Les gardes-frontières israéliens ont forcé lundi les portes de
l'université Al-Quds à Abu Dis, près de Jérusalem, pour affronter des
étudiants palestiniens retranchés à l'intérieur qui leur jetaient des
pierres, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les heurts entre policiers et étudiants ont éclaté à la suite d'une
manifestation au pied du mur israélien qui sépare Abu Dis de Jérusalem
et auquel l'université fait face, côté Abu Dis, en Cisjordanie occupée.
Les forces israéliennes sont restées à l'écart quand les manifestants
ont attaqué avec une masse le mur, l'un des symboles les plus honnis de
l'occupation pour les Palestiniens.
Une fois que les manifestants se sont dispersés, les gardes-frontières
se sont approchés et ont essuyé une pluie de pierres lancées de
l'université.
Ils ont riposté à coups de balles caoutchoutées, de gaz lacrymogènes et
de grenades assourdissantes tirées à travers les grilles du campus,
derrière lesquelles des étudiants au visage couvert du keffieh
-apparemment des dizaines- leur jetaient des cailloux.
Les policiers ont ensuite forcé les grilles pour continuer à tirer à l'intérieur du campus.
Cette intrusion des forces israéliennes est l'une des toutes premières
dans une université palestinienne depuis le début le 1er octobre de la
vague de violences actuelle. Les étudiants sont à la pointe de la
mobilisation des jeunes ces dernières semaines.
Les secouristes palestiniens qui ont soigné les blessés dans
l'infirmerie du campus ont fait état de plusieurs personnes atteintes
par des balles caoutchoutées dans le haut du corps, ainsi que de
nombreuses intoxications au gaz lacrymogène. Ils n'étaient pas en mesure
de fournir un bilan exact.
Les policiers sont "entrés en tirant des grenades dans tous les sens"
sur le campus puis dans les bâtiments universitaires, a dit un étudiant à
l'AFP, puis "ils nous ont tiré dessus avec des balles caoutchoutées en
visant dans le torse et dans la tête". Il a refusé de donner son nom.
L'université avait été le théâtre de heurts similaires dimanche soir
déjà et les soldats étaient alors entrés dans l'université, a affirmé un
étudiant en médecine qui lui aussi a refusé de donner son nom.
En plus des jeteurs de pierres, des centaines d'étudiants et
d'étudiantes se trouvaient à l'intérieur des bâtiments lundi. "On est
sorti de nos salles de cours et on est allé se mettre à l'abri dans une
arrière-cour", a expliqué une étudiante, tandis que le personnel
s'activait à déblayer le hall jonché de débris des vitres brisées et de
pierres.
Depuis le 1er octobre, heurts, agressions entre Palestiniens et colons
juifs et attentats anti-israéliens ont tué 69 Palestiniens, dont un
Arabe Israélien, et neuf Israéliens. La moitié des Palestiniens tués
l'ont été en commettant ou en tentant de commettre des attentats.
C'est en raison de ces violences que les étudiants d'Abu Dis s'étaient
mobilisés devant le mur, a déclaré à l'AFP Amanda Manasra, représentante
du syndicat étudiant lié au Parti du peuple, communiste. "Il est de
notre responsabilité de nous mobiliser chaque jour contre ce mur car
beaucoup ont déjà sacrifié leur vie pour la patrie et l'Intifada",
a-t-elle dit.
"On est là pour les martyrs de notre université", a dit Waed al-Haq
al-Hedmi, représentant de la Ligue islamique, liée au Jihad islamique,
auquel appartenait Mohannad Halabi, 19 ans, étudiant à Al-Quds. Il avait
tué deux juifs dans la Vieille ville de Jérusalem avant d'être abattu
le 3 octobre, dans la première attaque au couteau de la série en cours.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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