islamique. Quant à
Khalil al-Hayya, dirigeant au mouvement Hamas, il a affirmé que la
recrudescence des attaques sionistes contre la mosquée al-Aqsa va
accroître la fermeté et la volonté des Palestiniens à la défendre et la
protéger. De son côté, le secrétaire général adjoint du mouvement du
Jihad islamique en Palestine, Ziyad Nakhalé, a déclaré que la mosquée
al-Aqsa représente la ligne directrice du combat contre le projet
« israélien ». Il a insisté sur la nécessité de se mobiliser pour que la
libération d’al-Quds et de la Palestine soit la ligne directrice de
l’unité de la nation.
Le
10 octobre, les jeunes étudiants d’Abu Dis lancent des pierres contre
les soldats de l’occupation, venus les provoquer aux abords de
l’Université. Des affrontements ont suivi.
Le
bloc islamique dans les universités en Cisjordanie (bloc du Hamas)
lance la campagne « Etudiants pour al-Aqsa » pour soutenir et défendre
la mosquée.
Sheikh
Ikrima Sabri réclame le maintien des institutions palestiniennes dans
la ville d’al-Quds, qui ont tendance depuis plusieurs années à
s’installer à Ramallah, pour fuir la répression coloniale. Pour lui,
cette répression vise à judaïser la ville d’al-Quds en la vidant de
toute présence palestinienne.
"Baladi"
N°13 – octobre 2014
Moyen-Orient : La Turquie résiste aux appels à la lutte antijadiste, au grand dam de ses alliés
La Turquie continue à faire la sourde oreille à ses alliés qui la
pressent de jouer un rôle plus actif dans la lutte contre la menace
jihadiste, au risque de voir se détériorer un peu plus son image déjà
écornée par les récentes dérives de l'ère Erdogan.
La guerre qui ravage la Syrie a placé Ankara au banc des accusés. Le refus de son gouvernement de voler au secours de la ville syrienne kurde de Kobané, assiégée par le groupe Etat islamique (EI) à une poignée de kilomètres de sa frontière, lui vaut depuis quelques semaines incompréhensions, critiques et menaces.
Mais la Turquie refuse obstinément d'ouvrir sa base aérienne d'Incirlik (sud) aux avions de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis qui bombardent l'EI, et encore plus d'engager militairement ses propres troupes.
Son Premier ministre islamo-conservateur, Ahmet Davutoglu, a répété cette semaine qu'il ne cèderait pas aux appels à l'aide lancés à son pays. "Tout ceci n'a rien à voir avec le sort de Kobané. Il ne s'agit que de faire pression sur la Turquie grâce à Kobané", a-t-il dit, "mais la Turquie n'a aucun goût pour les aventures".
Passablement irrité par les reproches de ses principaux alliés, M. Davutoglu s'est permis de leur rappeler leurs propres ratés dans la lutte contre les jihadistes, et que son pays accueillait déjà plus d'un million et demi de réfugiés syriens.
"Personne n'a le droit de nous faire la leçon", a-t-il lancé.
Comme le soulignent les analystes, Ankara a toutes les raisons de ne pas s'engager dans une opération militaire à l'issue improbable chez ses voisins syrien ou irakien.
Une guerre contre les jihadistes "serait désastreuse pour la Turquie", estime Hugh Pope, de l'ONG International Crisis Group. "Ses frontières sont poreuses, elle est vulnérable à une attaque terroriste et une partie significative de son électorat sunnite et conservateur ne considère pas l'EI comme un ennemi", souligne-t-il.
"Les pays occidentaux devraient s'abstenir de forcer la Turquie à intervenir pour sauver la Syrie s'ils ne veulent pas découvrir un beau matin que la Turquie a été engloutie dans le bourbier syrien", insiste M. Pope.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a posé une série de conditions très strictes à une éventuelle opération militaire, notamment la création d'une zone-tampon doublée d'une zone d'exclusion aérienne dans le nord de la Syrie.
Mais surtout, il rappelle à chaque occasion que l'objectif numéro 1 de toute intervention doit être la chute du président syrien Bachar al-Assad, sa bête noire.
"La chute d'Assad n'est clairement pas une priorité des Occidentaux", relève Marc Pierini, analyste à la fondation Carnegie Europe et ex-ambassadeur de l'Union européenne en Turquie, et la zone d'exclusion aérienne "une bonne idée d'autrefois".
