jeudi 5 novembre 2015

Israël/Palestine : Quand un conseiller de Netanyahu accusait Obama d'antisémitisme

Le nouveau conseiller en communication du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu était rattrapé jeudi par une série de déclarations à l'emporte-pièce faites par le passé, dont l'une où il accuse le président américain Barack Obama d'antisémitisme. La révélation des propos de Ran Baratz sur Barack Obama, parmi d'autres, potentiellement très gênants, intervient quatre jours avant que le président américain ne reçoive Benjamin Netanyahu à Washington, après des mois de relations tendues.
Les services de Benjamin Netanyahu ont annoncé mercredi soir la nomination de Ran Baratz au poste de "conseiller pour les médias et chef de la diplomatie publique et des médias au bureau du Premier ministre". Il s'agit d'un poste stratégique dont le titulaire commande la communication du gouvernement. Depuis ressortent les déclarations de Ran Baratz sur Barack Obama, sur son secrétaire d'État John Kerry dont "l'âge mental ne dépasse pas 12 ans", sur le président israélien Reuven Rivlin dont "même l'organisation État islamique (EI) ne voudrait pas comme otage" ou sur l'ultra-sensible esplanade des Mosquées.

"Abrupt"
"Permettez-moi d'être abrupt et de me départir de ma mesure coutumière", écrivait Ran Baratz sur sa page Facebook en mars après un discours prononcé par Benjamin Netanyahu devant le Congrès américain sur le nucléaire iranien. La Maison-Blanche avait très mal pris cette allocution, ingérence sans précédent selon elle dans les affaires intérieures américaines. "La façon dont Obama parle du discours de Netanyahu, voilà le visage moderne de l'antisémitisme dans les pays occidentaux et libéraux. Et cela va de pair, bien sûr, avec beaucoup de tolérance et de compréhension envers l'antisémitisme islamique", disait Ran Baratz.
Habitant d'une colonie de Cisjordanie occupée et aujourd'hui âgé de 42 ans, il appelait sur le site d'information NRG en 2004, à la reconstruction du temple juif sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem. Il préconisait que les musulmans ne soient autorisés à y prier que s'ils reconnaissaient le site comme un lieu saint juif. L'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré pour les juifs, est au coeur de la vague de violences récente à Jérusalem et dans les Territoires palestiniens.
La semaine passée, Ran Baratz, toujours sur Facebook, prenait position dans un débat sur les menaces que l'extrémisme juif ferait peser sur la vie du président israélien Reuven Rivlin. Ce dernier est une "figure tellement marginale" qu'il n'y a rien à craindre, disait-il, "on pourrait l'envoyer en parapente sur la partie du Golan contrôlée par l'EI et ils nous supplieraient de le reprendre". Ces propos figuraient toujours sur la page Facebook de Ran Baratz jeudi.

(05-11-2015)

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