Les Palestiniens ont décidé de relancer leurs efforts de réconciliation
interne en l’absence de progrès dans les négociations de paix avec
Israël, à une semaine de la fin des neuf mois impartis pour parvenir à
un accord.
Une délégation de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) est
attendue mardi à Gaza pour tenter de ressusciter le processus de
réconciliation interpalestinienne.
La délégation est conduite par Azzam al-Ahmad, un dirigeant du Fatah, le
mouvement nationaliste dirigé par le président Mahmud Abbas.
M. al-Ahmad est accompagné par le député indépendant Mustafa Barghouti,
l’homme d’affaires Munib al-Masri et les représentants de deux partis
de gauche : Bassam Salhi (Parti du peuple palestinien, PPP) et Jamil
Chéhadé (Front arabe palestinien).
La délégation de l’OLP doit rencontrer en fin d’après-midi le chef du
gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, et le numéro deux du
mouvement islamiste, Moussa Abu Marzuq, arrivé lundi du Caire pour
préparer la rencontre.
Parallèlement, les Palestiniens sont revenus mardi sur leur menace de
dissoudre l’Autorité palestinienne en cas d’échec des pourparlers de
paix.
"Aucun Palestinien ne parle de démanteler l’Autorité palestinienne", a
déclaré à l’AFP le négociateur en chef Saëb Erakat, démentant que les
Palestiniens aient l’intention de "rendre les clés" à Israël de
l’administration des Territoires occupés.
Le négociateur palestinien a néanmoins souligné que l’Autorité présidée
par Mahmud Abbas était déjà, de facto, en voie de dissolution.
"Les démarches israéliennes ont annulé toute la portée légale,
politique, sécuritaire, économique et opérationnelle des prérogatives de
l’Autorité Palestinienne", a dit M. Erakat.
L’Autorité a été créée à la suite des Accords d’Oslo (1993) pour
administrer les zones autonomes des Territoires. Soutenue à bout de bras
par la communauté internationale, elle est confrontée à d’importantes
difficultés financières et dépend, pour survivre, de l’aide étrangère.
L’équipe de négociateurs palestiniens aurait fait savoir la semaine
dernière au médiateur américain Martin Indyk que les Palestiniens
pourraient choisir de démanteler l’Autorité afin de faire porter à
Israël la responsabilité de la gestion de leur territoire en tant que
puissance occupante.
"Ce type de mesure extrême aurait évidemment de graves conséquences" sur
l’avenir de l’aide financière américaine aux Palestiniens, a averti
lundi la porte-parole du département d’Etat américain, Jennifer Psaki.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pour sa part accusé les Palestiniens de saborder le processus de paix.
"L’Autorité palestinienne, qui menaçait hier de se dissoudre, parle
aujourd’hui de réunification avec le Hamas", a déploré lundi
M. Netanyahu.
"Ils doivent décider s’ils veulent se dissoudre ou se réunifier avec le
Hamas, et quand ils voudront la paix, qu’ils nous le fassent savoir",
a-t-il affirmé.
Le Fatah, le principal parti de l’OLP, et le Hamas, qui gouvernent
respectivement les zones autonomes de Cisjordanie et la bande de Gaza,
ont signé en 2011 au Caire un accord de réconciliation pour mettre fin à
la division politique entre les deux territoires.
Mais la plupart des clauses en sont restées lettre morte et les échéances constamment repoussées.
Lors de leurs entretiens à Gaza, les deux parties doivent discuter de la
mise en place d’un gouvernement de consensus national et de la tenue
d’élections palestiniennes.
Le Hamas est catégoriquement opposé aux négociations en cours avec Israël.
Ces pourparlers sont au point mort même si une nouvelle rencontre entre
négociateurs israéliens et palestiniens est programmée mardi à Jérusalem
en présence de l’émissaire américain Martin Indyk.
Israéliens et Palestiniens multiplient les gestes d’hostilité depuis
qu’Israël a refusé de libérer comme prévu le 29 mars un dernier
contingent de prisonniers en réclamant une prolongation des négociations
de paix au-delà de l’échéance prévue du 29 avril.
Un dirigeant palestinien, Abbas Zaki, a réaffirmé mardi à la radio
officielle palestinienne que le président Abbas était disposé à
prolonger les pourparlers mais à condition que le gouvernement israélien
relâche, comme il s’y était engagé, les prisonniers, qu’il gèle la
colonisation et qu’il accepte de consacrer les trois premiers mois des
nouvelles négociations "à une discussion sérieuse sur les frontières".
L’état d’esprit des Palestiniens est "très négatif. Ils envisagent
sérieusement de prendre des mesures radicales", s’est inquiété mardi un
responsable israélien dans le quotidien Yediot Aharonot.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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