Derrière ses réticences à s'engager contre l'EI se cache aussi la volonté d'Ankara de ne pas renforcer la main des Kurdes de Syrie, à la pointe du combat antijihadiste et par ricochet leurs "frères" turcs du Parti des travailleurs du kurdistan (PKK), qui mènent une guérilla sécessionniste en Turquie depuis 1984.
Ces derniers jours, M. Erdogan a ainsi mis le PKK et l'EI dans le même sac "terroriste", alors même que Washington se rapproche des Kurdes syriens.
"Les réalités politiques de la région changent vite et offrent de nouvelles opportunités", juge M. Pierini, notamment celle d'un rapprochement entre Turcs et Kurdes de Syrie. "Une telle alliance protégerait le processus de paix de la Turquie avec +ses+ Kurdes et la prémunirait à sa frontière de la menace de l'EI".
Mais dans le climat actuel, beaucoup doutent que la Turquie accepte un tel revirement et encore plus qu'elle cède aux pressions de ses alliés de l'Otan.
Depuis la répression de la fronde antigouvernementale de juin 2013, l'image de M. Erdogan a pâlit chez les Occidentaux, qui s'inquiètent de sa dérive autoritaire et islamiste. Et sa sortie, cette semaine, contre les nouveaux "Lawrence d'Arabie" qui déstabilisent la région et son pays e les a pas rassurés.
"La participation de la Turquie à la coalition (...) souligne une nouvelle fois l'appartenance problématique de ce pays à l'Otan", juge l'éditorialiste du quotidien d'opposition Zaman, Lale Kemal.
"Le refus d'autoriser l'accès à sa base d'Incirlik (...) est désormais une question de fierté", conclut-elle, "Ankara ne veut pas être vue comme cédant à la pression américaine".
(18-10-2014)
La guerre qui ravage la Syrie a placé Ankara au banc des accusés. Le refus de son gouvernement de voler au secours de la ville syrienne kurde de Kobané, assiégée par le groupe Etat islamique (EI) à une poignée de kilomètres de sa frontière, lui vaut depuis quelques semaines incompréhensions, critiques et menaces.
Mais la Turquie refuse obstinément d'ouvrir sa base aérienne d'Incirlik (sud) aux avions de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis qui bombardent l'EI, et encore plus d'engager militairement ses propres troupes.
Son Premier ministre islamo-conservateur, Ahmet Davutoglu, a répété cette semaine qu'il ne cèderait pas aux appels à l'aide lancés à son pays. "Tout ceci n'a rien à voir avec le sort de Kobané. Il ne s'agit que de faire pression sur la Turquie grâce à Kobané", a-t-il dit, "mais la Turquie n'a aucun goût pour les aventures".
Passablement irrité par les reproches de ses principaux alliés, M. Davutoglu s'est permis de leur rappeler leurs propres ratés dans la lutte contre les jihadistes, et que son pays accueillait déjà plus d'un million et demi de réfugiés syriens.
"Personne n'a le droit de nous faire la leçon", a-t-il lancé.
Comme le soulignent les analystes, Ankara a toutes les raisons de ne pas s'engager dans une opération militaire à l'issue improbable chez ses voisins syrien ou irakien.
Une guerre contre les jihadistes "serait désastreuse pour la Turquie", estime Hugh Pope, de l'ONG International Crisis Group. "Ses frontières sont poreuses, elle est vulnérable à une attaque terroriste et une partie significative de son électorat sunnite et conservateur ne considère pas l'EI comme un ennemi", souligne-t-il.
"Les pays occidentaux devraient s'abstenir de forcer la Turquie à intervenir pour sauver la Syrie s'ils ne veulent pas découvrir un beau matin que la Turquie a été engloutie dans le bourbier syrien", insiste M. Pope.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a posé une série de conditions très strictes à une éventuelle opération militaire, notamment la création d'une zone-tampon doublée d'une zone d'exclusion aérienne dans le nord de la Syrie.
Mais surtout, il rappelle à chaque occasion que l'objectif numéro 1 de toute intervention doit être la chute du président syrien Bachar al-Assad, sa bête noire.
"La chute d'Assad n'est clairement pas une priorité des Occidentaux", relève Marc Pierini, analyste à la fondation Carnegie Europe et ex-ambassadeur de l'Union européenne en Turquie, et la zone d'exclusion aérienne "une bonne idée d'autrefois".
