Quinze colons soupçonnés d’attaques contre l’armée israélienne ont été
arrêtés, mais cinq anciens chefs du service de sécurité intérieure, le
Shin Beth, ont appelé à accentuer cette répression et à traiter les
auteurs de tels actes comme des "terroristes".
"Depuis dimanche, nous avons procédé à 15 arrestations en tout d’hommes
soupçonnés d’être impliqués dans des attaques contre les forces de
l’ordre à Yitzhar", une colonie du nord de la Cisjordanie, a annoncé
jeudi à l’AFP le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld.
Cinq des suspects ont été arrêtés dans la nuit de mercredi à jeudi après
des actes de vandalisme mardi contre un poste militaire près de
Yitzhar, a précisé la police.
Depuis dimanche, Yitzhar, réputée pour être un bastion de la droite
radicale, est le théâtre de violents heurts entre colons et forces de
sécurité israéliennes.
Cinq anciens chefs du Shin Beth ont estimé dans une interview collective
au quotidien Yediot Aharonot que la réponse à apporter aux débordements
des colons extrémistes devait être la même que face à n’importe quel
autre acte de "terrorisme".
"C’est du terrorisme au service d’objectifs politiques et les services
de sécurité doivent traiter ça de la même manière qu’ils traitent tout
problème qui menace la sécurité nationale", a affirmé Avraham Shalom
(directeur du Shin Beth de 1980 à 1986).
"Ils sèment le chaos et la destruction dans le but de forcer l’Etat a
satisfaire leurs demandes, de manière non démocratique et illégitime", a
insisté Avi Dichter (directeur de 2000 à 2005), soulignant qu’il
s’agissait de la "définition même du terrorisme".
En 2013, le cabinet de sécurité israélien a classé les auteurs
d’attaques contre l’armée comme "membres d’organisation illégales" mais a
refusé de les désigner comme "terroristes".
Mardi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé à "une réponse
forte à l’encontre des hors-la-loi qui perpètrent des actes de
hooliganisme".
Sous l’appellation du "Prix à payer", des colons extrémistes ainsi que
des activistes d’extrême-droite se livrent à des agressions contre des
Palestiniens, des Arabes israéliens ou encore l’armée israélienne, en
réaction à des décisions gouvernementales qu’ils jugent hostiles à leurs
intérêts ou à des actes attribués à des Palestiniens.
En outre, l’armée a annoncé jeudi qu’elle n’autoriserait pas une marche
prévue la semaine prochaine en Cisjordanie sur le site de l’implantation
de Homesh, évacuée en 2005, ce que les représentants des colons ont
dénoncé comme une sanction pour "les actes de quelques hors-la-loi".
Quelque 375 000 colons juifs vivent dans les implantations de
Cisjordanie, considérées comme illégales par la communauté
internationale, qu’elles aient été ou non autorisées par le gouvernement
israélien.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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