Plus de 50 combattants ont été tués jeudi dans de nouveaux affrontements
en Syrie entre jihadistes et rebelles, auparavant alliés dans leur
lutte contre le régime de Bashar al-Assad, a rapporté l’Observatoire
syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Ces combats ont éclaté avec un assaut lancé à l’aube par les jihadistes
de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) sur des positions tenues
par le Front al-Nosra, lié à Al-Qaïda, et par ses alliés, à la
frontière syro-irakienne, a précisé l’OSDH.
Selon cette organisation qui s’appuie sur un vaste réseau de militants
et de sources médicales dans le pays en guerre, les combats se déroulent
en particulier dans et autour de la ville de Boukamal, où les
jihadistes de l’EIIL ont avancé en direction du poste-frontière, pour
tenter de faire la jonction avec leurs frères d’armes en Irak.
L’EIIL a pris plusieurs quartiers de Boukamal aux combattants d’Al-Nosra
et d’autres rebelles islamistes, a précisé l’OSDH.
Outre les 51 combattants tués, les corps de 10 autres combattants,
apparemment exécutés par l’EIIL, ont été retrouvés à l’extérieur de
Boukamal, selon la même source.
Selon un capitaine de l’Armée syrienne libre (ASL) formée en grande
partie de soldats ayant fait défection, son groupe "contrôle toujours le
poste-frontière avec l’Irak".
"L’EIIL a attaqué nos positions à Boukamal et les affrontements se poursuivent", a-t-il précisé.
Depuis le côté irakien de la frontière, un correspondant de l’AFP a
constaté que les drapeaux de l’ASL étaient toujours en place.
L’armée irakienne a installé des barrières de protection en béton sur
des centaines de mètres ainsi que des sacs de sable par endroits entre
Qaïm en Irak et Boukamal. "Nous avons peur que l’EIIL prenne le contrôle
du poste-frontière", a assuré à l’AFP un colonel irakien.
Située dans la province de Deir Ezzor, Boukamal comptait 70 000
habitants avant le conflit. La ville aux mains de la rébellion depuis
fin 2012, après plusieurs tentatives du régime de la reprendre. Chassé
de cette province riche en pétrole et en gaz début février, l’EIIL tente
d’y reprendre pied.
Déclenché en mars 2011 par une révolte populaire, le conflit en Syrie
s’est militarisé face la répression, des soldats ayant fait défection et
des civils ayant pris les armes combattant les troupes
gouvernementales.
Mais le conflit est devenu de plus en plus complexe avec les
affrontements opposant rebelles et jihadistes venus en grande partie de
l’étranger.
Après les avoir accueillis à bras ouverts, les rebelles islamistes et
"modérés", excédés par les exactions attribuées à l’EIIL et sa volonté
d’hégémonie, ont retourné début janvier leurs armes contre leurs
ex-alliés, dans les zones sous leur contrôle dans le nord du pays.
En janvier et février, ces combats entre jihadistes et rebelles ont fait des milliers de morts.
Dans le même temps, le Front al-Nosra a revendiqué, dans un communiqué
le double attentat à la voiture piégée qui a fait au moins 25 morts
mercredi dans un quartier de Homs (centre).
Dans la localité de Karm al Zeytun, dans la province de Homs, 14
personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées par des
inconnus jeudi, selon l’OSDH qui attribue l’attaque à des miliciens
pro-régime. Mais l’agence officielle SANA a accusé "un groupe terroriste
armé", terme utilisé par le régime pour désigner les rebelles.
Le conflit en Syrie, qui a fait plus de 150 000 morts, semble
s’éterniser, aucun des protagonistes ne parvenant à prendre le dessus
sur le terrain malgré les récentes avancées de l’armée.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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