Derrière ses réticences à s'engager contre l'EI se cache aussi la volonté d'Ankara de ne pas renforcer la main des Kurdes de Syrie, à la pointe du combat antijihadiste et par ricochet leurs "frères" turcs du Parti des travailleurs du kurdistan (PKK), qui mènent une guérilla sécessionniste en Turquie depuis 1984.
Ces derniers jours, M. Erdogan a ainsi mis le PKK et l'EI dans le même sac "terroriste", alors même que Washington se rapproche des Kurdes syriens.
"Les réalités politiques de la région changent vite et offrent de nouvelles opportunités", juge M. Pierini, notamment celle d'un rapprochement entre Turcs et Kurdes de Syrie. "Une telle alliance protégerait le processus de paix de la Turquie avec +ses+ Kurdes et la prémunirait à sa frontière de la menace de l'EI".
Mais dans le climat actuel, beaucoup doutent que la Turquie accepte un tel revirement et encore plus qu'elle cède aux pressions de ses alliés de l'Otan.
Depuis la répression de la fronde antigouvernementale de juin 2013, l'image de M. Erdogan a pâlit chez les Occidentaux, qui s'inquiètent de sa dérive autoritaire et islamiste. Et sa sortie, cette semaine, contre les nouveaux "Lawrence d'Arabie" qui déstabilisent la région et son pays e les a pas rassurés.
"La participation de la Turquie à la coalition (...) souligne une nouvelle fois l'appartenance problématique de ce pays à l'Otan", juge l'éditorialiste du quotidien d'opposition Zaman, Lale Kemal.
"Le refus d'autoriser l'accès à sa base d'Incirlik (...) est désormais une question de fierté", conclut-elle, "Ankara ne veut pas être vue comme cédant à la pression américaine".
(18-10-2014)
Irak : Les ministres de la Défense et de l'Intérieur approuvés
Le Parlement irakien a approuvé samedi la nomination d'un musulman
sunnite comme ministre de la Défense et d'un chiite comme ministre de
l'Intérieur, a annoncé la télévision publique, dans le cadre de la
constitution d'un gouvernement plus représentatif à opposer aux insurgés
de l'Etat islamique.
Le portefeuille de la Défense est attribué à Khaled al Obeidi, un sunnite de Mossoul, ville du nord de l'Irak passée sous le contrôle de l'Etat islamique.
Le portefeuille de l'Intérieur échoit à Mohamed al Ghabban, membre de l'Organisation Badr, puissant parti politique chiite doté d'une aile militaire.
Le nouveau ministre de la Défense est membre du parti du vice-président irakien Oussama al Noudjaifi. C'est également un proche du frère du vice-président, Asil al Noudjaifi, gouverneur de la province de Ninive, envahie par les forces de l'Etat islamique.
Le choix de Mohamed Al Ghabban est considéré comme un compromis : le chef de Badr, Hadi al Amri, n'avait pas été accepté par les partis sunnites.
(18-10-2014 - Avec les agences de presse)
Le portefeuille de la Défense est attribué à Khaled al Obeidi, un sunnite de Mossoul, ville du nord de l'Irak passée sous le contrôle de l'Etat islamique.
Le portefeuille de l'Intérieur échoit à Mohamed al Ghabban, membre de l'Organisation Badr, puissant parti politique chiite doté d'une aile militaire.
Le nouveau ministre de la Défense est membre du parti du vice-président irakien Oussama al Noudjaifi. C'est également un proche du frère du vice-président, Asil al Noudjaifi, gouverneur de la province de Ninive, envahie par les forces de l'Etat islamique.
Le choix de Mohamed Al Ghabban est considéré comme un compromis : le chef de Badr, Hadi al Amri, n'avait pas été accepté par les partis sunnites.
(18-10-2014 - Avec les agences de presse)
Liban/Syrie : Le Liban refusera, sauf exception, les réfugiés syriens
Le gouvernement libanais a fortement réduit le nombre de réfugiés
syriens autorisés à entrer dans le pays, ont confirmé les Nations unies
et le ministre libanais des Affaires sociales.
Au Liban, un habitant sur quatre est réfugié, ce qui en fait le pays accueillant le plus de réfugiés au monde en proportion de sa population. La plupart d'entre eux vivent dans les zones les plus pauvres.
