jeudi 10 avril 2014

Israël/Palestine : arrestation de colons radicaux qualifiés de "terroristes"

Quinze colons soupçonnés d’attaques contre l’armée israélienne ont été arrêtés, mais cinq anciens chefs du service de sécurité intérieure, le Shin Beth, ont appelé à accentuer cette répression et à traiter les auteurs de tels actes comme des "terroristes".
"Depuis dimanche, nous avons procédé à 15 arrestations en tout d’hommes soupçonnés d’être impliqués dans des attaques contre les forces de l’ordre à Yitzhar", une colonie du nord de la Cisjordanie, a annoncé jeudi à l’AFP le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld.
Cinq des suspects ont été arrêtés dans la nuit de mercredi à jeudi après des actes de vandalisme mardi contre un poste militaire près de Yitzhar, a précisé la police.
Depuis dimanche, Yitzhar, réputée pour être un bastion de la droite radicale, est le théâtre de violents heurts entre colons et forces de sécurité israéliennes.
Cinq anciens chefs du Shin Beth ont estimé dans une interview collective au quotidien Yediot Aharonot que la réponse à apporter aux débordements des colons extrémistes devait être la même que face à n’importe quel autre acte de "terrorisme".
"C’est du terrorisme au service d’objectifs politiques et les services de sécurité doivent traiter ça de la même manière qu’ils traitent tout problème qui menace la sécurité nationale", a affirmé Avraham Shalom (directeur du Shin Beth de 1980 à 1986).
"Ils sèment le chaos et la destruction dans le but de forcer l’Etat a satisfaire leurs demandes, de manière non démocratique et illégitime", a insisté Avi Dichter (directeur de 2000 à 2005), soulignant qu’il s’agissait de la "définition même du terrorisme".
En 2013, le cabinet de sécurité israélien a classé les auteurs d’attaques contre l’armée comme "membres d’organisation illégales" mais a refusé de les désigner comme "terroristes".
Mardi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé à "une réponse forte à l’encontre des hors-la-loi qui perpètrent des actes de hooliganisme".
Sous l’appellation du "Prix à payer", des colons extrémistes ainsi que des activistes d’extrême-droite se livrent à des agressions contre des Palestiniens, des Arabes israéliens ou encore l’armée israélienne, en réaction à des décisions gouvernementales qu’ils jugent hostiles à leurs intérêts ou à des actes attribués à des Palestiniens.
En outre, l’armée a annoncé jeudi qu’elle n’autoriserait pas une marche prévue la semaine prochaine en Cisjordanie sur le site de l’implantation de Homesh, évacuée en 2005, ce que les représentants des colons ont dénoncé comme une sanction pour "les actes de quelques hors-la-loi".
Quelque 375 000 colons juifs vivent dans les implantations de Cisjordanie, considérées comme illégales par la communauté internationale, qu’elles aient été ou non autorisées par le gouvernement israélien.

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