Depuis le début de la guerre civile en Syrie, plus d'un million personnes ont fui au Liban. Le gouvernement libanais a dit ne plus pouvoir faire face à cet afflux et a demandé une aide financière.
Après une augmentation régulière du nombre d'entrée au Liban depuis le début 2012, les chiffres des Nations unies montrent une baisse d'environ 40.000 réfugiés depuis la fin septembre.
"Beaucoup moins de gens sont autorisés à entrer pour obtenir le statut de réfugiés qu'à l'habitude", a déclaré samedi Ninette Kelley, représentante pour le Liban du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Sauf cas grave, "le Liban ne reçoit officiellement plus de réfugiés syriens", a confirmé le ministre des Affaires sociales Rachid Derbasselon dans des commentaires publiés dans le journal libanais Al Akhbar daté de samedi.
"Toute personne passant la frontière syro-libanaise sera interrogée et devra avoir une raison humanitaire pour pouvoir entrer. Cela sera décidé par les ministères de l'Intérieur et des Affaires sociales", ajoute-t-il sans autre précision.
Selon Ninette Kelley, les critères utilisés pour interdire ou autoriser le passage à la frontière n'ont pas été publiés.
Un sentiment anti-syrien s'est développé au sein de la population libanaise. Les Libanais accusent pêle-mêle les réfugiés de prendre leur emploi, de tirer les salaires à la baisse et de provoquer une surpopulation des écoles et des hôpitaux.
Les politiques craignent aussi que cet afflux de réfugiés majoritairement sunnite ne fragilise l'équilibre précaire trouvé par le Liban entre ses différentes communautés religieuses musulmanes et chrétiennes.
(18-10-2014)
Au Liban, un habitant sur quatre est réfugié, ce qui en fait le pays accueillant le plus de réfugiés au monde en proportion de sa population. La plupart d'entre eux vivent dans les zones les plus pauvres.
Depuis le début de la guerre civile en Syrie, plus d'un million personnes ont fui au Liban. Le gouvernement libanais a dit ne plus pouvoir faire face à cet afflux et a demandé une aide financière.
Après une augmentation régulière du nombre d'entrée au Liban depuis le début 2012, les chiffres des Nations unies montrent une baisse d'environ 40.000 réfugiés depuis la fin septembre.
"Beaucoup moins de gens sont autorisés à entrer pour obtenir le statut de réfugiés qu'à l'habitude", a déclaré samedi Ninette Kelley, représentante pour le Liban du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Sauf cas grave, "le Liban ne reçoit officiellement plus de réfugiés syriens", a confirmé le ministre des Affaires sociales Rachid Derbasselon dans des commentaires publiés dans le journal libanais Al Akhbar daté de samedi.
"Toute personne passant la frontière syro-libanaise sera interrogée et devra avoir une raison humanitaire pour pouvoir entrer. Cela sera décidé par les ministères de l'Intérieur et des Affaires sociales", ajoute-t-il sans autre précision.
Selon Ninette Kelley, les critères utilisés pour interdire ou autoriser le passage à la frontière n'ont pas été publiés.
Un sentiment anti-syrien s'est développé au sein de la population libanaise. Les Libanais accusent pêle-mêle les réfugiés de prendre leur emploi, de tirer les salaires à la baisse et de provoquer une surpopulation des écoles et des hôpitaux.
Les politiques craignent aussi que cet afflux de réfugiés majoritairement sunnite ne fragilise l'équilibre précaire trouvé par le Liban entre ses différentes communautés religieuses musulmanes et chrétiennes.
(18-10-2014)
Israel/Palestine : Beitunia
Palestinian protesters run amid smoke to take cover after Israeli
security forces fire tear gas during clashes close to the Israeli Ofer
military prison.
(Photograph: Abbas Momani)
(Photograph: Abbas Momani)
Moyen-Orient : La situation au Liban et dans la région arabe (Marie Nassif-Debs)
Le Monde arabe se trouve, aujourd’hui, à l’orée
de deux chemins. Le premier étant celui des soulèvements et des révolutions
populaires qui ont fait tomber, en Egypte et en Tunisie, les têtes des régimes
soutenus par l’impérialisme et qui tentent d’œuvrer à des réformes et des
changements dans beaucoup de pays, y compris certains pays du Golfe, tels le
Kuweit et le Bahreïn, par exemple, même si certans tentent de donner au
mouvement bahreïni des caractéristiques chiites pro iraniennes, oubliant par là la coalition dans laquelle
les communistes et autres démocrates sont bien présents tant par leur militants
que par leur programme. Quant au second, il est suivi par les forces de la
contre-révolution qui, sous l’égide de l’impérialisme, étasunien notamment, tentent
par tous les moyens de reprendre en main les positions perdues et de consolider
celles, branlantes, des émirats, des monarchies ou des républiques bananières
que l’ex colonialisme britannique (et aussi français) avait mis en place sous
deux signes : une inféodation complète sur le plan politique et une économie
rentière basée sur les revenus du pétrole et du gaz dont la majeure partie est
utilisée pour acheter des armes sophistiquées (qu’il leur est interdit
d’utiliser sans l’avis des Etats-Unis), mais aussi pour financer les groupes
terroristes (depuis le wahhabisme jusqu’à DAECH » en passant par Al Qaeda)
et une autre, répartie entre les familles au pouvoir. Par contre, rien n’est
prévu pour le développement et très peu pour les acquis sociaux (appelés dons
du roi ou de l’émir ou du président à vie).
Dans ce contexte, nous pouvons prévoir que la
région arabe toute entière sera le théâtre de conflits meurtriers, et cela pour
une décade au moins. Et, puisque le Liban, de par sa position stratégique (ventre mou de la
Syrie et s’opposant aux ingérences d’Israël) mais aussi économique (découverte
du gaz et du pétrole, en plus de son importance financière et bancaire) est le pays qui rassemble en lui toutes les
contradictions du Monde arabe, surtout sur le plan confessionnel, nous pouvons
prévoir qu’il sera le plus affecté par les événements qui se déroulent à ses
frontières, mais aussi en Irak, et que la guerre civile.
Quant aux problèmes qui seront mis en avant
durant cette période, nous pouvons citer les suivants :
● D’abord, le terrorisme revêtant un aspect de
lutte religieuses et qui, en réalité, est le produit direct de la crise du
capitalisme et de son appui à toutes formes d’agression et de dictatures au
Moyen Orient, à commencer par Israël et les régimes qui sont tombés en Egypte et en Tunisie , et
sans oublier ni la Turquie ou l’Arabie saoudite ou les autres monarchies et
républiques islamiques. D’ailleurs, l’impérialisme a souvent utilisé le
terrorisme comme alibi afin d’investir la région, et c’est là que réside le but
de la nouvelle intervention impérialiste sous le couvert de la lutte contre le
terrorisme que l’impérialisme a aidé à créer, depuis l’Afghanistan où son rôle
fut de déstabiliser la présence soviétique et le gouvernement afghan, et
jusqu’en Irak et en Syrie, où son rôle est de créer des foyers de tension confessionnelle
(sunnite – chiite) qui détourneraient l’attention de ce qui se passe en
Palestine occupée, d’une part, tout en détournant l’attention, d’autre part, du
danger constitué par Israël et ses politiques en Palestine, au Liban, en Syrie
et jusqu’en Irak et au Sud du Soudan.
● Ensuite, cette nouvelle intervention
viserait à changer les frontières établies à la fin de la seconde guerre
mondiale et à la suite de la partition de la Palestine, surtout avec les
découvertes nouvelles de grands gisements de gaz et de pétrole dans le bassin
oriental de la Méditerranée, dans les
eaux territoriales libanaises et celles de Gaza, en particulier, et que les sociétés
pétrolières des Etats-Unis tentent d’accaparer en s’aidant de l’alliance qui
les lient à Israël, d’une part, et à la Turquie, de l’autre. Dans ce contexte,
se placent les tentatives israéliennes soutenues par les Etats-Unis, visant à
liquider la cause palestinienne à partir des guerres continues, du blocus et
des déplacements de populations, surtout au Naqab.
● A cela s’ajoutent les foyers de tension en
Irak et en Syrie. Et, nous pensons que ces deux crises seront longues et
meurtrières, non seulement à cause des groupes
terroristes islamiques, non seulement à cause des mouvements de déplacements
forcés de populations, mais pour reformer la structure de ces pays-clés en les
divisant en trois mini Etats, l’un et l’autre. Cette division se précise de pus
en plus en Irak, tandis que Washington, aidé de l’Arabie saoudite, du Qatar et
de la Turquie, prépare les nouvelles frontières en Syrie et croit pouvoir
émietter ce pays en jouant les deux cartes de « l’armée libre » et
des terroristes.
● Cela nous amène à parler du nouveau projet
dit du « Moyen Orient », basé sur la création de nouveaux mini Etats sur
la seule base de l’appartenance religieuse, ou, plutôt, confessionnelle. Ce
nouveau Moyen Orient, dans lequel le Monde arabe sera noyé et où on ne parlera
que de religions comme bases. Ce qui mettra Israël, « Etat des Juifs dans
le Monde », au centre d’un monde arabe éclaté et, donc, inexistant. Il n’y
a qu’à lire les propos de deux ministres des affaires étrangères des
Etats-Unis, Zbigniew Brezinski et Henri Kissinger pour avoir une idée nette de
ce qui se prépare pour cette région du monde, importante sur le plan
économique, dans un monde capitaliste en crise, et sur le plan géostratégique,
dans un monde où le monopole du leadership de Washington cède la place au bipolarisme qui revient avec le BRICS. Sans oublier les pays
regroupés autour de l’Accord de Shanghai et des nouveaux accords en Eurasie.
Cependant,
l’atout principal demeure le mouvement de libération qui s’est créé à la suite
de janvier 2010 dans tout le Monde arabe et où la présence de la gauche devient
de plus en plus tangible, tant par les fronts de lutte que nous avons vu naitre
en Tunisie, en Egypte, au Soudan, en Jordanie, au Kuweit…etc.,
que par la création du « Forum de la gauche arabe ».
Voila pourquoi,
le PCL considère que le Monde arabe se trouve actuellement, et malgré la partie
visible de l’iceberg qui donne l’impression qu’il y a une guerre globale contre
le terrorisme au Moyen Orient, au commencement d’une révolution nationale
démocratique, vu la relation étroite entre les problèmes de libération, de
progrès et de développement qui y sont posés. Libération et changement. Voilà,
d’ailleurs, pourquoi nous avions commencé notre intervention en parlant des soulèvements
et de l’impact qu’ils continuent à avoir, même si le plus pressé auquel on doit
parer, aujourd’hui, est le front anti terroriste qui doit mettre fin à toutes
formes de terreur, surtout au Liban très influencé par la situation syrienne,
pour ne pas dire que cette situation fait partie intégrante de notre pays,
surtout à cause de la guerre que les terroristes mènent sur nos frontières et
des cellules terroristes cachées parmi les populations civiles syriennes qui
ont fui leur pays et dont le nombre dépasse un million et demi. D’ailleurs, le
terrorisme profite du fait que le système politique libanais est basé sur les
quotas religieux et confessionnels et que les institutions sont presque toutes
paralysées de par le fait que les deux factions de la bourgeoisie (celle liée à
l’Arabie saoudite et celle liée à la Syrie et a l’Iran) sont impliquées dans la
guerre en Syrie et attendent la suite des événements avant de procéder à
renouveler les instances dirigeantes qui les représentent. D’où, nous vivons
sans président de la République, sans parlement élu et avec un gouvernement
divisé en deux parties égales entre les deux factions de la bourgeoisie et, par
suite, incapable de prendre une décision sans l’aval de tous ses membres.
Dans une telle conjoncture, et partant de
notre définition de la période dans laquelle nous vivons, à savoir une période
de révolution nationale démocratique, liant la libération à la lutte politique
et sociale, le PCL trouve que la lutte pour faire aboutir cette révolution doit
prendre ne considération la mise en route d’un programme politico-socio-
économique qui répondrait aux aspirations du peuple de libanais et aiderait la
lutte des peuples arabes et, par extension, les peuples du Moyen Orient, parce
que nous considérons que le changement dans notre pays doit tenir compte des
facteurs tant internes qu’externes et que la généralisation de l’offensive
terroriste, tant impérialiste directe que menée par des groupes islamistes voulant
instaurer le califat, doit pousser encore plus les forces de démocratie et de
changement à coordonner leurs efforts, afin de finir avec les projets
impérialistes et autres et de reprendre en main la gestion de l’avenir de nos
peuples et de leur permettre de profiter des richesses que recèle notre terre.
Richesses volées par les oligarchies mises en place et, surtout, par
l’impérialisme auquel elles sont inféodées.Marie Nassif-Debs,
(90ème anniversaire du PCL, Paris, 15 octobre 2014)
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